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Conférence de presse de M. Bernard Landry, chef de l'opposition officielle,et de M. Stéphan Tremblay, député de Lac-Saint-Jean

Dossier environnement, à la veille de l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto

Version finale

Tuesday, February 15, 2005, 14 h 39

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quatorze heures trente-neuf minutes)

M. Landry: Vous parlez d'une chose qui va arriver demain, mais hélas, avant de vous parler de ça, on va vous parler d'une chose qui est arrivée hier. Il est arrivé un événement extrêmement malheureux puisque l'ancien premier ministre du Liban, Rafik Hariri, a été assassiné dans les circonstances que vous savez, avec plusieurs autres pertes de vie et blessés. Alors, je veux exprimer ma sympathie au peuple du Liban pour la perte de cet homme que j'ai eu le plaisir de rencontrer à plusieurs reprises, en particulier au Sommet de Beyrouth, et dont on sait qu'il avait justement aidé à panser les blessures de la guerre. Politiquement et physiquement, c'est l'homme de la reconstruction de Beyrouth, c'est l'homme de la reconstruction du pays, et j'espère que tout ça n'est pas le prélude d'affrontements comme ceux que Hariri a justement contribué à panser durant sa carrière. On a eu des événements tragiques au Liban, on a eu une période de paix acceptable, alors je dis aux Libanais et aux Libanaises du Liban et aux Québécois et Québécoises originaires du même pays notre solidarité, notre sympathie et nos voeux pour que la paix soit rétablie et demeure.
Alors, ça, c'était hier. Demain, que va-t-il arriver? L'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, c'est essentiellement de ça que mon collègue et moi, qui est le porte-parole en matière d'environnement, voulons vous parler. Le coeur de la problématique, c'est que le Québec, pour diverses raisons, raisons historiques, raisons richesses naturelles, mais aussi raisons d'efforts particuliers, est une terre exemplaire en matière de limitation d'émissions des gaz à effet de serre. Sur le plan des richesses naturelles, c'est facile à comprendre, nous sommes des gens d'hydraulique, mais, sur le plan de la volonté politique, c'est facile à comprendre aussi parce qu'on a amené nos industries au cours des ans, en particulier pâtes et papiers, à limiter les rejets dans l'atmosphère, dans l'eau, et plusieurs autres secteurs, y compris l'aluminium, ont été amenés à se civiliser, si je peux dire, et on a un très bon bout de chemin de fait.
Le Canada, pour diverses autres raisons, n'est pas dans cette situation. L'Ontario, à cause de son appareil industriel qui est différent du nôtre, est un des grands pollueurs de cette planète. Alors, à scierie, sidérurgie au charbon, par exemple, c'est difficile de trouver pire, centrales thermiques au charbon et au mazout, difficile de trouver pire. Et l'Alberta est dans une situation qui n'est guère plus enviable à cause de ses deux industries de base: gaz et pétrole.
Alors, quel est le danger? C'est que le gouvernement du Canada déclenche un effort - qu'il doit déclencher, tout le monde est d'accord - sans tenir compte des mérites du Québec. On fait la distribution des prix, mais le concours commence à un moment où le meilleur élève a déjà fait l'essentiel de ce qu'il avait à faire, voyez-vous. Il faut éviter que le meilleur élève soit pénalisé. Et, en cette matière, c'est le Québec, et de loin, on le sait, même nos résidences sont chauffées à l'électricité.
Qu'est-ce qu'il faut faire pour éviter ça? Il faut que le gouvernement du Québec, comme André Boisclair se battait pour le faire, négocie un accord bilatéral avec le reste du Canada, que le Québec soit considéré comme un espace économique et environnemental spécial et particulier, et qu'on le traite de façon loyale. En même temps qu'on demande ça et qu'on fait cette mise en garde, on ne fait pas juste un travail stérile d'opposition, au contraire, nous proposons une approche et un plan équilibré de l'objectif canadien de réduction des gaz à effet de serre. Une fois la bonne performance économique et écologique du Québec reconnue, on demande aussi, évidemment, par les mesures qu'on met de l'avant, que soient respectées totalement les juridictions du Québec et que ce soit le Québec qui soit maître d'oeuvre de la réduction des gaz à effet de serre sur son territoire. Et, pour ce faire, mon collègue va maintenant évoquer une série de mesures politiques que nous croyons utiles à cet effet.

M. Tremblay: Oui. Merci, M. Landry, et bonjour à tous et à toutes. Alors, je pense que vous avez pris connaissance comme nous récemment du sondage qui démontrait que les Québécois ont une tendance très forte par rapport à leur volonté de respecter le Protocole de Kyoto. C'est d'ailleurs l'endroit au Canada que le sondage a été le plus fort.

À cet égard, le gouvernement du Parti québécois, dans les années 1995, a été un leader canadien et mondial pour que le Canada signe le Protocole de Kyoto et, à cet égard, il a mis en place des mesures historiques faisant en sorte que le Québec fasse des efforts immédiatement pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. C'est même allé jusqu'à la tenue, tout de suite après la ratification par le Canada du protocole, d'une commission parlementaire sur les changements climatiques afin de réduire les gaz à effet de serre, mais d'améliorer nos connaissances sur les fondements du changement climatique. Donc, le Québec était proactif, le Québec était un leader, et le gouvernement du Québec de l'époque était à l'image de la volonté des Québécois. Sauf que depuis l'élection de l'actuel gouvernement, on n'entend plus rien, sauf le plan de développement durable qui a été déposé, à qui on a dit que le discours était dans la bonne direction; restera à voir les actions mais, pour ce qui est de la lutte aux changements climatiques, le gouvernement n'est pas vraiment présent, comme on peut le voir.
Et c'est pourquoi aujourd'hui nous suggérons une stratégie en trois points: s'assurer que le gouvernement du Québec signe une entente bilatérale avec le gouvernement fédéral; qu'il dépose le plus tôt possible une stratégie québécoise de lutte aux changements climatiques, ce qui aurait normalement dû être la suite de la commission parlementaire de 2003; et, finalement, eh bien, il y a beaucoup de choses que peut faire le gouvernement dès maintenant: par des mesures fiscales dans le prochain budget qui s'en vient, des mesures comme, par exemple, nous avons suggéré il y a de cela déjà... l'été dernier, le 17 août... le 16 août, dis-je, au moment où j'ai demandé au ministre des Finances qu'il abolisse la TVQ sur les voitures à faible consommation d'essence. On demande également au gouvernement, par le biais du budget, qu'il établisse des mesures fiscales qui vont encourager le transport en commun, notamment que les travailleurs puissent avoir une forme de crédit d'impôt pour l'utilisation du transport en commun. Aussi, qu'il mette des mesures incitatives pour le transport en commun versus le métro de Laval à l'égard de l'autoroute 25 et s'assurer d'un transport en commun viable à travers tout le territoire québécois. Donc ça, c'est les mesures en matière de transport parce que la spécificité économique du Québec fait en sorte que l'effort que nous devons faire pour réduire nos émissions sont davantage au niveau du transport.
Mais il y a plein de choses aussi qu'on peut faire, notamment sur le plan énergétique et résidentiel: faire des incitatifs pour par exemple la géothermie dans le secteur résidentiel, l'éolien, le solaire, le Code du bâtiment pourrait être revu. Bref, il y a plusieurs outils fiscaux que le gouvernement peut avoir, peut faire et pour que cela devienne une intervention du gouvernement intelligente pour inciter les Québécois à faire des choix qui amèneront une réduction de la consommation des gaz à effet de serre.
Mais, malheureusement, bien que c'est clair que c'est une priorité des Québécois, il y a même je pense trois jeunes qui sont partis de l'Estrie hier, en vélo - je suis supposé les voir demain - pour dire haut et fort que la jeunesse du Québec souhaite rayonner à travers le monde et dire fièrement qu'elle fait son effort. Eh bien, actuellement, je pense que le gouvernement actuel ne correspond pas et n'atteint pas les valeurs des Québécois à l'égard de ces questions. Voilà.

Mme Barton (Rosemary): Bon. Donc, on va aller pour les questions en français d'abord. Mme Brassard, Radio-Canada.

Mme Brassard (Andrée): Alors, M. Landry, il y a la coalition Québec vers Kyoto qui vient tout juste de donner une conférence de presse et qui demande un moratoire sur les projets Rabaska, Cacouna et... sur la filière thermique et sur les projets Rabaska, Cacouna et Bécancour. Tant qu'il n'y aura pas de plan de réduction des gaz à effet de serre, est-ce qu'un tel moratoire est nécessaire?

M. Landry: Je les comprends de demander ça. Ils sont angoissés parce qu'ils n'ont pas le plan. Alors, c'est sûr que le plan serait très utile. Quant à mettre un moratoire global, je pense qu'il faut plutôt, dans l'état actuel de nos connaissances, aller plus en profondeur avec l'étude de chaque projet. Un moratoire global, ça peut comporter des pénalités économiques, même pour les collectivités, très graves. Mais je le comprends de demander ce moratoire, qui ne serait pas nécessaire si le plan était déposé. Ils veulent le moratoire parce qu'il n'y a pas de plan. Nous, on demande le plan, c'est bien préférable.

Mme Brassard (Andrée): Les promoteurs du projet Rabaska disent que si le projet est rejeté par voie référendaire, à Lévis, ils vont mettre un terme à leur projet. Est-ce que vous croyez qu'au contraire, c'est le gouvernement du Québec qui devrait prendre la décision finale concernant ce projet-là et sa réalisation?

M. Landry: Moi, je pense que, le gouvernement du Québec, il n'est pas responsable de dire: Tel équipement sera à tel endroit précisément sur le territoire. Il faut qu'il nous assure d'avoir du gaz et qu'il donne au Québec accès au gaz naturel liquéfié. On ne pourra pas éviter ça parce que, si on n'a pas ça, on va avoir des matières extrêmement plus polluantes et on ne contribuera pas à la limitation des gaz à effet de serre.
Pour les projets un par un, les gens de Cacouna en veulent, un terminal, à tout prix, semble-t-il. Alors, ce qui compte, c'est qu'on ait du gaz naturel liquéfié, ce n'est pas que le projet soit situé à tel endroit précis...

Mme Brassard (Andrée): Donc, un référendum, pour vous...

M. Landry: ...ça, c'est de l'étude dossier par dossier.

Mme Brassard (Andrée): Un référendum négatif à Lévis, pour vous, c'est la fin du projet Rabaska?

M. Landry: Bien, ça dépend, là. Il peut être terminé à tel endroit géographique et se refaire à un autre où il est acceptable.

Mme Barton (Rosemary): M. Plouffe.

M. Plouffe (Robert): M. Tremblay, j'aimerais vous entendre là-dessus. Vous avez été un de ceux... un des ardents, je vous dirais, combattants contre la centrale du Suroît. Vous avez aimé voir les gens de Montréal descendre dans la rue. On dit que c'est la population qui fait changer, bouger nos gouvernements. Aujourd'hui, il y a des gens qui demandent un moratoire sur la filière thermique, puis vous nous dites aujourd'hui que vous n'êtes pas d'accord avec un moratoire.

M. Landry: Il faudrait y réfléchir beaucoup plus longuement. On a bloqué le Suroît, c'est vrai. On a lancé des projets hydrauliques d'une façon extraordinaire. La «Paix des Braves», là, ça apporte Eastmain, et éventuellement beaucoup d'autres choses. Et puis, nous avons, je dirais, imposé l'éolienne à Hydro-Québec, le premier 1 000 MW et ceux qui suivront. Mais ça ne veut pas dire qu'on peut globalement dire adieu au thermique, le gouvernement doit être responsable et l'opposition aussi. Ce qu'on veut, c'est une stratégie de réduction des gaz à effet de serre, mais pas dire adieu au thermique.

M. Plouffe (Robert): Êtes-vous d'accord avec ça, M. Tremblay?

M. Tremblay: Bien, écoutez, il y a plein de choses que le gouvernement du Québec peut faire. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, il y a, par exemple, au Québec l'objectif principal de réduire nos GES dans le secteur des transports. C'est clair que les voitures actuellement fonctionnent avec des éléments pétrole. Maintenant, comme on l'a vu en commission énergétique récemment, il y a plein de choses qu'on pourrait faire notamment dans le domaine de l'hydrogène, dans le domaine de la recherche, du transport en commun. Donc, voyons qu'est-ce qu'on peut faire. Et moi, je pense que le Québec avait été avant-gardiste avec le développement de sa filière hydroélectrique, doit continuer de l'être, avant-gardiste, dans les secteurs d'avenir et de développement d'énergie non polluante. Donc, moi, je dis: le moins possible. Mais comme M. Landry dit, il faut y aller cas par cas, voyons-le, mais, bien entendu, c'est le moins possible.

M. Plouffe (Robert): Vous pouvez peut-être... j'aimerais ça... une dernière en terminant, là. Les gens de Québec vers Kyoto nous ont dit tout à l'heure: C'est vrai qu'on a un bon bilan, mais ce n'est pas parce qu'on a un bon bilan qu'il faut arrêter, s'asseoir sur nos lauriers puis dire: Bien, de toute façon, bon, bien, nous autres, ça va bien nos affaires. Vous dites: le moins possible, mais est-ce qu'on ne devrait pas dire: pas du tout, de façon à forcer justement les autres entreprises à tout ce qui est géothermie, éolien, donc à prendre le dessus? Est-ce que ce n'est pas au Québec de donner l'exemple?

M. Landry: Aucun pays avancé n'a pris une telle approche, et je pense que ce ne serait pas une bonne approche. Dans certains cas, pour réduire les émissions, il faut faire du thermique. La cogénération, par exemple, c'est du thermique, la cogénération, mais en général on la fait pour produire de la vapeur et de l'électricité en suppléance à une centrale au mazout qu'on va arrêter.

M. Plouffe (Robert): Mais on va quand même augmenter notre bilan?

M. Landry: Non, globalement, on le diminue puisqu'on ferme une chaudière au mazout qui produit de la vapeur puis on ouvre une turbine à vapeur thermique, et on sert de la vapeur quand on en a besoin dans l'usine d'à côté puis on fait de l'électricité avec la turbine. Il faut avoir une approche intelligente.

Mme Brassard (Andrée): Mais, M. Landry, la coalition ne dit pas adieu au thermique, elle dit: un moratoire tant qu'on n'aura pas un plan concret sur les gaz à effet de serre.

M. Landry: Ça veut dire qu'on mettrait un moratoire sur la diminution des gaz à effet de serre qu'une forme de thermique avancée peut nous donner. C'est une approche, là, que j'ai de la difficulté à comprendre. Et j'essaie de suivre la conjoncture internationale, puis je n'ai vu aucun pays qui a fait ça, surtout quand on est en avance sur tous les autres.

Mme Barton (Rosemary): D'autres questions sur le sujet? Oui, on va aller sur un autre sujet, puis en anglais par la suite, si ça ne vous dérange pas.

M. Plouffe (Robert): M. Landry, avez-vous rencontré M. Charbonneau?

M. Landry: Non, mais il y a une date de fixée.

M. Plouffe (Robert): Est-ce que ce que vous avez lu les journaux comme nous? Est-ce que, lui, il se sent un peu ostracisé, là? Normalement, on devrait pouvoir parler dans le parti. Est-ce que vous avez l'intention de le mettre à la porte?

M. Landry: Je sais qu'il devait... Oui, il a le droit de parler puis il y en a d'autres qui lui ont répliqué vertement. Puis, c'est ça, c'est la vie, hein. Il a dit une chose et puis les jeunes députés, dont celui qui est à ma gauche, ont dit le contraire. Et puis un homme beaucoup plus expérimenté comme Guy Chevrette a dit le contraire. Et puis, c'est ça le débat politique. Personne ne peut se sentir ostracisé parce que quand il dit blanc, l'autre en face dit noir. C'est ça la démocratie.

M. Plouffe (Robert): Mais, ça l'a choqué de voir quand même...

M. Landry: L'ostracisme, là, c'est se faire mettre de côté puis se faire empêcher de parler, puis ce n'est pas ça du tout. Si quelqu'un n'est pas empêché de parler dans notre parti, c'est bien celui que vous avez nommé, et il ne se gêne pas le faire.

M. Plouffe (Robert): Et le gardez-vous dans ses fonctions?

M. Landry: Je vais le rencontrer. J'ai dit que je le rencontrerais. C'est bien la moindre des choses que je puisse faire. Et le problème, c'est qu'on a eu un conseil national vital et puis il n'y était pas présent puis il faisait la une de La Presse. Alors, ça demande quelques explications parce qu'il y avait des centaines et des centaines de bénévoles qui ont abandonné leurs familles la veille de la Saint-Valentin pour venir à Trois-Rivières puis un de nos députés ne l'a pas fait. Je voudrais savoir pourquoi. Et je voudrais savoir pourquoi, le même jour, il était à la une de La Presse.

M. Plouffe (Robert): Est-ce que c'était parce qu'il était à la une de La Presse que ça vous a le plus choqué? S'il avait été à la une du Journal de Québec, ça vous aurait moins choqué?

M. Landry: C'est le fait qu'il n'ait pas été au conseil national alors que mes militants et militantes de Verchères, là, qui travaillent toute la semaine et puis qui sont des bénévoles, qui ne sont pas payés pour ça, eux, étaient à Trois-Rivières.

Mme Barton (Rosemary): Rémi.

M. Landry: Il a peut-être une très bonne raison, là. Je ne veux pas présumer, je vais le voir.

Mme Barton (Rosemary): Vas-y, Rémi.

M. Nadeau (Rémi): Bien, c'était la même chose. Mais, en fait, il ne vous a donné de raison à venir jusqu'à maintenant, là. Il ne vous a pas dit, par téléphone: J'avais une raison de ne pas être présent.

M. Landry: Non. Je pense qu'on est mûrs pour une conversation les yeux dans les yeux plutôt qu'au téléphone.

 

Mme Barton (Rosemary): Claude.

M. Brunet (Claude): Pourquoi?

M. Landry: C'est parce que la communication est meilleure. Vous, je ne vous parle jamais au téléphone, je vous parle toujours les yeux dans les yeux.

M. Brunet (Claude): C'est toujours agréable. Mais, pourquoi dites-vous être mûr?

M. Landry: Voulez-vous que je vous téléphone, quoi?

M. Brunet (Claude): Non, non, non. Mais, pourquoi dites-vous que c'est mûr entre Charbonneau et vous pour une bonne conversation? Il y a des choses qui doivent être dites qui n'ont pas été dites dans le passé?

M. Landry: Bien avec tous les députés, c'est comme ça , je les rencontre régulièrement. Et puis, là, il m'a donné une occasion de devancer la rencontre. Mais, je rencontre Stéphan puis je rencontre tout le monde.

M. Brunet (Claude): Charbonneau dit que vous n'êtes pas l'homme qui peut mener le Québec à la souveraineté. Qu'est-ce que vous en pensez?

M. Landry: Mais tous les autres disent le contraire. Puis, c'est ça le débat démocratique. Et puis le courant dominant, hélas, ce n'est pas celui de M. Charbonneau alors il faut qu'il vive avec ça. C'est sa fatalité, son karma.

M. Brunet (Claude): Dernière chose. Une dernière chose, si vous permettez. Est-ce que vous avez l'intention de faire un certain ménage dans le caucus? Parce que, ça s'ajoute, on dirait... On dirait que les critiques s'ajoutent au fur et à mesure que le temps passe.

M. Landry: Je trouve, au contraire, moi... Ce qui se rajoute, c'est des gens qui vigoureusement se solidarisent à leur chef. En fin de semaine, on en a vu en masse. J'ai entendu, à l'émission de M. Homier-Roy, celui qui est à ma gauche dire des choses qui m'ont vraiment ému et qui étaient pertinentes et bien dites. Et ça, c'est la réaction. Les uns ouvrent le bal, en un sens, et d'autres répliquent. C'est ça, la vie d'un parti.

Mme Barton (Rosemary): M. Corbeil.

M. Corbeil (Michel): Pour revenir à la déclaration de M. Charbonneau, M. Charbonneau dit: Vous pouvez gagner l'élection, mais vous ne pouvez pas gagner un référendum. Il fait référence au sondage qui vous donne à 60 % d'impopularité auprès des électeurs. Est-ce que vous êtes un boulet pour le parti et la cause?

M. Landry: Mais depuis quand un homme expérimenté comme M. Charbonneau lie-t-il le destin d'un parti ou d'un homme à un sondage? Il y a un an et demi, vous vous en souvenez, j'étais l'homme le plus populaire du Québec. Qu'est-ce qui vous dit que ce ne sera pas la même chose dans un an et demi? Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans la démarche, là. Est-ce que vous lieriez votre destin à un sondage, vous? Sûrement pas.

M. Corbeil (Michel): Vous ne croyez pas que vous êtes un boulet, comme le dit M. Charbonneau, pour le parti et pour la cause souverainiste?

M. Landry: Pardon?

M. Corbeil (Michel): Vous ne croyez pas être un boulet pour le parti et la cause souverainiste?

M. Landry: Ah! Au contraire, je pense que mon principal actif, et puis Stéphan l'a dit publiquement, c'est que nul ne peut douter que le centre de ma vie publique pour le temps qui me reste, c'est l'indépendance nationale. Plus l'expérience, plus tout le reste, là, plus la liste que j'ai écrite quand j'ai décidé de rester.

Mme Barton (Rosemary): Une petite dernière.

M. Nadeau (Rémi): C'est quand, la date? Pouvez-vous nous le dire ou...

M. Landry: Pardon?

M. Nadeau (Rémi): C'est quand, la date de votre rencontre avec M. Charbonneau?

M. Landry: Je ne l'ai pas en tête, là, mais c'est dans quelques jours. On est le 15 aujourd'hui?

Une voix: Oui.

M. Landry: Dans quelques jours.

Mme Barton (Rosemary): Donc, on va passer en anglais, si ça ne vous dérange pas, sur le sujet, sur Kyoto, en anglais. Peter Johnson, CBC Radio.

M. Johnson (Peter): Mr. Landry, I'll just ask you to resume for me your criticism of the current Government in their dealing with the Kyoto file, and maybe Mister... M. Tremblay, est-ce que vous êtes confortable en anglais? Assez. Just give me an idea of what your...

M. Landry: He is from an area where that language is regularly spoken, of course.

M. Johnson (Peter): Yes, I understand.

M. Landry: With a wonderful accent.

M. Johnson (Peter): Maybe just give me an idea of what the alternative is that you're offering. So, the criticism and then the alternatives, please, Mr. Landry.

M. Landry: The essence of our presentation of today is to say: Tomorrow, the Kyoto Protocol will be operational. And, along the last years, Québec was exemplary, Québec was the good people, because we are hydraulic, we are eolian, even our houses are heated by a clean energy. Unfortunately, for historical reason and geographical reason, that's not the case in Ontario or in Alberta, where they use gas, crude oil and they have a steel industry based on the old technologies using coal, which is highly polluting. Even they have some power stations fueled by coal, that's their problem. But what we are asking, it's a bilateral agreement between Québec and Canada to take into account what the good people has done in the past, and it's more that the natural resources related matters. We asked pulp and paper to be clean, we asked aluminum to be clean and they did it largely, and they did largely their duty. So, we want that to be recognized first.
And the other part of our presentation of today, we are suggesting to the Government some measures to improve more than in the past again the greenhouse gas effect, we suggest the Government to use the fiscal power to encourage vehicles without greenhouse effect, transport by bus and railroad in order to attain the same objectives, use all those means possible to convey towards the three new subway stations in Laval as much people has as many persons as possible in order maybe not to have to build the bridge and couple of other measures.

M. Johnson (Peter): Concerning all that, the federal Government is going to use what you referred to as Québec sort of a head start to balance their own Kyoto books in the long run?

M. Landry: Yes. Their approach and their position, I would do the same, will be global of course, but if their are global, their are unjust towards Québec. In Europe, they have... I have acted
country by country, national boundaries by national boundaries, and we're asking as far: Is Québec is concerned that federal Government would do the same?

M. Tremblay: There's also the fact that when... it was the last Government made many actions and has been a great leader in Canada and in the world for the Kyoto Protocol. And also what we're asking, we ask the government to put the Québec strategy on climate change. There has been a commission in 2003 which we... hear the Québec nation, all the people about what we should do, and since the election of the actual Government, nothing has been done. We don't know anything about what Mr. Mulcair is doing with the federal Government and there is no action. The Québec use to be a leader but is not a leader anymore, and we think it doesn't reflect the will of the Québec society.

M. Landry: Mais on parle très bien anglais au Lac-Saint-Jean.

M. Johnson (Peter): Maybe just quickly, I understand that...

M. Landry: ...polyglotte.

M. Johnson (Peter): Très bien, merci. I understand that there's some disagreement with some environmental groups about strategies in terms of long term moratoriums on certain types of energy producing equipment. Are you concerned about...

M. Landry: A global moratorium on any thermal devices seem unrealistic, because with new thermal projects you could decrease the green house effect because if you shut down a crude oil installation replace it by a cogenerating, using, let's see, rubishes some pulp and paper, you improve the situation. So, that's too global according to me.

Mme Barton (Rosemary): On va passer à un autre sujet rapidement, M. Landry. Sarah, de Global.

Mme Williams (Sarah): Mr. Landry, do you have any comment concerning the news today about the arrest of the Premier's bodyguard?

M. Landry: No, really no. Penal matter and criminal matter, and eventually, if there is a crime.

Mme Barton (Rosemary): Mr. Landry, just before you go, many people say that the vote of confidence in June won't end things for you, that even if you get 80% that it is very likely the people that are complaining now will continue to complain.

M. Landry: It's pure speculation. My impression is the contrary. It will consolidate, first, our platform program and ideology and ideas, and leadership, and that's why we are doing that. A real run for the leadership could have allowed me to be the leader with 51%. That would have been easier.

Mme Barton (Rosemary): So, why don't you do that?

M. Landry: Because I want something strong and solid more than something won by a small majority.

M. Johnson (Peter): ...that you want...

M. Landry: History did that, history did that...

M. Johnson (Peter): Anything below 75% is not good enough for you?

M. Landry: 75%...

(Fin à 15 h 6)

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