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Point de presse de M. Bernard Landry, chef de l'opposition officielle,et de Mme Danielle Doyer, députée de Matapédia

Version finale

Wednesday, March 23, 2005, 15 h 36

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente-six minutes)

M. Landry: Alors, ce que l'on redoutait est arrivé: il n'y aura pas de véritables mesures de soutien et de compensation pour les travailleurs forestiers, pour les régions forestières, pour les villages forestiers et pour les industriels de la forêt. Alors, on pose un geste brutal, on applique une recommandation du rapport Coulombe, qui est un rapport éminemment respectable, mais quand on veut le respecter, il faut le respecter dans son intégralité.
Vous savez qu'en administration publique, comme dans la vie privée, quand on a des gestes importants à poser et qui ont un coût, il faut avoir des budgets pour le faire. Et il n'y en a pas. Alors, ça, ça peut faire un ravage de 4 500 emplois. Ça, c'est la prévision la moins pessimiste. Mais 4 500 direct multiplié par trois, là, c'est ça qu'il faut faire, là. Si la scierie ferme, le village peut fermer. Faire face à une pareille menace socioéconomique avec aucun moyen matériel, ça devient de la théorie, ça devient du discours d'autant plus creux que ce qu'ils évoquent, c'est des programmes ou des institutions existantes mais qu'ils avaient pris soin, au cours des dernières années, d'émasculer. Disons, la SGF, qui avait des programmes ACCORD, dans toutes les régions, pour diversification. Ils ont saboté la SGF en déshonorant une partie de son personnel et de ses administrateurs, et puis ils ont enlevé les moyens pour que la SGF puisse faire ça. Le programme FIER, c'est un petit résidu de ce qu'était le programme FER, et ainsi de suite.
Alors, ma collègue, dont la région, hélas, est touchée et sera touchée, connaît beaucoup plus les aspects techniques de la question et elle va vous en parler.

Mme Doyer: Oui. Et d'ailleurs je vais vous donner un exemple concret, avec aussi, en même temps, ramener la vérité, qui vous a été un petit peu... a été un peu tordue tantôt. Parce que, quand on a vécu un baisse de possibilité, dans le Bas-Saint-Laurent, juste pour vous donner un exemple concret, on a vécu 25 % à 30 % de baisse, en moyenne, de possibilité, et nous avons annoncé ça en même temps que certains de nos ministres ont annoncé - M. Brassard, M. Gilles Baril, il y avait plusieurs ministres qui étaient présents - on a annoncé une entente spécifique qui allait venir avec 75 millions au total sur cinq ans et un ensemble de mesures, dont l'observatoire. Alors, dans ma MRC, par exemple, qui a été gravement touchée avec la fermeture de deux usines, ça m'a pris sur deux ans, 5 millions, 5 millions de mesures, deux ans de mesures temporaires pour des emplois municipaux et 2,1 millions de dollars pour une stratégie de diversification industrielle. Et pour vous donner une idée, c'était la première stratégie de diversification industrielle économique pour une MRC au Québec, et ça, c'est il y a trois ans de ça.
Alors, ils nous annoncent une tournée de consultation alors qu'on en sort d'une, hein, sur le Forum des générations. Qu'est-ce que ça va donner? Ce qu'ils nous disent, dans le fond, les quatre ministres, tantôt, c'est qu'ils nous ont annoncé qu'ils allaient voir venir les problèmes et qu'ensuite ils allaient agir. C'est ça que ça veut dire pour moi.

M. Chartrand (Yves): Est-ce que le PQ a à faire un petit mea culpa là-dessus, M. Landry? Quand on regarde les chiffres de la commission Coulombe, on s'aperçoit que c'est durant les mandats de votre gouvernement, vous, M. Parizeau, où est-ce qu'il y a eu les pires années d'exploitation au Québec. Est-ce que vous êtes prêts à le faire, ce mea culpa là?

M. Landry: D'abord, je ne veux pas faire de mathématiques, mais mon mandat puis M. Parizeau ensemble, ça fait juste trois ans.

M. Chartand (Yves): ...

M. Landry: O.K. j'ai compris. On a regardé la question, et je l'ai abordée en Chambre ce matin d'ailleurs. D'abord, je rappelle que c'est notre gouvernement qui a décidé de faire cette commission d'enquête. C'est une de nos décisions.

Une voix: ...

M. Landry: Pardon?

Mme Doyer: Oui, avec M. Nicolet.

M. Landry: Et on avait nommé Roger Nicolet, mais, Roger Nicolet, excellente personne, puis Coulombe aussi, ça, on n'en est pas là-dessus. Et on a réfléchi, les indications étaient, sur la forêt, à peu près totalement contradictoires. Des ingénieurs forestiers de bonne foi, des gens de l'Université Laval, des gens de l'Université du Québec à Chicoutimi - j'ai encore parlé avec le recteur Belley, hier, pendant presque une heure de cette question - nous disent que c'est beaucoup plus nuancé puis ce n'est pas mathématique, qu'on n'est pas en physique nucléaire. Bon.
Alors, quand Richard Desjardins qui, lui, n'est pas un expert mais qui est quand même attaché à la forêt, puis c'est un homme qui aime son territoire natal, s'est mis à ameuter la population, j'ai pensé, en conscience, qu'on devait aller voir si Desjardins avait tort ou raison. Mais ce n'était pas évident. Et puis encore, dans le rapport Coulombe, c'est extrêmement nuancé. Et je l'ai dit au ministre ce matin, là, s'il dit: Avant ça c'était un gâchis; bien, il dit à tous ses fonctionnaires du ministère qui étaient des nôtres, les ingénieurs forestiers, les techniciens: Vous êtes des pas bons. Et ce n'est pas comme ça. La vie, c'est plus compliqué que ça.
Alors, oui, il est temps d'agir. J'espère qu'ils vont corriger ce qu'ils ont dit aujourd'hui parce que, là, ça sent le désastre à plein nez, là. Mais, ce n'était pas si clair que ça avant puis ce ne sera pas si clair que ça après. Vous avez vu l'article du recteur de Chicoutimi? Le recteur de Chicoutimi, lui, il dit qu'il y a, dans la forêt boréale, des forêts à maturité qui devraient être exploitées parce qu'autrement elles vont s'autodétruire. Si on remet ça d'une façon arbitraire comme si c'était de la physique nucléaire, puis on dit: La ligne passe là, bien, on va laisser faire la nature elle-même et ça va s'autodétruire. Alors, c'est plus compliqué que ça.
Je pense que les libéraux ont bien fait de continuer notre commission, puis nous autres on l'a fait quand on a cru que c'était le temps de la faire, puis avant ça aucun expert n'avait été capable de dire que c'était le temps de le faire, c'est un chansonnier qui l'a fait. Il l'a bien fait d'ailleurs.

Mme Doyer: Et ce chansonnier a dit en janvier que ça prenait des mesures d'atténuation aussi, en janvier 2005. Et moi, si vous me permettez, je pourrais vous parler aussi des solutions que le ministre des Ressources naturelles a apportées qui me semblent, dans plusieurs cas irréalistes. Parce que ça fait des années qu'on lui demande - bien, des années - deux ans qu'ils sont au pouvoir et qu'on lui demande de réinjecter des sommes ou d'injecter des sommes. Vous avez vu, l'an passé, le milieu de la forêt privée demandait 5 millions de plus, ça a été refusé.
Les gens des pépinières ont été aussi menacés. Alors que dans le rapport Coulombe on dit qu'on a besoin des pépinières publiques au Québec qui détiennent 90 % de l'expertise au niveau des plants. Alors, toutes sortes d'éléments qui sont actuellement dans le rapport Coulombe. Depuis deux ans, nous, comme opposition, on alertait par rapport à un certain nombre de choses. La grille des travaux, aussi, sylvicole qui touche les conditions de travail des travailleurs forestiers, c'était important, et le rapport Coulombe dit de ne pas toucher à ça, et le ministre, même avant le dépôt, commençait à y toucher.
Alors, il faut aussi voir que si on veut améliorer nos forêts... Et comment est-ce qu'il va aller chercher l'argent? Parce que 63 millions de crédits sylvicoles, puis dans le rapport Coulombe on dit: On ne les reconnaîtra plus, on va se donner une nouvelle façon de regarder les crédits sylvicoles et les budgets d'aménagement. Eh bien, moins 63 millions en aménagement, en non-reconnaissance des crédits sylvicoles à l'industrie, c'est beaucoup. Est-ce que c'est cet argent-là qu'il va aller chercher? Alors que l'industrie est quand même touchée par la crise du bois d'oeuvre actuellement.
Alors moi, c'est un peu tout ça dans ces affaires quand il dit: Planures, sciures, copeaux, on ne les enverra plus dans les autres... en Ontario, on ne les enverra plus dans le Maine, aux États-Unis, ni dans les Maritimes, je regrette, là, ce sont des contrats fermes. Les industriels signent des contrats de 20 ans, 10 ans, cinq ans, trois ans. Est-ce que le ministre unilatéralement va décider pour l'industrie de briser des contrats? Ils ont des pénalités.
Moi, j'ai des avis d'industriels dans mon comté au Québec. Le Conseil de l'industrie forestière qui dit: On ne peut pas briser des contrats comme ça facilement, là, du jour au lendemain...

Chartrand (Yves): C'est quoi la solution, Mme la députée? Je veux dire, est-ce que, si on se fie à ce que vous dites, on ne touche à rien, on ne touche pas aux contrats, on ne touche à rien?

Mme Doyer: Non, sûrement pas. On ne dit pas ça.

M. Landry: Au contraire, on touche à tout. Il y a 80 recommandations...

Mme Doyer: 81.

M. Landry: ...dans le rapport, qu'on a lu à fond. Et puis, une chose qu'ils ont faites les libéraux, puis ça fait partie de leur portrait global qui est de plus en plus en gâchis, ils ont émasculé les moyens dont disposait l'État québécois pour intervenir dans les régions, en particulier, la SGF et ses filiales spécialisées dont une qui était dans l'industrie forestière. Quand on se dépouille de ses instruments puis après ça, on dit: On va agir. Un chirurgien qui lève son scalpel puis son bistouri, puis il dit: Regardez-moi aller à mains nues après, bien là, c'est bonjour les dégâts, hein?

M. Delisle (Norman): M. Landry, est-ce que je pourrais brièvement - je ne veux pas abuser du temps - mais aborder une autre question? J'aimerais savoir si vous pensez que c'est aux contribuables d'assumer le 95 000 $ de demande à laquelle vient d'être condamné le ministre de l'Environnement, ainsi que les frais judiciaires qui, à ce moment-ci, atteignent déjà 50 000 $?

M. Landry: Il y a une procédure qui est prévue, le comité de l'Assemblée nationale, etc., sauf que, pour ceux et celles qui ont lu le jugement, la conclusion est claire que le premier ministre devrait dire: Les contribuables n'auront pas à payer cette pénalité qui est infligée au député. Le jugement est très clair. Et si le premier ministre le lit bien - j'espère qu'il va le faire - il va faire deux choses, il va exonérer les contribuables de payer et il va demander au député de quitter le Conseil des ministres.

M. Brunet (Claude): Pourquoi devrait-il faire ça?

M. Landry: Est-ce que vous l'avez lu, le jugement?

M. Brunet (Claude): Pourquoi devrait-il quitter le Conseil des ministres?

M. Landry: Parce que, si vous lisez le jugement, vous allez comprendre tout de suite que quelqu'un qui est l'objet d'un tel jugement ne peut pas siéger dans le Conseil exécutif de la nation québécoise.

M. Brunet (Claude): Pourquoi? Qu'est-ce qu'il y a de si grave...

M. Landry: Vous le lirez, là, il y a 53 pages. Déjà, la leader en a parlé. Sans pacte de droit, je faisais des résumés de jugement, mais je n'en fais plus.

M. Brunet (Claude): Vous ne souhaitez pas attendre l'appel? Vous souhaitez qu'il se retire dès maintenant?

M. Landry: Moi, je pense que M. Mulcair, comme citoyen, peut aller jusqu'à la Cour suprême du Canada, s'il le veut, mais le premier ministre ayant lu ce jugement, et sachant ce qu'il sait, devrait dès maintenant, nonobstant appel, le sortir du Conseil des ministres.

M. Duboyce (Tim): I guess to start with forestry, very briefly. What should... what concrete measures should have been announced to help ...(?) the 20% reduction in wood harvesting?

M. Landry: Those measures, and there are a lot, are mentioned most of them in the report himself. But they need means and money, and there is no money at all. How could you act to counter such a possible disaster without any instruments? And worse than that, the Liberals, since they are there, due to their «doctrinary» liberalism, have abolished most of the instruments that the Government was using in those crisis to counter the bad effects. So, they have created their own trouble: No money and no instruments like SGF, or Investissement Québec, or what we had before to counteract, what we use in your area when the same problem occurred, money and instrument.

M. Tremblay (Félix): ...the consequences of not using those instruments? What some areas of Québec are going like if we're not trying to medicate the impact of cutting the...

M. Landry: We will pay for the abandon of those instruments for years ahead. It's just unfortunately a start because there are high probabilities that they will be expelled from power in two years from now, but all that will have to be reconstructed and it will take time. So, that bad decision that we have taken in the last election, I have said many times: In a democracy, people are never wrong, but they can be disrupted in their judgement and it is what happened by the Liberals, we will have to pay unfortunately for that for years.

M. Duboyce (Tim): Sir, usually when a cabinet minister finds him or herself in a position where they are to resign, there's a concrete, clear sort of breech of rules or something that they did very wrong that you can itemize, that you can list and say: What did the Minister of Environment do that you feel makes him no longer eligible to sit in the Council of Ministers?

M. Landry: Read the judgment and you will see that it's fundamental rules, human rules, more than the usual sense of rules.

M. Duboyce (Tim): But in terms of sitting here in this function, what rule that he broke?

M. Landry: If the Prime Minister reads carefully the judgment, he will not tolerate to have that member sitting in the Executive.

M. Duboyce (Tim): On secret cabinet documents what's your recourse legally if he broke the rules by looking at secret documents from the PQ?

M. Landry: I'm not a specialist at it, but I think it's very, very serious because every government on earth, including in Ottawa, have laws to protect secret of some documents. And in that case, I think it's 25 years of waiting. That was not done for easy reasons, it's a real reach of law and tradition, and we will see what is the proceedings for the rest.

M. Duboyce (Tim): But if the Government chooses not to call la Sûreté du Québec to intervene, can you put up a plaint?

M. Landry: We are considering everything to protect public interest.

Une voix: On vous remercie.

Des voix: Merci beaucoup.

Mme Rich (Kristy): ...what are you concerns about possibility of cegep students losing their semester because of the strike?

M. Landry: I think that will be the ultimate in the crisis. If the session is lost, that's the meaning of your question, we will have a huge problem because it will create difficulties for those young people for almost the rest of their lives.

M. Tremblay (Félix): But should there not be a deadline though, a point of which they should, you know, go back to class no matter what? Because as the Education Minister was saying, he doesn't want to give a rebate degree or a rebate, you know, D.E.C.

M. Landry: That's why you are facing a tragedy. That's why we are facing a tragedy. But their Government will be responsible for all the consequences. It's because the decision was absurd, not to say stupid, and it is written in the papers all over Québec, and every analyst is saying that, just Fournier doesn't seem to understand. And why? Because they are back so many times that their provisions of backing possibilities are empty.

Des voix: Merci.

(Fin à 15 h 53)

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