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Conférence de presse de M. Jean Charest, premier ministre du Québec, et de M. Stephen Harper, Premier ministre du Canada

Signature d'un Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec relatif à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture

Version finale

Friday, May 5, 2006, 11 h 15

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures quinze minutes)
M, Legault (Daniel): Mesdames, messieurs, je vous inviterais à prendre place, s'il vous plaît. Alors, je vous invite à accueillir, du gouvernement québécois, Mme Monique Gagnon-Tremblay, ministre des Relations internationales et ministre responsable de la Francophonie, M. Benoît Pelletier, ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, et, du gouvernement canadien, M. Peter MacKay, ministre des Affaires étrangères, ainsi que M. Lawrence Cannon, ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités.
Veuillez maintenant accueillir M. Jean Charest, premier ministre du Québec, et M. Stephen Harper, premier ministre du Canada.
Mesdames, messieurs, soyez les bienvenus dans l'enceinte de l'hôtel du Parlement du Québec à l'occasion de la signature d'un Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec relatif à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.
J'invite d'abord le premier ministre du Québec, M. Jean Charest, à prendre la parole.

M. Charest: M. le premier ministre du Canada, mesdames et messieurs les ministres, députés fédéraux, chers collègues de l'Assemblée nationale du Québec, distingués invités, bienvenue chez vous, à Québec, et bienvenue au salon rouge de l'Assemblée nationale du Québec.
M. le premier ministre, c'est un plaisir de vous recevoir ici, au salon rouge de l'Assemblée nationale. La présence d'un premier ministre du Canada est en soi un événement. Votre visite aujourd'hui est un moment important. Elle s'inscrit dans ce désir de faire avancer le Canada vers un fédéralisme d'ouverture. Aujourd'hui, nous écrivons une page d'histoire. Ce premier geste de nouvelle ère de partenariat entre nos deux gouvernements touche à la question internationale. Ce qui était une coexistence implicite devient une coopération explicite.
Il faut se rappeler que depuis de nombreuses années les gouvernements du Québec qui se sont succédé ont développé de façon progressive les relations internationales de l'État québécois. Ce cheminement sur la scène internationale n'a pas été évident. Le Québec a décidé d'occuper la place qui lui revient. Aujourd'hui, nous entrons dans une nouvelle ère. Aujourd'hui, nous avons signé un accord qui reconnaît que la spécificité du Québec l'amène à jouer un rôle sur la scène internationale. La nature même des relations internationales aura profondément évolué, nous le savons, au cours du XXe siècle. Les systèmes fédéraux doivent refléter ces changements et s'y adapter.
J'avais indiqué que nous souhaitions que le gouvernement du Canada reconnaisse le rôle légitime des entités fédérées, et cela dans les relations internationales, et que l'on formalise des règles pour leur action. En fait, notre objectif est de continuer de s'affirmer sur la scène internationale tout en rendant la politique étrangère canadienne plus conforme au caractère fédéral du pays. Est-ce que l'accord d'aujourd'hui correspond aux objectifs que nous nous étions fixés? La réponse est oui. La ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, avait fait connaître la position de mon gouvernement en vue des négociations sur la place du Québec dans les forums internationaux. Elle avait identifié les principes qui doivent encadrer notre participation:
1° Celui d'être membre à part entière au sein des délégations canadiennes et une responsabilité exclusive quant à la désignation de ses représentants. L'accord prévoit que le représentant du Québec sera nommé par le Québec et qu'il aura le statut de diplomate et de conseiller et qu'il sera au sein de la délégation permanente du Canada, là où ça se passe.
2° Que nous ayons accès à toute l'information et que nous soyons impliqués dans le développement et l'élaboration de la position canadienne avant le début des négociations. L'accord le prévoit.
3° Que le Québec s'exprime de sa propre voix. C'est également le cas. Le Québec pourra intervenir, s'il le souhaite, lors des travaux, réunions et conférences de l'UNESCO. Ce droit de parole s'exercera en complémentarité de la position canadienne, ce qui est normal, puisque le partage fédératif des compétences doit être reflété avec justesse.
4° Que le Québec donne son assentiment avant que le Canada ne signe un traité ou un accord et se déclare lié par celui-ci. C'est fait. L'accord indique que les deux gouvernements devront se concerter sur tout vote, résolution, négociation et tout projet d'instrument international élaboré sous l'égide de l'UNESCO. Si des désaccords apparaissent, le Québec décidera seul s'il entend assurer la mise en oeuvre des questions pour lesquelles il a la responsabilité.
5° Que lorsque les intérêts du Québec sont en jeu il puisse exprimer ses positions. C'est également couvert par l'accord puisque le Québec pourra s'exprimer devant toutes les instances de l'UNESCO.
L'accord ne pourra pas être abrogé ou modifié unilatéralement. Il ne pourra l'être qu'avec le consentement du gouvernement du Québec. Nous avons ciblé l'UNESCO comme organisme international, parce que cet organisme des Nations unies s'intéresse à des questions qui nous touchent comme la culture, l'éducation et les sciences. Les deux gouvernements ont d'ailleurs connu un très grand succès, je dirais, un très beau succès en travaillant à l'adoption d'une convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
J'ai eu l'occasion de vous dire ce matin, M. le premier ministre, que, pour nous Québécois, cette convention sur la promotion de la diversité culturelle est la plus belle victoire dans l'histoire de la diplomatie québécoise, mais également un des plus beaux exemples de fédéralisme dans l'histoire du pays. C'est l'oeuvre d'une très grande collaboration entre les deux paliers de gouvernement et le travail doit se poursuivre afin de ratifier la convention afin qu'elle puisse entrer en vigueur. Et, pour vous dire que nous ne perdrons aucun moment, pas un seul instant pour travailler à nouveau ensemble, dès la signature de cette entente, le premier geste que le premier ministre du Canada et le premier ministre du Québec poseront, ce sera de faire une rencontre avec nos ministres respectifs, avec les représentants de la Coalition sur la diversité culturelle afin que nous puissions mettre ce fédéralisme d'ouverture à contribution et au travail dans le but de protéger et de promouvoir la culture et l'identité québécoises et canadiennes.
L'UNESCO prévoit que, pour chaque pays membre, une commission nationale doit être chargée d'assurer la relation entre l'organisation et la société civile. Depuis plusieurs années, seuls des organismes fédéraux étaient représentés à la commission canadienne. Aujourd'hui, le Québec se voit confier le soin de mener ses propres consultations et de nommer un représentant à la commission canadienne. Je veux remercier aujourd'hui la commission canadienne pour son empressement et pour sa collaboration et remercier en particulier Mme Michèle Jean, qui est avec nous aujourd'hui, qui revient au Québec pour cette cérémonie et qui a rapidement répondu à notre appel afin que nous puissions adapter l'entente à cette volonté d'une représentation québécoise.
M. le premier ministre, dans votre budget, vous vous engagez également vis-à-vis l'avenir, et nous en sommes très heureux. Dans les documents budgétaires que vous avez déposés cette semaine, vous affirmez ce que nous disons depuis toujours, c'est-à-dire, et je cite votre document: «que les mesures prises par le gouvernement fédéral peuvent avoir d'importantes répercussions sur les domaines de responsabilité provinciale et territoriale comme la langue et la culture et que la coopération provinciale est souvent requise pour que le Canada puisse s'acquitter de ses obligations internationales.» Fin de la citation. Vous optez pour la voie suivante, et je vous cite à nouveau. Vous dites que vous voulez «une coordination et une collaboration efficaces pour des domaines qui relèvent principalement de la responsabilité fédérale, comme les relations internationales». Fin de la citation. Nous saluons cette prise de position, qui permettra, nous l'espérons, la mise en place d'un mécanisme de consultation formel de notre gouvernement.
M. le premier ministre, je ne peux concevoir de raison sérieuse qui justifie l'absence des provinces sur la scène internationale non plus que le refus de leur droit de participer aux négociations à ce niveau. Dans la mesure où l'aide des provinces est indispensable à la mise en oeuvre des traités signés par le Canada, comment le dialogue avec les provinces et la présence de porte-parole et d'experts provinciaux à la table de négociation pourrait-elle affaiblir la position canadienne?
C'est en l'absence d'un tel dialogue que le Canada risque véritablement de ne pas être en mesure de respecter ses engagements. D'ailleurs, le fédéralisme, c'est la multiplication des voix au lieu de la réduction à une seule. Le fédéralisme, comme la démocratie, est un processus qui, même s'il paraît parfois laborieux, moins expéditif, moins uniforme parce qu'il encourage une plus grande participation, le fédéralisme, je le sais, nous le savons par expérience, produit de meilleurs résultats.
Permettez-moi maintenant de remercier les artisans de cette entente. Je veux remercier l'équipe du ministère des Relations internationales, mais également du Secrétariat aux affaires intergouvernementales, qui ont été à pied d'oeuvre pour nous permettre la signature de cette entente. M. le sous-ministre Bédard, Mme Latouche, M. Théroux, merci pour ce que vous avez fait dans les derniers mois afin que nous puissions être ici devant vous aujourd'hui. Je veux remercier M. le ministre Pelletier qui est le gardien de toutes ces ententes que nous signons avec les gouvernements amis. Et je veux remercier en particulier ma voisine, ma collaboratrice et mon amie, Monique Gagnon-Tremblay, qui, pour la deuxième fois de l'histoire du Québec, signe une entente avec le gouvernement fédéral, la première fois sur l'immigration en 1991 et, pour une deuxième fois, aujourd'hui, inscrit son nom sur une page d'histoire du peuple québécois.
Je veux saluer l'équipe de négociation fédérale également, son sous-ministre et son ministre Peter MacKay, que j'ai eu le plaisir de connaître dans une autre vie et que je retrouve aujourd'hui avec beaucoup de joie.
Cet accord est fait dans l'esprit d'ouverture qui est asymétrique dans son application et qui reconnaît les différences entre les provinces, les territoires, et notamment la personnalité unique du Québec. Non seulement cet accord est important, mais je le répète, il est historique.
Il y a cet accord, mais il y a aussi l'esprit qui le représente et c'est une nouvelle dynamique qui se crée, un nouveau partenariat avec le gouvernement fédéral sur le plan des relations et une entente qui reconnaît notre spécificité, un partenariat qui nous permet surtout de relever ensemble les défis de la mondialisation. Ces défis font souvent en sorte de décloisonner les affaires intérieures des affaires extérieures et d'interpeller à la fois les responsabilités des deux paliers de gouvernement. L'accord d'aujourd'hui lance un signal très important. Et, M. le premier ministre, en terminant, je vous salue à nouveau et vous remercie pour cette ouverture dont vous faites preuve et qui fait avancer non seulement les intérêts du peuple québécois, mais qui fait franchir une nouvelle étape au fédéralisme canadien. Merci.

M. Legault (Daniel): J'ai maintenant l'honneur d'inviter le premier ministre du Canada, M. Stephen Harper.

M. Harper: Merci. Good morning. Bon matin. Merci au premier ministre. Tout d'abord j'aimerais vous remercier, M. le premier ministre, pour le travail de toute votre équipe, le travail qui a pour résultat l'entente que nous avons aujourd'hui. Aussi, je veux remercier mon ministre, Peter MacKay, pour son travail acharné, et pour le travail aussi, Peter, de vos officiers et vos fonctionnaires durant les discussions, qui font en sorte que nous sommes ici aujourd'hui, mais surtout je tiens à souligner la contribution des ministres et des députés conservateurs québécois qui ont joué pour nous un rôle primordial. Présents parmi nous aujourd'hui sont: Lawrence Cannon, ministre des Transports et ministre politique responsable pour le Québec; Josée Verner, ministre de la Coopération internationale, de la Francophonie et des Langues officielles; le ministre Maxime Bernier, ministre de l'Industrie; Jean-Pierre Blackburn, le ministre du Travail et du Développement économique pour le Québec; le ministre Michael Fortier, ministre des Travaux publics; et le ministre responsable pour Montréal, mon secrétaire parlementaire et secrétaire pour les Langues officielles, Sylvie Boucher; secrétaire parlementaire en matière d'Agriculture, Jacques Gourde; le secrétaire parlementaire des Ressources humaines, Christian Paradis; le député de Lévis-Bellechasse, Steven Blainey; le député de Louis-Hébert, Luc Harvey; le député de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, Daniel Petit. Et aussi avec nous aujourd'hui la sénatrice Andrée Champagne.
Et je dois dire que je suis vraiment honoré d'avoir une équipe qui défend fortement les intérêts de leurs commettants ici du Québec.
Bientôt, nous allons tous célébrer le 400e anniversaire de la fondation de Québec. Je comprends la fierté que ressentent les Québécoises et les Québécois à la veille de cet événement historique. Notre gouvernement fera sa part pour que cet anniversaire soit dignement célébré et qu'il reste un souvenir vivace. Parce que c'est l'anniversaire de la fondation de Québec, c'est aussi l'anniversaire de la fondation du Canada. C'est pourquoi je suis toujours impressionné de me trouver ici, dans l'Assemblée nationale, le premier Parlement canadien.
En 1792, c'est ici, à Québec, qu'on a entendu les premières expressions de notre démocratie parlementaire. Certains de nos premiers députés parlaient français, d'autres l'anglais. Certains étaient nés ici et s'appelaient déjà canadiens. Certains venaient de France, d'autres d'Angleterre, d'Écosse ou d'Irlande. Mais avec les accents différents provenant de cultures différentes, ils disaient la même chose. Ils disaient: Ensemble, nous pouvons bâtir un grand pays et donner un meilleur avenir à nos enfants.

À leur façon, ils disaient: Il suffit de respecter les différences qui caractérisaient nos vieilles sociétés et les valeurs que nous avons en commun en tant que jeune pays.
L'une des forces du Canada est son système de gouvernement. Les fondateurs de notre fédération ont eu la clairvoyance d'établir un système fédéral souple afin de permettre à des voix fortes et distinctes de se rassembler dans la poursuite d'objectifs communs et d'être une source de force et d'innovation.
Our new national Government federalism is the federalism of openness. And that federalism of openness means drawing on the experience and the expertise of provinces and territories and bringing those to our nation.
Le fédéralisme d'ouverture, c'est le respect des domaines de compétence provinciale. Le fédéralisme d'ouverture, c'est tirer partie de l'expertise des provinces et de l'intégrer aux positions du Canada dans le cadre des négociations internationales ou au sein d'organisations qui oeuvrent dans les domaines touchant leurs compétences. Le fédéralisme d'ouverture cherche à sortir le Québec du piège de la polarisation. C'est l'idée même du fédéralisme d'ouverture, un Québec plus fort au sein d'un Canada meilleur, et c'est ce que notre gouvernement a l'intention de concrétiser.
Federalism of openness does not mean playing favorites or stirring up jealousies, but it does mean that the time has come to forge a new relationship with the provinces, relations that are opened to all parts of the country and respectful of their differences.
Certains voudraient retourner en arrière, retourner vers la polarisation, l'affrontement et la corruption. Ce n'est pas ainsi qu'un fédéralisme d'ouverture fonctionne.
We need to work together with all orders of government and recognize the roles and responsibilities of each. We need to look to future and determine what we can accomplish together. It is clear that the time has come to turn a new leaf, and the time is now to deal directly and effectively with the question of Québec's presence at UNESCO.
Pour les libéraux, les libéraux fédéraux - je dois dire «les libéraux fédéraux», c'est une traduction culturelle - et je cite les candidats à la direction comme Jos Volpe et Michael Ignatieff, la simple pensée de faire jouer un rôle au Québec à l'UNESCO est une menace à l'existence même du Canada. Pour le Bloc, si le Québec ne peut opposer un veto à la position du Canada à l'UNESCO, il s'agit d'une humiliation. Ces positions extrêmes tentent de miner ce qui est simplement la reconnaissance d'un rôle plus important et coopératif du Québec au sein d'un organisme qui se penche souvent sur des dossiers linguistiques et culturels.
Le fédéralisme d'ouverture, c'est inviter le Québec à prendre sa place à l'UNESCO et à y exprimer sa voix et, ce faisant, à complémenter les travaux du Canada au sein de la famille des nations de l'ONU, et c'est ce que nous faisons aujourd'hui. Je suis très fier, au nom du gouvernement du Canada, d'avoir conclu aujourd'hui avec le premier ministre Charest un accord qui permettra au Québec de participer pleinement à l'action de l'Organisation des Nations unies pour la science, l'éducation et la culture.
Cet accord établit un rôle formel pour le Québec à l'UNESCO. Désormais, le Québec participera pleinement, formellement et directement à toutes les activités de l'UNESCO avec la délégation permanente du Canada. L'accord d'aujourd'hui établit un mécanisme nouveau et sans précédent pour assurer au Québec la place et la voie qui lui reviennent à l'UNESCO.
Nous allons aussi explorer des façons innovatrices et des mécanismes par lesquels l'UNESCO pourrait mieux tirer profit de l'apport des États fédérés dans ses travaux. L'accord aujourd'hui illustre clairement une nouvelle ère de progrès dans un Canada fort, uni, indépendant et libre avec un Québec confiant, autonome, solidaire et fier. Mes amis, pour le Québec, pour le Canada, cet accord est un gain historique.
By giving Québec a formal role at UNESCO in collaboration with the Government of Canada, this historic agreement represents neither centralization nor separation, but an arrangement that symbolizes our vision of a strong and flexible Canadian Federation. Cet accord viendra non seulement appuyer l'évolution de notre propre fédération, mais il permettra aussi de renforcer et d'accroître notre présence et notre influence dans le monde.
Il montrera à la communauté des nations réunie à l'ONU que notre fédéralisme est un atout et une force pour nous au pays, comme à l'étranger. Cet accord est bénéfique pour le Québec, cet accord est bénéfique pour le Canada.
Découlant du fédéralisme d'ouverture, les engagements de Québec que j'ai précisés ici même le 19 décembre dernier comprenaient une invitation au gouvernement du Québec à participer à l'UNESCO.
Alors que nous signons aujourd'hui cet accord, cet engagement est maintenant honoré. Et nous allons voir très bientôt les avantages qu'apporte une action commune à l'UNESCO. Et je pense que vous avez tous et toutes une raison supplémentaire d'être fiers d'être Québécois et Canadiens. Merci.

(Applaudissements)

M. Legault (Daniel): Nous voilà maintenant à l'étape de signature. J'invite donc MM. les premiers ministres à venir prendre place à la table et à procéder.

(Signature de l'Accord)

M. Legault (Daniel): Merci, messieurs.
Alors, les ministres signataires procéderont maintenant à leur tour. J'invite, dans un premier temps, la ministre des Relations internationales du Québec et le ministre des Affaires étrangères du Canada à prendre place à la table.

(Signature de l'Accord)

M. Legault (Daniel): Merci, madame, merci, monsieur.
J'invite maintenant le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne du Québec et le ministre des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités du Canada à prendre place à la table pour la signature...

(Signature de l'Accord)

M. Legault (Daniel): Alors, je prierais maintenant les ministres signataires de bien vouloir regagner leurs sièges. J'invite les premiers ministres à prendre place au lutrin pour la période de questions à l'intention des représentants des médias. Je vous remercie de votre présence aujourd'hui et je cède la parole à Hugo D'Amours.

M. D'Amours (Hugo): Alors, bonjour. Je tiens d'abord à vous rappeler que la période de questions est évidemment réservée aux journalistes et que deux micros ont été installés ici à l'avant. On vous demande donc de poser vos questions à partir des micros en vous identifiant et en identifiant le média que vous représentez. La période de questions sera d'une durée de 20 minutes, partagée entre le français et l'anglais, et nous prendrons les questions sur le sujet de l'annonce d'aujourd'hui et sur la présence du premier ministre Harper, ici. Alors, au micro là-bas, en français.

M. Boivin (Mathieu): M. le premier ministre Charest, Mathieu Boivin, Journal de Montréal. Deux questions pour vous. D'abord, quand est-ce que le représentant du Québec va entrer en fonction?

M. Charest: Le plus rapidement possible. Il y a une entente administrative qui doit suivre l'entente formelle que nous signons aujourd'hui, qui règle les questions de mécanique. Mais ce sera fait le plus rapidement possible.

M. Boivin (Mathieu): Deuxième question. À moins que je me trompe, je ne vois personne de l'opposition officielle ici, aujourd'hui. Est-ce qu'on a oublié de leur envoyer un faire-part?

M. Charest: Tous les députés de l'Assemblée nationale ont été invités. Merci.

M. Harper: Je pense qu'ils manquent une occasion historique.

M. Brunet (Claude): M. Harper, bonjour. Claude Brunet, de Radio-Canada. Bonjour. Je ne peux que constater, M. Harper, le contraste qui existe entre votre passage hier auprès de M. McGuinty, le premier ministre de l'Ontario, où vous avez affiché, je crois, une certaine forme de mépris à son égard, et votre présence ici aujourd'hui. Pourquoi cette différence exactement d'attitude? Quelle est votre stratégie?

M. Harper: En général, mes réunions avec les premiers ministres des différentes provinces sont des réunions privées. C'est le cas hier. Évidemment, nous sommes aujourd'hui à une entente formelle et une annonce officielle, et c'est la raison pour une occasion publique, et je ne m'attends pas à une demande de l'Ontario à être à l'UNESCO.

M. Brunet (Claude): M. Charest, dans cette entente, s'il n'y a pas de consensus, c'est la position canadienne qui va prévaloir à l'UNESCO. Est-ce que vous êtes satisfait de cela?

M. Charest: Il y a un mécanisme qui prévoit que la partie canadienne doit informer le Québec par écrit des raisons qui l'amènent à prendre une position qui ne serait pas celle que souhaiterait le Québec, et en même temps le Québec conserve tous ses droits, puisque la mise en oeuvre d'une entente qui serait issue d'un vote que nous croyons être contraire à nos intérêts ne sera pas mise en oeuvre au Québec. Alors, sur le plan de nos compétences, on protège totalement notre capacité d'agir.

M. Nadeau (Rémi): Rémi Nadeau, de NTR. M. Charest, de façon complémentaire, par contre, si vous n'êtes pas d'accord, vous ne pourrez pas exprimer votre désaccord devant l'UNESCO.

M. Charest: On peut exprimer notre position à tout moment dans toutes les instances de l'UNESCO. C'est ce que l'accord prévoit, et dans la pratique ça veut dire que nous avons voix au chapitre. On peut dire ce qu'on veut dire librement, sans entraves, sans contraintes.

M. Nadeau (Rémi): Une question pour M. Harper: Est-ce que vous craignez que votre bonne relation avec le Québec, l'ouverture que vous montrez, les résultats donc qui commencent à se faire sentir, que ce soit mal perçu dans le reste du Canada?

M. Harper: On va voir. Je pense que mes engagements au sujet de l'UNESCO étaient clairs pendant la campagne électorale, je les ai dits en anglais comme en français au Québec et ailleurs. Je pense que nous avons ici un modèle qui reflète la nature fédéraliste de notre pays et un arrangement qui ne dérange pas les autres provinces. Je pense que ça va aider la cause de l'unité nationale et, pour cette raison, je m'attends à une réaction positive au reste du Canada. Évidemment, toujours, avec de telles décisions, il y a des réactions différentes, mais je pense que tous les Canadiens et tous les gouvernements provinciaux accueillent la relation productive entre nos deux gouvernements.

M. Duchesne (Pierre): Pierre Duchesne, Radio-Canada. M. Harper, dans cette entente, le Canada reconnaît la spécificité du Québec, sa personnalité unique, sa culture unique: Est-ce que je comprends que tout ça, ce sont des synonymes de société distincte auxquels tenait beaucoup M. Brian Mulroney?

M. Harper: C'est un autre... Je dis. pour des questions comme ça, c'est une autre époque, un autre débat. Nous regardons vers l'avenir. Nous avons aujourd'hui un accord qui reconnaît la spécificité du Québec.

Une voix: Spécificité du Québec.

M. Harper: Spécificité du Québec.

M. Charest: Oui, comme la collaboration est forte, hein.

M. Harper: Nous avons un accord qui reconnaît la spécificité du Québec à une organisation et dans un modèle qui correspond aux besoins du Québec et du Canada. Et, moi, je tente de faire du progrès avec des approches et des politiques réalistes qui sont conformes aux vrais besoins. Et je pense que c'est... J'ai dit pendant la campagne électorale: On va poursuivre nos relations étape par étape. C'est ce que nous faisons aujourd'hui.

M. Duchesne (Pierre): M. Charest, est-ce que cette entente possède toutes les qualités pour être constitutionnalisée?

M. Charest: Il n'y a pas de question de ronde, c'est-à-dire il n'y a pas actuellement sur la planche à dessin de ronde de négociations constitutionnelles de prévue. Mais notre vision à nous des choses - une fois élus, rappelez-vous le travail que Benoît Pelletier et notre équipe avons fait - c'était de préparer le terrain pour le jour où il y aurait des négociations constitutionnelles, d'où l'idée de la création du Conseil de la fédération, de continuer à avancer et de faire avancer les intérêts du Québec sur le plan international, et tout ça devient des gains qui sont irréversibles pour le Québec. Et ça, ça met la table un jour pour une négociation. Quand aura-t-elle lieu? Je ne le sais pas. Elle aura lieu le jour où on conclura ou on viendra à la conclusion que le fruit est mûr.

M. Robitaille (Antoine): Antoine Robitaille, le journal Le Devoir. Robert Bourassa à propos de l'accord du lac Meech, disait: C'est un premier pas. Et ici, M. Charest, j'aimerais vous demander... Dans le document d'ailleurs de Mme Gagnon-Tremblay, on parlait de l'OMS, de l'OMC, de l'OIT, les forums internationaux, ce n'était pas uniquement l'UNESCO: Est-ce que vous comptez donc réclamer une place analogue, pour prendre un adjectif très utilisé dans cette question-là, dans d'autres forums internationaux?

M. Charest: C'est une question que le Québec a soumise au Conseil de la fédération. Le Conseil de la fédération a d'ailleurs posé la question au gouvernement fédéral et aux partis politiques fédéraux pendant la campagne fédérale. On les a interpellés directement là-dessus. Nous croyons, nous, que l'avenir, la mondialisation, l'intégration font appel à une plus grande participation des états fédérés, donc le Québec, dans les négociations internationales. Et donc nous anticipons une discussion qui va se continuer avec le gouvernement fédéral sur cette question-là, qui va se faire avec le Conseil de la fédération et à chaque fois que le Québec aura un intérêt qui lui est propre, on va le manifester, on va le dire.
Et je conclurai en vous disant qu'il faut aussi voir le fédéralisme comme étant un être vivant. C'est un arbre qui continue de pousser, et nous allons toujours faire évoluer le fédéralisme dans le sens d'une meilleure représentativité du Québec.

M. Robitaille (Antoine): M. Harper, est-ce que vous comptez donner à peu près la place que le Québec a obtenue, là, à l'UNESCO à l'Alberta, par exemple, dans des forums internationaux sur l'énergie, par exemple?

M. Harper: Je pense que c'est une possibilité. Pendant la campagne électorale, et M. Charest l'a dit, le Conseil de la fédération a fait une demande de mécanismes formels pour reconnaître des responsabilités et les intérêts des provinces dans des négociations ou des forums qui touchent leurs compétences, et j'ai dit que nous sommes ouverts, nous avons invité le Conseil de la fédération à nous donner des propositions pour une expression, un mécanisme plus formel en général, où il y a des préoccupations spécifiques ou uniques, comme avec le Québec à l'UNESCO, on peut avoir de telles ententes. Je pense que la position du Québec à l'UNESCO est unique. Évidemment, l'Alberta, ses préoccupations uniques... mais je n'ai pas encore reçu une telle demande.
Je peux dire que pendant les négociations récentes de l'entente avec les États-Unis sur le bois d'oeuvre, nous avons inclus informellement, mais à chaque étape, la participation des provinces affectées grandement dans cette industrie, et jusqu'à date que je recevrai une proposition des provinces pour un mécanisme plus formel, nous avons l'intention de toujours consulter les provinces où leurs compétences sont un enjeu.

M. Charest: Si vous permettez, sur cette question-là, je me permets de vous dire que l'approche de M. Harper, pendant les négociations du bois d'oeuvre, à nos yeux à nous, a été exemplaire. Non seulement, à son niveau, M. le premier ministre a communiqué avec moi à plusieurs reprises, mais au niveau des négociateurs, parce que souvent, dans le feu de l'action, c'est là où on a des décisions à prendre. La relation, par exemple, entre l'ambassadeur Wilson et Pierre Marc Johnson, qui était le négociateur désigné par le gouvernement du Québec, l'ouverture, ça a été, à mes yeux à moi, là, puis j'en ai vu en 20 ans, ça a été exemplaire comme approche, et vous voyez le résultat. Dans mes remarques, je vous parlais d'un résultat fédératif qui des fois exige plus d'efforts, mais, à mes yeux, voilà un autre exemple probant d'un résultat qui reflète l'esprit fédératif, c'est-à-dire un bon résultat pour le Québec et pour le Canada.

M. Chouinard (Tommy): Oui. Alors, Tommy Chouinard, La Presse. M. Harper, donc le représentant du Québec va travailler dans les bureaux de l'ambassade du Canada, de l'UNESCO, là, à Paris. Est-ce que l'actuel ambassadeur Yvon Charbonneau va demeurer en place encore longtemps?

M. Harper: Je ne peux pas, je ne peux pas faire une annonce sur cette question aujourd'hui. Nous avons un ambassadeur maintenant et si le gouvernement du Canada a l'intention, à l'avenir, de faire des changements, le ministre des Affaires étrangères va l'annoncer.

M. Chouinard (Tommy): D'accord. Maintenant, j'aimerais revenir sur un peu la question de mon collègue Pierre Duchesne, est-ce que... Bien d'abord, on va mettre une chose au clair, M. Charest dit qu'il n'y a pas de ronde de négociations constitutionnelles en vue. Vous avez fait des déclarations un petit peu ambiguës, dans le passé, est-ce que vous pouvez nous dire si effectivement vous envisagez des changements constitutionnels de quelque nature que ce soit dans un avenir prochain?

M. Harper: Je peux dire, pour cet accord, cette entente, je pense que ce n'est pas nécessaire. Cette entente reflète la Constitution du Canada déjà et il y a une clause pour régler le futur de cette entente. Pour les négociations constitutionnelles, j'ai dit seulement qu'avec la constitution, comme les autres affaires, ce gouvernement a l'intention de faire les choses étape par étape. S'il y a une possibilité à l'avenir de faire des progrès là-bas, là-dessus, nous aurons à le faire, mais ce n'est pas devant nous aujourd'hui.

M. D'Amours (Hugo): Gérard Deltell.

M. Chouinard (Tommy): ...rapide. Il y a une longue...

M. D'Amours (Hugo): On va laisser la chance à tous vos collègues.

M. Chouinard (Tommy): Une longue revendication a été de se faire reconnaître comme une nation à l'intérieur de la constitution. Est-ce que vous seriez prêt, dans vos étapes dont vous parlez, à aller jusqu'à cette reconnaissance-là?

M. D'Amours (Hugo): Gérard Deltell.

M. Chouinard (Tommy): Est-ce que vous seriez prêt à aller jusqu'à reconnaître la nation québécoise?

M. D'Amours (Hugo): Gérard Deltell.

M. Chouinard (Tommy): M. Harper, M. Harper, une longue revendication du Québec...

M. D'Amours (Hugo): Gérard Deltell. On va laisser la même chance à tous vos collègues de poser des questions.

M. Chouinard (Tommy): Je pense que ce serait important.

M. Harper: Je viens de dire que nous ne discutons pas de la Constitution canadienne aujourd'hui.

M. Deltell (Gérard): M. le premier ministre Harper, vous êtes à l'Assemblée nationale du Québec. Est-ce que le Québec est une nation?

M. Harper: Je peux dire seulement que je reconnais que l'Assemblée nationale a voté qu'elle reconnaît le Québec comme une nation et, pour moi, le Québec fait partie du Canada et fait plus fort notre pays.

M. Deltell (Gérard): M. Charest, vous avez, à votre droite, un homme politique qui, en compagne électorale, s'est engagé à reconnaître le Québec à l'UNESCO. C'est fait. Il s'est engagé à baisser la TPS. C'est fait. Qu'est-ce que vous pensez d'un homme politique qui s'engage à baisser les impôts et qui le réalise, lui?

M. Charest: Moi, je vous invite à aller voir mon bilan. Allez voir le bilan du gouvernement, puis j'aurai l'occasion d'en parler amplement et davantage, et, comme une intuition que je vais en parler davantage, de notre bilan, parce qu'au niveau de la santé, au niveau de l'éducation, au niveau du revenu disponible, on a allégé le fardeau fiscal des Québécois, pour 2007, là, à terme, là, de 2,9 milliards de dollars. Le revenu disponible des Québécois a augmenté en moyenne de 3,4 % par année depuis que nous sommes le gouvernement, grâce en grande partie aux mesures de Soutien aux familles, de Prime au travail, de réductions d'impôt, et l'écart, qu'il y avait en 2003 entre le Québec et le reste du Canada sur le plan fiscal a été réduit de 55 %. Notre oeuvre n'est pas terminée et la bonne nouvelle, c'est qu'on va continuer à travailler pour enrichir les Québécois.

M. D'Amours (Hugo): In english now, Rhéal Séguin.

M. Séguin (Rhéal): Prime minister, with this agreement, in what ways Québec more equal than other provinces in the federation?

M. Harper: No, I don't think that is accurate at all. What this agreement does... First of all, as you know, we have a general desire, as I indicated during and showed during the soft wood lumber negotiations, to always involve the provinces on matters that affect their jurisdiction. As premier Charest said when he was speaking: If we don't do that, the voice of Canada is not strengthened internationally. It's weakened, particularly when we try to put treaties into effect. So, we have a role for all provinces, but obviously, in this case, we're dealing with UNESCO, an organization which is focused on cultural matters and Québec has specific cultural needs and a specific cultural identity. And so, in this case, and as I said clearly during the campaign, in English and French, inside Québec and outside Québec, we will make an accommodation with Québec that responds to Québec's particular needs and strengthens us internationally in UNESCO. And so I don't think it's a question of being more equal, I think it's a question of being different and those differences being recognized appropriately.

M. Séguin (Rhéal): If Québec isn't more equal, then is it a nation?

M. Harper: You know, we, as a Government, are quite frankly focussed on moving this country forward and moving Québec forward as part of it. By focussing on things that matter.
We have here an agreement, an agreement on UNESCO that reflects the needs of the Government of Canada and the Government of Québec and the population that both of us represent. And that's where we're focussed. We're not focussed on debating terms and having an argument that is only of interest to people who want to break up this country. Québec National Assembly has said in the past, it's said that Québec is a nation. Québec National Assembly can do that, I understand that. For me, as I say, Québec is an essential part of this country and Québec's presence makes this country stronger.

M. Dougherty (Kevin): Thank you. Mr Harper, there's no... Apparently, members of the Parti québécois were invited to this event, they're not here. But you know how it works in government, the opposition eventually becomes the government, you know that, it happened in Ottawa. Eventually the Parti québécois will become a government. Do you fear that they will use this agreement in ways that you haven't conceived?

M. Harper: Well, first of all, I hope that the Parti québécois... Although I try to be neutral in provincial politics, I think, you would not be surprised to find that the Prime Minister of Canada hopes the Parti québécois does not form the Government.
But that said, you know, we have in the past, Québec having a formal role at la Francophonie that has existed with both liberal governments, Québec liberal governments and Parti québécois governments and hasn't caused the population or the two governments any serious difficulty that I'm aware of.
So I believe it can work as long as the Parti québécois understands that this agreement provides for Québec a role as part of the canadian delegation and within the canadian family. And if the Parti québécois wants to change that, it will not get its mandate to change that from UNECO, it's going to get its mandate to change that from the people, and I have great faith that the people of this province, this country will never want to see that take place.

M. Dougherty (Kevin): Mr. Charest, last week we had the soft wood agreement, this week there is a budget with a paper on fiscal unbalance and this coincidence today, you have this agreement on UNECO. Just before ... at the general council meeting, do you think this will help you get through the meeting?

M. Charest: What about the energy strategy, what about the deal with municipalities that was signed in quasi-unanimity, what about the announcement on health care for half a billion dollars with the Federal Government by the way? $300 million of Federal Government, 6,300 jobs are also signed. I mean, the list goes on and on. Thank you for pointing to our record of excellence and defending the interest of people of Québec. And you know what? I'm going to talk about that tonight at my opening speech. I hope you'll attend.

Mme Rich (Kristy): Mr. Premier, with all these announcements that you talked about over the past weekend, we can't help but feel that an election campaign you're looking forward to this, it might be coming soon or rather than later. What do you have to say about it especially when you see maybe some not so great news on the front page in newspapers, this morning?

M. Charest: Well, we, in fact, looking at our past record, especially in the last few weeks, our concern is that we do not want to peek to soon in the polls and we think our strategy is working.

Mme Rich (Kristy): ...laughter, I know.
Mr. Harper, you said your policy of open federalism is not about playing favorite, but we can't help but notice this is your fourth meeting, I believe, with Mr. Charest. What is your concern about the perception that today's agreement will have in the other provinces?

M. Harper: Well, signing such an agreement was a commitment as I said that was made in English and in French in Québec and outside of Québec during the election campaign, so I think it's understood and I think is also understood by the other provinces that it doesn't play favor with Québec, it's simply addresses concerns that are very specific to the province of Québec.
I don't know what else to say about that. You know, I think, I, as I say, I'm not... You know, first of all I should say I met all the other Premiers, I think, now and I met some of them more than once. There's been more publicity obviously that the meeting with Premier Charest because I think all Premiers and the Canadians understand the importance of particularly and shadows of the sponsorship scandal and some of the provinces in recent years, the importance of our Government working together to rebuild the federalism in Québec and I think we're well on the way to doing that.

Mme McKinnon (Catou): Catou McKinnon, CBC Radio. M. Charest, can you give a concrete example of what this new position, permanent position actually changes for Québec in the area of education, culture or science?

M. Charest: It will allow us to work directly within the permanent delegation, Canadian Delegation at UNESCO, to have direct access and immediate access to all the documents, to be able to participate and speak for ourselves in all the forums of UNESCO, within the roles of UNESCO and then to do that in an environment where we will... of course we're with the Canadian Delegation. And that is new, that is something that gives us direct access that we did not have before. and as Prime Minister Harper pointed out, why UNESCO?
By the way, this commitment had been made by a previous Prime Minister and had not been followed up on. And so why UNESCO? Well, UNESCO is about culture and it's about education, it's about sciences, it's about areas of jurisdictional that are very related to the make-up of Québec society, and so this is for us a major opportunity. And I think it speaks volumes of the willingness of Prime Minister Harper to implement a new federalism of openness, it illustrates what it's about and it's not about exclusion, by the way.
If I can just add... Allow me to add a word. Is this about just Québec? This is not about excluding anyone else and that's what federalism is about. It's not about subtracting, it's about adding and recognizing differences and allowing for them... because these differences enrich us, they add to our identity and add to our lives are about. And that's why we're celebrating this agreement today.

M. Harper: I could had, just as an example, and probably officials could give you more information in references on matters of education federal Government does through informal mechanisms, that consult with all provinces on matters of education which are clear with provinces so, to say these deals with Québec's specific needs but certainly doesn't preclude us talking to other provinces where their needs are and interests.

Mme McKinnon (Catou): Mr. Harper, Mr. Charest made a front page today and a poll. How do you think this agreement will affect your... in Québec?

M. Harper: I don't know, I'm not a pollster. All I know, I don't know wether I've said it to Jean or he said it to me. I recall polls for five years preceding my election as Prime Minister, saying I can never possibly be elected Prime Minister. So, here I am. So, that, I think, has a lot to say about the predictive value of polls.

Mme McKinnon (Catou): If I would hit the streets after this meeting and ask people... How do you think this agreement will affect your popularity with everyday people, not pollsters?

M. Harper: Well, look, what I would say is simply that this a good agreement for not just the Government of Québec and the Government of Canada, it's a good agreement for the people we represent and the federation that we want to build together. So, I would hope that it would be well received here in Québec and elsewhere.

M. D'Amours (Hugo): Merci.

(Fin à 12 h 16)

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