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Point de presse de M. Jean-François Gosselin, député de Jean-Lesage,et de Mme Sylvie Roy, députée de Lotbinière

Version finale

Wednesday, November 21, 2007, 15 h 43

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures quarante-trois minutes)

M. Gosselin: Bonjour, tout le monde. M. Jean-François Gosselin, député de Jean-Lesage. C'est moi qui ai déposé la pétition, aujourd'hui, de Mme Sophie Dupont qui est ici, à ma gauche. Je suis son député et on s'est rencontré l'été passé, à l'été 2006, alors que je faisais du porte-à-porte. J'ai encouragé son projet et je suis bien fier, aujourd'hui, d'avoir déposé sa pétition parce qu'elle m'a demandé de le faire. À ma droite, Mme Sylvie Roy, députée de Lotbinière, critique en matière de sécurité publique.

M. Plouffe (Robert): Est-ce que vous avez bien pesé les considérations quant à un registre public? Ça peut affecter, ça peut affecter même la famille des proches de l'agresseur également. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu c'est quoi, votre objectif là-dedans?

Mme Dupont (Sophie): Bien, mon objectif premier, c'est pour les victimes et non pas pour les criminels, non pas pour les délinquants sexuels. Je pense d'abord aux enfants. Moi-même, ma fille a été touchée par cette chose-là, par cette histoire-là, puis c'est encore le criminel qui s'en est sorti, encore l'agresseur sexuel. J'ai décidé de voir à ce que ce soit les enfants qui soient protégés puis que les délinquants sexuels paient.

M. Plouffe (Robert): De quelle façon?

Mme Dupont (Sophie): De quelle...

M. Plouffe (Robert): Payer de quelle façon?

Mme Dupont (Sophie): Bien, qu'ils soient fichés dans un registre public, qu'on puisse avoir accès à leurs visages, savoir qui ils sont, pour qu'on puisse entourer mieux nos enfants, savoir avec qui on a affaire puis avec qui nos enfants font affaire.

Journaliste: Est-ce que, dans votre cas, ça aurait pu changer quelque chose?

Mme Dupont (Sophie): Oui, c'était un bon voisin de la famille. Il était connu par ma famille, mais on ne savait pas son passé. S'il avait été fiché, parce que c'était déjà un récidiviste, s'il avait été fiché, on aurait su, et ma fille ne se serait jamais retrouvée seule avec cet homme-là.

Mme Rich (Kristy): Pouvez-vous expliquer un peu en détail ce qui est arrivé à votre fille?

Mme Dupont (Sophie): Cet homme-là, il a été accusé d'incitation à relation sexuelle sur ma fille. Il se masturbait devant elle, il l'invitait à avoir des relations sexuelles avec elle, sur une période d'environ six mois. puis il a été acquitté pour ne pas avoir dit de vive voix ses intentions à ma fille.

M. Boivin (Mathieu): Est-ce que ce n'est pas quelque chose qui relève du fédéral plutôt que du provincial?

Journaliste: Elle avait quel âge?

Mme Dupont (Sophie): Elle avait sept ans.

M. Boivin (Mathieu): Est-ce que ce n'est pas quelque chose qui relève du fédéral plutôt que du provincial, ça, le registre des abuseurs sexuels?

Mme Roy: Bien, c'est-à-dire que c'est une loi fédérale, mais qui est administrée au Québec. Il y a des provinces qui l'ont rendue publique, mais, nous, notre position à l'ADQ, ce n'est nécessairement encore de le rendre public, c'est qu'on commence, dans quelques jours, une tournée sur la délinquance sexuelle. Cette question-là va être abordée puis on va après faire des suggestions au caucus, mais on est sensibles au travail que madame a fait. Transformer sa rage en action positive pour faire avancer une cause, on pense que c'est très méritoire, mais on n'a pas pris de position claire à ce sujet-là à l'heure actuelle. On peut comprendre que madame parle des récidivistes pour des crimes sévères quand un peu la réponse à... qui a été posée précédemment. Pour des crimes plus légers, c'est sûr qu'il y a la famille de la victime à laquelle il faut penser, il y a la famille aussi, les enfants de quelqu'un qui aurait commis un crime plus léger peuvent devenir des victimes, si on avait un registre public... Toutes ces questions-là doivent être abordées avant qu'on se positionne. Cependant, c'est dans les jours qui suivent qu'on va faire notre consultation sur ce sujet-là.

M. Boivin (Mathieu): Donc, vous supportez une pétition que vous n'êtes certains d'endosser.

Mme Roy: Bien, non, on ne supporte pas une... Le député qui dépose une pétition est la courroie de transmission entre la population et le Parlement. Il ne fait pas sien nécessairement tout ce qui est écrit dans toutes les pétitions. Vous avez vu la multitude de pétitions qu'il y a à l'Assemblée nationale. Ça ne veut pas dire qu'on endosse tout ce qu'on lit comme pétition. On se fait l'émetteur de la population puis on le relaie aux parlementaires.

M. Plouffe (Robert): Donc, un registre public, vous avez des réserves. C'est ce que vous me dites?

Mme Roy: Bien, c'est-à-dire je ne fais pas une consultation avec des décisions déjà faites d'avance, je fais une consultation pour entendre le monde. Mais cette question-là, c'est la question qui m'a amenée à me dire qu'il fallait que je fasse une consultation parce que j'étais pressée par plusieurs journalistes de trouver une réponse sur ce sujet-là, et je me disais: Je ne peux pas, moi, là, en tant que politicienne, arriver pour sortir ça comme ça de nulle part, notre position est ça ou n'est pas ça. Il fallait que je parle aux spécialistes, il fallait que je... je sais quelle est la position du public. Il fallait aussi que je parle aux organismes qui représentent toutes les couches du monde de la criminologie.

M. Deltell (Gérard): Mme Dupont, auriez-vous souhaité que l'ADQ vous endosse un peu plus que ça?

Mme Dupont (Sophie): Ce que je demandais, c'est seulement être entendue par les élus puis de mettre de la pression sur eux pour faire bouger les choses à la base. Je ne demande pas à un parti politique en tant que tel de m'endosser, je demande à tous les élus de m'endosser dans ma démarche, d'endosser ce que je fais puis de l'accepter au nom des victimes. C'est ça que je veux.

M. Duchesne (Pierre): Mme Roy, il me semble que ça fait longtemps que vous parlez de cette consultation-là, ce n'est pas commencé encore?

Mme Roy: Ça fait quelques jours... Bien, j'ai fait un document puis je l'ai transmis à des organismes puis à des spécialistes et puis là, le document, on est à quelques jours, là... Ça arrive, là, mais c'est dans quelques jours que ça commence puis ça va se faire très rapidement.

M. Duchesne (Pierre): Mais pourquoi ça a été aussi long à démarrer?

Mme Roy: Bien, on a fait un document. Il y a plusieurs questions, là, de technique, de site Internet, de mise en page, là. Ce n'est pas moi qui s'occupe de ça, là, mais c'est bientôt, très bientôt.

M. Duchesne (Pierre): C'est quel type de document?

Mme Roy: C'est un document de quelques pages avec des propositions, on demande des suggestions, et puis il va y avoir des rencontres avec des spécialistes et puis le public pourra s'exprimer à l'aide d'un site Internet ou encore mon site Internet de l'Assemblée nationale, un site Internet différent ou bien toujours par le téléphone, c'est possible.

M. Duchesne (Pierre): Ce document-là va être disponible quand?

Mme Roy: Dans les quelques jours, là. C'est une question de cuisine, d'intendance à gérer, là, au niveau de... L'informatique, c'est toujours quand on veut que ça marche que ça ne marche plus.

M. Plouffe (Robert): Il existe déjà un registre. Les policiers ont un registre.

Mme Roy: Oui.

M. Plouffe (Robert): Pour vous, ce n'est pas suffisant. C'est ça?

Mme Dupont (Sophie): C'est que les policiers ne peuvent pas à eux seuls surveiller chaque enfant, chaque famille, chaque pédophile, c'est impossible. Il faut donner la chance aux parents d'avoir des mesures de protection pour leurs propres enfants. Les policiers veulent bien faire leur travail, ça, je suis tout à fait d'accord, sauf qu'ils ne sont pas assez nombreux pour surveiller chaque délinquant sexuel, et c'est prouvé, il y en a des récidives. S'il y avait un policier par délinquant sexuel, le taux de récidive serait nul, là.

Journaliste: Mme Roy, est-ce que vous allez voir qu'est-ce qui se passe un petit peu à l'extérieur, parce qu'il y a des provinces qui ont déjà ces registres-là, pour voir un peu si, les publier, les rendre accessibles à tout le monde, est-ce que c'est efficace ou non?

Mme Roy: Oui, il y a d'autres provinces ici, au Canada, puis il y a d'autres provinces aussi en Amérique, mais, c'est ça, il y a eu des questions de lynchages, on a vu des lynchages assez violents aux États-Unis suite à la publication de détails sur les délinquants sexuels. Ça aussi, c'est à étudier, mais, tu sais, finalement, le risque, là, moi, je ne pense pas que c'est la population qui doit l'assumer. Le risque doit être... Le bénéfice du doute, ça va pour la victime et non pour l'accusé.

Journaliste: J'ai l'impression que vous faites un pas en arrière, là. Vous parlez de lynchage, de crainte, de...

Mme Roy: Non, non, ce que je vous dis, c'est que je ne peux pas faire une consultation si mes idées étaient toutes arrêtées déjà d'avance, là, ce serait inutile, mais je regarde les deux côtés de la médaille et puis on va arriver avec une proposition dès que ce sera terminé.

La modératrice: Merci.

(Fin à 15 h 50)

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