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Conférence de presse de M. Albert De Martin, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'agriculture

Réactions à la suite du dévoilement public du rapport de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois

Version finale

Tuesday, February 12, 2008, 16 h 18

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Seize heures dix-huit minutes)

M. De Martin: Bonjour. J'aimerais d'entrée de jeu souligner le travail colossal qui a été fait par les commissaires: M. Pronovost, Mme Tremblay et M. Dumais. Il faut aussi saluer en même temps tous les gens qui ont participé à l'élaboration de ce rapport-là. J'écoutais M. le ministre tout à l'heure dire combien... 720 rapports, c'est vraiment un travail colossal qui a été fait à ce niveau-là, puis c'est un travail aussi, en même temps, qui était nécessaire, nécessaire parce que l'agriculture actuellement traverse un contexte difficile où il faut remettre des choses en question. Puis, de par le rapport, le constat qui sort justement du rapport, effectivement ils remettent énormément de points en question, de ce qui a été fait dans les 30, 40 dernières années.

À partir de là, à partir de ce constat-là, qu'est-ce qu'on peut faire pour faire en sorte que demain matin, là, on commence à travailler dans le bon sens justement pour faire en sorte que nos fermes, au Québec, soient rentables, qu'on ne soit pas toujours pris dans une crise? Lorsqu'un secteur va bien, un autre secteur va mal, puis c'est un éternel recommencement.
Actuellement, il se vit des situations, au niveau des entreprises agricoles, où les agriculteurs se doivent de travailler à l'extérieur pour arriver à rentabiliser leurs fermes, puis ça, c'est un point, je pense, que... C'est inconcevable. Parce que les agriculteurs, avec les entreprises qu'ils possèdent maintenant, on leur a demandé... le gouvernement leur a demandé de faire d'énormes efforts pour nourrir la population du Québec, donc il faut être en mesure de les supporter au moment voulu et aussi en même temps d'arriver à prendre les décisions de façon rapide pour faire en sorte que ça ne laissera pas des traces dans l'industrie. Ça, c'est un point majeur.
On a vu, au début... Le ministre a pris justement des positions. Quand on parle de produits «Mangeons Québec», oui, il faut aller dans ce sens-là, je suis d'accord, mais en même temps c'est des solutions qui vont prendre du temps à mettre en place; ça n'amènera pas une solution à court terme pour soulager les producteurs de porc actuellement qui, dans le champ, vivent une situation dramatique. Les producteurs de boeuf, c'est la même chose.
Le rapport fait ce constat-là. Pourquoi on en est rendus à cette situation-là? Mais c'est au niveau des solutions. On s'aperçoit qu'au niveau du MAPAQ, entre autres, il a peut-être manqué de leadership dans les dernières années. D'ailleurs, je pense que le ministre en a fait son mea culpa à ce niveau-là. Ce manque de leadership là s'est traduit probablement par ce qu'on voit dans le champ actuellement: sous-investissement dans la recherche et développement, sous-investissement dans le marketing.

On veut investir dans la relève agricole, mais comment est-ce qu'on peut investir dans la relève, comment un jeune va être intéressé à prendre la relève en agriculture si la ferme qu'il va acquérir ne sera pas rentable? Ça, c'est des points majeurs qu'il faut prendre en considération.
On a bâti, au Québec, ce qu'on appelle des piliers qui sont le système de contingentement, qui, je pense, n'est pas remis en cause à l'intérieur du rapport, ne serait-ce que seulement la valeur des quotas. Mais ça, ça peut se discuter. Il y a aussi les autres piliers, qui sont le support au niveau de la Financière agricole, comment est-ce qu'on doit gérer ça. Est-ce qu'on doit, comme on dit, comme le passé, jeter le bébé avec l'eau du bain, là? Je ne suis pas sûr à ce niveau-là.
Oui, il faut le regarder, oui, il faut le regarder, comment un dollar investi par le gouvernement justement va profiter à toute la population. Parce que c'est un point extrêmement important, parce que chaque dollar qui est investi en agriculture aide aussi au développement régional. Mais aussi il faut faire en sorte que ce dollar-là soit le plus productif possible. Moi, c'est un peu le constat que je fais au niveau de ce rapport-là, c'est ce que le commissaire nous demande, de faire en sorte que les programmes qu'on va mettre en place dans le futur, l'argent soit bien investi. Qu'on investisse dans la relève, parfait, qu'on investisse dans la recherche et développement, c'est parfait. Tout ça va contribuer à faire en sorte que nos entreprises agricoles vont être plus rentables en bout de ligne et plus intéressantes aussi pour la relève.

Ça fait que c'est en gros le constat que je fais à la lecture de ce rapport-là: Oui, il faut remettre en cause certaines de nos façons de faire au Québec, mais il faut faire attention pour ne pas tout jeter en même temps. Ce qu'on fait de bien, il faut le conserver puis tenter d'améliorer ce qu'on ne fait pas de correct actuellement. Merci.

M. Deltell (Gérard): La parole est à Robert Dutrisac, du Devoir.

M. Dutrisac (Robert): M. De Martin? De Martin. M. De Martin, bon. Les commissaires semblent avoir beaucoup écouté les gens, bon, comme Solidarité rurale ou l'Union paysanne, etc., qui disaient, bon: Il faut chercher à permettre l'établissement de plus petites fermes, de produits différenciés, etc., et, dans ce sens-là, inévitablement ça remettait en cause le monopole de l'UPA, parce que, vous savez, les petits producteurs qui doivent payer leur cotisation et n'ont pas de services de l'UPA, bon, comme vous le savez, c'est un sujet de mécontentement. Est-ce que vous pensez que le gouvernement devrait avoir le courage justement de remettre en question le monopole de l'UPA?

M. De Martin: Écoutez, je pense qu'actuellement il est trop tôt d'aller dans cette avenue-là. Par contre, au niveau des petites productions, des petites entreprises, oui, il faut aller vers ça, et ça presse. Ces gens-là... Je pense qu'il faut aussi faire confiance aux gens du terrain, il faut aussi les écouter. La solution va probablement venir de là aussi en même temps. Vous comprendrez que le rapport, je l'ai eu il y a juste quelques heures, là, je n'ai pas eu le temps de faire le tour dans son ensemble. Mais je pense qu'au Québec actuellement, même au niveau de l'UPA, ils vont devoir remettre probablement en cause certaines façons de faire à l'intérieur même de la structure pour faire en sorte que tout le monde y trouve sa place éventuellement, puis c'est un exercice - et puis j'écoutais le ministre - c'est tout le monde qui va devoir mettre l'épaule à la roue, là, pour arriver à faire de cet exercice-là un succès. Ça fait qu'en gros, là, c'est ce que je constate actuellement.

M. Dutrisac (Robert): Mais aussi il remettait en cause certains modèles de prix, par exemple la question des prix uniformes. Au lieu d'un prix uniforme, il suggérait que ce soit un prix minimum, mais qu'on puisse justement faire du porc d'une manière un peu différente, puis demander plus cher, puis s'entendre avec les producteurs, enfin un système beaucoup plus souple qu'il ne l'est à l'heure actuelle. Est-ce que vous êtes favorable à ça?

M. De Martin: Une des problématiques qu'on a pu soulever à travers tout ça, c'est la lourdeur du système aussi en même temps, qu'on doit un peu débureaucratiser pour faire en sorte que l'application des solutions soit faite de façon beaucoup plus rapide. Il y a entre autres l'établissement de la chaîne de valeur, là, qui pourrait en quelque sorte aider les producteurs agricoles, les producteurs de porc, là, si on assouplit certaines règles dans la façon de transformer les produits en région, et ainsi de suite, faire en sorte qu'un porc qui est produit au Lac-Saint-Jean soit peut-être abattu au Lac-Saint-Jean aussi et profiterait à la population locale, créerait des emplois, recréerait une certaine richesse dans la région. C'est, je pense, des avenues qu'on doit regarder, puis, je pense, le rapport en fait constat, de ça aussi, en même temps.
Les petites productions du terroir sont devenues extrêmement importantes. D'ailleurs, dans les applications que le ministre pourrait faire, on est en train de développer au Québec, ici, la viticulture, O.K., puis nos producteurs de vin ont énormément de difficultés à vendre leurs produits au niveau de la SAQ, alors que, juste dans la province voisine, on a développé un système qui fonctionne superbement bien : 48 % des vins produits en Ontario sont vendus en Ontario, par un programme de marketing agressif, un partenariat qui s'est établi entre le gouvernement, les producteurs et l'industrie. C'est des exemples, ça, je pense, qu'on se doit de regarder. C'est des actions aussi que le ministre pourrait mettre en place très rapidement à ce niveau-là. Ça fait que c'est ce genre d'action là qu'on veut de la part du ministre de l'Agriculture, pas seulement des belles paroles puis on étire dans le temps, mais vraiment, là, passer à l'action. On est rendu là au niveau du monde agricole, puis je suis convaincu aussi que le monde agricole est prêt à faire ce virage-là actuellement. C'est ce qu'on entend sur le terrain dans le moment. Il y en a d'ailleurs qui ont déjà devancé le ministre sur plusieurs dossiers et ils n'hésitent pas à développer.
Le ministre a parlé d'éthanol un peu tout à l'heure. N'eut été de la volonté de certains producteurs de développer cette production-là de la transformation d'éthanol puis de s'associer avec un intervenant pour le transformer, on serait où, au Québec, actuellement dans le prix des céréales, tu sais? Voyez-vous la relation? On se trouve exactement à la valeur de remplacement actuellement, ce qui fait que le prix, en étant en valeur de remplacement, ça coûte moins cher, il le sera aussi au bout de la ligne, au niveau de l'intervention dans les céréales. Par contre, là où le ministre a insisté aussi, ça coûte plus cher au niveau des porcs. Mais est-ce que c'est aux céréales de subventionner le porc? Je ne suis pas convaincu. Il faut trouver une façon à ce que le porc devienne rentable de lui-même, le boeuf, ainsi de suite. Comment ça se fait que les abattoirs, au Québec, au niveau de compétitivité, au niveau productivité, ont de la difficulté? C'est tout ça qu'il faut remettre en cause actuellement pour faire en sorte que cette transformation-là de nos produits soit profitable aussi à tout le monde.

M. Deltell (Gérard): Merci beaucoup.

M. De Martin: C'est moi qui vous remercie.

(Fin à 16 h 30)

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