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Point de presse de M. Éric Caire, leader parlementaire adjoint du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Thursday, November 10, 2016, 11 h 58

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-huit minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Aujourd'hui, je voulais revenir sur la question que j'ai posée en Chambre au gouvernement. D'abord, peut-être une mise en contexte parce que les acteurs qui sont en cause sont extrêmement importants. On parle d'abord de M. Gantcheff, qui est le promoteur immobilier qui a acquis les trois édifices litigieux dans ce qui serait potentiellement la plus grosse fraude au Canada. M. Gantcheff a évidemment acquis ces immeubles-là à un prix, semble-t-il, dérisoire et il s'est fait consentir des avantages absolument incroyables de la part du gouvernement du Québec qui nous coûteraient collectivement 45 millions. Un de ces édifices-là, le 500 René-Lévesque, est maintenant loué par le Comité olympique canadien. Et c'est important de revenir sur cette transaction-là parce qu'elle implique l'ancien premier ministre, ancien chef du Parti libéral, Jean Charest.

Ce qu'on comprend, c'est qu'en 2012 M. Charest aurait fait l'intermédiaire entre le Comité olympique canadien et M. Gantcheff pour faire en sorte que le Comité olympique canadien aille s'installer au 500 René-Lévesque, l'édifice acquis par M. Gantcheff. Ce qui est troublant, c'est de voir que ces démarches-là sont entreprises en 2012. Il y a une pause après l'élection de 2012. Et il semblerait qu'après l'élection de 2014 on reprenne les démarches pour terminer, finaliser cette transaction-là. Ce qui nous amène au 5 mai 2015, où le Comité olympique canadien reçoit une subvention de 10 millions de dollars, dont 3,5 millions de dollars viennent directement du gouvernement du Québec. Et, en juin suivant, la convention d'occupation est signée par l'actuel gouvernement avec le… c'est-à-dire avec l'accord de l'actuel gouvernement et M. Gantcheff, par le Comité olympique canadien.

Ce qu'on demande au gouvernement, compte tenu des soupçons, des allégations extrêmement graves qui pèsent sur M. Gantcheff dans l'acquisition de ces immeubles-là, compte tenu qu'il y a des allégations qui veulent que M. Gantcheff aurait donné de l'argent à M. Bartlett en échange de services rendus, ce qu'on veut savoir, c'est quelle a été exactement la raison de l'implication d'un premier ministre du Québec. Depuis quand un premier ministre du Québec se mêle-t-il de louer des locaux? Depuis quand c'est sa fonction? Et évidemment ce qu'on veut savoir, c'est : Le bail qui a été signé, quel est-il? Qu'est-ce qu'il contient, ce bail-là? Parce qu'on sait, selon ce qu'on a appris, que le rapport du jurisconsulte sur les transactions précédentes amène toutes sortes d'informations qui clarifient ce qui serait potentiellement la plus grosse fraude au Canada.

Donc, nous, on demande au gouvernement du Québec de déposer le bail qui a été signé entre le Comité olympique canadien et M. Gantcheff à l'Assemblée nationale pour qu'on puisse s'assurer qu'encore une fois ce ne sont pas les contribuables qui font les frais de cette transaction-là et qu'il n'y a eu aucun retour d'ascenseur qui a été donné à qui que ce soit de la part de M. Gantcheff. Là-dessus, je suis prêt à répondre aux questions.

M. Boivin (Simon) : Comment le gouvernement du Québec pourrait être en possession d'un bail qui lie le Comité olympique canadien avec un propriétaire privé d'immeuble?

M. Caire : Bien, en fait, la question qu'on se pose, c'est qu'est-ce que le premier ministre du Québec vient faire, l'ancien premier ministre du Québec vient faire…

M. Boivin (Simon) : Vous demandez le bail.

M. Caire : Oui, bien, c'est ça. Bien, en fait, ce qu'on…

M. Boivin (Simon) : Mais pourquoi le gouvernement serait en possession d'un bail entre deux parties privées? Parce qu'il a donné une subvention au Comité olympique?

M. Caire : Écoutez, le gouvernement est signataire de la convention d'occupation. Je suis convaincu qu'au nom de la transparence il serait d'intérêt public que ce bail-là soit transmis à l'Assemblée nationale pour qu'on puisse regarder l'ensemble des clauses du bail. Et vous conviendrez avec moi que, si on fait référence aux clauses de la transaction qui ont amené M. Gantcheff à devenir propriétaire des trois immeubles vendus par la SIQ, qui font en sorte qu'aujourd'hui on assure la totalité des montants pour l'entretien, pour les rénovations de ces édifices-là, on a vendu ces édifices-là en augmentant la durée des baux, donc en augmentant la valeur de l'édifice sans augmenter le prix demandé, donc on s'est fait rouler dans la farine. Et là ce que nous, on veut savoir, c'est : Est-ce qu'il a été de même... Parce qu'il y a une subvention, je le rappelle, là. Il y a une subvention de 10 millions de dollars : 3 millions du fédéral, 3,5 millions du provincial et 2 millions de la ville de Montréal. On veut s'assurer que tout s'est fait dans le respect des intérêts des contribuables.

La Modératrice : D'autres questions?

M. Vigneault (Nicolas) : Bon, outre le bail, et tout ça, si vous n'avez pas le bail, est-ce que vous demandez au gouvernement peut-être de faire enquête ou à tout le moins d'essayer de faire la lumière là-dessus? Est-ce qu'il y a d'autres mécanismes que vous pourriez demander?

M. Caire : Bien écoutez, à la limite, si le gouvernement ne veut pas rendre le bail public, on pourrait demander à la Vérificatrice générale de regarder la transaction, les tenants et les aboutissants de cette transaction-là, très certainement.

Ceci étant dit, compte tenu de la nature des informations puis compte tenu du contexte... Moi, j'entends M. Fournier dire : On n'a pas à se transformer en enquêteurs. D'une part, la reddition de comptes sur les deniers publics, elle se fait à l'Assemblée nationale, n'en déplaise à M. Fournier, elle ne se fait pas à l'UPAC. Et la Vérificatrice générale, c'est un officier de l'Assemblée nationale, qui rend des comptes à l'Assemblée nationale. Donc, quand la Vérificatrice générale élabore un mandat ou réalise un mandat, devrais-je dire, elle le fait au nom de l'Assemblée nationale. Mais ça ne veut pas dire que la Vérificatrice générale doit se substituer ou devrait se substituer aux prérogatives de l'Assemblée nationale, premièrement.

Deuxièmement, le pouvoir d'enquêter, c'est un pouvoir qui est reconnu constitutionnellement à l'Assemblée nationale. J'entends les libéraux dire ça depuis le début, là : On ne se transformera pas enquêteurs, on n'est pas des enquêteurs. Il y a une jurisprudence abondante au Québec, et ailleurs au Canada, et dans le Commonwealth qui reconnaît au Parlement, à l'Assemblée nationale, dans ce cas-ci, le pouvoir d'enquêter avec toutes les prérogatives.

Donc, actuellement, là, nous, ce qu'on veut, c'est faire la lumière de façon transparente sur des transactions pour lesquelles les contribuables auraient été floués. Et ça, c'est de l'argent public, et, à partir de là, oui, comme députés de l'Assemblée nationale, je pense qu'on est tout à fait légitimes de demander des comptes au gouvernement. Merci

(Fin à 12 h 5)

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