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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, Mme Carole Poirier, porte-parole de l’opposition officielle pour la Métropole, Mme Nicole Léger, députée de Pointe-aux-Trembles, et M. Maka Kotto, député de Bourget

Version finale

Friday, March 24, 2017, 8 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente-cinq minutes)

M. Lisée : Il y a trois ans, en avril 2014, le Parti libéral du Québec a fait des promesses aux 600 000 citoyens de l'est de Montréal, des promesses assez précises, et les candidats de l'est de Montréal, David Heurtel, Lise Thériault, Marc Tanguay, Filomena Rotiroti et Rita de Santis étaient très présents pour dire aux gens de l'est de Montréal qu'avec les libéraux les choses allaient bouger. On vous les a représentés en ombres parce que ce sont des ombres depuis trois ans.

Depuis trois ans que le gouvernement libéral n'applique aucune de ses promesses pour l'est de Montréal, nous n'entendons et nous ne voyons aucun des députés libéraux de l'est de Montréal faire pression au nom de leurs propres citoyens et pour l'application de leurs propres promesses. Alors donc, c'est un abandon de l'est de Montréal par les gens qui ont été élus pour les représenter et pour faire en sorte que des promesses électorales soient réalisées.

Alors, d'abord, je vais demander à Nicole Léger, qui représente une région très mal desservie par les transports en commun, de nous parler, entre autres, de la ligne bleue. Nicole.

Mme Léger : Merci. Alors, évidemment, on est toujours dans les promesses du prolongement de la ligne bleue. Alors, on ne voit pas, dans ce gouvernement libéral, une volonté de mettre en oeuvre ce projet, le prolongement de la ligne bleue. Il attend, il n'a même pas daigné d'en faire une priorité dans le budget fédéral. Ils se renvoient la balle, ça se chicane, on ne sait pas qui fait quoi, mais le gouvernement libéral du Québec n'a même pas donné ce projet-là pour qu'il soit vraiment dans le budget fédéral.

On a deux gouvernements irresponsables qui négligent l'est de Montréal, qui négligent la population de l'est de Montréal. On a besoin de transport collectif dans l'est de Montréal, le prolongement de la ligne bleue, et, jusqu'au bout de l'île aussi, on a une desserte qui est demandée dans l'est de Montréal. Alors, le seul signal valable pouvant démontrer que le projet avance serait de le voir enfin apparaître, au moins dans le PQI, dans le programme québécois d'infrastructures, ce qu'on ne voit pas. Ce serait déjà tout un pas, mais on ne l'a même pas franchi.

Alors, c'est de l'action maintenant qu'il nous faut. Même la vice-première ministre, qui est la députée d'Anjou, le prolongement de la ligne bleue va jusqu'à dans sa circonscription. C'est un enjeu majeur, particulièrement pour Anjou, mais pour tout l'ensemble de l'est de Montréal. Alors, on ne veut pas que la population de l'est de Montréal soit négligée. On demande au gouvernement libéral, le gouvernement de Philippe Couillard, de pouvoir vraiment s'assurer que la population de l'est de Montréal soit desservie en transport collectif et que le prolongement de la ligne bleue soit une chose faite.

M. Lisée : On n'est pas surpris d'entente Mélanie Joly et plusieurs autres dire aujourd'hui qu'il n'y avait pas de demande spécifique du gouvernement du Québec sur la ligne bleue, ou sur le REM, ou sur le SRB, parce que, pour la ligne bleue, ce sont les échos que nous avions de nos collègues libéraux fédéraux, au cours des derniers mois, qu'il n'y avait toujours pas demande formelle du gouvernement du Québec pour le financement par Ottawa de la ligne bleue.

Alors, on comprend que M. Couillard aurait voulu une phrase plus forte dans le budget, mais nous, ce qu'on veut, c'est qu'ils envoient la facture fédérale et ils ne l'ont pas envoyée à ce jour. Le gouvernement du Québec a failli à faire une demande spécifique pour la ligne bleue. Le montage financier, nous ne le connaissons pas, il n'est pas public, mais il n'est même pas privé pour les fédéraux. Nous savons aussi avec certitude que le gouvernement libéral de M. Couillard a perdu un an dans l'élaboration du projet parce que le dossier d'opportunité qui doit être déposé au Conseil des ministres et approuvé pour faire avancer le projet a dormi pendant un an sur le bureau du ou des ministres des Transports du Québec. Donc, il y a eu, clairement, ces trois dernières années, une volonté libérale de perdre du temps sur ce projet. Il y a un moment où il faut juger l'action à ses résultats et il y a comme une volonté de ne pas avoir de résultat sur la ligne bleue.

Et on va vous parler d'un autre dossier, également d'absence de résultat programmée, celui de la décontamination des sols dans l'est de Montréal. Maka Kotto.

M. Kotto : Merci, Jean-François. Alors, l'est de Montréal dispose de milliers d'hectares de terrains contaminés, qui pourraient, si réhabilités, contribuer au développement économique de cette partie de Montréal. Alors, voici maintenant deux ans que le ministre des Finances a annoncé la création d'un nouveau programme, ClimatSol-Plus, pour la décontamination des terrains contaminés, mais, à ce jour, aucune somme d'argent n'a été allouée à ce programme, zéro dollar en 2015, zéro dollar en 2016. Et, par ailleurs, aucun autre programme n'a été annoncé du côté du ministre de l'Environnement et du Développement durable, quoiqu'il en dise, le ministre de tutelle. Et c'est en vain que la Communauté métropolitaine de Montréal s'époumone à demander des investissements dans le dessein de décontaminer. Et la procrastination a des limites. On attend de l'argent et on ne l'attend pas demain ou après-demain, on l'attend aujourd'hui.

M. Lisée : Merci, Maka. Décontaminer des sols, c'est permettre le développement économique et le développement résidentiel. Décontaminer des sols, c'est une condition essentielle à la croissance économique et démographique de l'est de Montréal. Donc, ne pas décontaminer les sols, promettre des sous qui ne sont pas dépensés, vous l'avez vu dans beaucoup d'autres dossiers, ça commence à être la marque de commerce du gouvernement libéral.

Il y a un autre qui est vraiment tragique. Il y a trois ans, juste avant l'élection, Philippe Couillard avait dit que le Stade olympique, qui est une infrastructure essentielle au tourisme dans l'est de Montréal, a besoin d'un toit et, je le cite, ça va être décidé dans les premières semaines du gouvernement libéral. Bien là, on est trois fois 52 semaines plus tard et on apprend hier qu'ils ont trouvé une autre façon de ne pas décider. Le Stade olympique est dans le comté de Carole Poirier, elle va vous en parler.

Mme Poirier : Alors, je vais aussi vous identifier la même personne, David Heurtel. Il était le P.D.G. de la RIO, il connaît ça, le Stade olympique et il est maintenant aussi le ministre du Développement durable. Les décontaminations de terrain, c'est aussi lui. Alors, absent aux appels.

Alors, au niveau du Stade olympique, on le sait, c'est une infrastructure importante de l'est, une infrastructure stratégique de l'est. Il y a 1 200 employés de Desjardins qui vont habiter le stade très bientôt. Avec un toit, le Stade olympique serait ouvert 365 jours par année. Actuellement, il est ouvert moins de la moitié de l'année. C'est des emplois dans l'Est, c'est le développement de toute une grappe touristique de l'Est importante, et, pour nous, dans l'Est, le Stade olympique est un plus.

Alors, il faut s'assurer que le stade puisse conserver sa fonction qui est une fonction tant d'exposition que d'événements sportifs. Il est un moteur de développement économique, et, pour nous, dans l'Est, il faut que le stade puisse avoir un toit le plus rapidement. Ça, c'est l'urgence pour l'est de Montréal.

M. Lisée : Alors, voilà, des dossiers que tout le monde connaît. Tout le monde dans l'Est connaît ça, les maires d'arrondissement, les... On avait une présentation récemment d'un centre de développement économique de rue dans des quartiers représentés par les députés libéraux absents qui dit : Bien, nous, est-ce qu'on doit planifier pour la ligne bleue ou non? Le fait qu'on n'a pas de nouvelles, on ne sait pas ce qu'on peut faire pour le développement de nos quartiers industriels, de nos quartiers commerciaux. Il y a une désertion, dans l'est de Montréal, des députés qui sont censés travailler pour ces citoyens.

Et aujourd'hui on interpelle le ministre responsable de la métropole, des régions, de la Sécurité publique et de savoir s'il y a 30 ou 300 voitures qui sont prises sur la 13. Il semble un peu débordé par les événements. En tout cas, ce qui est certain, c'est que M. Coiteux ne s'est pas substitué à ces députés de l'est de Montréal et n'est pas une force de progrès pour Montréal, certainement pas pour l'Est.

Le Modérateur : Merci beaucoup, mesdames, messieurs. On va y aller avec les questions. Merci d'avoir une question et une sous-question. On débute par le micro de droite, M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Alain Laforest, TVA. M. Lisée, je comprends que vous avez vu la nouvelle de TVA hier à l'effet que le gouvernement lance un appel d'opportunité à l'international pour essayer de trouver un locateur ou quelqu'un qui aurait un projet pour le Stade olympique avant de se lancer dans le changement de la toiture qui va coûter cher, là. On parle entre 200 et 300 millions de dollars. Vous pensez quoi de cette initiative-là d'essayer d'aller ouvrir à l'international pour louer le stade?

M. Lisée : Je pense que, si ça avait été fait dans les premières semaines du gouvernement libéral, on aurait pu donner la chance au coureur. Mais là, après trois ans et le bris de la promesse de doter le stade d'un toit très rapidement, on voit que c'est seulement une autre façon de ne pas agir. Parce que qu'est-ce que cet opérateur international, s'il existe, va dire? Bien, soit il va dire, évidemment : Ça prend un toit pour rentabiliser. C'est ce que David Heurtel disait lorsqu'il n'était pas député libéral, c'est ce que Philippe Couillard disait avant d'être premier ministre, ça prend un toit pour rentabiliser.

Alors, on va prendre du temps pour que quelqu'un dise : Si vous me donnez le stade, ou si je l'achète 1 $, je ne peux pas le rentabiliser sans un toit. Est-ce que c'est ce qu'ils attendent pour dire : Vous voyez, même le secteur privé dit que ce n'est pas rentable? Moi, je ne fais pas confiance au gouvernement libéral sur le toit du stade. Je ne leur fais pas confiance. D'ailleurs, la ministre précédente, Dominique Vien, il y a un moment où elle avait dit : Ah! un toit ou peut-être pas de toit.

Alors, on sent que, pour les libéraux, le Stade olympique, c'est une patate chaude. Ils trouvent des moyens de ne pas s'en occuper. Et là c'est clair, là, que, dans une année préélectorale, ils ne vont pas annoncer un investissement sur le toit du stade. C'est certain. C'est quelque chose qu'on fait en début de mandat, pas en fin de mandant, parce que c'est très controversé sur l'ensemble de la population. Nous le savons, ils le savent. Alors, non, je ne fais pas confiance.

M. Laforest (Alain) : Je me permets une sous-question là-dessus. On dit quand même que la décision sera prise au mois d'octobre, qu'on est dans le dernier droit, ce qui avait été entamé par Pascal Bérubé alors qu'il était au tourisme pour faire toutes les études. Ça, vous n'y croyez pas qu'en octobre le gouvernement va prendre une décision.

M. Lisée : Le gouvernement a sur la table les recommandations de la RIO pour le toit depuis l'automne 2015. C'est bien ça, 2015. Alors donc, le dernier droit, c'était automne 2015, et là il y a un autre dernier droit, puis là il va y avoir un autre dernier droit. Alors, non, je n'ai pas confiance.

Le Modérateur : Merci. Une dernière, M. Laforest, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : M. Trudeau est à Montréal aujourd'hui. Vous avez un message pour lui?

M. Lisée : Bien, j'ai un message pour M. Trudeau. C'est qu'il devrait annoncer aujourd'hui au moins autant d'argent pour l'industrie forestière et l'industrie agricole qu'il en a annoncé hier, avant-hier, pour l'industrie automobile. Alors, dans son budget, 100 millions pour l'industrie automobile qui va bien, zéro pour l'industrie forestière et l'industrie agricole qui sont en crise. Alors, s'il veut être bien reçu à Montréal, au Québec, là, qu'il dise qu'il va être aussi généreux pour le Québec qu'il l'est pour l'Ontario. Mes attentes sont très basses.

Le Modérateur : Merci. On va avec M. Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Lisée, en fait, la ligne bleue, ce que le gouvernement dit, d'abord, dans le budget, il y aura, effectivement, une confirmation d'aller de l'avant avec ce projet-là, mais pas de montant associé parce que les projets ne sont pas suffisamment avancés, à savoir, on est toujours à l'étude d'avant-projet. C'est la même chose pour le SRB à Québec.

Comment vous réagissez à ça? Est-ce qu'on devrait y aller de montants, même si on ne connaît pas les coûts finaux des projets?

M. Lisée : Bien, le gouvernement se traîne les pieds, se traîne les pieds sur la ligne bleue, se traîne les pieds sur le SRB, et là, comme on dit en droit, il plaide sa propre turpitude. Il dit : On a tellement été lents et incompétents à faire avancer le projet que le projet n'est pas assez avancé pour le faire avancer. Ça, c'est la gouvernance libérale.

M. Vigneault (Nicolas) : Du côté du REM, il y aura confirmation de 1,2 à 1,3 milliard de dollars. Le fédéral également semble dire ce matin qu'on va aller de l'avant pour une somme à peu près équivalente. Est-ce que c'est une bonne nouvelle?

M. Lisée : Bien, on va attendre les chiffres. D'ailleurs, moi, j'ai lu que le ministre des Finances nous dit qu'il n'y aura pas le montage financier exact dans son budget de mardi prochain, ce sera un ordre de grandeur.

M. Vigneault (Nicolas) : 1,2 à 1,3.

M. Lisée : On va voir l'ordre de grandeur, parce que, tu sais, on parle de milliards de dollars puis de centaines de millions. Alors, de 1,2 à 1,3, c'est 100 millions de dollars, alors... Et on veut savoir comment le montage financier va permettre de ne pas augmenter les impôts et les taxes des citoyens de la région de Montréal. Ça, on attend de voir. On attend de voir comment la caisse pourra avoir un rendement de 9 %, 10 % ou 11 % sur le court, moyen et long terme sur ce projet, comment ce rendement va être financé. Alors, pour l'instant...

Et d'ailleurs le fait que le ministre nous dise qu'on n'aura pas les sommes exactes mardi prochain, alors qu'il dit que les échéanciers arrivent... bien, comment ça se fait qu'ils ne sont pas capables de chiffrer avant que les premières soumissions soient envoyées? Alors, il y a quand même un problème, et je comprends le gouvernement fédéral d'être heureux de l'incompétence des libéraux provinciaux qui ne peuvent pas leur envoyer une facture avec un montant exact.

Le Modérateur : Merci. Mme Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui, bonjour. Sur un autre sujet, ce matin, on trouve des chiffres sur les embauches qui ont été faites par le gouvernement Couillard. Il y a 3 % des embauches qui sont des personnes issues des minorités visibles. Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que c'est satisfaisant, à votre avis?

M. Lisée : Bien, l'ensemble de l'oeuvre du gouvernement libéral, depuis 15 ans, sur l'intégration à l'emploi des Québécois d'origines diverses dans la société en général, dans la fonction publique et dans les nominations est un échec lamentable.

Nous avons, avec Carole et d'autres, il y a, quoi, un mois, proposé 20 mesures, y compris celle d'une augmentation de la proportion des Québécois... de la diversité au sein du gouvernement. La réponse gouvernementale, c'est non. Ils n'ont pas de volonté politique d'agir vraiment pour l'intégration en emploi et une saine représentation à l'intérieur de leurs nominations de la fonction publique. Pour donner un ordre de grandeur, là, on serait à peu près sur la cible si on avait 10 %, 11 %, 12 % de membres des minorités visibles et invisibles. C'est la cible qui est établie depuis longtemps.

Les libéraux, c'est le double échec. C'est l'échec de l'établissement de balises claires sur les accommodements religieux, d'une part, et c'est l'échec de l'intégration des Québécois d'origines diverses, d'autre part. Ce double échec est la pire chose à faire pour stabiliser une situation.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous seriez en faveur de l'imposition de quotas, par exemple, ou de la discrimination positive?

M. Lisée : Lorsque le gouvernement a décidé qu'il aurait la parité hommes-femmes dans les conseils d'administration de l'ensemble de ses organismes, il s'est donné un délai pour y arriver et il y est arrivé. Un objectif, il s'est donné un objectif et il l'a atteint.

Nous, on a dit, dans nos 20 mesures que, clairement, l'objectif de 12 % n'est pas atteint depuis des années parce qu'il n'y a pas assez d'incitatifs chez les cadres. Les cadres qui ont la responsabilité de faire ces embauches ne sont pas récompensés s'ils l'atteignent, ils ne sont pas sanctionnés s'ils ne l'atteignent pas. Alors, il n'y a pas de sérieux dans le gouvernement libéral pour l'atteinte de ses cibles.

Nous, au pouvoir, à partir d'octobre de l'an prochain, on va être sérieux dans l'atteinte des cibles.

Le Modérateur : Merci. Une dernière, s'il vous plaît.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que... juste une précision. Justement, est-ce que ce serait des punitions pour ceux qu'ils ne le font pas, ce serait des incitatifs pour ceux qui le font, ou ce serait des quotas, ou ce serait quoi exactement, la mécanique?

M. Lisée : Nous, on pense que c'est... On n'a pas besoin de quotas. Les ressources sont là, les compétences sont là. D'ailleurs, la ville de Montréal l'a démontré en rectifiant une situation de sous-représentation qui était très grave, il y a quelques années. S'il y a de la volonté politique et si les cadres qui embauchent savent que le gouvernement est sérieux et que, par exemple, il y a plusieurs mécanismes possibles, et je n'en choisis pas un maintenant, mais que la promotion, dans le système, est aussi balisée selon votre capacité à atteindre cette cible-là, entre autres, ça donne de la motivation puis ça donne des résultats.

Le Modérateur : Merci. On va avec M. Boivin, Cogeco Nouvelles.

M. Boivin (Mathieu) : Washington semble, ce matin, donner son approbation au pipeline Keystone. Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour le Canada et le Québec?

M. Lisée : C'est une mauvaise nouvelle pour la planète. Les écologistes et les climatologues vous disent : C'est clair, là, si les Albertains réussissent à exporter tout leur pétrole bitumineux, le réchauffement de la planète sera irréversible, tout simplement. Alors, tout ce qui aide à exporter un des pétroles les plus polluants au monde est une mauvaise nouvelle pour la planète. Et c'est une des raisons pour lesquelles, nous, on s'oppose à Énergie Est. On veut préserver nos 860 cours d'eau qui seraient traversés, mais on veut aussi contribuer à empêcher le réchauffement planétaire. Alors, c'est raide, mais c'est ça.

M. Boivin (Mathieu) : Pourtant, Keystone XL soulage la pression sur Énergie Est. Tu as l'argent du beurre sans avoir la menace environnementale.

M. Lisée : Ils veulent tous les pipelines. Ils les veulent tous parce que la capacité d'extraction et d'exportation, sur les décennies à venir, est très importante. Nous, on veut sauver la planète.

M. Boivin (Mathieu) : Donc, c'est vraiment triste pour vous, ce matin, cette annonce-là...

M. Lisée : Absolument. Tout ce que fait le gouvernement Trump pour faire reculer le combat international contre le réchauffement planétaire est triste, et c'est, pour l'instant, ce qu'il y a de plus catastrophique dans l'administration Trump. Là, ils font ce qu'ils veulent en politique intérieure, ça, c'est leur affaire, mais, par rapport à ce que la planète avait réussi à faire à Paris, comme objectif de réduction de gaz à effet de serre, M. Trump est en train de nous faire reculer de quelques décennies.

Le Modérateur : Merci. Il nous reste une question en anglais. Mme Johnson.

Mme Johnson (Maya) : Good morning. I just wanted to follow-up on a question asked by my colleague earlier about representation or under representation, if you will, when it comes to visible minority persons nominated by cabinet. Do you think, this is… well, I know the answer to this. You say this is a failure on the part of the Québec… of the Liberal Government. What would you do differently?

M. Lisée : Well, we are striving to have, in our staff here, for the... of the Opposition about 10% to 12% of people from diversity. We are almost there since I got here. So we have that in mind. It's a question of will. Clearly, the Liberals have been there for 15 years, and they failed at bringing the representation to what it should be about 12%. They failed in the public sector as a whole, they failed in their cabinet, they failed even in taking strong measures to ensure integration in the workforce.

We tabled, as you know, a month ago, 20 measures that could be taken rapidly to change the dynamic of integration of minorities in the workforce in Québec. The response is lack of will, lack of will. And so they are failing in both counts. They are failing on the count of integration into the workforce and they are failing into setting reasonable rules on accommodations, and those two pillars are needed to stabilize the situation in Québec. So they are just keeping the situation unhealthy on all counts.

Mme Johnson (Maya) : Amir Khadir goes so far as to call this systemic racism. How do you respond to that?

M. Lisée : I think, in the part of the Liberals, it's systemic lack of will.

Des voix : Merci.

(Fin à 8 h 56)