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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Tuesday, June 9, 2009, 12 h 39

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures trente-neuf minutes)

M. Khadir: Bon après-midi, tout le monde. Vous avez sans doute noté que, cet avant-midi, dans une motion unanime présentée avec M. François Bonnardel, député de Shefford, et Mme Hivon, députée de Joliette, et de moi-même, l'Assemblée nationale a unanimement demandé au gouvernement québécois d'intervenir auprès du gouvernement canadien pour qu'il ne néglige aucun effort pour rapatrier au Québec Nathalie Morin et ses trois enfants, actuellement séquestrés en Arabie Saoudite par un conjoint manipulateur qui a frauduleusement fait croire aux autorités saoudiennes qu'il était marié à Nathalie Morin, qui est le père de ses enfants certes mais qui séquestre actuellement ses enfants et sa conjointe à des fins qui sont très questionnables.
J'ai l'honneur donc d'inviter Johanne Durocher, mère de trois enfants, femme courageuse qui a compris la détresse dans laquelle sa fille se trouvait et qui se bat seule... qui s'est battue seule pendant quelques années et qui maintenant a l'appui à la fois du Parti libéral du Canada, du Bloc québécois et du NPD pour presser le gouvernement canadien d'agir dans ce dossier. Alors, elle va expliquer la situation de sa fille. Mme Durocher.

Mme Durocher (Johanne): Oui. Bonjour. Depuis maintenant... C'est ça. Est-ce que c'est correct, ça? Je ne sais pas comment le baisser.

Des voix: ...

Mme Durocher (Johanne): Si bas que ça? O.K.
Depuis maintenant trois ans et demi, j'entreprenais toute seule le combat pour aider Nathalie et, à l'époque, Samir, qui étaient déjà maltraités en Arabie Saoudite. J'aidais Nathalie pour trouver une solution pour qu'elle puisse revenir ici, au Canada. L'ambassade canadienne qui, déjà une première fois, en janvier 2006, refusait l'asile à Nathalie. En plus, les Affaires étrangères qui laissent croire que c'est moi, la mère de Nathalie, qui exagère ou même qui fait des problèmes. L'année dernière, Mme Lalonde, députée fédérale de La Pointe-de-l'Île, s'est jointe à moi pour essayer de convaincre le gouvernement fédéral de rapatrier Nathalie et ses enfants. Les médias se sont aussi intéressés à leur histoire, et ça a permis de sensibiliser le grand public à notre cause.
Ce matin, à l'initiative du député de Mercier, M. Amir Khadir, les députés du Parti québécois et de l'ADQ se sont joints à lui pour proposer une motion pour ramener Nathalie et ses enfants. Celle-ci a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale.
Après tout ce temps où j'ai dû me battre toute seule contre un gouvernement qui met en doute mes propos et qui refuse de voir et surtout d'admettre la situation critique de Nathalie et ses enfants, aujourd'hui, c'est tout un soulagement pour moi de sentir l'appui autant du public que de l'ensemble des députés du Québec. Je ne peux que souhaiter que cette action commune réussisse enfin à libérer Nathalie, Samir, Abdullah et Sarah. Merci à tous.

M. Khadir: J'aimerais inviter maintenant Mme Adam, adjointe parlementaire de Francine Lalonde, critique pour le Bloc québécois en matière des affaires étrangères.

Mme Adam (Marie-Ève): Merci, M. Khadir. Alors, Mme Lalonde ne pouvant pas être là ce matin, je suis ici pour faire une déclaration en son nom. Mme Francine Lalonde, députée fédérale de La Pointe-de-l'Île, tient à saluer l'initiative du député de Mercier, M. Amir Khadir, qui a déposé une motion ce matin conjointement avec Mme Véronique Hivon, députée de Joliette, et M. François Bonnardel, député de Shefford.
Cette motion a été appuyée à l'unanimité par les députés du Québec, et Mme Lalonde, forte de cette motion des députés du Québec, compte intensifier la pression sur le gouvernement conservateur dans le but enfin de ramener au plus vite Nathalie et ses enfants au Québec. C'est une question de droits de la personne, clairement établis dans nos chartes canadienne et québécoise. Merci à tous les députés de l'Assemblée nationale.

M. Khadir: Si vous me permettez, je vais inviter maintenant Mme Bogosta, qui va parler au nom du NPD.

Mme Bogosta (Christelle): Bonjour. Je suis ici à titre de citoyenne en appui à Mme Durocher et ses démarches pour rapatrier sa fille et ses petits-enfants. Et je félicite la motion de l'Assemblée nationale aujourd'hui. Et je tiens à dire que c'est inhumain, ce qu'on demande à Nathalie pour son retour au Canada, soit de laisser ses enfants avec leur agresseur. Et j'insiste qu'il y a une urgence d'agir, une urgence due au fait que Nathalie puisse... pourrait de nouveau devenir enceinte. Alors, l'action serait des plus rapide, je l'espère. Merci beaucoup.

Journaliste: ...l'histoire de façon un peu plus...

Mme Durocher (Johanne): Oui, un peu plus en détail.

Journaliste: Oui, c'est ça. Là, ce que je comprends, c'est que votre fille est partie il y a quelques années...

Mme Durocher (Johanne): Le 3 mars 2005.

Journaliste: O.K. Avec son conjoint. Ils ont vécu longtemps ici?

Mme Durocher (Johanne): Non. Ils n'ont jamais vécu ici ensemble. Lui a été déporté, il est parti en 2002. Elle est allée le rejoindre en 2005, lui était déjà là-bas.

Journaliste: O.K. ...nom?

Mme Durocher (Johanne): Lui, il s'appelle Saeed.

Journaliste: ...

Mme Durocher (Johanne): Son prénom: Saeed Abdullah... Al-Shahrahni.

Journaliste: ...on va se reprendre...

M. Khadir: Al-Shahrahmi.

Journaliste: Al-Shahrahmi.

Mme Durocher (Johanne): Shahrahni.

Journaliste: Dites-moi, là, ce que je comprends, c'est que, lorsqu'elle est partie, elle n'avait pas d'enfant, c'est ça?

Mme Durocher (Johanne): Elle est partie, elle avait déjà Samir, qui est né ici, au Québec.

Journaliste: De ce père-là?

Mme Durocher (Johanne): De ce père-là, avec un certificat de naissance avec aucun père de déclaré. Il s'appelle Samir Morin ici.

Journaliste: O.K. Et elle a eu deux autres enfants avec lui là-bas?

Mme Durocher (Johanne): Là-bas, oui.

Journaliste: Et là elle veut revenir ici depuis combien de temps?

Mme Durocher (Johanne): Elle veut revenir ici depuis 2006, là, depuis fin décembre 2005, janvier 2006. La première fois qu'elle s'est rendue à l'ambassade, elle a demandé d'être hébergée, elle a demandé l'asile, elle voulait revenir avec Samir, c'est entre le 1er et le 4 janvier 2006. On a refusé de la garder à l'ambassade. C'était la première fois qu'elle demandait de façon aussi précise, disons.

Journaliste: Et puis... Bon. En fait, là...

Mme Durocher (Johanne): À l'époque, elle était enceinte d'Abdullah et elle voulait venir accoucher au Canada. Elle aurait voulu revenir avant l'accouchement.

Journaliste: En fait, ce que je vois, là, ce qui complique la situation, c'est qu'on a affaire à un père saoudien et à une mère québécoise, et dans un contexte... je ne dirais pas «normal», mais... ce que je veux dire, c'est vraiment un problème entre un père et une mère qui veut, lui, garder ses enfants avec lui, elle...

Mme Durocher (Johanne): Non, pas du tout. Pas du tout. Ce n'est pas du tout un problème entre un père et une mère. Nathalie et son conjoint n'ont jamais vécu ensemble au Canada. Lui, il l'a fait venir là-bas, et, aussitôt qu'elle est arrivée là-bas, la première chose qu'il lui a annoncée, c'est qu'elle devait trouver un moyen pour lui de le sortir d'Arabie Saoudite, que sinon elle ne sortirait jamais. Parce que lui n'a pas de passeport saoudien. Lui se vante d'avoir été agent secret pour le gouvernement saoudien; je n'ai pas de preuve, je ne vous dis pas que c'est vrai, mais il s'en vante et... sauf que je ne sais pas pourquoi il n'a pas de passeport. Je sais que son gouvernement n'a pas assez confiance en lui pour lui donner un passeport, mais il respecte la loi assez pour y garder une femme canadienne avec des enfants, y permettre d'avoir d'autres enfants suite à des relations non protégées puis non voulues de Nathalie...

Journaliste: Non voulues?

Mme Durocher (Johanne): Non voulues de Nathalie. Moi, j'ai des courriels de Nathalie où... Sarah, c'était suite à une relation sexuelle non voulue.

Journaliste: Donc, elle a été violée?

Mme Durocher (Johanne): Exactement. Je n'ai pas pris de mots violents, là, mais c'est ça.

Journaliste: Alors, vous dites «violée», c'est que... jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral, ou le gouvernement canadien refuse toute action.

Mme Durocher (Johanne): Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral dit que c'est une chicane dans un couple, une petite chicane ordinaire, là, comme ça arrive souvent en Arabie Saoudite.

Journaliste: Alors, en quoi aujourd'hui la motion de l'Assemblée nationale va venir changer l'idée du gouvernement fédéral?

M. Khadir: Est-ce que je peux répondre à ça?

Mme Durocher (Johanne): Oui.

M. Khadir: C'est que les députés de l'Assemblée nationale ont choisi de faire confiance à la mère de Nathalie, ont choisi de faire confiance à la grand-mère de Nathalie, ont choisi de faire confiance à leur jugement, connaissant la situation de l'Arabie Saoudite, un État féodal théocratique où c'est la charia qui prime, qui donne tous les droits au mari, donc ont choisi, en connaissance de la situation là-bas, de cette réalité et surtout du témoignage, qu'il n'y a aucune raison de mettre en doute, de la mère de Nathalie, de la grand-mère des enfants de Nathalie, qu'il y a violence, qu'il y a viol, qu'il y a séquestration et que c'est notre droit, c'est notre citoyenne, c'est une Québécoise.

D'ailleurs, on discutait ce matin et, tous les deux, on se disait: Bien, le gouvernement canadien dépense des milliards de dollars pour sauver les femmes d'Afghanistan contre les fondamentalistes religieux et les talibans, pour faire en sorte que les femmes afghanes puissent jouir de la liberté d'aller à l'école, de se déplacer, de sortir de leur pays comme bon leur semble. Il se trouve qu'il y a une citoyenne du Québec à qui on prive tous ses droits, et le gouvernement canadien ne fait rien.

Journaliste: ...compris que Nathalie peut revenir mais qu'elle ne peut pas revenir avec ses enfants.

Mme Durocher (Johanne): Nathalie ne peut pas revenir sans la signature de son conjoint Saeed. Lui, il a déjà dit publiquement qu'il accepterait de signer, mais il n'a jamais signé comme tel, il ne l'a jamais laissé sortir. Il faudrait qu'elle fasse le test, là. Mais il y aurait la possibilité... le gouvernement fédéral encourage Nathalie à aller en cour demander le divorce. Si elle pouvait obtenir le divorce... Évidemment, elle est séquestrée, elle va avoir besoin de quelqu'un pour la sortir de chez elle, première étape. Elle ne peut pas aller en cour si elle est chez elle. Une fois divorcée, elle pourrait revenir au Canada. Mais Nathalie ne peut pas laisser ses enfants, qui sont déjà mal nourris, qui ne se développent pas bien, qui ne parlent pas bien. J'ai un rapport médical au sujet de Samir qui dit que Samir a besoin d'un suivi, a besoin d'investigation. Il est quand même assez précis, le rapport médical. Elle ne peut pas laisser ses enfants à leur... celui qui les maltraite, là.

Journaliste: ...prétend que...

Mme Durocher (Johanne): Le gouvernement canadien prétend qu'elle n'est pas séquestrée, qu'elle n'est pas battue. Elle a eu la visite, le 3 juin, d'un monsieur... deux personnes de l'ambassade canadienne, là. Elle leur a expliqué que, le 26 mai, c'est la dernière fois qu'elle a été battue, elle leur a expliqué comment ça s'est passé. Ils ont dit: «No, no, you're not beaten, you are hit», «tu n'es pas battue, tu es frappée». Tu sais, ça fait que c'est toujours le gouvernement fédéral, comme si de toute façon un homme a le droit de frapper une femme. Il n'a pas plus le droit, mais, eux autres, ils s'arrêtent à savoir: Non, non, elle n'est pas vraiment battue, bon, elle a mangé du pain, elle est quand même nourrie, ce n'est pas vrai.
Ils l'appellent, lui, ils demandent son opinion. Quand ils vont visiter Nathalie, ils y ont été, ils l'appellent, lui, pour le mettre au courant, ça fait qu'ils arrivent, c'est sûr qu'il y a à manger dans la maison, là.

Journaliste: ...des gens de Montréal?

Mme Durocher (Johanne): Non, pas vraiment, non. Bien, de Montréal, dans la région de Montréal. J'habite à Longueuil, Nathalie est venue au monde à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Journaliste: Dites-donc, vous avez parlé d'une visite le 3 juin. J'aimerais ça savoir un peu qu'est-ce que le gouvernement fédéral a fait. Ça fait quand même trois ans, là, que les démarches sont commencées pour qu'elle revienne. Qu'est-ce que le gouvernement fédéral a fait pour arriver à la conclusion que c'était une chicane de couple, là, comme...

Une voix: Bien, le gouvernement fédéral fait affaire beaucoup avec les droits de la personne là-bas. Les droits de la personne, eux autres, bien, évidemment, ils ont des employés. Il y a un monsieur, qui est le président, qui, lui, a une employée, Mme Houda, qui est avocate, qui habite à Damman, tout près de chez Nathalie. Et je pense qu'ils donnent toute leur responsabilité, là, à Mme Houda. Ils ne font rien d'eux-mêmes, là. C'est Mme Houda qui va vérifier quand elle a le temps. Des fois, elle dit: Je vais y aller, oui, oui; elle y va trois semaines plus tard. Ses rapports, je n'ai aucun accès. J'ai aucun accès à ce qu'elle répète au gouvernement canadien. Est-ce qu'elle dit vraiment ce qu'elle voit? Je ne le sais pas, là. Est-ce que l'ambassade canadienne dit vraiment ce que Nathalie leur dit? Je ne le sais pas non plus, là.
Moi, je sais qu'ici, à Ottawa, on me dit que l'information n'est pas la même que ce que j'ai. Où il est, le problème, là, je ne le sais pas.

Journaliste: Qu'est-ce que le gouvernement... monsieur, peut-être... une question pour M. Khadir. Bon, à partir du moment où il y a cette motion-là, est-ce que Québec peut faire quelque chose de plus?

M. Khadir: Oui. Par exemple, nous sommes en train d'envisager, si le gouvernement canadien tarde encore, de très rapidement mettre sur pied une petite délégation, composée d'experts en matière de droit international, de droit entre les États et aussi des questions juridiques en Arabie Saoudite, plus quelques représentants du public, peut-être quelques députés, pour aller rapidement faire une petite mission d'observation, pour sauver finalement Nathalie et ses trois enfants.

Journaliste: Là-bas, en Arabie Saoudite?

M. Khadir: Oui, oui. Alors, c'est ça...

Journaliste: Une délégation qui serait...

M. Khadir: On est en train d'envisager la solution. On en a parlé ce matin. Ce sera à régler. J'espère que quelques députés fédéraux, quelques députés de l'Assemblée nationale...

Journaliste: ...députés du gouvernement qui ont déjà dit qu'ils voudraient participer?

M. Khadir: Non. Il y a trois députés au niveau fédéral qui se portent à la défense de Mme Morin, qui se défendent... à la défense de Mme Durocher et de leurs enfants.
Maintenant, il faut qu'on travaille ensemble sur un projet pour rapidement mettre de la pression sur le gouvernement canadien. Notamment, quand le gouvernement dit qu'il n'a pas de raison de croire qu'il y a abus, qu'il y a violence, qu'il y a de la séquestration, bien y voir clair, disons, faire l'enquête indépendante qui est nécessaire, parce que ce que Mme Durocher... ce que certaines révélations nous permettent de croire, dont une longue analyse et enquête faites par le journal Al-Arabia, la version anglaise, c'est qu'il y a une source à l'intérieur de l'ambassade canadienne qui coule de l'information auprès du père, de Saeed. À chaque fois qu'il y a des visites ou il y a une enquête ou quelque chose qui doit être entrepris par l'ambassade canadienne, Saeed est informé d'avance. Dans ces circonstances-là, les informations obtenues par l'ambassade manquent de rigueur et de fiabilité.

Journaliste: Est-ce qu'il y a quelqu'un à l'ambassade du Canada, dans les recherches ou dans les enquêtes qui ont été faites, qui ont déterminé comment ça se fait que le père de... le mari de votre fille n'a pas de passeport?

Mme Durocher (Johanne): Non, ça n'a jamais été... Bien, peut-être qu'ils l'ont déterminé et que c'est dans les dossiers, là, je ne suis pas au courant, mais pas à moi, ça ne s'est pas rendu à moi.

Journaliste: ...

Mme Durocher (Johanne): Nathalie, bien, aux dernières nouvelles, elle avait un passeport valide, qui était dans le bureau de Mme Houda, qui travaille pour les droits de la personne, là, parce qu'elle ne voulait pas l'avoir chez elle, pour que Saeed le déchire. Mais ce n'est pas ça qui l'empêche de revenir, son passeport valide, à Nathalie, là.

Journaliste: ...en anglais un peu...

M. Khadir: Yesterday, in the National Assembly, there was a joint motion which passed unanimously, asking for the federal Government to intervene to save the life of Nathalie Morin, a citizen of Québec, a young lady of 24 years-old who has three children and was abused and sequestrated by her «conjoint»... partner, because... No, he's not her husband. He has allegated, based on a supposedly existing document in Canada, that he is the spouse, the official spouse of Nathalie. This is based on a testimony of three persons in front of the judge in Saudi Arabia. But the judge stipulated that, based on the assumption, on the testimony that there is... there has been a wedding process in Canada, they declared these two as to be married. But there is not such a document in Canada. So, there was a fraudulent... a fraudulent act by this man, Saeed, to try to convince Saudi authorities that Nathalie Morin is his wife, which is not the case.

Journaliste: And then, what happened today...

M. Khadir. Today, all the Members of National Assembly unanimously voted for a motion asking the federal Government to make more efforts to free Nathalie Morin from the sequestration and the situation in which she is deprived of her freedom, deprived of adequate «alimentation», adequate food and subject to violence and also «viol», rape, which has made her pregnant of a third child without her will.

Journaliste: ...in Ottawa...

Mme Adam (Marie-Ève): Well, this is going to surely help a lot in Ottawa. Mme Lalonde will bring this motion with her in Ottawa and question very seriously Mr. Cannon, because she has done so before. She always received the same answer. They don't believe the fact that they have violence there and they are abducted there. So it's always the same lines for them, they say it's a question of a husband and a wife that don't agree together. And they have to obey by the saudi laws, which we don't believe is true. Mrs Lalonde makes it very clear that the charter, the canadian charter, and also the Québec charter, has to apply to Nathalie and her children, because it's been a situation where the charter has been violated in this case. And Canada has to do something for them .

 

Journaliste: Do you believe that Mme Morin is victim of... between Canada and Saudi Arabia? They also have this problem with the other case... trying to negotiate...

Mme Adam (Marie-Ève): It's very hard for Mme Lalonde, for us, to understand the reasons of the Canadian Government. That could be a reason, but they don't tell us the reason, obviously. We don't believe this is a reason enough. It's not because there is other cases in that country that they cannot do something for Nathalie and her children. So... but we have no idea what the real reason is.

M. Khadir: M. Robillard, ou madame...

Journaliste: I just wanted to hear from Mrs Durocher in English. What have you lived through for the last three years? Like is this... Are you at the end now? Is this a last ditch effort for you or... How are you feeling? What's going through your mind at the moment? Does this motion give you confidence today?

Mme Durocher (Johanne): Well, I'm happy with what's happening this morning here, but it makes three years I'm working for Nathalie for she comes back in Canada with her children. And it's for sure I won't stop. For me, it's a big step this morning, but probably it's not the last one. But I will do what I have to do after too.

Journaliste: Are you in regular contact with her?

Mme Durocher (Johanne): It depends, sometimes yes, sometimes no. He takes all the decisions. And when he accepts, I talk to her on his phone, I talk to her.

Journaliste: What's your response to people that say: Well, it is between, you know... a matter between a couple? And how much power can a country exercise? And now we're like talking about a province, like trying to put it... you know?

Mme Durocher (Johanne): Yes. And my English is not very good. But, for me, it's not a problem in a couple, because, when he asked her to come in Saudi, he already knows in his head all what he was to do. He wanted her to go there only for use her, for come out and for have money. Because don't forget that him, his government and the royal family, they always give him money, they give him condo, they give him a car, they give him furniture, because they think we're going to stop everything here, and Nathalie won't ask no more to come back to Canada. But they don't change nothing for her, because he is violent with her and the children, not only with her, the children. Don't forget the children.

M. Khadir: Canada should not accept this argument of Saudi authorities. When it is a question of fundamental rights, for example the freedom to move, the freedom to choose where they want to travel, women possess rights which are fundamental, recognized internationally. And, on that behalf, any government can act. We know now, since the mid nineties, that there is plenty «jurisprudence internationale»... international jurisprudence in that matter. Canada, other countries have intervened in the name of fundamental rights of their own citizens. So, there is no place for such arguments. This young woman of Québec asked of her rights to be free to be recognized. That's all.

Journaliste: Can I just quickly, if you permit me, ask you on a different subject, Mr. Khadir?

M. Khadir: After Mr. Robillard.

Journaliste: O.K.

M. Robillard (Alexandre): Bon. Excusez-moi, là. Je vais juste revenir un petit peu, parce qu'il s'est dit plusieurs choses, dont certaines questions hors micro.

Êtes vous juste capable de ramasser... Juste pour expliquer: est-ce que votre fille est partie volontairement en Arabie Saoudite? Et qu'est-ce qui la retient, là, qu'est-ce qui l'empêche de revenir?

Mme Durocher (Johanne): O.K. Oui, elle partie volontairement, comme j'ai dit tantôt, le 3 mars 2005, pour aller rejoindre Saeed. Quand elle est partie, pour elle, c'était de façon temporaire. Il lui avait dit que c'était temporaire, le temps que lui puisse venir au Canada. Sauf qu'aussitôt rendue là-bas il lui a dit que ce n'était plus son problème à lui de ne pas pouvoir sortir d'Arabie Saoudite, c'est devenu le problème de Nathalie. Il lui a dit: Si tu veux ressortir d'Arabie un jour, trouve un moyen de me sortir moi, sinon tu ne sortiras jamais. Évidemment, il ne l'avait pas avertie de ça avant. Ça fait que c'est pour ça qu'ils n'ont jamais vécu en couple, ils n'ont jamais pris un repas ensemble. Ils n'ont jamais pris un repas ensemble, c'est-à-dire qu'elle, elle mange toute seule à la maison avec ce que, lui, il lui donne. Lui, il mange au restaurant à part. Il fait sa vie à part. Ils n'ont jamais dormi dans la même chambre. Ils n'ont jamais vécu en famille, en couple, en rien, là.

M. Robillard (Alexandre): Et donc, là, quoi, elle a besoin de son autorisation pour partir avec les enfants, puis lui ne veut pas la donner?

Mme Durocher (Johanne): Elle, elle a besoin de son autorisation pour sortir, elle et les enfants. Si elle avait le divorce, elle pourrait sortir sans son autorisation. Mais j'ai encore reçu, cette semaine, un courriel des Droits de la personne en Arabie Saoudite pour me dire que Nathalie peut demander le divorce, ça va lui donner la possibilité de revenir seule. Elle ne pourra jamais sortir les enfants.

M. Robillard (Alexandre): Sans son autorisation à lui?

Mme Durocher (Johanne): Oui. Et, lui, c'est sûr qu'il ne veut pas que les enfants sortent, parce que ça lui prend une monnaie d'échange pour sortir lui-même d'Arabie un jour, là.

Journaliste: ...just ask you in English. How is the... Three years now, how is the family doing? Your family and hers, how are you doing.?

Mme Durocher (Johanne): My family to me? Well, not so bad, I'm still there. I don't know what you mean by that.

Journaliste: How is she doing?

Mme Durocher (Johanne): Nathalie? Well, when she don't eat, she don't go good. Like this week, she didn't eat much. So, when she don't eat, she gets very weak, she cries for nothing, she gets discouraged. It's more effort to take care of the children, everything. But when she eats, she's always... she gets better.

Journaliste: As her mother, how are you feeling about it?

Mme Durocher (Johanne): Well, me, well, I'm feeling, me, I don't know. Me, I work for her. For the moment, it's the only thing, I work for her.

Journaliste: It's what's keeping you going.

Mme Durocher (Johanne): Yes, I have to keep myself going.

Journaliste: M. Khadir, si vous le permettez.

M. Khadir: Avec la permission de madame.

Journaliste: Oui, bien sûr, sur un sujet qui concerne aussi une enfant, cette fois-ci, Cédrika Provencher qui est disparue. Un intervenant est arrivé, Me Guy Bertrand, dans le portrait. Et je sais que vous êtes médecin, que vous avez donc un droit de ne pas divulguer, et ce même droit appartient aux avocats également. Mais est-ce que vous croyez que c'est sage pour notre système de justice que Me Guy Bertrand ait 170 000 $ entre les mains à administrer? Il pourrait décider finalement de le donner au ravisseur de l'enfant sans que la justice puisse intervenir.

M. Khadir: Pardonnez-moi si quelque chose m'a échappé dans ce dossier-là. La première chose à se demander, c'est: Est-ce que la famille est d'accord avec tout ça?

Journaliste: Il y a une entente avec l'avocat Guy Bertrand.

M. Khadir: S'il y a une entente avec l'avocat, c'est sûr que ça mérite réflexion, sauf que ça pose la question suivante, c'est que la justice, là-dedans, quelle est, disons, la part prépondérante de l'intérêt qu'a la famille? Le Québec veut savoir que, dans tout ça, on ne puisse pas créer un précédent où un ravisseur, sans doute ordurier, appâté par de l'argent, puisse utiliser ce procédé à la fois pour s'en tirer indemne mais, en plus, avec 170 000 $ en poche. Donc, c'est une sérieuse question à poser.
Maintenant, je comprends le désarroi de la famille de ne pas savoir. Parce que ne pas savoir, c'est une torture. Ne pas savoir, c'est une tragédie, parce qu'on ne peut jamais faire le deuil, si jamais le deuil est à faire. Donc, moi, je suis simplement un peu dérangé par le fait que Me Bertrand le fasse par dessus la tête, par exemple, du ministère de la Justice et des autorités policières. Il devrait y avoir quelque chose qui garantisse au public que, ce faisant, on ne vient pas, disons, encourager les criminels.

Journaliste: Mais le secret professionnel, vous connaissez ça?

M. Khadir: Je connais très bien.

Journaliste: Et, grâce au secret professionnel, des fois même on a des gens, des délateurs qui participent à notre système de justice.

M. Khadir: Oui. Mais là, les délateurs habituellement permettent, en leur donnant une immunité, de rendre justice à un plus niveau, habituellement, à mettre sous le verrou d'autres criminels qu'on ne serait pas en mesure de le faire. Mais, dans ce cas-ci, il m'apparaît que, dans la balance, aucune justice n'est faite. Le seul avantage, c'est d'avoir la vérité, ou peut-être le retour de Cédrika. Mais ceci, il me semble que, maintenant que c'est devenu quelque chose de public, dans lequel l'ensemble de la population a été sollicité émotionnellement, bien il faut que le ministère de la Justice, il faut que les autorités soient partie prenante d'une décision qui soit le plus sagement réfléchie.

Journaliste: Merci.

M. Khadir: Voilà.

Journaliste: Une question sur un autre sujet aussi.

M. Khadir: Oui?

Journaliste: Qu'est-ce que vous pensez du Parti québécois qui tient son conseil national dans Rivière-du-Loup? Est-ce que vous pensez que c'est une dépense électorale?

M. Khadir: Écoutez, je sais que le Parti libéral veut coincer le Parti québécois sur cette question-là. Moi, je pense qu'il faut donner le bénéfice du doute à l'idée que le Parti québécois l'a fait dans un but général, non pas pour contourner la Loi électorale. Maintenant, si on signale au Parti québécois que ça présente un problème au niveau juridique, qu'effectivement, si les députés se mettent à faire du porte-à-porte, ou les présidents d'association, c'est vrai qu'il y a matière à plus de précautions. Mais je pense que le Parti québécois ne le faisait pas de mauvaise foi, en pensant contourner la Loi électorale.

Journaliste: Question on sovereignty.

M. Khadir: Yes.

Journaliste: This poll published saying that 54% of Quebeckers would not vote for sovereignty...

M. Khadir: Yes.

Journaliste: ...if asked tomorrow in a referendum. Where does that lie with what you believe for your party?

M. Khadir: I live very at ease with that. I have absolutely no problem with that. Our quest for sovereignty is not a necessity. To use a formula used by my good friend Julius Grey: sovereignty, only if necessary, but not necessarily. So, this is why our party suggests that, as a party, as a sovereignist party, the only way we can really democratically decide about that is a constituent assembly where all parts will discuss in a civilized manner around issues of society, of ecology, of justice, of control of our economy, and decide if it's necessary to do sovereignty or not, once and for all. Not, you know, by pieces and bits, not by screwed questions in order to put people in... force people to respond in such and such manner. So, if people, at the end, decide that we don't need it, I'm at ease and in peace with that.

Journaliste: How did you feel about Mme Marois's speech over the weekend?

M. Khadir: Well, I think they are in good will. Thy are a sovereignist party, they have, for 40 years, privileged a mean to attain it which is referendum. They know that it is flawed now, it's not possible to do it in the same way. So, in a gesture of goodwill, they want to try to find better ways. I don't condemn that. I think it's not the right way, but I don't condemn the... and I don't think the attitude of the liberal Government to try to... to allegate that it is a fraudulent way in which they want to attain the same goal is right. I think... Mme Marois has said very blatantly, very openly that she wants to attain sovereignty, and that is the means that she wants to attain it. Now, is it the right way? In my opinion, it's not because people... in that, you know. And the problem with sovereignty, the sovereignist leadership in this country, since more than 20 years, is that we have forgotten the people. People have to have the initiative, not the PQ Government or a Québec solidaire Government. We should give that legitimacy to the process by giving the people the opportunity to decide of it.

Journaliste: O.K. I just have one other question. You know, these bills have been... are passing today, there is also the bill tomorrow about a commissaire...

M. Khadir: Yes.

Journaliste: ...one of your dossiers is doctors and opening up market to the doctors. What do you think of what's...

M. Khadir: Well, I think it's necessary for Québec to have the best capacities, the best workforce, professionals from anywhere. Just do it with France, we... I can understand that there are some advantages, because our societies resemble, they share the same language, but it's very offensive for all these thousands of Quebeckers from different origins, from North Africa, from sub-Saharan border who live here now since many years, who have very sincerely played the game, passed the exams, paid all the money necessary for that, to have the courses, to pass the exams, and now we say that we don't play the same rules? And a government that has decided to put all the federal funding... hundred millions of dollars over three years that was accorded by the federal Government for Québec to integrate his immigration, his workforce, his professional workforce, and, instead of spending it on this, Mme Jérôme-Forget has put it in her «sacoche». So, this is very offensive and offending for all these Quebeckers of different origins who want to integrate, and we say; You're not on the same equality as people that we're going to bring from France.

Journaliste: So, there's no move, as far as you're concerned, to open up the market for the people who are here? And how many...

M. Khadir: Well, we're working on that. Actually, I met with the Dean of University of Montréal. I'm waiting to see very soon Dr Vincent Echave, who has been commissioned by the Government to find a way to more appropriately use the workforce that we have here.

Journaliste: How many are you talking about? For instance, for doctors?

M. Khadir: We are talking about over 800, but only now 400 of them are still trying. O.K. Many have been discouraged.

Journaliste: ...doctors.

M. Khadir: We're talking with doctors, we're not talking about nurses, which is the case also about dentists...

Journaliste: Engineers.

M. Khadir: Engineers. Thank you very much.

(Fin à 13 h 12)

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