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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Tuesday, December 19, 2017, 15 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente et une minutes)

M. Fournier : Alors, je vais faire une brève déclaration. Je ne suis pas convaincu que je vais vouloir dire beaucoup plus.

D'abord, je constate que cinq corps de police ont fait une enquête : la SQ, la GRC, les corps de Québec, de Laval et de Longueuil. Je comprends que leur conclusion, c'est aucune preuve. Aucune, c'est zéro, rien. M. Francoeur a propagé de fausses allégations en ondes.

M. Francoeur, c'est un policier qui a propagé de fausses allégations dans les médias. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais ce que je sais, c'est que c'est injuste pour moi-même et pour mes proches. Je sais que M. Francoeur était dans les médias encore la semaine dernière à faire des commentaires sur différents sujets. Le minimum serait qu'il soit dans les médias dans les prochaines heures et qu'il s'excuse d'avoir propagé de fausses allégations, à la limite qu'il explique ses gestes. Voilà.

M. Lessard (Denis) : C'est toujours un employé du SPVM. M. Francoeur est policier. Est-ce que le SPVM devrait avoir des mesures de discipline, de déontologie ou quoi que ce soit envers son employé?

M. Fournier : Ça ne relève pas de moi, et, pour l'instant, tout ce que je peux vous dire, je vous le dis à titre personnel. Je trouve que ce qui s'est passé est totalement injuste et que le silence de M. Francoeur est inadmissible.

M. Lessard (Denis) : Mais, au-delà du silence, est-ce qu'une sanction vous apparaît utile ou nécessaire?

M. Fournier : Je crois que la première chose à faire... Je n'ai pas réfléchi à ça, M. Lessard. Je crois qu'il devrait y avoir un geste posé par M. Francoeur. C'est un policier.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous écartez les poursuites, M. Fournier?

M. Fournier : Je ne suis pas là-dedans pour l'instant.

M. Laforest (Alain) : Pour l'instant.

M. Fournier : Je ne suis pas là-dedans pour l'instant. Ma tête n'est pas là. Ma tête, elle est à une chose que je sais depuis le début, depuis le jour où je suis venu devant vous un lundi après-midi alors que j'étais en première page du journal et que je défrayais la manchette et de tous les chroniqueurs de tous les réseaux durant de nombreuses heures.

Je ne sais pas comment cette nouvelle-ci va maintenant être traitée. Probablement qu'elle ne sera pas traitée à la même hauteur que les allégations fausses l'ont été. Mais ceci étant, même si elle l'était, aujourd'hui, avec la force de Google, on n'efface rien, et tout ce qui a été écrit, tout ce qui a été dit reste là, même s'il n'y a rien pour soutenir cela.

Alors, minimalement, et c'est le message que je veux transmettre à ce moment-ci...

M. Laforest (Alain) : Mais il y a matière à poursuite quand même, là.

M. Fournier : Le message que je veux transmettre à ce moment-ci, c'est minimalement... M. Francoeur va dans les médias constamment. Il me semble que ce ne serait pas moi qui devrais être le premier à commenter, il me semble qu'il aurait déjà dû le faire.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que M. Francoeur peut demeurer... Est-ce que M. Francoeur est toujours crédible à titre de président de la fraternité?

M. Fournier : Je suis bien mal placé pour faire un commentaire. Il serait très personnel, mon commentaire.

M. Lessard (Denis) : Mais est-ce qu'on a droit... Votre commentaire personnel, c'est quoi?

M. Fournier : Vous pouvez tirer la conclusion du genre de commentaire.

M. Dion (Mathieu) : Vous êtes en colère contre lui aujourd'hui?

M. Fournier : Je suis en colère contre le fait que quelqu'un qui est un policier propage des fausses allégations dans les médias pour des raisons inconnues et que finalement, bien, il n'y a pas d'explication. Ça va se finir comme ça, la journée et la semaine et il va retourner dans les médias pour parler des sujets qui l'intéressent, mais d'avoir sali des gens... d'ailleurs, pas juste moi, là, vous aurez compris qu'il y en avait d'autres qui avaient été touchés. Comment est-ce possible sans qu'il y ait un minimum de je me suis trompé, excusez-moi? Et je le dis pour moi, personnellement, puis je le dis pour mes proches aussi.

M. Lessard (Denis) : Est-ce que les médias sont à blâmer là-dedans, parce qu'en mai passé...

M. Fournier : Écoutez, je vais concentrer là où le blâme se fait, c'est-à-dire qu'il y a un policier qui va dans les médias et qui propage des fausses allégations, solidement. Si vous allez écouter ce qu'il disait à l'émission de M. Arcand, je veux dire, il semblait en avoir, lui, des preuves. Or, aujourd'hui, cinq corps de police disent : Il n'y a aucune preuve. Aucune, c'est zéro, rien. Il n'y a rien à cette histoire-là. Et je ne l'entends pas, et il ne fait aucun commentaire. C'est «business as usual». Ça me semble intenable dans un système comme le nôtre.

M. Bellerose (Patrick) : Croyez-vous que M. Francoeur a fait ces allégations-là en réplique au projet de loi sur le port de l'uniforme qui a été déposé la veille?

M. Fournier : Comme j'ai dit tantôt, je ne sais pas pourquoi il l'a fait. Alors, je ne peux pas présumer, mais admettons que c'était ça, est-ce que cela justifie de salir des réputations pour rien, avec rien? Est-ce que c'est ça notre société aujourd'hui? Je m'attends à des explications. Honnêtement, depuis le début que je m'attends à des explications. Je ne comprends toujours pas cette histoire.

M. Bellerose (Patrick) : Vous aviez évoqué, la première fois que vous avez commenté le sujet, la possibilité de ne pas vous représenter aux élections suivantes. Depuis, vous avez parlé, mais maintenant, est-ce que c'est clair dans votre tête que vous allez vous représenter aux élections qui s'en viennent, en 2018?

M. Fournier : Je n'ai pas pris cette décision-là encore. Je peux juste vous dire ceci : Quand je dis que c'est une injustice, là, ce n'est pas léger. Je ne souhaite à personne avec ses proches de subir ça. Et ce n'est pas banal. Si on a à coeur la démocratie... J'aime bien tout ce qu'on dit sur les contre-pouvoirs et puis, dans le fond, le pouvoir, hein, l'establishment, si on pouvait s'en passer... C'est formidable. On devrait tous pouvoir faire ça. Mais ça prend quelqu'un, à un moment donné, qui est choisi par électorat puis qui devient... au gouvernement, puis qui prend des décisions.      

Et on ne peut pas simplement dire : Bien, ces personnes-là, ce n'est pas des personnes, c'est des objets. C'est des gens qu'on ne veut plus voir puis on peut mettre nos pieds dessus, on peut les salir et sans aucune conséquence. Bien, je vous dis, moi, personnellement, ça en a, des conséquences, et elles ne sont pas effacées comme ça. Elles ne s'effacent pas, ces conséquences-là.

M. Lessard (Denis) : Mais avec tout ce que vous dites...

M. Fournier : Et je le dis en plus pour la démocratie parce qu'il n'y a pas juste... il n'y a pas juste moi, il y a le signal qui est envoyé là-dedans que... Écoutez, là, ce n'est pas rien, c'est un policier.

M. Lessard (Denis) : Vous dites, ce n'est pas léger, ce n'est pas banal, mais tout ce que vous demandez, c'est des excuses. Ce n'est pas... Vous ne demandez pas qu'il aille en déontologie, vous ne demandez pas qu'il y ait des poursuites, vous ne demandez pas qu'il y ait des sanctions à son endroit.

M. Fournier : Pour l'instant, M. Lessard, là, pour l'instant, là, le minimum, le minimum qui me semble qu'il devrait y avoir, c'est qu'il prenne la parole. Il prend souvent la parole, qu'il prenne la parole.

M. Bellerose (Patrick) : Quand vous dites que vous n'êtes pas certain de vous représenter en 2018, est-ce que c'est à cause de ce qui est arrivé avec M. Francoeur ou si c'est une réflexion générale?

M. Fournier : Je n'ai pas pris de décision, alors, si je n'ai pas pris de décision, ça veut dire ni oui ni non, là. On se comprend, là. Des fois, vous allez dire : Il ne m'a pas dit oui, donc ça veut dire qu'il ne se représente pas. Je n'ai pas pris de décision. J'espère être le plus clair possible, et il y a une marque de cette affaire-là que je porte, et je la porte, et je nous souhaite à tous qu'elle soit limitée à moi et qu'elle n'affecte pas les gens qui voudraient faire de la politique en se disant : Bien, c'est ça qu'il y a en politique.

M. Laforest (Alain) : Êtes-vous blessé, M. Fournier?

M. Fournier : Bien sûr, bien sûr. Vous savez, il y a des gens qui googlent votre nom sans vous connaître. Ils tombent sur les premières pages des journaux, ils tombent sur des commentaires faits par tous les commentateurs dans les médias. Et je peux vous dire que, le lundi matin où c'était dans la première page... C'est encore là, sur Google, ça va toujours être là. Je n'ai rien à faire dans cette histoire-là, et un policier a décidé de m'y amener, alors que c'étaient des fausses allégations.

M. Laforest (Alain) : Donc, la hauteur de ses excuses va présumer de la suite?

M. Fournier : Écoutez, je pense, c'est juste humain, là. C'est arrivé aujourd'hui, là, je vous dis... Là, vous voulez savoir, parce que... c'est correct, les médias, c'est l'instantané, on livre tout. Je ne suis pas une encyclopédie avec toutes les réponses, j'ai des émotions. Ça s'adonne qu'aujourd'hui je trouve que le minimum, ce serait qu'avant même que je vienne... parce que vous courez après moi depuis un bon bout de temps, là, puis je suis accessible, alors je réponds, mais il me semble qu'avant il aurait pu dire quelque chose.

M. Laforest (Alain) : Bien, il a dit qu'il ne ferait pas de commentaire et qu'il prend acte de ladite enquête.

M. Fournier : J'ai compris que c'est la fraternité, peut-être pas lui personnellement. C'est ce que j'ai compris. Je me garde encore un espoir qu'une personnalité, avec les fonctions qu'il a, avec le statut qu'il a, de policier, comprenne que, lorsque cinq corps policiers font enquête et disent : Il n'y a aucune preuve, alors qu'il alléguait qu'il y avait toutes les preuves, il me semble qu'à un moment donné, moi, personnellement, j'ai droit à des explications, à des excuses, mais je pense que la société a le droit de savoir dans quel monde on vit maintenant.

M. Noël (Dave) :  Si ça n'arrive pas, c'est quoi, l'étape suivante?

M. Fournier : Je ne sais pas. On est aujourd'hui mardi, c'est là où je suis. Puis demandez-moi pas je vais être où jeudi, on est mardi. Il me semble que c'est juste normal. Je ne demande pas grand-chose, franchement.

Mme Johnson (Maya) : Mr. Fournier, what is your reaction to the conclusion of the SQ's investigation?

M. Fournier : Well, there was an investigation by five police departments. They say that there's no proof, no, none, zero, nothing. So what is left is that a policeman, Mr. Francoeur, has made false allegations in the media and that, I think… And I don't understand why he did that and I think that it is unjust for me and those who are in my family. And I think that it's just normal and a minimum to ask that he explains and excuses himself for what he did.

It cannot be just silence. You cannot have a policeman attacking people. I'm not the only one, there were others in that story. And life goes on? Is that the new system of justice in which we are? So a minimum is just to explain, just to excuse himself. There is no proof. If he wants to say that he didn't know, but others told him, well, explain to us who are those others. What did they say? Explain and excuse yourself, please.

Mme Johnson (Maya) : So an explanation and an apology.

M. Fournier : Well, an apology, it's a minimum. At the beginning of the story that he had, there was all proofs. At the end, after SQ, RCMP, Laval, Québec, Longueuil police departments make an investigation, zero, none, no proof at all, nothing, no story.

Well, excuse me, but I'm still there in the media, because it never erases. It's there. And the perception of the public will be that. So is it normal for a policeman to just do that? And when there's an investigation and the conclusion is at the total opposite, I mean, it seems to me that the just normal thing to do is to give apologies. It's just the minimum. It's a minimum.

Mme Johnson (Maya) : The damage for you is done.

M. Fournier : Of course it's done. Of course, it's still there. Go on Google. Tomorrow, go on Google; next week, go on Google, it's going to be there. It's there, never erased. So when we do that to other people, we must think about the consequences. If you're a policeman, well, I think, more than any other person, you must think about that. It happened to me. I want to tell you it can happen to you. It can happen to anyone. Do we think it's normal? Well, minimum, just say : I'm sorry, never again. Please. Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 42)

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