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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé et de services sociaux, et Mme Nathalie Roy, présidente du caucus du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, February 6, 2018, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-neuf minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Donc, très content de vous revoir pour une dernière session. Donc, on commence aujourd'hui une nouvelle session. Évidemment, on est tous conscients qu'il y a une élection générale qui s'en vient dans huit mois, mais c'est important de le dire, puis je veux le préciser ce matin, on a un travail à faire dans la prochaine session. Bien sûr, on se prépare pour le 1er octobre, mais il y a un travail à faire, un travail important, et on compte avoir des résultats durant cette session. Donc, on ne veut pas juste viser des résultats pour le 2 octobre, on veut viser des résultats pour maintenant dans certains domaines.

Je veux vous parler de deux domaines. D'abord, la santé, bien sûr, dont on a beaucoup parlé au cours des derniers jours. D'abord rappeler, entre autres grâce à François, qu'on a fait des gains pour les aînés dans les sessions précédentes. Donc, on s'attend à faire des gains puis on a le devoir de faire bouger le gouvernement dans la session qui s'en vient. Et on a vu, au cours des derniers jours, une espèce de cri du coeur de la part des infirmières qui sont exténuées, et, en réponse, on a vu le Dr Barrette accuser ces infirmières de nuire au recrutement de nouvelles infirmières. Il faut le faire, là, une réaction arrogante. On dirait que le Dr Barrette n'a pas de patron. Je ne sais pas où est Philippe Couillard, si Philippe Couillard a baissé les bras, s'il se dit qu'il n'est plus le patron de Gaétan Barrette. On dirait que c'est devenu Gaétan Barrette le nouveau premier ministre.

Donc, évidemment, au cours des prochaines semaines, on va talonner le gouvernement Barrette, Couillard. On a un gouvernement qui est insensible, et actuellement il y a des changements à faire. Oui, il y a des changements à faire. Ça fait 15 ans qu'ils sont là, ça va faire bientôt quatre ans que le Dr Barrette est là, le Dr Couillard a été là pendant cinq ans. Donc, on va talonner le gouvernement Barrette, Couillard. C'est eux qui sont dans le siège pour prendre les décisions actuellement.

L'autre dossier où on veut talonner le gouvernement... évidemment que dans la session qui s'en vient, il va y avoir un budget, et je pense que tous les analystes vont être d'accord avec moi, si ça n'avait pas été de la CAQ, il n'y aurait pas eu de baisse d'impôt d'annoncée l'automne dernier, hein? J'ai entendu à peu près tous les analystes le dire. Cette session-ci, on vise des baisses de taxes, en particulier des baisses de taxe scolaire. On vise à ce que ça soit fait d'une façon équitable.

Et Philippe Couillard, la semaine dernière, dans un rassemblement où il ne savait pas qu'il était enregistré, bien, il a échappé la vérité. Philippe Couillard a enfin avoué ce qu'on dit depuis trois ans, c'est-à-dire qu'il a trop pigé d'argent dans le portefeuille des Québécois. On le voit très bien, là, tous les Québécois le voient bien, le stratagème du Parti libéral, hein : se bâtir une cagnotte électorale pendant trois ans puis annoncer des cadeaux dans la quatrième année. Ce n'est pas un jeu de Monopoly, la politique. Et je pense que je vois puis j'entends, comme vous, beaucoup de Québécois être fâchés de ce stratagème libéral.

Donc, dans le prochain budget, on s'attend à ce que soit modifié, entre autres, le projet de loi n° 166, où là le gouvernement libéral a patenté une affaire broche à foin de taxe scolaire régionale. Il va y avoir un taux de taxe scolaire différent dans chaque région. Prenons, par exemple, les gens de la Mauricie, hein, qui ont voté libéral. Comment les députés libéraux de la Mauricie peuvent-ils justifier qu'en Mauricie le taux de taxe scolaire est trois fois plus élevé que le taux de taxe de Laurentides, hein? Ce sont des régions qui ont des valeurs… un prix des maisons qui est comparable. Comment ils peuvent justifier qu'en Mauricie les gens paient trois fois plus de taxe scolaire pour le même prix de maisons? C'est injustifiable, c'est totalement inéquitable. Et on va talonner M. Couillard pour que, dans le budget qui va être déposé au mois de mars ou au mois d'avril, qu'il y ait un taux de taxe équitable pour toutes les régions du Québec.

Donc, en terminant, je veux rassurer les Québécois. Bien sûr qu'on travaille à la préparation de la campagne électorale du mois de septembre, là, pour le 1er octobre, mais ça ne va pas nous empêcher, au cours de la session qui commence aujourd'hui, de talonner le gouvernement puis d'obtenir des résultats, de faire bouger le gouvernement, donc d'obtenir des gains pour nos aînés, pour nos familles. Merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer à la période de questions en commençant par Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Madame, monsieur, êtes-vous trop hauts trop vite? Est-ce que vous avez peur de vous effondrer?

M. Legault : Tout le monde voudrait être où on est actuellement. Ce qui est important, c'est de ne rien prendre pour acquis puis de continuer à travailler très fort. Donc, ça fluctue rapidement. Évidemment, actuellement, ça fait que je suis très occupé à rencontrer beaucoup de candidats éventuels, mais effectivement, là, il ne faut rien prendre pour acquis, il faut travailler fort. Ça ne veut rien dire. Ce qui compte, c'est le résultat du 1er octobre.

M. Laforest (Alain) : Vous allez être la cible, M. Legault, là.

M. Legault : Écoutez, on est habitués d'être la cible, mais nos positions sont claires, hein, puis nos priorités sont claires, et on va les répéter, répéter, répéter. Donc, M. Couillard peut bien essayer de nous attaquer, nous traiter de tous les noms, on va garder la ligne, on va rester sur notre message, on va rester sur nos priorités. On va juste les répéter pour être bien sûrs que tous les Québécois connaissent nos priorités.

M. Laforest (Alain) : Pierre Giguère, est-ce que ça vous ferait un bon candidat en Mauricie, ça?

M. Legault : Non.

La Modératrice : Merci. Isabelle Porter, Le Devoir.

Mme Porter (Isabelle) : Oui. Dans le domaine de la santé, concernant le ras-le-bol des infirmières, qu'est-ce que vous préconisez comme solution? Tout à l'heure, le PQ nous a parlé d'un réinvestissement.

M. Legault : O.K. Bon, d'abord, c'est important de dire que les solutions d'améliorer la première ligne, ça permet de régler une partie des problèmes des infirmières dans les hôpitaux, hein? Regardez, là… Je regardais encore ce matin, par exemple… parce que c'est inégal d'un hôpital à l'autre. Moi, je surveille l'hôpital qui est dans mon comté, là, Pierre-Le Gardeur, on avait ce matin 30 % des patients à l'urgence qui étaient ce qu'on appelle des P4, P5, donc des cas mineurs qui n'avaient pas d'affaire à l'hôpital. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas de GMF, que ça soit en CLSC ou en clinique privée, qui sont ouvertes, qui sont disponibles pour rencontrer les patients qui sont malades. Donc, on ferait une bien meilleure utilisation des infirmières si on modifiait la rémunération des médecins, pour les inciter à déléguer plus d'actes dans les cliniques en première ligne.

Deuxièmement, bien c'est une question d'horaires, hein? Les horaires des infirmières, il y a un gros problème d'horaires dans certains hôpitaux. Dans certains hôpitaux, on arrive à bien partager les horaires de jour, de soir, de nuit, de fin de semaine; dans d'autres hôpitaux, on n'arrive pas à bien partager les horaires. Mais, écoutez, ça fait 15 ans qu'ils sont là, là, puis on dirait que Gaétan Barrette vient d'arriver, là, puis il nous dit : Non, non, on va changer ça, je vais rencontrer la FIQ, on va mieux utiliser la première ligne. Ça fait 15 ans qu'ils sont là, il est temps que ça bouge.

Mme Porter (Isabelle) : Mais à court terme, on fait quoi? Parce qu'il y a le sentiment d'urgence.

M. Legault : Bien, à court terme, ça prend une nouvelle entente avec les médecins de famille pour que le 30 % de patients qui vont à l'urgence pour rien cessent d'aller à l'urgence pour rien. Ça, c'est la première chose, là, on vient d'enlever 30 % de patients dans nos urgences.

Deuxièmement, bien, il faut regarder les hôpitaux. Moi, je regarde à chaque jour, là, il y a à peu près 50 hôpitaux qui sont débordés actuellement, puis c'est toujours les mêmes cinq à 10 où c'est catastrophique, là. On parle de 150 % et plus de taux d'occupation. Bien, dans ces urgences, il va falloir que le Dr Barrette s'assure que la répartition des horaires pour les infirmières soit mieux fait. Comment ça se fait qu'on réussit dans certains hôpitaux puis on ne réussit pas dans d'autres hôpitaux?

Donc, il faut travailler, puis je pense qu'enfin c'est un pas dans la bonne direction que M. Barrette rencontre cet après-midi la FIQ puis qu'on travaille sur concrètement, là, comment on fait pour que les horaires soient mieux répartis.

La Modératrice : Merci beaucoup. Jean-Marc Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour, messieurs, madame. Bonjour, M. Legault. M. Lisée, hier, a estimé que des baisses d'impôt supplémentaires, baisses d'impôt ou de taxes, affaibliraient l'État, qu'on ne peut plus faire les deux, on ne peut pas prétendre maintenir un niveau de services adéquat et aller plus loin dans les baisses d'impôt ou de taxes.

M. Legault : Bon, est-ce que M. Lisée est en train de nous dire que les baisses d'impôt qui ont été annoncées l'automne dernier, qu'il va les annuler s'il est au gouvernement?

M. Salvet (Jean-Marc) : Moi, j'ai entendu qu'il partait de là où on est pour dire...

M. Legault : Ah bon! puis, s'il y en a d'autres aux printemps, est-ce qu'il va les annuler aussi? Écoutez, c'est possible et c'est souhaitable à la fois de réduire le fardeau fiscal des Québécois. Nous, on pense que c'est possible de mettre un taux de taxe scolaire qui soit uniforme, qui soit le même, à 10,54 $ par 100 $. C'est possible de le faire tout en améliorant les services, entre autres, en éducation. Je pense que pour ce qui est du budget le plus important, qui est la santé, c'est surtout un gros problème de réorganisation, d'efficacité. Il faut travailler sur la première ligne, il faut... Tous les rapports le disent, hein? À partir du rapport Clair, ils arrivent tous aux mêmes solutions.

M. Salvet (Jean-Marc) : Vous avez commencé votre intervention en disant que vous mettriez l'accent sur les taxes et pas sur l'impôt sur le revenu. J'ai bien compris?

M. Legault : Écoutez, il y aura... Si on parle, par exemple... On vous a déjà dit qu'on va améliorer les montants qu'on donne pour le deuxième et le troisième enfant. Je vous demande d'être patient. Il y a plusieurs façons de le faire.

Actuellement, il y a des crédits d'impôt qui sont donnés, qui sont plus élevés pour le premier enfant que le deuxième ou le troisième. Donc, ça peut être des impôts, ça peut être des montants d'allocation, ça peut être des tarifs, ça peut être des taxes qui sont diminuées. On va vous faire connaître nos propositions après le budget.

M. Salvet (Jean-Marc) : Mais j'entends que vous dites : Plus d'argent dans les poches des contribuables. Mais est-ce que vous jouerez à nouveau... Si vous étiez au pouvoir, allez-vous jouer sur le curseur baisse d'impôt sur le revenu?

M. Legault : Ce qui est important, c'est de mettre plus d'argent dans le portefeuille des familles. C'est ça qui est important.

La Modératrice : Merci. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Oui, bonjour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le gouvernement libéral a haussé de 3 $ les allocations pour les personnes handicapées en situation de pauvreté qui habitent dans des ressources intermédiaires. Est-ce trop peu, selon vous, ou, au contraire, dans la mesure où l'État paie pour leur hébergement, pour leur alimentation, c'est une somme qui vous apparaît convenable?

M. Legault : Écoutez, on parle des gens qui sont les plus vulnérables de notre société. On ne parle pas de montants, là, astronomiques, là. Faisons preuve d'un peu de compassion, puis essayons de mieux les aider, puis arrêtons d'utiliser toutes sortes de trucs pour leur couper de l'argent, là. On ne parle pas de montants astronomiques.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant le recrutement, vous l'avez évoqué, de candidats, vous vous souvenez, en 2014, il y avait trois de vos candidats qui avaient été disqualifiés par le DGEQ. Alors, j'imagine que ces ratés-là, vous ne voulez pas qu'ils se reproduisent. Alors, est-ce que vous avez pris des précautions particulières? Est-ce que les processus de recrutement sont différents, cette élection-ci?

M. Legault : Bien, en 2014, on est partis à 13 % dans les sondages, au début. Vous étiez là, d'ailleurs. Je me souviens très bien, on a eu beaucoup de plaisir, d'ailleurs. Écoutez, c'est sûr qu'actuellement c'est pas mal plus facile, le recrutement de candidats. Dans la plupart des comtés, on a plusieurs candidatures. Donc, on va s'assurer que tous nos candidats aient au moins leurs 100 signatures. Et on a eu plus le temps pour raffiner notre organisation, là. Je pense que c'est le jour et la nuit, 2018 avec 2014.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis une dernière question. Là-dessus, bon, vous voyez un peu qu'est-ce qui se passe à Ottawa aussi. En Ontario, certains candidats, presque à la dernière minute, sont disqualifiés en raison de leur passé trouble. Souvent, on découvre des antécédents, pas des plaintes formelles d'agression sexuelle ou de harcèlement sexuel, mais des cas, souvent, qui n'ont pas été judiciarisés.

Est-ce que votre formation politique a, disons, une sensibilité accrue pour détecter et disqualifier tout de suite, là, des personnes qui auraient...

M. Legault : On a des recherches, effectivement, qui sont faites sur chaque candidat potentiel pour voir est-ce qu'ils ont eu, dans le passé, des cas, par exemple, de harcèlement sexuel. En plus, on leur pose carrément aussi la question. Donc, on fait plus de vérifications, effectivement.

La Modératrice : Merci beaucoup. Sébastien Bovet, Radio-Canada.

M. Legault : Bonjour.

M. Bovet (Sébastien) : Bonjour, madame. Bonjour, messieurs. Vous dites qu'il faut remettre plus d'argent dans la poche des contribuables. Qu'est-ce que vous pensez de l'idée du gouvernement qui va réformer les normes du travail en donnant accès à une troisième semaine de vacances plus rapidement que c'est le cas actuellement, plus de congés de maladie aussi, la reconnaissance des proches aidants dans la Loi sur les normes du travail? Qu'est-ce que vous pensez de cette vision du gouvernement?

M. Legault : Je pense qu'il faut être ouvert à ces propositions. On va attendre de les voir avant de les commenter, mais ça fait partie d'un des objectifs importants de la CAQ de mieux aider les familles, donc autant au niveau de la qualité de vie que d'avoir de l'argent dans leurs poches. Donc, on n'est pas fermés à l'idée, mais on va attendre de voir les propositions du gouvernement avant de les commenter.

M. Bovet (Sébastien) : Et l'idée d'une semaine de vacances additionnelle, ça?

M. Legault : On va attendre de voir comment ça s'applique avant de commenter. Puis je vous invite aussi à être un petit peu patient pour ce qui est de notre plateforme électorale. Comme je le disais tantôt, notre priorité, là, c'est d'avoir des résultats dans le prochain budget, entre autres en santé, entre autres dans la poche des familles qui paient, dans beaucoup de régions, des taxes scolaires beaucoup trop élevées.

M. Bovet (Sébastien) : Qu'est-ce que vous devez faire pour vous maintenir là où vous êtes actuellement dans les sondages, pour maintenir la vague sur laquelle vous surfez en ce moment jusqu'aux élections du 1er octobre?

M. Legault : Bien, il faut, un, ne rien prendre pour acquis; deux, s'assurer qu'on répète, répète nos propositions en éducation : maternelle quatre ans, école de 9 à 5; en santé, nouvelle entente avec les médecins de famille; en économie, revenir sur le Projet Saint-Laurent, comment créer de la richesse au Québec, comment on va remettre de l'argent dans le portefeuille des familles. C'est certain que les journalistes vont peut-être être tannés de nous entendre, mais il y a encore des Québécois qui ne sont pas au courant de nos propositions. Donc, on va les répéter.

Évidemment construire, une équipe forte. Déjà, on a une équipe forte. On a 21 députés, 13 candidats d'annoncés. J'ai hâte de vous annoncer des nouveaux candidats dans les prochains mois. Donc, d'avoir une équipe du changement, une équipe compétente qui est prête à ce que le Québec fasse mieux dans les domaines où on s'est donné des priorités.

La Modératrice : Merci beaucoup. Martin Croteau, LaPresse.

M. Legault : Oui, bonjour.

M. Croteau (Martin) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Legault. Juste un petit suivi à la question de Marco, si vous permettez. Est-ce que les processus d'examen d'éventuelles candidatures ont été resserrés dans les derniers mois? Quand? Et est-ce qu'il y a eu un événement déclencheur qui vous a amenés à faire ça?

M. Legault : Écoutez, non, je ne vois pas... évidemment, ce qui est arrivé dans la dernière année, on a regardé ça, c'est arrivé même dans l'élection de Louis-Hébert. Donc, on ajoute... hein, notre questionnaire fait juste s'allonger puis nos vérifications, bien, on demande la permission à nos candidats d'aller faire toutes les vérifications possibles, là, sur leur passé.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce que vous pensez de la dégringolade des marchés boursiers dans la dernière semaine? Qu'est-ce que ça vous dit sur l'état de l'économie? Et on parle beaucoup de santé, on parle de qualité de vie, mais à quel point est-ce que l'économie est appelée à jouer un rôle dans le débat public en cette année électorale?

M. Legault : Bon, d'abord, il faut être prudent quand on regarde la bourse, hein? Il faut regarder le contexte. Sur une longue période depuis un an, il y a eu une augmentation très importante des indices boursiers. Donc, c'est une correction, mais malgré la correction, il reste qu'il y a eu une augmentation nette importante au cours de la dernière année.

Évidemment, quand les prix à la bourse montent trop, ça amène des craintes sur les taux d'intérêt à cause de l'inflation qui est créée. Et évidemment, quand les taux d'intérêt montent, bien, il y a un coût qui affecte les bénéfices des sociétés, donc ça peut avoir un effet contraire. Mais je pense que, de façon générale, aux États-Unis, l'économie va bien. Par contre, ce que je vous dirais, puis je sais que je me répète souvent, le Québec a un rattrapage à faire. Le Québec a une richesse par habitant qui est 20 % plus basse que l'Ontario, 25 % plus basse que le reste du Canada puis 40 % plus basse que les États-Unis.

Donc, le Québec a un rattrapage économique à faire, et ça, ça prend un plan, puis je ne le vois pas du côté du gouvernement libéral. Ça prend un plan pour créer des emplois bien payés. J'étais hier à Terrebonne, où on a un immense plan de développement économique. Bien, il faut attirer plus d'emplois à 30 $ de l'heure et plus. Vous savez, on est autour de 25 $ de l'heure au Québec; en Ontario, c'est plus autour de 30 $. Donc, notre problème, ce n'est pas le nombre d'emplois, c'est la qualité des emplois. Vous voyez comment, aux États-Unis, on essaie de rapatrier les compagnies manufacturières, parce que c'est là qu'il y a des emplois payants. Évidemment, on suit les dossiers, comme à Bécancour, ce sont des emplois, là, à 40 $ de l'heure là-bas, là, donc très importants pour l'économie du Centre-du-Québec.

Moi, je souhaiterais que Philippe Couillard s'implique un peu dans ce conflit important, mais l'économie, là, c'est du cas par cas, mais je ne suis pas inquiet de la situation économique aux États-Unis.

M. Croteau (Martin) : Mais je vais vous poser ma question autrement. Est-ce que vous regrettez que l'économie ne soit pas davantage au coeur du débat public en cette année électorale? Parce que là on parle de santé, de qualité de vie, on parle de toutes sortes de choses, puis vous, l'économie, c'est pourtant votre cheval de bataille.

M. Legault : Oui. Bien, je pense que ça va l'être. Moi, je pense qu'une des raisons pourquoi les gens me font confiance, c'est parce que je suis un homme d'affaires. Je pense que j'entends régulièrement, sur le terrain, dire : C'est le temps d'avoir un premier ministre économique, pas un docteur. Donc, je pense que ça a déjà un impact. Puis les gens le voient bien, là, il y a une différence entre un emploi à 15 $ de l'heure puis un emploi à 30 $ de l'heure. Les Québécois le voient, ils n'ont pas beaucoup d'argent dans leurs poches à la fn du mois. Donc, l'économie, je pense que ça va jouer.

La Modératrice : Merci beaucoup. Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : M. Legault, je sais que M. Charette en a déjà parlé en 2016 et en 2017, je me demandais : Est-ce que la CAQ a toujours l'intention de changer le mode de scrutin si elle prend le pouvoir, puis est-ce que ça se ferait dans le premier mandat?

M. Legault : Oui.

M. Lecavalier (Charles) : O.K. Vous n'allez pas faire...

M. Legault : ...engagement qu'on a pris, là, d'avoir un mode mixte dès le premier mandat.

M. Lecavalier (Charles) : Et vous n'allez pas faire comme Justin Trudeau?

M. Legault : Non.

M. Lecavalier (Charles) : Parce que ça pourrait être tentant, pour un gouvernement qui obtient une majorité avec le mode actuel, de renier sa promesse et...

M. Legault : Non, pas du tout. On va respecter toutes nos promesses.

M. Lecavalier (Charles) : Sur l'environnement, je me demandais, le Québec a des cibles de réduction de GES assez ambitieuses. Bon, pour l'instant, ce n'est pas certain qu'on va y arriver.

Est-ce que, pour la CAQ, ces cibles-là, il faut absolument les atteindre, coûte que coûte, ou vous pourriez revenir sur ces cibles-là pour éviter de nuire à l'économie?

M. Legault : Bien, ce qu'on voit, là, encore avec les sorties de ce matin, c'est que le plan du gouvernement ne semble pas efficace. L'utilisation du Fonds vert ne semble pas efficace. Donc, il faut s'assurer que les montants qui sont investis par le gouvernement pour réduire les GES soient investis dans les actions qui vont nous amener le plus de résultats par dollar investi. Et ça, là, ça ne semble pas bien géré, d'une façon efficace.

Bon, est-ce que c'est possible d'atteindre nos cibles, là? C'est difficile pour nous, dans l'opposition, de répondre à cette question-là, mais il y a une chose qui est claire, c'est qu'on pourrait agir d'une façon plus efficace avec l'argent qui est investi actuellement par le gouvernement.

M. Lecavalier (Charles) : ...quand même d'atteindre ces cibles-là.

M. Legault : Bien, c'est une cible qu'on s'est donnée comme société, puis je pense qu'on doit tout faire pour l'atteindre.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning.

M. Legault : Good morning.

Mme Fletcher (Raquel) : How are you?

M. Legault : Very good. Yourself?

Mme Fletcher (Raquel) : Good. Welcome back everyone. You had a lot of criticism towards Dr. Barrette earlier in French. I'm wondering if you could maybe summarize a bit your concerns in English but I'd also like to know, if you were the Health Minister in this situation, what would you do.

M. Legault : OK. First, I didn't like the reaction of Gaétan Barrette with the crisis that we had in last week with the nurses. I think he told them that they were causing damage to the recruitment of future nurses. It's unacceptable.

And I think that regarding the way to solve these problems, first, we need to have more patience going in the first line with clinics. Right now, we have about 30% of the people going to urgency that must go a clinic, CLSC or a private clinic. We have to change our deal with the general practionners, the family doctors.

And second, I think that, for example, on the Anglophone hospitals, they work in a different way with their scheduling of nurses. They share the bad schedule of weekends or at night. I think that we have to look if we can do that also in some hospitals because right now the situation is very different from one hospital to the other. If you look at the performance indicators everyday, you see that's it's always same hospitals having problems.

So I think Mr. Barrette has to make sure that… I'm happy to see that he will meet with unions this afternoon and try together to find a better way for scheduling nurses. But also I think that this Barrette's arrogant behaviour is not good and I don't understand why Dr. Couillard is not acting as a boss of Barrette. I think it's like we have a Barrette-Couillard government right now. We don't know who's the Premier really. So he's got to make sure that Mr. Barrette stops this arrogant behavior.

Mme Fletcher (Raquel) : It was not too long ago, there was a poll that showed that Dr. Barrette was the least liked minister in Québec among voters. Is it part of your political strategy to really hammer on Barrette this session in order to kind of exploit that maybe weakness in the Couillard Government?

M. Legault : Our strategy is pretty clear, I want to explain more and more, and repeat our proposals, so our proposals for a new deal with GP, new proposals for schools starting at four years old, an additional hour a day in high schools, having the same rate for school taxes in all regions. I want repeat our proposals instead of only criticizing.

Mme Fletcher (Raquel) : Merci.

La Modératrice : Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good morning.

M. Legault : You weren't there Saturday night.

Mme Johnson (Maya) : I know. I'm glad you were though.

M. Legault : Yes. She was in nomination.

Mme Johnson (Maya) : I was last year. Couldn't make it this time, but I'm glad that you were there. It was a great event.

This poll today is good news for you. On the first day of the session, you tweeted the results and you said : We're not taking anything for granted and let us continue to prepare for change.

So, clearly you are positioning yourself as the government in waiting. What could we expect to see from the CAQ over the coming months in question period and just generally speaking to show Quebeckers that the CAQ is ready to take power?

M. Legault : First, the message I try to repeat to our people is that we don't have to take anything for granted. We have to continue working hard. So I said yes, polls are good, but we have to keep on working hard.

Second, I think we need to continue explaining our proposals. I think that that's the best strategy and, yes, to show that we are a government in waiting, that, yes, we're ready for October 2nd. So, of course, I will continue presenting candidates in the next months making sure that Quebeckers understand that we have a competent team to manage Québec starting October 2nd. So this is the only strategy we have.

Mme Johnson (Maya) : Do you think there is something about the message that's not getting through?

M. Legault : No, I don't think so. I think right now, of course, not all people know about all our proposals, so we have to continue explaining our proposals. But the more people know about the CAQ, the better results we have.

Mme Johnson (Maya) : The reason I ask that question is because I've heard you say again and again : The CAQ wants a strong Québec and our project is within Canada. You've said that so many times, and I wonder if the reason you are saying it is because what you've realized out on the field is that people don't quite believe that.

M. Legault : Yes, but the problem is that I'm not alone on the ice, and I know that Mr. Couillard is trying to do like he always did, trying to use fear and tell Quebeckers that it's not true that our proposal is within Canada. So, of course, I have to repeat that because Mr. Couillard is trying to say the opposite, which is untrue. Thank you. Merci.

La Modératrice : Merci.

(Fin à 11 h 49)