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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Thursday, November 18, 2010, 11 h 53

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-trois minutes)

 

M. Khadir: Alors, quel est le nom du député...

Une voix: Je pense que c'est Drolet.

M. Khadir: André Drolet, oui, il est député de Jean-Lesage. Alors, bonjour. M. André Drolet, le député de Jean-Lesage, en Chambre, il y a environ une heure, dans un contexte, disons, qui touchait à une motion demandant la suspension de M. Jacques Duchesneau, a tenu des propos qui constituaient, à mon avis, une menace à mon égard et donc étaient une atteinte à mes privilèges de député à l'Assemblée nationale.
Alors, je viens de signaler à la présidente de la Chambre mon intention de déposer une motion, dès que l'opportunité va se présenter, la semaine prochaine. M. Drolet, sans se lever mais devant témoins, c'est-à-dire plusieurs députés de l'ADQ qui sont entre lui et moi, a dit, en substance ou presque, en fait, intégralement ceci: Attends un peu, Amir, on va fouiller ton passé; on t'aura bien à un moment donné. Évidemment, moi, je l'invite, soit dit en passant, je l'invite ardemment à fouiller mon passé, à regarder ce que j'ai fait, tout ce que j'ai... toutes les organisations militantes dans lesquels j'ai oeuvré depuis des années pour la défense de la démocratie, pour la défense des droits sociaux, pour la défense des droits étudiants, pour le développement international dans mes missions humanitaires. Je l'invite à le faire. Plus il va le faire, plus il va prendre la peine d'en parler sur la place publique, je pense, plus les gens vont comprendre que Québec solidaire est formé de gens intègres qui sont prêts à prendre des risques pour défendre l'intérêt de la population.
Ceci étant dit, si l'intention de faire ça est de m'intimider parce qu'au cours des dernières semaines, particulièrement hier, j'ai mis le doigt sur la personne de Marc Bibeau, principal collecteur de fonds du Parti libéral, si l'intention, c'est qu'on... c'est d'intimider Québec solidaire pour qu'on ne pose pas des questions sur le rôle que joue éventuellement Marc Bibeau pour bloquer une enquête publique - parce que tout le monde, tout observateur indépendant se demande pour quelle raison, alors qu'il est évident que le Parti libéral du Québec est un de ceux qui souffrent actuellement de cette obstination de M. Charest, pourquoi il n'y a pas d'enquête publique - alors on est en droit de se poser des questions puisque l'enquête publique va d'abord et avant tout s'attaquer au problème lié à la construction et au financement du Parti libéral. Et Marc Bibeau est central dans la construction au Québec et, en plus, est le principal collecteur de fonds du Parti libéral. Est-ce qu'il peut y avoir une relation? C'est une question qu'il est légitime de poser.
Pour m'empêcher de la poser, le gouvernement pourrait simplement déclencher une élection. Ce serait beaucoup plus... Je dis une élection; une commission d'enquête. Ou peut-être une élection? Ce serait le moyen le plus efficace. Je promets solennellement que le jour où une commission d'enquête sera déclenchée pour faire la lumière sur la corruption dans l'industrie de la construction et le financement du Parti libéral, moi, je vais arrêter de poser des questions sur M. Marc Bibeau.

M. Boivin (Mathieu): Qu'est-ce que ça dénote, monsieur, que les propos de M. Drolet qui dit: On va fouiller dans ton passé, on va trouver quelque chose, Amir? Qu'est-ce que ça dénote exactement, comme état d'esprit?

M. Khadir: Ça dénote, je crois, une situation de panique chez les libéraux, une situation de désarroi, où on a recours à des tactiques d'intimidation maintenant pour essayer de faire taire les gens.

M. Journet (Paul): Ce à quoi je pense qu'on référait, c'est au fait que vous étiez... que vous avez apporté votre soutien à l'organisation des moudjahidines du peuple iranien et qu'apparemment vous étiez surveillé par les services de sécurité. Je pense que c'est à ça qu'on faisait allusion, entre autres. Pouvez-vous dire si c'est vrai et si c'est quelque chose qui est défendable?

M. Khadir: J'ai été sympathisant des moudjahidines du peuple entre 1980 et 1983. Cette organisation luttait en Iran contre la dictature des religieux au pouvoir, la dictature des ayatollahs, ceux qui, aujourd'hui, briment et répriment encore, 30 ans plus tard, le peuple iranien. C'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai approché pour la première fois des députés du Parti québécois. Et, en fait, le premier député dans ma vie que j'ai rencontré, c'était justement pour faire signer une pétition pour sauver des moudjahidines du peuple condamnés à mort. Et c'est, devinez qui, qui m'a reçu? Gérald Godin, député de Mercier. Et je suis particulièrement honoré, 30 ans plus tard, de pouvoir dire que, oui, à cette époque, il y a des députés du PQ qui ont appuyé la lutte légitime des moudjahidines du peuple à l'époque contre la dictature religieuse.

M. Chouinard (Tommy): ...c'est une organisation qui a été classée terroriste.

M. Khadir: C'est une organisation qui a été classée terroriste pour différentes raisons parce que - ensuite, moi, j'avais quitté l'organisation depuis 1983 - ... surtout parce que, dans le jeu politique, la géopolitique de la région, c'est très courant, suivant les alliances multiples et différentes, quand l'organisation devient adverse, là on la classe terroriste, tantôt on l'enlève de la liste terroriste. Par exemple, ça s'est passé en Europe, tantôt classé terroriste, quelques années plus tard, on l'enlève de la classification terroriste. Je vous rappelle que l'organisation des moudjahidines, son leader est sorti avec le président de la République iranienne en juillet 1981, reçu comme héros par le président français François Mitterrand. On parle de 1981. Le leader des moudjahidines, accompagné du président légitimement élu en Iran, Bani Sadr, le premier de la République, qui avait été écarté du pouvoir par un coup d'État par les mollahs, était reçu officiellement par la présidence française en juillet 1981.

M. Robitaille (Antoine): Ces sympathies-là passées ont fait dire à un chroniqueur que vous aviez, et je cite: Un agenda islamiste. Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. Khadir: Bien, c'est très drôle de leur part. On m'a... Parce qu'on disait la même chose à l'époque, on disait que... les mollahs, Khomeini et sa gang, disaient des moudjahidines qu'ils avaient un agenda marxiste. Alors là, c'est le genre de tactique habituellement qu'usent les pouvoirs de droite, ou les pouvoirs fascistes, ou les gens qui veulent faire taire d'autres. Regardez aux États-Unis, Obama a un agenda islamiste. Tantôt, c'était un marxiste, tantôt, c'était un socialiste, tantôt, c'était un musulman, même s'il a été baptisé catholique. On met même en doute qu'il puisse être américain. Alors, c'est des tentatives de salissage. Et je rappelle, je le dis ici, devant le peuple québécois: Plus on va s'enfoncer dans cette crise qu'on vit actuellement, plus on va remettre en question les privilèges de ceux qui s'accrochent au pouvoir, de ceux qui ont des millions, qui brassent des millions de manière illégale avec le gouvernement, plus vous allez voir de ce genre de tactique de salissage, de ces tentatives de faire des assassinats de personnalité pour essayer de déstabiliser ceux qui contestent, ceux qui posent des bonnes questions.
Alors, je le dis, vous allez en voir davantage. Demain, ça peut être M. Stéphane Bédard, le lendemain, ça peut être Mme Sylvie Roy. L'opposition va être attaquée par des gens comme monsieur - j'ai oublié son nom - ...

Des voix: Drolet.

M. Khadir: ...Drolet parce qu'on pose des questions. Mais je pense que le peuple a déjà... s'est fait une idée puis les gens ne sont pas dupes. Ce qu'on demande, ce n'est pas de savoir le passé d'Amir Khadir. Ce qu'on demande aujourd'hui: C'est quoi, le lien entre le maire Vaillancourt, Marc Bibeau, Jean Charest puis la corruption dans la construction?

M. Moalla (Taïeb): La motion que vous allez déposer la semaine prochaine... le plus rapidement possible, elle demande quoi au juste? Vous avez dit que vous allez peut-être déposer une motion par rapport au député M. Drolet.

M. Khadir: Oui, mais ça, ce n'est pas encore finalisé. Il faut que je consulte mon équipe pour pouvoir le faire. Écoutez...

M. Moalla (Taïeb): Est-ce que c'est pour demander des excuses, ou pour lui demander de se retirer, ou...

M. Khadir: On va voir. On va examiner ce qui est dans la... ce qu'il nous est possible de déposer comme motion. Je vous l'avoue, en toute honnêteté, là, je suis un député novice, et ce n'est surtout pas ma tasse de thé, toutes les questions de procédure. Ce que je sais, c'est qu'il n'y a personne qui a le droit, en Assemblée nationale, d'intimider un autre député pour l'empêcher de faire son travail.

M. Moalla (Taïeb): Tout à l'heure, Mme Roy a laissé entendre que tout ça, là, ce que vous avez appelé «menaces» au cours des dernières semaines, hors micro, c'est allé assez crescendo.

M. Khadir: Ça s'est amplifié, oui.

M. Moalla (Taïeb): Est-ce que vous avez cette impression-là?

M. Khadir: Oui, parce que, regardez, je vais vous le dire très franchement, jusqu'à tout dernièrement, avant mes questions sur Marc Bibeau, habituellement, là, c'était très cordial, hein? Je jouissais encore... J'étais dans une espèce de, je ne sais pas, là, lune de miel avec également les députés du Parti libéral, d'accord? La lune de miel a été assez longue, tu sais, aussi il y a un respect, puis une camaraderie, puis des sourires, puis des «comment ça va?», des tapes dans le dos, y compris de la part de ce député, dont... M. Drolet. Mais, depuis que j'ai posé cette question, il y a quelques semaines, sur Marc Bibeau, l'atmosphère a changé. Et c'est pour ça que je suis d'autant plus curieux de savoir: Mais c'est quoi, le rôle de ce monsieur-là? Pourquoi ça a un tel impact sur les libéraux et pourquoi les journaux en parlent très peu? Les journalistes même n'osent pas aller lui mettre un micro sous le nez, puisqu'on sait que c'est le principal collecteur de fonds du Parti libéral. Et de quoi on se plaint aujourd'hui au Québec? Du financement des partis politiques, puis de la collusion, puis de la corruption, puis du copinage. Alors, moi, je suis absolument fasciné de la capacité de M. Marc Bibeau de rester à l'écart de tout ça. Je suis fasciné.

M. Chouinard (Tommy): ...également dit, hier, M. Khadir, que le gouvernement est gangrené par la corruption. Ça fait dire à M. Moreau que, dans le fond, «qui sème le vent récolte la tempête», qu'à un moment donné...

M. Khadir: Il a raison.

M. Chouinard (Tommy): ...on ne peut pas tenir des propos semblables sans...

M. Khadir: Je suis d'accord, c'est pour ça que je dis: Vous allez voir de cette tempête. Si M. Ménard, il y a 17 ans, avait fait ce qu'il devait faire, il aurait eu aussi une tempête. Mais, à un moment donné, le Québec a besoin que des gens comme des gens de Québec solidaire, comme Françoise David, comme Amir Khadir, comme François Saillant, comme Bill Clennett, comme Manon Massé, se tiennent debout dans la défense de leurs intérêts, que des gens comme Sylvie Roy, comme Gérard Deltell osent dire de choses. Le Québec a besoin de ça...

M. Chouinard (Tommy): Vous ne pensez pas...

M. Khadir: ...parce que les vieilles élites politiques - hein, si on en est là, c'est parce que le PQ n'a pas fait son travail non plus quand ils étaient au gouvernement - les vieilles élites politiques ont permis... Je ne dis pas que le PQ est coupable de tout ça, là, mais je dis: Le PQ, par son inaction, dans plein de dossiers, y compris dans le financement des partis politiques, a fait en sorte qu'on en est rendus là aujourd'hui.
Donc, le peuple doit savoir qu'il ne peut compter que sur les nouveaux partis. Même si je ne suis pas d'accord avec les gens de l'ADQ sur un tas de dossiers, je dois reconnaître qu'eux aussi parlent avec liberté et agissent avec agilité politique.

M. Boivin (Mathieu): Craignez-vous éventuellement que...

Une voix: L'inaction dans Laval...

M. Boivin (Mathieu): Craignez-vous que votre sécurité physique puisse être compromise éventuellement?

M. Khadir: J'espère qu'on n'en est pas rendus là au Québec. J'espère. Je n'ai pas senti cette menace...

M. Boivin (Mathieu): Vous vous attendez à ce que ça prenne encore de l'ampleur?

M. Khadir: Oui. Mais, bon, j'espère que vous ne donnerez pas de mauvaises idées aux mauvaises personnes. J'espère que, nous, on n'en est pas rendus là. Voilà.

Journaliste: Mr. Khadir, what happened...

M. Robitaille (Antoine): Et le PQ, à Laval, victime... c'est-à-dire, ils ont fait de l'inaction? Ils n'ont justement rien fait avec le rapport de 1995?

M. Khadir: M. Robitaille, comment je peux... J'ai énormément de peine à dire ça. Comme je vous ai dit, j'avais de l'admiration, j'ai encore de l'estime pour tout ce qu'a fait M. Ménard. Mais le problème, c'est ce qu'il n'a pas fait, et ce qu'il n'a pas fait est très grave. C'est qu'il savait et il n'a pas agi.
M. Ménard ne s'est pas gêné à autoriser la Sûreté du Québec à infiltrer les groupes anarchistes au sommet de 2001. Il était ministre de la... Hein, pour réprimer quelques manifestants contre la mondialisation, là, il y avait une volonté, puis ils ne sont pas gênés pour infiltrer, même mettre en prison puis, après, relâcher puis s'excuser. Pourquoi on n'a pas... pourquoi, le ministre... à l'époque, le PQ en possession de ces informations n'a pas agi? Pourquoi il n'a pas mis la SQ sur le dos de M. Vaillancourt pour l'épingler? C'est ça, ma question.

Mme Bryan-Baines (Elysia): What happened...

M. Khadir: Yes?

Mme Bryan-Baines (Elysia): What happened this morning to make you believe that you were threatened?

M. Khadir: Well, in the House, at the end of the question period, a member of the Liberal Party, Mr. Drolet, from Jean-Lesage, whispered that: Hey! Amir, we will look into your past and, don't be worried, we will get... we'll get you. I don't know if it's the right translation of what I heard, but it's essentially that. And this is an intimidation. This is some sort of blackmailing to avoid us to talk, avoid the opposition to talk. If Mr. Drolet wants to look into my past, I encourage him to do it with the most enthusiasm possible. I invite him to do so. But if he's doing that in the hope that I will stop asking questions about Marc Bibeau, the influence of the most influential money collector for the Liberal Party, Marc Bibeau, I will not stop asking these questions. Because everybody now asks why Mr Charest is not carrying an inquiry, and the only reason could be somebody that he's trying to protect. And I'm asking you the question: What is the role of Marc Bibeau? He's at the center of the construction industry in Québec and he's also the main finance collector of Liberal Party.

Mme Bryan-Baines (Elysia): ...things. What do you make of the fact that people might say that, you know, it's just... He didn't mean it like that, he didn't think it as a threat. What do you say of that?

M. Khadir: If he didn't mean to threaten me, that's O.K. So, that's what I'm telling: if he meant only that he wants to really look into my past, I invite him to do so. But if he did that to intimidate me so that I stop asking questions about Marc Bibeau, that won't happen.

Mme Bryan-Baines (Elysia): Do you feel that your person is in danger?

M. Khadir: No. I don't. Really, frankly, I have no reason to believe so.

Mme Bryan-Baines (Elysia): So, what do you want to happen now?

M. Khadir: I want the Government to use this opportunity to recall some form of, I would say, dignity to the Members of the Liberal Party in the Parliament, and take the responsibilities, instead of blocking the inquiry, begin an inquiry about allegations of corruption in the industry of construction, of cronyism, of influence peddling linked to the financing of the Liberal Party.

M. Journet (Paul): C'est quand même assez grave, ce dont on vous accuse. Ce serait intéressant de répondre à tous les différents volets des accusations. La citation exacte, c'est un agenda islamique.

M. Khadir: Regardez...

M. Journet (Paul): Mais attendez, je veux juste poser... poser ma question. Puisqu'on vous accuse de ça, souhaitez-vous dire si vous êtes laïc ou non, quelles sont vos convictions religieuses, vos positions, rapidement? Vous avez déjà mentionné que votre femme est féministe. Souhaitez-vous répondre en quelques mots à ça?

M. Khadir: Bien, c'est parce que je passe... Regardez, c'est tellement... Bien, c'est tellement ridicule et grotesque, comme accusation. Il me semble que ça va de soi. Je suis principal porte-parole d'un parti qui est féministe. Ça fait 10 ans que je travaille étroitement avec Françoise David, qui était à la tête de la Fédération des femmes du Québec. Nous avons, dès notre assemblée de fondation, en 2006... Juste pour parler de Québec solidaire, dans notre déclaration, là, il y a plusieurs éléments, dont un des principaux est notre engagement au caractère laïc de l'État.
En plus, je viens d'un milieu de militants, où mes parents, où mes grands... pas grands-parents, mes beaux-parents, où mon épouse, où toute ma famille était engagée dans le combat politique contre le fanatisme islamique depuis au moins 30 ans. Alors, quand quelqu'un dit: Un agenda islamiste caché, c'est assez grotesque. En fait, c'est des gens qui n'ont pas fait leur travail sérieusement.
Je vais vous le dire, pourquoi: C'est un des vos journalistes, un de vos collègues qui a fait un travail un peu bâclé, en 2004 ou 2006 - je ne le nommerai pas - puis il a cherché des choses, il a trouvé sur Internet, il les a collées ensemble. Alors, s'il avait un peu fouillé puis s'il connaissait un peu la situation iranienne, il saurait que les moudjahidines sont la principale opposition à la théocratie. Maintenant, les moudjahidines ont mal viré au cours des 10, 15 dernières années parce qu'ils se sont rabattus sur des conceptions qui leur appartiennent. Mais, moi, je ne suis plus avec eux depuis 1983.

M. Journet (Paul): Je ne suis pas un spécialiste de l'Iran. Habituellement, quand on entend le mot «moudjahidine»...

M. Khadir: Moudjahidine.

M. Journet (Paul): Excusez-moi. On pense à prosélytisme.

M. Khadir: Oui. Mais c'est parce que c'est... il y en a de plus... Les moudjahidines afghans, ça, c'est le prosélytisme. Les moudjahidines... Par exemple le djihad islamique, le djihadisme, c'est du prosélytisme wahhabite, c'est les salafistes, c'est les wahhabites, c'est les branches orthodoxes ultraconservatrices fanatisées qu'on décrit comme étant donc des fondamentalistes. Mais les moudjahidines du peuple, c'est des...

Des voix: ...

M. Khadir: ...c'est des socialistes. Ça a parti en 1965. C'est des gens qui frayaient avec les mouvements de libération... C'est un peu comme la théologie de la libération. C'est l'autre bout du spectre, O.K.? Les moudjahidines sont de la gauche sociale et révolutionnaire guévariste, si vous connaissez le terme, des mouvements de guérilla urbaine qui luttaient contre les pouvoirs qui étaient des fantoches des Américains dans les années soixante. Alors, tu en avais de différentes formes partout. Par exemple, en Amérique latine, tu avais les Tupamaros, tu avais le MIR au Chili. C'est des mouvements de guérilla urbaine.
En Iran, bien, ils ont pris une appellation qui référait à leur histoire. Alors, c'est dans ce sens-là qu'ils se sont appelés moudjahidines, pour faire la connexion avec leur histoire. Mais ils n'ont rien à voir avec les moudjahidines afghans. Les moudjahidines afghans, c'est une idéologie féodale. Ils sont liés au féodalisme et aux religieux orthodoxes. Bon. D'ailleurs, c'est pour ça que, quand Khomeini est arrivé au pouvoir, quand les théocrates sont arrivés au pouvoir en Iran, les premiers qu'ils ont commencé à assassiner puis à éliminer, bien, c'est les moudjahidines du peuple. Comprenez-vous?

M. Journet (Paul): Oui, oui. Bien, je comprends fort bien.

M. Khadir: Alors, voilà. Non, non, ça, c'est pour...

M. Journet (Paul): ...mais c'était pour dire...

M. Khadir: Non, moi, je peux mettre fin... Je pense que la conférence de presse...

Journaliste: ...

M. Khadir: Pardon? Combattants.

Des voix: ...

(Fin à 12 h 12)

 

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