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Point de presse de M. Gérard Deltell, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Thursday, May 5, 2011, 14 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures dix-sept minutes)

M. Deltell: Alors, bonjour, messieurs. Merci bien d'être présents à notre point de presse. Vous avez eu des questions à poser concernant notre motion que nous avons déposée aujourd'hui, alors je vais y répondre.
Mais simplement vous mettre en contexte. Pourquoi nous avons décidé de déposer une motion concernant les événements qui sont survenus dimanche dernier? Écoutez, je suis député de Chauveau, et, dans ma circonscription, j'ai Valcartier et j'ai des milliers de soldats qui sont là et qui ont été dépêchés en Afghanistan, et c'est ça qui a été à l'origine de notre réflexion et qui amené le dépôt de la motion suivante. Il est clair que, pour nous, le 11 septembre a été... les événements du 11 septembre ont été guidés par Oussama Ben Laden. Et nous ne sommes pas les seuls à le penser; l'ONU le pense également. L'ONU, après les événements du 11 septembre, l'ONU a mandaté l'OTAN pour organiser des opérations militaires en Afghanistan. Et, à l'OTAN, notre pays, le Canada, a déployé des militaires qui ont été là-bas en Afghanistan. Et, de ces gens, il y a des gens d'ici, du Québec, des Québécois, des milliers de Québécois qui, au cours des dernières années, ont fait un sacrifice incroyable en allant en Afghanistan pour justement combattre le terrorisme, à suite de la demande de l'ONU et des événements du 11 septembre commandés par Oussama Ben Laden.
Donc, lorsqu'on a appris la mort d'Oussama Ben Laden dimanche dernier, moi, mes premières pensées sont venues pour les soldats de Valcartier, les soldats québécois qui sont là-bas et les familles de ces gens-là, et les familles des 27 Québécois qui ont payé de leur vie l'opération en Afghanistan, qui, je le rappelle, puise son origine aux événements du 11 septembre qui ont été commandés par Oussama Ben Laden. C'est donc pourquoi nous avons déposé aujourd'hui une motion qui vise justement à souligner cet événement qui est survenu dimanche dernier, tout en rappelant, dans le contexte historique et le contexte québécois, pourquoi nous avons souligné cet événement-là de dimanche dernier. C'est donc dans l'esprit, et dans la mémoire, et dans le respect des milliers de Québécois qui sont déployés en Afghanistan, et qui le sont encore, et pour les 27 victimes et leurs familles, que nous voulons déposer cette motion.

Maintenant, j'ai été attentif à vos articles. Le Parti québécois a déposé une motion, eux également. Mme Beaudoin a parlé qu'elle n'était pas à l'aise avec notre propos. J'avoue que je suis un peu surpris lorsqu'elle dit qu'elle veut proposer un texte moins guerrier, que ça fait un peu trop Rambo. Nous estimons que le texte que nous avons déposé est tout sauf ça et permet, justement, de faire la mesure entre les événements qui sont survenus et l'effort sacrifice qui a été fait par des milliers de Québécois à la suite des événements du 11 septembre.

M. Robitaille (Antoine): Mais qu'est-ce que l'Assemblée nationale a à faire dans cette histoire? Parce qu'après tout vous parlez de militaires, c'est à Ottawa que ça se décide, ces choses-là. Vous avez beau en avoir dans votre comté, mais on pourrait dire que ça n'a aucun rapport avec l'Assemblée nationale.

M. Deltell: Alors, il y a deux ans, je vous rappellerai, presque même, je crois, jour pour jour, on a adopté une motion à l'unanimité à l'Assemblée nationale, après des discussions avec tous les partis, pour justement soutenir les Québécois qui sont déployés en Afghanistan, et c'est donc dans ce même esprit que nous avons déposé cette motion-là. Parce que, oui, on soutient nos soldats, on soutient nos Québécois qui sont là-bas, on soutient les familles qui soutiennent justement les gens qui sont déployés là-bas. Eh bien, lorsqu'un événement majeur survient dans ces opérations-là, je trouvais qu'il était de notre devoir de pouvoir le signaler. Et c'est donc dans un esprit positif de soutien aux Québécois qui... depuis des années, ces milliers de Québécois sont déployés en Afghanistan, c'est ça, le point. Je veux dire, s'il n'y avait pas eu de Québécois qui avaient été déployés concernant les événements du 11 septembre, on n'en serait pas là. L'objectif de l'Assemblée nationale n'est pas, évidemment, de commenter l'actualité internationale, à moins que ça ne nous touche directement, et nous estimons que, dans ce dossier-là précis, c'est des milliers de Québécois qui sont touchés. Et je vous rappelle...

M. Robitaille (Antoine): Mais il n'y a pas de Québécois qui ont été impliqués dans le commando pour aller tuer Ben Laden.

M. Deltell: Non, sauf que la résultante, c'est quoi? C'est que celui qui a orchestré les événements du 11 septembre n'existe plus, et c'est un événement qui, évidement, touche des millions de personnes à travers le monde entier, bien entendu, mais, au premier chef, les gens qui ont été déployés en Afghanistan pour combattre le terrorisme à la demande de l'ONU. Et ces gens-là, ce sont des gens de chez nous, ce sont des Québécois, c'est des familles d'ici qui les soutiennent, et il faut les soutenir, et c'était une façon, pour nous, de leur dire: Voilà, on pense à vous.

M. Salvet (Jean-Marc): M. Deltell, dès lors que l'opposition officielle déclare que votre motion est trop guerrière, est-ce que vous seriez prêt, vous, pour qu'il y ait unanimité -parce qu'il y aura un vote mardi, veux veux pas - est-ce que vous seriez prêt à l'adoucir? Est-ce que vous êtes prêt à négocier les termes de la proposition avec les autres partis?

M. Deltell: On ne négociera pas sur la place publique, bien entendu. On va s'entendre, on va se parler, on va se jaser. On souhaite qu'on s'entende, bien entendu. Je ne peux pas présumer de rien, mais on souhaite qu'on s'entende, mais, je vous le dis sincèrement, là, je suis très surpris de voir que Mme Beaudoin emploie les mots: Ça fait un peu trop Rambo, c'est un texte moins guerrier. Honnêtement, là. Honnêtement là.

M. Salvet (Jean-Marc): Mais pour s'entendre, chacun doit faire un pas, là.

M. Deltell: Oui. D'accord. Mais, comme je vous dis, là, honnêtement, là, mon texte ici... le texte que nous avons déposé aujourd'hui, à notre point de vue, ne parle pas de guerre, des propos moins... Cherchez un texte moins guerrier. Je vous ramène au texte déposé par l'opposition officielle, qui parle d'«un commando américain au Pakistan», «le combat doit se poursuivre», «fléau du terrorisme». Ça va, là, ils expliqueront leur point, mais, je vous le dis en toute franchise, je suis très surpris de voir que le Parti québécois a cette réflexion-là: «moins guerrier». Je crois que, nous, on vise essentiellement les événements qui sont survenus le 11 septembre, c'est Ben Laden qui est responsable, c'est l'ONU qui a demandé à l'OTAN de s'organiser... de ça, et c'est des gens de chez nous qui ont été déployés.

M. Ouellet (Martin): M. Deltell, la motion proposée par Mme Beaudoin ne comporte pas de mots concernant la mission canadienne en Afghanistan. Il n'est pas question des soldats canadiens là-bas, les soldats québécois. Est-ce que vous êtes capables de vivre avec ça ou... parce que ça...

M. Deltell: Honnêtement, c'est...

M. Ouellet (Martin): ...vous semblez avoir déposé une motion un peu pour célébrer l'action militaire des Québécois en Afghanistan.

M. Deltell: Oui. Parce que c'est vraiment pour ça qu'on en parle. Alors, on va se jaser. Avec tout le respect que j'ai pour vous, vous savez que je ne parle pas... on ne va pas négocier publiquement, mais, pour nous, il nous apparaît important que le coeur de cette démonstration-là, le coeur de cette motion-là porte sur le fait qu'il y a des gens de chez nous, qu'il y a des Québécois qui ont été impliqués directement à la suite des événements du 11 septembre et des événements de dimanche.

M. Ouellet (Martin): Il n'est pas question de ça dans la motion du PQ, là.

M. Deltell: C'est pour ça que je suis un peu surpris. Cela dit, on va se jaser...

M. Ouellet (Martin): Pourquoi?

M. Deltell: Bien, je suis déçu, je veux dire, parce que, fondamentalement, pourquoi on en parle, pourquoi nous avons déposé cette motion-là, c'est à la réflexion et en hommage aux soldats québécois qui sont déployés là-bas.

M. Ouellet (Martin): Pour que vous appuyiez une motion du PQ, il faudrait qu'il y ait ajout concernant les Québécois?

M. Deltell: Bien, c'est... Et, honnêtement, je suis surpris de voir que le Parti québécois ne fasse pas mention des Québécois qui ont été impliqués dans les événements suivant le 11 septembre. Comme je vous dis, je ne peux pas négocier, mais je vous explique notre point de vue. Je ne veux pas négocier sur la place publique. Maintenant, je pense que vous êtes assez fin pour comprendre, mais il faut comprendre ça.

M. Moalla (Taïeb): M. Deltell, à part Mme Beaudoin, il y a M. Khadir qui dit que vous empruntez, en gros, le vocabulaire de George Bush dans cette motion-là. Est-ce que vous êtes...

M. Deltell: Est-ce que c'est les mots qu'il a employés précisément ou c'est l'esprit?

M. Moalla (Taïeb): Non, non, c'est...

M. Deltell: Parce que je veux être bien clair, M. Moalla, je vous sais...

M. Moalla (Taïeb): ...ce sont les mots. Je pense qu'on était au moins deux, là, ou trois, là...

M. Deltell: De George Bush?

M. Moalla (Taïeb): ...puis le terme de «George Bush» est sorti, puis que, dans cette motion, il y avait un langage de George Bush qui était utilisé.

M. Deltell: C'est un propos que je ne partage pas du tout. Le cas échéant, j'invite M. Khadir à préciser sa pensée. Mais, alors là, vraiment pas. Mais, alors là, vraiment pas.

M. Moalla (Taïeb): À s'excuser?

M. Deltell: Pardon?

M. Moalla (Taïeb): À s'excuser également?

M. Deltell: Non, non, non, pas s'excuser, non. Je ne commencerai pas...

M. Moalla (Taïeb): ...

M. Deltell: On ne commencera pas à demander des excuses, là, à tour de bras, là. Moi, ce que je peux vous dire, c'est que, là-dessus, mais alors là, pas du tout, mais alors là, pas du tout, il n'y a pas d'esprit de George W. Bush derrière ça. Au contraire, c'est l'esprit pour rendre hommage à celles et ceux qui ont fait le sacrifice ultime de leurs vies pour combattre le terrorisme, des gens de chez nous, des gens du Québec, des gens du comté de Mercier, j'en suis sûr, qui ont été là. Alors, c'est cet esprit-là qui nous anime. Maintenant, nous estimons que, dans le propos que nous avons fait ici, c'est vraiment loin du propos guerrier, au contraire.

M. Salvet (Jean-Marc): Mais est-ce que vous suggérez... Pardon. Pour bien comprendre, est-ce que vous suggérez que, finalement, c'est un faux prétexte du Parti québécois de parler d'une leçon guerrière, et ce qui agacerait le Parti québécois, selon vous, c'est la référence aux soldats, militaires canadiens ou québécois?

M. Deltell: Non, regardez, comme je vous dis, je ne commencerai pas à négocier. Je suis vraiment surpris des propos de Mme Beaudoin. Je vous le dis en toute candeur, là, je suis surpris parce que vraiment ce n'est pas du tout cet esprit-là qui nous anime. Et je vous invite au texte qu'eux ont écrit où ils parlent d'«un commando américain au Pakistan visant sa capture», «de fléau du terrorisme», «le combat doit se poursuivre». Mon Dieu! S'il y en a qui emploient des termes, je dirais, militaires ou guerriers, ce n'est pas nous autres.

M. Ouellet (Martin): Votre intérêt là-dedans...

M. Deltell: Oui?

M. Ouellet (Martin): ...c'étaient les soldats de Valcartier qui sont là-bas, là. Ça, c'est votre intérêt politique.

M. Deltell: C'est ce qui nous a amenés...

M. Ouellet (Martin): Il ne l'a pas, ça, dans la motion du PQ. Pourquoi qu'il n'y a pas ça dans la motion du PQ?

M. Deltell: Mais vous leur demanderez, là.

M. Ouellet (Martin): Vous pensez.... Non, mais est-ce que ça vous choque? Parce que, sinon, vous n'auriez pas déposé une motion si vous ne nous aviez pas parlé des militaires de Valcartier.

M. Deltell: C'est que... Mais, merci, M. Ouellet, parce que vous avez très bien compris. Ce qui nous a amenés à ça... Je ne suis pas très subtil, je le reconnais, désolé, là, Mais, en même temps, M. Ouellet, sans vouloir faire de la personnalité, vous savez de quoi je parle parce que, vous, vous êtes allé sur place puis, vous, vous avez vu les Québécois. Vous, vous avez vu ce que les gens vivent sur place, donc vous êtes peut-être fort probablement le mieux placé ici, moi inclus, pour en parler, mais je vais vous laisser là-dessus. Mais, ce que je veux vous dire, c'est que...

Une voix: Ça ne marche pas.

M. Deltell: ...fondamentalement, fondamentalement, ce qui se passe...

M. Robitaille (Antoine): ...

M. Deltell: Non, non, mais c'est vrai, c'est la réalité pareil, M. Robitaille. Fondamentalement, ce qui se passe, c'est que ce qui nous a animés, nous, là-dedans, c'était de rendre hommage aux milliers de Québécois qui ont été déployés en Afghanistan.

M. Robitaille (Antoine): Sur le fond...

M. Deltell: C'est le coeur, c'est le coeur de l'action de notre motion, et c'est ça qui nous a amenés à parler.

M. Robitaille (Antoine): Sur le fond de l'affaire, M. Deltell, certains disent que c'est un assassinat extrajudiciaire illégal, donc troublant, et que même les Nazis ont eu droit à être capturés puis ont eu droit à un procès à Nuremberg. N'êtes-vous pas mal à l'aise face à cet assassinat à l'étranger hors du sol des États-Unis?

M. Deltell: Je ne commenterai pas ces débats-là parce que, pour moi, là, c'est vous-même qui le disiez tout à l'heure, est-ce qu'il y a eu une implication des Québécois dans l'opération? Il n'y en a pas. Bon. Mais le fait est qu'Oussama Ben Laden est décédé, ça a été souligné partout à travers le monde, et c'est nos gens... Maintenant, quant aux événements qui sont survenus quant à l'opération qui a eu cours, n'étant pas directement lié, je ne vois pas pourquoi, moi, je commencerais à commenter ça.

M. Moalla (Taïeb): À part le PQ puis Québec solidaire, il y a eu... le premier qui s'est levé, c'est le gouvernement pour dire que, selon les termes qu'il y avait dans la motion, il voulait plus approfondir puis il ne voulait pas en discuter tout de suite.

M. Deltell: Oui, c'est le...

M. Moalla (Taïeb): Est-ce que, ça aussi, vous avez trouvé ça bizarre ou ça ne vous a pas déçu, ça?

M. Deltell: Non. Non, ça fait partie des choses normales, là, sans rentrer dans les détails, là, de la... Mais ça fait partie des choses normales que justement, quand on dépose une motion, on regarde le texte, on s'entend, peut-être pour changer tel mot, tout ça. Ça, ça fait partie du débat général, du débat tout à fait normal. Moi, Mme Gagnon-Tremblay m'en a parlé, elle m'a glissé certains mots là-dessus, on a discuté puis on va se reparler. Ça, c'est tout à fait légitime. Et puis, bon, le Parti québécois a décidé de déposer une motion. Parfait! On regarde ça. Bon, je vous rappelle que, pour nous, c'est important de mettre en lumière l'implication des Québécois là-dedans.

M. Moalla (Taïeb): Il n'y avait pas moyen de la négocier, avant de sortir comme ça, si on veut arriver à quelque chose d'assez unanime et consensuel pour dire la même chose?

M. Deltell: Bon, le Parti québécois, pendant la... Vous savez comment ça fonctionne, on s'échange des courriels, on s'échange des textes. Pendant la période de questions, on apprend que le Parti québécois veut déposer sa motion. Je le fais confirmer avec une petite lettre à M. Bédard: Est-ce que vous voulez vraiment déposer aujourd'hui? Il me fait signe que oui. D'accord, c'est beau. Parfait! Alors, on va déposer la nôtre et on va en parler, mais c'est tout.
Moi, je pense qu'on va être capables... J'ai bon espoir qu'on va être capables de trouver un terrain d'entente là-dessus, et on va se jaser, puis ça va être constructif pour tout le monde.

M. Ouellet (Martin): Le fait qu'il y a quand même eu refus ce matin de débattre, là, de la motion, est-ce que ça envoie un mauvais message, vous pensez? Est-ce que l'Assemblée nationale n'affiche pas un certain regard ambivalent là-dedans, c'est-à-dire: On ne veut pas trop parler de ça, ou, enfin, on ne veut pas avoir l'air trop militariste, ou...

M. Deltell: Non, je ne crois pas, surtout sous l'angle que, nous, on l'amène, sous l'angle des familles puis l'angle des gens, des Québécois qui ont été impliqués dans tout ça. Je ne crois pas, donc, que ce soit parce qu'on ne veut pas en parler, c'est juste qu'il faut s'entendre sur les mots, s'entendre sur les thèmes, et on va s'entendre, je suis persuadé. Moi, honnêtement, je vous le dis, là, j'ai bon espoir.

Une voix: Merci.

(Fin à 14 h 29)

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