To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Friday, June 10, 2011, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trois minutes)

M. Khadir: Bonjour, tout le monde. Merci d'être présents avec nous. Donc, Amir Khadir, porte-parole et député de Québec solidaire et Émilie Guimond-Bélanger, qui est porte-parole également de Québec solidaire.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Bonjour. Alors, en fait, donc, dans ce bilan qu'on fait aujourd'hui de l'hiver, il est important de noter, en fait, l'effervescence de plusieurs mouvements sociaux qui se sont mobilisés pendant cet hiver. À Québec solidaire, comme on se définit comme un parti des urnes et de la rue, on a donc participé à de nombreuses mobilisations populaires: on peut penser à la question des gaz de schiste, le mouvement étudiant qui s'est énormément mobilisé, aussi le mouvement des femmes qui se sont opposées à la tarification, en fait la taxe santé, et tout ce qui a naturellement entouré le budget Bachand auxquelles on a participé dans ces luttes-là.
Aussi, on a eu un congrès en mars qui a traité des questions d'économie, de travail, d'écologie et qui a rassemblé des propositions qui sont très enthousiasmantes pour nos membres et qu'on est fiers de proposer à la population québécoise. On a aussi lancé une campagne politique sur la question de l'indépendance; c'est une campagne qui va se poursuivre pendant toute l'année et qui, en fait, vous propose, à la population, nos suggestions pour l'accession à l'indépendance de façon démocratique mais qui traite aussi de notre souveraineté face au Canada mais aussi tout ce qui entoure la souveraineté économique du Québec.

M. Khadir: Merci. Alors, on va vous distribuer tout à l'heure une compilation, en fait, de nos différentes interventions, questions ou motions qui ont été présentées au cours de l'année. Pas la peine de passer, bien sûr, à travers même les grands thèmes de tout ça. Cependant, je pense qu'il est important de retenir que, comme le gouvernement a axé depuis janvier toute son action, je dirais, politique et ses interventions sur sa vision d'une certaine économie axée alentour du Plan Nord, du développement intensif de l'exploitation de nos richesses naturelles, c'est sûr que, pour nous, ça a été aussi très nécessaire à plusieurs reprises de lui rappeler qu'il ne sert à rien de saccager nos territoires, de multiplier les projets d'exploitation de richesses naturelles s'il n'y a pas de retombée sur les populations, les communautés. On voit comment la tentation du gouvernement d'accélérer les choses sans tenir compte des réalités terrain mène maintenant à la situation avec les Cris sur la Côte-Nord.
Mais, en fait, tous les citoyens se sentent un peu dépossédés aujourd'hui voyant que leurs richesses sont bradées, alors qu'on a d'autres urgences, alors que, déjà il y a 15 ans, le gouvernement du Québec, consultant sa population, consultant ses partenaires scientifiques, ses partenaires environnementaux est venu avec un plan pour l'avenir énergétique du Québec qui voulait un Québec plus efficace. Alors, c'est sûr qu'on a questionné, nous, durant la session, le projet de La Romaine, on a questionné son plan de développement des gaz de schiste et surtout son Plan Nord qui, à notre avis, n'est pas un plan économique souhaitable pour le Québec. On doit développer nos richesses de manière plus durable.
La question de l'amphithéâtre, comme vous l'avez vu au cours des dernières semaines, a, bien sûr, occupé beaucoup l'attention de tous les parlementaires. C'est sûr qu'on peut regretter qu'on ait porté autant d'attention à un phénomène qui, bon, somme toute, relève d'un autre ordre de gouvernement, celui de la ville de Québec, mais en même temps ça a permis de mettre en relief, je dirais, des éléments qui vont à l'exercice du droit des parlementaires, à la règle de droit qui doit s'appliquer à tout le monde, à tous les maires, y compris le maire de Québec, et qui rejoint, en fait, toute la campagne qu'on a menée depuis deux ans et ce qui s'est trouvé accentué l'automne dernier avec la signature de la pétition des 250 000 personnes, que, s'il y a une question que tout le monde se pose, c'est: Pourquoi, dans la gestion des fonds publics, il y a autant de laxisme puis autant de... en tout cas, apparence de conflit d'intérêts, apparence de collusion, apparence de favoritisme? Donc, à l'entour de la question de l'amphithéâtre, on est revenus sur cette notion que, si on s'est donné des règles, pour que ça vaille... pour que ça fonctionne, il faut que tout le monde obéisse aux mêmes règles. Merci beaucoup de votre attention.

M. Laforest (Alain): M. Khadir, vous portez l'odieux d'avoir fait... je n'emploierais pas ce terme-là, mais il ne m'en vient pas d'autre, capoter le projet de l'amphithéâtre.

M. Khadir: Bien, il y a deux...

M. Laforest (Alain): C'est vous qui portez l'odieux. Alors...

M. Khadir: Odieux? Odieux de quoi? Est-ce que ça a capoté, d'abord?

M. Laforest (Alain): Bien, c'est-à-dire que, sur plusieurs personnes, on vous tient responsable comme étant celui qui a fait avorter...

M. Khadir: Oui, c'est...

M. Laforest (Alain): ...laissez-moi terminer ma question, qui a fait avorter le projet de loi et on a l'impression aussi que peut-être Jean Charest, qui est un gouvernement au pouvoir, a profité de la situation parce qu'il s'est aperçu qu'au Parti québécois ça allait très mal et que, politiquement, ça lui servait. Vous en pensez quoi, vous?

M. Khadir: Bien, d'abord, je ne partage pas les prémisses. Non seulement l'amphithéâtre n'a pas capoté, l'amphithéâtre est maintenant financé...

M. Laforest (Alain): Le projet d'entente, le projet d'entente entre Quebecor et...

M. Khadir: Ah! D'accord. Oui. Ça, je suis honoré que des gens pensent que j'ai fait ça à moi tout seul. Je ne pense pas. Je pense qu'il y a là-dedans un concours de circonstances, il y a l'intervention du public, il y a M. de Belleval, il y a l'opposition au sein du PQ, l'opposition au sein du gouvernement. Il y a beaucoup d'éléments qui ont contribué à montrer que ce n'est pas nécessaire, que c'est un projet qui ne tient pas la route.
Maintenant, l'amphithéâtre, j'aimerais que tous les citoyens qui nous écoutent prennent le téléphone, leurs e-mails, au lieu de nous appeler nous, là, envoient le «je le veux!» à M. Labeaume pour dire: M. Labeaume, vous avez le financement, qu'est-ce que vous attendez pour construire l'amphithéâtre? Le ministre Lessard lui rappelait... ses députés du Parti libéral lui ont rappelé, M. Éric Caire, beaucoup plus adroitement que moi, a questionné M. Labeaume en disant: Qu'est-ce que vous attendez? Vous avez le financement. Il y a quoi qui vous empêche de construire? Est-ce qu'il y a une loi? Est-ce qu'il y a des problèmes particuliers? Et M. Labeaume n'a pas répondu. Donc, appelons-le, soutenons-le, on vous soutient, M. Labeaume. Commencez à construire l'amphithéâtre puis on verra en temps utile pour tout le reste. Alors, ceci étant dit...

M. Laforest (Alain): Sur la deuxième partie de la question...

M. Khadir: ...maintenant, M. Charest, il y a quelques-uns de vos collègues qui l'ont traité de bête politique, dans le sens d'une bête féroce qui est très capable. Je crois qu'il a beaucoup de dons politiques, effectivement, mais je pense que la population comprend très bien le jeu des libéraux. La population reconnaît la lâcheté habituelle. La lâcheté, je parle. Parce que, si le gouvernement avait un minimum de sens de l'État, le premier ministre Charest, d'abord, il répondrait à la première attente de tous. On n'en serait pas là aujourd'hui si on avait une enquête publique sur la construction, les allégations de corruption.
Ensuite, le gouvernement n'est même pas foutu - je m'excuse, là - d'aller sur la place publique dire: Écoutez, ça nous divise, il y a des gens qui ne sont pas d'accord, je suis capable de le reconnaître parce que ce projet-là n'est pas unanime. Il n'a pas le courage de dire ça.
Moi, là, je représente un petit parti qui est accusé par tous les mots, y compris par les termes d'«odieux», «faire capoter», puis tout ça, mais on assume. On dit: S'il y a des choses de principe, il faut être capables de temps en temps de l'assumer Avec le temps, on espère que les gens vont avoir un jugement plus équilibré. J'espère que le gouvernement Charest va... c'est-à-dire, à l'intérieur du rang du parti des libéraux, il va se trouver quelques personnes avec la même culture politique de liberté et de démocratie comme le Parti québécois pour oser lever la voix puis cesser cette unanimité.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): J'ajouterais...

Des voix: ...

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Excusez-moi. Maintenant, j'ajouterais aussi que, pour répondre à la question de façon encore plus spécifique, là, M. Khadir est le seul élu de Québec solidaire, mais il faut se rappeler qu'il a l'entière... tout le support, en fait, du parti et des membres de la coordination nationale. Vraiment, l'ensemble du parti est derrière M. Khadir en ce moment, là.

M. Khadir: C'est un appui substantiel, à mon avis.

M. Chouinard (Tommy): Mais je ne comprends pas que, sur le dossier de l'amphithéâtre, vous soyez en train de crier victoire parce que vous n'avez fait, dans le fond... En fait, je vais me répéter, là, mais vous n'avez fait aucun gain sur le fond. Le projet de loi n° 204...

M. Khadir: Est-ce que j'ai crié victoire?

M. Chouinard (Tommy): Bien, en fait, après, à l'annonce du... à la suite de l'annonce du report, c'était pas mal dans ce sens-là que vous avez fait une sortie.

M. Khadir: Je ne pense pas.

M. Chouinard (Tommy): Non? O.K.

M. Khadir: Je voulais...

M. Chouinard (Tommy): ...

M. Khadir: Mais, si je l'ai fait, c'est une grave erreur. Je ne pense pas l'avoir fait. Je ne pense pas que c'est une victoire. La victoire, on va l'avoir, vous savez quand? Quand l'amphithéâtre sera construit, puis quand les citoyens de Québec, s'ils le veulent, auront une équipe de la Ligue nationale.

M. Chouinard (Tommy): Justement, c'est qu'à l'automne, à la première occasion, le projet de loi n° 204 sera adopté tel quel. Conséquence: l'entente entre MM. Labeaume et Péladeau sera blindée ainsi que tous les contrats en découlant.

M. Khadir: Vous supposez ceci.

M. Chouinard (Tommy): Ah bon!

M. Khadir: C'est une supposition, oui, parce qu'il n'y a pas que le...

M. Chouinard (Tommy): Oui, parce que M. Charest l'a confirmé il y a quelques minutes.

M. Khadir: Non, non, regardez, si on devait parler...

M. Chouinard (Tommy): M. Lessard l'a fait plus tôt cette semaine.

M. Khadir: Oui. Si on devait se fier à tout ce qui est annoncé par ceux qui détiennent le pouvoir, l'entente serait déjà scellée par le projet de loi n° 204. Mais ce n'est pas comme ça que ça s'est passé parce qu'il y a une réalité qui rattrape parfois les hommes de pouvoir qui négligent l'opinion et la raison: c'est qu'il y a des gens qui se battent...

M. Chouinard (Tommy): ...

M. Khadir: Bien non. Mais il y a des gens qui se battent, il y a des gens qui font des démarches, il y a des gens qui vont aller voir les libéraux, il y a des gens qui vont aller voir les péquistes, il y a des gens qui vont aller voir peut-être le maire Labeaume. Alors, on appelle les citoyens à se mobiliser parce que ce qui est en jeu, ce n'est pas juste l'amphithéâtre de Québec, c'est la bonne gestion des fonds publics. Parce que ce n'est pas de l'amphithéâtre de Québec qu'on a discuté, il faut le rappeler, on a discuté d'une entente qui était illégale, une entente qui était déséquilibrée en faveur d'un partenaire privé, c'était une entente pour assister socialement une corporation milliardaire qui n'en a pas besoin, ce que les Américains appellent le «corporate bums of the social assistance». Donc, les... Et ça, on n'a pas besoin d'être... Je comprends que, malheureusement, il y a une culture qui a été là si longtemps que M. Labeaume pense que c'est normal. Non, ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal de donner tous les avantages à Quebecor Média.

M. Chouinard (Tommy): ...M. de Belleval qui a utilisé la même expression hier.

M. Khadir: Bien oui, parce que je l'ai lu, là, puis c'est vrai... Bien oui, bien sûr, M. de Belleval a raison sur énormément de choses. Pourquoi on ne le reconnaîtrait pas?

M. Moalla (Taïeb): M. Khadir, au cours de cette session qui se termine aujourd'hui, il est difficile de trouver une semaine où vous n'avez pas été impliqué dans une polémique quelconque sur un sujet donné. Sans vouloir vous manquer de respect, est-ce que vous ne trouvez pas que, des fois, vous en faites un peu beaucoup?

M. Khadir: Malheureusement, c'est ce que me reproche ma mère aussi depuis toujours, ce qui fait que j'ai fait de la politique, de la médecine, de la physique, bien des choses. Mais, écoutez, je ne changerai pas à 50 ans. J'ai envie, pour Québec solidaire, de prendre le plus de place possible. Qu'il n'y ait pas de... Il n'y a pas une seconde, je dirais, de doute là-dessus de la part de mes collègues des autres partis, de la part des journalistes. On m'a envoyé ici. Pour que ça vaille la peine que je quitte mon métier de médecin que j'adore, puis toutes les libertés, et les jouissances, et les privilèges qui viennent avec... Il faut que ça vaille la peine. Si ça vaut la peine, c'est parce que c'est... Ça va valoir la peine quand un député comme moi exercera sa totale liberté.
Alors, je ne me gênerai pas, même si, des fois, je me fais piéger. Moi, je ne m'imaginais pas qu'en commentant - puisque c'est vous qui avez posé la question - la visite du couple princier ça ferait la une de votre journal à Québec. Je me demande d'abord pourquoi, hein? Maintenant, ce n'est pas moi qui décide ça. Donc, ne venez pas me dire que, moi, j'essaie de prendre toute la place. Je l'essaie bien, mais ce n'est pas moi qui réussis à la faire, c'est vous qui réussissez à me donner cette place.

M. Moalla (Taïeb): Mais justement sur cette même... Mais, en vous éparpillant un peu, est-ce que, des fois, vous ne nuisez pas à votre propre cause et à vos propres convictions?

M. Khadir: Je ne sais pas, là, mais, écoutez, c'est l'avenir qui va nous le dire, si je m'éparpille ou pas. C'est le peuple qui va décider si ce que vous appelez «éparpillement» est utile finalement pour Québec solidaire ou ça ne l'est pas. Mais je vous rappelle que j'ai toujours agi, comme ce que certains de mes amis appellent, dans une certaine forme d'épilepsie sociale. J'agis et je fais flèche de tout bois parce qu'il y a tellement de choses à faire, puis je suis seul, d'accord? Quand on sera 10, j'en ferai moins.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): C'est que, dans les autres partis politiques, il y a toujours des gens qui sont là pour gérer certains dossiers spécifiques, alors qu'Amir finalement doit tous les gérer à un seul. Donc, nécessairement, ça fait en sorte qu'il doit traiter différents enjeux.

M. Khadir: Bien, vous voyez, ça s'en vient, d'ailleurs.

Journaliste: ...

M. Khadir: ...

M. Chouinard (Tommy): M. Khadir, dites-moi, est-ce qu'à la suite de la démission des quatre députés du Parti québécois le téléphone s'est mis à sonner un peu plus chez vous, à savoir: Est-ce qu'il y a des militants péquistes qui se tournent vers Québec solidaire?

M. Khadir: Oui. Oui. Oui, il y a ça, on le sent. Je veux dire, il faut quand même être modestes, il y en a eu. Il y en a eu plusieurs. Mais là je ne peux pas vous donner des chiffres. Je sais les chiffres, par exemple, de nos adhésions ont augmenté. Il y a beaucoup de personnes qui étaient d'anciens péquistes, qui nous le disent d'ailleurs sur la rue. On était allés souper hier soir avec mon équipe, la même chose s'est passée. On était dans Limoilou. Maintenant, pour les chiffrer, je ne pourrais pas vous dire.
Moi, ce que j'ai fait, pour ma part, avant d'intervenir sur les quatre démissionnaires, j'ai essayé de les... sur les trois démissionnaires, en fait, les premiers, parce que je... avant de savoir que M. Aussant... Bon, je devais réagir aux trois démissionnaires. J'ai pris le téléphone, je les ai contactés pour voir qu'est-ce que je devais prendre comme précautions pour ne pas leur nuire, pour ne pas discréditer leur geste, qui était tout à fait indépendant, qu'est-ce qu'ils voulaient m'entendre dire et qu'est-ce qu'ils ne voulaient pas m'entendre dire pour ne pas compromettre le sens réel de leur action. Donc, il y a eu un contact entre nous, mais c'est tout.

M. Dutrisac (Robert): Et qu'est-ce qu'ils vous ont dit? Qu'est-ce que vous ne deviez pas dire?

M. Khadir: Non. D'ailleurs, j'ai été surpris par le fait qu'ils disent: Non, non, tu n'as pas à te gêner, dis ce que tu as envie de dire. C'est sûr que, nous, notre geste, c'est un geste à l'interne, qu'on assume pleinement.

Mme Thibeault (Josée): Si vous aviez à qualifier la session plus généralement, M. Khadir, vous diriez quoi du travail qu'a fait le gouvernement Charest et de l'opposition officielle cette session-ci?

M. Khadir: Bien, le gouvernement Charest, je pense, il faut le reconnaître, a été habile à détourner l'attention sur le désastre sur le plan éthique, sur le plan éthique, je le rappelle, de ce gouvernement. Encore, toutes les semaines, on a des problèmes liés à son manque de leadership moral. Tout ce qui se passe dans les villes qui sont à la une des journaux tous les jours, là - on entendait encore... c'était Saint-Jérôme, dernièrement, bon - ça relève finalement de l'autorité de l'État, un.
De deux, le Plan Nord, c'est un autre grave manquement à l'éthique. Le gouvernement prétend... Là, on est toujours en deçà de ce qu'on projette à la population. On ment à la population quand on dit qu'on fait du développement durable, que c'est une loi qui régit toutes les actions du gouvernement. Comment peut-on concilier le développement durable avec l'ouverture d'un territoire aussi grand et aussi fragile puis en prétendant que c'est du durable quand on donne tout ça aux minières?

Mme Thibeault (Josée): Mais est-ce que les Québécois ont ce qu'ils méritent puisqu'ils ont élu, finalement, ce gouvernement majoritaire?

M. Khadir: Les Québécois, comme Québec solidaire, sont pris avec un vieux système électoral qui les piège à chaque fois. Ils votent contre l'un, ils votent pour bloquer untel puis ils se ramassent avec parfois pire. Souhaitons qu'il y aura un message, souhaitons que ce qui s'est passé le 2 mai sur la scène québécoise et canadienne renforce l'idée chez au moins... de manière très, je dirais, s'il le faut, opportuniste de leur part, pour sauver leur peau, hein? On l'a vu, tous les deux étaient à 26 %, 27 %... Et je rappelle, en bas de 25 %, là, n'importe quoi peut arriver à un parti. On l'a vu, le... Comment a eu le Bloc québécois? 23 % à l'échelle du Québec, quatre députés. Je le rappelle à nos amis les libéraux et nos amis les péquistes: en bas de 25 %, ce mode électoral peut occasionner des surprises incroyables, aussi incroyables que celle du 2 mai. Alors, ne serait-ce que, par opportunisme, ils devraient s'appliquer à la tâche puis trouver les moyens d'éviter ça la prochaine fois. Donc, en réforme pour un mode de scrutin un peu proportionnel.

Le Modérateur: Question en français?

M. Dougherty (Kevin): Oui. M. de Belleval et M. Miville de Chêne sont inquiets, et le gouvernement a dit tantôt, monsieur... M. le premier ministre a dit tantôt qu'il veut changer la loi parce que la loi actuelle... Eux, ils veulent des appels d'offres comme normalement, et le premier ministre trouve que c'est un problème. Et, c'est ça, le but de la loi n° 204, c'est de corriger ce problème, disons, dans ce cas. Mais on parle de corriger ce problème, c'est-à-dire permettre des négociations de gré à gré comme standard, comme normal. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Khadir: Qu'il y ait... D'abord, c'est que, ce qu'on a compris, si on a suivi, tout le monde, la même commission, Me Julie McCann l'a bien démontré, il s'agit d'un PPP, ce qui a été négocié entre la ville de Québec et M. Pierre Karl Péladeau. La complexité qui tient à la gestion d'un amphithéâtre dont le principal usage va être l'occupation par une équipe de la Ligue nationale de hockey, dans un environnement particulier, sur le plan économique faisait en sorte que M. Labeaume pensait que c'était plus facile pour lui de gérer ça sur un mode de mise en concurrence et de négociation de gré à gré. Mais ça, s'il n'a pas le droit de le faire, il n'a pas le droit de le faire. Le jour où, collectivement, le gouvernement Charest, le Parti québécois, nous, en Chambre, on fera le débat puis on votera une loi qui l'autorise à le faire, bien, qu'il le fasse à ce moment-là. Mais, s'il n'a pas le droit de le faire, il a beau invoquer les arguments les plus nobles, mais il n'a pas le droit de le faire. Comme, moi, j'ai beau invoquer les arguments les plus nobles, je n'ai pas le droit de dépasser 100 kilomètres à heure sur l'autoroute, d'accord? Ça peut faire comprendre les choses. Mais je ne peux pas invoquer ça pour dire que, bon... Alors, c'est ce qu'a fait M. Labeaume, puis là il nous demande, nous, d'assumer le poids de son irresponsabilité puis de sa précipitation.
Deuxièmement, nous, on est contre les PPP. Parce que, les PPP en général... pas parce qu'il n'y a pas des cas qui... mais, en général... C'est comme en médecine, on regarde l'effet d'un médicament, d'une solution en général, des fois ça marche, des fois ça ne marche pas. On regarde: Est-ce que, lorsque ça marche dans l'ensemble, ça donne plus de résultats que lorsque ça ne marche pas? Si c'est le cas, on prend ce choix thérapeutique.
Les PPP, c'est prouvé, en santé, dans la gestion des infrastructures - je vous rappelle qu'en Angleterre on a pratiqué ça 14 ans - habituellement, dans la très grande majorité des cas, ça occasionne des surcoûts, des surfacturations et ça occasionne surtout des problèmes pour les usagers. Bon, et on le voit, dans le cas de ce PPP là, c'est particulièrement criant: on met 400 millions de dollars, moins de 30 jours disponibles pour service à la communauté, et encore, s'il y a de la disponibilité, si Quebecor le veut bien. Alors, vous voyez comment... pourquoi les PPP, c'est désavantageux? C'est un cas patent d'un PPP désavantageux. Donc, pour nous, il y a plusieurs couches, si vous voulez, d'opposition à cette entente entre M. Labeaume et M. Péladeau.

M. Dougherty (Kevin): Mais l'idée de faire en sorte que ça sera standard, que ça permet...

M. Khadir: Oui, mais que le gouvernement mette les éléments sur table, qu'on en discute. Là, ça va être le processus habituel, puis on fera nos critiques à ce moment-là. Entre-temps, il y a des gens qui vont s'activer, qui vont faire comprendre que, si on doit arriver à ça, au moins, là, M. Labeaume doit négocier quelque chose de plus digne pour la ville de Québec, plus respectueuse du fait que c'est les contribuables qui paient.

M. Dougherty (Kevin): Mais tout l'argument pour une enquête publique, c'est qu'on n'a pas respecté ce processus d'appel d'offres qui marche.

M. Khadir: M. Péladeau non plus, M. Labeaume non plus.

M. Dougherty (Kevin): Mais c'est-à-dire que... Non, mais, si on veut... Pourquoi, en fait... Pourquoi? Pourquoi on insiste sur ça? Pourquoi on insiste sur les appels d'offres pour les...

M. Khadir: Non, mais ça dépend quoi. Non, mais on n'a pas dit que, par exemple, lorsqu'on veut donner un contrat pour informatisation du système de la santé du Québec, s'il y a un appel d'offres, mais c'est truqué, puis il y a de la collusion, ça marche. Je veux dire, ça... Le fait de permettre que certains PPP puissent se négocier de gré à gré n'invalide pas du tout deux ans de démonstrations claires et évidentes qu'il faut que, dans la gestion des fonds publics, les choses soient transparentes, d'abord, puis qu'ensuite il y ait des processus d'appel d'offres dans la majorité des cas, parce que ça, c'est une exception.

M. Robillard (Alexandre): Peut-être que la question a déjà été posée, là, étant donné que je suis arrivé un peu en retard, mais je voulais juste vous entendre, parce qu'en tout cas ce qu'on comprend, c'est que visiblement vous ne pourrez plus rien faire pour empêcher l'adoption du projet de loi n° 204 au mois de septembre.

M. Khadir: Je pense que les gens qui ont introduit la loi n° 204 il y a quelques semaines pensaient la même chose. Et je ne dis pas que c'est moi qui vais agir seul. Je ne pense pas que seul... Oui, si vous comptez sur moi seul pour qu'en septembre prochain on puisse bloquer le projet de loi n° 204, oui, je vous le dis, je vous concède tout de suite, c'est perdu d'avance. Mais ce n'est pas ça, là, et on est dans une dynamique politique. Il y a des gens raisonnables dans tous les partis à l'Assemblée nationale, on l'a vu avec le PQ, j'espère qu'il y en a chez les libéraux, puis ensuite il y a les acteurs sociaux, il y a les journalistes que vous êtes. On va en apprendre, des choses, puis il y a une nouvelle dynamique.

M. Robillard (Alexandre): Mais la seule option, c'est que les libéraux permettent un vote libre dans leur caucus sur 204, puis ça n'a pas l'air parti pour ça.

M. Khadir: Il y a plein de choses qui pourront arriver. Regardez, ce qui est arrivé la semaine... Attendez, c'est que ça passe tellement vite, je ne me rappelle même plus. Ce qui est arrivé la semaine dernière, c'était... Aidez-moi. Non, c'était cette semaine. Bien oui! Ce qui est arrivé cette semaine - je pense que j'ai besoin de repos, moi aussi - ce que j'ai... c'est arrivé cette semaine, personne ne l'avait prédit. Moi, je ne pensais pas qu'on en arrive là. Le matin, quand j'ai vu que M. Caire et M. Picard ne voulaient pas faire du... ce qu'on appelle le «filibuster», je ne pensais pas que j'allais réussir. Je m'essayais pareil, en espérant... Je ne pensais pas que le gouvernement allait céder, allait jouer un autre jeu comme ils l'ont fait, parce que c'est tous des jeux politiques, puis ne vous méprenez pas, ou enfin, je pense que vous, vous ne vous méprenez pas, mais j'espère que mes collègues députés ne se méprennent pas. Les gens, là, voient tous dans leur jeu. Moi, je l'ai testé encore sur la rue, les gens, je n'avais pas besoin de leur expliquer, ils savaient ce qui s'était passé, ils savaient que les libéraux avaient fait ça pour s'enlever un poids, parce qu'eux aussi ils avaient des... Les gens avaient très bien compris.

M. Moalla (Taïeb): M. Charest, tout à l'heure, a exclu la possibilité qu'il y ait des élections à l'automne. Est-ce que vous le croyez ou vous gardez toujours une petite prudence au cas où?

M. Khadir: Tout le monde que je consulte me dit qu'il ne faut pas croire ce que dit M. Charest, surtout quand il parle d'élections.

M. Dutrisac (Robert): M. Khadir, les libéraux semblent beaucoup insister pour que M. Legault fonde son parti, parce qu'ils trouvent que la situation est un peu ambiguë, à l'heure actuelle, avec son mouvement d'idées qui, éventuellement, ne suit pas les mêmes règles qu'un parti politique en matière de financement ou autre. Qu'est-ce que vous en pensez, vous?

M. Khadir: Bien, je pense que c'est un peu fallacieux. Avant de devenir un parti, d'abord, il y a un mouvement qui existe puis qui essaie de faire... Nous, on a procédé de la même manière. Peut-être que M. Moreau a un peu peur de ce qui pourrait leur arriver, et je lui souhaite, je nous souhaite au Québec que ça leur arrive, parce que le Québec a besoin d'un déblocage politique. Ça fait 40 ans qu'on est dans une certaine dynamique, qui est maintenant arrivée... cette dynamique connaît une fatigue importante. Les vieux partis sont en recul. C'est le temps de passer à autre chose. Vivement M. Legault, vivement quatre autres partis, vivement le Parti vert. Le Parti vert, sa place est à l'Assemblée nationale, je le répète à l'attention du chef du Parti vert, M. Sabourin, c'est bien son nom? M. Sabourin doit savoir que, malgré tous nos différends, je vais me battre pour les verts, je vais me battre pour la réforme du mode de scrutin, je crois que la place du Parti vert est à l'Assemblée nationale du Québec; il représente 5 %, 6 %, 7 % de l'opinion publique.

M. Dutrisac (Robert): Donc, vous êtes favorable au fait que M. Legault puisse...

M. Khadir: Oui.

M. Dutrisac (Robert): ...fonde un nouveau parti et vous pensez...

M. Khadir: Je ne suis pas favorable à M. Legault.

M. Dutrisac (Robert): Non?

M. Khadir: C'est un type qui a eu tout le temps... Je veux dire, les gens vont voir, là, il était là pendant des années, fait partie de l'élite des affaires qui contrôle nos gouvernements depuis des années et des années, il n'a rien de neuf à offrir, c'est du réchauffé, c'est les mêmes affaires que les lucides avec, bon, des dosages plus ou moins importants. Hein, les lucides, c'est le programme complet, puis là tu avais M. Boisclair, qui en interprétait une façon, Mme Marois, maintenant, la création de la richesse, l'enrichissement individuel, c'est une autre interprétation. Finalement, les partis qui sont là et M. Legault, l'ADQ, les libéraux, le PQ, les libéraux, c'est différentes interprétations du programme des lucides. La seule alternative... les seuls alternatives, c'est nous et les verts.

Journaliste: Et donc vous pensez que ça va changer...

M. Chouinard (Tommy): Est-ce qu'il doit créer un parti pour jouer cartes sur table.

M. Khadir: Bien là, qui suis-je pour décider à leur place? Bien, ils le feront. Il a dit qu'il voulait en créer, non? Je pense que c'est bien qu'ils viennent... c'est sûr que, nous, on souhaiterait... je ne veux pas leur... ce n'est pas une injonction, là. Moi, je souhaiterais qu'ils le fassent le plus tôt possible. Parce que, le plus tôt ils vont le faire, le plus tôt on va pouvoir débattre de parti à parti. Mais, comme mouvement d'opinion, bien, c'est un mouvement d'opinion de centre-droit qui veut, disons, entretenir une certaine confusion, qui n'ose pas dire qu'il n'est pas vraiment social-démocrate, bon, tu sais, il joue sur tous les tableaux.

M. Dutrisac (Robert): Mais vous pensez que ça va changer la donne politique?

M. Khadir: Absolument. S'il décide de rentrer... Moi, je suis sûr que, si François Legault embarque sur la scène politique avec un nouveau parti, là, je ne paie pas cher de la peau de certains de nos partis traditionnels. Il y en a un des deux qui va laisser sa place. Et, surtout, ils vont écoper très sévèrement du mode de scrutin actuel. Grand bien leur fasse, parce qu'ils ont refusé pendant des années, alors qu'ils avaient la possibilité de le faire, de le réformer.

M. Journet (Paul): Lequel des deux va écoper?

M. Khadir: Je ne sais pas. Il y a un des deux, là.

M. Journet (Paul): Vous devez avoir une idée.

M. Khadir: Vous êtes bien mieux placés que moi. Vous avez toutes sortes d'accès à ces partis...

M. Moalla (Taïeb): Ça ne sera pas Québec solidaire?

M. Dutrisac (Robert): Vous avez dit en anglais hier...

M. Khadir: Comment? Je ne pense pas que... Honnêtement, je ne crois pas. Oui, il y a une certaine... Regardez, dans notre potentiel de croissance à nous, c'est sûr que, s'il n'y a pas François Legault, on va aller chercher... là, je joue très ouvert, là, je vous explique ce que, moi, je pense. Je n'ai même pas consulté mes collègues. Je laisse ma co-porte-parole, ma collègue aussi commenter. C'est sûr qu'il y a un désir de changement puis une indignation par rapport aux politiques traditionnelles, aux élites politiques traditionnelles que pourrait capter n'importe quel parti qui est au bon moment... au bon endroit, au bon moment, d'accord? C'est sûr que, si on est seuls à occuper la place, bien, on a plus de chance d'aller chercher ça. Mais, nous, on ne compte pas sur ces mouvements d'humeur. Québec solidaire, là, ça a commencé en 1997. Ça a commencé avec le RAP. C'est un travail soutenu, c'est un travail d'accumulation politique. Notre modèle à nous, si vous voulez, un peu, dans la durée, c'est le PT brésilien, d'accord? C'est-à-dire, construire par accumulation politique. Pas par changement insurrectionnel. Les sautes d'humeur, c'est une espèce de changement insurrectionnel. Le peuple s'insurge contre un vieux modèle, puis, tout d'un coup... ça bascule à l'autre. On ne compte pas là-dessus. Qu'il y en ait, puis qu'on soit là, puis qu'on en bénéficie, tant mieux si ça arrive, mais on ne compte pas là-dessus. C'est une progression dans la durée, dans la patience.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Puis aussi, à Québec solidaire, on bâtit notre programme politique avec les membres de façon très, très décentralisée. Donc, les gens sont amenés à s'impliquer activement aussi entre les élections. Il y a vraiment quelque chose qui se travaille sur les fondements aussi, en fait, du parti qu'on bâtit. Donc, en fait, on ne compte pas exactement... Comme M. Khadir, l'a dit, on ne compte pas sur les sautes d'humeur nécessairement, à Québec solidaire, parce que ce qu'on construit, on le consolide aussi au fur et à mesure.

M. Moalla (Taïeb): Et le RAP dont vous parlez, ce n'est pas...

M. Khadir: Ce n'est pas le rap musique, non, non, non, le Rassemblement pour une alternative politique. Je n'ai pas le talent.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Peut-être que...

M. Khadir: Ce n'est pas parce que je n'aime pas, mais... Je n'ai juste pas le talent. J'ai essayé ce matin, en Chambre, ça n'a pas fonctionné, comme vous l'avez vu.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Malheureusement.

 M. Khadir: Yes, please.

M. Nagata (Kai): When you look at everything that's happened since Christmas at the federal level, the provincial level, the personal level, what was your favorite day?

M. Khadir: Today. Because it's just the beginning of... No, seriously, I think it is a good season for Québec solidaire because... Not because we were involved in all that. First, there were a lot of mobilizations, popular movements, you know, around the issue of the shale gas, around the issue of, you know, the wind turbines in... «zones habitées», «zones habitées».

Une voix: Urban areas.

M. Khadir: Residential areas. All the questions of open mines, like in Saint-Camille, you know, against the increase of the tariffs in the budget. And we were involved in that. But, on top of that, there was... Because of what happened at the federal level, everybody realized that, if enough people desire a change, that can change a lot politically. So, I hope that, since now we have gained more attention because of all sorts of circumstances, we have gained more attention and a bit more support from the public opinion, that people will be patient with us, follow what we're doing, we will be offering solutions, we will be offering projects for our society. And I hope it will gain momentum in due time to be able to have more people in the National Assembly representing our solutions.

M. Nagata (Kai): The last CROP poll projected you with five seats, 500 % increase. Not bad.

M. Khadir: Well, of course. But, you know, I think one... Un moineau... Une hirondelle ne fait pas le printemps. Comment on dit ça en anglais?

Une voix: One swallow does not make a spring.

M. Nagata (Kai): Do you believe Mr. Charest when he says: No election this fall?

M. Khadir: No. Well, why I don't believe? Because everybody that I consult say: Don't believe that, because those who are in charge are forced to do... to say that, because of our electoral mode. And we have seen it again and again. A lot of people said: No, no, no. I won't do an election. And they... Or they say: I don't want an election, like Mr. Harper. Everybody was seeing that he wants an election, but he says the contrary. So, unfortunately, our electoral mode forces people to lie about the election time. That's why we're asking to stop that comedy and have a fixed election date.

M. Nagata (Kai): Then again, follow my logic here, though. You're taking some votes from the PQ, it would seem, in public opinion polls. Québec solidaire has a certain momentum. François Legault hasn't formed a party yet. Do you think Mr. Charest has reasons to want an election?

M. Khadir: Everybody that I consult also says that it would be a good time for him to go to elections, maybe the best opportunity he will have.

M. Nagata (Kai): How do you feel? Would it be a good moment for Québec solidaire to get to elections?

M. Khadir: Well, we will be ready. No, because we don't have a lot of money, unlike the other parties, and we are a small organization compared to the others. And it leaves us short notice, but we will be doing everything necessary to make a good fight.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Actually, we do have an electoral committee that is working right now to make sure that we get ready for the next elections to make sure that we find the candidate half... to the total of them: it will be half women and half men, to make sure that, again, we encourage women's participation in politics. So, we will be ready anytime elections happen because we do have this committee that's working really hard right now.

M. Moalla (Taïeb): Il y a 125 circonscriptions, c'est difficile que ce soit moitié-moitié exactement.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Ce n'est pas difficile...

M. Khadir: Ah!

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Ce n'est pas difficile. En fait, c'est... Mais, c'est un...

M. Moalla (Taïeb): 125, c'est impossible.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Bien oui. Bien, c'est pour ça qu'on a toujours au moins une femme supplémentaire, là, tu sais. Mais, en fait, ce n'est pas...

M. Moalla (Taïeb): ...

M. Khadir: Merci quand même de lui permettre de comprendre qu'est-ce que je vis habituellement avec... entre autres choses.

M. Robitaille (Antoine): Vous avez été très présent dans l'actualité à la fin de la session. L'opposition... Pas l'opposition, mais il y a d'autres députés en Chambre qui... puis je pense même qu'ils sont tous du gouvernement, là. J'ai entendu, ils disent que vous cherchez la visibilité. Qu'est-ce que vous répondez à ça?

M. Khadir: Oui, bien sûr, je suis là pour ça. Je suis porte-parole d'un parti. Et comment on peut porter la parole? En faisant... en s'assurant que ça passe, que ça traverse... Bien sûr, que je cherche... Attendez, est-ce qu'il y a quelqu'un qui ne cherche pas de la visibilité à l'Assemblée nationale? Dites-moi, est-ce qu'on peut dire honnêtement, sans être hypocrite, hein?

Des voix: ...

M. Khadir: Comment?

Journaliste: ...Tomassi. Tony Tomassi.

M. Khadir: O.K. Mais, bon... Excusez-moi. Je retire mes accusations. Il y a au moins une personne qui est honnête.

Journaliste: ...

M. Robillard (Alexandre): Vous avez ouvert... Vous avez parlé de votre stratégie tout à l'heure.

M. Khadir: Oui.

M. Robillard (Alexandre): Est-ce qu'au cours des dernières semaines vous aviez une stratégie pour accroître votre visibilité?

M. Khadir: Non, non, pas... Vraiment pas. Écoutez, je... Si les gens...

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): En fait, on s'est trouvés à réagir à l'actualité politique puis on en discute en caucus à chaque semaine sur ce qui se passe, sur quel point on va intervenir, quelle motion on présente, puis, je veux dire, les interventions médiatiques qui vont avoir lieu. Mais, nous, on n'avait pas prévu un momentum de dire: Là, bien, ça y est, on veut percer les écrans absolument, à tout prix, on fonce pour ça. Ce n'est pas l'objectif, C'est que notre message a porté, mais...

M. Khadir: Alors, je vais vous dire deux exemples. Ce n'est pas moi qui ai appelé M. Taïeb Moalla pour parler de la visite princière. C'est M. Taïeb Moalla, un dimanche, je pense qu'il s'ennuyait, je ne sais pas trop, il m'a appelé pour demander de commenter la visite princière. Alors, bon... C'est quand même... Bon. Deuxième... Puis ce n'est pas moi qui ai décidé de la jouer en une de son journal. Vraiment, là, moi, j'étais le premier estomaqué.
Deuxièmement, ce n'est quand même pas Québec solidaire qui a introduit le projet de loi n° 204, ce n'est quand même pas Québec solidaire qui a contesté pour demander l'annulation du projet de loi, une requête en nullité, là, c'est des débats sociaux. Puis, nous, on joue le rôle que mon parti s'attend que je joue. C'est sûr que là-dedans je dois chercher toutes les possibilités pour...
Bon, s'il y a une chose de préméditée, oui, c'est M. Bouchard. Bien oui, je l'attendais de pied ferme. Et vous avez remarqué que je le fais dans les cas uniquement de ceux qui ont eu des charges publiques. Je l'ai fait dans le cas d'Henri-Paul Rousseau, je l'ai fait dans le cas de M. Loubier, particulièrement les souverainistes, parce que ce qu'ils font est tellement contradictoire et tellement un affront à leur engagement. Et surtout dans le cas de M. Bouchard... aucune, aucune gêne, sans aucune gêne, quelqu'un qui a occupé le rôle de premier ministre vient aujourd'hui défendre des compagnies pétrolières payées par une albertaine aux pratiques criminelles en Afrique - je parle de Talisman - c'est... Bon, et là je ne me gêne pas, puis c'est prémédité, puis il le savait d'ailleurs, mais je l'ai fait en respectant les règles. Je n'ai tenu aucun propos antiparlementaire, je n'ai tenu aucun propos véhément, et je le lui ai dit. C'est lui qui a commencé son show, là.

M. Nagata (Kai): I have just another quick question...

M. Khadir: Excusez-moi. Pour ceux qui pensent que je cherche, tu sais, juste les kodaks pour les kodaks, je me rappelle le matin, par exemple, quand Pierre Karl Péladeau et M. Labeaume disaient... Tout le monde prédisait que, nous, on allait faire des flammèches puis on allait les attaquer, alors qu'en caucus on s'était dit: Bien, eux viennent présenter leurs points de vue puis ils sont légitimes de le faire dans ce cadre-là. M. Pierre Karl Péladeau, c'est un grand chef de corporation, d'accord? J'ai beau avoir beaucoup de dissensions, je n'ai pas de reproches, j'ai des questions à poser mais je n'ai pas de reproches particuliers. M. Charest... M. Bouchard, oui, parce que, comme premier ministre, il a des devoirs de réserves qu'il ne respecte pas.

M. Nagata (Kai): Very quickly, on the committee hearings on Bill 204, there was an interesting science experiment, it was different in some ways from the kinds of visibility that you've gotten before. When you look at the number of newspaper headlines about Amir Khadir, around the arena, it was a different kind of coverage. I'm wondering: Did you take anything? Did you learn anything from the committee experience? From the media experience? From the entire proceedings around the arena bill? Did it change how you see your role and how you operate?

M. Khadir: Honestly, we hadn't had time to reflect along that, those lines, but I think that's something we should do. But, you know, what we have said ourselves, beginning... I remember many issues around which we discussed over that matter, that, if we are there and it's worth something, it has to be different from the old politics. So, we don't want to judge the things only along the, you know, the efficiency to gain headlines or the efficiency to get short-term electoral support. We said to ourselves: The main focus should be to remain on principles, conduct the principal approach to politics and, in long term, it will pay off. Thank you.

Mme Guimond-Bélanger (Émilie): Merci à vous.

(Fin à 14 h 39)

Participants


Document(s) Related