(Huit heures quarante-sept minutes)
Mme Lessard-Therrien : Bon
matin, tout le monde. On aimerait évidemment revenir, là, sur le discours
inaugural du premier ministre hier. À la 53e minute de son discours, le premier
ministre a enfin parlé d'environnement. Cinq minutes sur l'environnement pour
1 h 30 de discours. Cinq minutes pour la crise la plus importante de
notre siècle. Comment en a-t-il parlé? Comme une opportunité d'affaires. La
crise climatique va nous faire faire du cash. Je trouve ça vraiment
irresponsable.
Dans son discours d'ouverture, en 2018,
François Legault nous avait dit qu'il avait de grandes intentions en environnement,
qu'il voulait être capable de regarder ses enfants dans les yeux. Il avait
quatre ans pour nous convaincre de ses bonnes intentions. Hier, ce qu'il nous a
dit, c'est que sa grande ambition, son objectif ultime, là, c'est de réduire...
c'est d'équilibrer les colonnes de chiffres entre le Québec et l'Ontario.
François Legault nous a servi un discours de gestionnaire, alors que ce dont on
a le plus besoin, en pleine crise climatique, c'est d'un visionnaire.
François Legault n'est pas plus vert
qu'avant-hier. Il nous a dit qu'il veut fermer la porte aux hydrocarbures. S'il
est vraiment sérieux, il va adopter une loi pour s'assurer que plus personne ne
change d'avis. Et ça tombe bien, ma collègue, Manon Massé, a déposé un projet
de loi à la rentrée. Ça lui ferait aussi une belle carte de visite pour la
COP26.
J'aimerais aussi toucher un mot sur les
régions, parce que le premier ministre en a parlé hier. Il s'est vanté de
diriger un gouvernement des régions. Il est revenu sur sa proposition de
délocaliser des fonctionnaires, 4 000 fonctionnaires qui seront envoyés
dans les régions. Sérieusement, là, je suis sceptique, d'abord parce qu'on est
en pénurie de logements. Je ne sais pas où il veut envoyer ces gens-là, et il
n'a rien annoncé sur la pénurie de logements hier. Ensuite, parce que le premier
ministre nous dit : On va envoyer plus de monde qui relèvent de Québec
dans nos régions. On a perdu notre bureau régional du ministère de l'Économie
et de l'Innovation, en Abitibi-Témiscamingue, sous ce gouvernement-là. On est
exactement dans la même lignée que ce que les libéraux ont fait avant lui.
Nous, ce qu'on veut, c'est des
fonctionnaires qui sont autonomes, qui ont du pouvoir. On veut des gens sur le
terrain qui ont de la marge de manoeuvre, et qui connaissent nos besoins, et
qui ont les outils pour agir sur nos besoins. On ne veut pas que nos régions
soient dirigées par plus de monde qui sont obligés de toujours faire affaire
avec Québec. Encore là, ça témoigne de la déconnexion de Legault avec les
régions. Merci.
M. Marissal : Merci, Émilise.
Bonjour, tout le monde... parler un peu de discours d'ouverture aussi, plus sur
l'angle santé, évidemment. On a entendu beaucoup, beaucoup d'engagements, hier,
de voeux pieux, de slogans, de «on regarde ça», «on voudrait faire ça». En
fait, on est passé du François Legault de «on verra» à François Legault «on
regarde ça».
Après trois ans, considérant l'état
catastrophique du réseau de santé, moi, je m'attendais quand même à des
mesures, un peu plus que ça. Je m'attendrais, à ce stade-ci, là, qu'on éteigne
la machine à slogans pour former une cellule de crise avec des vraies solutions
pour le réseau de santé. Parce qu'en ce moment on en est encore aux slogans. Et
ce matin, à 8 heures, là, il y a 50 minutes de ça, il y a combien
d'infirmières, au Québec, dans combien d'installations hospitalières ou de
CHSLD, qui se sont fait dire par leurs patrons, leurs patronnes : C'est de
valeur, mais tu vas rester jusqu'à 16 heures, aujourd'hui, parce que tu es
en temps supplémentaire obligatoire? Ces femmes-là, là, qui sont prises dans un
réseau, dans un étau qu'est devenu le réseau de la santé, ce qu'elles ont
entendu hier, là, c'est un premier ministre qui fabule sur de possibles
changements à venir dans le réseau de la santé. François Legault sombre de plus
en plus dans la théorie de la prophétie autoréalisatrice. Il dit quelque chose
puis il a l'impression que c'est fait. Il s'agit de le dire, peut-être de le
répéter, idéalement de l'écrire solennellement dans un discours d'ouverture, et
le problème est réglé comme par magie. Je n'ai rien entendu hier sur la fin du
temps supplémentaire obligatoire de façon ferme, avec un échéancier, pas plus
que sur les agences. C'est bien beau dire : On ne peut plus jamais être
tributaire des agences. O.K., il est où, le plan? Il est où, le plan? Quand
est-ce qu'on fait ça?
Parce que, dans le réseau, là, on a du
personnel épuisé, on a du personnel en burn-out, on a des infirmières qui
travaillent avec une baïonnette dans le dos pour faire du temps supplémentaire
obligatoire, on a des bris de services. Pendant ce temps-là, le premier
ministre nous dit : Bien, on regarde ça, là, on va regarder ça, là, peut-être
qu'on va arriver à quelque chose. Je pense que les gens qui nous servent dans
le réseau public — là, je vous parle juste de santé, je pourrais vous
parler d'éducation aussi — veulent plus que ça. Elles méritent plus
que ça.
Ça va prendre des solutions un jour.
Cessez les prophéties autoréalisatrices puis la machine à slogans. Il est plus
que temps d'arriver avec un plan contre le temps supplémentaire obligatoire,
pour les ratios de soins infirmiers et contre l'usage systématique des agences
de placement. Si le premier ministre avait un plan, là, il me semble qu'hier ça
aurait été une sacrée bonne journée pour nous en faire part. Moi, je n'ai
entendu que des voeux pieux et de l'autocongratulation.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions.
M. Laforest (Alain) : ...médecins
spécialistes, M. Marissal, vous en avez pensez quoi?
M. Marissal : Vous savez, que
le premier ministre nous dise que, lui, il s'impatiente, c'est une chose, moi,
je préférerais avoir des résultats. Et les résultats qu'on a eus, notamment
avec ce gouvernement-là, c'est qu'il devait aller chercher 1 milliard dans
la rémunération des médecins spécialistes, ils se sont pété les bretelles
d'aller chercher la moitié, c'est-à-dire 500 millions. Là, ils jouent les
gros bras envers les médecins de famille en disant : Vous allez en prendre
plus. C'est du spectacle, ça, c'est du spectacle.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce qu'il devrait appliquer la loi n° 20 de Gaétan Barrette où il y
avait des pénalités pour les médecins qui refusaient d'en prendre plus?
M. Marissal : Toute mesure qui
va aider à avoir plus de médecins de famille ou des médecins de famille qui
couvrent plus de terrain, soit, d'accord, mais ces mesures existent déjà. Par
ailleurs, quel est l'état des négociations? Plutôt que d'aller solennellement
au salon bleu rouler les mécaniques, là, jouer le «tough» contre les médecins
de famille... Ce matin, là, ça ne donne pas un médecin de famille de plus, il y
a autant de gens sur la liste d'attente pour les médecins de famille, vous
savez, là, probablement que vous tous et toutes êtes sur des listes d'attente
pour des médecins de famille. C'est du spectacle.
Mme Gamache (Valérie) : Mme Lessard-Therrien,
concernant la gestion du réseau de la santé puis la décentralisation, est-ce
qu'on doit revenir à une forme de régie régionale? Est-ce qu'il faut abolir les
CISSS, les CIUSSS? Comme par exemple dans votre région, là, le CIUSSS... le
CISSS, pardon, est grandement critiqué.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
c'est sûr qu'il va falloir éventuellement revenir à un réseau où on a une
gouvernance locale qui est beaucoup plus présente. Mais, en ce moment, là, la
maison, elle est en feu. Puis il y a des gros problèmes à régler avant de
retomber dans une réforme de structure. Ça, c'est clair qu'il y a des étapes
avant de se rendre à la décentralisation.
M. Marissal : Et, encore là,
le mot «décentralisation» a été répété, là. Ce n'est qu'un mot, hein? Je n'ai
pas vu le plan, on n'a pas vu le plan. C'est comme le reste, c'est à l'avenant,
un lapin par semaine qui sort du chapeau. Là, il y en a eu plusieurs hier.
Pour le moment, la décentralisation, vous
savez, si c'est comme ce qu'on nous avait promis pour les commissions
scolaires, là, que ça allait être la meilleure invention depuis le pain tranché
puis qu'on allait décentraliser vers les écoles, sur le terrain, là, c'est
exactement le contraire qui s'est produit, ça a été centralisé plus que jamais
dans des organisations monstrueuses qui n'ont plus aucun compte à rendre à la
population directement.
Alors, moi, je peux vous dire, là, que,
comme député, là, puis demandez aux autres députés, là, la décentralisation du
réseau scolaire, là, par la disparition des commissions scolaires, ça a été une
catastrophe parce qu'on n'est plus capable de parler à personne.
M. Robitaille (Antoine) : Est-ce
qu'on devrait revenir aux élections scolaires avec les commissions? Est-ce que
Québec solidaire propose ça?
M. Marissal : Regardez, moi,
avant, là, j'avais des répondants, j'avais des vis-à-vis à qui je parlais puis
qui connaissaient leur réseau puis qui connaissaient le milieu. Ça prend une
représentation de toute façon. En ce moment, la représentation, elle est
déficiente, c'est entre les mains de grosses structures qui n'ont pas de compte
à rendre. Moi, j'appelle mon centre de services scolaire, ils ne répondent pas.
Ils n'ont aucun compte à rendre, ils répondent directement du sous-ministre
ici.
M. Robitaille (Antoine) :
Qu'est-ce que vous proposez, élections scolaires, commissions?
M. Marissal : Regardez, les
commissions scolaires, là, elles ont été prises en grippe par le gouvernement
de la CAQ, là, depuis le début, pour des raisons dogmatiques, puis on a perdu
la représentativité. Alors, je vais laisser Jean-François Roberge, là, nous
dire comment est-ce qu'il veut rétablir la démocratie.
M. Lacroix (Louis) :
...comment, M. Marissal? Comment est-ce qu'on ferait pour réparer ça, là,
avec le gouvernement solidaire au pouvoir? Qu'est-ce qu'on ferait? On constate
que c'est brisé, alors on le répare comment?
M. Marissal : Ça prend une
représentativité populaire pour le réseau scolaire. Ça, c'est clair.
M. Lacroix (Louis) : Donc, il
faut revenir aux élections scolaires...
M. Marissal : Moi, je ne veux
pas m'engager dans un processus parce que les élections scolaires... Je vais
juste finir.
Une voix
: ...
M. Marissal : Les élections
scolaires, là, c'était devenu la patate chaude, puis parler de ça, c'est parler
de structure. Moi, ce que je dis, c'est que le réseau scolaire, puis il ne faut
pas qu'on fasse ça avec le réseau de la santé, puis la réforme 10 de Gaétan
Barrette a fait ça aussi, c'est qu'on a perdu le contact entre la population et
les structures. Et en ce moment, le réseau scolaire…
Une voix
: …
M. Marissal : Honnêtement, là,
je n'embarquerai pas là-dedans.
Des voix
: ...
M. Marissal : Nous étions
assurément contre la façon dont ça a été fait par le gouvernement de la CAQ. Ma
collègue Christine Labrie en a parlé longuement, elle pourra vous en parler
longuement. Moi, ce que je dis, c'est qu'en ce moment on n'a plus de répondants
sur le terrain.
M. Laforest (Alain) : Mais
représentation populaire, ça veut dire quoi, pour vous?
M. Marissal : Ça peut prendre
plusieurs formes.
Des voix
: …
M. Marissal : Ça peut prendre
des formes, ça peut prendre toutes sortes de formes. Là, vous voulez
m'embarquer dans est-ce qu'on fait des élections scolaires.
M. Laforest (Alain) : ...pas
vous embarquer, c'est vous qui l'avez dit.
M. Marissal : Oui, je
comprends…
M. Laforest (Alain) : Vous
avez parlé de représentation populaire. Donc, une représentation populaire,
pour vous, c'est quoi?
M. Marissal : Moi, je préfère
avoir des répondants dans une représentation de la population qu'avoir des
fonctionnaires qui ne sont redevables de personne.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
le transfert de fonctionnaires dans les régions, je comprends que vous avez des
doutes, là, sur l'engagement que la CAQ a pris aux dernières élections,
c'étaient 5 000 fonctionnaires sur 10 ans. Est-ce qu'il faudrait
qu'ils aillent plus vite? Ou est-ce que vous dites : Non, parce que ce n'est
pas réaliste, il n'y a pas assez de logements?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
en fait, tu sais, moi, je pense qu'il faut revoir l'objectif de ça. Est-ce
qu'on veut juste envoyer du monde dans les régions pour envoyer du monde?
Est-ce qu'on veut donner… On parle de gouvernance, est-ce qu'on veut redonner
plus de pouvoirs aux régions? Ça ne passe pas par multiplier le nombre de
fonctionnaires qui sont présents dans nos régions. On a perdu énormément au
change, les régions, quand on a fusionné des directions régionales de
ministères. En Abitibi-Témiscamingue, on n'a plus de culture, on a perdu le MEI
sous la CAQ. On a besoin d'avoir des gens qui sont assis, là, autour des tables
décisionnelles puis qui sont capables de parler pour les régions qu'ils
représentent, puis, pour ça, bien, il faut au moins qu'ils habitent dans les
régions.
Ça fait que, moi, je veux bien qu'on
délocalise des fonctionnaires, mais qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce qu'on va
retrouver des leviers pour nous avec des directions régionales du ministère
puis des gens, là, que, quand tu appelles au bureau de l'immigration parce que
tu as des problèmes avec tes papiers, bien, que tu sais que ce monde-là vont
être capables localement de régler ton problème puis qu'ils n'auront pas besoin
d'appeler à Québec pour savoir quoi répondre aux gens?
M. Gagnon (Marc-André) : …si
c'est surtout des décideurs et qu'ils sont mieux répartis dans les régions.
Mme Lessard-Therrien : Je
pense qu'il faut avant tout, d'abord et avant tout, donner des outils aux
régions pour qu'elles soient capables d'accueillir les gens qui veulent venir
s'installer. En ce moment, on a des gros problèmes…
Une voix
: …
Mme Lessard-Therrien : Bien,
en fait, moi, je n'ai pas envie qu'on s'obstine sur un chiffre.
M. Gagnon (Marc-André) : …pas
assez de logements.
Mme Lessard-Therrien : Il n'y
a pas assez de logements, mais il n'y a pas assez de logements pour des gens
qui travaillent dans les entreprises privées, pour les gens qui… pour les
médecins, pour les ergothérapeutes, pour les éducatrices. Combien de monde ont
voulu venir s'installer en Abitibi-Témiscamingue et qui sont repartis parce
qu'ils ne trouvaient pas de logement, parce qu'ils ne trouvaient pas de place
en garderie? Ça, c'est vrai, vrai, vrai au jour d'aujourd'hui, là. Des
ingénieurs qui veulent aller travailler à la Fonderie Horne, deux ingénieurs
qui débarquent, pas de place pour leurs enfants à la garderie, ils n'ont pas de
réseau, ils retournent, des infirmières, des médecins, une ergothérapeute, ce
sont des choses qui se passent.
Ça fait que, moi, je pense qu'il faut
s'assurer de donner les leviers que les régions ont besoin pour être capables
de se développer d'abord, puis après ça, si le gouvernement veut délocaliser
des fonctionnaires, ce sera libre à lui. Mais je pense que, même en région, on
a une capacité d'attirer le monde qu'on veut, de les retenir, mais là, ce qui
nous manque, c'est ces outils-là.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
c'est comme la CAQ en immigration : c'est transférer moins, mais
transférer mieux?
Mme Lessard-Therrien : C'est
comme je vous dis, je ne peux pas m'engager sur un chiffre, là, de 4 000,
5 000 fonctionnaires. Ce qu'on a besoin, c'est des infrastructures pour
accueillir les gens qui veulent venir chez nous.
M. Robitaille (Antoine) : Sur
le maintien à domicile, là, le premier ministre nous dit qu'il va faire une
étude, pensez-vous qu'on devrait aller vers une assurance autonomie pour les
soins de santé pour les personnes âgées? C'était la proposition de Réjean
Hébert, on s'en souvient. Et là on dirait que le premier ministre, dans son
discours, hier, a semblé dire : Au moins, on va demander à la commissaire
de se pencher là-dessus. Vous, à Québec solidaire, est-ce que vous êtes
favorables à une assurance autonomie?
M. Marissal : Moi, ma tête
n'est pas complètement faite là-dessus. Ce que j'ai entendu du premier ministre,
hier, c'est dire : On va passer le puck à la commissaire, alors que ce
premier ministre nous dit toujours : Moi, je n'aime pas ça perdre du
temps, je veux être efficace, je veux y aller. Bien, son discours d'ouverture
hier, c'est exactement le contraire de ça, c'est tout, sauf l'éducation.
M. Robitaille (Antoine) : Bien,
il est comme vous, sa tête n'est pas faite.
M. Marissal : Oui, mais lui
est au pouvoir, et ça fait quand même un bon moment qu'il en parle, de ça. Vous
savez, hier, on parlait de Jean Rochon, hein, la première entrevue que j'ai
faite avec Jean Rochon ici même, en 1994, c'était sur quoi? C'était sur les
soins à domicile. Ça fait que ça fait quand même assez longtemps qu'on en
parle. Hier, le premier ministre a dit : On ne sait pas trop où est-ce
qu'on s'en va avec ça, ça fait qu'on va l'envoyer à la commissaire. Et il a
aussi dit que le nombre de gens de 75 ans et plus va doubler et que ce sera
intenable financièrement. Je trouve ça un peu dangereux comme message, là, que
de dire aux gens : Vous allez être vieux, vous allez devenir intenables
financièrement pour l'État.
M. Robitaille (Antoine) : Mais
une assurance autonomie, est-ce que ce serait…
M. Marissal : C'est une des
options assurément. C'est une des options assurément. La chose que je sais,
c'est que depuis… je vous ai parlé de Jean Rochon, puis c'était probablement
avant même Jean Rochon, on parle de ça. La démographie est une science quand
même assez exacte, qui permet de voir les courbes de population. Pourquoi
est-ce qu'on ne l'a pas fait avant? Puis là le gouvernement semble avoir mis
tous ses oeufs dans le panier des maisons des aînés. Ça fonctionne moyennement
bien. Moi, je vais voir ce que le premier ministre puis le ministre de la Santé
a à nous proposer là-dessus, mais on ne pourra pas éternellement dire : On
regarde ça puis on verra plus tard.
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français. On va passer en
anglais.
Mme Senay (Cathy) : I would like to ask you about the tactic, what Premier Legault said
to family doctors, saying : Well, I've been discussing with them, we've
been discussing with them, and now I'm getting impatient. Do you think that was
worth it to send this ultimatum in an opening speech yesterday?
M. Marissal : Well, so much for the great deal maker, right? Mr. Legault
always talks about himself as a great deal maker, he's been in politics for
deals, Christian Dubé was apparently also a great deal maker. At the end of the
day, we have to face the truth, they are not able to have something that is
working with the... omnipractitioners?
Mme Senay (Cathy) : General.
M. Marissal : General practitioners, and we're still waiting for the result. It's
one thing for the Premier to flex his muscles, say that he's getting impatient,
this is all for the show and nothing for the results.
Mme Senay (Cathy) : Home care. When Premier Legault was the Health Minister, there was
this huge study on home care and how it needed to change. And that's a long
time ago. So, the fact that now, he's basically passing the responsibility to
the Health Commissioner, I mean, what we should expect from this? Like, home
care should have been developed in Québec since a long time, don't you think? What did you think about this
new responsibility, this new report of the home care?
M. Marissal : I think he's trying to buy time and I don't exactly understand why,
because we know that there's a problem with aging population, and there are some solutions. Home care is one of the main
solutions. So, why is he passing the puck to the commissioner? I don't know,
but obviously he's not ready to go forward with his plan, and it is something
that worries me because we are talking about... we've been talking about this
for years, and years, and years. I was saying in French, a few minutes ago,
that one of the first interviews I made with Jean Rochon, who passed away
yesterday, here, like 25 years... almost 30 years ago, was specifically about
home care. And we're still talking about it. So, we need action. We need
action, and yesterday we just got some more marketing one-liners.
Mme Fletcher (Raquel) : I heard you saying that the way that the Premier addresses the environment is as if he is looking at it as
an opportunity... a business opportunity. Is that wrong?
M. Marissal : No. It's not wrong to think that you can develop some new
technologies. But the fact is that, for Premier Legault, fighting the
climate crisis and developing the economy is two
different things. And you cannot congratulate yourself because you're exporting
some hydroelectricity to New York when, at the same time, you're building
or you plan to build a tunnel in Québec for a new highway. This is
contradictory. This doesn't make any sense.
Mme MacKenzie
(Angela) : The chief of the Assembly of First Nations has reacted to
Legault's speech which contained very little about First Nations and Innuits in
it. He says... he's critical of the lack of concrete commitments toward
systemic reconciliation. What are your thoughts on that and what would you like
to have seen addressed in that speech?
M. Marissal :
You could probably say the same thing about all the themes in this «discours
d'ouverture», opening speech. Specifically, about the First Nations, we are
still at the same place. As long as the Premier and his Government doesn't
recognize that there is some systematic racism in Québec, this is a nonstarter.
For the leaders of the First Nations, this is a nonstarter. For us, this is a
nonstarter because you have to face the truth and you have to be able to put
names on the problems in a society. And the problem right here, right now with
our First Nations is systematic racism... systemic, sorry.
La Modératrice
:
Merci.
(Fin à 9 h 8)