(Treize heures une minute)
Le Modérateur : Bonjour et
bienvenue à cette conférence de presse du premier ministre du Québec, M. François
Legault, accompagné du ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian
Dubé, et du directeur national de la santé publique par intérim, M. Luc
Boileau. Alors, M. le premier ministre, je vais vous céder la parole. Juste
vous rappeler qu'on a un enjeu de temps, comme tous les mardis, donc il y a la
période de questions à 14 heures. Je vous demanderais de respecter la
consigne d'une question, une sous-question, s'il vous plaît. À vous la parole, M.
le premier ministre.
M. Legault : Oui.
Bonjour, tout le monde. Bien, d'abord, je veux revenir sur les manifestations
de la fin de semaine à Québec. Je veux en profiter pour féliciter le maire de
Québec, Bruno Marchand, la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, la
police de Québec puis la Sûreté du Québec. Je pense qu'ils ont fait un
excellent travail pour que tout se passe bien.
Mais, au-delà de la manifestation, je
pense qu'il faut quand même constater, là, qu'il y a de plus en plus de
Québécois qui trouvent qu'il y a trop de contraintes suite à la COVID. Et je
veux juste dire aux Québécois : Je vous comprends d'être tannés de ces
contraintes-là. Mais, en même temps, je pense c'est important qu'on se rappelle
pourquoi on a mis en place ces mesures-là.
Essentiellement, bien, on a un réseau de
la santé qui était fragile même avant la pandémie. Il nous manquait
d'infirmières depuis longtemps, même avant la pandémie. Puis évidemment, bien,
oui, on peut faire des efforts pour recruter plus d'infirmières, en convaincre
de passer à temps plein, de sortir de leur retraite, on a mis des incitatifs
aussi pour que des étudiants choisissent les sciences infirmières, mais il
reste qu'on ne peut pas, du jour au lendemain, faire apparaître, là, des
infirmières. Puis, bien, c'est assez simple à comprendre, c'est de dire, déjà,
on avait un réseau qui était fragile, où il nous manquait d'infirmières. Puis,
depuis que je suis arrivé, on a affiché beaucoup de postes, mais
malheureusement, souvent, les postes restent non comblés parce qu'il n'y a pas
assez d'infirmières formées de disponibles. Donc, quand on a ajouté la COVID,
quand on a ajouté des patients COVID aux patients réguliers, bien, ça a fait
que les hôpitaux se sont engorgés. Puis c'est ça qu'on a vu plus que jamais
depuis le début de la pandémie, dans le dernier mois, avec le variant Omicron,
qui était hypercontagieux.
Donc, c'est important de se le dire, là,
on a beau être contre les contraintes, mais je veux juste qu'on comprenne qu'on
avait le choix entre mettre des contraintes ou ne pas être capable de soigner
tous les Québécois, que ça soit des patients réguliers ou des patients COVID.
Et donc il faut comprendre la raison pourquoi on met des contraintes :
c'est pour réduire les contacts. En réduisant les contacts entre les personnes,
on réduit la contagion puis on réduit les hospitalisations. Donc, ce n'est pas
par plaisir qu'on a mis des contraintes, c'est pour être responsable puis
s'assurer, tous les Québécois, qu'on soit capable de continuer à les soigner.
Bon.
Maintenant, à chaque semaine, surtout le
lundi soir, on passe beaucoup de temps avec les gens de la Santé et de la Santé
publique. Ça fait déjà un bout de temps qu'on aurait souhaité, comme le
demandent beaucoup de personnes, avoir un plan et puis un horaire, là, du
déconfinement, qu'est-ce qui s'en vient dans les prochaines semaines. Mais,
pour l'instant, jusqu'à la semaine dernière, il y avait trop d'incertitudes sur
où on s'en allait dans les prochaines semaines. Puis, selon la Santé publique,
puis, je pense, avec raison, le risque était trop grand, si on assouplissait
trop, que les hôpitaux débordent puis qu'on ne soit plus capable de soigner les
gens. Donc, c'est ça, le dilemme qu'on a.
Par contre, quand on regarde la situation
des dernières semaines, bien, on a vu une baisse des hospitalisations. Au
début, c'était une baisse assez rapide. Mais il ne faut pas oublier, là, on a
accepté d'ouvrir les écoles, on a accepté d'annoncer certains assouplissements,
puis, comme on s'y attendait, ça a fait augmenter ou ça a ralenti la baisse des
hospitalisations. Puis même les experts nous disaient, hier soir, que ce n'est
pas impossible, dans les prochains jours, les prochaines semaines, avec les
assouplissements qu'on annonce, qu'il va y avoir une augmentation des
hospitalisations. Donc, il faut vraiment gérer ça.
Puis, bon, ce dont on a tenu compte...
Bon, d'abord, la grande différence, plus on avance, c'est la vaccination. On
est rendu, chez les adultes, à 63 % des Québécois adultes qui sont
vaccinés. Plus — puis Dr Boileau pourra vous en parler — bien,
tous ceux, là, qu'on essaie d'évaluer, qui ont eu la COVID, bien, c'est comme
s'ils avaient eu une dose additionnelle. Donc, quand même, de ce côté-là, ça
fait tout un changement. Bon.
L'autre marge de manoeuvre qu'on voit,
c'est que, depuis trois semaines, on est passé, quand même, de
3 400 hospitalisations à 2 400 hospitalisations. Donc, il y
a une marge de manoeuvre. Et puis on en a discuté aussi avec ceux, au ministère
de la Santé, qui sont responsables des hôpitaux, parce qu'on veut que tout le
monde soit bien conscient, si on annonce d'autres assouplissements, qu'on soit
capable de continuer à soigner tous les Québécois, là, qui ont besoin d'être
soignés. Et donc c'est... Puis il faut toujours garder en tête aussi qu'on a un
rattrapage à faire sur les chirurgies. Tu sais, oui, il y a des chirurgies qui
peuvent être reportées, mais, à un moment donné, il va falloir le faire, le
rattrapage.
Donc, quand on regarde tout ça, l'équipe
de la Santé et l'équipe de la Santé publique pensent que c'est un risque
calculé, aujourd'hui, de vous annoncer un plan de déconfinement. Donc, je pense
qu'on franchit une étape importante. Il y en a plusieurs qui vont dire :
Enfin! Mais je veux évidemment en profiter pour remercier les Québécois. Entre
autres, merci pour votre patience. Je pense que l'objectif, comme je le disais,
c'était de s'assurer qu'on soit capable de continuer à soigner tous les
Québécois. Bien, on a réussi même si ça a été serré. Puis là on a une petite
marge de manoeuvre, donc on vous annonce un plan de déconfinement.
Donc, j'y vais par étapes. D'abord, samedi
qui vient, 12 février, il n'y aura plus de limite légale pour les
rassemblements privés. Ça veut dire, dans les maisons, il n'y aura plus de
limite légale. Par contre, la recommandation de la Santé publique, c'est de
s'en tenir à 10 personnes maximum ou des personnes de trois adresses
différentes. Puis ça, c'est un gros changement, là, qui est proposé, puis on a
discuté beaucoup avec la Santé publique. Évidemment, on le dit de plus en plus,
il va falloir apprendre à vivre avec le virus. Ça veut dire quoi? Ça veut dire
qu'il va falloir soi-même, chaque personne, évaluer ses risques. Je suis avec
combien de personnes? Il y en a combien qui ont trois doses? Il y en a combien
qui ont plus de 60 ans, etc.? Quels risques je suis prêt à prendre? Donc,
ça va être aux citoyens, dans leur résidence, de dire : Bien, moi,
j'accepte cinq, j'accepte 10, j'accepte 15. Donc, il n'y aura plus de limite
légale. Mais je le répète, la recommandation de la Santé publique, c'est d'y
aller graduellement puis de s'en tenir à 10 personnes ou trois adresses
différentes. Maintenant, toujours samedi qui vient, pour être cohérent, dans
les restaurants, on va aussi passer à 10 personnes ou des personnes de
trois adresses différentes par table dans les restaurants. Donc, ça, ça va être
dès samedi qui vient.
Lundi prochain, le 14 février, bon,
déjà, la semaine dernière, on avait annoncé qu'on va pouvoir recommencer les
sports pour les adultes, on va rouvrir les gyms puis les spas à 50 %. Ce
qu'on ajoute aujourd'hui, toujours pour lundi prochain, le 14 février,
c'est qu'on va avoir le droit de faire des matchs, entre autres, des matchs de
hockey. On en a beaucoup entendu parler, je sais qu'il y a beaucoup de jeunes
qui ont hâte que les matchs recommencent. Puis, pour les spectacles extérieurs,
ça va être 5 000 personnes maximum. Bon.
Ensuite, la semaine, lundi le
21 février, tous les commerces vont pouvoir ouvrir à 100 % de
capacité. Les salles de spectacles vont rester avec un maximum de 50 % de
capacité, mais on va enlever la limite de 500, incluant pour le Centre Bell, le
Centre Vidéotron, Place des Arts, et autres. Donc, ça veut dire c'est quand
même un grand changement pour eux autres, ils vont pouvoir aller à 50 %,
mais sans la limite de 500. Les lieux de culte, on va garder le 50 % de
capacité, mais, toujours le 21 février, on va pouvoir passer de 250 à 500.
Ensuite, le 28 février. Bon, d'abord,
je disais tantôt, les matchs vont pouvoir commencer, mais pas les tournois, là.
Les tournois, les fins de semaine avec des gens qui viennent de plusieurs
endroits, on attend au 28 février. Donc, ça va être à partir du
28 février qu'on va pouvoir recommencer les tournois puis les
compétitions. Bon. L'autre point important, le 28 février, puis, là aussi,
c'est une question de gestion de risques, c'est que le télétravail va devenir
juste une recommandation, donc ça ne sera plus obligatoire, le télétravail. On
le sait qu'il y a beaucoup de centres-villes qui se plaignent qu'à cause du
télétravail c'est dur dans les centres-villes. Il y a des entreprises aussi qui
se disent : Je suis capable de gérer le risque pour ne pas que les
employés soient trop proches les uns des autres. Donc, ça va devenir seulement
une recommandation. Puis, à partir du 28 février, bien, les lieux de
culte, les salles de spectacle vont pouvoir ouvrir à 100 %, sauf le Centre
Bell et le Centre Vidéotron. Et on va aussi, toujours le 28 février,
permettre l'ouverture à 50 % de capacité des bars et des casinos, mais
sans danse et karaoké, donc. Bon.
Puis finalement, dernière étape,
14 mars, la danse puis le karaoké vont être permis. Les restaurants, les
bars, les grandes salles comme le Centre Bell vont pouvoir ouvrir à 100 %
de capacité. Donc ça veut dire que, le 14 mars, l'essentiel des mesures
sanitaires va être levé, donc on va revenir à une vie plus normale.
Maintenant, je veux parler des personnes
âgées qui sont dans des résidences pour personnes âgées. D'abord, là, c'est
important, il y a eu des précisions d'apportées à travers les journées, mais,
d'abord, on va parler de ceux qui mangent à la cafétéria : c'est permis de
manger quatre à la cafétéria. Puis, pour l'instant, les CHSLD ont le droit à un
proche aidant qui va dans les chambres, puis les RPA, deux proches aidants. À
partir de samedi qui vient, tous les visiteurs qui ont un passeport vaccinal
vont pouvoir aller visiter. Puis c'est important, là, on a parlé beaucoup de
santé mentale, les personnes âgées ont besoin d'avoir de la visite. Puis
d'ailleurs j'en profite, là, pour suggérer à tout le monde : Allez visiter
les personnes âgées, ils ont besoin de ça, ça fait partie de leur petit bonheur
dans la vie.
Je conclus en vous disant : Il va falloir,
donc, apprendre à vivre avec le virus. La COVID est là pour rester. Ce n'est
pas impossible qu'il y ait une sixième vague éventuellement, mais il va falloir
vivre avec la COVID. Puis la meilleure façon, c'est évidemment d'aller chercher
ses trois doses ou, ceux qui ont deux doses et qui ont eu la COVID, bien, de le
faire dans huit semaines après avoir contracté la COVID. Donc, je pense que...
je termine en vous disant, encore une fois, merci à tous les Québécois d'avoir
été patients. Je pense qu'on a besoin, plus que jamais, que tous les Québécois
travaillent ensemble. Que ça soit les vaccinés, les non-vaccinés, tous les
Québécois, là, doivent travailler à revenir ensemble à une vie plus normale
puis à gérer nous-mêmes nos risques. Mais je veux quand même envoyer le
message : On vous fait confiance, restez quand même prudents, on ne veut
pas, évidemment, vous perdre. Donc, merci pour votre patience.
Good afternoon, everyone.
With the decrease in hospitalizations we saw in the last few weeks, we asked Public
Health authorities for a reopening plan. It's an important step, and I want to
thank Quebeckers for all their
efforts.
Starting
February 12, there won't be a mandatory limit for private gatherings, but
we recommend to limit yourself to 10 people or three bubbles. We ask you
to evaluate your risks. We need to learn to live with the virus. Also, on
February the 12th, restaurants will have tables of 10 people or three
bubbles.
Starting
February 14, we will restart sport's matches. Outdoor shows will also be
allowed to host up to 5,000 people.
Starting February the 21,
all stores will be allowed to operate at full capacity. For amphitheaters, it
will be 50 % capacity. And for places of worship, it will be 50 %
capacity with a maximum of 500 people.
Starting February the
28th, we'll restart competitions and sports tournaments. It won't be mandatory
to work from home anymore. Amphitheaters and places of worship will reopen at
full capacity, except for Bell Center and Vidéo Center. And we'll reopen bars
and casinos at 50 % capacity without dance and karaoke.
Finally, starting March
14, dance and karaoke will be allowed. Restaurants, bars and large
amphitheaters will reopen at full capacity. So, after March 14, almost all
restrictions will be lifted. We're taking a calculated risk to learn to live
with the virus. And the best way to live with the virus is to get your three
doses of vaccine. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Nous en sommes maintenant à la période de questions. Il nous reste une
quarantaine de minutes, incluant, donc, la période de questions en anglais. Je
vous demande à tous d'être concis, s'il vous plaît, merci. Nous commençons avec
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) :
Oui. Bonjour à vous trois. Évidemment, il y a deux grandes questions,
probablement, que les gens se posent. Je vais commencer par la première :
Le port du masque, autant pour la population en général que pour les jeunes à
l'école, quand allez-vous le lever?
M. Dubé :
Dr Boileau, peut-être.
M. Boileau (Luc) : Nous
ne prévoyons pas lever le port du masque actuellement. Ça demeure une mesure
très efficace pour réduire la contagion. Et nous le recommandons toujours, nous
le recommandons au gouvernement puis, évidemment, à la population. Et nous souhaitons
qu'il reste ainsi au moins jusqu'au 14 mars, et on verra par la suite.
Mme Prince (Véronique) :
Donc, même dans les écoles, là, avec les jeunes en classe?
M. Boileau (Luc) : Oui.
Mme Prince (Véronique) :
Ma deuxième question : le passeport vaccinal. Parce que, là, il y a des
provinces comme la Saskatchewan, je pense, dès la semaine prochaine, il n'y
aura plus de passeport vaccinal. Est-ce que ça va être encore justifié, au
Québec, de l'avoir?
M. Dubé : ...Dr Boileau,
je pense que c'est la même approche qu'on veut prendre avec le masque, de
garder, en ce moment, les... En fait, ce qui nous permet de faire le
déconfinement beaucoup, c'est l'espace dans les hôpitaux qu'on a créé, mais
aussi le fait d'avoir un passeport vaccinal et le masque. Alors, pour le
moment, ces deux éléments-là, on veut qu'ils restent au moins jusqu'à la
mi-mars avec nous.
Le Modérateur : Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre, Dr Boileau. J'imagine
qu'hier vous êtes arrivé, Dr Boileau, avec des projections. Vous avez
toujours les chiffres un petit peu avant qu'ils soient dévoilés par l'INESSS ou
l'INSPQ. On a quand même baissé, vous l'avez souligné, M. Legault, d'à peu
près, c'est quoi, c'est 1 000 patients hospitalisés, là, en quelques
semaines. On s'en va où, dans vos projections, avec les hospitalisations? Vous
avez dit, tout à l'heure : Il va peut-être y avoir une remontée en
raison... Donc, si on se projette un peu dans l'avenir, généralement c'est dans
deux semaines, vous voyez ça à quel endroit à peu près? On devrait se situer
où?
M. Boileau (Luc) :
Alors, il y a beaucoup d'incertitudes de ce côté-là, évidemment, ça dépend de
beaucoup de facteurs. Mais, pour l'instant, ce qu'on estime, c'est qu'avec la
levée de plusieurs mesures qui ont eu lieu, déjà, depuis quelques semaines et
celles qui sont annoncées aujourd'hui on devrait avoir soit un plateau qui va
s'installer pour les hospitalisations, les nouvelles hospitalisations, et
peut-être une remontée. Mais nous calculons que la remontée ne devrait pas être
à la hauteur de ce que nous avons connu. C'est possible qu'elle monte plus,
qu'elle monte moins. Je pourrais vous le détailler demain un peu plus, on
tiendra un point de presse pour expliquer ça demain. Mais, pour l'instant, nos
calculs montrent que c'est un risque qui est réel, d'avoir une augmentation,
mais qui ne nous inviterait pas à reculer sur les mesures qui sont là. S'il y a
quelque chose qui peut arriver, nous recommanderons, à ce moment-là, de
ralentir l'évolution des mesures qui sont levées, mais, pour nous, c'est très
peu probable. Et misons sur le fait que ça devrait être un plateau, qui n'est
pas encore observé, mais qui pourrait s'observer dans les quelques prochaines
journées.
M. Lacroix (Louis) :
M. Legault, vous avez dit... en début de conférence de presse, vous avez
reconnu qu'il semble y avoir un essoufflement, là, de la population. Les gens,
on le sent de plus en plus, là, qu'ils sont un peu tannés. Là, vous savez que
ça fait deux jours que la manifestation à Québec est terminée. Il y a eu une
rencontre, hier, avec la Santé publique, puis, aujourd'hui, vous arrivez avec
un plan de déconfinement. Eux autres, là, ils vont s'arroger cette décision-là
comme étant une victoire. Jusqu'à quel point ça a pesé, la manifestation de
cette fin de semaine, sur ce que vous annoncez aujourd'hui?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord, je pense que la manifestation comme telle n'a pas pesé. Ce qu'on
voulait, c'est d'avoir une certaine assurance de la Santé publique et de la
Santé que le risque était calculé, que le risque était minime. Maintenant, bon,
s'ils veulent s'approprier ça puis qu'ils ne reviennent pas dans deux semaines,
je ne m'opposerai pas à ça, là.
Le Modérateur : Marie-Michèle
Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Bonjour à tous les trois. Enfin, je vais
peut-être continuer dans cette veine-là. Vous parliez, M. Legault,
récemment, de la vitesse mollo. Là, on dirait que vous êtes comme passé à
presto tout d'un coup, mais le Dr Boileau dit que c'est possible qu'on
ralentisse les mesures. Mais donc ce ne serait pas possible de reculer, là? Ce
qu'on annonce, là, c'est acquis, puis, le pire scénario, là, ce serait vraiment
qu'on ralentisse puis qu'on se rende plus loin que le 14 mars?
M. Legault : Bien, écoutez,
Dr Boileau nous disait, hier soir : Les chances sont faibles. On
pourrait peut-être devancer certaines dates, peut-être en reculer certaines.
Mais là, pour l'instant, le scénario le plus probable, puis qui est assez
solide, c'est celui jusqu'au 14 mars. Je suis content que vous pensiez,
Mme Sioui, que c'est rapide, d'ici le 14 mars. Ma crainte, c'est
qu'il y en a qui vont peut-être trouver que ce n'est pas assez rapide, le 14 mars.
Donc, tout est une question de comment on définit «mollo».
M. Boileau (Luc) : Pour nous,
ça reste graduel et ça reste probable que ce qui est proposé là tienne la route
solidement, mais ça reste graduel. «Mollo», pour nous, ça voulait dire :
On va commencer graduellement puis on va continuer graduellement. Et, dans
l'espace du temps qu'il y a devant nous, ça reste graduel.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Il y a des experts, des observateurs qui vous
reprochent de naviguer à l'aveugle au lieu de naviguer à vue parce qu'on ne
sait pas il y a combien de cas, là, de COVID. Dans le contexte, est-ce que vous
pourriez repartir l'étude sur les eaux usées, l'étude connexe sur les contacts
ou est-ce que ce serait possible de rendre les tests disponibles, le dépistage
disponible à la population en général? Il me semble que, dans ces trois
avenues-là, il y a peut-être des solutions, là, pour avoir une meilleure idée
des cas dans la population.
M. Boileau (Luc) : Est-ce que
je peux répondre? Nous avons regardé, depuis plusieurs journées, toutes les
possibilités de bien calculer combien qu'il y a eu de cas jusqu'à maintenant.
Et on se donne une occasion, demain, pour présenter qu'est-ce que ça veut dire
en termes de probabilité de nombre de cas que nous aurons eus jusqu'à maintenant.
Et on regarde toutes les approches aussi, que ce soient les eaux usées,
reprendre les tests de dépistage, vous l'avez mentionné, mais on a quand même
des indices solides. On suit d'une façon très serrée toute la cohorte des
employés de la santé, c'est beaucoup de monde qui représente quand même une
distribution assez élargie, là, du milieu de la vie québécoise d'une façon
générale, et le milieu des enfants, le milieu scolaire, qui représente
1,3 million de personnes, qui est en reflet de ce qui se passe dans les
familles. Donc, on a des prises solides pour suivre l'évolution de cette
pandémie. Mais on pourra, demain, présenter quelles sont nos idées les plus
justes sur le portrait de la charge épidémique qu'il y a eu jusqu'à maintenant
dans cette vague-ci.
Le Modérateur : Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous trois. Je vais poursuivre avec le Dr Boileau. La semaine passée, si
ma mémoire est bonne, vous nous avez parlé de nuages, puis c'était assez clair
que vous aviez de grandes craintes. Je ne sens pas cette crainte-là,
aujourd'hui, avec la phase de déconfinement. Qu'en est-il? Et surtout vous avez
parlé d'immunité pour ceux qui ont eu Omicron, qu'il y en a beaucoup, là, ce
qui fait qui augmente l'immunité communautaire. Au niveau des vaccins, des
doses, ça va arriver comment? Comment vous allez fonctionner pour gérer tout ça
avec le déconfinement?
M. Boileau (Luc) : D'abord,
la semaine passée, on avait justement un paysage météorologique, là, qui nous
disait qu'il y avait des nuages devant nous, et notamment sur la question du
nombre de cas et de l'augmentation des hospitalisations. Les nuages, ça ne
reste pas tout le temps, ça peut se dissiper. On a de meilleures éclaircies,
cette semaine, parce que, justement, on a une expérience d'une semaine de plus
qui nous a montré qu'on a été capable de baisser encore les hospitalisations,
d'augmenter la vaccination, pas suffisamment pour moi, mais quand même
augmenter la vaccination, et de se permettre aussi d'avoir des calculs plus
solides tout en étant probabilistique de ce qui s'est passé depuis le début du
mois de décembre. Donc, c'est plus clair.
M. Laforest (Alain) : On le
sait, là, on l'a vécu, là, il y a un variant Omicron, il y a un sous-variant
d'Omicron, on n'est pas à l'abri de l'arrivée d'un autre variant. Qu'en est-il
de ceux qui ont eu leur troisième dose? Pensons aux personnes âgées, là, CHSLD,
RPA, dont l'immunité commence à décroître, là. C'est quoi, le risque? Est-ce
que vous allez suggérer une quatrième dose ou leur suggérer d'attendre le
vaccin qui comprend les nouveaux variants?
M. Boileau (Luc) : Bien, il y
a trois choses. La première, c'est qu'on n'est pas à l'abri d'un nouvel
astéroïde qui pourrait nous tomber dessus avec un autre nom grec, là, mais ça,
c'est toute la planète, et on ne le sait pas. Tous les radars suivent ça.
Est-ce qu'il y en a un? Pour l'instant, non. Le BA.2, il est présent au Québec.
Il y a plus que cinq cas, là. On a fait des «testings», ils nous montrent qu'il
est présent, mais pour nous, c'est une source de préoccupation qui est intégrée
dans les calculs que nous avons faits. Et enfin, quant à l'immunité qui diminue
pour les personnes qui l'auraient reçu depuis quelques semaines, nous sommes
très actifs de ce côté-là, et on a demandé à l'INSPQ et en particulier au
Comité d'immunisation du Québec de suivre ça avec attention et nous faire les
recommandations dans les meilleurs délais.
Le Modérateur : Patrick
Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) : Oui.
Bonjour à tous les trois. Ma question pour M. Legault : Vous semblez
annoncer un tournant dans la gestion de la pandémie. On entend clairement.
Qu'est-ce qui arrive dans une prochaine vague? Est-ce qu'on utilise les mêmes
mesures de reconfinement, de couvre-feu, de fermeture de bars et restaurants,
ou est-ce que l'approche change drastiquement pour une éventuelle prochaine
vague?
M. Legault : Bien, je pense
que l'approche doit changer. Puis c'est comme ça que ça va se passer pas mal
partout dans le monde, il va y avoir de moins en moins de confinement avec la
vaccination. Puis, bien, il va falloir que les Québécois puis les citoyens en
général, partout, apprennent à vivre avec le virus en minimisant leurs risques,
et, bien, en acceptant aussi d'aller chercher les doses au fur et à mesure
qu'elles sont nécessaires, là. Donc, je pense, ça va changer.
Bon, évidemment, Christian travaille très
fort à augmenter la capacité hospitalière. Comme je l'expliquais tantôt, la
raison principale pourquoi, dans le dernier mois, on a été obligés d'avoir
beaucoup de contraintes, c'est pour ne pas que ça déborde dans les hôpitaux,
qu'on soit capables de continuer à soigner tout le monde. Donc, un de nos
objectifs, c'est d'augmenter la capacité hospitalière. Le gros frein, c'est de
trouver des infirmières. On a mis des incitatifs pour que des étudiants
s'inscrivent plus en sciences infirmières, mais ça n'arrive pas du jour au
lendemain.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
justement, pour ce qui est de la capacité hospitalière, pour l'instant, ce
n'est toujours pas réglé, là. On y travaille. Il y a environ un mois, on
parlait d'un délestage massif, là, de donner des soins b ou c. Qu'est-ce qui
fait que, maintenant, vous sentez qu'on est prêts, qu'on est capables d'aller
vers ces assouplissements-là, alors que la capacité n'a pas changé dans les
hôpitaux pour le moment?
M. Dubé : ...bien, deux ou
trois choses, peut-être. Les deux premières sont évidentes. Au pire de la
vague, quand on s'est rapprochés de la priorisation, on avait
20 000 employés absents, et là, on a baissé jusqu'à à peu près
10 000, 11 000, là. Ça fait que c'est... On a réduit l'absence des
employés, justement, parce que plusieurs sont revenus travailler, puis ça, on
l'apprécie énormément. Ça fait que ça, déjà en partant, avec les mêmes lits, on
a plus de monde pour soigner nos gens. Ça fait que ça, ça a fait une grosse
différence.
La deuxième, c'est que le taux de... on
l'a bien dit, on a été capables de passer de 3 500, où on était vraiment
au bouchon, à 2 400. Alors, déjà, c'est le tiers de notre capacité qu'on a
regagné. Et ça, puis vous l'avez vu, on a, dans nos statistiques qu'on publie
tous les jours, la moitié de ces cas-là qui ne sont pas des cas COVID,
quelqu'un est rentré à l'hôpital avec la COVID, mais je veux dire... pour la
COVID, mais il rentrait avec la COVID, parce que la contagion communautaire,
elle est énorme. Donc ça, ça nous rassure beaucoup, parce que non seulement on
a baissé le nombre de lits, mais on sait que ces gens-là, on est capables de
s'organiser avec eux différemment, c'est-à-dire que, maintenant, avec des
règles de PCI que nos experts, Dre Opatrny, vont regarder : Est-ce
qu'on est capables, maintenant, de les replacer sans risque? Ce qui n'était pas
le cas du tout dans la première vague.
Ça fait que le phénomène Omicron nous
permet de gérer différemment nos lits maintenant. Ça fait que non seulement on
s'est créé une marge de manoeuvre d'environ 1 000 lits, ce qui n'est
pas rien, là, mais, deuxièmement, on pense qu'on en a plus que ça, de marge de
manœuvre, à cause de la gestion que le Dr Boileau avec Dre Opatrny sont en
train de regarder. Ça fait que c'est tout ça qui fait qu'on pense qu'on a une
marge de manœuvre pour prendre un certain soubresaut, on va le dire comme ça.
Parce qu'on s'attend qu'il va y en avoir plus, d'hospitalisations, mais on a de
la marge de manoeuvre, puis c'est ça qui nous permet, aujourd'hui, de se dire
que... Mais on attendait de voir ces chiffres-là se confirmer, et c'est pour ça
que, je pense, dans les deux dernières semaines, on est dans la bonne tendance.
Le Modérateur : Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. Au-delà des manifestations d'en fin de semaine, il y a eu beaucoup des
mouvements citoyens positifs, comme par exemple, là, dans le sport, on a eu On
veut jouer. Je pense que les gens se sont exprimés de façon correcte avec ça. À
quel point c'est venu vous toucher ou, en tout cas, influencer les décisions?
Ou à quel point vous avez pris ça en compte, peut-être?
M. Legault : Bien,
n'oubliez pas aussi que j'ai un caucus de 74 députés. Donc, une fois par
semaine, je les écoute. Et puis ces 74 députés là écoutent leurs citoyens.
Donc, j'ai bien vu, dans les dernières semaines, que la grogne, les gens qui
étaient tannés, le pourcentage qui mettait en question les contraintes, bien,
augmentaient. Mais, encore une fois, au-delà de la pression... D'abord, on l'a
tolérée pendant tout le mois de janvier, la pression, là. Ça aurait été facile,
en janvier, pour nous autres, de dire : On lâche tout ça lousse, mais ça
n'aurait pas été responsable. Et, bien, ce qu'on attendait, c'est d'avoir le go — comme
disait l'autre — de la Santé publique pour être capable d'avoir un
plan de déconfinement sur une période d'un mois.
M. Bossé (Olivier) :
M. Legault, dans le...
M. Lacroix (Louis) :
...juste une précision...
M. Bossé (Olivier) : Ah!
allez-y, oui.
M. Lacroix (Louis) :
...parce que vous avez parlé de vos 74 députés, vous avez dit : J'ai
bien vu que le pourcentage qui remettait en question les mesures augmentait.
Parlez-vous de vos députés?
M. Legault : Non, je
parle de ce qu'ils entendent dans la population, là. Puis peut-être que c'est
plus concentré, aussi, dans certaines régions. Je parle de ce qu'ils entendent
de leurs députés. Non, non, non, les députés sont tous solidaires et tous
d'accord.
Le Modérateur :
M. Bossé.
M. Bossé (Olivier) : Dans
votre calendrier, je pense que je n'ai pas vu de levée d'état d'urgence
sanitaire, M. Legault. Est-ce que je me trompe?
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, ce qu'on...
M. Bossé (Olivier) :
Est-ce que vous l'avez oublié? Non?
M. Legault : Non, non,
on ne l'a pas oublié. 14 mars, hein, ça va être la fin de l'essentiel des
mesures. Il va nous rester... bon, dépendamment, ce qu'on fait avec les
masques, ce qu'on fait avec le passeport vaccinal, ce qu'on fait avec les
primes aux infirmières, il va rester des raisons d'utiliser l'urgence
sanitaire. Mais, ce qu'on regarde, c'est pour déposer, en mars, un projet de
loi qui viendrait encadrer, justement, ce besoin d'avoir des règles
exceptionnelles. Ce n'est pas notre objectif, là, de continuer à garder
indéfiniment l'urgence sanitaire. Mais, comme vous le voyez, ne serait-ce que
toutes les mesures qu'on va enlever d'ici le 14 mars, bien, il y en a
beaucoup où ça nécessite l'urgence sanitaire. Il va en rester quelques-unes
après, mais peut-être que c'est possible de les encadrer dans un projet de loi.
Puis Christian travaille à déposer, en mars, donc, un projet de loi pour
enlever l'urgence sanitaire.
M. Bossé (Olivier) :
...prêt à lever l'état d'urgence sanitaire?
M. Legault : En mars,
disons.
Le Modérateur : Simon
Bourassa, Noovo.
M. Bourassa (Simon) : M.
le ministre de la Santé, maintenant qu'on sait que le passeport vaccinal est là
pour rester, l'imposition de la troisième dose, là, pour la validité de ce
passeport, ça, c'est toujours dans les cartons? Et, si oui, à quel moment on
peut s'attendre à ce que ça soit effectif?
M. Dubé : Je pense que
j'ai répondu à ça plusieurs fois, mais je vais en profiter pour le répéter. Ce
que vous allez voir, demain, dans les statistiques que le Dr Boileau va
présenter, dans son point de presse, c'est combien de personnes qui ont décalé
leur troisième dose parce qu'entre autres l'INSPQ avait demandé, avec le CIQ,
de déplacer de huit semaines. Alors, c'est évident que, là, ce qu'on a fait
faire par nos experts, c'est : quand est-ce que les gens vont prendre leur
troisième dose — c'est-u en mars?, c'est-u en avril? — pour
respecter ça. Ça fait que c'est sûr qu'on ne peut pas demander la troisième
dose tant qu'on n'a pas donné la chance aux gens d'aller chercher leur
troisième dose. Ça fait que moi, je vous demanderais qu'on attende un petit
peu. On va voir un peu les simulations qui ont été faites par nos différents
experts. Je vais laisser le Dr Boileau vous en parler demain dans son
point de presse. Puis, quand on aura une meilleure idée de quand est-ce qu'on
pense que l'essentiel des gens auront eu la chance d'aller chercher leur
troisième dose, bien là, on reviendra avec un plan pour le passeport vaccinal.
M. Bourassa (Simon) :
Merci. M. Legault, vous avez probablement pris connaissance de la sortie
du député Joël Lightbound, député fédéral libéral, un peu plus tôt aujourd'hui,
qui s'est vu assez critique, là, de l'administration de son premier ministre.
Vous avez pensé quoi de cette sortie-là? Êtes-vous plutôt en accord, plutôt en
désaccord?
M. Legault : Bien, j'ai
vu qu'il demandait à son premier ministre d'accélérer les discussions sur
l'augmentation des transferts en santé la même journée où notre cheffe de
l'opposition officielle, ici, n'a aucune idée de combien on demande, alors que,
bon, les chiffres sont assez clairs, on demande une augmentation de
6 milliards pour le Québec. C'est important. On parlait d'augmenter la
capacité hospitalière. Bien, il est temps, effectivement, que Justin Trudeau
puis le gouvernement fédéral se mettent à la table. Ça a été... On a fait
encore un point de presse la semaine passée, tous les premiers ministres des
provinces et territoires, pour demander de passer de 22 % de financement à
35 % de financement des soins de santé. Là, il est temps qu'on s'assoie.
Il me semble qu'avec la pandémie, c'est plus à-propos que jamais.
Le Modérateur : Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui.
Bonjour à vous trois. M. Legault, la caisse dit qu'elle pourrait
abandonner ou qu'elle va abandonner le projet du REM de l'Est si l'ARTM ne
change pas de décision. Est-ce que vous craignez pour l'avenir du REM de l'Est?
M. Legault : Bien, ce
qu'on a dit, c'est qu'on veut travailler avec la Caisse de dépôt puis, surtout,
avec Valérie Plante, la mairesse de Montréal, pour ajuster le projet. Mais,
pour moi, la clé, c'est vraiment l'appui de Valérie Plante. Tu sais, on n'ira
pas faire un projet si on n'a pas l'appui de la mairesse de Montréal. Donc,
quant à moi, la balle est dans le court de Mme Plante de nous présenter un
nouveau projet qui fait son affaire.
Mme Lévesque (Fanny) :
Je voudrais juste revenir sur le passeport vaccinal, là, M. Dubé, là.
Est-ce que je comprends que vous avez évoqué que, peut-être, à partir du
14 mars, on pourrait évaluer sa levée? Puis au sujet de l'urgence
sanitaire, est-ce que la levée serait donc au moment du dépôt du projet de loi
ou à son adoption possiblement vers la fin de la session?
M. Dubé : Non. Ce que
j'ai dit tout à l'heure, puis je vais le préciser, là — merci d'avoir
posé la question — pour qu'il n'y ait pas de confusion : Pour
moi, le passeport vaccinal, il est là pour rester, parce qu'on a dit que c'est
les deux mesures qui nous permettent, en ce moment, d'avoir le déconfinement
dont on a parlé aujourd'hui. La question est plus, pour moi : en ce
moment, on a un passeport qui est basé sur deux doses, parce qu'on a une grande
partie de la population qui n'a pas eu encore leur troisième dose. Alors,
commençons par voir quand est-ce qu'on est capables d'avoir la troisième dose,
puis on reviendra sur un échéancier.
Mais je ne veux pas être le prophète de
malheur, là, mais on revient au mois de septembre, il y a une sixième vague, il
y a une autre... c'est sûr que le passeport vaccinal va faire partie des outils
qu'on a besoin, comme le masque va en faire partie. Mais, en ce moment, je
pense que la question était plus sur la question de la troisième dose. Moi,
j'aimerais mieux voir qu'on donne la chance à tous ceux qui ne se sont pas fait
vacciner, parce que... Puis je rappellerais, peut être que le Dr Boileau...
puis je veux aller rapidement, parce qu'on déconfine, il y a encore plus de
gens qui vont la prendre la... qui vont l'avoir, la COVID. Alors, je le dis,
les deux choses qui nous protègent en ce moment, c'est la vaccination et le
lien avec le passeport vaccinal, et c'est le masque. Alors, c'est sûr que ces
deux mesures-là sont avec nous pour rester.
M. Bergeron (Patrice) : Alors,
juste avant de passer à l'anglais, si vous me permettez, deux questions.
Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
Les aînés en RPA se demandent aussi quand
ils vont pouvoir recommencer à faire des activités dans les résidences pour
personnes âgées. Parce que, là, on leur permet, donc, d'avoir un peu plus de
visites, mais ils ont aussi des activités qui ont été, donc, toutes mises sur
la glace et ils ont besoin de socialiser aussi de d'autres façons. Ça, ce sera
pour quand?
M. Dubé : Dr Boileau,
voulez-vous en glisser un mot?
M. Boileau (Luc) : Bien,
écoutez, toute la question de tout ce qu'on appelle la prévention et le
contrôle des infections dans les milieux de vie, que ce soit les CHSLD ou les
RPA, on y travaille activement. On est sur ce dossier avec les équipes
ministérielles, les équipes d'experts aussi, pour trouver une façon d'alléger
ces conditions-là, tout en gérant les risques de contagion, et de nous amener
avec une progression rapide vers une gestion plus normale de comment on doit
vivre avec le virus.
M. Legault : Et
peut-être vous dire, là, aussi, même si Marguerite Blais est en congé, elle
souhaite que la Santé publique puis la Santé se penchent rapidement sur les
activités dans les résidences pour personnes âgées. Donc, on a fait,
effectivement, la demande.
M. Bergeron (Patrice) :
Et, vous savez, l'industrie du tourisme d'affaires s'est fait beaucoup entendre
dans les derniers jours, que ce soient les congrès, et on dit que le Québec est
en train de manquer le bateau pour des réservations et tout. Ils s'attendaient
peut-être à voir des annonces aujourd'hui. Est-ce que vous pouvez être plus
précis sur ce que vous pouvez leur accorder?
M. Legault : Bien, c'est
là.
M. Boileau (Luc) : C'est
dans le plan, oui.
M. Legault : ...mais les
congrès, c'est dedans.
M. Boileau (Luc) : Les
congrès seront donc tous repris dans la progression du temps, et certainement
qu'à partir de la mi-mars, tout pourra être réalisé, comme nous l'espérons
tous, dans un contexte très normal.
Le Modérateur
: Bien,
merci. Nous sommes prêts à passer à la période de questions en anglais
maintenant. Nous allons commencer avec Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day to you all. You're lifting, you're easing quite a few
measures, many of them by March Break and nearly all of them by March 14th. Are
you reacting, really, to the pressure that has been on all political leaders,
in Québec and in Canada, to
ease up on these restrictions? And did you fear... we saw the street
demonstration on the weekend, did you fear losing control?
M. Legault : No, we are asking Public Health, since a few weeks now, to have a
plan. Unfortunately, until last night, they told us that there was too much
uncertainty to be able to table this kind of plan. But, last night, they said
that the risk is a calculated risk, and we can go forward. So, we were waiting
for the OK of the Public Health.
M. Authier (Philip)
: But you saw...
M. Legault : That's it.
M. Authier (Philip)
: OK. Sorry, I cut you off. Can you...
M. Legault : No, no, but, of course, like you, in the last weeks, I would say,
since the beginning of January, we see that the population is fed up. I'm fed
up, we're all fed up, so I can understand. But the reason why we resist, until
today, is because there was too much risk about the situation in our hospitals.
We wanted to be sure that we will be able to take care of each patient.
M. Authier (Philip)
: And did you... I'm sure that everybody heard Mr. Lightbound's
comments this morning. He denounces and describes policies that, he says,
divided people needlessly, that's the kind of language that he uses in his
statement. Do you think he's targeting all political leaders? Because you also
had a role in applying pandemic measures, Mr. Trudeau did. Do you think
that he is targeting people in power?
M. Legault : Ask him. I don't know who he's targeting. I know that he was
targeting Justin about the health care transfers. And I agree with him that
it's about time we settle this matter about increasing health care transfers.
Regarding measures, like I explained, I understand that these measures can
divide Quebeckers, but we had
no choice but to protect our hospitals' situation.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. First of all, just
one quick clarification. The lifting of the public health emergency will happen
when your bill, Mr. Dubé, will be adopted, not tabled, right?
M. Legault : Right.
Mme Senay
(Cathy) : The adoption, this is what we are
looking for. So, we are crossing our fingers, perhaps, that it will be adopted
before mid-June.
M. Dubé : Well, I mean, the minute we will put it on the table, it will be a
decision of the Opposition, how long they want us to deal with it. But the
Premier has asked me to make it ready for March, and it will be ready for
March.
Mme
Senay (Cathy) : OK. Premier Legault, after months,
and months, and months of restrictions, how do you feel, today, that you are
starting asking Quebeckers to manage their own risks?
M. Legault : I'm happy because we know, since a long time, that we'll have to
learn to live with the virus. But, until last night, the forecast didn't give
us the opportunity to switch to this approach because of the hospitals'
situation. So, I'm happy to see that we have a margin because we went from
3,400 to 2,400 hospitalizations, because of the vaccination. So, right now, we
can take a calculated risk, and finally, a bit, turn the page.
Mme Senay
(Cathy) : Regarding the vaccine passport,
Mr. Dubé, you were clear, a few minutes ago, saying : This is one of
the two important tools, with the wearing of mask, so you have to live with it,
like, we will keep it. But then, how can you justify this? And what will be
your criteria to get rid of the vaccine passport if you have a province like Saskatchewan that the requirement should provide... a proof of
vaccination will be lifted on Monday?
M. Dubé :
Well, I think, first, it's very important that this recommendation of those two
tools are recommendations of Public Health. I'm just saying... what I'm
saying : Very clearly, we have seen how important that has been,
especially the passport, for those that were vaccinated to be able to have a
normal life. So, in a case where, say, we're finished with this famous fifth
wave and we're back next Fall, or whenever, another Omicron, another one will
be, that's for sure that those would be the tools that we can use, because
people have been dealing with those tools now for almost two years. So, I'm
just saying that the best tools to make sure that we go back to a normal life,
apart from confinement, would be mask and passport. That's very clear.
Le Modérateur
:
Ian Wood, CTV.
M. Wood (Ian) :
Premier Legault, I just want to switch topics here. Onto the REM, the
Transportation Authority of Montréal recommends that, perhaps, it's poorly
aligned, it's not complementary to the existing transit system in Montréal. Are
you prepared to go back to the drawing table with the «caisse» to create a new
plan?
M. Legault :
We already said that we were ready to make adjustment. It's important for us
that the East of Montréal be better served for collective transportation. So,
we're open for adjustment. I would like to have the support of the mayor of
Montréal, Valérie Plante, in the adjusted project. So, for me, the important
partner is more the mayor of Montréal than the ARTM.
M. Wood (Ian) :
And then, on another topic here, there're these allegations of sexual assault
in a high school, which regards their basketball team there. The Education
Minister says he wants to have a further look into that. I mean, this is quite
a serious allegation that's come forward in this… of alleged culture of
silence. You know, what can the Government do to sort of open things up on
this, beside just having an inquiry? I mean, this is quite a serious
allegation.
M. Legault :
No, no, it's very serious and totally unacceptable. The Minister of Education
will have an inquiry. The Minister of Sports also is looking, with the
basketball association, what can be done. I know also that the service center
also is making an inquiry. We already tabled a bill about having a more
independent «protecteur de l'élève». And if needed, we'll do more than that. I
remember, we've asked each school in Québec to have a plan against violence.
So, it's totally unacceptable, and I'll do everything I can to fight against
this kind of violence.
Mme
Prince (Véronique) : Pouvez-vous le répéter en français, s'il vous
plaît?
Le Modérateur : Oui. Allez-y,
monsieur.
M. Legault : Oui. Bien, je
trouve ça très grave, ce qui est arrivé. On a le ministre de l'Éducation qui
dit qu'il va faire une enquête. On a le centre de services qui a dit qu'il
était pour faire une enquête. Je sais aussi que la ministre responsable du
Sport parle avec l'association de basketball pour voir aussi ce qu'il est
possible de faire. Déjà, on avait mis en place un plan d'action, qu'on a
demandé à chaque école, pour lutter contre la violence. On a déposé un projet
de loi, aussi, pour créer un poste indépendant puis facilement accessible de
protecteur de l'élève. Puis je n'exclus aucun moyen, là, pour aller plus loin,
là. C'est abominable qu'est ce qui est arrivé, puis il ne faut plus jamais que
ça arrive, là. Puis on est prêts à faire ce qu'il faut.
Le Modérateur : Notre
collègue, Raquel Fletcher, de Global ne peut pas être là aujourd'hui, mais on a
deux questions de chez Global : Why eliminate gathering limits in homes
but wait to open bars? Lequel d'entre vous répond?
M. Boileau
(Luc) : Do I have to answer it in English or…
M. Legault : In English.
M. Boileau (Luc) : Will it be better…
Le Modérateur
:
Yes, in English.
M. Boileau (Luc) : OK. I'm
sorry.
Le Modérateur
: …
M. Boileau (Luc) : English. So, I'm sorry. It was… It's just to say that there's a difference
between living at home, and the possibility of gathering ourselves with our
family and friends, and controlling what's going on in bars. Bars are normally,
much largely, with more numerous numbers of persons. We have a lot of studies
that have been done that shows us that it's still a place that the contagiosity
might be increased compared to home. And this is mostly why we adopt those
proposal for the Premier and the Minister of Health. And we've been in contact with
all the people representing bars, sports, I mean, all the fields. And I think
that what we're proposing is something that is strong enough to be acceptable
for all.
Le Modérateur : Et maintenant une dernière question de Global, donc en anglais, je
pense qu'elle est dirigée vers vous, M. Dubé : What is the
contingency plan for hospitals given that the reopening might bring more cases
and hospitalizations?
M. Dubé : Well, as I explained, it's because we think that we had this room
of maneuver that we didn't have a month ago. When we were at 3,500
hospitalizations and we had more than 20,000 absent employees, we were really
close to having to make very tough choices. Since then, we got back half of our
employees that were sick, so that's good news. And second, we have reduced the
total number of hospitalizations by one-third, we went from 3,500 to 2,400. So
these two, and combined with other measures that we're discussing with our
people in the hospitals, PCI measures that would be adjusted to Omicron, give
us this room of maneuver that, if there were to be some increase, which is
possible, we will be able to manage those increases.
Le
Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.
M. Bellerose (Patrick) :
...Est-ce que la date du 14 mars, c'est symbolique? Ça va faire deux ans
précisément qu'on aura vécu sous les mesures sanitaires au 14 mars.
M. Legault : Non. C'est
un lundi. Non, non.
M. Bellerose (Patrick) :
C'est un hasard?
M. Dubé : Merci, tout le
monde. Merci beaucoup.
Le Modérateur : Coïncidence.
Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin à 13 h 53)