Point de presse de M. Pascal Bérubé, député de Matane
Version finale
Thursday, November 24, 2011, 11 h 04
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Onze heures cinq minutes)
M. Bérubé: Alors, bonjour. Pour faire écho à la question posée ce matin concernant le FIER-Gaspésie, ça me permet d'abord de vous dire que le dossier des FIER est toujours actif, en tout cas au Parti québécois, quant au suivi qu'on en fait, et particulièrement le FIER-Gaspésie. Annoncé au printemps 2008, ça fait plus... ça va faire bientôt quatre ans, et ce qui est particulier dans la région qui a le taux de chômage le plus élevé au Québec, c'est qu'il y a 5 millions de fonds destinés à la Gaspésie, gérés par des privés que les Gaspésiens ne connaissent pas vraiment, qui ne donnent pas signe de vie, qui n'ont pas pignon sur rue, qui ne consultent personne - j'ai confirmation qu'aucun CLD n'a été consulté, ni élus municipaux en Gaspésie - et, depuis 2008, sur le 5 millions de fonds publics, aucun investissement dans la Baie-des-Chaleurs, malgré toutes les demandes, aucun investissement en Haute-Gaspésie, aucun investissement dans la région de Gaspé.
Par contre, ce qu'on a obtenu et la confirmation qu'on a, et j'en ai discuté encore avec le président du FIER-Gaspésie, qui était présent à une activité dans ma circonscription samedi dernier, c'est qu'il y a 750 000 $ de l'argent destiné à la Gaspésie qui est parti dans une compagnie d'autobus à Gatineau qui s'appelle Autobus Campeau, qui n'a même pas de site Internet. Donc, dans la région qui en a le plus besoin présentement, 5 millions de dollars, l'investissement principal s'est fait dans une compagnie d'autobus en Outaouais.
Et ça s'accumule, ces mauvaises nouvelles là, où le gouvernement a une influence sur la Gaspésie. Je vous rappelle qu'après s'être fait déculotter dans le dossier du transport maritime, de la construction maritime avec la Davie, le gouvernement aurait pu faire un geste pour le chantier maritime Verreault, ça nous fait très, très mal. Il a confié deux navires de la Société des traversiers du Québec à la Davie sans appel d'offres. On a accepté cette décision-là. Les règles n'ont pas été les mêmes pour les chantiers maritimes Verreault. Et ça s'ajoute à la crise de leadership. Pour la première fois en 50 ans en Gaspésie, il n'y a aucun député local de la Gaspésie qui est ministre responsable de la région. C'est M. Bolduc maintenant qui est responsable.
Alors, comme représentants de la Gaspésie à l'Assemblée nationale, on ne pouvait pas laisser passer ce qui se passe avec le FIER, avec le leadership, avec le chantier maritime Verreault. Ces nouvelles-là s'accumulent et, au nom des citoyens que je représente et ceux de toute la Gaspésie, je tenais à en faire part aujourd'hui en Chambre. Voilà.
M. Journet (Paul): C'est un dossier dont parlait beaucoup M. Legault il y a quelques années. Est-ce que vous avez eu une communauté d'esprit avec lui là-dessus?
M. Bérubé: Bien, les FIER, c'est d'abord un dossier du Parti québécois, et on l'a tous plaidé ensemble. À l'époque, on avait posé une question sur le FIER-Gaspésie. Alors, on a peut-être accordé moins d'importance en Chambre, dans les derniers mois, sur ce dossier-là, mais les fonds sont toujours existants. D'ailleurs, je vous invite à faire les vérifications sur tous les autres FIER. Et, quant à celui de la Gaspésie, c'est plus particulier, compte tenu des attentes qu'on a. Écoutez, en quatre ans, les CLD, les centres locaux de développement, qui... des instances démocratiques avec des élus municipaux, avec des membres de la communauté, nous confirment qu'ils n'ont jamais été consultés pour des investissements en Gaspésie.
Alors, deux choses. Ils consultent qui, les gens du FIER-Gaspésie? Puis, de deux, comment a-t-on pu arriver à envoyer trois quarts de million à une compagnie d'autobus scolaires à Gatineau, que personne ne connaît, sans obtenir de justification? Puis encore, samedi dernier, le président me disait: Bien, écoutez, on a fait ce choix-là, on ne peut pas vous dire pourquoi. Moi, j'aimerais ça le savoir parce que ce n'est pas vrai qu'en Gaspésie tout va bien. Bien sûr, il y a eu le décret éolien, puis on a eu des avancées, mais, moi, j'ai besoin d'obtenir de l'argent disponible pour favoriser la croissance d'entreprises gaspésiennes. Et, après la vérification que j'ai fait en fin de semaine dernière, je ne peux pas accepter plus longtemps que l'argent de la Gaspésie soit entre les mains de privés qui en font un usage sans reddition de comptes.
M. Caron (Régys): Mais y a-t-il eu des requêtes des gens du milieu pour solliciter les fonds dont vous parlez, monsieur...
M. Bérubé: Bien, difficilement parce qu'écoutez, ils n'ont pas pignon sur rue. On ne sait pas qui siège là, on n'a pas d'adresse. On a essayé de toutes les façons possibles et, chaque fois, on nous répond: C'est du capital de risque, on a été nommés pour le faire, on est des privés puis on a nos propres façons de trouver les dossiers. Et le président nous dit: Écoutez, on nous a fourni aucun dossier. C'est l'oeuf ou la poule, aucun dossier digne de mention. Ça ne peut pas continuer plus longtemps pour la Gaspésie. Puis Autobus Campeau, là, moi, j'aimerais ça savoir pourquoi on a envoyé trois quarts de million là, de l'argent de la Gaspésie, qui en a besoin quotidiennement. Alors là, il y a des gens qui ont des explications à donner. Le ministre a répondu quelque chose de plutôt désespérant. Qui répond pour la Gaspésie, là? Déjà qu'on n'a plus de représentant à l'Assemblée nationale, ministre, bien là, ça sera le député de Matane qui devra faire écho.
M. Pépin (Michel): Sur cinq millions, là, savez-vous, là, depuis 2008, là, si je comprends bien, à 5 millions depuis 2008, combien... Est-ce qu'il y a des sommes qui ont été investies en Gaspésie à votre connaissance?
M. Bérubé: Une seule, Marinard, qui est une entreprise dans la transformation de la crevette. Mais la plus grosse somme, c'est autobus Campeau à Gatineau.
M. Pépin (Michel): Combien à Marinard?
M. Bérubé: Marinard, 500 000 $. 750 000 $ dans le transport en Outaouais, puis, dans la Baie des chaleurs, zéro. Donc... Il y a cinq MRC en Gaspésie, alors, admettons, une moyenne d'un million par MRC. MRC d'Avignon, zéro; MRC de Bonaventure, zéro; MRC de La Haute-Gaspésie, zéro; MRC Côte-de-Gaspé, zéro; Rocher-Percé, zéro. Alors, cet argent-là, qui le retient? Ils consultent qui? Est-ce qu'ils se consultent entre FIER?
Et, quand je vous dis qu'on ne connaît pas les gens qui siègent là, c'est vrai. Moi, je n'ai aucune façon, malgré des demandes d'accès à l'information, d'obtenir la liste des gens qui gèrent 5 millions de dollars de fonds publics dans l'anonymat et la discrétion pour la Gaspésie. D'ailleurs, le gestionnaire du fonds est à Montréal, aux HEC. C'est très nébuleux, tout ça.
M. Boivin (Mathieu): Est-ce qu'il y a un lien, M. Bérubé, entre votre intérêt aujourd'hui pour le FIER de la Gaspésie puis les élections dans Bonaventure?
M. Bérubé: Bien, c'est toute la Gaspésie, ce n'est pas seulement Bonaventure. Je vous dirais, là, que ce qui a fait un peu déborder le vase, c'est toute la question du chantier maritime de Mme Verreault. Là, ça s'accumulait. Sur l'attention qu'on obtient du gouvernement quant à nos enjeux, la nomination... Écoutez, je me suis retrouvé dans une situation inusitée où je plaidais pour que les deux seuls députés gaspésiens du Parti libéral, M. Chevarie et M. Mamelonet, deviennent ministres responsables de la région. J'en étais rendu à plaider ça auprès du premier ministre, qui, d'ailleurs, le premier ministre, aurait pu faire comme Bernard Landry, être ministre responsable de la région de la Gaspésie. Je vous rappelle qu'il a été ministre de la Capitale-Nationale avant l'élection de 2008, mais il a refusé de le faire pour la Gaspésie.
Alors, tu sais, il y a des gestes qui comptent dans la vie, puis, ça, c'en était un pour les Gaspésiens. Et bien sûr que l'élection partielle apparaît, mais c'est bien antérieur à ça, et je le disais même avant que Mme Normandeau soit... décide de quitter la politique.
M. Plouffe (Robert): M. Bérubé, vous avez dit dans votre déclaration qu'ils étaient plus connus des financiers libéraux que des développeurs de la Gaspésie.
M. Bérubé: Oui, c'est clair.
M. Plouffe (Robert): Ce sont vos propos?
M. Bérubé: Oui, absolument.
M. Plouffe (Robert): Alors, quelles preuves avez-vous que c'étaient des gens qui sont assez proches des financiers libéraux?
M. Bérubé: Alors, bien, plusieurs des donateurs... et puis on va valider pour les dernières années, mais disons, pour les dernières années auxquelles j'ai eu accès, c'est des donateurs. Je ne dis pas qu'il y a quelque chose de malsain qu'ils soient des donateurs, mais ils sont plus connus des donateurs qu'ils sont connus des Gaspésiens. Alors, c'est des sommes considérables.
M. Plouffe (Robert): Est-ce que vous connaissez M. Ratthé? Est-ce que vous pensez que M. Ratthé, son absence aujourd'hui, elle était justifiée par le fait que M. Legault le courtise et qu'il s'est senti...
M. Bérubé: J'ai lu l'article ce matin, mais ni M. Ratthé, ni M. Legault, ni son confesseur, ni M. Lessard se sont confiés à moi.
M. Plouffe (Robert): Est-ce que vous-même avez été courtisé par M. Legault?
M. Bérubé: À la radio locale de Matane, oui. Ça a été rapporté par un de vos collègues du Journal de Québec.
M. Plouffe (Robert): ...
M. Bérubé: Non, pas du tout, pas du tout.
M. Plouffe (Robert): Êtes-vous intéressé par la CAQ, M. Bérubé?
M. Bérubé: Je suis intéressé par la souveraineté du Québec, je suis intéressé par ma formation politique. Je suis intéressé à être candidat à nouveau, si j'ai encore une circonscription en 2012, avec l'enjeu de la carte électorale. Mais, bien que j'ai de l'affection pour François Legault, c'est connu, j'ai été un de ses employés, je demeure un souverainiste. Et moi, j'aimais bien François Legault le souverainiste.
Et ça n'enlève pas le respect qu'on peut avoir pour les individus, mais sur les idées, sur l'avenir du Québec, il y a quelque chose qui nous sépare. C'est clair. Et ça ne crée pas de l'animosité, mais c'est des choix politiques qu'on fait. Moi, j'ai choisi de rester au Parti québécois et puis je le fais avec beaucoup d'enthousiasme, là, en essayant de contribuer du mieux que je peux.
M. Robitaille (Antoine): Est-ce qu'à partir du moment où la coalition refuse le scénario de rapatrier le droit criminel...
M. Bérubé: Bien là, je vais laisser... On a tellement demandé qu'ils puissent s'expliquer, on va les laisser assumer leurs déclarations sans nous-mêmes les interpréter avant qu'ils les fassent. Alors, je pense que s'ils sont sur la glace, c'est un parti politique, qu'ils puissent...
M. Robitaille (Antoine): ...ils ont rejeté...
M. Bérubé: Je n'ai pas entendu M. Legault, ou un porte-parole, ou M. Sirois, ou quiconque le dire. Mais je vais les laisser assumer quand même leurs choix politiques. Nous, on le fait régulièrement sur des bases de contenu. J'aimerais ça qu'ils puissent le faire aussi puis je suis sûr qu'ils sont capables de le faire.
M. Plouffe (Robert): À partir du moment où votre collègue M. Ratthé est comme vous, qu'il est souverainiste, vous seriez donc surpris d'en voir passer plusieurs de votre camp du côté de M. Legault. C'est ce que vous me dites?
M. Bérubé: Bien, surpris, tu sais, on a quand même été élus... Moi, j'ai été élu sous la bannière du Parti québécois, avec une plate-forme du Parti québécois, avec une chef du Parti québécois, avec des souverainistes qui ont voté pour moi. Écoutez, j'ai eu le privilège d'avoir 58 % d'appuis dans Matane à la dernière élection, le plus haut taux au Parti québécois avec Marjolain Dufour. C'est parce qu'il était écrit Parti québécois au bout de mon nom.
Et, je vous rappelle, quand je suis devenu candidat pour la première fois du Parti québécois en 2002, à l'investiture de 2002, avant l'élection de 2003, on était très bas dans les sondages. Ça tenait davantage du missionnariat que de l'opportunisme. Mais, au bout du compte, au bout du compte, les gens reconnaissent les gens de conviction, et c'est dans les moments plus difficiles qu'ils reconnaissent. Nous, en Gaspésie, on est habitués à voir le vent souffler, alors on est faits forts.
Mais, comme je vous dis, sur la base des idées, on peut avoir des débats intéressants. Moi, je n'ai pas d'antagonisme avec le Parti libéral, avec François Legault, avec la coalition. C'est des gens que je connais, mais, sur la politique, ça ne marche pas. Sur la base des idées, sur l'avenir du Québec, on ne se rejoint pas là-dessus. Et je le dis en tout respect, et le Parti québécois... Entre des partis de pouvoir et un parti d'espoir, moi, je choisis un parti d'espoir qui... c'est sûr qu'il n'est pas comme les autres. Mais qu'on ait des débats entre nous, qu'on ait des échanges sur des idées, ça, ça ne coûte pas un sou au Québec, ça. C'est des échanges entre nous. L'important, c'est qu'au fil d'arrivée, lorsqu'il y aura l'élection, l'offre qu'on mettra sur la table.
Mais quand le gouvernement fait des choses et de la corruption, ça, ça coûte de l'argent au Québec, puis c'est pas mal plus impliquant que de donner une importance tellement importante à des débats d'une formation politique démocratique qui n'a d'impact que sur nos idées. Moi, je veux qu'on soit jugés au moment de l'élection. Entre les deux, laissez nous donc travailler, puis les gens jugeront d'eux-mêmes.
M. Plouffe (Robert): Alors, avec les FIER, est-ce qu'il y a détournement d'argent, selon vous?
M. Bérubé: Bien, il y a rétention d'argent, tiens, appelons ça comme ça. Moi, j'aimerais ça que l'argent serve... Moi, je suis convaincu que le CLD de Bonaventure, le CLD d'Avignon, si on leur pose la question: Avez-vous des bons projets? Ils vont les financer.
La directrice du CLD de la Haute-Gaspésie, Maryse Létourneau, je lui en ai parlé pas plus tard que samedi. Je lui ai présenté pour la première fois le président du FIER-Gaspésie. J'ai dit: Maryse, viens avec moi, on s'en va à la table de M. Alphonse Bernard, président du FIER. Ils se sont rencontrés pour la première fois en quatre ans. Il y a 5 millions. Je lui ai annoncé que, s'il gérait 5 millions, il devenait un acteur public, puis on allait... il allait entendre parler de moi en personne ou par mes interposés. Aujourd'hui, c'est la deuxième option.
Mme Montgomery (Angelica): Mr. Bérubé, why was Daniel Ratthé not at the caucus meeting this morning?
M. Bérubé: I don't know. I saw Daniel yesterday and I don't know what he has in mind. But I don't want to speculate on any of my colleagues but... Ask him.
Mme Montgomery (Angelica): Well, you have another member of your caucus that's currently away from the National Assembly. You're coming...
M. Bérubé: Like who?
Mme Montgomery (Angelica): Guy Leclair.
M. Bérubé: Yes. I think you're aware of the reason, pretty much.
Mme Montgomery (Angelica): Yes, I am aware. You were coming back from a pause yourself. What was the reason for that pause?
M. Bérubé: I was exhaust, I was... The doctor asked me to stay in my riding because I was tired, and I need... I don't want to go into the details, it's pretty personal, but it was better... If you could see me two weeks ago, I was not in a good shape. So, I'm feeling better and thank you for your concern.
Mme Montgomery (Angelica): You're not thinking about going over to Legault?
M. Bérubé: No, I don't. Go in my riding and ask the people if they're willing to vote for my party and me, I think the answer is me. It's not about being opportunist. And, in the Gaspé area, there is no solid basis on that kind of option, so. And I do think that right now we're... the tables are turning, and we have a good chance to win the riding of Bonaventure, so. I put all my work, all my heart on this issue and I think I'm going to keep it that way.
Mme Bryan-Baynes (Elysia): Is the by-election the reason why you're bringing out the FIER-Gaspésie?
M. Bérubé: I was bringing up Gaspé in the discussion. You know, I'm passionate about the Gaspé area. I'm the only representant in the National Assembly. So, whatever the final reason is, we have to speak about the Gaspé area more often in the National Assembly.
Mme Bryan-Baynes (Elysia): Are you worried that there is funds being misused?
M. Bérubé: When you put three-quarters of a million dollars to put in a scholar bus company in Outaouais, I think we have a problem. We need the money in Gaspé. Show me the money. Show us the money that we need for our development. So, there's a lot of small businesses in the Gaspé area who could use easily and properly this money. So, someone has to tell me why we put three-quarters of a million dollars in a bus company in Outaouais.
Mme Bryan-Baynes (Elysia): Do you worry that there are more moles in your caucus? I mean, people were saying there were...
M. Bérubé: Mules? That's the...
Mme Bryan-Baynes (Elysia): Moles. Moles, «les taupes».
M. Bérubé: Moles. That's the word you use for...
Mme Bryan-Baynes (Elysia): Moles. Yes, in English, it's «moles», «des taupes», people who will take information out in a sensitive time within your party.
M. Bérubé: I don't know. What I'm saying in public, what I'm saying in the caucus, what I'm saying in front of Mrs. Marois is always the same thing. So, I'm not afraid about what I said, you always have what I have in mind properly. But, I do think that we put too much pressure on a political party whose only sin is to have debates about ideas. It's not about using the people's money, it's not about corruption, it's about discussing about ideas. For God's sake, what is the problem with that? At the last point of the election, when people are going to vote, they are going to make up their mind about this. But, between the two... this rendez-vous, we're going to do what we have to do, even if it's tough, but... It's a hard way, but it's the way that we choose.
M. Karwatsky (Paul): You mentioned your great respect for François Legault. I'm sure you're very close to him. But you mentioned the sticking point is being a sovereignist. You know, I'm sure François Legault, at heart, is still a nationalist. So, I'm sure, many Quebeckers...
M. Bérubé: That's what Mr. Charest wishes.
M. Karwatsky (Paul): According to the Premier, he's...
M. Bérubé: He tries to push him in our side.
M. Karwatsky (Paul): That's right. And I'm sure many Quebeckers, of course, are hard nationalists. But it seems right... right now, it just doesn't seem like it's an option politically. So, why stay with a political party... why rule out, you know, leaving off the political party that, it seems at this point, is not parallel with what Quebeckers want?
M. Bérubé: It's not because it's hard that we don't have to do it. When Pierre Bourgault and the first people in the sovereignist movement started talking about this in the early sixties, it was a really small amount of people. But it's a great idea, and we have to push it until we win. And the thing is, it's not about being reelected, it's about having convictions, watching yourself in front of a mirror and say: I'm going to do the best I can.
So... And it's, for me, another reason, too, it's the way that our party is seeing the Gaspé area. We've put a lot of energy in the last year in the Gaspé area, Mrs. Marois agreed to be the Minister responsible for the Gaspé area. So, it's great assets for our area. So, I still believe I can do a lot of stuff in the Parti québécois and, yes, I do have this affection with Mr. Legault, he knows that, but not in political matters anymore.
Une voix: L'excluez-vous totalement?
Mme Verville (Marie): Non, non, non! Excusez, non, non! A lot of people...
M. Bérubé: Qu'est-ce qui se passe?
Mme Verville (Marie): A lot of people may not have your lasting relationship with the Parti québécois. Some people are newly elected or had, you know, not the kind of majority you had. So, facing the next election, with the option of Mr. Legault and with the sympathy that you, yourself, admit having with him, there must be some sort of pressure now of, you know, in your caucus.
M. Bérubé: Let me put that clear. I am not a «nervous nellie». I am not afraid of...
Mme Verville (Marie): ...also, I'm speaking of others in your caucus also. I understand that you're very solid, but other people didn't get 58 %.
M. Bérubé: General pressure. Being in politics, you have to be willing to go the harder way. It's tough, you have to smoke the coffee. And to... ce n'est pas «smoke the coffee».
Mme Verville (Marie): Your smoking your coffee?
M. Bérubé: No. Smell the coffee, smell the coffee.
Mme Verville (Marie): ...like that, yes.
M. Bérubé: No, I don't. You have to be... You have to be solid, and I think that if people are in politics, they decide to do something pretty particular, which is to be ready to put their convictions first. And that's what I saw in my caucus.
Mme Verville (Marie): But other parties have been... In the past, Réne Lévesque...
M. Bérubé: What do you ask me?
Mme Verville (Marie): No, I'm asking you... I'm asking...
M. Bérubé: Because the survey is not good after, leave?
Mme Verville (Marie): No, that's not... I'm not asking you that.
M. Bérubé: That's not the guy you have in front of you.
Mme Verville (Marie): I'm saying, in politics... You say: Politics, you have to be solid. Well, in politics, René Lévesque was solid. He came from something else, built another party. Legault is building something else.
M. Bérubé: Oh! O.K., I get you now.
Mme Verville (Marie): People will be attracted to that. People will be attracted to that.
M. Bérubé: The other thing... Like, the other thing that you called was Québec became a country, not about to get rid of the school boards. That was a project. Getting rid of school boards, it's a measure, it's administration but it's not a society project. So, he's not René Lévesque. People in my party met René Lévesque, they lived with him, they do politics with him. He's not René Lévesque. Get that straight. Merci.
(Fin à 11 h 23)