(Onze heures quarante-six minutes)
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Bien, écoutez, d'abord, je veux souhaiter une bonne année 2023 à
tout le monde. J'espère que vous avez eu l'occasion de vous reposer. Moi, j'ai
pris des vacances avec mon épouse, avec mes deux fils. J'ai beaucoup joué au
tennis avec mes deux fils. Donc, je suis en grande forme et prêt à relever les
grands défis qu'on a au Québec.
Puis il y en a un qui me passionne, qui
m'excite, c'est tout le dossier d'électrifier le Québec. Évidemment, là, on a
une belle opportunité, extraordinaire autant du point de vue environnemental
que du point de vue économique, de réduire notre écart de richesse, de rester
parmi les leaders en termes de GES par habitant. Et, bien c'est ça, notre défi,
c'est d'électrifier les entreprises qui ne sont pas électrifiées, d'électrifier
nos transports, d'électrifier ce qui se passe dans la vie, dans notre vie de
tous les jours. Moi, je me sens privilégié d'être au centre de ce défi-là. Ça
adonne que c'est maintenant que ça se passe. Puis le Québec est bien placé,
peut-être un des États dans le monde les mieux placés pour relever ce défi-là,
à cause des choix qui ont été faits dans l'histoire du Québec du côté de
l'hydroélectricité.
Maintenant, il y a encore beaucoup de
travail à faire, autant chez Hydro-Québec... Je l'ai déjà dit, il faut
augmenter de 50 % la capacité d'Hydro-Québec d'ici 2050. Il faut
convaincre nos entreprises, il faut convaincre les citoyens d'électrifier
entièrement notre société. Donc, c'est un beau défi.
C'est un défi que je souhaite relever avec
les oppositions. Donc, je vous annonce que, dès la semaine prochaine, là, les
dates commencent à être fixées, je vais rencontrer les quatre chefs
d'opposition, incluant le Parti conservateur du Québec, pour écouter leurs
suggestions, d'abord sur ce dossier-là, comment on réussit l'électrification du
Québec, mais aussi sur les autres priorités.
Évidemment, il y a l'inflation. On a posé
des gestes, on a envoyé des chèques au mois de décembre, mais ça continue
d'être un défi pour l'année 2023. Donc, je veux écouter les propositions
des quatre chefs de l'opposition. Évidemment, on garde un défi important du
côté de la santé, comment on réorganise ce réseau, du côté aussi de
l'éducation. Il y a tout le dossier de la pénurie de main-d'oeuvre, évidemment,
à commencer par des infirmières et des enseignants. Mais, tout ça, on veut le
faire tout en arrêtant le déclin du français au Québec. Donc, ça pose certaines
balises du côté de l'immigration. Et donc on a beaucoup de pain sur la planche,
et puis, bien, je suis d'attaque pour relever ces défis-là.
Mme Prince (Véronique) : Vous
avez voulu attirer Sophie Brochu longtemps comme P.D.G. d'Hydro-Québec. Êtes-vous
déçu qu'après trois ans elle parte? Vous n'avez pas réussi à la retenir?
M. Legault : Bien,
écoutez, c'est un choix qui est personnel. Sophie n'avait pas, contrairement à
ce que certains ont dit, de différences d'orientation avec nous autres, mais,
de façon personnelle, elle a choisi que, pour elle, c'était le temps de passer
à autre chose. Je respecte ça. Maintenant, notre défi, c'est de trouver une
personne compétente. Donc, le conseil d'administration va nous faire des
propositions puis on va essayer de trouver la personne la plus compétente pour
la remplacer.
Mme Lajoie (Geneviève) : Quel
profil vous souhaitez trouver?
M. Legault : Bien, je
cherche quelqu'un, évidemment, qui va être en mode développement, étant donné
qu'il faut augmenter de 50 % la capacité d'Hydro-Québec, quelqu'un,
évidemment, qui est capable de travailler en équipe, qui est capable de diriger
cette belle équipe qui est là, chez Hydro-Québec, donc une personne, là, qui a
déjà géré des grandes organisations.
M. Laforest (Alain) : M. Legault,
une des critiques de Mme Brochu, là, ça a été l'orientation que voulait
donner M. Fitzgibbon, c'était qu'Hydro-Québec devienne le Dollarama de
l'électricité. Vous voulez développer le Québec en attirant des entreprises
avec de l'énergie propre. Est-ce que le Québec va être le Dollarama de
l'électricité propre, ou vous avez compris la vision de Mme Brochu avant
qu'elle parte?
M. Legault : Bien, pas
du tout, là, il n'a jamais été question que le Québec soit le Dollarama. Par
contre, il y a une opportunité, comme je le disais tantôt, et il faut regarder
le portrait global. C'est-à-dire, quand on a un projet devant nous, oui, il y a
une opportunité pour Hydro-Québec d'avoir un client additionnel, mais il y a
une opportunité aussi de créer de la richesse puis d'amener des revenus
additionnels au ministère du Revenu. Donc, on le sait, on a un écart de
richesse. Ça reste mon obsession. Il nous manque, juste si on se compare à
l'Ontario, 10 milliards par année de revenus au gouvernement du Québec.
Donc, il faut profiter de cette opportunité qu'il y a beaucoup d'entreprises,
incluant des entreprises québécoises, qui ont des projets de développement qui
demandent de l'énergie propre. Et donc il faut être capables d'additionner les
profits qu'on fait chez Hydro-Québec avec les entrées additionnelles de
revenus. Puis je pense que, là-dessus, là, on a eu l'occasion, entre autres
dans une rencontre au mois de décembre, de discuter, puis j'ai senti chez tout
le monde autour de la table, incluant chez Sophie, là, qu'on avait les mêmes
orientations.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que son départ change vos plans, justement, en matière d'énergie?
M. Legault : Non, pas du
tout.
M. Carabin (François) : Puis est-ce
que c'est une perte, le départ de Mme Brochu? C'est vous qui étiez allé la...
M. Legault : Bien, moi,
j'aimais beaucoup Sophie. C'est une femme brillante, c'est une femme qui avait
de l'expérience dans le secteur de l'énergie, c'est une excellente
communicatrice. Donc, effectivement, là, ça m'attriste.
M. Carabin (François) : Ça
vous a surpris, son...
M. Legault : Bien,
écoutez, c'est toujours des grosses jobs, hein, puis on doit se poser des
questions régulièrement, hein, quand on vieillit.
M. Chouinard (Tommy) : Avez-vous
tenté de la retenir?
M. Legault : Bien, je
l'avais rencontrée avant Noël. J'ai discuté avec elle de son avenir. Mais j'ai
senti, là, en janvier que sa décision était prise.
M. Chouinard (Tommy) : Bien,
avant Noël, elle vous avait dit quoi?
M. Pilon-Larose (Hugo) : C'était
quoi, le problème, finalement? Pourquoi est-ce qu'elle a décidé de partir?
Qu'est-ce qu'elle vous a expliqué?
M. Legault : Ah! bien,
elle sentait qu'elle était rendue ailleurs puis que, bon, elle souhaitait faire
autre chose.
Mme Prince (Véronique) : Concernant
les revenus et les profits, là, ce que vous venez d'expliquer, là, est-ce
qu'Hydro-Québec comprend cette vision que vous avez d'amener davantage de
revenus? Parce que, dans une entrevue, au mois d'octobre, M. Fitzgibbon
disait : Il faut les amener à comprendre qu'on veut avoir une nouvelle
fiscalité, des nouveaux emplois, et tout ça. Est-ce que vous sentez qu'Hydro-Québec
embarque dans cette...
M. Legault : Oui, oui,
totalement.
M. Chouinard (Tommy) : Je
reviens à la rencontre dont vous parliez, en décembre. Là, est-ce que je
comprends que Mme Brochu vous avait déjà envoyé le signal qu'elle songeait
de quitter à ce moment-là, ou est-ce que vous avez quitté pour les fêtes,
justement, en vous disant : Bon, bien, je pense que ça va être correct,
c'est réglé avec Mme Brochu?
M. Legault : Bien,
écoutez, je souhaitais qu'elle reste, mais elle a décidé, pour des raisons
personnelles, de quitter.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
quel était votre sentiment, en décembre?
M. Legault : Bien,
écoutez, mon sentiment, c'est que...
M. Chouinard (Tommy) : Bien,
tu sais, vous l'avez sondée sur son avenir. Avait-elle l'air d'hésiter ou avait-elle
l'air de dire : Je reste?
M. Legault : Bien,
écoutez, je pense qu'il y avait des chances qu'elle reste, des chances qu'elle
ne reste pas, là. Je ne peux pas... Je ne suis pas dans sa tête, là.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que ça prend une femme pour la remplacer?
M. Legault : Bien, ce
que je veux, c'est la personne la plus compétente pour gérer Hydro-Québec. C'est
un gros bateau, c'est un gros défi.
M. Laforest (Alain) : C'est
l'interne? C'est l'externe? C'est Guy LeBlanc? C'est Catherine Loubier? C'est des
gens à l'interne?
M. Legault : Ça sera au
conseil d'administration, d'abord, de nous faire des recommandations, mais moi,
je veux la personne la plus compétente. Qu'elle soit à l'interne ou qu'elle
soit à l'externe, je veux la personne la plus compétente. C'est une très grande
entreprise qui a des énormes défis au cours des prochaines années, donc on doit
avoir un ou une gestionnaire de haut calibre.
M. Carabin (François) : Quel
va être le rôle de M. Fitzgibbon dans le choix du successeur de
Mme Brochu?
M. Legault : Bien, il va
participer, comme moi, comme le gouvernement, là, mais c'est d'abord le conseil
d'administration qui va nous faire des recommandations.
M. Chouinard (Tommy) : M. Legault,
il y a aussi la présidence du conseil d'administration qui est à combler. Donc,
le calendrier que vous avez en tête par rapport à ça, est-ce que c'est d'abord
de recevoir les recommandations du conseil d'administration, avec Mme Côté
actuellement, ou il faut d'abord régler la question de la présidence du C.A.
avant le P.D.G.? Comment vous voyez ça?
M. Legault : Moi, je pense
qu'il faut commencer le processus pour les deux postes rapidement.
Mme Brochu est là jusqu'au mois d'avril, Mme Côté est là jusqu'au
mois de mai, donc il faut commencer dès maintenant le processus pour combler
ces deux postes-là.
M. Chouinard (Tommy) : Et
vous vous voyez combler les deux postes à quel moment?
M. Legault : On ne s'est pas
fixé d'échéancier, là, donc le plus rapidement possible.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
l'immigration. Il y a une famille d'immigrants d'origine française, donc c'est
ce que vous souhaitez, c'est vraiment le profil d'immigration que vous souhaitez,
ils ont reçu un refus de la part d'Ottawa. Qu'est-ce que vous pouvez faire?
Est-ce que, finalement, c'est Ottawa qui vous met des bâtons dans les roues
pour accueillir de plus en plus de francophones?
M. Legault : Bien, ça a fait
partie des discussions que j'ai eues avec Justin Trudeau. Je trouve qu'on
devrait, quand quelqu'un est francophone, privilégier ces immigrants-là. Donc,
pour continuer de discuter avec le gouvernement fédéral là-dessus, là,
Christine Fréchette a le dossier en main.
M. Bossé (Olivier) : Sur le
livre de François Blais que le ministère de la Santé a demandé aux enseignants
et aux bibliothécaires non seulement de ne pas en parler, mais, certains, de le
retirer parce que ça parle de suicide aux jeunes, vous êtes un grand lecteur,
qu'est-ce que vous pensez?
M. Legault : Bien, écoutez,
ce n'est jamais noir ou blanc. Évidemment, là, c'est un sujet qui me préoccupe,
qui m'attriste, le suicide chez les jeunes. Donc, il faut être prudents comment
on en parle. Par contre, il faut protéger la liberté d'expression. Il s'agit de
savoir où et comment c'est utilisé.
Le Modérateur : On va passer
en anglais. Phil.
M. Authier
(Philip) :
Happy
New Year!
M. Legault :
Happy New Year, Phil!
M. Authier
(Philip) :
People
cannot but have the impression, however, with the Sophie Brochu situation, that
there was a clash of visions, there were two types of visions. You have been
talking more dams. She was talking about more energy efficiencies. Was there a
clash of visions that pushed her out? Was there a political push to get her out
of there?
M. Legault :
No, not at all, and I think she had
some interviews since yesterday and she was very clear that there was no clash
about our visions.
M. Authier
(Philip) :
What
kind of a person do you think should take this job now? Will the next president
of Hydro be absolutely prodevelopment?
M. Legault :
We need, if we want to electrify
Québec, to increase by 50% volume, at Hydro-Québec, until 2050. So, of course,
we'll have to have somebody who is ready to develop Hydro-Québec. We also need
to have a very good manager. It's a large company. So, I think we will try to
find the best manager possible.
M. Pouliot
(Samuel) :
Mr. Legault,
different groups, this morning, did their press conference, and they're asking
your Government for a road
safety strategy to avoid more pedestrian's deaths. During the Holidays, we saw
a seven-year-old kid that was killed. Is this something that you plan to do,
including, like, new investments?
M. Legault :
Yes, it's something were looking at,
Geneviève Guilbeault and François Bonnardel. I think, of course, it's terrible
when you see a child being hurt like that. We also have to ask people in Québec
to be more careful. And we'll try, if it's possible, to change different
regulations.
Merci, tout le
monde. Et, encore une fois, bonne année!
(Fin à 11 h 59)