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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, et M. Joël Arseneau, député des Îles-de-la-Madeleine

Version finale

Thursday, January 26, 2023, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-huit minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Alors, bonjour, tout le monde. Fin de caucus. Ce qu'on a à vous dire, c'est : Bon, évidemment, on a eu d'excellentes discussions, l'énergie était très positive. On nomme... on rajoute onze coporte-paroles. Avec Mégannne, ça fait douze. Donc, on a une équipe complète. Tout le monde veut s'impliquer, a du temps pour la suite des choses. Donc, c'est positif.

Maintenant, si on regarde en avant, quelle est notre conclusion sur notre rôle lors de cette prochaine session? Essentiellement, on constate que, si les politiques publiques demeurent les mêmes au Québec, nous continuerons de constater le déclin de la langue française, nous continuerons de constater le déclin sur le plan environnemental et des changements climatiques, et un déclin marqué, senti également sur des choses... des questions sociales comme la santé, l'éducation.

Donc, que peut faire le Parti québécois dans ces circonstances-là? Bien, notre réponse, c'est : chercher à être utile, à avoir une approche assez constructive et pertinente pour influencer ce gouvernement vers des politiques qui renverseront le déclin, qui apporteront des solutions substantielles, peut être moins dans le marketing et les communications, mais plus en termes de qualité des politiques publiques.

Et c'est particulièrement le cas dans le sujet très pointu de nos relations avec Justin Trudeau et Ottawa. M. Legault nous a habitués à, une fois aux deux mois ou aux trois mois, faire une déclaration nationaliste vis-à-vis son homologue à Ottawa. Nous, on veut l'amener à aller plus loin que le nationalisme verbal. On veut l'amener au moins à égaliser ce que faisait Robert Bourassa en termes d'affirmation nationale, c'est-à-dire au moins être capable de nommer publiquement la possibilité de notre indépendance, dans la mesure où Ottawa ne collabore pas sur des questions de survie de la nation — c'est bel et bien des mots que François Legault avait utilisés — sur des questions fondamentales pour la suite des choses, au moins être capable de nommer que l'indépendance est une option, et une option qu'on doit envisager s'il n'y a aucune collaboration.

Donc, chercher à ce que la CAQ en fasse plus en termes de résultats de politiques publiques, et par le fait même également la rendre imputable de ce qui se produit en santé, en éducation, en logement, en français, en environnement, parce que le rôle de la CAQ, ce n'est pas de commenter l'actualité en disant qu'on trouve ça très désolant, c'est de prendre la responsabilité de ce qui se passe et d'offrir des solutions réelles pour chacun de ces enjeux-là. Et nous, on veut contribuer à trouver ces solutions-là avec le gouvernement. Donc, voilà la conclusion.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc là, donc, le nationalisme actuel de la CAQ n'a pas encore égalé celui de Robert Bourassa?

M. St-Pierre Plamondon : Non, parce que Robert Bourassa, dans ses relations également compliquées avec Ottawa et le fédéral, est arrivé à un point où il a dit : On demeure maître de nos propres décisions au Québec, et donc a indiqué que l'indépendance du Québec était une option, dans la mesure où Ottawa et le fédéral ne collaborent pas, ce que François Legault n'est même pas capable de dire, et ça se traduit par un pouvoir de négociation, un rapport de force avec Ottawa qui est très, très faible. Combien de fois Ottawa met un gros maximum de 24 heures avant de claquer la porte au visage de la CAQ? Ça s'est fait avant-hier avec Christine Fréchette qui prétendait, en première page, je pense, du Journal de Montréal, que la visite de Biden allait tout régler. Ça a pris 24 heures.

Mme Plante (Caroline) : Que pensez-vous des sept priorités de Bernard Drainville en éducation?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je pense que ce sont de bonnes priorités, mais que c'est surprenant que la CAQ envisage... se pose la question de ce qu'il faut faire en éducation seulement à ce stade-ci. C'est comme si le premier mandat de la CAQ n'a pas eu lieu, comme si, durant ces quatre ans-là, on ne s'était pas posé ces questions-là. Mais, améliorer la maîtrise du français, évidemment qu'on est pour. Puis, comme je vous dis, on va prendre une posture constructive. Donc, sept priorités, bien, on va amener le gouvernement le plus loin possible dans l'atteinte de ces objectifs-là pour qu'on n'en demeure pas seulement au stade des déclarations et des communications.

M. Duval (Alexandre) : ...vous êtes d'accord avec les objectifs qui sont fixés? Si vous dites : On veut l'amener vers l'atteinte de ces objectifs-là, vous partagez les visées de M. Drainville?

M. St-Pierre Plamondon : Oui. Nous, c'est plus sur les résultats. C'est qu'on est habitués à voir la CAQ déposer un plan en santé, un plan en éducation, une cellule de crise, l'idée de faire un barrage, mais, dans la réalité, souvent, il n'y a pas grand changement concret en termes soit de politiques publiques ou de résultats. Donc, je pense que notre rôle, c'est de prendre acte des orientations du gouvernement, mais les amener à faire plus que des déclarations puis des paroles et se porter garant du résultat sur le terrain. Et ça, c'est une tout autre discipline. Je ne sais pas si tu voulais ajouter...

Mme Plante (Caroline) : Est-ce que c'était un plan assez détaillé, selon vous?

M. Arseneau : Bien, écoutez, ce que je voulais simplement ajouter, c'est qu'on va souscrire aux objectifs, parce que c'est ce qu'on demande, essentiellement, au gouvernement de faire depuis un certain nombre d'années déjà, au-delà de dire que la grande priorité, c'est l'éducation, se fixer des objectifs et déployer une stratégie et des moyens pour y arriver. Et ce qu'on n'a pas vu ce matin, du moins, on ne nous l'a pas communiqué, c'est quel était le chemin pour y arriver, à une amélioration du français. Quand on parle de rénover les écoles, on a inauguré une école neuve, mais qu'en est-il des anciennes écoles? Et quels sont les fonds qui seront, justement, accordés? Et sur combien de temps on va pouvoir passer d'écoles cotées E à des écoles cotées A, dont on pourra être fiers? On n'a pas parlé non plus du système d'éducation à trois vitesses aussi. Ça, c'est dans l'angle mort, là, des présentations. Est-ce que le système public va continuer de se dégrader ou de se subdiviser en le public public puis le public avec une sélection des élèves, puis le privé, puis ainsi de suite? Il y a encore des zones d'ombre, là, mais, dans l'ensemble, on veut donner la chance au coureur. Mais effectivement on jugera aux résultats.

M. Carabin (François) : ...régulièrement la stratégie de communication du gouvernement. Sur l'idée d'organiser un tel point de presse, de M. Drainville, en marge d'un caucus partisan, qu'est-ce que vous en pensez?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, il n'a pas le choix, après un certain nombre de mois, de répondre aux journalistes, là. C'est parce que ce point de presse là fait suite à plusieurs invitations par les médias à commenter des urgences, là, dans le système d'éducation. Puis il n'y avait pas beaucoup de réponses. Donc, évidemment qu'il y a une obligation de donner, finalement, une réponse aux journalistes, à savoir quelles sont les orientations au ministère de l'Éducation. Mais, comme le dit Joël, ce n'est pas parce qu'on se donne des orientations générales que quoi que ce soit va bouger sur le terrain. Et, tant qu'on ne définit pas ce qu'on s'engage à faire... On l'a vu, là, il y avait un superplan santé de M. Dubé avant l'élection, là, quelques mois avant le déclenchement des élections, on n'a pas réentendu parler des idées comme deux mini-hôpitaux privés puis facturer de manière fictive les frais en santé. Tout ça, ce sont des... il y a beaucoup plus de communication que de changements de politiques publiques dans ce genre de...

M. Denis (Maxime) : Votre ex-chef Jean-François Lisée, hier, a parlé d'envoyer les demandeurs d'asile par autobus à Ottawa, ceux qui ne sont pas francophones, ceux qui n'ont pas de liens familiaux avec des résidents du Québec. Qu'est-ce que vous pensez de ses propos?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ce n'est pas notre position. Nous, on pense que la suspension de l'entente des tiers pays sûrs est identifiée depuis trop longtemps comme la solution, mais il n'y a pas de volonté politique à Ottawa, et que le gouvernement du Québec, qui prétend faire fonctionner, là, main dans la main avec Justin Trudeau, le fédéralisme, a la responsabilité de faire bouger les choses. Et, pour faire bouger les choses, il faut donner une date butoir au gouvernement Trudeau. Donc, c'est l'approche qu'on préconise. Et, à date, on a...

M. Denis (Maxime) : Ce n'est pas s'américaniser, en faisant une telle déclaration, là? Tu sais, on voit DeSantis, aux États-Unis, envoyer des migrants dans des États démocrates. C'est dangereux, non, d'aller jusqu'à des termes comme ça?

M. St-Pierre Plamondon : Ça dépend comment on voit ça. Si le Canada était de bonne foi puis disait : En effet, il y a un seul endroit où la migration va avoir lieu, c'est au chemin Roxham, mais on va prendre sur nous, à Ottawa, de s'assurer que toutes les provinces participent, qu'il y a une répartition de ressources d'accueil, si le Canada était de bonne foi, on pourrait s'entendre puis coordonner divers... la participation de toutes les provinces. Mais c'est... comprenons ce qui se passe pour vrai, là. Ottawa...

M. Denis (Maxime) : Donc, s'il y avait des autobus, ça ne vous ferait pas...

M. St-Pierre Plamondon : Non, mais je ne suis pas dans la gestion des autobus, là. Je vous dis que le fédéral pourrait coordonner cette question-là bien mieux s'il y avait de la bonne foi.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais la proposition de M. Lisée, là, vous en pensez quoi, vous, personnellement?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, ce n'est la mienne, ce n'est pas la mienne, mais je ne commencerai pas...

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, vous la trouvez farfelue, vous la trouvez...

M. St-Pierre Plamondon : Je ne commencerai pas à commenter tout ce qui se fait de commentaires, surtout sur ces questions-là.

Mme Lajoie (Geneviève) : C'est quand même un ancien chef du Parti Québécois, là. Est-ce que ça vous crée...

M. St-Pierre Plamondon : Oui, oui, puis il a parfaitement le droit de mettre au jeu, dans le cadre d'émissions de commentariat, des possibilités, mais moi, je suis...

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que ça vous rend mal à l'aise, cette position-là?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne commenterai pas chaque commentaire ou hypothèse qui s'écrit en termes de politique publique, ce n'est pas mon rôle. Je pense, je suis très clair sur notre position. Et, cette position, on va insister, parce que ce qu'on sent en général, c'est qu'après six ans d'inaction, là, il faut que quelque chose se passe, là. Il faut provoquer un peu un changement à Ottawa, parce que le message général, après six ans, à Ottawa, c'est : On ne s'intéresse pas à votre situation. Puis ça parle beaucoup du poids politique du Québec dans le Canada, à savoir que le Québec n'est clairement pas une priorité à Ottawa.

M. Laberge (Thomas) : M. St-Pierre Plamondon, justement, revenons sur vos déclarations à vous, hier, sur la question des extrêmes. Ce matin, vous êtes revenu là-dessus à la radio de Radio-Canada. Vous avez dit que la discussion était sur le chemin Roxham et d'aller revoir le point de presse, ce qu'on est allés faire. La discussion a été abordée sur les seuils d'immigration. Vous avez même, d'ailleurs, repris notre collègue sur les chiffres que vous vouliez, c'est-à-dire le 35 000, et c'est là que vous avez abordé la question de la montée des extrêmes. Pourquoi vous vous êtes dédit ce matin?

M. St-Pierre Plamondon : Non, je ne me dédis pas. Le sujet du jour, hier matin, c'était l'article portant sur des organismes communautaires qui n'ont plus de ressources en raison du chemin Roxham. Et il y a eu huit questions de suite. Et, clairement, la question de l'augmentation des entrées irrégulières à Roxham génère une discussion qu'on doit avoir démocratiquement et dans le respect, à savoir combien de personnes pouvons-nous accueillir au Québec en comptant l'immigration permanente, l'immigration temporaire, et maintenant, on est à peu près 40 000, 50 000, cette proportion de demandeurs d'asile, et le chiffre va probablement aller en augmentant. Donc, si on prend l'ensemble de ces facteurs-là, c'est parfaitement légitime de se poser la question : Quelle est la capacité d'accueil du Québec et quelles sont nos options dans les circonstances?

M. Carabin (François) : Mais là vous parlez juste de Roxham, mais, hier, vous avez parlé des seuils, vous avez parlé des migrants temporaires.

M. Laberge (Thomas) : Vous avez parlé de tout ça, alors que, ce matin, vous avez dit à l'animateur, à une question très claire : Si on ne se préoccupe pas de la question des seuils, tout ce qui est enjeu de tensions sociales, de montée d'extrêmes, vous avez dit : Non, je ne pense pas que ça va avoir d'impact de...

M. St-Pierre Plamondon : Ah! si on isole...

M. Laberge (Thomas) : Mais par contre, hier, vous avez dit : «Si on compte l'immigration temporaire, la situation Roxham qui est en progression et les seuils actuels, on constate le déclin, l'incapacité de loger tout le monde, l'incapacité d'offrir des services. Nous, on veut un modèle plus rassurant, plus garant de notre paix sociale et de la qualité des services également.» Donc, vous incluez la question de la paix sociale dans ces trois éléments-là.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est-à-dire que, comme je viens de dire à l'instant, comme j'ai dit à Radio-Canada puis comme j'ai dit hier, il faut prendre des facteurs qui existent déjà, c'est-à-dire les seuils d'immigration permanents existants, les données qu'on a en matière d'immigration temporaire, mais auxquelles s'ajoutent, et c'était le sujet d'actualité hier, l'augmentation rapide du nombre d'entrées via Roxham. Ça crée un total. Et il faut se poser la question : Combien de ressources en logement, en services sociaux avons-nous? Quelle est notre capacité d'accueil? Et ce que je défendais comme point, et je le maintiens, hier, mon point, c'est de dire : Ayons une discussion sur, justement, cette capacité d'accueil, et assurons-nous de bien accueillir tout le monde, qu'il y ait du logement pour tout le monde, les besoins vitaux soient comblés. Il n'y a aucun lien... Je ne sais pas combien de fois je l'ai répété, il n'y a pas de lien entre les discussions sur combien de personnes sur une base annuelle, d'une part, et le caractère accueillant du Québec puis la volonté de réussir nos relations en société. Il y en a un, dans mon esprit, qui est clair et qui est constant, c'est-à-dire qu'on est gagnants lorsque tout le monde trouve sa place, tout le monde a droit à des services, à des logements. Ça, c'est clair. Mais il y a une discussion parfaitement légitime, à savoir, bien, si le nombre d'entrées irrégulières à Roxham passe de 40000 à 100000 l'an prochain et que les organismes crient déjà à l'aide, qu'est-ce qu'on fait. C'est une question parfaitement légitime.

M. Béland (Gabriel) :  Hier, excusez-moi, vous avez dit... là-dessus, vous avez dit : Le gouvernement du Québec pourrait fermer Roxham, vous avez mentionné ça, si on ne s'entend pas avec Ottawa. Vous avez parlé du Nouveau-Brunswick qui, durant la pandémie, avait fermé sa frontière. Donc, concrètement, comment on fait ça? C'est la SQ? C'est une clôture? Qu'est-ce qu'on fait?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je pense qu'il faut en appeler à la Sûreté du Québec. Puis il faut voir comment, justement, le Nouveau-Brunswick ou Justin Trudeau lui-même, en temps de pandémie, parce qu'on l'a fermé, déjà, Roxham, comment on a procédé. Donc là, ça, ce sont... c'est une question qui est déferrée, je pense, à des gens qui ont cette expertise-là. Mais vraisemblablement c'est parce que, si on ne prend pas une initiative quelconque dans ce dossier-là, le constat, après six ans, c'est qu'il n'y a pas d'intérêt du côté d'Ottawa, il n'y a pas de respect de la situation au Québec, et on doit engager une discussion plus pressante avec Ottawa en posant un geste. Le premier, moi, que je... en passant, dans l'ordre des choses, c'est de mettre une date butoir, là, en disant : Parfait si Biden est de passage, mais, à telle date, si ce n'est pas réglé, nous, on va augmenter d'un cran l'intérêt d'Ottawa pour cette question-là.

M. Carabin (François) : Mais juste, au-delà de Roxham, prenons la question simplement, là. Le modèle d'immigration du Québec actuel, ça, ça compte les seuils, ça compte l'immigration temporaire et Roxham, prenons le tout, là, est-ce que, selon vous, ça contribue... ça peut contribuer à la montée des extrêmes? Parce qu'hier ce que vous disiez, c'est que votre modèle était plus durable et empêcherait cette montée des extrêmes que vous avez constatée en Europe. Mais est-ce que le modèle de la CAQ peut contribuer à la montée des extrêmes?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est là que j'ai eu un différend, ce matin, avec M. Masbourian, parce qu'il disait que je m'attaquais au modèle québécois. Puis, quand on réfère à ça, on parle de l'immigration permanente, de l'immigration sous compétence, là, du gouvernement du Québec. Ce qui change en ce moment, ce sont les entrées irrégulières à Roxham. Puis, hier, je n'avais pas la prétention d'avoir le modèle qui est durable et viable, mais on a dit : On doit rechercher, avoir une discussion saine sur notre capacité d'accueil puis ce qui constituerait un modèle viable au niveau de la langue, du logement et des services sociaux. Donc, puis ce qui change puis ce qui faisait l'actualité hier, c'est que, là, les organismes communautaires, puis ce n'est pas surprenant, nous disent : Il n'y a pas de logement puis on n'a pas de capacité de donner des services de manière illimitée. Et je trouve ça navrant que ce soit si difficile d'avoir une conversation saine sur cette question-là sans qu'on cherche à amplifier des propos qui, je pense, étaient sobres, hier, de ma part. Et je maintiens l'importance d'être capables de mener cette discussion-là sur le plan démocratique, parce que d'autres pays dans le monde, et je ne prétends pas que le Québec est identique à ces autres pays, mais constatons que d'autres pays dans le monde n'ont pas su avoir une discussion sur le modèle en fonction de la capacité d'accueil.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, si on vous comprend bien, si on augmente les seuils d'immigration au Québec, là, faisons fi de Roxham, là, si on augmente les seuils....

M. St-Pierre Plamondon : On ne peut pas faire fi de Roxham, c'est ce qu'on vient de dire, là, il y a l'ensemble.

Mme Lajoie (Geneviève) : Oui, mais, si on augmente les seuils d'immigration à plus de 50 000, vous, vous voulez baisser à 35 000, mais, si on les augmente à plus de 50 000, comme le souhaite par exemple le Parti libéral, comme le souhaite Québec solidaire, il n'y a pas de danger pour la paix sociale au Québec, là?

M. St-Pierre Plamondon : Je pense qu'on cherche, nous, un modèle qui garantit des services, un logement puis une pérennité pour le français. On a fixé ça à 35 000 sur le plan de l'immigration permanente. Et on intervient par rapport à Roxham, parce que, si on n'agit pas et que le nombre d'entrées irrégulières passe, par exemple, à 100 000 et 200 000 dans les prochaines années, ce n'est pas viable.

M. Duval (Alexandre) : Mais il y a comme une différence pour moi, M. St-Pierre Plamondon, entre des organismes communautaires qui pourraient manquer de ressources, ou on pourrait manquer de logement, et ce qui se passe dans certains pays d'Europe où on observe la montée de l'extrême droite, et où il y a des formations politiques, par ailleurs, qui défendent des options d'extrême droite et qui alimentent ce discours-là. Moi, je ne vois juste pas où est le passage entre il y a des organismes communautaires qui pourraient être à bout de ressources et on pourrait alimenter l'extrême droite. Est-ce qu'il y a un terreau fertile? Est-ce qu'il y a des gens, véritablement, au Québec, qui se disent : Si nos organismes communautaires débordent, moi, je vais sortir dans la rue pour qu'on mette à la porte tous les... Tu sais, il est où le passage, là, entre les deux notions?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne prétends pas qu'il y a un passage entre les deux notions, je dis simplement que d'autres pays ont mal planifié ces questions-là et que le constat aujourd'hui, c'est plus de tensions, moins de paix sociale. Puis, moi, je nous souhaite une paix sociale, un équilibre sur ces questions-là. Et je constate que c'est difficile d'avoir un débat qui est sain basé sur une simple question : Quelle est la capacité d'accueil du Québec, eut égard à ce qui se passe à Roxham, aux seuils d'immigration permanente et à l'immigration temporaire? Il me semble, c'est une question dont on devrait être capable de discuter avec sérénité et sens des responsabilités.

Mme Plante (Caroline) : Il me semble que vos propos ressemblent beaucoup à ceux qui ont été tenus par François Legault en campagne électorale. Puis François Legault avait dû s'excuser.

M. St-Pierre Plamondon : Mais pas du tout. Ils ressemblent à mes propos en campagne électorale. C'est les mêmes propos que ce que j'ai dit en campagne.

Mme Plante (Caroline) : Vous ne trouvez pas que ça ressemble un peu à ce que François Legault disait en campagne électorale?

M. St-Pierre Plamondon : Du tout. Je n'utilise pas de superlatifs. Mais je ne veux pas non plus que vous me confisquiez le droit d'aborder cette question-là en faisant des amalgames qui sous-entendent que je ne devrais pas soulever ces questions-là. Ça, c'est de confisquer le débat démocratique sur la question de la capacité d'accueil.

Une voix : ...quels amalgames?

M. St-Pierre Plamondon : On vient d'amalgamer les propos de M. Legault avec les miens.

M. Carabin (François) : ...vous avez dit que vos propos sont amplifiés. Là, je veux dire, j'ai lu à peu près tous les articles sur ce sujet-là, on rapporte vos propos. C'est qui qui amplifie?

M. St-Pierre Plamondon : Non, non. On vient de me dire que mes propos ressemblent à ceux de François Legault. Je réponds à cette question-là.

M. Laberge (Thomas) : Vous l'avez dit plus tôt. Là, ce matin, vous êtes revenu en plus pour dire que, finalement, ce qu'on avait dit dans nos articles, ce n'était pas vrai, vous n'aviez pas dit ça. Vous avez dit : Allez revoir. Nous, on est allé revoir. Ça a été dit. Peut-être aussi que vos propos ne sont pas extrêmement clairs non plus, là. Je vous cite un autre passage. Hier, là, vous avez dit que, si on ne trouvait pas de modèle durable, ça aurait des conséquences sur certaines parties de l'électorat qui vont décider de prendre les choses d'une autre manière. Ça laisse place à beaucoup d'interprétation, vos propos, M. Plamondon. Pourquoi vous n'êtes pas plus clair dans ce que vous voulez dire?

M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai pas de compte... Vous avez droit à votre opinion, là, mais ça, c'est votre opinion.

M. Laberge (Thomas) : Mais vous avez parlé de la montée des extrêmes en Hongrie.

M. St-Pierre Plamondon : Ce que vais faire, c'est... je vais mettre l'extrait du point de presse en ligne.

M. Laberge (Thomas) : Il est déjà en ligne, M. Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon : Bon, on va le mettre en ligne sur mon fil Twitter puis on laissera les gens juger de si mes propos ne sont pas assez clairs. Vous avez le droit à votre opinion, de juger que mes propos ne sont pas clairs, mais on va laisser les gens juger.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, selon vous, les médias ont fait quoi, hier, avec vos propos?

M. St-Pierre Plamondon : Ils ont posé des questions, puis j'ai répondu. Puis là, on me dit que mes propos ne sont pas assez clairs. Bien, je vais les mettre en ligne puis je vais laisser les gens juger de ces propos-là, tout simplement.

M. Laberge (Thomas) : Mais vous-mêmes, ce matin, vous avez repris un journaliste qui a cité nos articles en disant : Ce n'est pas ça qui avait été dit.

M. St-Pierre Plamondon : Recommencez.

M. Laberge (Thomas) : Ce matin, vous avez dit à un journaliste, Patrick Masbourian, qui a cité nos papiers, vous lui avez dit : Non, ce n'est pas ça que j'ai dit.

M. St-Pierre Plamondon : Oui, en effet. Il a cité quelque chose qui disait : Le modèle québécois... Je n'ai jamais tenu ces propos-là. J'ai vérifié après.

M. Denis (Maxime) : Sur Harold Lebel, j'aimerais un commentaire en réaction à ses huit mois de prison.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, écoutez, on respecte le processus judiciaire puis on ne commentera pas, comme à toutes les étapes, là, du processus judiciaire.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde.

M. Duval (Alexandre) : Sur la fonderie Horne, peut être juste, rapidement, un petit mot, là. On sait que la fonderie a reçu, bon, sa nouvelle proposition, là. Vous, quel est votre... Quand on aura les détails de tout ce qu'il y a dedans, quel sera votre seuil minimum?

M. Arseneau : Bien, écoutez, de façon très, très préliminaire, ce qu'on comprend, c'est que la fonderie, avec plus d'un mois de retard, a reçu les indications, les directives du gouvernement. Le problème, c'est que nous, on ne les a pas. Alors, que le gouvernement soit transparent, qu'il nous dise ce qu'il demande à la fonderie Horne, et qu'il respecte aussi certaines déclarations du premier ministre qui disait : En bout de ligne, on consultera la population, ça sera à la population de décider. Mais vous vous souviendrez qu'à la mi-décembre la population s'est prononcée, elle a rejeté la proposition du gouvernement qui proposait, sur une période de cinq ans, si je me souviens bien, de réduire à 15 nanogrammes, ce qui est, quoi, 30 fois la limite permise. Nous, ce qu'on voulait, c'était le respect de la norme, mais avec un certain temps pour l'atteindre. Mais, si les normes n'existent plus pour certaines entreprises, qu'on leur donne le droit de polluer l'atmosphère, on a un problème soit avec la décision politique ou avec la norme, puis moi, je pense, c'est plutôt la première option.

Le Modérateur : Merci à tous.

M. St-Pierre Plamondon : Merci.

(Fin à 13 h 42)