(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, le Parti québécois demande la fermeture du chemin Roxham.
Je fais lecture de la motion :
«Que l'Assemblée nationale exige du
gouvernement fédéral qu'il s'attaque sans délai au réseau de passeurs tirant
profit des demandeurs d'asile;
«Qu'elle rappelle que le nombre de
passages réguliers du chemin Roxham est passé de quelques milliers par année
pour atteindre près de 40 000 en 2022;
«Qu'elle rappelle que ce dossier traîne en
longueur depuis maintenant six ans;
«Qu'elle rappelle le décès d'un homme en
raison du froid sur le chemin Roxham;
«Qu'elle réclame au gouvernement fédéral
le remboursement intégral des frais payés par le gouvernement québécois pour le
passage des demandeurs d'asile irréguliers;
«Qu'elle demande formellement au gouvernement
fédéral de fermer le chemin Roxham dans les plus brefs délais et de faire en
sorte que l'accueil à un poste frontalier officiel soit à l'avenir l'unique
processus régulier d'accueil des demandeurs d'asile;
«Par conséquent, qu'elle donne au gouvernement
fédéral une date butoir pour compléter la fermeture du chemin Roxham, à défaut
de quoi le gouvernement québécois interviendra lui-même pour assurer la
fermeture du chemin.» C'est notre motion qu'on présente aujourd'hui. Voilà.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Comment
le gouvernement québécois peut-il fermer le chemin?
M. Bérubé : Bien, on demande
qu'ils prennent leurs responsabilités, le gouvernement fédéral. On ne contrôle
pas notre frontière, on ne contrôle pas qui vient ici.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Non.
Ma question c'est : Comment le gouvernement québécois peut-il fermer le
chemin?
M. Bérubé : À terme, le
gouvernement québécois pourrait décider que la Sûreté du Québec contrôle la
frontière québécoise.
Une voix : Comment?
M.
Bérubé
: Écoutez,
le Nouveau-Brunswick, par exemple, pendant la pandémie, a décidé de bloquer l'accès
à des Québécois pour des raisons qui étaient celles décidées par la province.
Il n'y a rien qui empêche le Québec de faire ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
quelle base est-ce qu'on arrêterait ces gens-là?
M. Bérubé : L'inhumanité de
ce qui se passe présentement. Écoutez, quand Valérie Plante a décidé d'aller à
l'aéroport de Dorval demander que ça cesse, elle a pris des mesures. Nous, on
pense que le gouvernement...
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...
M. Bérubé : On ne veut pas en
arriver là, mais on pense qu'à terme ça devrait être le cas. Mais on pense qu'on
doit fermer ça, on pense que l'Assemblée nationale doit être unanime. Écoutez,
on a décidé de cette motion-là avant cette semaine. Là, on apprend ce matin que,
écoutez, ça coûte 20 millions de plus d'aide sociale par mois. L'an
dernier, c'est un peu plus de 39 000 personnes qui passent
essentiellement au Québec. C'est quand on a eu ce débat au Québec où on a
décidé que c'était acceptable, ça? Il y a un réseau de passeurs, on ne contrôle
pas la frontière, on ne contrôle pas qui rentre. C'est inhumain pour les
personnes qui passent. Ce n'est pas régulier, on a un processus. On peut avoir
des débats là-dessus, mais là, on nous impose une grande quantité de personnes
qui arrivent dans de mauvaises conditions, et là la capacité d'accueil du
Québec, la capacité de loger les personnes, d'en prendre soin est largement
atteinte. Il y a des gens qui n'osent pas dire ces choses-là. Nous le dirons.
68 % des Québécois sont derrière nous là-dessus, en disant : Ça ne
peut plus durer. Il y a au moins un parti à l'Assemblée nationale qui y fait
écho, c'est le Parti québécois.
M. Duval (Alexandre) : Mais
vous comparez, à moins que j'aie mal saisi, deux situations qui sont quand même
très différentes. La frontière entre le Québec puis les États-Unis, c'est une
frontière internationale. La frontière entre le Québec puis le
Nouveau-Brunswick, c'est une frontière interne qui est provinciale.
M. Bérubé : Évidemment. Évidemment.
Mais le gouvernement du Canada ne prend pas ses responsabilités. Je vous fais
un parallèle. J'ai parlé tout à l'heure de la mairesse de Montréal. Quand elle
s'est rendu compte que le gouvernement canadien ne prenait pas de mesures pour
protéger le Québec d'une tout autre situation, bien, elle a dit : On va
prendre en charge la situation puis on va informer quelles sont les ressources,
quelles sont les règles ici. Alors, c'est inusité dans l'histoire du Québec,
mais c'est une prise de conscience que le Québec ne contrôle pas ses
frontières, ne contrôle pas qui rentre ici, le nombre de personnes, dans quelles
conditions. Je sais que ces questions-là sont difficiles pour certains. Pas
pour nous. Je pense qu'il faut dire les choses comme elles sont. Est-ce qu'on
accepte collectivement d'accueillir, en 2022, un peu plus de 39 000 personnes,
et la même chose pour encore des années? Le gouvernement, ce qu'il dit,
essentiellement, le gouvernement du Québec, c'est : Il rentre des gens,
essayez d'arrêter ça. D'autres disent : Ouvrez la porte, ne posez pas de
question, notre capacité est infinie. Bien, le Parti québécois dit : Ça ne
peut plus durer.
Journaliste
: La SQ,
par exemple, là, comment est-ce qu'elle ferait ça?
M. Bérubé : Si c'est une
situation qui est inacceptable, il faut prendre des mesures. Alors, en étapes,
quand même, je vais le dire, là. Première étape, il faut indiquer clairement — puis
l'Assemblée nationale ne l'a jamais fait et même le gouvernement du Québec ne l'a
pas fait, vous n'avez pas entendu la ministre le dire aussi : Il faut
fermer le chemin Roxham. Nous, on le dit — c'est dans la motion, là :
Il faut fermer le chemin Roxham. Ça prend une date butoir, alors, que ça soit
la négociation avec Joe Biden ou d'autres façons...
Mme Lajoie (Geneviève) : Pourquoi
fermer Roxham? Ça veut dire quoi, fermer? On met une clôture?
M. Bérubé : Bien, les gens
iront ailleurs.
M. Duval (Alexandre) : Vous
allez déplacer le problème dans une autre province ou ailleurs le long de la
frontière?
M. Bérubé : Bien, écoutez,
là, pourquoi le Québec? On n'a jamais choisi ça. Pourquoi l'essentiel des
demandeurs d'asile, par dizaines de milliers par année, ça serait au Québec? On
a largement, largement donné. Puis on accueille les gens du mieux qu'on peut,
mais on est dépassés, les services publics, que ça soit les groupes
communautaires, que ça soit le logement, que ça soit les places en CPE, que ça
soit l'aide sociale, 20 millions de plus par mois. Et là il faudrait dire,
comme on entend un peu par le groupe qui est passé devant nous : Il n'y en
a pas, de problème, ça pourrait être 50 000, quoi, 100 000, 200 000.
Il n'y a pas de débat parce qu'on ne peut même pas débattre, ça ne dépend pas
de nous. Et, comme le gouvernement du Canada ne respecte pas le Québec et ne
prend pas ses responsabilités, bien, le Québec, de façon exceptionnelle, devra
dire : Bien, écoutez l'accès à notre territoire, c'est inacceptable.
Alors, si M. Legault ne veut pas prononcer ces mots-là, bien, nous
avertissons le gouvernement du Québec que... s'il n'accepte pas ça, c'est quoi,
ses moyens d'évoquer que Joe Biden va négocier? Je pense qu'il faut avoir une
ligne plus claire.
M. Denis (Maxime) : ...les
envoyer en autobus à Ottawa, comme la...
M. Bérubé : Au moins,
minimalement, de les répartir de façon équitable au Canada. L'essentiel, c'est
le Québec. Mais là on n'a même pas cette assurance-là pour l'instant. Alors, si
c'est irrégulier, si ce n'est pas la bonne façon de procéder, si c'est
inhumain, si quelqu'un est décédé, pourquoi on accepte ça? Au nom de quoi?
Mme Lajoie (Geneviève) : Qu'on
se comprenne bien, là, donc prendre un autobus, les accueillir avec un autobus
puis les envoyer dans les autres provinces, ça serait une solution?
M. Bérubé : L'Ontario, là,
des donneurs de leçon du multiculturalisme, là, est-ce qu'ils peuvent prendre
leur part? Est-ce que d'autres provinces pourraient, équitablement, au prorata
de leur population puis de leur capacité d'accueil, prendre leurs
responsabilités? Qui a décidé que ça allait être le Québec qui allait
accueillir l'essentiel des demandeurs d'asile? Au nom de quoi?
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...décider
ça, M. Bérubé. Les gens qui traversent la frontière, ce n'est pas Ottawa
qui a dit : Allez à Roxham au Québec parce qu'on veut...
M. Bérubé : Je veux bien,
mais la réalité est la même quand même.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc,
la question, c'est la suivante : Qu'est-ce que vous proposez à la
frontière? Parce que c'est très sérieux, votre motion, puis vous voulez qu'on
vous prenne au sérieux. Donc, vous dites au gouvernement qu'il faut que le gouvernement
québécois la ferme, la frontière puis le chemin Roxham. Comment?
M. Bérubé : Écoutez, avec les
moyens qui sont à notre disposition. Et, pour l'instant, c'est la dernière
chose qu'on peut faire. Mais je veux qu'on en arrive à une situation où le
gouvernement Legault dise : Écoutez, il faut la fermer. Vous n'avez pas
entendu la ministre dire qu'il fallait fermer. Elle parle de renégocier. Alors,
à terme, le gouvernement du Québec devrait prendre les moyens nécessaires.
M. Laberge (Thomas) : M. Bérubé,
concrètement, le jour 1 où c'est fermé le chemin Roxham, là, vous savez
très bien qu'il y a des réfugiés qui ne seront pas au courant, ils vont
arriver. Qu'est-ce qu'ils vont faire? Qu'est-ce que la police, la SQ va devoir
faire pour ces gens-là qui vont vouloir entrer parce qu'ils savent qu'ils
peuvent passer par là?
M. Bérubé : Vous avez vu
qu'il y a des étapes. D'abord lutter contre les passeurs, ça va déjà aider pour
beaucoup. On accepte que des passeurs vendent des accès, des gens qui sont des
criminels qui créent des attentes importantes à l'égard de gens qui ont des
besoins. Alors, ça, c'est un enjeu. Ensuite, dire clairement qu'on veut la
fermeture. L'Assemblée nationale ne s'est jamais prononcée sur la fermeture.
C'est notre position, et manifestement on est en bonne compagnie, plus des deux
tiers des Québécois disent exactement la même chose que nous. Et, cette
position, on l'a depuis longtemps. Alors, c'est notre position. Ça va par
étapes. Les partis vont être confrontés aujourd'hui à dire : Est-ce que
vous voulez que ça continue de cette façon-là ou pas? Et là je lis des articles
ce matin puis des réactions, en disant : Oui, mais il ne faut pas déchirer
sa chemise. J'ai lu ça dans votre journal. O.K., puis c'est quoi, la solution?
Bien, acceptons-les.
Mme Lajoie (Geneviève) : Pourquoi
vous ne voulez pas vous commettre à nous dire de quelle façon...
M. Bérubé : Une motion, c'est
assez...
Mme Lajoie (Geneviève) : Non,
mais de quelle façon on ferme la frontière?
M. Bérubé : Écoutez, là, je
ne suis pas au gouvernement, je n'ai pas accès à tout, mais on envoie un
message que nous ne contrôlons pas nos frontières et il y a des conséquences
importantes pour l'accueil digne des gens qui veulent venir chez nous, en fait,
qui veulent venir au Canada, mais qui viennent, pour beaucoup, chez nous. Notre
capacité d'accueil, notre capacité de francisation, notre capacité de prendre
en charge des jeunes enfants, des mamans enceintes aussi, tout ça, là, 39 000
par année en 2022, et là la pression sur les finances publiques, plus de 20
millions de plus par année sur l'aide sociale. Je ne sais pas, moi, on échange
entre nous, là, mais j'en appelle aux Québécois : Est-ce qu'on continue
comme ça ou pas? Moi, je pense qu'on ne peut pas.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
la francisation, justement, est-ce que c'est normal que des enfants qui
arrivent ici, qui sont allophones, que ça prenne des semaines, voire des mois
pour avoir des services en francisation?
M. Bérubé : Comment ils
appellent ça, Francisation Québec? C'est le nouveau truc, là, de la CAQ, là.
D'abord, on avait appris qu'il y a des ressources qui n'étaient pas utilisées.
Il faut aller assez rapidement. Je pense que les gens, quand ils arrivent ici,
ils sont de bonne foi, ils veulent apprendre le français, ils réalisent bien
que c'est une langue importante pour fonctionner, mais il faut s'aider, là.
Puis, sur l'immigration, je veux quand même dire un certain nombre de choses.
Ça ne fait pas si longtemps que ça, le premier ministre disait : Si on ne
contrôle pas nos frontières, si on ne contrôle pas l'immigration, c'est la
marginalisation du français au Québec. Puis là on est rendus à peut-être
espérer négocier. Je sais que la motion qu'on fait fait réagir, mais je la
trouve pas mal plus responsable et humaine que ce qu'on a présentement, qui est
le laisser-faire.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Je
vous ramène en éducation. Est-ce que c'est normal que, dans les écoles à
Montréal, on fasse appel maintenant à des profs non légalement qualifiés pour
enseigner à des jeunes à risque de décrochage?
M. Bérubé : Non, ce n'est pas
normal. Ça devrait être une situation exceptionnelle et temporaire. Je peux
bien vous en parler, j'en suis un, moi, un enseignant qualifié qui a un brevet
d'enseignement valide au Québec, signé de la main du premier ministre,
d'ailleurs, à l'époque. Et je l'ai testé, là, dans une école secondaire dans
mon comté. Il y a des élèves qui ont des besoins particuliers dans les classes.
Alors, les gens ne sont pas en mesure de bien répondre à la situation. Donc,
non. Puis ça envoie un drôle de message, parce que les facultés en enseignement
secondaire ou en enseignement primaire... Je vais donner l'exemple de
l'Université du Québec à Rimouski. La première cohorte du bac de quatre ans, 1994‑1998,
où j'étais, on accueillait 100 étudiants. Ça a descendu à 30, à 25, et
tout ça. Alors là, ça envoie aussi un message que, bien, peut-être, le bac de
quatre ans, il n'est pas nécessaire. Puis là il y a des gens qui sont à temps
partiel pour faire leur bac. Moi, j'évaluerais le message que ça envoie. C'est
sûr qu'à court terme on veut des gens qui s'occupent bien des enfants, mais il
faut envoyer le message que c'est exceptionnel et temporaire. Ça ne doit pas devenir
une politique, quant à moi. Je vous ai interrompu, mais j'y reviendrai.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Juste
pour finir sur ce sujet-là, est-ce qu'il y a une marche à suivre, selon vous,
pour qu'on se sorte de ce bourbier dans lequel on semble... en éducation?
M. Bérubé : Rendre la
profession attrayante, au lieu de proposer potentiellement d'augmenter le
nombre d'élèves par classe, tenter de le diminuer, des aides à l'enseignement,
ça, c'est bon. Puis les enseignants puis les enseignantes — j'espère
qu'ils seront d'accord avec moi, mais ils le sont assez, je pense — il
n'y a pas que le salaire, hein, il y a les conditions, il y a la reconnaissance,
ils sont fatigués. Il y a de plus en plus de plans d'intervention par classe. Donc,
ils ont besoin de soutien. J'ai visité une école primaire à Matane lundi. Il y
a une psychologue qui est là depuis... Écoutez, elle était là quand j'étais au
primaire, en cinquième année. Puis là elle quitte, puis elle dit : Il n'y
en aura plus d'autres dans l'école, une grosse école de Matane. Donc, les
psychologues, les orthopédagogues, tout ça, là, là, ça va être extrêmement
compliqué. Donc, je ne pense pas que c'est le message principal qui doit être
dans la réforme ou dans les priorités de M. le ministre de l'Éducation.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le
dossier Elghawaby est-il clos?
M. Bérubé : Je veux dire, elle
s'est exprimée. On a très bien compris la première fois. Elle s'est excusée,
mais elle ne peut pas occuper le poste. Je veux dire, c'est quoi, l'objectif de
la rencontrer? Pourquoi? On a fait une motion, il me semble, qui est assez
claire, qu'on a appuyée, disant : Cette dame-là n'a pas les
prédispositions pour juger d'une question aussi sensible. Elle, elle va donner
des leçons aux gens sur l'islamophobie, mais sur la Québécophobie, bien, elle
est suspecte, là. Tu sais, elle, elle juge la société québécoise, donc elle est
disqualifiée. Ça n'en fait pas une mauvaise personne, elle peut occuper une
autre fonction.
M. Bélair-Cirino (Marco) : ...pas
le contraire? Elle n'a pas vu, je ne dirais pas la lumière, mais elle ne peut
pas servir d'exemple pour d'autres Canadiens?
M.
Bérubé
:
Bien, elle peut donner des conférences en... sur ce qui vient de se passer, là,
mais, je veux dire...
Une voix : ...
M. Bérubé : Non, tu sais... Puis
j'ai entendu tantôt mon prédécesseur dire qu'il allait la rencontrer. Pourquoi?
C'est une nomination fédérale.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le
chef du Bloc québécois l'a rencontrée, il me semble.
M. Bérubé : Pour une raison
que j'ai expliquée hier ou avant-hier.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui,
mais vous avez expliqué la raison avant qu'il la rencontre.
M.
Bérubé
: Non,
non. Bien, je vous l'ai dit, que je savais qu'il allait la rencontrer. C'est un
gouvernement minoritaire, et il a, au plan parlementaire, l'opportunité de la
convoquer parce que c'est un gouvernement minoritaire. Comme ici, par exemple,
quand on demande à rencontrer des gens, le gouvernement a juste à dire :
Non, ce n'est pas possible. Il pouvait le faire. Moi, je le comprends de
l'avoir fait, je l'aurais fait moi-même. Mais là, à Québec, ce n'est pas ça.
Alors là, Gabriel Nadeau-Dubois, il veut la rencontrer. C'est une fonctionnaire
fédérale, puis c'est inacceptable, mais il veut la rencontrer.
Mme Lajoie (Geneviève) : Selon
vous, pourquoi QS, justement, a une position beaucoup plus nuancée là-dessus?
M. Bérubé : Je ne connais pas
leur régie interne, puis, des fois, j'aimerais mieux ne pas le savoir.
M. Carabin (François) : Le
gouvernement Legault, si elle reste en poste, est-ce qu'il devrait accepter
régulièrement de la rencontrer, Mme Elghawaby, ou, au contraire, on
refuse?
M. Bérubé : J'ai aimé la
position... Moi, j'ai aimé la motion du gouvernement de la CAQ. C'est très
clair, c'est inacceptable, on ne la garde pas... bien, on ne la garde pas, le
gouvernement fédéral ne devrait pas la garder. C'est sûr que c'est toujours un
peu délicat de condamner une personne, mais là les propos, à sa face même, ne fonctionnent
pas. Mais je ne suis pas sûr qu'il y aura une grande collaboration de toute
façon. Elle est totalement indépendante, elle va émettre des avis. Je ne pense
pas qu'on ait beaucoup à collaborer avec elle. La lutte, moi, je vais vous
dire, au Québec, là, en toutes circonstances... Parce qu'il y a aussi,
savez-vous, un commissaire à la lutte contre l'antisémitisme, j'ai appris ça
hier, une fonction similaire, M. Cotler, qui fait son travail sans
esclandre, donc qui fait son travail. Il existe du racisme au Québec. Il existe
des racistes et des actes de racisme. Il faut les combattre. Qu'ils soient liés
à l'islamophobie, à l'antisémitisme, à la haine des francophones, des
Québécois, des indépendantistes, il faut combattre tous les racismes, toutes
les formes de discrimination. C'est ça qui devrait nous guider.
M. Carabin (François) : Faudrait-il
un commissaire à la Québécophobie?
M. Bérubé : Bien, je trouve
qu'on banalise la discrimination à l'égard des Québécois. C'est comme si ça
passait. C'est comme si, au Québec, tous les nationalismes devraient être
célébrés, mais le nôtre, il est suspect, tu sais. Il y a des gens qui sont
prêts à célébrer, là, toutes les fêtes d'indépendance des pays du monde, mais
la fête nationale du Québec, ça, c'est suspect.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
comme souverainiste, est-ce que vous sentez, des fois, ce sentiment
antisouverainiste?
M. Bérubé : Bien, évidemment,
ça fait 25 ans que je le sens chez plusieurs personnes, évidemment, tu
sais, qui font passer des gens qui... Ce serait tellement plus simple de juste
être député puis travailler à se faire réélire, mais nous, on a une tâche
supplémentaire qui nous anime, c'est de faire du Québec un pays. Puis ça, ça
mérite du respect. Puis juste de dire : Des gens de toutes les communautés
à Montréal proviennent de pays qui ont déclaré leur indépendance, puis c'est
noble, alors, aussi, notre lutte pour l'indépendance, c'est noble. On n'est pas
juste un parti qui est là pour prendre le pouvoir, mais là pour créer un pays,
et ça mérite du respect.
M. Denis (Maxime) : Vos
attentes pour Boileau à 14 heures? Parce qu'on ne le sait plus vraiment ce
qui se passe avec la COVID au Québec, qu'est-ce qu'on doit suivre comme
recommandation dans nos écoles.
M. Bérubé : Qu'il soit clair,
je veux dire, on en est où, les variants, on se fait faire une injection ou pas,
les enfants, qu'en est-il, les milieux de travail. Je vous regarde, là, il y a
eu, dans les dernières semaines, des gens qui portent le masque, il y a des
gens qui ne portent pas le masque. Chacun est livré à lui-même, mais ça prend
des consignes claires. Et puis, d'abord, est-ce que le ministre considère qu'on
est toujours en pandémie?
M. Denis (Maxime) : Qu'est-ce
que vous en pensez, vous?
M. Bérubé : Bien, je me fie à
la Santé publique. S'il nous le dit, on va le croire. Mais je ne le sais pas.
Moi, je continue d'appliquer toutes les règles, je me lave, on fait attention. On
fait moins d'activités publiques même. Depuis le début du mandat, on en fait
beaucoup moins qu'avant. Ça fait qu'on fait attention. Je connais des gens
autour de moi qui ont la COVID, qui arrêtent de travailler pour un petit bout
de temps. Donc, j'aimerais ça avoir un état de situation on en est où, parce
que, si on n'en parle pas, peut-être qu'il va y avoir du relâchement, ça va
nous rattraper. Ce n'est pas le temps d'augmenter le nombre de personnes dans
les urgences, là, c'est déjà plein.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Mignacca (Franca
G.) : I'd like to come back to your motion on
Roxham Road. What exactly do you mean by closing it? What would that look like
concretely?
M.
Bérubé
: Well, if the Government of Canada cannot do something to protect Québec of having most of
the people who want to come to Canada, we have to do something. When Minister
of Immigration of Québec, Christine Fréchette, says: I'm hoping for the
renegotiation of the agreement, it's like wishful thinking. We want to be firm
on that topic. First thing, on this motion, I need all the parties to say: We
must close this border. Because it's not the way to welcome people, it's not
humane, the mob is there to make sure that they're making big bucks with that. And
it's about the capacity of Québec to welcome people correctly. So, it's enough.
On a survey, 68% of Quebeckers think that we have the good position. And it's a
good thing because we had that position before that survey.
M. Spector
(Dan) : So, it's just a matter of sort of
asking Canada to do this, or do you see… like you were talking about of the SQ
going there, taking actions?
M.
Bérubé
: Well, if we are a nation and we want to be able to take the good
decision for this nation, we must protect our capacity to welcome people. And
we don't have any power on the border. So, if Justin Trudeau could not do
something, I'm asking the Government to do something. And, if he cannot do it, it's another
demonstration that being a province is being always waiting for Justin Trudeau.
And I don't think it's the destiny of Québec.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But where are you suggesting these
people go instead?
M.
Bérubé
: Elsewhere, not only in Québec. That's going to be my answer: not only
in Québec. What about Ontario? What about New Brunswick, Prince Edward Island, Newfoundland, name
it, Saskatchewan? Why only in Québec? When did we decide collectively in Québec
that 40,000 people by year is a good thing, 20 million more money by month is a
good thing, of the hardworking people, saying, like: We decide it's a good
thing? No, it's not. And we have people afraid of saying that because they want
to feel that they have more heart than we have. Having responsibility is
saying: It's not working, it's not a good way to welcome people. So, if you
don't close it, you send the message that everybody is
welcome. That's what Justin Trudeau said: Feel welcome, all around the world,
to come to Canada. And I don't think it's a good thing.
Journaliste
: Why is now the right time? This has been going on for years.
M.
Bérubé
: You were there last Fall? I was saying that too. So, it's for years
we're saying that. But CAQ is there since 2018. They don't ask that much for
that. Justin Trudeau is there for years, so nothing new. But what is our
position is saying what has to be said: It's not human, it's not a good way to
welcome people, it's a matter of respect of Quebeckers. If we still send 40,000 people by year in Québec without any
debate, without our saying on that, I don't think it's respectful for all the
other Quebeckers. This is my
position, and this is the position of my party as well.
M. Spector
(Dan) : You think we should build a wall? How
do you…
M.
Bérubé
: No. You won't make any title with that.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M.
Bérubé
:
Thank you.
(Fin à 8 h 51)