(Neuf heures quarante-six minutes)
M. Bouazzi : Bonjour, tout le
monde. C'est la première fois que je m'adresse aux médias depuis ce qui s'est
passé à Laval. Ça fait que je tiens à avoir mes premières pensées pour les
familles des enfants, pour le personnel de la CPE. Je dois dire que j'y pense
vraiment beaucoup. Moi-même, je suis papa d'un enfant qui est à la CPE et puis
j'ai eu aussi la malchance de perdre un frère dans un accident de voiture il y
a longtemps. Et je sais le drame que c'est pour les parents pendant toute une
vie, là. Ça fait que mes pensées vont aux familles.
Aujourd'hui, je suis devant vous parce qu'on
a une interpellation sur la question de l'énergie. J'aurais voulu, donc,
partager avec vous un certain nombre de points. Je signale d'abord, au passage,
que M. Fitzgibbon n'est pas présent aujourd'hui, et qu'une interpellation sur l'énergie
sans Fitzgibbon, c'est un peu une poutine sans fromage, ce n'est pas vraiment
une poutine.
Ça fait que je vais revenir d'abord sur
les déclarations de M. Fitzgibbon dernièrement. Il nous a expliqué que, pour
donner notre électricité aux différentes industries, la création d'emplois n'est
plus à l'ordre du jour. Et, en passant, on parlait ici d'alumineries, qui, déjà
ne paient pas d'impôts, c'est-à-dire que le Québec est un paradis fiscal pour
ces compagnies. Sans compter le fait qu'en plus elles paient leur électricité
moins cher. Donc, ce qu'on peut tout de suite déduire, c'est que les raisons
qui nous sont données, au moins, celles-là ne sont pas les vraies raisons
derrière lesquelles les décisions sont prises.
Ce qui nous ramène, d'ailleurs, au projet
de loi n° 2, à l'article 6, où le ministre s'octroie le droit de
définir quels sont les critères qui vont faire que des projets vont être
raccordés. C'est lui-même qui définit les critères, c'est lui-même qui dit :
Est-ce qu'ils sont rencontrés ou pas? C'est lui-même qui décide si on raccorde
ces industries ou pas. Il n'y a aucune saine gouvernance derrière ça, surtout
quand on sait que, je le rappelle, c'est un ministre qui est le seul à avoir
été blâmé par l'Assemblée nationale. Il nous donne, comme exemple, le fait que
ça va être traité comme dans Investissement Québec. On rappelle qu'il n'a pas
suivi les recommandations qui lui avaient été faites par le groupe qui devait
le recommander et qu'il a préféré embaucher son ami, après lui avoir doublé son
salaire. Ça fait qu'il n'y a rien de rassurant là-dedans, et d'ailleurs, nous
allons remettre un amendement qui demande que ce soit la régie, et non pas le
ministre, qui décide si les critères que le ministre va définir sont
rencontrés, et donc, qui sera raccordé à notre électricité.
Et j'en viens au centre de nos demandes,
sur la question d'Hydro-Québec. Vous le savez, Hydro-Québec, c'est notre
compagnie, c'est notre énergie, et on a besoin de transparence. Les Québécois
ont le droit de savoir ce qui se passe avec cette compagnie. Nous, ce qu'on
demande et qu'on va continuer à demander c'est que Mme Sophie Brochu vienne à l'Assemblée
nationale nous parler du plan stratégique qu'elle a élaboré. Et puis, à plus
long terme, nous avons absolument besoin d'un BAPE générique sur la transition
énergétique. Il y a plus de 100 organisations qui demandent ce BAPE, et
nous, évidemment, en soutien cette demande, pour apporter de la transparence,
de la compréhension et pour qu'ensemble on soit capables de prendre les meilleures
décisions pour la transition énergétique.
Merci. Est-ce que vous avez des questions?
Journaliste : Bien, moi sur
un autre sujet, là, je ne sais pas si... Oui? Bon, en fait, vous avez
probablement vu l'histoire dans le Journal de Montréal, ce matin, sur ce qui s'est
passé pendant votre investiture. J'aimerais juste savoir, dans le fond, comment
est-ce que vous vous positionnez par rapport à ça. Est-ce que c'est... Est-ce
que le fait d'être considéré comme parachuté, là, entre guillemets, par certains
membres, ça crée des tensions chez vous, là, dans Maurice-Richard?
M. Bouazzi : Bien, d'abord,
je n'ai pas été parachuté. Je tiens à dire que, d'ailleurs, ça a été ma
décision personnelle, il n'y a personne qui m'a demandé de me présenter à
Maurice-Richard. Je tiens aussi à rappeler que je me suis déjà présenté à
Maurice-Richard en 2018, et que, donc, on a fait une campagne de terrain, et
puis on a gagné cette investiture. Je comprends, dans l'article dont vous
faites référence, que l'équipe qui a perdu ait une certaine frustration. Moi,
je suis très triste qu'on arrive là où on a été. Je comprends aussi ou je sais
que le parti a suivi une diligence, qu'ils se sont assuré que tout a été fait
de la manière la plus démocratique possible, que la diligence a été faite.
Donc, je n'ai pas...
M. Lachance (Nicolas) : Avez-vous
payé des cartes pour certains?
M. Bouazzi : Non.
M. Lachance (Nicolas) : Vous
êtes sûr?
M. Bouazzi : Jamais, ni moi
ni des gens de mon équipe. Et puis évidemment, si j'avais entendu parler d'une
telle pratique, j'aurais pris action.
M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce
que vous pensez de ces accusations-là de membres de votre propre parti?
M. Bouazzi : Bien, écoutez,
clairement, elles sont infondées. C'est les membres de l'équipe qui a perdu
l'investiture. Vous savez, moi, je sais ce que c'est que perdre une
investiture, j'en ai perdu une en 2018, avec très peu de voix aussi. C'est
des moments très difficiles. Une investiture, ce n'est pas un moment agréable,
c'est un moment où on fait campagne contre des gens de son propre parti.
Perdre, c'est difficile. Et puis moi, je... Il y a eu un processus, une
diligence qui a assuré que les allégations étaient fausses, puis...
M. Lachance (Nicolas) : Considérez-vous
qu'il y a eu du profilage racial, durant cette campagne-là, de membres de votre
propre parti?
M. Bouazzi : Moi, je ne suis
pas là pour décider des intentions profondes des gens dans la... encore une
fois, de l'équipe qui porte ces fausses allégations et puis qui a perdu
l'investiture. Moi, je suis rendu ailleurs. Vous savez, je travaille très fort
pour servir les Québécois et puis les citoyens de Maurice-Richard. Je...
laisserais expliquer ce qui s'est passé.
Mme Trottier (Marie Christine) : Et,
pour être sûr qu'il n'y a aucun doute qui plane sur la légitimité de votre
investiture, est-ce que vous seriez prêt à demander des vérifications
supplémentaires à l'exécutif national, vérifier l'ensemble des membres, par
exemple, qui avaient été identifiés, à la base, par le comité local
d'investiture, qu'il y avait des irrégularités, et tout ça?
M. Bouazzi : Bien, il y a eu
des vérifications diligentes qui ont été faites par le parti.
Mme Trottier (Marie Christine) : Mais
pas l'ensemble des membres qui étaient ciblés, là.
M. Bouazzi : Moi, je ne
connais pas l'ensemble du processus. J'ai été rencontré, comme participant, à
ce processus de vérification. Je vous inviterais à parler au parti pour plus de
détails. Ce que je sais, c'est qu'il y a eu une enquête, qu'elle a été, même,
supervisée par un avocat et que les résultats sont sans équivoque, il n'y a pas
eu.... que les allégations étaient fausses et que toutes les personnes qui ont
voté à l'investiture étaient des membres en règle.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
c'est l'avocat du parti. Seriez-vous prêt à ce qu'une firme externe vienne
enquêter là-dessus?
M. Bouazzi : Vous comprenez
que ce n'est pas moi qui décide. Je n'ai même pas, évidemment, ni chapeauté ni
décidé du processus de vérification. Je vous...
M. Lachance (Nicolas) : Mais
vous êtes quand même accusé... C'est des accusations qui peuvent être graves,
là, au sein même de votre parti.
M. Bouazzi : Et c'est des
accusations fausses, à la suite d'un processus de diligence.
La Modératrice : Merci.
(Fin à 9 h 53)