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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de culture et de communications

Version finale

Tuesday, February 14, 2023, 15 h 25

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures vingt-cinq minutes)

M. St-Pierre Plamondon : Alors, bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, le Parti québécois est le parti qui, en termes de popularité, présentement, est bon deuxième, un parti qui a également une présence très forte dans chacune des régions du Québec. Et, pour autant, aujourd'hui, nous n'avions pas de question. Donc, en ces journées où, suite à la négociation entre les partis de l'Assemblée nationale, on ne nous a même pas donné une seule question pour s'exprimer, bien, on va venir en point de presse pour dire notre question ou plutôt dire comment on aurait abordé certaines des questions qui n'ont pas été abordées.

Et évidemment je veux aborder la question des déclarations de François Legault en matière de transferts en santé. Juste avant de rentrer en Chambre, il a déclaré qu'après avoir obtenu 90 députés et avoir rallié toutes les provinces canadiennes, dont il est le président, là, du conseil de la Confédération, après avoir fait tout ça, il a échoué. Il l'a dit, que c'était nettement insatisfaisant et insuffisant pour la pérennité de notre système de santé. Et, à la question toute simple : Quel est votre plan de match à ce stade-ci?, il répond : On va en faire une priorité. Donc, à moi de pousser un peu le raisonnement avec François Legault, à savoir : Comment n'avez-vous pas fait de cet enjeu-là une priorité et pourquoi ne pas simplement avouer aux Québécoises et aux Québécois que le mécanisme que vous proposiez ne fonctionne absolument pas? Et comment expliquez-vous aux Québécoises et aux Québécois votre amitié avec Doug Ford, votre amitié avec Justin Trudeau qui étaient censées nous rapporter ces milliards-là?

Et, là-dessus, ma seconde question aurait été, en complémentaire, de corriger quelque chose que François Legault vient de répéter, il y a quelques instants, et qui est absolument de la démagogie. Lorsqu'il affirme qu'on reçoit 10 milliards de plus que ce qu'on envoie à Ottawa, c'est absolument faux. Lorsque vous regardez la quantité d'impôts payés au Québec qui sont envoyés à Ottawa, c'est absolument faux de dire que le 10 milliards au net qu'on obtient en péréquation est plus grand que l'ensemble de ce qui est envoyé. Et la raison pour laquelle il dit ça, c'est qu'il veut mettre de côté, occulter tous les dédoublements qui nous coûtent une fortune, tous les programmes qu'on ne choisirait pas et qui nous coûtent beaucoup, les choix, finalement, qui nous manquent, les investissements directs dans l'économie québécoise qui ne sont pas faits au profit de d'autres provinces canadiennes. Simplement, affirmer qu'on ne peut pas dire qu'on reçoit 10 milliards de plus que ce qu'on envoie en impôts au fédéral.

Et il y aura donc un exercice, on aura des annonces à faire à notre congrès, on détaillera ces questions-là, mais il ne faut pas faire de démagogie et faire croire aux Québécois qu'il revient un chèque de 10 milliards de plus que le chèque qu'on envoie collectivement à Ottawa sur une base annuelle.

M. Bérubé : Alors, à mon tour, j'aimerais vous parler de la nécessité, pour le Québec, de travailler pour le Québec et parler de l'amitié du premier ministre du Québec pour le premier ministre de l'Ontario. Ils se sont partagé une bière, ils se sont partagé un chandail de hockey, ils se sont partagé des textos, et l'ami ontarien, finalement, ne travaille que pour l'Ontario. Et on a compris qu'avec un seul cigare il a établi une amitié avec Dominic LeBlanc, dont ce dernier se revendique, ce qui lui permet de se dissocier du front commun et de négocier seulement pour l'Ontario.

Alors, le premier ministre se trouva fort dépourvu quand l'affaire fut sue, et ça démontre que le Québec devrait travailler pour le Québec uniquement... et de tirer des conclusions de ça. Doug Ford, si ça, c'est un ami du Québec, je ne sais pas ce que ça nous rapporte. Le Québec doit composer seul face au Canada. Le Canada ne travaille pas pour le Québec puis l'Ontario ne travaille pas pour le Québec. L'Ontario travaille pour l'Ontario. Il serait temps que le Québec s'en rende compte. Et Paul St-Pierre Plamondon l'a indiqué, avec raison, le mandat fort, finalement, ça a servi à quoi? Nourrir la vanité de la CAQ. Ça ne donne absolument rien. Donc, il n'y a pas de rapport de force, il y en a encore moins versus les États-Unis, et c'est une triste constatation.

Alors, dans le cas de ce qui s'est passé en matière de santé, ce n'est pas le verre qui est à moitié plein, il est au sixième plein. Et qui va écoper? Bien, c'est les patients du Québec. Et ça, c'est franchement scandaleux. Il y a un impact considérable qui est lié à ça.

Alors, voilà, retenons que l'amitié entre Doug Ford et François Legault ou le café entre Justin Trudeau et François Legault, finalement, n'auront servi absolument à rien, sinon à faire des images qui seront des tristes rappels du fait qu'on est isolés et qu'on doit compter que sur nous-mêmes pour notre avenir.

M. Arseneau : Et je rajouterais, puisqu'il est question des soins de santé, qu'avec cette entente, qui n'est pas une entente, donc l'imposition du règlement par Ottawa, acceptée par Legault et ses homologues des provinces, bien, ça fait passer la contribution fédérale de 22 % à 24 % dans un contexte où, évidemment, on n'a pas les fonds nécessaires pour investir dans l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, dans un contexte où on n'a pas les fonds nécessaires pour améliorer, aussi, les services dans la région des Laurentides, dans un contexte où les soins de santé dans les régions sont souvent à la charge des gens eux-mêmes, là, qui doivent se déplacer vers les grands centres, dans un contexte où les employés de la santé demandent d'être valorisés et d'avoir des conditions humaines pour travailler et avoir des conditions de travail qui sont l'équivalent de ce qu'on retrouve, actuellement, dans les agences de placement, qui reçoivent 3 milliards de dollars sur six ans.

On pourrait parler, également, des soins à domicile, les soins pour les aînés dans les CHSLD, qui ne sont pas dignes de... justement, actuellement, dans le confort qui est offert et du programme des maisons des aînés, qui est ruineux. Alors, on pourrait continuer longtemps, les soins préhospitaliers d'urgence, également, qui manquent cruellement de fonds pour pouvoir se débarrasser des horaires de faction, et ainsi de suite. Et ça, on aura un choix à faire, budgétaire, soit qu'on coupe ou qu'on restreint les services, soit qu'on pige une deuxième fois dans les poches des Québécois, parce que l'argent à Ottawa ne nous reviendra pas.

M. St-Pierre Plamondon : Est-ce qu'il y a des questions?

M. Robillard (Alexandre) : Bien, M. Legault, il a, en quelque sorte, admis son impuissance face à Ottawa concernant la négociation sur les transferts. Puis, selon lui, c'est parce que c'est un sujet qui est difficile à expliquer à la population québécoise. Ça fait que je me demandais juste : Est-ce que vous partagez son point de vue sur la difficulté à mobiliser la population sur cet enjeu-là?

M. St-Pierre Plamondon : Il disait qu'il avait besoin d'un mandat fort, et il a obtenu 90 députés, et là il dit : Bien, peut-être que c'est parce que je l'ai mal expliqué à la population québécoise. Demandez à n'importe qui, au Québec, s'ils veulent 5 milliards de plus par année dans le système de santé, ce ne sera pas long à mobiliser, là, tout le monde a compris que c'est dans notre intérêt.

Donc, François Legault en est rendu là dans la recherche d'explications pour ne pas nommer la seule explication possible, à savoir que, pour le Québec, la Confédération canadienne ne fonctionne pas, elle ne fonctionne pas dans nos intérêts. Et plus notre poids démographique dans le Canada va diminuer, plus le mépris et l'absence de considération pour nos intérêts va augmenter.

M. Robillard (Alexandre) : Mais là, quand même, on n'est pas sur un enjeu qui est spécifique au Québec, là, toutes les provinces canadiennes, aussi, ont eu la même réponse d'Ottawa.Donc, est-ce que vous vous considérez que c'est un raisonnement qui se tient, que de dire : Mon rapport de force dépend de l'appui de l'opinion publique, or, c'est un sujet qui est difficile à expliquer, M. Trudeau profite de ça pour ne pas nous donner tout l'argent qu'on demande?

M. St-Pierre Plamondon : Ça ne tient pas du tout.Croyez-moi, les gens savent et comprennent très facilement qu'un manque à gagner de 5 milliards par année… puis le fait que d'autres provinces sont dans la même situation confirme aussi que ce n'est pas une exagération ou une demande complètement déraisonnable. Croyez-moi que 100 % de la population comprend qu'un manque à gagner de 5 milliards dans le système de santé va avoir un impact. Et, à preuve que ce n'est pas compliqué, c'est qu'on vient de passer une motion unanime de l'Assemblée nationale comme quoi, finalement, le manque d'égard du Canada envers la question des transferts de santé est un désengagement, mais aussi aura un impact sur la santé des Québécoises et des Québécois.

Donc, tout le monde comprend, là. Il n'y a absolument rien de difficile. Il y a de l'argent qui vient de nos poches, qui part à Ottawa et qui ne revient pas de manière équitable pour le système de santé. Il va manquer 5 milliards de dollars, et ça aura un impact, tout le monde comprend ça.

M. Robillard (Alexandre) : Mais M. Legault dit que, malgré tout, comme il l'avait dit aussi l'automne dernier, le Québec reçoit 10 milliards de plus que ce qu'il envoie comme argent chaque année.

M. St-Pierre Plamondon : C'est faux, c'est faux, c'est de la démagogie. Prenez la totalité des impôts payés par les Québécoises et les Québécois, puis ce qui est envoyé, donc, à Ottawa au total, et c'est une somme bien plus grande que le 10 milliards pour la péréquation seulement. Mais on ne peut pas que considérer la péréquation, il y a le dédoublement des programmes, il y a les investissements directs dans l'économie québécoise par rapport aux autres provinces canadiennes, il y a tous ces choix politiques, à nos yeux, là, absolument inutiles, que nous ne ferions pas.

Donc, on va arriver, puis on aura des annonces à faire, là, au Congrès, avec le détail de ces calculs-là, mais c'est certain, à ce stade-ci, qu'on ne peut pas dire avec sérieux, sans faire de démagogie, là, on ne peut pas affirmer qu'on reçoit 10 milliards de plus que la totalité des sommes qu'on envoie en impôts à Ottawa. C'est absolument faux.

Journaliste : Est-ce que vous pensez, en fait, que c'est une façon de... comme un peu, bien, mettre le blâme un peu sur la population québécoise comme quoi on n'aurait pas... on ne réagit pas, justement, aux transferts?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, comme si les Québécoises et les Québécois n'écoutaient pas, ne suivaient pas la politique et comme si c'est vraiment de leur faute, ils ne comprennent pas que c'est une bonne idée d'avoir 5 milliards dans le système de santé. Ils en parlent depuis des années, mais, tout le long, personne n'a compris. Un instant, là.

Donc, adressons-nous à l'intelligence des gens. Il a échoué, ça découle du fonctionnement du Canada, puis il ne veut pas nommer le concept de Québécoises et de Québécois qui décident par eux-mêmes de leurs impôts. Puis moi puis les trois personnes ici existent en politique pour ça, puis nous, on s'adresse à l'intelligence des gens en disant : Est-ce que ça vous tenterait de décider ensemble de ces impôts-là au lieu de quémander à Justin Trudeau sur tous les sujets? Est-ce que ça vous tente? Croyez-moi que les gens, ils comprennent. Merci. 

(Fin à 15 h 36 )