(Huit heures quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour.
Bien, d'abord, je veux dire un mot sur le travail de mon collègue Vincent
Marissal cette semaine. Je veux le féliciter. Grâce à lui a eu lieu ici, à l'Assemblée
nationale du Québec, une commission parlementaire importante où on a commencé à
creuser une question, je pense, qui a touché beaucoup les Québécois,
Québécoises, celle des initiations violentes, dégradantes dans le milieu du
hockey.
Ça a été une journée instructive, hier,
mais je pense qu'on n'a pas terminé notre travail. Il nous reste du travail à
faire, il nous reste des gens à entendre, puis je pense, en particulier, aux
joueurs, qu'on n'a pas eu le temps d'entendre hier. Mon collègue Vincent
Marissal en a fait officiellement la demande, je la réitère aujourd'hui. On
tend la main au gouvernement de la CAQ pour organiser davantage de
consultations, parce qu'on a besoin d'entendre des joueurs, des ex-joueurs. Il
y en a qui ont levé la main, dans les derniers jours, dans les dernières
heures, et qui nous ont dit qu'ils voulaient venir témoigner à l'Assemblée
nationale du Québec. Je pense que, pour que l'exercice soit complet, il faut
les entendre. Et je demande, ce matin, au gouvernement de la CAQ d'accepter
cette demande de Québec solidaire, de mon collègue Vincent. On a besoin d'aller
au bout de cette histoire-là pour ensuite trouver des solutions concrètes.
Mon collègue Haroun et moi, on veut, ce
matin, vous parler des attentes prébudgétaires de Québec solidaire. Vous savez
que, dans quelques semaines, sans doute à notre retour ici, à l'Assemblée
nationale, pourrait être déposé le prochain budget du Québec. Et ce budget-là
va être déposé dans un contexte économique qui est difficile pour les Québécois,
pour les Québécoises.
La situation économique, en ce moment, des
Québécois, des Québécoises n'est pas rose du tout. L'inflation est toujours
élevée, 6,2 %. Il y a beaucoup de gens qui prédisent que ça va diminuer,
mais il n'y a personne qui prédit que les prix vont diminuer. Les salaires
n'ont pas suivi, donc les Québécois vont continuer à se serrer la ceinture dans
la prochaine année. Il y a beaucoup de monde, au Québec, qui vont continuer à
être serrés à la fin du mois. Il faut aider ce monde-là, il faut aider le monde
qui en ont besoin. Ça devrait être la priorité de ce budget.
Pendant ce temps-là, il y a une crise du
logement. On a perdu 116 000 logements abordables, au Québec, en cinq ans,
c'est une hémorragie de logements abordables. On assiste, en ce moment, aux
pires hausses de loyer en 30 ans au Québec. Ça doit être également une des
priorités du budget, le logement.
Puis, en terminant, nos sociétés de
transport en commun sont dans le rouge, elles sont au déficit. Il y a des
coupures de services qui sont soit déjà effectives ou qui pourraient être
annoncées, et ce, en pleine crise climatique. C'est le troisième élément qu'on
veut voir dans ce budget-là. Ça n'a pas d'allure, en pleine crise
environnementale, de couper dans les transports en commun.
Donc, coût de la vie, logement abordable,
transport en commun, trois priorités qui devraient être celles de la CAQ dans
son prochain budget, c'est essentiel. Et c'est les trois demandes que mon
collègue Haroun a faites, lorsqu'il a rencontré le ministre Girard : un
fonds d'urgence pour le transport en commun, en particulier pour la STM, un
investissement massif en logement social et, troisièmement, remplacer la baisse
d'impôt inéquitable promise par le gouvernement par une bonification du crédit
d'impôt à la solidarité. L'objectif, c'est quoi? C'est donner de l'argent au
monde qui ont besoin d'argent, donner de l'aide au monde qui ont besoin d'aide,
c'est-à-dire les gens au milieu de l'échelle et au bas de l'échelle, pas aux
gens en haut de l'échelle. Et, sur ce, je laisse mon collègue Haroun vous
donner tous les détails de ces demandes.
M. Bouazzi : Merci, Gabriel.
Donc, prenons d'abord le transport en commun. Ce qu'on demande, c'est de mettre
fin à ce que mon ami Étienne Grandmont appelle la spirale de la mort qui touche
les sociétés de transport au Québec. L'Association du transport urbain du
Québec estime qu'il va manquer 560 millions de dollars, dès cette
année, et le problème ne va faire que grandir. Dans un contexte où le
gouvernement rate ses cibles de baisse de gaz à effet de serre, il est
irresponsable de ne pas régler le problème. Il faut absolument maintenir et
bonifier l'offre de transport en commun. C'est pourquoi on demande un fonds
d'urgence pour venir rapidement aider les sociétés de transport à se mettre sur
pied.
Ensuite, le logement, évidemment. Les
derniers jours ont démontré à quel point la situation du logement est intenable
au Québec. Et, quand Gabriel questionne le premier ministre, on voit à quel
point il ne maîtrise pas le sujet. Le logement n'intéresse peut-être pas le
premier ministre Legault, mais, pour les gens que nous rencontrons sur le
terrain, c'est un problème qui les touche à tous les jours. Les groupes de
logement estiment qu'il coûterait 571 millions de dollars pour
construire les milliers de projets de logement qui poireautent sur les bureaux
des fonctionnaires du ministre de l'Habitation, c'est ce que nous demandons à
la CAQ d'inscrire à son budget.
Et finalement les baisses d'impôt
inéquitables. On est d'accord que la situation actuelle demande de mettre de
l'argent dans la poche des Québécoises. L'inflation est toujours haute, la
conjoncture qui se prépare est évidemment difficile, cette année, avec des taux
de la Banque du Canada qui ne cessent d'augmenter. Doubler le crédit de
solidarité, dont, je rappelle, contient en lui une baisse, en fait, de la TVQ
que les familles paient, permet de cibler réellement les Québécoises et les
Québécois qui en ont besoin. Le crédit de solidarité, c'est important, c'est
2,8 millions de foyers, 3,3 millions de personnes. Il y a des
milliers de personnes qui l'attendent avec impatience, en vérifiant s'il a été
déposé, pour aller faire l'épicerie. Donc, je vous le demande sincèrement :
De quoi les Québécoises et les Québécois ont besoin, des baisses d'impôts
caquistes, qui donnent, je le rappelle, 138 $ à la caissière de Metro et
810 $ à son P.D.G., ou ce qu'on propose, nous, c'est-à-dire rien au P.D.G.
de Métro et 110 $ à la caissière, comme Québec solidaire le propose
aujourd'hui? Poser la question, c'est y répondre.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Haroun. Je pense qu'un budget, tout le monde le sait, en fait, c'est une
question de priorités. Nous, nos priorités sont claires, c'est investir dans le
logement, investir dans le transport en commun puis aider les gens qui en
arrachent.
Le plan de François Legault, c'est de
donner, Haroun le disait, c'est ça, le plan de François Legault, c'est de
donner 138 $ de baisse d'impôt à une caissière chez Métro et plus de
800 $ de baisse d'impôt au P.D.G. de Métro. Le plan de Québec solidaire,
c'est de donner 0 $ au P.D.G. et plus de 1 400 $ à une caissière
monoparentale chez Metro. Il faut aider le monde, c'est vrai, mais il faut
aider le monde qui ont besoin d'aide.
M. Lacroix (Louis) : M.
Legault s'en va à Terre-Neuve-et-Labrador, il va renégocier ou, en fait,
amorcer des négociations avec le gouvernement terre-neuvien en vue du
renouvellement de l'entente de Churchill Falls. Vous vous attendez à quoi? Et
M. Legault a dit, cette semaine, qu'il était prêt à investir dans des projets à
Terre-Neuve. Est-ce que c'est une bonne chose? Vous vous attendez à quoi?
M. Bouazzi : Nous, on
s'attend à ce qu'il y ait le meilleur deal pour les Québécoises et les
Québécois. Évidemment, c'est un projet… c'est une situation vraiment
importante, là, on sait que le contrat se termine en 2041.
Il y a aussi la question des communautés
innues qui n'est jamais abordée. On pense qu'il faut absolument qu'il y ait des
conversations avec elles et avec eux. Et on espère, évidemment, que la
situation va se régler avant 2041 quand le contrat va se terminer.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous pensez qu'on... Hier, M. Legault a dit qu'il était ouvert à donner des
montants avant la fin de l'entente. Est-ce que c'est une bonne avenue, une
bonne option, à votre avis, pour compenser un peu Terre-Neuve?
M. Bouazzi : Nous, on pense
que la meilleure option, c'est de trouver une solution pour 2041. Évidemment,
une partie de la solution peut comprendre quelque chose qui se passe avant
2041. Actuellement, on voit un gouvernement qui a très, très, très peu de
vision par rapport à la production énergétique au Québec. Ce serait un des
problèmes dont... il faudrait régler.
Je rappelle qu'on ne connaît pas vraiment
la feuille de route de production d'énergie du gouvernement, actuellement,
qu'il n'y a même pas.... On n'est même pas d'accord sur les faits. C'est un
gouvernement qui n'est pas capable de montrer comment il va atteindre ses
baisses de gaz à effet de serre qu'il a pour 2030. Ne parlons même pas de la
carboneutralité en 2050.
Il y a plus de 100 associations de la
société civile qui ont demandé un BAPE public générique. On pense que c'est ça
qu'il faut faire le plus vite possible, déjà, pour avoir des faits et puis pour
qu'on soit capables d'avoir un plan, au Québec, qui rassemble toutes les
Québécoises et les Québécois.
M. Laforest (Alain) : Juste
pour être clair, là, M. Bouazzi, parce que le premier ministre a envoyé un
signal très clair, hier, là, un tiers des profits d'Hydro-Québec, ça vient de
Churchill Falls. Hier, il a dit sans le dire que, si Furey est trop gourmand,
il va construire des barrages au Québec, là, s'il n'est pas capable de
s'entendre. Ça, pour vous, est-ce que c'est une option? Parce que ça a été
évoqué, là, la menace est là, là : on n'arrive pas à s'entendre, on
construit des barrages.
M. Bouazzi : Est-ce que
quelqu'un ici sait quel est l'objectif du gouvernement par rapport à tout ce
qui est l'optimisation de l'utilisation de notre énergie? Moi, je ne le connais
pas. Est-ce qu'ici quelqu'un connaît quel est l'objectif du gouvernement en
matière de sobriété énergétique? Moi, je ne le connais pas. Concrètement, là,
on peut bien parler de tout ce qu'on a besoin comme énergie, mais actuellement
il n'y a pas de plan clair. Ça fait que je peux bien vous répondre sur
qu'est-ce qui va se passer avec ce barrage-là, on ne sait pas. S'il y a des
barrages, on ne sait pas quelle rivière harnacher, on ne sait...
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas ça qu'il nous dit, là, la question, c'est… Il dit très clairement à
Terre-Neuve-Labrador : Si on n'arrive pas à s'entendre, puis il est prêt à
mettre des sommes supplémentaires, il l'a dit, là, on est prêts à mettre des
compensations, si on n'y arrive pas, nous, on a besoin de 15 ans, et 2041
arrive, on va se lancer dans les barrages, là.
M. Bouazzi : Je veux bien. La
question, c'est de se poser... Moi, je suis ingénieur de formation, j'ai du mal
à penser qu'on va prendre des décisions qui vont investir des milliards et, en
fait, probablement des dizaines de milliards de dollars sans avoir des chiffres
d'objectifs de consommation d'énergie. Alors, évidemment, c'est un barrage qui
est très important. On espère qu'on va avoir le meilleur deal pour les
Québécoises et les Québécois.
Maintenant, je ne sais pas vous, mais moi,
je suis quand même assez étonné, ça ne fait pas longtemps que je suis ici, à
l'Assemblée nationale, de voir un gouvernement qui parle de notre avenir
énergétique, et la chose la plus importante qu'on a à régler dans notre
génération, dans le XXIᵉ siècle, et qui est absolument incapable de nous donner
les chiffres. Pourquoi est-ce qu'on a besoin d'énergie? Pour faire quoi? Où
est-ce qu'on l'économise? Qui va l'économiser? C'est assez impressionnant, tous
les jours, je suis étonné.
M. Lacroix (Louis) : M.
Nadeau-Dubois, stratégiquement, là, pour le gouvernement, il y a deux projets à
Terre-Neuve-et-Labrador, il y a Muskrat Falls puis il y a Gull Island, bon,
qu'on est en train de vouloir développer. Stratégiquement, est-ce que ce serait
une bonne affaire, pour le Québec, d'aller investir dans des projets qui sont
hors de son territoire?
M. Nadeau-Dubois : Nous, là,
ce qu'on veut, dans le cas de Churchill Falls, c'est la meilleure entente pour
l'avenir énergétique du Québec. Et ça, c'est le travail de M. Legault d'aller
la négocier. Ensuite, je suis désolé, là, mais ce qui se passe à Terre-Neuve,
ce qui se passe au Québec, nos exportations aux États-Unis, ce qu'on fait ici,
tout ça est lié, tout ça est lié, parce qu'on a une organisation, une
institution publique qu'on s'est donnée, Hydro-Québec, qui devrait avoir un
plan de match clair. On ne peut pas séparer, d'un côté, le débat sur les
exportations, de l'autre, discuter de ce qui se passe à Terre-Neuve et isoler
encore plus la question de, peut-être, nouveaux barrages imaginaires, on ne
sait pas trop où au Québec. Tout ça doit être abordé ensemble, ça s'appelle une
vision, ça s'appelle un plan pour l'avenir énergétique.
Et, en ce moment, à cause de l'attitude de
Pierre Fitzgibbon, dans ce dossier-là, on navigue à vue et on est forcés de
commenter une semaine ou l'autre sur des éléments séparés. Je vous donne un
dernier exemple. C'est quoi, en début de semaine, on nous apprenait, là, qu'il
fallait faire exploser les capacités de production solaire et éolienne au
Québec, mais, je veux dire, on n'est pas contre ça, à Québec solidaire, mais
c'est-u possible, s'il vous plaît, pour le bénéfice des Québécois, Québécoises,
d'avoir un plan de match clair et complet de c'est quoi, l'avenir énergétique
du Québec?
Donc, moi, là, le message, il est clair,
on veut tous que M. Legault revienne ici avec la meilleure entente possible
pour les Québécois, Québécoises, mais, à un moment donné, on ne pourra pas
tourner autour du pot pendant quatre ans. Il va falloir un plan de match clair
et complet sur l'avenir énergétique du Québec. Ce n'est pas vrai que le flair
personnel de Pierre Fitzgibbon remplace la transparence puis la planification
énergétique.
M. Lacroix (Louis) : Mais je
vous pose une question spécifique sur ces deux projets-là, parce que
Terre-Neuve-et-Labrador cherche de l'argent pour être capable de développer ça.
Puis M. Legault a dit cette semaine : On est ouverts à investir dans des
projets hors Québec. Est-ce que le Québec… c'est le rôle d'une province d'aller
investir dans d'autres provinces?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
n'est pas contre, tout comme on n'est pas contre, je l'ai répété tellement
souvent, Haroun aussi, tout comme on n'est pas contre, par principe, pour
toujours, des nouveaux barrages. L'enjeu, c'est qu'on ne peut pas aborder ces
questions-là séparément. C'est la job du gouvernement du Québec de faire la
démonstration que ces investissements-là sont nécessaires et qu'ils sont bons
pour le Québec. Le fardeau de la preuve repose sur leurs épaules.
Donc, moi, je peux bien ici, avec mon
collègue Haroun qui connaît, d'ailleurs, pas mal ça plus que moi, vous donner
nos opinions personnelles, en l'absence d'un plan clair, complet de l'avenir
énergétique du Québec, on est forcés à avoir des débats superficiels. Donc,
nous, on ne s'oppose pas, par principe, ni à des investissements à Terre-Neuve,
ni à, potentiellement un jour, des nouveaux barrages au Québec, mais, le plan
stratégique, on veut l'étudier en commission parlementaire depuis un an.
M. Laforest (Alain) : L'avez-vous
lu?
M. Nadeau-Dubois : Mon
collègue l'a lu, c'est plus son travail que le mien. Ce plan stratégique là, on
veut l'étudier en commission parlementaire depuis un an, la CAQ refuse
toujours.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que ça vous inquiète de voir McKinsey qui... en fait, de voir le cabinet de M.
Fitzgibbon qui embauche des consultants directement chez McKinsey après qu'ils
aient fait un rapport, M. Bouazzi, là?
M. Bouazzi : Ça, c'est sûr
que ça pose une question plus large. Tous les tentacules McKinsey à l'intérieur
du gouvernement, c'est clairement... Il y a des études là-dessus, on élit des
politiciens, les décisions politiques sont prises par McKinsey, c'est ça, le
vrai problème. Et évidemment, dans le cadre de M. Fitzgibbon, avec tous les
problèmes d'éthique qu'on a pu voir, on a le droit de se poser des questions.
Maintenant, la vraie question plus large, c'est la place de toutes ces
compagnies-là. Puis on parle de McKinsey, on pourrait parler de Lloyd ou PwCetc.,
il y en a plus qu'une, là, qui ont vraiment des tentacules, qui sont capables
de prendre des décisions.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
ces tentacules-là, c'est quoi, le problème? Qu'est-ce que ça crée? Est-ce que
c'est un phénomène de portes tournantes entre le privé puis la fonction
publique, même si c'est du cabinet politique, là?
M. Bouazzi : Bien, c'est sûr
qu'il y a un problème éthique réel, qui dépasse, d'ailleurs, cette question-là.
On l'a vu beaucoup avec les libéraux avant, il y a cette idée de passer du
privé au public et puis de se retrouver à défendre, d'un côté, des intérêts
privés, en profitant des connaissances qu'on a et des relations qu'on a à
l'intérieur du gouvernement, avec comme idée l'intérêt de la compagnie privée
et non pas l'intérêt public, évidemment, qui est le rôle de l'État dans le cas
de...
M. Bossé (Olivier) : …ce
genre de recrutement, il faut qu'il y ait un six mois, un an? Comment baliser
ça?
M. Bouazzi : Bien, je pense
que la question, encore une fois, elle est plus large. C'est : Quelle est
la place de ces compagnies-là dans les prises de décision politiques? On élit
des gens en politique, on se retrouve avec des compagnies... Et puis il y a
plein d'études qui montrent que ces compagnies-là sont capables de créer, même,
des tendances, alors qu'elles sont censées les décrire à l'intérieur des
gouvernements. C'est énormément d'argent qu'on leur donne pour très peu
d'heures de travail et des jolis PowerPoint, dans une autre vie, j'ai déjà eu
la chance de travailler avec ces compagnies-là. Oui?
M. Bellerose (Patrick) : …on
affaiblit la fonction publique en faisant ça, en allant à l'externe pour avoir
l'expertise comme ça?
M. Bouazzi : Évidemment qu'il
y a des expertises à l'interne qu'on n'écoute pas, c'est les gens sur le terrain
qu'on n'écoute pas. Et puis ces compagnies-là n'ont aucune volonté de
s'intéresser, même, à ce que les fonctionnaires... Il suffit d'écouter des
fonctionnaires, qui sont obligés de parler, d'ailleurs, anonymement, dans ces
situations-là, mais, je veux dire, la situation est évidente. Ils débarquent,
ils font un joli PowerPoint, ils nous expliquent des choses, et puis, ensuite,
ils repartent avec le 5 millions qui va avec le PowerPoint.
Et puis, derrière, on se demande qui prend
les décisions politiques. Il n'y a pas de transparence, on ne sait pas. Même
les documents en question, le document sur lequel la dame a parlé n'est pas
public, il n'est pas public. Les demandes d'accès à l'information, pour y avoir
accès… n'est pas possible ici, au Québec, parce que ça a été présenté au... Ça
fait qu'il y a un problème de transparence qui entoure la place de ces grosses
compagnies dans les décisions publiques.
M. Laforest (Alain) : Parlons
finances, M. Bouazzi. Aujourd'hui, résultat de la Caisse de dépôt et de placement,
risque de récession, est-ce qu'on se dirige vers une augmentation de l'âge de
la retraite, là? Est-ce que c'est ça qu'on est en train de préparer, là? Est-ce
qu'on a la tempête parfaite?
M. Bouazzi : Bien, les
chiffres ne nous disent pas ça, mais, pour l'âge de la retraite, je pense que
c'est important de rappeler que, d'abord, il n'y a personne qui dit qu'il faut
la déplacer de 65 à autre chose, c'est 65. La question qui se pose aujourd'hui,
c'est : Est-ce qu'on peut la prendre en avance à 60 avec des pénalités?
Absolument tous les groupes ou presque qu'on a écoutés, syndicats et patronat
inclus, nous demandent de le garder à 60 ans. Et le ministre Girard
s'entête, pour une raison qui me dépasse, de laisser la porte ouverte. Il n'y a
pas de problème, aujourd'hui, de financement du RRQ, si c'est ça, votre
question.
M. Denis (Maxime) : M.
Nadeau-Dubois, j'aimerais vous entendre sur la tournée du Parti québécois en
Europe. Est-ce que ça serait le genre de tournée que vous feriez? Comment vous
avez réagi quand vous avez appris ça hier?
M. Nadeau-Dubois : Chaque
député fait ses choix. Les miens, pour les deux prochaines semaines, c'est
d'être dans ma circonscription, dans Gouin, et d'aller donner un coup de main à
Guillaume Cliche-Rivard dans Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Carabin (François) : Parlant
de Saint-Henri—Sainte-Anne, M. Nadeau-Dubois. Vous avez fait plusieurs sorties,
hier, sur les libéraux et leur intérêt à servir les jeunes. D'ailleurs, vous
avez reçu quelques critiques, mais j'étais curieux de savoir... Ma question est
simple, là : Pourquoi est-ce que vous attaquez tant que ça le Parti
libéral sur les jeunes? Est-ce que c'est, notamment, parce qu'il y a 22 %
des électeurs de Saint-Henri—Sainte-Anne qui sont dans la tranche d'âge de 30-39 ans?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, hier, la journée a commencé par un point de presse de Marc Tanguay, le
chef intérimaire du Parti libéral. Et il a, dans son allocution aux médias,
accusé Québec solidaire de s'en prendre aux jeunes parce qu'on souhaite
suspendre les versements au Fonds des générations.
J'écoute les points de presse de mes
collègues des autres partis, j'ai entendu ça. Puis, à un moment donné, il y a
des limites à prendre le monde pour des valises, là. Je veux dire, le Parti
libéral du Québec qui attaque Québec solidaire, d'entre tous les partis, sur
notre défense des jeunes, vous comprenez que je l'ai pris un peu personnel, là.
Je veux dire, moi, ce qui m'a amené en politique québécoise, là, c'est mon
opposition aux politiques sans avenir de Jean Charest, là, tu sais, le gars que
tous les libéraux, encore, trouvent que c'était un excellent premier ministre,
là. Moi, c'est la lutte contre les politiques sans avenir de Jean Charest qui
m'a amené en politique québécoise. Donc là, ça aurait été beaucoup me demander
que de ne pas répliquer à M. Tanguay.
À un moment donné, là, il y a des limites
à raconter n'importe quoi, là. Le Fonds des générations, ça avait un objectif,
limiter le poids de la dette sur la société québécoise. On pouvait être pour, on
pouvait être contre sa création, à l'époque, mais cet objectif-là, il est
atteint, on est en avance sur les objectifs de Jean Charest lui-même en matière
de réduction du poids de la dette sur l'économie. Ça fait que pourquoi on
continuerait à mettre des milliards et des milliards là-dedans, pendant des
années, alors que, pendant ce temps-là, il n'y a pas de logements pour les
jeunes, le transport en commun diminue puis la dette climatique se creuse?
C'est une question de priorités. Vous comprenez, c'est plus fort que moi, là, je
ne me ferai pas faire la leçon sur les politiques pour les jeunes par le Parti
libéral du Québec, qui a saccagé le système d'éducation, essayé d'exploser les
frais de scolarité puis qui a sombré dans l'inaction climatique pendant
15 ans. Je ne suis pas... Moi, je ne laisse pas passer du baratinage de
haut niveau comme ça.
M. Carabin (François) : Est-ce
qu'il n'y a pas quelque chose de stratégique? Parce que, comme je vous dis, je
pense que c'est 22 % des électeurs de Saint-Henri—Sainte-Anne qui ont de
30 à 39 ans. Est-ce qu'on ne peut pas s'imaginer, en regardant ces
sorties-là, que...
M. Nadeau-Dubois : Vous
savez, ça fait depuis de nombreuses années, puis là je ne m'en vante pas, je
fais juste décrire ce que les données et les chiffres nous disent, notamment
dans les sondages, ça fait longtemps qu'à Québec solidaire on a un appui fort
chez les électeurs plus jeunes. C'est à la fois une force, c'est aussi un défi,
on en a parlé dans la foulée du conseil national. Notre défi, comme formation
politique, c'est d'aller convaincre aussi les autres générations, je l'ai
réitéré à plusieurs reprises.
Donc, qu'il y ait la partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne
ou pas, c'est des gens... comment dire, on est branchés sur les préoccupations
des jeunes, depuis de nombreuses années déjà, notamment en faisant de la
question écologique un de nos chevaux de bataille. S'il n'y avait pas de
partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne, je ne me laisserais pas plus marcher
sur les pieds par Marc Tanguay, là.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur la
CNESST, M. Nadeau-Dubois, on voyait, ce matin, qu'il y a une famille, là, d'un
immigrant guatémaltèque qui ne sera pas indemnisée sous prétexte, finalement,
que l'homme est mort sur son lieu de travail, mais donc il était plutôt dans un
geste de bienveillance, il n'était pas obligé de faire ce qu'il était en train
de faire, il changeait un pneu. Est-ce qu'il n'y a pas lieu, là, de revoir
certaines pratiques de la CNESST?
M. Bouazzi : Oui, j'ai lu
l'article, comme vous, ce matin, et je dois avouer un sentiment de tristesse
énorme, hein? On parle ici, évidemment, de populations qui sont, en plus, sur
des permis temporaires ici, exploités. C'est un des problèmes qu'on a, au
Québec, et effectivement ça pose des questions. La question que ça pose, c'est,
un, bien, si la loi actuelle ne peut pas indemniser, ce qui semble être le cas,
à ce moment-là, bien, il faudrait réfléchir à faire évoluer la loi ou d'autres
manières d'indemniser ce genre de situation.
Je pense que toutes les Québécoises, tous
les Québécois, devant une situation aussi dramatique où quelqu'un change un
pneu par bienveillance, alors qu'on ne lui a pas donné l'ordre de le faire dans
le cadre de son travail, se rendent bien compte que la situation est
terriblement dramatique et puis que le filet qu'on a pour ce genre de situation
est insuffisant.
M. Nadeau-Dubois : Si vous me
permettez, juste, d'ajouter quelque chose là-dessus, Haroun a bien commenté le
cas spécifique, mais il y a eu les serres Demers, il y a quelques mois, il y a
eu BRP, cette semaine, et là on apprend ça ce matin. Ça commence à faire
beaucoup de drapeaux rouges qui se lèvent sur la situation des travailleurs
étrangers temporaires au Québec. Ça fait que, là, à un moment donné, soit il y
a plein d'événements isolés partout, tout le temps, soit il y a un problème de
fond. Je pense qu'il y a un problème de fond.
François Legault ne cesse de bomber le
torse sur les cibles d'immigration permanente au Québec. Il ne parle jamais
d'immigration temporaire, qui a explosé sous sa responsabilité, on est rendus à
plus de 300 000 personnes, au Québec, qui ont un statut d'immigration
précaire. Ça, c'est des gens qui se retrouvent dans des situations de précarité
économique, de précarité juridique. Souvent, leur statut migratoire est lié au
fait d'occuper un emploi spécifique dans une entreprise spécifique. Ça crée
tout un rapport de force pour les employeurs. Puis, bien sûr, il y en a
beaucoup, il y en a plein, des travailleurs étrangers temporaires, qui sont
bien traités, dans le milieu agricole, où ça se passe bien, là. Je ne dis pas
que tout ce monde-là est exploité puis que toutes les entreprises, qui ont
recours à ces travailleurs étrangers temporaires là, sont mal intentionnées, au
contraire, mais, quand il y a autant de tragédies, quand il y a autant de
situations inacceptables, une réflexion collective s'impose, là. Est-ce que
c'est ça, le modèle d'immigration qu'on veut? Est-ce que c'est ça, le modèle
d'immigration qu'on veut, de l'immigration précaire, fragile, temporaire?
Nous, ce n'est pas ça, le modèle
d'immigration qu'on veut. Nous, le modèle qu'on veut, c'est une immigration
permanente, francisée, régionalisée où on respecte les droits de tout le monde.
Puis vous savez quoi? Les entreprises que je rencontre sont souvent bien
d'accord avec ça. Souvent, ils me disent : On est tannés de remplir la
paperasse à chaque six mois pour renouveler les permis. On aimerait ça être
capables de les accueillir. Puis, quand je m'en vais dans le village, à côté de
l'entreprise, ils me disent : On aimerait ça que ces jeunes-là viennent
ici repeupler nos écoles puis que la femme du type qui travaille à la ferme
puisse aller, je ne sais pas, moi, travailler dans un CPE ou travailler dans
l'usine à côté.
Ce modèle d'immigration là, qu'on est en
train d'embrasser au Québec, un modèle depuis François Legault, d'immigration
précaire, fragile, c'est un mauvais modèle. Et la tragédie dont la presse a
fait état ce matin, c'est un des signaux d'alarme qui devraient provoquer cette
réflexion collective.
Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) :
Le ministère de la Famille s'inquiète de l'ingérence du cabinet en lien
avec les listes de la garderie qui, finalement, ne correspondent pas aux réels
besoins. Qu'est-ce que vous avez à dire là-dessus?
M. Nadeau-Dubois : Bien, dans
les garderies comme en logement, la CAQ tripote les chiffres pour maquiller son
échec politique. Toute la semaine, j'ai talonné François Legault sur le nombre
de logements sociaux qu'il a construits. Hier, il a fini par le reconnaître,
c'est 5 400, alors qu'il
en avait promis 15 000.
Donc, ils ne sont même pas au tiers, là, ils sont à peu près au tiers de leur
promesse.
Et là, sur les garderies, on voit une
situation qui est similaire. Mon collègue Sol Zanetti a talonné la ministre, la
semaine dernière, pour lui demander il y a combien de monde sur la liste
d'attente. La réponse a été 33 000,
33 000, 33 000. Ce que Radio-Canada nous
apprend, ce matin, c'est que ce n'est pas 33 000,
c'est sans doute pas mal plus que ça. Et on a affaire à la même stratégie
politique dans les deux cas, un gouvernement qui tripote les chiffres pour
maquiller ses échecs politiques.
M. Bossé (Olivier) : Vapotage,
est-ce qu'il faut interdire les saveurs et ainsi, probablement, faire fermer
des commerces?
M. Nadeau-Dubois : Je vais
être transparent avec vous, c'est un dossier que suit de près et que connaît
bien mon collègue Vincent Marissal. Je suis moins connaissant que lui, je vais
vous référer à lui sur cette question-là.
M. Bellerose (Patrick) : Maintenant,
sur le hockey, concernant, notamment, la commission parlementaire, est-ce que
Mme Charest fait preuve de leadership dans le dossier? On a vu qu'elle n'était
pas en commission parlementaire. Ses premières réponses, quand le scandale a
éclaté, étaient timides. Est-ce qu'elle en fait suffisamment ou est-ce que vous
avez l'impression qu'on a voulu faire un spectacle, hier, puis tourner la page?
M. Nadeau-Dubois : Moi, j'ai
senti Mme Charest quand même ébranlée par ce qui s'est passé. Puis,
honnêtement, qui ne le serait pas, là? On est tous des êtres humains. Bien, je
ne sais pas dans le cas de Mme Charest, mais moi, comme parent aussi,
j'aimerais ça, peut-être, que ma petite fille joue au hockey à un moment donné.
Je veux dire, on voit ces choses-là, comme être humain, on est interpelés, puis
moi, j'ai senti que Mme Charest était interpelée sur le plan personnel.
Maintenant, il faut, sur le plan
politique, livrer la marchandise, là. On a fait une journée qui était
pertinente, hier, mais on ne peut pas s'arrêter là, notre travail n'est pas
fini. Il faut entendre les joueurs. Et c'est un test pour Mme Charest
aujourd'hui, là. Est-ce qu'elle est prête à aller au fond des choses? Si oui,
elle doit accepter la proposition de Vincent Marissal de poursuivre les
consultations, notamment pour entendre les joueurs.
M. Bossé (Olivier) : M.
Nadeau-Dubois, sur les infirmières à l'Hôtel-Dieu de Lévis, on rapportait qu'il
y en a une par semaine qui part en arrêt de travail, depuis des mois, les
autres sont sur le TSO à longueur de semaine. C'était HMR, il y a quelques
semaines, il y a eu Mauricie—Centre-du-Québec, là, c'est l'Hôtel-Dieu de Lévis.
Ça n'arrête pas, là, dans les hôpitaux, les infirmières qui quittent, on
n'arrive pas à les retenir. Qu'est-ce qui se passe?
M. Nadeau-Dubois : C'est
très, très, très plate à dire, mais la vérité, c'est que c'est comme ça pas mal
partout. Des femmes qui nous racontent s'endormir au volant au retour d'un
chiffre de 16 heures, là, moi, j'ai entendu ça à des dizaines de reprises
en me promenant sur le terrain avec Vincent Marissal. Des femmes qui nous
disent ne pas être capables de savoir quelques heures d'avance si elles vont
être capables d'aller chercher leur petit gars, leur petite fille à la
garderie. Ça bousille leur couple, ça bousille leur santé, ça bousille leur
santé mentale.
Des tragédies comme ça, il y en a partout,
dans le système de santé, puis ça, c'est le prix humain terrible de choix
politiques, de mauvais choix politiques. C'était un mauvais choix de créer les
agences de placement privé, c'était le choix des libéraux, ça. C'est un mauvais
choix, en ce moment, là, d'ouvrir des hôpitaux privés à côté des hôpitaux
publics, ça va empirer l'hémorragie au lieu de la régler, l'hémorragie de
soignantes dans le système public. À un moment donné, là, il va falloir que les
gouvernements comprennent que, quand ils prennent des mauvaises décisions, là,
ça brise la vie du monde. Puis l'histoire que vous avez rapportée, c'est une de
ces histoires-là.
Mme Plante (Caroline) : Pour
boucler la boucle avec Terre-Neuve, si vous me permettez, on sent que François
Legault est un peu, là, pressé dans ce dossier-là, est pressé de régler. Est-ce
que son impatience pourrait nous coûter cher, c'est-à-dire est-ce qu'il y a un risque
que beaucoup d'argent soit mis sur la table pour, justement, essayer de régler
vite?
M. Bouazzi : Nous, ce qu'on
veut, c'est qu'il y ait un bon deal pour les Québécoises et les Québécois.
2041, ce n'est pas si loin. Il y a un certain nombre de désaccords avec M. le
premier ministre, mais, celui-là, on est d'accord, il faut absolument régler ce
problème-là pour avoir une vision de notre consommation énergétique.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
qu'il est en bonne position de négociation, vu que lui semble assez pressé,
relativement pressé, et son homologue ne l'est pas du tout?
M. Bouazzi : C'est sûr qu'on
ne connaît pas les détails derrière, mais, encore une fois, si je prends un pas
de recul, un manque de transparence totale, actuellement, on n'est même pas
capables d'avoir Mme Sophie Brochu en commission parlementaire, là, que ça fait
un an qu'on attend pour nous décrire son plan. Son plan, là, il n'y avait pas
de barrage, on nous l'a dit, là, il n'y avait pas de barrage.
Ça fait qu'on peut toujours rentrer dans
les détails. Actuellement, la société civile demande un BAPE générique pour
juste avoir les données, avoir des gens qui se penchent sur les coûts des...
plus de 100 associations. Qu'est-ce qu'il nous a dit, le ministre? Que ça
prenait plus qu'un an, que ça prenait plus qu'un an, deux ans peut-être, pour
avoir un BAPE, mais, je pense, c'est important parce que...
Mme Plante (Caroline) : …de
négociation du Québec à l'heure actuelle.
M. Bouazzi : Je comprends, mais
on est en train d'avoir des avis sur une situation qui est tout à fait
nébuleuse, où on est : un jour, il y a tel revenu, un jour, il y a tel
contrat, un jour, on veut des barrages, un jour, on n'en veut plus, un jour...
Concrètement, on n'a même pas les données.
Et puis, je rappelle, encore une fois, et,
je pense, c'est important quand même, le ministre nous a dit, M. Fitzgibbon :
Ça prend deux ans d'avoir un BAPE générique. Il n'y a pas un seul BAPE
générique qui a pris plus que 10 mois depuis un quart de siècle. Le seul
BAPE générique qui a pris plus que 14 mois, il date de 1900, c'est le
premier BAPE générique qui a eu lieu. Concrètement, il y a une volonté de ne
pas inviter Mme Sophie Brochu pour qu'on comprenne la situation des barrages.
Il y a une volonté de ne pas faire un BAPE générique et de répondre à plus de
100 associations de la société civile qui le demandent.
Donc, on n'a pas les chiffres. Même,
Hydro-Québec, quand ils sont venus en commission pour le projet de loi n° 3, on
leur a demandé : C'était quoi, vos hypothèses, que le gouvernement vous a
données? Ils les ont devinées. Ils nous ont envoyé des hypothèses qu'ils ont
déduites sur les objectifs pour 2030. Là, je ne parle pas de 2050, là. C'est
une situation qui n'a pas d'allure.
Ça fait qu'on peut bien les prendre chacun
séparément… il faut absolument régler ce problème-là. Il n'y a pas de mauvais
moment pour négocier, ce n'est pas mauvais de négocier, il faudrait que ça soit,
évidemment, un résultat acceptable.
Ceci étant dit, on ne peut pas commenter
un projet hydraulique à la fois, il faut absolument avoir une vision claire
pour savoir où est-ce qu'on va se rendre, en 2030, déjà, pour atteindre les
objectifs, qui clairement ne sont pas partis pour être atteints, de la CAQ, pas
les nôtres, ceux de la CAQ, évidemment, en 2050, pour avoir la carboneutralité,
parce que l'avenir de la planète en dépend.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
If
I can just get you quickly in English on the Radio-Canada report into day care waitlist. It suggests that there's some 39,000
spots that were not accounted for. What's your reaction to that?
M. Nadeau-Dubois :
You know, in that issue, the issue of
day care, just like in the issue of the housing crisis, the CAQ Government is
playing with the numbers to hide its political failures. My colleague Sol
Zanetti has challenged the minister, last week, asking her what is the number
of the waiting list for day care spots. And the answer was 33,000, 33,000,
33,000. Today, we learn that Québec solidaire was right, it's a lot more than 33,000.
And it's a pattern, it's a pattern from the François Legault Government, to touch up numbers to hide its
political failures. I think Quebeckers deserve better than that.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
And, on
the deal with Newfoundland, are you open to the idea of the province investing
in two other dams in Newfoundland and building new ones here?
M. Bouazzi :
The real question is : What is the
objective and what is the plan? So, we're open to anything that would actually
solve a plan that we would agree with. There is no plan whatsoever, we have no
idea what is the energy we will need until 2030, no idea how much we'll need
and why until 2050, what are the industries that we actually need, etc. We're
not even able to know what Sophie Brochu can tell us about her plans, because
we invited her here, at the Assembly. The social society, more than a hundred
associations, asks for a generic BAPE to actually have the numbers and actually
agree in a plan based on numbers. It's amazing, how come we can talk about all
these projects, one after the other, without having just the numbers? And they
are big numbers, and it's a real problem.
Now, on the details of
the deal, obviously, we want the best deal for Quebeckers, and we want the best solution to actually meet our objective for
2030 and then for 2050.
Une voix :
Merci beaucoup.
M. Nadeau-Dubois : Merci.
(Fin à 8 h 40)