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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de finances

Version finale

Thursday, February 23, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quatre minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bien, d'abord, je veux dire un mot sur le travail de mon collègue Vincent Marissal cette semaine. Je veux le féliciter. Grâce à lui a eu lieu ici, à l'Assemblée nationale du Québec, une commission parlementaire importante où on a commencé à creuser une question, je pense, qui a touché beaucoup les Québécois, Québécoises, celle des initiations violentes, dégradantes dans le milieu du hockey.

Ça a été une journée instructive, hier, mais je pense qu'on n'a pas terminé notre travail. Il nous reste du travail à faire, il nous reste des gens à entendre, puis je pense, en particulier, aux joueurs, qu'on n'a pas eu le temps d'entendre hier. Mon collègue Vincent Marissal en a fait officiellement la demande, je la réitère aujourd'hui. On tend la main au gouvernement de la CAQ pour organiser davantage de consultations, parce qu'on a besoin d'entendre des joueurs, des ex-joueurs. Il y en a qui ont levé la main, dans les derniers jours, dans les dernières heures, et qui nous ont dit qu'ils voulaient venir témoigner à l'Assemblée nationale du Québec. Je pense que, pour que l'exercice soit complet, il faut les entendre. Et je demande, ce matin, au gouvernement de la CAQ d'accepter cette demande de Québec solidaire, de mon collègue Vincent. On a besoin d'aller au bout de cette histoire-là pour ensuite trouver des solutions concrètes.

Mon collègue Haroun et moi, on veut, ce matin, vous parler des attentes prébudgétaires de Québec solidaire. Vous savez que, dans quelques semaines, sans doute à notre retour ici, à l'Assemblée nationale, pourrait être déposé le prochain budget du Québec. Et ce budget-là va être déposé dans un contexte économique qui est difficile pour les Québécois, pour les Québécoises.

La situation économique, en ce moment, des Québécois, des Québécoises n'est pas rose du tout. L'inflation est toujours élevée, 6,2 %. Il y a beaucoup de gens qui prédisent que ça va diminuer, mais il n'y a personne qui prédit que les prix vont diminuer. Les salaires n'ont pas suivi, donc les Québécois vont continuer à se serrer la ceinture dans la prochaine année. Il y a beaucoup de monde, au Québec, qui vont continuer à être serrés à la fin du mois. Il faut aider ce monde-là, il faut aider le monde qui en ont besoin. Ça devrait être la priorité de ce budget.

Pendant ce temps-là, il y a une crise du logement. On a perdu 116 000 logements abordables, au Québec, en cinq ans, c'est une hémorragie de logements abordables. On assiste, en ce moment, aux pires hausses de loyer en 30 ans au Québec. Ça doit être également une des priorités du budget, le logement.

Puis, en terminant, nos sociétés de transport en commun sont dans le rouge, elles sont au déficit. Il y a des coupures de services qui sont soit déjà effectives ou qui pourraient être annoncées, et ce, en pleine crise climatique. C'est le troisième élément qu'on veut voir dans ce budget-là. Ça n'a pas d'allure, en pleine crise environnementale, de couper dans les transports en commun.

Donc, coût de la vie, logement abordable, transport en commun, trois priorités qui devraient être celles de la CAQ dans son prochain budget, c'est essentiel. Et c'est les trois demandes que mon collègue Haroun a faites, lorsqu'il a rencontré le ministre Girard : un fonds d'urgence pour le transport en commun, en particulier pour la STM, un investissement massif en logement social et, troisièmement, remplacer la baisse d'impôt inéquitable promise par le gouvernement par une bonification du crédit d'impôt à la solidarité. L'objectif, c'est quoi? C'est donner de l'argent au monde qui ont besoin d'argent, donner de l'aide au monde qui ont besoin d'aide, c'est-à-dire les gens au milieu de l'échelle et au bas de l'échelle, pas aux gens en haut de l'échelle. Et, sur ce, je laisse mon collègue Haroun vous donner tous les détails de ces demandes.

M. Bouazzi : Merci, Gabriel. Donc, prenons d'abord le transport en commun. Ce qu'on demande, c'est de mettre fin à ce que mon ami Étienne Grandmont appelle la spirale de la mort qui touche les sociétés de transport au Québec. L'Association du transport urbain du Québec estime qu'il va manquer 560 millions de dollars, dès cette année, et le problème ne va faire que grandir. Dans un contexte où le gouvernement rate ses cibles de baisse de gaz à effet de serre, il est irresponsable de ne pas régler le problème. Il faut absolument maintenir et bonifier l'offre de transport en commun. C'est pourquoi on demande un fonds d'urgence pour venir rapidement aider les sociétés de transport à se mettre sur pied.

Ensuite, le logement, évidemment. Les derniers jours ont démontré à quel point la situation du logement est intenable au Québec. Et, quand Gabriel questionne le premier ministre, on voit à quel point il ne maîtrise pas le sujet. Le logement n'intéresse peut-être pas le premier ministre Legault, mais, pour les gens que nous rencontrons sur le terrain, c'est un problème qui les touche à tous les jours. Les groupes de logement estiment qu'il coûterait 571 millions de dollars pour construire les milliers de projets de logement qui poireautent sur les bureaux des fonctionnaires du ministre de l'Habitation, c'est ce que nous demandons à la CAQ d'inscrire à son budget.

Et finalement les baisses d'impôt inéquitables. On est d'accord que la situation actuelle demande de mettre de l'argent dans la poche des Québécoises. L'inflation est toujours haute, la conjoncture qui se prépare est évidemment difficile, cette année, avec des taux de la Banque du Canada qui ne cessent d'augmenter. Doubler le crédit de solidarité, dont, je rappelle, contient en lui une baisse, en fait, de la TVQ que les familles paient, permet de cibler réellement les Québécoises et les Québécois qui en ont besoin. Le crédit de solidarité, c'est important, c'est 2,8 millions de foyers, 3,3 millions de personnes. Il y a des milliers de personnes qui l'attendent avec impatience, en vérifiant s'il a été déposé, pour aller faire l'épicerie. Donc, je vous le demande sincèrement : De quoi les Québécoises et les Québécois ont besoin, des baisses d'impôts caquistes, qui donnent, je le rappelle, 138 $ à la caissière de Metro et 810 $ à son P.D.G., ou ce qu'on propose, nous, c'est-à-dire rien au P.D.G. de Métro et 110 $ à la caissière, comme Québec solidaire le propose aujourd'hui? Poser la question, c'est y répondre.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Haroun. Je pense qu'un budget, tout le monde le sait, en fait, c'est une question de priorités. Nous, nos priorités sont claires, c'est investir dans le logement, investir dans le transport en commun puis aider les gens qui en arrachent.

Le plan de François Legault, c'est de donner, Haroun le disait, c'est ça, le plan de François Legault, c'est de donner 138 $ de baisse d'impôt à une caissière chez Métro et plus de 800 $ de baisse d'impôt au P.D.G. de Métro. Le plan de Québec solidaire, c'est de donner 0 $ au P.D.G. et plus de 1 400 $ à une caissière monoparentale chez Metro. Il faut aider le monde, c'est vrai, mais il faut aider le monde qui ont besoin d'aide.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault s'en va à Terre-Neuve-et-Labrador, il va renégocier ou, en fait, amorcer des négociations avec le gouvernement terre-neuvien en vue du renouvellement de l'entente de Churchill Falls. Vous vous attendez à quoi? Et M. Legault a dit, cette semaine, qu'il était prêt à investir dans des projets à Terre-Neuve. Est-ce que c'est une bonne chose? Vous vous attendez à quoi?

M. Bouazzi : Nous, on s'attend à ce qu'il y ait le meilleur deal pour les Québécoises et les Québécois. Évidemment, c'est un projet… c'est une situation vraiment importante, là, on sait que le contrat se termine en 2041.

Il y a aussi la question des communautés innues qui n'est jamais abordée. On pense qu'il faut absolument qu'il y ait des conversations avec elles et avec eux. Et on espère, évidemment, que la situation va se régler avant 2041 quand le contrat va se terminer.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous pensez qu'on... Hier, M. Legault a dit qu'il était ouvert à donner des montants avant la fin de l'entente. Est-ce que c'est une bonne avenue, une bonne option, à votre avis, pour compenser un peu Terre-Neuve?

M. Bouazzi : Nous, on pense que la meilleure option, c'est de trouver une solution pour 2041. Évidemment, une partie de la solution peut comprendre quelque chose qui se passe avant 2041. Actuellement, on voit un gouvernement qui a très, très, très peu de vision par rapport à la production énergétique au Québec. Ce serait un des problèmes dont... il faudrait régler.

Je rappelle qu'on ne connaît pas vraiment la feuille de route de production d'énergie du gouvernement, actuellement, qu'il n'y a même pas.... On n'est même pas d'accord sur les faits. C'est un gouvernement qui n'est pas capable de montrer comment il va atteindre ses baisses de gaz à effet de serre qu'il a pour 2030. Ne parlons même pas de la carboneutralité en 2050.

Il y a plus de 100 associations de la société civile qui ont demandé un BAPE public générique. On pense que c'est ça qu'il faut faire le plus vite possible, déjà, pour avoir des faits et puis pour qu'on soit capables d'avoir un plan, au Québec, qui rassemble toutes les Québécoises et les Québécois.

M. Laforest (Alain) : Juste pour être clair, là, M. Bouazzi, parce que le premier ministre a envoyé un signal très clair, hier, là, un tiers des profits d'Hydro-Québec, ça vient de Churchill Falls. Hier, il a dit sans le dire que, si Furey est trop gourmand, il va construire des barrages au Québec, là, s'il n'est pas capable de s'entendre. Ça, pour vous, est-ce que c'est une option? Parce que ça a été évoqué, là, la menace est là, là : on n'arrive pas à s'entendre, on construit des barrages.

M. Bouazzi : Est-ce que quelqu'un ici sait quel est l'objectif du gouvernement par rapport à tout ce qui est l'optimisation de l'utilisation de notre énergie? Moi, je ne le connais pas. Est-ce qu'ici quelqu'un connaît quel est l'objectif du gouvernement en matière de sobriété énergétique? Moi, je ne le connais pas. Concrètement, là, on peut bien parler de tout ce qu'on a besoin comme énergie, mais actuellement il n'y a pas de plan clair. Ça fait que je peux bien vous répondre sur qu'est-ce qui va se passer avec ce barrage-là, on ne sait pas. S'il y a des barrages, on ne sait pas quelle rivière harnacher, on ne sait...

M. Laforest (Alain) : Mais ce n'est pas ça qu'il nous dit, là, la question, c'est… Il dit très clairement à Terre-Neuve-Labrador : Si on n'arrive pas à s'entendre, puis il est prêt à mettre des sommes supplémentaires, il l'a dit, là, on est prêts à mettre des compensations, si on n'y arrive pas, nous, on a besoin de 15 ans, et 2041 arrive, on va se lancer dans les barrages, là.

M. Bouazzi : Je veux bien. La question, c'est de se poser... Moi, je suis ingénieur de formation, j'ai du mal à penser qu'on va prendre des décisions qui vont investir des milliards et, en fait, probablement des dizaines de milliards de dollars sans avoir des chiffres d'objectifs de consommation d'énergie. Alors, évidemment, c'est un barrage qui est très important. On espère qu'on va avoir le meilleur deal pour les Québécoises et les Québécois.

Maintenant, je ne sais pas vous, mais moi, je suis quand même assez étonné, ça ne fait pas longtemps que je suis ici, à l'Assemblée nationale, de voir un gouvernement qui parle de notre avenir énergétique, et la chose la plus importante qu'on a à régler dans notre génération, dans le XXIᵉ siècle, et qui est absolument incapable de nous donner les chiffres. Pourquoi est-ce qu'on a besoin d'énergie? Pour faire quoi? Où est-ce qu'on l'économise? Qui va l'économiser? C'est assez impressionnant, tous les jours, je suis étonné.

M. Lacroix (Louis) : M. Nadeau-Dubois, stratégiquement, là, pour le gouvernement, il y a deux projets à Terre-Neuve-et-Labrador, il y a Muskrat Falls puis il y a Gull Island, bon, qu'on est en train de vouloir développer. Stratégiquement, est-ce que ce serait une bonne affaire, pour le Québec, d'aller investir dans des projets qui sont hors de son territoire?

M. Nadeau-Dubois : Nous, là, ce qu'on veut, dans le cas de Churchill Falls, c'est la meilleure entente pour l'avenir énergétique du Québec. Et ça, c'est le travail de M. Legault d'aller la négocier. Ensuite, je suis désolé, là, mais ce qui se passe à Terre-Neuve, ce qui se passe au Québec, nos exportations aux États-Unis, ce qu'on fait ici, tout ça est lié, tout ça est lié, parce qu'on a une organisation, une institution publique qu'on s'est donnée, Hydro-Québec, qui devrait avoir un plan de match clair. On ne peut pas séparer, d'un côté, le débat sur les exportations, de l'autre, discuter de ce qui se passe à Terre-Neuve et isoler encore plus la question de, peut-être, nouveaux barrages imaginaires, on ne sait pas trop où au Québec. Tout ça doit être abordé ensemble, ça s'appelle une vision, ça s'appelle un plan pour l'avenir énergétique.

Et, en ce moment, à cause de l'attitude de Pierre Fitzgibbon, dans ce dossier-là, on navigue à vue et on est forcés de commenter une semaine ou l'autre sur des éléments séparés. Je vous donne un dernier exemple. C'est quoi, en début de semaine, on nous apprenait, là, qu'il fallait faire exploser les capacités de production solaire et éolienne au Québec, mais, je veux dire, on n'est pas contre ça, à Québec solidaire, mais c'est-u possible, s'il vous plaît, pour le bénéfice des Québécois, Québécoises, d'avoir un plan de match clair et complet de c'est quoi, l'avenir énergétique du Québec?

Donc, moi, là, le message, il est clair, on veut tous que M. Legault revienne ici avec la meilleure entente possible pour les Québécois, Québécoises, mais, à un moment donné, on ne pourra pas tourner autour du pot pendant quatre ans. Il va falloir un plan de match clair et complet sur l'avenir énergétique du Québec. Ce n'est pas vrai que le flair personnel de Pierre Fitzgibbon remplace la transparence puis la planification énergétique.

M. Lacroix (Louis) : Mais je vous pose une question spécifique sur ces deux projets-là, parce que Terre-Neuve-et-Labrador cherche de l'argent pour être capable de développer ça. Puis M. Legault a dit cette semaine : On est ouverts à investir dans des projets hors Québec. Est-ce que le Québec… c'est le rôle d'une province d'aller investir dans d'autres provinces?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on n'est pas contre, tout comme on n'est pas contre, je l'ai répété tellement souvent, Haroun aussi, tout comme on n'est pas contre, par principe, pour toujours, des nouveaux barrages. L'enjeu, c'est qu'on ne peut pas aborder ces questions-là séparément. C'est la job du gouvernement du Québec de faire la démonstration que ces investissements-là sont nécessaires et qu'ils sont bons pour le Québec. Le fardeau de la preuve repose sur leurs épaules.

Donc, moi, je peux bien ici, avec mon collègue Haroun qui connaît, d'ailleurs, pas mal ça plus que moi, vous donner nos opinions personnelles, en l'absence d'un plan clair, complet de l'avenir énergétique du Québec, on est forcés à avoir des débats superficiels. Donc, nous, on ne s'oppose pas, par principe, ni à des investissements à Terre-Neuve, ni à, potentiellement un jour, des nouveaux barrages au Québec, mais, le plan stratégique, on veut l'étudier en commission parlementaire depuis un an.

M. Laforest (Alain) : L'avez-vous lu?

M. Nadeau-Dubois : Mon collègue l'a lu, c'est plus son travail que le mien. Ce plan stratégique là, on veut l'étudier en commission parlementaire depuis un an, la CAQ refuse toujours.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que ça vous inquiète de voir McKinsey qui... en fait, de voir le cabinet de M. Fitzgibbon qui embauche des consultants directement chez McKinsey après qu'ils aient fait un rapport, M. Bouazzi, là?

M. Bouazzi : Ça, c'est sûr que ça pose une question plus large. Tous les tentacules McKinsey à l'intérieur du gouvernement, c'est clairement... Il y a des études là-dessus, on élit des politiciens, les décisions politiques sont prises par McKinsey, c'est ça, le vrai problème. Et évidemment, dans le cadre de M. Fitzgibbon, avec tous les problèmes d'éthique qu'on a pu voir, on a le droit de se poser des questions. Maintenant, la vraie question plus large, c'est la place de toutes ces compagnies-là. Puis on parle de McKinsey, on pourrait parler de  Lloyd ou PwCetc., il y en a plus qu'une, là, qui ont vraiment des tentacules, qui sont capables de prendre des décisions.

M. Bellerose (Patrick) : Mais ces tentacules-là, c'est quoi, le problème? Qu'est-ce que ça crée? Est-ce que c'est un phénomène de portes tournantes entre le privé puis la fonction publique, même si c'est du cabinet politique, là?

M. Bouazzi : Bien, c'est sûr qu'il y a un problème éthique réel, qui dépasse, d'ailleurs, cette question-là. On l'a vu beaucoup avec les libéraux avant, il y a cette idée de passer du privé au public et puis de se retrouver à défendre, d'un côté, des intérêts privés, en profitant des connaissances qu'on a et des relations qu'on a à l'intérieur du gouvernement, avec comme idée l'intérêt de la compagnie privée et non pas l'intérêt public, évidemment, qui est le rôle de l'État dans le cas de...

M. Bossé (Olivier) : …ce genre de recrutement, il faut qu'il y ait un six mois, un an? Comment baliser ça?

M. Bouazzi : Bien, je pense que la question, encore une fois, elle est plus large. C'est : Quelle est la place de ces compagnies-là dans les prises de décision politiques? On élit des gens en politique, on se retrouve avec des compagnies... Et puis il y a plein d'études qui montrent que ces compagnies-là sont capables de créer, même, des tendances, alors qu'elles sont censées les décrire à l'intérieur des gouvernements. C'est énormément d'argent qu'on leur donne pour très peu d'heures de travail et des jolis PowerPoint, dans une autre vie, j'ai déjà eu la chance de travailler avec ces compagnies-là. Oui?

M. Bellerose (Patrick) : …on affaiblit la fonction publique en faisant ça, en allant à l'externe pour avoir l'expertise comme ça?

M. Bouazzi : Évidemment qu'il y a des expertises à l'interne qu'on n'écoute pas, c'est les gens sur le terrain qu'on n'écoute pas. Et puis ces compagnies-là n'ont aucune volonté de s'intéresser, même, à ce que les fonctionnaires... Il suffit d'écouter des fonctionnaires, qui sont obligés de parler, d'ailleurs, anonymement, dans ces situations-là, mais, je veux dire, la situation est évidente. Ils débarquent, ils font un joli PowerPoint, ils nous expliquent des choses, et puis, ensuite, ils repartent avec le 5 millions qui va avec le PowerPoint.

Et puis, derrière, on se demande qui prend les décisions politiques. Il n'y a pas de transparence, on ne sait pas. Même les documents en question, le document sur lequel la dame a parlé n'est pas public, il n'est pas public. Les demandes d'accès à l'information, pour y avoir accès… n'est pas possible ici, au Québec, parce que ça a été présenté au... Ça fait qu'il y a un problème de transparence qui entoure la place de ces grosses compagnies dans les décisions publiques.

M. Laforest (Alain) : Parlons finances, M. Bouazzi. Aujourd'hui, résultat de la Caisse de dépôt et de placement, risque de récession, est-ce qu'on se dirige vers une augmentation de l'âge de la retraite, là? Est-ce que c'est ça qu'on est en train de préparer, là? Est-ce qu'on a la tempête parfaite?

M. Bouazzi : Bien, les chiffres ne nous disent pas ça, mais, pour l'âge de la retraite, je pense que c'est important de rappeler que, d'abord, il n'y a personne qui dit qu'il faut la déplacer de 65 à autre chose, c'est 65. La question qui se pose aujourd'hui, c'est : Est-ce qu'on peut la prendre en avance à 60 avec des pénalités? Absolument tous les groupes ou presque qu'on a écoutés, syndicats et patronat inclus, nous demandent de le garder à 60 ans. Et le ministre Girard s'entête, pour une raison qui me dépasse, de laisser la porte ouverte. Il n'y a pas de problème, aujourd'hui, de financement du RRQ, si c'est ça, votre question.

M. Denis (Maxime) : M. Nadeau-Dubois, j'aimerais vous entendre sur la tournée du Parti québécois en Europe. Est-ce que ça serait le genre de tournée que vous feriez? Comment vous avez réagi quand vous avez appris ça hier?

M. Nadeau-Dubois : Chaque député fait ses choix. Les miens, pour les deux prochaines semaines, c'est d'être dans ma circonscription, dans Gouin, et d'aller donner un coup de main à Guillaume Cliche-Rivard dans Saint-Henri—Sainte-Anne.

M. Carabin (François) : Parlant de Saint-Henri—Sainte-Anne, M. Nadeau-Dubois. Vous avez fait plusieurs sorties, hier, sur les libéraux et leur intérêt à servir les jeunes. D'ailleurs, vous avez reçu quelques critiques, mais j'étais curieux de savoir... Ma question est simple, là : Pourquoi est-ce que vous attaquez tant que ça le Parti libéral sur les jeunes? Est-ce que c'est, notamment, parce qu'il y a 22 % des électeurs de Saint-Henri—Sainte-Anne qui sont dans la tranche d'âge de 30-39 ans?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, hier, la journée a commencé par un point de presse de Marc Tanguay, le chef intérimaire du Parti libéral. Et il a, dans son allocution aux médias, accusé Québec solidaire de s'en prendre aux jeunes parce qu'on souhaite suspendre les versements au Fonds des générations.

J'écoute les points de presse de mes collègues des autres partis, j'ai entendu ça. Puis, à un moment donné, il y a des limites à prendre le monde pour des valises, là. Je veux dire, le Parti libéral du Québec qui attaque Québec solidaire, d'entre tous les partis, sur notre défense des jeunes, vous comprenez que je l'ai pris un peu personnel, là. Je veux dire, moi, ce qui m'a amené en politique québécoise, là, c'est mon opposition aux politiques sans avenir de Jean Charest, là, tu sais, le gars que tous les libéraux, encore, trouvent que c'était un excellent premier ministre, là. Moi, c'est la lutte contre les politiques sans avenir de Jean Charest qui m'a amené en politique québécoise. Donc là, ça aurait été beaucoup me demander que de ne pas répliquer à M. Tanguay.

À un moment donné, là, il y a des limites à raconter n'importe quoi, là. Le Fonds des générations, ça avait un objectif, limiter le poids de la dette sur la société québécoise. On pouvait être pour, on pouvait être contre sa création, à l'époque, mais cet objectif-là, il est atteint, on est en avance sur les objectifs de Jean Charest lui-même en matière de réduction du poids de la dette sur l'économie. Ça fait que pourquoi on continuerait à mettre des milliards et des milliards là-dedans, pendant des années, alors que, pendant ce temps-là, il n'y a pas de logements pour les jeunes, le transport en commun diminue puis la dette climatique se creuse? C'est une question de priorités. Vous comprenez, c'est plus fort que moi, là, je ne me ferai pas faire la leçon sur les politiques pour les jeunes par le Parti libéral du Québec, qui a saccagé le système d'éducation, essayé d'exploser les frais de scolarité puis qui a sombré dans l'inaction climatique pendant 15 ans. Je ne suis pas... Moi, je ne laisse pas passer du baratinage de haut niveau comme ça.

M. Carabin (François) : Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose de stratégique? Parce que, comme je vous dis, je pense que c'est 22 % des électeurs de Saint-Henri—Sainte-Anne qui ont de 30 à 39 ans. Est-ce qu'on ne peut pas s'imaginer, en regardant ces sorties-là, que...

M. Nadeau-Dubois : Vous savez, ça fait depuis de nombreuses années, puis là je ne m'en vante pas, je fais juste décrire ce que les données et les chiffres nous disent, notamment dans les sondages, ça fait longtemps qu'à Québec solidaire on a un appui fort chez les électeurs plus jeunes. C'est à la fois une force, c'est aussi un défi, on en a parlé dans la foulée du conseil national. Notre défi, comme formation politique, c'est d'aller convaincre aussi les autres générations, je l'ai réitéré à plusieurs reprises.

Donc, qu'il y ait la partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne ou pas, c'est des gens... comment dire, on est branchés sur les préoccupations des jeunes, depuis de nombreuses années déjà, notamment en faisant de la question écologique un de nos chevaux de bataille. S'il n'y avait pas de partielle dans Saint-Henri—Sainte-Anne, je ne me laisserais pas plus marcher sur les pieds par Marc Tanguay, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur la CNESST, M. Nadeau-Dubois, on voyait, ce matin, qu'il y a une famille, là, d'un immigrant guatémaltèque qui ne sera pas indemnisée sous prétexte, finalement, que l'homme est mort sur son lieu de travail, mais donc il était plutôt dans un geste de bienveillance, il n'était pas obligé de faire ce qu'il était en train de faire, il changeait un pneu. Est-ce qu'il n'y a pas lieu, là, de revoir certaines pratiques de la CNESST?

M. Bouazzi : Oui, j'ai lu l'article, comme vous, ce matin, et je dois avouer un sentiment de tristesse énorme, hein? On parle ici, évidemment, de populations qui sont, en plus, sur des permis temporaires ici, exploités. C'est un des problèmes qu'on a, au Québec, et effectivement ça pose des questions. La question que ça pose, c'est, un, bien, si la loi actuelle ne peut pas indemniser, ce qui semble être le cas, à ce moment-là, bien, il faudrait réfléchir à faire évoluer la loi ou d'autres manières d'indemniser ce genre de situation.

Je pense que toutes les Québécoises, tous les Québécois, devant une situation aussi dramatique où quelqu'un change un pneu par bienveillance, alors qu'on ne lui a pas donné l'ordre de le faire dans le cadre de son travail, se rendent bien compte que la situation est terriblement dramatique et puis que le filet qu'on a pour ce genre de situation est insuffisant.

M. Nadeau-Dubois : Si vous me permettez, juste, d'ajouter quelque chose là-dessus, Haroun a bien commenté le cas spécifique, mais il y a eu les serres Demers, il y a quelques mois, il y a eu BRP, cette semaine, et là on apprend ça ce matin. Ça commence à faire beaucoup de drapeaux rouges qui se lèvent sur la situation des travailleurs étrangers temporaires au Québec. Ça fait que, là, à un moment donné, soit il y a plein d'événements isolés partout, tout le temps, soit il y a un problème de fond. Je pense qu'il y a un problème de fond.

François Legault ne cesse de bomber le torse sur les cibles d'immigration permanente au Québec. Il ne parle jamais d'immigration temporaire, qui a explosé sous sa responsabilité, on est rendus à plus de 300 000 personnes, au Québec, qui ont un statut d'immigration précaire. Ça, c'est des gens qui se retrouvent dans des situations de précarité économique, de précarité juridique. Souvent, leur statut migratoire est lié au fait d'occuper un emploi spécifique dans une entreprise spécifique. Ça crée tout un rapport de force pour les employeurs. Puis, bien sûr, il y en a beaucoup, il y en a plein, des travailleurs étrangers temporaires, qui sont bien traités, dans le milieu agricole, où ça se passe bien, là. Je ne dis pas que tout ce monde-là est exploité puis que toutes les entreprises, qui ont recours à ces travailleurs étrangers temporaires là, sont mal intentionnées, au contraire, mais, quand il y a autant de tragédies, quand il y a autant de situations inacceptables, une réflexion collective s'impose, là. Est-ce que c'est ça, le modèle d'immigration qu'on veut? Est-ce que c'est ça, le modèle d'immigration qu'on veut, de l'immigration précaire, fragile, temporaire?

Nous, ce n'est pas ça, le modèle d'immigration qu'on veut. Nous, le modèle qu'on veut, c'est une immigration permanente, francisée, régionalisée où on respecte les droits de tout le monde. Puis vous savez quoi? Les entreprises que je rencontre sont souvent bien d'accord avec ça. Souvent, ils me disent : On est tannés de remplir la paperasse à chaque six mois pour renouveler les permis. On aimerait ça être capables de les accueillir. Puis, quand je m'en vais dans le village, à côté de l'entreprise, ils me disent : On aimerait ça que ces jeunes-là viennent ici repeupler nos écoles puis que la femme du type qui travaille à la ferme puisse aller, je ne sais pas, moi, travailler dans un CPE ou travailler dans l'usine à côté.

Ce modèle d'immigration là, qu'on est en train d'embrasser au Québec, un modèle depuis François Legault, d'immigration précaire, fragile, c'est un mauvais modèle. Et la tragédie dont la presse a fait état ce matin, c'est un des signaux d'alarme qui devraient provoquer cette réflexion collective.

Mme Paquette-Comeau (Marie-Josée) : Le ministère de la Famille s'inquiète de l'ingérence du cabinet en lien avec les listes de la garderie qui, finalement, ne correspondent pas aux réels besoins. Qu'est-ce que vous avez à dire là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : Bien, dans les garderies comme en logement, la CAQ tripote les chiffres pour maquiller son échec politique. Toute la semaine, j'ai talonné François Legault sur le nombre de logements sociaux qu'il a construits. Hier, il a fini par le reconnaître, c'est 5 400, alors qu'il en avait promis 15 000. Donc, ils ne sont même pas au tiers, là, ils sont à peu près au tiers de leur promesse.

Et là, sur les garderies, on voit une situation qui est similaire. Mon collègue Sol Zanetti a talonné la ministre, la semaine dernière, pour lui demander il y a combien de monde sur la liste d'attente. La réponse a été 33 000, 33 000, 33 000. Ce que Radio-Canada nous apprend, ce matin, c'est que ce n'est pas 33 000, c'est sans doute pas mal plus que ça. Et on a affaire à la même stratégie politique dans les deux cas, un gouvernement qui tripote les chiffres pour maquiller ses échecs politiques.

M. Bossé (Olivier) : Vapotage, est-ce qu'il faut interdire les saveurs et ainsi, probablement, faire fermer des commerces?

M. Nadeau-Dubois : Je vais être transparent avec vous, c'est un dossier que suit de près et que connaît bien mon collègue Vincent Marissal. Je suis moins connaissant que lui, je vais vous référer à lui sur cette question-là.

M. Bellerose (Patrick) : Maintenant, sur le hockey, concernant, notamment, la commission parlementaire, est-ce que Mme Charest fait preuve de leadership dans le dossier? On a vu qu'elle n'était pas en commission parlementaire. Ses premières réponses, quand le scandale a éclaté, étaient timides. Est-ce qu'elle en fait suffisamment ou est-ce que vous avez l'impression qu'on a voulu faire un spectacle, hier, puis tourner la page?

M. Nadeau-Dubois : Moi, j'ai senti Mme Charest quand même ébranlée par ce qui s'est passé. Puis, honnêtement, qui ne le serait pas, là? On est tous des êtres humains. Bien, je ne sais pas dans le cas de Mme Charest, mais moi, comme parent aussi, j'aimerais ça, peut-être, que ma petite fille joue au hockey à un moment donné. Je veux dire, on voit ces choses-là, comme être humain, on est interpelés, puis moi, j'ai senti que Mme Charest était interpelée sur le plan personnel.

Maintenant, il faut, sur le plan politique, livrer la marchandise, là. On a fait une journée qui était pertinente, hier, mais on ne peut pas s'arrêter là, notre travail n'est pas fini. Il faut entendre les joueurs. Et c'est un test pour Mme Charest aujourd'hui, là. Est-ce qu'elle est prête à aller au fond des choses? Si oui, elle doit accepter la proposition de Vincent Marissal de poursuivre les consultations, notamment pour entendre les joueurs.

M. Bossé (Olivier) : M. Nadeau-Dubois, sur les infirmières à l'Hôtel-Dieu de Lévis, on rapportait qu'il y en a une par semaine qui part en arrêt de travail, depuis des mois, les autres sont sur le TSO à longueur de semaine. C'était HMR, il y a quelques semaines, il y a eu Mauricie—Centre-du-Québec, là, c'est l'Hôtel-Dieu de Lévis. Ça n'arrête pas, là, dans les hôpitaux, les infirmières qui quittent, on n'arrive pas à les retenir. Qu'est-ce qui se passe?

M. Nadeau-Dubois : C'est très, très, très plate à dire, mais la vérité, c'est que c'est comme ça pas mal partout. Des femmes qui nous racontent s'endormir au volant au retour d'un chiffre de 16 heures, là, moi, j'ai entendu ça à des dizaines de reprises en me promenant sur le terrain avec Vincent Marissal. Des femmes qui nous disent ne pas être capables de savoir quelques heures d'avance si elles vont être capables d'aller chercher leur petit gars, leur petite fille à la garderie. Ça bousille leur couple, ça bousille leur santé, ça bousille leur santé mentale.

Des tragédies comme ça, il y en a partout, dans le système de santé, puis ça, c'est le prix humain terrible de choix politiques, de mauvais choix politiques. C'était un mauvais choix de créer les agences de placement privé, c'était le choix des libéraux, ça. C'est un mauvais choix, en ce moment, là, d'ouvrir des hôpitaux privés à côté des hôpitaux publics, ça va empirer l'hémorragie au lieu de la régler, l'hémorragie de soignantes dans le système public. À un moment donné, là, il va falloir que les gouvernements comprennent que, quand ils prennent des mauvaises décisions, là, ça brise la vie du monde. Puis l'histoire que vous avez rapportée, c'est une de ces histoires-là.

Mme Plante (Caroline) : Pour boucler la boucle avec Terre-Neuve, si vous me permettez, on sent que François Legault est un peu, là, pressé dans ce dossier-là, est pressé de régler. Est-ce que son impatience pourrait nous coûter cher, c'est-à-dire est-ce qu'il y a un risque que beaucoup d'argent soit mis sur la table pour, justement, essayer de régler vite?

M. Bouazzi : Nous, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait un bon deal pour les Québécoises et les Québécois. 2041, ce n'est pas si loin. Il y a un certain nombre de désaccords avec M. le premier ministre, mais, celui-là, on est d'accord, il faut absolument régler ce problème-là pour avoir une vision de notre consommation énergétique.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce qu'il est en bonne position de négociation, vu que lui semble assez pressé, relativement pressé, et son homologue ne l'est pas du tout?

M. Bouazzi : C'est sûr qu'on ne connaît pas les détails derrière, mais, encore une fois, si je prends un pas de recul, un manque de transparence totale, actuellement, on n'est même pas capables d'avoir Mme Sophie Brochu en commission parlementaire, là, que ça fait un an qu'on attend pour nous décrire son plan. Son plan, là, il n'y avait pas de barrage, on nous l'a dit, là, il n'y avait pas de barrage.

Ça fait qu'on peut toujours rentrer dans les détails. Actuellement, la société civile demande un BAPE générique pour juste avoir les données, avoir des gens qui se penchent sur les coûts des... plus de 100 associations. Qu'est-ce qu'il nous a dit, le ministre? Que ça prenait plus qu'un an, que ça prenait plus qu'un an, deux ans peut-être, pour avoir un BAPE, mais, je pense, c'est important parce que...

Mme Plante (Caroline) : …de négociation du Québec à l'heure actuelle.

M. Bouazzi : Je comprends, mais on est en train d'avoir des avis sur une situation qui est tout à fait nébuleuse, où on est : un jour, il y a tel revenu, un jour, il y a tel contrat, un jour, on veut des barrages, un jour, on n'en veut plus, un jour... Concrètement, on n'a même pas les données.

Et puis, je rappelle, encore une fois, et, je pense, c'est important quand même, le ministre nous a dit, M. Fitzgibbon : Ça prend deux ans d'avoir un BAPE générique. Il n'y a pas un seul BAPE générique qui a pris plus que 10 mois depuis un quart de siècle. Le seul BAPE générique qui a pris plus que 14 mois, il date de 1900, c'est le premier BAPE générique qui a eu lieu. Concrètement, il y a une volonté de ne pas inviter Mme Sophie Brochu pour qu'on comprenne la situation des barrages. Il y a une volonté de ne pas faire un BAPE générique et de répondre à plus de 100 associations de la société civile qui le demandent.

Donc, on n'a pas les chiffres. Même, Hydro-Québec, quand ils sont venus en commission pour le projet de loi n° 3, on leur a demandé : C'était quoi, vos hypothèses, que le gouvernement vous a données? Ils les ont devinées. Ils nous ont envoyé des hypothèses qu'ils ont déduites sur les objectifs pour 2030. Là, je ne parle pas de 2050, là. C'est une situation qui n'a pas d'allure.

Ça fait qu'on peut bien les prendre chacun séparément… il faut absolument régler ce problème-là. Il n'y a pas de mauvais moment pour négocier, ce n'est pas mauvais de négocier, il faudrait que ça soit, évidemment, un résultat acceptable.

Ceci étant dit, on ne peut pas commenter un projet hydraulique à la fois, il faut absolument avoir une vision claire pour savoir où est-ce qu'on va se rendre, en 2030, déjà, pour atteindre les objectifs, qui clairement ne sont pas partis pour être atteints, de la CAQ, pas les nôtres, ceux de la CAQ, évidemment, en 2050, pour avoir la carboneutralité, parce que l'avenir de la planète en dépend.

Mme Mignacca (Franca G.) : If I can just get you quickly in English on the Radio-Canada report into day care waitlist. It suggests that there's some 39,000 spots that were not accounted for. What's your reaction to that?

M. Nadeau-Dubois : You know, in that issue, the issue of day care, just like in the issue of the housing crisis, the CAQ Government is playing with the numbers to hide its political failures. My colleague Sol Zanetti has challenged the minister, last week, asking her what is the number of the waiting list for day care spots. And the answer was 33,000, 33,000, 33,000. Today, we learn that Québec solidaire was right, it's a lot more than 33,000. And it's a pattern, it's a pattern from the François Legault Government, to touch up numbers to hide its political failures. I think Quebeckers deserve better than that.

Mme Mignacca (Franca G.) : And, on the deal with Newfoundland, are you open to the idea of the province investing in two other dams in Newfoundland and building new ones here?

M. Bouazzi : The real question is : What is the objective and what is the plan? So, we're open to anything that would actually solve a plan that we would agree with. There is no plan whatsoever, we have no idea what is the energy we will need until 2030, no idea how much we'll need and why until 2050, what are the industries that we actually need, etc. We're not even able to know what Sophie Brochu can tell us about her plans, because we invited her here, at the Assembly. The social society, more than a hundred associations, asks for a generic BAPE to actually have the numbers and actually agree in a plan based on numbers. It's amazing, how come we can talk about all these projects, one after the other, without having just the numbers? And they are big numbers, and it's a real problem.

Now, on the details of the deal, obviously, we want the best deal for Quebeckers, and we want the best solution to actually meet our objective for 2030 and then for 2050.

Une voix : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci.

(Fin à 8 h 40)

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