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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Tuesday, March 21, 2023, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Arseneau : Alors, bonjour. Aujourd'hui, jour de budget, mais je voulais, avant de parler, justement, du budget Girard d'aujourd'hui, revenir sur une initiative, qui est absolument hallucinante, de la part du ministre de la Santé, hier, qui nous fait part d'une campagne de valorisation du personnel de la santé. Alors, c'est un grand «Merci pour votre travail inestimable».

Alors, on est extrêmement surpris de voir, encore une fois, que le ministre de la Santé semble faire fi de la réalité terrain, où les gens demandent le respect. Les travailleurs de la santé demandent une valorisation, mais à travers une reconnaissance des conditions de travail, qui sont absolument inhumaines, et qu'on travaille là-dessus, qu'on leur permette aussi de négocier, dans la formule qu'on connaît, des améliorations de leurs conditions de travail et salariales dans un processus qui est connu plutôt que de se lancer dans une confrontation avec eux.

Il y a quelque chose là-dedans, là, qui est assez absurde lorsqu'on voit que le gouvernement a les moyens d'agir et il propose plutôt de faire des campagnes de publicité. C'est comme s'il voulait masquer son attitude profonde, qui est celle, là, essentiellement, d'exiger de la part des employés du système de santé public québécois qu'ils en fassent encore davantage avec moins de moyens.

Moi, j'ai l'impression des fois que le ministre Dubé a une attitude jovialiste qui, vraiment, transparaît dans toutes sortes de mesures, toutes sortes d'annonces, d'écrans de fumée, là. Il est un peu comme... je dirais, encore la semaine dernière, lorsqu'on parlait du temps d'attente dans les urgences, bien, dire que les choses s'améliorent, alors que les chiffres prouvent le contraire. Donc, il a cette manie d'avoir ses lunettes roses ou de proposer des choses un peu comme le ferait un coach de vie, là : Tu es beau, tu es bon, tu es capable.

Je pense que les gens, aujourd'hui, dans le domaine de la santé, les employés en attendent beaucoup plus de la part du ministre. Et cette campagne-là, moi, je pense qu'elle ne dupe personne. Si le gouvernement tient à ses anges gardiens — c'est comme une nouvelle version, là, 2.0 des anges gardiens — ce sont des actions qui détermineront la suite des choses et non pas, là, des campagnes publicitaires qui masquent la réalité, là, du fait que le gouvernement, à l'heure actuelle, ne donne pas les conditions d'exercice aux professionnels de la santé auxquelles ils sont en droit de s'attendre. Et conséquemment le système continue de crouler malgré le fait qu'on le tienne à bout de bras du point de vue des employés de l'État.

Sinon, jour de budget. On voulait commenter le fait qu'il semble de plus en plus certain que le gouvernement décidera de se priver de sommes importantes, là, on parle de 2 milliards de dollars, pour attribuer des baisses d'impôt. C'est une promesse électoraliste de la CAQ que le gouvernement Legault voudra maintenir. C'était déjà irresponsable au moment de la campagne électorale compte tenu de l'incertitude économique. Avec ce qu'on sait aujourd'hui, c'est carrément de l'entêtement. Le gouvernement se prive de revenus. S'il va jusqu'à abaisser, là, les paliers d'impôt, il se prive de revenus non seulement pour l'année, mais pour les années à venir. Il va, en plus, piger dans le Fonds des générations, alors qu'on devrait, justement, soulager la dette pour les générations à venir. C'est un mauvais calcul politique, mais surtout économique pour la population, pour les citoyens quand on sait que ce sont essentiellement les personnes qui gagnent 100 000 $ et moins qui en profiteront davantage, alors qu'on sait aussi que 35 % de la population sera laissée pour compte et n'aura pas plus d'argent pour faire face aux difficultés économiques liées à la hausse de l'inflation et également, là, à toute la question, là, de la hausse des taux d'intérêt et des prêts hypothécaires.

La crise du logement, c'est un élément qu'on souhaite vouloir... on souhaite que le gouvernement aborde de front pendant l'exercice budgétaire. On espère qu'il a enfin compris le message qu'il y a crise et qu'il faut agir avec une stratégie extrêmement forte et les investissements conséquents.

On a également fait appel au gouvernement pour qu'il puisse investir massivement dans le transport en commun, le transport collectif. On a le rapport du GIEC aujourd'hui, là, qui fait la manchette et qui prouve encore que le gouvernement n'en fait pas davantage. Un premier pas, ce serait... le minimum, ce serait d'investir dans le transport en commun, d'améliorer, évidemment, le service pour augmenter son attractivité. Le geste, il faudra le poser tôt ou tard si on veut atteindre les objectifs de carboneutralité puis de diminution de la production des gaz à effet de serre, qui sont, comme vous le savez, en grande majorité produits par le transport, et par l'auto solo en particulier.

Bref, on souhaite aussi que le gouvernement puisse mettre en place des mesures qui touchent les personnes les plus vulnérables, celles qui en ont le plus besoin. Soutenir le milieu communautaire, ça va de soi, mais également le crédit à la solidarité, le crédit d'impôt à la solidarité, c'est une façon de toucher les personnes les plus démunies.

Puis, en terminant, il faudra continuer d'investir dans la santé, dans l'éducation, mais particulièrement, pour les personnes âgées, dans les soins à domicile. On sait qu'il y a un virage à faire. Le gouvernement retarde les échéances, mais il faut le faire, il faut donner le signal dès maintenant.

Là-dessus, je suis prêt à prendre vos questions, si vous en avez.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour.

M. Arseneau : Bonjour.

M. Gagnon (Marc-André) : Sur les baisses d'impôt, vous dites : «C'est un mauvais calcul politique». En même temps, je voyais les vox pop que mes collègues ont faits à la télé hier, et il ne se trouve pas grand monde pour dire : Ah! une baisse d'impôt, non, je n'en veux pas.

M. Arseneau : Bien, évidemment, quand je parle d'un mauvais calcul politique, je parle d'une mauvaise politique publique, en fait, pour l'avenir. Est-ce que, sur le plan de la politique partisane du gain à court terme, le gouvernement peut être gagnant? C'est possible. Lorsqu'on propose à des gens de leur remettre quelques centaines de dollars dans leurs poches, c'est assez rare qu'ils disent non.

Ce qu'on ne leur dit pas, c'est quelles sont les conséquences avec lesquelles ils devront vivre. Est-ce que c'est au prix, par exemple, de la stagnation des... ou de la diminution des services de santé, par exemple? Ou, en éducation, est-ce qu'on va améliorer la qualité de l'air dans nos écoles? Est-ce qu'on va continuer à investir pour, justement, améliorer le parc immobilier dans les conseils scolaires, et ainsi de suite? C'est toutes les propositions ou tous les chantiers auxquels on va renoncer qui ne sont pas, évidemment, partie prenante à la campagne du gouvernement actuellement et qu'on découvrira au cours des prochains mois et des prochaines années.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous avez parlé du rapport du GIEC. J'étais, il y a quelques minutes, dans le bureau du premier ministre pour la prise d'images avec le ministre des Finances, et il a fait référence à ce rapport-là en disant : Oui, il y aura, dans le budget, de l'argent pour la lutte contre les changements climatiques.

Maintenant, la question que j'ai envie de vous poser, c'est : Qu'est-ce que ce rapport-là dit sur le projet de troisième lien? Est-ce que le gouvernement devrait, à la lumière de cet autre rapport... Parce que, bon, il y avait ceux sur la qualité de l'air dans Limoilou, il y a maintenant celui du GIEC, qui est évidemment plus général à l'échelle mondiale. Est-ce que le gouvernement doit reculer, à la lumière de tous ces rapports-là, sur son engagement-phare de faire un tunnel autoroutier?

M. Arseneau : Bien, je pense que le gouvernement doit reculer, pendant qu'il en est encore temps, sur la question du troisième lien. Les rapports s'accumulent pour signifier au gouvernement que c'est un très mauvais choix, que ce serait une orientation ruineuse sur le plan financier, mais surtout sur le plan environnemental et de la santé publique.

Alors, je pense que c'est, encore une fois, là, un appel qu'on peut lancer au gouvernement de ne pas aller de l'avant avec un projet comme celui-là, pour lequel ses propres études n'existent pas. Alors, arrêtons ça tout de suite, mettons ça de côté, travaillons sur les vraies priorités.

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, elles existent, là. Il y a 60 millions d'études qui ont été commandées. Elles existent quelque part, c'est juste qu'on ne les a pas encore vues. On nous dit que ça s'en vient.

M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, on a des grands doutes à savoir qu'est-ce qu'il va advenir de ces conclusions d'études. Si c'est retardé depuis... pas juste depuis, là, quelques mois, là, si on peine à démontrer la faisabilité et même l'utilité du troisième lien depuis quatre ans, bien, moi, je me dis que ces études-là, de deux choses l'une, soit elles ne sont pas très approfondies, soit elles ne sont pas très concluantes, mais, dans les deux cas, tournons la page.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous parliez tout à l'heure de faire davantage de projets en transport collectif. Est-ce que tout ça, ça vous conforte sur la proposition que votre parti a faite pendant la campagne électorale, c'est-à-dire, oui, de faire un lien sous-fluvial entre les deux centres-villes, si je me souviens bien, mais avec un train léger?

M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, quand il est question de mobilité durable, évidemment, on parle d'infrastructures. La première chose qu'on demande au gouvernement, c'est d'équilibrer les investissements, par exemple au PQI, pour avoir une somme au moins de 50 % dans le transport collectif par rapport au transport routier. C'est le premier élément.

Deuxième élément, c'est de développer, effectivement, des réseaux de transport collectif qui incitent les Québécois à se débarrasser de leurs deuxièmes voitures, voire même de leurs premières voitures pour pouvoir emprunter le transport collectif, pourvu qu'ils y trouvent, évidemment, un avantage sur le plan pécuniaire ou sur le plan de l'efficacité, en fait, idéalement, aux deux points de vue.

Pour ce qui est du lien plus précisément entre la Vieille Capitale... entre Québec et la Rive-Sud, on a exploré la possibilité d'un lien collectif... de transport collectif sous-fluvial. Pour nous, si on doit investir pour améliorer, justement, la mobilité dans la région de Québec puis maintenir et améliorer la qualité de vie des gens qui y habitent, c'est par, effectivement, un train sous-fluvial. Mais ce projet-là, c'est une alternative au projet de troisième lien, mais, avec les changements dans les habitudes, notamment de déplacement, liés au télétravail, il faudra... Si le projet de troisième lien est abandonné, le projet de troisième lien autoroutier, avant d'aller de l'avant avec un projet de lien sous-fluvial par train léger, bien, nous, on fera les études appropriées pour prouver qu'on a aussi un gain d'efficacité puis un gain en qualité de vie.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, en clair, est-ce que vous demandez au gouvernement d'abandonner son projet de tunnel autoroutier et de se rallier à votre proposition? Vous appelez ça une alternative. Certains pourraient le voir comme un compromis.

M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, nous, ce qu'on voudrait, si on doit... En fait, si on veut améliorer la mobilité dans la région de Québec, il faut faire le choix du transport collectif, et, dans cette mesure-là, on a une proposition. Et on inviterait le gouvernement, justement, à tourner la page sur le troisième lien et analyser, avec les moyens du gouvernement, la possibilité d'un lien par train léger sous-fluvial... et qu'on conclue éventuellement si l'investissement en vaut la peine et correspond, là, à une demande. Parce qu'en fait l'étude d'Origine-Destination, là, date de 2017, là, la dernière qu'on a vue, et je pense qu'il vaut la peine de la revoir, de la mettre à jour.

M. Gagnon (Marc-André) : Justement, sur la base des données qui ressortent de cette étude Origine-Destination, Québec solidaire soutient, de son côté, que, plutôt que de faire un troisième lien, on doit ajouter du transport collectif par les deux ponts existants parce que c'est à l'ouest que se font l'essentiel des déplacements. Pourquoi ne pas opter là-dessus? Parce qu'effectivement ce serait probablement moins coûteux.

M. Arseneau : Oui. Bien, écoutez, bien, moi, c'est pour ça que je ne ferme pas à l'idée de... une fois que le gouvernement décide de mettre de côté le projet de troisième lien, qu'on garde la meilleure solution et le rapport qualité... tu sais, qualité-prix, en fait, coûts et ce que ça peut nous rapporter. Et, nous, c'est clair qu'on s'est dit : Si on doit faire un troisième lien, bien qu'il soit un lien en transport collectif. Mais la question à savoir si, aujourd'hui, avec le changement d'habitudes de transport, un troisième lien supplémentaire est nécessaire, moi, je pense que ça peut faire l'objet d'une analyse plus approfondie, là. On n'est pas fermés à l'idée d'étudier les moyens qui seraient moins coûteux puis tout aussi efficaces si les habitudes de déplacement des Québécois ont changé durablement.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste pour clarifier... Donc, vous doutez, même encore aujourd'hui, étant donné les changements d'habitudes des gens, de la pertinence d'un troisième lien qui serait dédié uniquement à du transport collectif?

M. Arseneau : Bien, nous, on a proposé, encore une fois, un troisième lien qui serait en transport collectif pour éliminer la possibilité qu'on fasse de l'étalement urbain avec l'auto solo, qui continuerait d'être promue à travers un lien autoroutier. Mais est-ce que moi, j'ai des études pour prouver qu'on aurait les moyens de le faire et que l'achalandage serait à la hauteur des attentes, présentement, avec les changements des trois dernières années? Est-ce qu'ils seront durables?

Moi, je pense que cette proposition-là qu'on a faite... ce qu'on voudrait, c'est faire une étude approfondie pour voir si, effectivement, c'est le meilleur moyen. On n'a pas la prétention d'avoir la meilleure solution, mais une solution plus avantageuse que le gouvernement, définitivement, puis, s'il y en a une meilleure encore, on est très ouverts au débat.

Là-dessus, bien, je vous remercie beaucoup de votre attention. Bonne journée.

(Fin à 9 h 46)

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