To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Tuesday, March 28, 2023, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures et une minute)

M. St-Pierre Plamondon : Bonjour, tout le monde. Donc, d'abord, j'aimerais offrir mes sympathies aux proches de Maureen Breau, qui est décédée dans des circonstances... en fonction, en fait. J'aimerais également souligner une fusillade qui a eu lieu dans ma circonscription, à Camille-Laurin, où on aurait ouvert le feu sur un groupe de personnes, une voiture qui aurait passé. Donc, on fait le suivi là-dessus présentement pour identifier les causes. Donc, deux événements très tristes, et je veux d'abord les souligner, offrir mon soutien à tous les proches.

Évidemment, il faut revenir sur la fermeture du chemin Roxham. C'est un sujet qui a occupé beaucoup l'espace médiatique pendant plusieurs mois, et il y a deux choses qu'on constate au terme de l'annonce de vendredi dernier de Justin Trudeau et de M. Biden. D'abord, l'importance de la symbolique d'un gouvernement du Québec qui n'a pas été consulté ni même informé de l'existence de cette entente-là, alors qu'elle existe depuis près d'un an. C'est une symbolique extrêmement forte de l'absence de considération pour le Québec, l'absence de rapport de force pour le nationalisme fédéraliste de la CAQ. Et la CAQ a beau essayer, comme elle l'a fait vendredi, là, de se vanter et de s'approprier les mérites de cette décision-là, le constat, c'est que la CAQ n'était pas dans le coup et n'est toujours pas dans le coup, parce que se pose la question... Il y a une entente qui parlerait de 15 000 personnes. Vraisemblablement, quand on examine les réactions de la ministre, elle n'a aucune idée des détails de cette entente-là puis elle n'est pas consultée. Donc, ça, c'est un premier constat.

Puis le deuxième point, c'est le constat qu'on a tenté, dans ce débat-là, d'extrême-droitiser les personnes qui croient que les frontières sont un élément normal d'une démocratie et d'une social-démocratie. Je me réclame de l'idée sociale-démocrate, ce qui veut dire que je suis démocrate, je pense que la question de l'immigration devrait être débattue et planifiée démocratiquement. Et je suis social, dans une très large mesure, je crois à l'État-providence, et donc je m'inquiète lorsque l'absence de planification signifie absence de logements, absence de services, recul de la langue française. Mais, pour ces questions-là, on a vu qu'une frange de gauche radicale, qui occupe beaucoup d'espace, même médiatiquement, n'a pas hésité à tenter d'accoler des épithètes à ceux qui demandaient une planification intelligente de ces questions-là, et je suis surpris de voir que ces mêmes personnes-là ne collent pas ces épithètes-là à Justin Trudeau et à Joe Biden. Bien, se pose la question : Est-ce que Justin Trudeau et Joe Biden sont des gens d'extrême droite parce qu'on a fermé le chemin Roxham?

Donc, nous réitérons, au Parti québécois, notre volonté d'avoir un contrôle et une planification intelligente de nos frontières. On pense que c'est aux Québécois et aux Québécois seulement de débattre de ces questions-là et de le planifier et on tient à accueillir avec dignité chaque personne qui choisit le Québec, notamment sur le plan du logement et des services sociaux. Et donc c'est le point que je voulais réitérer ce matin.

M. Lacroix (Louis) : Vous faites référence à qui, là, dans des groupes d'extrême... de gauche radicale?

M. St-Pierre Plamondon : Ah! je ne viserai pas de nom. Je laisse ça pour d'autres.

M. Lacroix (Louis) : Bien, vous vous êtes avancé pas mal, là.

M. St-Pierre Plamondon : C'est ce que j'ai à dire ce matin. Vous écouterez les nouvelles. Hier soir encore, il y avait des gens qui se présentent comme des experts et qui, dans les faits, proposent l'abolition effective des frontières, disent : Si on tente de faire respecter les frontières, on va échouer, il faut absolument que toute personne voulant rentrer sur le territoire québécois puisse le faire. Et je fais juste constater que, dans ce débat-là, qui était légitime et qui s'est fait démocratiquement, les épithètes pour les points de vue du Parti québécois étaient souvent très disproportionnées lorsqu'on constate que ces mêmes épithètes là ne sont pas utilisées pour Justin Trudeau et Joe Biden.

Journaliste : ...Québec solidaire, M. Plamondon?

M. St-Pierre Plamondon : Je ne vise personne. Je vous dis, ça a eu lieu...

Journaliste : ...point de presse là-dessus.

M. St-Pierre Plamondon : Exact.

Journaliste : ...là-dessus, il faut l'écrire, puis, après ça, on va se dire : Bien, de qui il parle?

Journaliste : On ne sait pas de qui il parle.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est parce qu'il y en a plein, là, il y a plein d'exemples.

Journaliste : Pouvez-vous nommer un groupe qui vous a traité d'extrême droite?

Journaliste : Un expert?

M. St-Pierre Plamondon : Il y en a plein. Faites «Parti québécois, extrême droite», regardez les médias sociaux.

M. Lachance (Nicolas) : Oui, mais vous faites un point de presse ce matin...

M. St-Pierre Plamondon : C'est vous qui êtes journaliste...

M. Lachance (Nicolas) : ...vous devez bien avoir du monde derrière la tête, là.

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est nous qui êtes journalistes, c'est vous qui êtes le politicien...

M. St-Pierre Plamondon : Exact. Et moi je vous ai dit ce que...

M. Laforest (Alain) : Qui est l'expert d'extrême droite que vous visez?

M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai pas parlé d'expert d'extrême droite.

M. Laforest (Alain) : Bien, vous avez dit : Il y a des experts qui veulent la fermeture des frontières, qui... les idées du Parti québécois. Vous avez parlé de la gauche radicale. C'est qui?

M. St-Pierre Plamondon : C'est partout dans l'espace public. Et, juste hier soir, il y avait des gens qui énonçaient encore le principe qu'on devrait effectivement abolir les frontières.

M. Laforest (Alain) : Je n'ai pas vu. C'est qui hier soir? Ça va être long, là. Il est 10 h 06.

M. St-Pierre Plamondon : Écoute...

M. Duval (Alexandre) : Parce qu'on peut se tromper aussi, M. St-Pierre Plamondon, puis on va chercher en ligne, puis moi, je dis : Ah! il y a lui qui aurait peut-être dit quelque chose, il y a lui qui aurait peut-être dit quelque chose, je pense que...

M. Lachance (Nicolas) : Ce n'est pas à nous de pointer des gens, là. Vous nommez une situation. Vous êtes en point de presse, c'est vous qui l'amenez sur la place publique. Vous n'êtes pas coincé dans un scrum, là, c'est vous-même qui l'avez proposé.

M. St-Pierre Plamondon : Oui.

M. Lachance (Nicolas) : Donc, nommez-les.

M. St-Pierre Plamondon : Non.

M. Lachance (Nicolas) : Bon, bien, on n'en parlera pas, d'abord.

M. St-Pierre Plamondon : O.K.

Journaliste : Bien, je ne comprends juste pas qui vous a traité d'extrême droite, parce que ça nous a échappé.

M. St-Pierre Plamondon : Ça a été nommé souvent que les positions du Parti québécois sur le chemin Roxham... Et on a mené le combat pendant que la CAQ vacillait, simultanément, disait une chose et l'autre le même jour. On se rend compte qu'en fait ils n'ont jamais été considérés par le gouvernement du Canada. Lorsque le Parti québécois parlait du chemin Roxham, c'est arrivé souvent qu'on qualifie les positions du Parti québécois comme étant d'extrême droite.

M. Robillard (Alexandre) : Et, au soutien de cette affirmation-là, c'est quoi?

M. St-Pierre Plamondon : Et j'invite tous ceux qui se sont exprimés en ce sens ou avec des épithètes similaires à avoir la cohérence de qualifier les actions de Justin Trudeau et de Joe Biden par les mêmes mots.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, donc, au soutien de cette affirmation-là qu'on vous a affublé de l'étiquette d'extrême droite, c'est quoi, exactement?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est des dizaines d'exemples. Il y en a plein, là, mais c'est parce que...

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que, selon vous, M. Cliche-Rivard, par exemple, est l'un de ces experts?

M. St-Pierre Plamondon : Je n'ai pas... en préparation du point de presse, je n'ai pas révisé chaque propos de M. Cliche-Rivard.

M. Carmichael (Simon) : Bien, vous semblez avoir en tête un extrait hier à la télévision. Pouvez-vous nous dire sur quel plateau?

M. Bérubé : Je vais en nommer un parce que ça a été dit ici : Marc Tanguay qui dit qu'on est comme Trump. Je n'ai pas encore vu passer son tweet où il accuse Justin Trudeau et Joe Biden d'être comme Trump. Merci.

M. Duval (Alexandre) : Donc, Marc Tanguay fait partie de l'extrême gauche?

M. Bérubé : Non, mais c'est un de ceux qui a eu des épithètes.

M. Duval (Alexandre) : O.K., mais il ne fait pas partie des gens d'extrême gauche...

M. Bérubé : Bien, je voulais le dire parce qu'il l'a dit ici.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous avez l'impression que... Là, on apprend que cette entente-là, elle était signée, en tout cas, c'était convenu depuis à peu près un an. Est-ce que vous avez... Comment vous comprenez le délai, le temps que ça a pris? Est-ce que vous acceptez les explications qu'on donne sur les motifs?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, on ne le saura jamais, parce que le Québec n'est pas considéré ni consulté, donc le Canada agit à sa guise sans considérer le Québec. Et tu as un gouvernement de la CAQ qui se présente comme nationaliste, mais, en fait, c'est du nationalisme de tutelle, c'est-à-dire que...

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que vous avez l'impression que c'était responsable, ce délai-là? Est-ce que c'était responsable, compte tenu que ce sujet-là a fait l'objet de débats pendant la campagne électorale? Est-ce que ça a pu contribuer à faire monter la température sur un sujet qui était déjà très, très...

M. St-Pierre Plamondon : Ça manque absolument de considération pour le Québec et ça témoigne de notre absence presque complète de rapport de force avec Ottawa sur les questions importantes dans le débat public québécois.

M. Bossé (Olivier) : Mais, au bout du compte, là, vous êtes quand même satisfait du résultat, de ce qui existe, en ce moment? Bien, la fermeture du chemin, c'était ça que vous demandiez?

M. St-Pierre Plamondon : Avec la réserve qu'en fait on ne sait pas ce qu'il y a dans l'entente et on ne sait pas comment ils ont l'intention d'administrer l'entente. Donc, on se garde une prudence, mais on est abasourdis du fait que l'entente est signée depuis près d'un an et que le gouvernement du Québec, non seulement n'a pas été consulté, il n'a pas été informé de l'existence de l'entente, et on a la ministre de l'Immigration qui fait les plateaux, vendredi, pour s'auto-octroyer ce succès-là, se féliciter. Là, il faut prendre conscience de la symbolique, dans les rapports Québec-Canada, de cette absence complète de considération pour une question qui aura quand même occupé beaucoup d'espace sur le plan médiatique et politique.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du projet de réforme de la santé qui a été esquissé hier?

M. Bérubé : Bon. D'abord, on en a appris pas mal dans un média et dans d'autres médias avant que ce soit présenté aux parlementaires. Ce n'est jamais une bonne chose. Je ne sais pas à qui ça sert.

Deuxième élément, le premier appui significatif du ministre Christian Dubé, c'est Gaétan Barrette. Je m'arrêterai là. Donc, ai-je besoin d'en rajouter? Il a utilisé le... je ne sais pas si c'était prévu dans le plan de communication, il a utilisé «Troisième Guerre mondiale», mais il applaudit à deux mains, tellement qu'il a les mains rouges. Ça, c'est Gaétan Barrette. J'ai hâte de voir les autres experts s'ajouter.

Il n'en demeure pas moins que c'est toujours des intentions, qui sont annoncées, de Christian Dubé. Puis je vous rappelle aux engagements : en 2018, le gouvernement de la CAQ s'était engagé à ce que le temps d'attente dans les urgences soit de 90 minutes. Il n'en parle plus, maintenant, de ça. À Sacré-Coeur, hier, là, c'était un taux record, qu'on avait, alors je veux juste vous dire que ce serait bien de faire aussi le suivi des engagements précédents qui n'ont pas suivi. C'est toujours : On a l'intention de, l'intention de. Pour l'instant, on va attendre de voir le projet de loi avant d'en juger.

Ceci étant dit, au 98,5, ce matin — je regarde M. Lacroix — Paul Arcand a indiqué une donnée qui, si elle s'avère, est fort préoccupante, à l'effet que certains hôpitaux régionaux seraient appelés à changer de vocation ou à fermer. Je ne sais pas si j'ai les mots exacts, je vais vérifier, mais ça a été dit ce matin par un journaliste réputé, qui est M. Arcand. On sera attentif à ce que ça veut dire. Pour le reste, c'est Joël qui est notre porte-parole en matière de santé. Je dirais...

M. St-Pierre Plamondon : ...

M. Bérubé : Oui. Un meilleur accès à des spécialistes en région, ça, évidemment, c'est un objectif qu'on recherche. Moi-même, j'ai des découvertures dans deux hôpitaux de ma région. D'ailleurs, je déplore que, quand que ces mauvaises nouvelles là arrivent, le ministre ne commente pas. Quand vient le temps de commenter ses rêves pour le réseau de la santé, il est là puis il prend le temps de boire le café, mais, à Amqui puis à Matane, là, les mamans vont accoucher à Rimouski. Vous n'entendrez jamais le ministre intervenir là-dessus, parce que lui, il ne veut pas gérer le quotidien, il veut gérer les grands ensembles. Mais le quotidien des Québécois, en matière de santé, c'est de l'attente puis de la frustration face au réseau actuel et c'est aussi la responsabilité du ministre de la Santé...

M. Laforest (Alain) : C'est le budget fédéral aujourd'hui. C'est quoi, vos attentes par rapport à ce budget-là? Est-ce qu'il y a des choses que vous aimeriez retrouver? Financement du transport en commun? On a évoqué la semaine passée la nouvelle entente sur le North America Act. Est-ce qu'il doit y avoir des sommes, justement, pour aider les entreprises à exporter davantage aux États-Unis?

M. St-Pierre Plamondon : On va le commenter quand il va sortir, mais il y a un élément de préoccupation, c'est la propension toujours plus grande du gouvernement Trudeau de dépenser dans des champs de compétence du Québec pour ensuite exercer un pouvoir, un pouvoir que normalement ils n'ont pas, mais qu'ils obtiennent à travers le pouvoir de dépenser, et ça...

M. Laforest (Alain) : Avez-vous un exemple?

M. St-Pierre Plamondon : En santé, en éducation, en culture. Si on regarde les 30 dernières années, ce que le fédéral fait pour exercer du pouvoir, c'est de dépenser dans un champ de compétence qui n'est pas le sien en mettant des conditions qui lui permettent d'avoir de l'influence sur des champs de compétence qui sont provinciaux.

Journaliste : Juste pour revenir sur la santé, là, le Parti québécois, historiquement, a soutenu beaucoup les centrales syndicales. Là, on parle de fusions d'unités syndicales et on remettrait en question l'ancienneté. Est-ce que le Parti québécois va se ranger du côté des syndicats?

M. St-Pierre Plamondon : On va attendre de lire ce projet de loi là, parce que Christian Dubé a cette habitude de trouver des mots grandioses pour qualifier son action, là, donc, souvenons-nous de la mini-révolution ou de la petite révolution, où est-ce qu'on donnait des bonus aux infirmières du privé, initiative qui a donné pas grand-chose, à part une dilapidation des fonds publics, shaker les colonnes du temple, trouver des top guns, le plan d'action d'urgence, le comité d'urgence tactique. Christian Dubé fait beaucoup d'annonces, mais qui ne correspondent à rien, concrètement, pour la population.

Nous, ce qu'on veut, comme opposition, c'est des résultats en termes de services à la population dans le domaine de la santé. On a déjà proposé nos mesures, notre plan santé. Et là on arrive avec un nouveau truc, là, qui est une révolution, celle-là aussi, puis là tout va changer. On va lire le projet de loi puis on jugera Christian Dubé, non pas à ses déclarations grandioses et à son autopromotion, mais bien aux résultats qu'on pourra constater ou non pour la population.

M. Lacroix (Louis) : Vous dites que c'est un grand parleur, petit faiseur, ou quoi?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, je fais la liste de toutes les sorties qu'il a faites mais qui ne correspondaient pas à quoi que ce soit de concret pour la population et je dis simplement qu'on va juger cette nouvelle révolution, parce qu'il y a toujours un mot d'historique ou de révolution, là, avec la CAQ. On les jugera en fonction du résultat réel et non pas des communications et du marketing.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que le rapport de la commissaire sur les soins à domicile, pour vous, c'est un exemple de ça, d'absence de résultat?

M. St-Pierre Plamondon : Bien oui, parce que, si on regarde le budget, les deux plus grandes demandes du Parti québécois en matière d'aînés, c'est de mettre fin au modèle des maisons des aînés, parce que ça coûte trop cher et, pendant ce temps là, on ne s'occupe pas des CHSLD, et de faire un virage important en matière de soins à domicile. Dans le dernier budget, ni l'un ni l'autre n'est présent. Et les résultats... évidemment, les conséquences qu'on avait prédites il y a cinq ans ont lieu, à savoir la proportion de CHSLD qui sont vétustes augmente parce qu'on met l'argent dans un modèle à 1 million de dollars par porte qui est celui de la maison des aînés. Et ce modèle-là, d'institutionnalisation, ne tient pas la route à long terme. C'est pour ça qu'il faut faire un virage majeur en soins à domicile, mais ça non plus, la CAQ ne le fait pas.

Donc, on réitère nos propositions, comme dans plusieurs autres domaines, comme en domaine de français, où est ce qu'on propose, on propose, on propose, mais on constate que le gouvernement s'entête dans des orientations pour lesquelles les résultats sont assez prévisibles.

M. Duval (Alexandre) : En même temps, la commissaire semble indiquer que le problème, ce n'est pas juste le financement qui est trop faible, c'est aussi l'organisation des soins qu'on pourrait mieux faire, on pourrait faire les choses différemment. C'est quoi, vos propositions pour que les sommes soient utilisées le mieux possible en matière de soins à domicile?

M. St-Pierre Plamondon : Les sommes sont insuffisantes pour réussir un virage. En bas de 2 point quelques... 3 milliards, là, il n'y aura pas de virage vers les soins à domicile. Et là la CAQ — vous me corrigerez, là — je pense, elle met quelques centaines de millions. C'est combien?

Une voix : C'est 200 millions.

M. St-Pierre Plamondon : On met 200 millions. Évidemment que les soins ne seront pas structurés de la bonne manière, avec des sommes comme celles-là, là. Faire le virage vers les soins à domicile, c'est un investissement puis une réorientation budgétaire importante que la CAQ ne veut pas faire. Donc, évidemment qu'avec quelques centaines de millions, 200 millions, on n'arrivera pas au résultat.

M. Lachance (Nicolas) : On apprend ce matin qu'il y a une fonctionnaire qui a été tassée de son poste durant son congé de maternité. Quelle image ça donne de notre haute fonction publique?

M. Bérubé : Une très mauvaise image, un manque de sensibilité. Les fonctionnaires sont importants au Québec. Vous savez, on envoie toutes sortes de messages, présentement, à travers la négociation. On parle des syndicats comme si c'étaient des gens qui étaient seulement avides de faire des gains. Ils représentent des travailleurs et des travailleuses. Les fonctionnaires de l'État, c'est le meilleur de nous-mêmes. Et d'ailleurs, quand le ministre de la Santé, pour faire un lien, parle de «top guns», des gens qui, eux, seraient en attente dans le privé de venir dans le réseau de la santé, je pense qu'on doit prendre bien soin des gens qui ont choisi le service public, il y a des gens compétents — je pense à cette grande institution qui est l'ENAP.

Donc, les fonctionnaires, lorsqu'on les tasse pour des raisons futiles, que ce soit dans le cas de cette dame — puis on a même, nous, un ancien candidat, hein, qui est l'objet d'un certain nombre, disons, de pressions quant à son engagement — ce n'est jamais une bonne chose. Donc, évidemment que cette dame-là, j'ai l'impression que ça va bouger prochainement, suite à la médiatisation, et c'est souvent le cas avec ce gouvernement-là. Tellement que, pour les députés, des fois, ça nous met de la pression : si les dossiers ne sont pas médiatisés, ils ne bougent pas. Ils sont très sensibles à ça.

M. Lachance (Nicolas) : C'était quand même Mme Roy qui était ministre, à l'époque, à la Culture, lorsque c'est arrivé, Mme Biron à la Condition féminine. Est-ce qu'elles ont un rôle à jouer dans ce type de décision là?

M. Bérubé : Ah bien, là, les ministres sont responsables de tout, hein? C'est une donnée qui tend à disparaître sous ce gouvernement, la responsabilité ministérielle. Ils sont responsables. Éric Caire est responsable du réseau informatique, et puis Bernard Drainville est responsable du réseau de l'éducation et de l'état des infrastructures.

D'ailleurs, j'essayais de le glisser tout à l'heure, mais Sonia Bélanger, qui est la ministre responsable des Aînés, je veux la féliciter parce qu'elle, elle dit : J'ai des données du ministère quant à l'état des CHSLD et je respecte ces données, ça a été fait par des professionnels. Exactement le contraire de ce que M. Drainville nous a dit, et le premier ministre, la semaine dernière. Parce qu'eux autres, ils se promènent dans les écoles : leur plâtre a l'air correct. Je touche aux murs, ça va. Je veux dire, c'est quoi, là, on a Éric Caire qui est conseiller puis l'autre qui est évaluateur en bâtiment? Je veux dire, ça ne marche pas, là.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous allez appuyer la motion de Québec solidaire qui réfère aux propos de Gilles Proulx?

M. Bérubé : Tu pourras parler de la nôtre avant. Parce qu'on a aussi une motion que j'aimerais voir s'ils vont appuyer.

M. Robillard (Alexandre) : Bien oui, mais on peut y aller dans l'ordre, par contre.

M. Bérubé : Je vais commencer par la nôtre.

M. Lacroix (Louis) : Bien, peut-être que vous pourriez le laisser terminer sa question puis répondre ensuite.

M. Bérubé : J'avais bien compris sa question.

M. St-Pierre Plamondon : On a compris la question, mais on n'a pas étudié...

Journaliste : Répondez dans l'ordre que vous voulez, mais répondez.

M. Bérubé : On n'a pas statué.

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, on n'a pas encore statué. On n'a pas encore étudié cette motion-là. Puis notre motion, on ne l'a pas avec nous, mais on peut vous le dire verbalement.

M. Bérubé : On l'a reçue. À propos de propos sur les députés, c'est bien ça? On n'a pas statué encore. Notre motion, et je vais renvoyer la même question aux autres parlementaires... on va demander que l'Assemblée nationale déplore que le gouvernement du Québec ne faisait pas partie des négociations de l'entente sur Roxham, qu'il n'a pas été informé et que le Québec devrait être le seul maître d'oeuvre de ses politiques d'immigration.    Alors, si je suis la logique du gouvernement de la CAQ qui dit vouloir tous ces pouvoirs, il va être en accord. Québec solidaire est indépendantiste, il va être en accord. Le Parti libéral voit bien que ça n'a aucun sens. Là, je ne sais pas c'est quoi, leur nouvelle relation avec Justin Trudeau depuis qu'ils ont fermé le chemin Roxham. Donc, c'est la motion qu'on met au jeu ce matin.

M. Carmichael (Simon) : Ce matin, la traverse Québec-Lévis est suspendue encore une fois. D'ailleurs, elle va marcher avec un...

M. Bérubé : J'ai de l'expertise en traversiers.

M. Carmichael (Simon) : Oui, bien, c'est pour ça que je me disais que ça devrait être vous au lutrin.

M. Bérubé : Bien vu.

M. Carmichael (Simon) : D'ailleurs, jusqu'à la moitié de l'été, là, elle va être à un bateau sur deux. Les maires de Québec et de Lévis, là, commencent à être plutôt impatients. Ils trouvent qu'ils ont beaucoup été patients puis que, là, ça commence à urger. Et le chef de l'opposition à l'hôtel de ville de Québec, lui, pense que le gouvernement met le feu dans ce lien-là pour justifier le troisième lien. Partagez-vous cette analyse-là?

M. Bérubé : Bien, je suis député de Matane, hein, alors, en matière de traversier, là, j'ai une certaine connaissance. Un traversier qui peut traverser, mais j'ai compris que c'est un problème de moteur, c'est un problème technique, ce matin, c'est ça que j'ai compris, alors c'est des affaires qui peuvent arriver.

Pour le reste, le troisième lien, c'est un enjeu du gouvernement du Québec, c'est son projet, il le justifie ou pas, mais je pense que ça dit plus sur le type de gouvernement que c'est que sur sa relation avec Québec. Alors, encore là, je pense qu'on va attendre de voir ce qu'ils vont faire avec, mais notre position est connue depuis longtemps.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous, est-ce que vous y croyez encore, au troisième lien? Est-ce que vous pensez qu'ils vont faire ça, le troisième lien?

M. Bérubé : On n'est pas au caucus.

M. Lacroix (Louis) : Non, je le sais, mais je vous demande, parce que, là, on entend un paquet de déclarations qui disent : Bien, ce n'est pas encore ficelé, puis, après ça : On attend les études sur la fréquentation avec le télétravail, puis...

M. Bérubé : C'est fin mars, ces études-là.

Journaliste : Il reste deux jours.

M. Lacroix (Louis) : Alors, est-ce que vous y croyez encore, vous, à cet investissement-là du gouvernement dans le troisième lien?

M. St-Pierre Plamondon : De moins en moins, mais on essaie de convaincre le gouvernement d'investir dans un lien de transport collectif comme celui qu'on a proposé en campagne parce que Québec mérite des infrastructures pour la suite sur le plan des transports.

M. Lachance (Nicolas) : Donc, en fait, c'est la rumeur qui court, actuellement, là. Ça serait quoi, un troisième lien strictement...

M. St-Pierre Plamondon : Vous irez voir notre proposition, mais, tu sais, pour à peu près la moitié de la somme...

M. Lachance (Nicolas) : ...seulement du transport en commun, là, réservé uniquement au transport en commun, là?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, avec une bonification du réseau de tramway, de sorte qu'on connecte Lévis.

M. Lachance (Nicolas) : Bien, est-ce que ça passait par... vous n'aviez pas précisé si ça passait par un tunnel ou par les ponts actuels, en campagne électorale.

M. St-Pierre Plamondon : On l'avait précisé.

M. Lachance (Nicolas) : Non, non, on s'est battu souvent pour savoir c'est quoi que vous vouliez, exactement, puis vous aviez dit : Ça va prendre des études qui vont nous confirmer si c'est le tunnel ou s'il faut passer par les ponts.

M. Bérubé : On n'a plus les études. On fait quoi?

M. St-Pierre Plamondon : C'est ça. C'est qu'on n'a pas de bureau de projet, mais...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon : Je pense que c'est les libéraux.

M. Lacroix (Louis) : Mais, s'ils arrivaient avec une proposition de dire, par exemple : On fait un tunnel, mais on ne fait passer que du transport en commun dedans, par exemple, je ne sais pas, moi, ça peut être un train, une espèce de sorte de métro, si on veut, qui relierait le réseau de tramway, est-ce que ce serait acceptable?

M. St-Pierre Plamondon : Nous, on a reviré la question de tous les côtés avant la campagne électorale et on a fait une proposition qui est à peu près moitié moins chère et qui va enlever beaucoup plus de voitures sur les routes et donc débloquer les ponts. On demande au gouvernement d'étudier une possibilité comme celle-là, parce que ça va être moins cher et plus efficace, et on pense que Québec mérite un réseau de transport structuré et structurant.

M. Lacroix (Louis) : O.K., mais vous me répondez par ce que vous vous proposez.

M. St-Pierre Plamondon : Exact.

M. Lacroix (Louis) : Moi, ce que je vous soumets, comme question, c'est : Si la CAQ devait annoncer un tunnel dans lequel on ne ferait circuler que du transport en commun, à vos yeux, est-ce que ce serait acceptable, oui ou non?

M. St-Pierre Plamondon : Ça dépend. Bien, je ne l'ai pas devant moi, le projet, donc, ça, c'est une hypothèse que je ne peux pas... Ce que je sais...

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que vous seriez parlable, comme, QS disent, eux autres : On est toujours parlables?

M. St-Pierre Plamondon : Si on est proches d'une proposition comme celle qu'on a faite, évidemment qu'on est prêt à parler. C'est juste qu'en fait la CAQ ne s'en occupe pas, là, elle pellette par en avant cette histoire de troisième lien, cache les études, il n'y a rien de transparent. Donc, le temps passe. Je ne sais pas, je ne suis pas dans le secret de la CAQ, là.

M. Lachance (Nicolas) : Le Conseil en éducation des Premières Nations a varlopé un peu la loi n° 96 dans nos pages, récemment, soutenant que c'était une politique d'assimilation de forcer les étudiants unilingues anglophones autochtones d'être obligés de passer à un cours de français...

l'examen de français pour obtenir son diplôme. Qu'est-ce que vous avez à leur dire? D'ailleurs, que... il va y avoir des recours devant les tribunaux, là, c'est ce qu'on comprend.

M. Bérubé : Oui. C'est une position qui est connue parce qu'il y a eu des représentations dans le cadre de la loi n° 85. Ceci étant dit, donc, on parle d'autochtones pour qui la langue d'usage est beaucoup l'anglais, qui ne veulent pas apprendre le français et qui prétendent que le français est une langue coloniale. Est-ce que l'anglais est une langue coloniale? Je n'ai rien à ajouter là-dessus.

Le Modérateur : En anglais.

M. Spector (Dan) : On Roxham, how are you feeling? Are you having a bit of an «I told you so» moment?

M. St-Pierre Plamondon : Well, on Roxham, basically, two things. First of all, it is astonishing that the Government of Québec was not even… was never consulted about that issue over the past year while we were debating this issue regularly. But, on top of that, not only they were not consulted, they were never informed of the existence of that agreement. So, how can we interpret François Legault's and the «ministre» Fréchette's statement that it's thank to their work and… the self-promotion that is very typical at the CAQ? How can we interpret that, if they were never even consulted, informed, and that for the rest, for the upcoming years, we still don't know what's in this agreement and the government of Québec doesn't know? So, it tells you how little bargaining power and how little consideration there is for the Government of Québec in Ottawa.

And, second of all, we see that parties, political parties such as the Parti québécois, who raised that issue and demanded that we close Roxham Road, were associated with backwards extreme right positions, and we are asking these people who said explicitly or implicitly that we were equivalents of Donald Trump… we're asking them : Are you going to say the same about Joe Biden and Justin Trudeau, now that that is the state of our borders?

And I think it tells that there's a shift in the public discourse where radical left ideas such as cancelling frontiers, making frontiers ineffective and having an unlimited amount of people coming on the territory are becoming sometimes the norm, and everything that doesn't fit that norm is targeted with expressions like «extreme right». It's non-sense, for us, which… I believe in social democracy, so it means that I'm a democrat, I want a democratic debate on those issues. And I'm social, I believe that we should be able to give housing and services to everyone, that we have a responsibility to host people who choose Québec, in a human and decent manner. And so I raise those questions because I think they need to be raised once that decision has been made.

M. Spector (Dan) : Just on the upcoming health bill, what do you want to see?

M. St-Pierre Plamondon : I think we're going to wait until the health bill is actually under a study, but we think, at this point, we should judge Christian Dubé's and the CAQ's work based on the results they get and not based on the autopromotion and self-declarations they have the habit of making, such as… they already talked about a mini revolution, a small revolution, when they gave bonuses to nurses from the private sector. It was a failure. It never worked. And they had all sorts of expressions : to shake the columns of the temple, and to hire top guns, and we are going to make something that was never seen before, and we have a group of emergency… They've done so much communications without delivering any result. Our stance is that we're going to study the bill, but we're going to require that actually we get results for the population, in terms of services, health services Otherwise, we're making communications all the time.

M. Pouliot (Samuel) : On the federal budget, what are your expectations?

M. St-Pierre Plamondon : We're going to see what's in that budget, but, of course, we're going to look after, very carefully, attempts from the federal to spend money in Québec's jurisdiction so as to exercise a power that they actually shouldn't have. And that has been a growing trend under Justin Trudeau in the past decades as well.

M. Pouliot (Samuel) : And is it possible to get your reaction in English on the police officer that was killed yesterday?

M. St-Pierre Plamondon : We want to give all our support to the people close to Sergeant Maureen Breau. We're very troubled by what happened. It also happened at the same time than a shooting in my riding, Camille-Laurin, and we're still very, very worried with a rise in violence in Québec. We think we need to act upon this.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 10 h 31)