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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Thursday, March 30, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures trente et une minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à toutes. Nous avons vu hier déposer le projet de loi mammouth qui est la réforme Dubé. Et ce plan santé vient après cinq ans d'échec de la Coalition avenir Québec. Ils ont déposé leur cinquième budget, ils sont à leur cinquième année, et la réforme Dubé qui a été déposée hier, c'est un changement de fond en comble. On a surtout l'impression que le premier changement concret, c'est de déresponsabiliser le ministre Dubé, créer une société d'État, lui donner tous les pouvoirs en ce qui a trait à la gestion, l'opérationnalisation, les budgets, puis faire en sorte que Christian Dubé n'ait plus à répondre aux questions relatives aux décisions importantes qui affectent la vie des gens sur le terrain.

Aujourd'hui, on peut se demander à quoi servira le ministre Dubé après l'adoption de ce projet de loi là. Si on dit que Pierre Fitzgibbon, c'est un super ministre, on va se rendre compte qu'après cela, après cette réforme Dubé là, bien, on aura un miniministre de la Santé, pas un superministre. Alors, après le bouclier caquiste anti-inflation, on a maintenant le bouclier caquiste anti-imputabilité. Santé Québec, c'est, pour la CAQ, le fait d'inscrire dans la loi un trait de caractère de ce gouvernement-là. Quand il y a des décisions qui sont prises qui ne font pas leur affaire et que les résultats ne font pas leur affaire, rapidement, ils vont chercher à blâmer quelqu'un d'autre qu'eux autres même, alors ils auront Santé Québec pour blâmer.

Je vais laisser mon collègue, maintenant, André Fortin, vous adresser la parole.

M. Fortin :Merci. Au-delà de la question de l'imputabilité, il y a... Depuis hier, hier matin, là, il n'y a pas une personne qui a été en mesure de nous dire très clairement comment le patient va être mieux servi par cette réforme-là. Je vous rappelle les paroles de Christian Dubé il y a quelques mois. Il nous avait dit : Un cas comme celui de Mme Bourassa, une dame qui meurt en souffrance dans un de nos hôpitaux québécois, ça ne pourra plus se produire avec ma réforme. Est-ce qu'il y a quelqu'un aujourd'hui qui est en mesure de nous dire comment on va éviter un cas comme celui-là avec une réforme de structure comme celle qui nous est proposée? C'est loin d'être... C'est loin d'être clair. Alors, je pense que M. Dubé a encore énormément de questions à répondre pour nous démontrer comment le patient va être affecté positivement par cette réforme-là.

M. Bellerose (Patrick) : ...le principe d'agence, ce n'est quand même pas nouveau, je veux dire, on a Hydro-Québec, on a Revenu Québec, on a Investissement Québec. Investissement Québec, Hydro-Québec, ça génère des millions et des millions puis ils sont quand même imputables. Donc, qu'est-ce qui fait que c'est différent quand on parle de santé... on parle d'argent des Québécois?

M. Fortin :Bien, il y a deux choses, là. Là, on parle de soins à la population, de services directs à la population. Quand on parle d'Investissement Québec, ce n'est pas exactement le même... bien, on n'est pas dans le même créneau. Et ce que Christian Dubé nous dit, lui-même, c'est que, quand il va y avoir des situations qui vont se produire dans le réseau, il va se tourner vers son P.D.G. d'agence et dire : Règle-moi ça. On est loin, disons, du ministre, là, qui, lui-même, prend action, lui-même, donne des directives. Il s'en remet vraiment au P.D.G. de l'agence pour répondre à tout ça. Puis de la façon que M. Dubé nous l'a expliqué hier, vous l'a expliqué hier, c'est que lui, il va être en charge d'aller chercher les budgets au ministre des Finances, et tout ce qui va être... et, après ça, va se tourner vers son P.D.G. pour dire : Opérationnalise-moi ça, va donner des soins. Mais lui, là, n'a plus aucune imputabilité par rapport à ça.

M. Lacroix (Louis) : Mais l'agence a l'avantage de réunir l'ensemble... de devenir, en fait, un employeur unique et de ramener les accréditations syndicales de 136 à quatre. Donc, ça va permettre une mobilité de personnel à travers la province sans perte d'ancienneté et d'avantages sociaux. Est-ce que ça, ce n'est pas un bon côté, par contre, de l'agence?

M. Fortin :Bien, on peut le prendre par morceau, là, parce qu'il y a beaucoup d'éléments à ce que vous venez de dire, mais, si M. Dubé tenait à centraliser, là, il n'était pas obligé de le faire à travers une agence, une société d'État, il pouvait très bien le faire au ministère.

Et, avec tout ça, le principe d'ancienneté réseau, là, c'est un principe auquel on est ouvert. Je pense qu'il y a beaucoup de groupes qui se sont dits ouverts à ça. Il faut s'assurer de le faire correctement, cependant, parce que, quand on voit un système où un P.D.G. ou un ministre donne des directives qui font en sorte que les employés ne sont pas heureux, comme c'est le cas en Mauricie, au Centre-du-Québec, en ce moment, là, une ancienneté réseau peut faire en sorte qu'on peut vider un réseau local assez rapidement. Alors, il faut faire attention, il faut le faire correctement. Et c'est pour ça que l'étude article par article va être importante, parce qu'il y a des risques à ce qui est proposé, même s'il peut y avoir également des choses intéressantes là-dedans.

M. Duval (Alexandre) : Sur le fond, est-ce que Santé Québec, c'est une mauvaise idée, tel que présenté maintenant?

M. Fortin :Pardon?

M. Duval (Alexandre) : Sur le fond, est-ce que Santé Québec, c'est une mauvaise idée? Est-ce que vous rejetez ce principe-là?

M. Fortin :Bien, on ne voit pas de bénéfice, là, à la création d'une agence, d'une société d'État parallèle, en ce moment.

M. Duval (Alexandre) : Vous allez vous y opposer?

M. Fortin :À Santé Québec comme tel, à la création? Jusqu'à maintenant, là, tout ce qu'on voit, c'est une protection pour le ministre, c'est une autre patente à gosses de la part du ministre de la Santé, qui nous en propose plusieurs depuis le début de son mandat, mais qui n'apporte, là, selon nous, aucun véritable changement pour le patient. Est-ce que...

Journaliste : ...opposez?

M. Fortin :À la création de Santé Québec? Jusqu'à ce qu'on nous démontre qu'il va y avoir un avantage pour le patient, nous, ce n'est pas quelque chose qu'on voit d'un œil positif en ce moment.

Mme Lévesque (Fanny) : ...des recommandations du rapport Clair, du rapport Castonguay de créer une entité qui s'occuperait seulement des opérations. Donc, tous ces gens-là étaient dans le champ?

M. Fortin :Non, mais des rapports, là, on peut en trouver sur à peu près tous les sujets, puis il y a des gens qui se sont effectivement dit que ça pouvait avoir... Disons, ça pouvait être bien d'avoir une séparation entre le politique et l'administratif, ça, je peux le comprendre, mais, de la façon que c'est proposé aujourd'hui, là, dans la méthode... la méthode, la fameuse méthode «lean» du premier ministre, là... Parce que c'est ça qui va se passer, aujourd'hui : le directeur d'hôpital va se référer au P.D.G. de Santé Québec régional, qui, lui, va se référer directement au P.D.G. de Santé Québec, mais il n'y a plus aucun acteur local. Les comités d'usagers locaux, là, n'existent plus, il n'y en a plus. Pour l'hôpital de Joliette, pour l'hôpital de Shawville, pour l'hôpital de Hull, pour... il n'y a plus de comités d'usagers locaux. Les conseils d'administration régionaux sont également abolis.

Alors, tous ces contre-pouvoirs là, toutes ces instances décisionnelles ou populationnelles là ne sont... ne font plus partie. Il y a une immense centralisation qui vient avec Santé Québec, en ce moment, et ça, c'est particulièrement inquiétant.

M. Denis (Maxime) : ...de vouloir étudier article par article quand il y a 1 180 articles?

M. Fortin :Bien, il y a un énorme risque à ne pas étudier un projet de loi article par article. Notre système parlementaire, là, il est basé là-dessus, puis là on propose une mégaréforme, on propose une réforme de structure, mais on propose une réforme sur la façon de faire dans le réseau de la santé. Peut-être...

M. Bergeron (Patrice) : Je pense que la question, c'est plus l'échéancier, est-ce que... Le ministre veut l'avoir pour juin, ce n'est pas possible, ça, ou...

M. Fortin :Bien, moi, ça fait huit ans que je suis ici, Marc, ça fait un peu plus longtemps, mais moi, je n'ai jamais vu un projet de loi de 1 200 articles, là. Alors, il faut faire les choses correctement dans ce travail-là. Si le ministre nous dit : Je veux faire ça d'ici juin, ça m'apparaît particulièrement ambitieux, puis, s'il arrive avec un bulldozer en nous disant : Il faut faire ça d'ici juin, moi, je pense que c'est la mauvaise approche.

M. Laforest (Alain) : ...selon vous, là, ça va prendre au moins deux sessions parlementaires pour l'analyser, là?

M. Fortin :Bien, nous, on va être là pour collaborer, on va être là pour travailler, comme on le fait dans l'ensemble des projets de loi. Le ministre de la Santé vous l'a dit, que, dans le projet de loi sur les agences, par exemple, ça va bien, on collabore bien, mais ça, c'est un projet de loi de six articles, puis ça fait deux semaines qu'on est dessus. Alors, il y en a 1 200 en avant de nous. Ça prend un certain temps, faire ces choses-là, je ne voudrais pas que le ministre arrive avec une approche bulldozer puis qu'il nous dise : Il faut absolument que ce soit fini d'ici juin.

Mme Prince (Véronique) : Il aurait fallu le scinder, dans le fond? Il aurait fallu scinder, peut-être, la bouchée est trop grosse?

M. Fortin :Bien, il y a beaucoup de concepts différents dans le projet de loi, alors c'est une des avenues qu'il faudra nécessairement explorer. Est-ce qu'on a besoin d'étudier ça tout d'un bloc? Est-ce que ça peut se faire par morceaux pour que certains morceaux qui sont peut-être plus consensuels, sur lesquels on est capables de s'entendre, puissent être adoptés plus rapidement? Je ne comprends pas pourquoi le ministre a insisté pour tout mettre dans le même projet de loi.

M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce que vous mettriez dans un... Santé Québec dans une unité à part, puis le reste de la réforme ailleurs ou quoi?

M. Fortin :Bien, il faut... il va falloir commencer à le regarder avec le ministre, avec les parlementaires, en ayant entendu les différents groupes, là. Il va y avoir une consultation très nécessaire, puis, après ça, on pourra voir qu'est-ce qui est faisable plus rapidement, qu'est-ce qui est...

M. Laforest (Alain) : ...hier, ils vous ont dit quoi?

M. Fortin :Bien, ils nous ont surtout dit qu'ils étaient choqués de ne pas avoir été consultés. Le ministre nous est arrivé hier en disant : Ah bien, vous savez, on a consulté tout le monde, mais, hier, là, groupe après groupe, ils sont sortis pour dire : On n'a pas été consultés, on a été informés. Je pense que ça, c'est la première réalisation, c'est que le portrait est beaucoup moins rose que ce que le ministre de la Santé nous a laissé entendre. Puis ça, c'est particulièrement décevant dans un exercice aussi important que celui-là.

M. Carabin (François) : Vous parlez de l'abolition des comités d'usagers, des conseils d'administration. Le gouvernement avait aussi aboli la

démocratie locale, là, dans le réseau de l'éducation avec son projet de loi n° 40 dans le dernier mandat. C'est quoi, le legs du gouvernement caquiste, en termes, justement, de démocratie locale, d'imputabilité, là?

M. Fortin :Bien, c'est un «top-down» incroyable, là, ce qui est proposé, et, effectivement, en éducation, c'est la même chose. Il y a des gens qui choisissent de s'impliquer. Des comités d'usagers, là, c'est des gens qui font ça de bon cœur, parce qu'ils croient à leur hôpital local, parce qu'ils croient au service qui est offert dans leur communauté. Les gens qui s'impliquent sur des conseils d'administration régionaux, ce sont des gens qui sont là pour améliorer les soins de santé dans leurs régions. Ils ne le font pas parce qu'il y a une immense rémunération à ça, ils ne le font pas parce que ça paraît bien sur un C.V., ils le font parce qu'ils y croient. Alors là, de savoir que les comités d'usagers locaux ne seront plus en place, de savoir que ces C.A. là vont devenir, pour le ministre, là, il le dit lui-même, un outil de mesure de performance et de reddition de compte, ça leur enlève le pouvoir décisionnel puis le pouvoir de représentation locale qu'ils doivent pouvoir exercer. Le ministre nous dit : Ça, ça va tout... Il va y avoir un comité national des usagers. Si ça, ce n'est pas une centralisation, je ne sais pas ce qui peut l'être.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce qu'il faut financer davantage les propriétaires de résidences pour personnes âgées, qui, souvent, s'ils trouvent... en tout cas, s'ils trouvent que ça ne rapporte pas assez, ferment et changent ça en condos?

M. Fortin :En ce moment, là, il y a un énorme problème par rapport aux résidences de personnes aînées, qui trouvent que le modèle qu'ils ont en ce moment n'est pas toujours celui qui est le plus viable à long terme. Et ça, c'est vrai, oui, pour les grandes résidences, comme on a vu dernièrement, mais pour les petites résidences. Les petites résidences de neuf résidents, là, qui sont au cœur de nos petites municipalités partout au Québec ferment l'une après l'autre. Ça fait environ deux ans qu'ils ont levé un drapeau rouge au gouvernement, qu'ils leur ont dit : Le modèle de financement ne fonctionne simplement pas, avec l'augmentation des coûts aujourd'hui. Et ça, c'est des gens qui se sont investis, souvent, qui ont ouvert leurs résidences familiales à des personnes aînées, et, quand ces résidences-là ferment, bien, les gens n'ont d'autre choix que de se tourner vers des grandes villes, d'être délocalisés de leur communauté, d'être loin de leurs familles. Il n'y a aucun avantage à ce que ces résidences-là ferment, que ce soit pour l'occupation du territoire, pour la qualité de vie de ces gens-là, et malheureusement ça fait deux ans que le gouvernement entend ça et refuse d'agir. C'est un problème qui ne s'améliorera pas, à moins qu'on y investisse les sommes nécessaires.

Des voix : ...

M. Bossé (Olivier) : ...propriétaire ou résidents...

M. Fortin :Ah bien, il faut trouver un moyen pour que ce soit plus bénéfique pour les propriétaires d'administrer une telle résidence, mais est-ce que c'est fait à travers de l'argent aux propriétaires ou aux résidents eux-mêmes? Mais il faut que ce soit plus viable financièrement, parce que, sinon, il n'y aura pas un propriétaire qui voudra s'investir dans de telles résidences.

M. Laforest (Alain) : M. Tanguay, votre commission jeunesse n'était pas d'accord avec une agence de santé?

M. Tanguay : Ils ont fait une proposition en ce sens-là. C'est sain, dans un parti politique, d'avoir des débats, d'avoir des propositions. Et, ultimement, vous avez vu que, lors de la campagne électorale, la dernière campagne électorale, ça ne figurait pas dans notre plateforme.

Une voix : Ça fait qu'ils avaient tort?

M. Laforest (Alain) : Ça fait que la commission jeunesse...

M. Tanguay : Non, non, non. On n'a jamais...

M. Laforest (Alain) : Bien, vous dites que le ministre avait tort.

M. Tanguay : Non, non. Bien, la commission jeunesse n'a pas déposé un projet de loi de 1 180 articles. Alors, tout est dans la façon de le faire, les pouvoirs que vous donnez et que vous sous-déléguez. On va y revenir, sur ce projet de loi là, mais, non, commission jeunesse, un parti politique... Et d'ailleurs j'espère tous vous voir cet après-midi, à 14 heures, au parti, à Québec, le comité de réflexion sera lancé, les détails seront affirmés à ce moment-là, mais c'est sain, d'avoir des propositions, dans un parti politique. Je n'analyse pas ça en disant qui a tort, qui a raison, c'est sain, de proposer des choses, de débattre, puis ultimement c'est la population qui décide. Puis ce n'était pas dans notre plateforme électorale.

Mme Prince (Véronique) : Oui, mais vous y aviez sérieusement réfléchi, là, parce que Gaétan Barrette avait déjà amené cette proposition-là, Philippe Couillard l'avait sérieusement évaluée, donc...

M. Tanguay : C'est ça, mais ça n'a pas été fait.

Mme Prince (Véronique) : Mais pourquoi, en fait?

M. Tanguay : Bien, on est toujours à la recherche, puis c'est sain, pour un parti politique puis pour des élus, de se poser la question : Comment on pourrait améliorer pour le patient, dans le cas de la santé, et ça n'avait pas été fait. Alors là, le ministre Dubé, après cinq ans caquistes, dépose son projet de loi mammouth. Il aimerait ça qu'il soit adopté depuis hier. On va prendre le temps. On ne va pas ralentir rien, mais on a plusieurs questions à poser. On va faire le travail. Et, quand on sera appelé à siéger, on sera toujours disponible, là. Il faut qu'il nous appelle à siéger, là.

M. Bellerose (Patrick) : ...les exigences pour les travailleurs étrangers temporaires qui viennent s'installer... exigences en français pour les travailleurs étrangers temporaires qui viennent s'installer au Québec pour s'assurer qu'ils puissent obtenir la résidence permanente après quelques années ici?

M. Tanguay : Les exigences de français, ce qu'on a proposé dans notre plateforme électorale, c'est qu'exception faite de la grande région métropolitaine de Montréal, dans les régions, il pouvait y avoir lieu de diminuer les exigences parce que l'intégration, l'accès au français étaient davantage assurés en région, excluant... Donc, oui, pour les régions qui ne sont pas à l'intérieur de la grande région métropolitaine de Montréal.

M. Bellerose (Patrick) : Parce qu'on a, disons, une force de travail qui est différente de ce que c'était à l'époque, il y a beaucoup de travail manufacturier, aujourd'hui, donc qui fait que peut-être qu'il y a des exigences qui ne sont pas nécessaires d'être aussi...

M. Tanguay : ...liées au travail, c'est ça. Mais, peu importe le milieu de travail, il faut que ça se fasse en français, mais les chances de succès, d'intégration et de francisation sont bien davantage accrues en région, excluant la région métropolitaine de Montréal. Et c'était dans notre plateforme électorale.

M. Laforest (Alain) : Chantier Davie, est-ce que le gouvernement du Québec doit financer, là, compte tenu que le fédéral vient d'accepter que ce soit dans la stratégie maritime? C'était une revendication de tout temps, de plusieurs gouvernements, là.

M. Tanguay : Oui, oui, oui. Ce qui se passe, là, avec le chantier Davie et les négociations, de ce que l'on voit en cours, pour l'achat d'une autre compagnie en Finlande, le gouvernement...

M. Laforest (Alain) : Je ne parle pas de ça... l'intégration dans la stratégie maritime canadienne pour construire des brise-glaces, parce que les chantiers de l'est et de l'ouest ont toujours été avantagés par rapport à Davie, là, par rapport au Québec, là.

M. Tanguay : Donc, c'est une bonne chose. Et votre question est?

M. Laforest (Alain) : Québec doit-u financer pour moderniser chantier maritime Davie?

M. Tanguay : Ah bien, Québec, à ce moment-là, doit s'asseoir pour s'assurer de pérenniser cette entreprise-là, qui est nichée, qui est excessivement importante pour la région puis l'économie du Québec. Québec doit être proactif et s'impliquer là-dedans, dans les discussions — et je pensais que votre question était sur maintenant, les visées à l'étranger.

M. Laforest (Alain) : ...d'obtenir les contrats canadiens pour la construction de brise-glaces, d'avoir sa part.

M. Tanguay : Québec doit... Effectivement, vous m'avez déjà entendu dire que le Québec doit être très proactif pour qu'on ait notre part du butin, notamment, entre autres, pour notre Davie.

M. Duval (Alexandre) : ...M. Tanguay, que signifie être libéral? Quelle est la place du PLQ? Que veut dire le libéralisme? Ce n'est pas un aveu, se poser ces questions-là, que le Parti libéral est un petit peu perdu, actuellement?

M. Tanguay : Je vais vous dire une chose : C'est un aveu d'une vigueur intellectuelle au Parti libéral du Québec, que l'on se pose ces questions-là, des questions qui seront précisées, soit dit en passant. Je ne veux pas préannoncer ce qui va être officiellement annoncé au parti à 14 heures, mais, ceci dit, des questions importantes, vigueur intellectuelle du Parti libéral du Québec, c'est une bonne nouvelle que l'on puisse se poser ce genre de questions-là.

M. Duval (Alexandre) : ...repères, clairement, là.

M. Tanguay : Non, bien, les repères... comment s'incarnent les repères, quels sont les repères? C'est notre ADN, le Parti libéral du Québec, c'est l'économie, créer la richesse, justice sociale puis lutte aux changements climatiques. Ce sont les valeurs du Parti libéral du Québec. Maintenant, comment elles s'incarnent aujourd'hui, en 2023? Comment on peut avoir des propositions tangibles au niveau national et régional? Ça, c'est une discussion, une réflexion qu'on doit avoir de façon constante.

M. Bellerose (Patrick) : ...dans lequel le Parti libéral évolue?

M. Tanguay : Excusez-moi?

M. Bellerose (Patrick) : C'est parce que le contexte a changé. Vous dites : Les repères sont les mêmes, le Parti libéral se connaît et se comprend. C'est le contexte politique dans lequel on vit qui...

M. Tanguay : Bien, la société évolue, puis tout parti politique a l'obligation d'évoluer en synchronisation avec la société. Alors, c'est, d'actualité, comment se déclinent ces valeurs-là. C'est important, un comité de réflexion, et on aura l'occasion, donc, de l'annoncer officiellement, mais c'est une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle.

M. Carabin (François) : Est-ce que vous êtes capable d'admettre, comme votre présidente de la commission jeunesse, qu'il y a une stagnation au Parti libéral du Québec? La présidente de la commission jeunesse a dit...

M. Tanguay : Ce qui est important, au Parti libéral du Québec, c'est, je vous dirais, de regagner... de remettre de l'avant l'importance de débattre d'enjeux tangibles en 2023. Nos valeurs — puis je prendrai votre question — nos valeurs libérales demeurent, mais comment elles s'incarnent? Alors, c'est important, je pense, de renouveler la réflexion.

M. Carabin (François) : Est-ce que vous êtes capable d'admettre qu'il y a une stagnation au Parti libéral?

M. Tanguay : Je n'utiliserais pas ce mot-là, mais je pense qu'il doit y avoir une relance de la réflexion. Je n'utiliserais pas le même mot : une relance de la réflexion.

M. Bergeron (Patrice) : ...comprend donc que les valeurs libérales, ça va rester fondamental, ça ne pourra pas bouger, ça, là?

M. Tanguay : Bien, on ne va pas remettre en question l'importance des droits et libertés, on ne va pas remettre en question l'importance du développement économique, on ne remettra pas en question l'équité intergénérationnelle, lutte aux changements climatiques — il y en a neuf, je vous passe les autres — on ne va pas remettre ça en question, mais comment on peut les incarner aujourd'hui pour parler au monde, pour parler aux Québécois? Quand je vous disais l'importance du développement économique, là, monsieur, madame qui nous écoutent à la maison, là... qu'est-ce qu'il veut dire, lui, en disant ça? Bien, il faut mettre de la chair autour de l'os, et c'est important, donc, de dire comment ça va améliorer le sort de nos concitoyens et concitoyennes.

Mme Lévesque (Fanny) : ...M. Tanguay, on voit ce matin qu'un an après l'annonce des billets à 500 $, là, c'est l'UMQ qui le dit, le service aérien n'a jamais été aussi pire, on a des enjeux de fiabilité, de fréquence. C'est quoi, vos impressions par rapport à ça?

M. Tanguay : Bien, je pense que le défi demeure entier. Les billets à 500 $ n'ont pas résulté en un manque à gagner pour les compagnies aériennes, qui étaient capables d'aller chercher, donc, le même prix, après compensation, avec le gouvernement, mais là le fait que le service soit diminué d'autant, c'est une préoccupation, puis le gouvernement doit y voir. Autrement dit, les billets à 500 $ ne règlent pas le niveau de service offert. Puis ça, c'est important que le gouvernement soit proactif là-dessus. À matin, je n'ai pas la solution miracle pour ça, mais c'est important que le gouvernement s'assoie avec les compagnies aériennes pour leur dire : Bien, comment pouvons-nous nous assurer que les options de vol vont être là pour les citoyens et citoyennes?

Mme Lévesque (Fanny) : Le Parti québécois se questionnait justement sur la présence des transporteurs sur le comité permanent, en disant : Ils ne peuvent pas être juge et partie. Vous, vous dites, finalement, qu'ils soient...

M. Tanguay : Il faut s'asseoir avec parce qu'ils font partie de la solution. On ne peut pas les exclure, il faut s'asseoir avec.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, la cible de... En fait, avec le 500 $, on voulait stimuler la demande.

M. Tanguay : Oui. Puis là ça ne marche pas. Ça ne marche pas. La demande, de ce que l'on apprend, a diminué. Alors, quand ça ne marche pas, c'est au gouvernement à y voir puis de trouver une solution pour que ça marche.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce qu'on met la hache là-dedans pour la deuxième année?

M. Tanguay : Non. On ne met pas la hache là-dedans, mais c'est important de voir que le niveau de service a diminué. Alors, il faut y voir.

M. Spector (Dan) : Mr. Fortin, back on the health bill, you were talking about this idea of national users committees. The minister was saying yesterday that sometimes complaints sort of have trouble making it up the chain and that having a sort of a national committee and a national complaints commissioner is a way to sort of make sure these complaints are heard at a higher level. Do you see that as a solution or not really?

M. Fortin : Well, if the minister is saying that he, himself, isn't hearing the complaints, then, maybe he just has to be on the ground more and talking to those local groups more. But there's a difference, at the same time, between the complaints committee and the users committee. The users' committee is really there to make some improvements on a local scale. That's the part that's really going to be missing from this. Those are people who get involved to help their local hospitals. So, they have a national users committee. Sure, maybe the minister, maybe the CEO of the agency might hear some of the local problems more, but will we be able to fix them, will they have the time to fix them? Will they be the one who says : Well, in that specific hospital, we need more of this, less of that? That's where it gets tricky. There's a reason for those local users' committees, there's a reason that the Liberal party kept them in their last reform, and they still very much have their place. If you choose to take away all those local users committees to only have regional or national ones, you are getting pretty far away from the patients and their everyday needs.

M. Spector (Dan) : ...about just the massive amount of work ahead, and obviously, it's needed, you know, to study it in depth, but just the balance between, you know, the urgency of this problem and how long it's all going to take.

M. Fortin : Well, let's be honest. The minister himself says none of this will be really effective, we won't see the results from this reform before three of four years. So, the urgency of the minister to adopt this in June, when he knows that there is 1 200 articles, which is... makes the largest bill that I've ever seen as a parliamentarian, seems to be contradictory, at the very least.    So, to us, there is such substance in this bill, it is so wide ranging in issues that it deserves to be studied carefully, just like any other bill. So, for the minister to say : I want this adopted by June, when he's proposing himself the largest bill that we've ever seen, it puts pressure on everybody to do things perhaps too quickly, because there is probably some things that we don't see yet in this bill.

M. Grillo (Matthew) : I wanted to ask you about Airbnbs. We're seeing that there are what appears to be fake permit numbers that people are using to try and get around the rules, kind of some shady stuff still ongoing to keep their properties up on Airbnb. What needs to be done? What can be done in addition to what the Tourism Minister has already done?

M. Tanguay : The Government of Québec, who is responsible to grant the licences to do it needs to invest and have the people on the ground to verify all of these informations and making sure that people are respecting the law. So, it goes with Québec's responsibility to make sure that everyone who's offering that kind of services, they are authorized to do it.

M. Grillo (Matthew) : …the last weeks that it's so difficult, right, to catch somebody, sort of in the act of cheating the system. So, does something need to be put into another bill, another law, where it's a little bit easier to actually say : O.K., I know you're lying, so you're going to have to get this listing out? I mean, in the last couple weeks, we always hear about… you pretty much have to open the door and find the tourist who's staying in the illegal Airbnb and then say : O.K., we have proof here. Does the process need to be simplified?

M. Tanguay : I think that the Government needs to be efficient with respect to the operationalization of this… of the bill, of the requirements. So, they need… the Government of Québec needs to verify these licence numbers and making sure if people are not… don't have the right to offer such services, that they will be provided to do it and to impose amends, as well.

M. Spector (Dan) : Just on the «comité de réflexion», how does the party find its footing again?

M. Tanguay : This is… it's going to be a very important announcement who will be made this afternoon, at 2 :00. Again, this is a good news for a party, a political party to ask questions, to think how to make sure that the political offer resounds very positively in the population, we're addressing issues.

So, again, the values of the Québec Liberal Party will not change. For instance, fighting for the rights and freedoms of everyone, but how are we going to propose very tangible solutions to people's life here, today, in 2023? I think that it's a very important task and obligation for the party to actualize its political proposal. And it's going to be a great announcement, and I think that it goes with this collective effort within the Québec Liberal Party to actualize the political offer. Thanks.

(Fin à 8 h 57)

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