(Onze heures trente minutes)
M. Tanguay : Bon matin à tous
et à toutes. Ce matin, on va vous parler d'agriculture et d'économie pour nos
régions du Québec et l'économie en général pour le Québec. L'UPA a rendu publics,
il y a une semaine, les résultats d'un sondage, près de 4 000 agriculteurs
et agricultrices qui ont répondu à des questions et qui font état de la
situation financière très difficile pour plusieurs, pour des milliers d'agriculteurs
et d'agricultrices. Ce n'est pas moins de 11 % d'entre elles et d'entre
eux qui disent qu'ils vont fermer leurs portes d'ici un an. 11 % de nos
agriculteurs pensent fermer les portes d'ici un an. C'est une catastrophe qui
est appréhendée, catastrophe qui est annoncée.
Le problème, vous le savez : l'inflation.
Les coûts des intrants sont trois fois plus élevés pour nos agriculteurs et nos
agricultrices. Hausse rapide des taux d'intérêt, également, vient de les
frapper de plein fouet, une industrie qui doit financer sur le long terme bien
des équipements, des meubles et des immeubles également. Et l'aide à la relève
est absente. Il n'y a pas véritablement de plan pour favoriser une relève en
agriculture, et on voit donc l'âge moyen des propriétaires augmenter dû
notamment au fait que la relève n'est pas aidée pour pouvoir reprendre le flambeau.
Un tiers de nos agriculteurs et agricultrices n'arrivent pas à couvrir leurs
obligations financières. Les dernières statistiques, 20 % le disent, là,
ils sont en mauvaise ou très mauvaise situation financière.
Alors, la CAQ doit entendre leur cri du
cœur. La CAQ doit avoir une vision, développer une vision en matière d'agriculture.
Nous allons continuer à talonner le gouvernement qui n'en fait pas assez, qui,
dans le dernier budget... il a été reconnu par notamment le président de l'UPA
que le budget n'en faisait clairement pas assez. On va continuer de talonner ce
gouvernement de François Legault qui est dans sa cinquième année. On va le
faire pour nos agriculteurs, nos agricultrices, on va le faire pour nos régions
puis on va le faire pour l'économie du Québec.
Je vais maintenant céder la parole à mon
collègue, André Fortin.
M. Fortin :Oui, merci. Bien, sur... D'abord, bonne fête!
M. Tanguay
: Merci.
M. Fortin :
Mais, sur cette question-là, sur la question des agriculteurs et surtout des
éleveurs de porcs... Parce que, suite à l'annonce d'Olymel de vendredi, là, il
y a énormément de producteurs de porcs qui sont inquiets, qui étaient déjà
inquiets. Ils nous le disaient, ils le signifiaient, ils le disaient haut et
fort sur à peu près toutes les tribunes, mais on sentait, disons, un
désengagement puis un désintérêt de la part du ministre Lamontagne sur la
question du porc spécifiquement.
Aujourd'hui, j'étais content de voir qu'il
a finalement rencontré les gens de l'industrie, mais ce qui est triste, c'est
qu'au sortir de sa rencontre, c'était les mêmes phrases vides, c'était une
absence totale de plan pour aider cette industrie-là. Et on va perdre des producteurs
de porcs, qui est notre cinquième industrie d'exportation au Québec, si rien n'est
fait. Et on va perdre nos meilleurs producteurs de porcs, on va perdre la
relève, on va perdre ceux qui investissent dans le bien-être animal, parce que
ce sont eux qui ont des dettes importantes, qui font face à des taux d'intérêt
importants aujourd'hui. Et c'est ceux qu'on devrait tout faire pour garder dans
cette industrie et cette production-là. Il y a des solutions que le ministre
refuse d'envisager, refuse de mettre sur la table.
Alors, j'en appelle au ministre de l'Agriculture
à s'intéresser à cette industrie-là et à développer des marchés avec nos
producteurs et avec nos transformateurs pour compenser la perte de certains
marchés au cours des derniers mois, là. C'est essentiel pour la survie de ce
secteur-là.
M. Lecavalier (Charles) : ...sur
le porc, là, parce que vous en parlez, bon, on comprend qu'il y a eu une
rencontre avec M. Lamontagne puis que la décision, c'est que l'entente qu'il
va y avoir, c'est qu'il va y avoir une réduction de la production de porcs au
Québec. Est-ce que c'est... à votre avis, c'était inévitable qu'on réduise le
cheptel québécois, qu'il y ait un programme de rachat pour que les gens
quittent l'industrie?
M. Fortin :Bien, c'est à peu près la pire affaire qui pourrait se
passer, là. Là, aujourd'hui, les producteurs disent : O.K., on va
travailler, on va mettre de l'argent sur la table pour être capable... pour que
des producteurs puissent se désinvestir, pour qu'ils puissent fermer des fermes
familiales. Est-ce qu'on ne devrait pas être en train de mettre de l'argent sur
la table pour qu'ils puissent garder leurs fermes familiales? Est-ce qu'on ne devrait
pas, comme gouvernement, les aider en développant des nouveaux marchés pour le
porc québécois? Est-ce qu'on peut les aider avec de l'aide pour le transport
pour les agriculteurs qui sont en régions éloignées? C'est toutes des choses
que le gouvernement ne fait pas en ce moment.
Puis la pire chose, en fait, qu'il a faite
au cours des derniers mois, c'est de réduire son investissement dans l'assurance
stabilisation. On est dans une période incroyablement instable, notamment dans
l'industrie du porc, puis le gouvernement a fait le choix de désinvestir dans l'assurance
stabilisation. Ça, là, dans cette période-ci, c'est complètement impensable et
inacceptable. Alors, il y a des choses qui peuvent être faites plutôt que de
simplement dire : On va diminuer la production puis fermer des fermes.
M. Lachance (Nicolas) : C'est
le ministère de l'Économie aussi qui prend part à tout ça. Est-ce que M. Fitzgibbon
en a trop sur son assiette puis fait trop... passe trop de temps en énergie,
pas assez en économie en ce moment?
M. Fortin :
Bien, vous avez senti comme moi, vous avez entendu comme moi les réponses du
ministre Fitzgibbon, hier, par rapport à la crise dans le porc, c'était un
ministre complètement, mais complètement désintéressé par cette question-là,
là. Je comprends que le porc, ce n'est peut-être pas sexy comme l'industrie du
sirop d'érable, que le ministre Lamontagne, entre autres, aime mieux à aller à
l'international faire la promotion de produits de niche comme ceux-là, mais
l'industrie du porc, là, ça payait, jusqu'à vendredi dernier, l'hypothèque pour
1000 familles
en Beauce puis ça paie l'hypothèque pour des milliers de producteurs partout à
travers le Québec. Alors, si les ministres québécois sont désintéressés par la
question, c'est qu'ils sont désintéressés par le quotidien de milliers de
travailleurs. Puis ça, c'est à peu près la pire nouvelle qu'on pourrait avoir.
M. Laforest (Alain) : M. Tanguay,
j'aimerais ça vous entendre sur le fait qu'on connaisse maintenant ce que tout
le monde savait ici, dans les murs de l'Assemblée nationale, l'identité de la
victime de Harold LeBel. Qu'est-ce que ça envoie comme message, le fait qu'elle
se lance dans un documentaire pour expliquer son processus judiciaire? C'est ça
qu'elle a demandé au juge, qu'elle puisse le faire, là.
M. Tanguay
: Oui, j'ai
lu très, très attentivement sa publication il y a peut-être deux heures, là,
sur Facebook. Je pense que c'est un témoignage important. Elle l'a vécu, elle,
elle est passée à travers le système. J'ai noté deux choses. La première, c'est
qu'elle a salué et remercié l'accompagnement qu'elle a eu, notamment des
enquêteurs de la SQ, du DPCP, la direction des poursuites criminelles et
pénales, et également de la CAVAC, les centres d'aide aux victimes d'actes
criminels. Mais elle a dit, dans les prochains jours, qu'elle mettra de l'avant
des critiques constructives. Alors, on a bien hâte de l'entendre, parce
qu'effectivement, en ce domaine, il faut toujours rendre meilleur le système.
Des voix : ...
M. Lacroix (Louis) : Excuse-moi,
je ne voulais pas... Vous dites, bon, qu'elle salue l'accompagnement de la SQ...
pas saluer l'accompagnement du Parti québécois, en tout cas, son ancien parti,
dont le chef, Paul St-Pierre Plamondon, nous a dit, tout à l'heure, qu'il avait
donné, quand il a su qu'il y avait des accusations déposées contre Harold
LeBel... Il dit même qu'il connaissait, bien sûr, la victime, Mme Fournier,
là, qu'il savait que c'était elle. Il a donné des directives au parti et à ses
troupes pour ne pas qu'on communique avec Mme Fournier. Comment vous
trouvez ça, vous, de dire, là : Vous... vous ne... vous ne... vous ne...
Voyons, simonaque, je vais-tu finir par le dire? Vous ne communiquez pas avec
une victime. Quand vous êtes chef d'un parti, est-ce qu'il n'y a pas une
responsabilité de s'assurer que les gens qui étaient dans notre parti soient
accompagnés?
M. Tanguay
: Première
des choses, oui, il y avait eu des rumeurs par rapport à Catherine Fournier,
mais l'identité n'était pas connue. Alors...
M. Lacroix (Louis) : Mais il
dit qu'il le savait...
M. Tanguay
: Oui,
alors, en ce sens-là, je pense qu'il ne faut pas isoler les victimes d'autant,
mais on ne peut pas prendre pour acquis que c'est effectivement elle, la
victime. Il faut respecter le processus judiciaire et respecter, également,
dans l'accompagnement, dans ce qu'elle vit, la victime... C'est excessivement
humain, délicat et bouleversant dans la vie d'une personne. Je pense qu'il faut
respecter le processus judiciaire et les ordonnances, le cas échéant, de la
cour de non-divulgation, mais il ne faut rien faire, je pense, pour l'isoler
davantage non plus, là.
M. Lecavalier (Charles) : ...une
approche informelle, un texto, un appel, je veux dire... Je ne parle pas de
faire un point de presse puis dévoiler l'identité, mais de... Ça va-tu?
M. Tanguay
:
Exactement. Et faire comme d'habitude, également, pour ne pas l'isoler. Du jour
au lendemain, de ne plus avoir des appels qu'elle avait de façon usuelle parce
que là on pressent, parce qu'on a entendu des rumeurs que ça pourrait être
elle, donc, du jour au lendemain, de ne l'appeler plus, ça a un effet
d'isolement aussi qui n'est pas bénéfique, là.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur l'agriculture. Vous avez mentionné que 11 % des fermes vont
fermer, mais on a aussi su que 40 % des agriculteurs allaient prendre leur
retraite d'ici 2033. Est-ce que c'est viable d'étudier en agriculture
aujourd'hui? La relève, elle va ressembler à quoi?
M. Tanguay
: Oui. La
relève, elle est là. La relève, elle veut justement reprendre le flambeau, mais
la relève n'est pas aidée. Les coûts d'emprunt... puis je vais laisser mon
collègue qui est le spécialiste du dossier, les coûts d'emprunt sont
excessivement élevés. Le contexte économique actuel vient décourager ou rendre
carrément impossible de jeunes femmes, hommes qui voudraient reprendre. Et
quels sont les moyens pour faciliter le transfert de l'entreprise d'une
génération à l'autre? Au Québec, en agriculture mais de façon globale, le
repreneuriat, là, on n'est pas là. Il va falloir que le gouvernement dépose un
véritable plan de relance et de relève notamment pour l'agriculture. André, je
ne sais pas si tu veux compléter.
M. Fortin :
Bien, effectivement, ce n'est pas les producteurs les plus âgés, ce n'est pas
les producteurs les plus expérimentés, ce n'est pas ceux qui sont là depuis
longtemps, qui ont fait leurs investissements initiaux en capitaux il y a un
certain temps qui sont vraiment affectés par la hausse des taux d'intérêt en ce
moment, ce sont les jeunes producteurs, les producteurs de la relève, ceux qui
veulent investir, ceux qui veulent investir dans le bien-être animal, ceux qui
veulent faire des investissements pour une expansion. C'est eux qui le sentent
en ce moment et c'est eux qu'il faut trouver une façon d'aider.
Les demandes de l'UPA sont claires sur cet
enjeu-là et elles reflètent bien une volonté de s'assurer qu'on a de la relève.
Parce qu'effectivement, avec tous les producteurs qui vont prendre leur
retraite au fil des prochaines années, il va y avoir un manque si on ne prend
pas soin de la relève aujourd'hui. C'est pour ça, que ce soit dans l'industrie
du porc ou dans d'autres industries, il faut une attention particulière, des
programmes particuliers pour s'assurer que la relève a les moyens de ses
ambitions en ce moment.
Mme Morin-Martel (Florence) :
Au sujet, là, des crédits d'impôt pour les frais de garde, on apprenait, ce
matin, qu'il y a certaines familles, là, qui accueillent des enfants de la DPJ
qui n'ont pas accès. Est-ce que c'est normal?
M. Tanguay : C'est
inacceptable. Il faut que le gouvernement corrige ça rapidement. Il peut le
faire, puis on va l'aider à le faire.
M. Lecavalier (Charles) : M. Tanguay,
je sais que la question vous a déjà été posée, mais j'ai de la misère à
comprendre. Il y a eu, bon, plusieurs courses à la chefferie dans le passé au
Parti libéral. Il y en a eu, M. Arcand, M. Jean-Marc Fournier, il
était clair, quand ils allaient assumer l'intérim, qu'ils ne se présenteraient
pas à la course. Je ne comprends pas comment vous pouvez faire votre rôle
actuellement tout en maintenant la possibilité que vous allez être candidat.
M. Tanguay : O.K. Deux
choses. La première, quand... Sous la chefferie intérimaire de Pierre Arcand et
de Jean-Marc Fournier, il était clair pour le parti que la personne était
inéligible. Là, c'est le parti qui a décidé, à son exécutif, de rendre... de
permettre la personne qui est chef intérimaire pour la première portion, si
vous voulez, d'être éligible. Alors, c'est une décision de l'exécutif du parti
à laquelle moi, je n'ai pas participé.
Maintenant, sur le deuxième point, moi,
n'ayant pas fermé la porte, est-ce que je suis capable d'être un chef, un bon
chef intérimaire qui n'utilise pas ça comme un tremplin, qui n'utilise pas ça
pour essayer de favoriser? La réponse, c'est oui. Je pense que je le démontre à
tous les jours. Et, ce mandat-là, je vous dirais même qu'il en va de mon
intégrité comme chef intérimaire. Le mandat m'a été donné par mes collègues au
caucus, par le parti également en disant bien : Soit un bon chef
intérimaire neutre, et, quand le parti, il publiera le calendrier et qu'un
moment sera venu pour toi de nous dire tu es là ou tu n'es pas là, là, je ferai
ma réflexion. Mais, pour l'instant, je peux vous assurer une chose, là, je n'ai
aucune réflexion par rapport à la chefferie.
M. Lachance (Nicolas) : ...avec
les militants pour les 20 ans du gouvernement Charest, vous n'avez pas
fait le plein d'appuis du tout?
M. Tanguay : Non, non,
pas du tout. J'ai fait le plein de poignées de main, de sourires puis de
retrouver des gens que je n'avais pas vus depuis longtemps, comme bien, comme
bien des collègues.
M. Lachance (Nicolas) : ...à
ce sujet-là, ça n'a jamais...
M. Tanguay
: Pas du
tout, pas du tout, pas du tout.
M. Lacroix (Louis) : Personne
ne vous a parlé de ça? Il n'y a personne, là, dans les... je ne sais pas...
M. Tanguay : Bien, les
gens, ils ont hâte de voir. Les gens... les gens sont comme vous, ils ont hâte
de voir. Puis moi aussi, j'ai hâte de voir.
M. Lacroix (Louis) : Ah
oui! Mais personne n'est allé dire : Aïe! Tu vas-tu te présenter?
Personne?
M. Tanguay : Bien,
écoutez, là, oui, les gens me font le commentaire, les gens me font le
commentaire, mais je leur dis : Ah! qui vivra verra, qui vivra verra. On
verra quand on sera rendu là. On n'est pas rendu là.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que vous vous excluez de toute discussion relative au calendrier ou aux courses
à la direction?
M. Tanguay : Ah! tout à
fait. Merci de poser la question. Et, si Rafaël Primeau-Ferraro était ici, le
président, il pourrait vous assurer qu'on respecte ça de façon très
scrupuleuse. Les discussions qui touchent à la chefferie, à l'exécutif du
parti, dès que c'est rendu à ce point-là, je me retire et également celles et
ceux qui travaillent avec moi, on se retire, et ça se fait à huis clos, ces
discussions-là. Alors, je suis totalement exclu de toute discussion de ça.
M. Lecavalier (Charles) : M. Arcand,
quand il était votre chef par intérim du parti, au début, il disait que
lui-même travaillait pour essayer d'aller solliciter des candidatures, là, de
prestige à la course. Vous, dans votre situation, vous ne pouvez pas faire ça
essayer d'aller recruter des gens à l'extérieur du cercle des élus pour essayer
de dire : Aïe! Vous, est-ce que ça vous tenterait de vous présenter, ça
serait bon pour le parti?
M. Tanguay : Moi, j'ai
toujours dit que ça serait bon pour le parti d'avoir une véritable course à la
chefferie, je l'ai toujours dit puis je répète aujourd'hui, qu'il y ait une
véritable course. Pour...
M. Lecavalier (Charles) : ...rencontrer
les gens pour les inciter...
M. Tanguay : Moi, là,
puis je le fais... je le fais via la question que vous me posez, là, j'incite
toute personne qui aurait un intérêt à se présenter de se présenter. Et on
verra la course quand les règles seront lancées, mais, en ce sens-là aussi, au
niveau du recrutement de potentiels candidats, bien, il y a le président du
parti puis il y a bien d'autres personnes au sein du parti.
M. Lacroix (Louis) : ...M. Fortin,
est-ce que M. Tanguay vous a incité à vous présenter?
M. Fortin :Ce n'est pas une conversation qu'on a eue, non, mais je
comprends, par exemple, son intérêt pour qu'il y ait une course. Et c'est
logique, c'est bon pour un parti. Alors, en ce sens-là... Puis honnêtement, les
questions que vous avez posées, là, moi, je ne sens pas que cette... la
position que Marc occupe présentement est utilisée comme un tremplin. Il a
raison de dire qu'il en irait de son intégrité puis qui... En ce moment, là, je
n'entends pas ça de militants, je n'entends pas ça de personne. Je pense qu'il
joue son rôle de façon tout à fait neutre et appropriée.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
vous pensez que la performance de M. Tanguay va lui bénéficier ou va lui
nuire dans une course à la chefferie?
M. Fortin :Ça, c'est votre analyse et celle des membres, là, mais moi,
je pense que, comme chef parlementaire, Marc fait un bon travail.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, c'est quand, votre annonce?
M. Fortin :Vous allez savoir en même temps que tout le monde.
M. Lacroix (Louis) : C'est-à-dire?
M. Fortin :En même temps que tout le monde.
M. Lachance (Nicolas) : Avez-vous
des bonnes anecdotes à nous raconter sur le party d'en fin de semaine?
M. Lacroix (Louis) : Ça a-tu
fait du bien d'avoir...
M. Tanguay : Oui, ça a
fait du bien.
M. Lacroix (Louis) : ...tu
sais, pour une fois, d'avoir du monde qui sont contents de vous?
M. Tanguay : Ça a fait
du bien, oui, effectivement. Bien là, votre dernière partie de question, elle
fait moins du bien, la dernière partie de question. Mais non, mais ça fait du
bien, c'était le fun. Puis du monde que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas
vu : Tu es rendu où?, et ainsi de suite...
M. Lachance (Nicolas) : ...pendant
la dernière campagne électorale...
M. Tanguay : Il n'était
pas... En tout cas, chose certaine, on était heureux de les rencontrer, puis ça
faisait du bien. Puis aussi l'occasion de dire merci à M. Charest,
l'occasion de dire merci à M. Charest. C'était le 20 ans de 2003.
Merci à M. Charest pour ce qu'il a livré pour le Québec, puis il a fait
avancer le Québec.
M. Laberge (Thomas) : Sur la
CBC, j'aimerais vous entendre, là. Comment vous voyez la réaction de Pierre
Poilievre?
M. Tanguay : Ah! écoutez,
c'est tout à fait inacceptable. L'importance de médias qui font leur travail...
Et CBC Radio-Canada, depuis des décennies, démontre que c'est un média
excessivement professionnel. Il en va... C'est au coeur de notre démocratie.
Alors, moi, je condamne cette campagne-là. C'est important, les médias, c'est
notre démocratie. Et j'ai eu l'occasion de l'exprimer.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que vous avez une réflexion, au parti, sur l'idée de quitter Twitter?
M. Tanguay : On n'a pas de
réflexion là-dessus. À la question : Allez-vous moins tweeter?, ce n'est
pas mon intention. Ça demeure, jusqu'à preuve du contraire, un outil de travail
pour communiquer nos positions. Je sais qu'avec vous, entre autres, les
journalistes, c'est une façon efficace de savoir où on loge. Alors, tant que ça
le demeurera, je n'ai pas l'intention de quitter ou de diminuer.
M. Laberge (Thomas) : ...des
préoccupations depuis l'arrivée d'Elon Musk puis là, avec ce qui vient de se
passer avec la...
M. Tanguay : Bien, c'est sûr
que c'est... On le voit agir, là.
M. Laberge (Thomas) : ...de
voir qu'un millionnaire comme ça puisse influencer des décisions puis prenne
des positions politiques qui ont de l'influence...
M. Tanguay : Il est clair
qu'on le voit agir, puis c'est excessivement préoccupant, puis la désinvolture
avec laquelle, également, il utilise ça. Mais, pour l'instant, je le considère,
Twitter, comme un outil de travail qui sert bien, je pense, l'intérêt de la
population, également, quand ils veulent savoir qu'est-ce qu'ils pensent, leurs
politiciens. Puis, si ça a à changer, on réévaluera, mais, jusqu'à maintenant,
c'est le cas.
M. Lachance (Nicolas) : J'aimerais
revenir juste deux petites secondes sur la fête du week-end. On a vu que Mme Trépanier
était là. Aviez-vous un malaise avec la présence de Mme Trépanier?
M. Tanguay : Pas du tout, pas
du tout, pas du tout. Violette, ça fait longtemps que je la connais, Violette.
C'est une femme remarquable. Violette Trépanier a eu des moments difficiles,
également, sur l'aspect humain. Et Violette... Je n'ai pas perdu contact avec
Violette et j'étais content de la revoir, très heureux.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
que M. Bibeau était présent également?
M. Tanguay : Je pense que oui,
je pense que oui. Je ne l'ai pas croisé. Honnêtement...
M. Lachance (Nicolas) : Puis
ça aussi, vous étiez très à l'aise avec...
M. Tanguay : Je veux juste
dire une chose. Après la... Il y avait tout près de 500 personnes, et ça a
duré 2 h 30 min environ. Et certains m'ont dit : As-tu vu
un tel? Un tel était là. Je n'ai pas eu le temps de voir tout le monde, mais je
pense qu'il était là, effectivement.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
vous étiez à l'aise aussi avec sa présence, M. Bibeau?
M. Tanguay : Oui, tout à
fait, tout à fait. J'étais à l'aise avec la présence de tout le monde qui était
là. Puis, encore une fois, c'était une belle occasion de remercier, puis de
féliciter M. Charest, puis de voir le succès électoral en 2003.
M. Lachance (Nicolas) : ...on
comprend qu'il n'y a pas eu de dépôt d'accusations dans ce dossier-là, puis M. Charest
vient de gagner contre l'État, là, mais il y avait quand même de la preuve, il
y a des choses qui ont été dites, il y a énormément de choses qui ont été dites
sur Mme Trépanier, sur M. Bibeau, sur M. Charest. Est-ce que M. Charest
est réhabilité, selon vous?
M. Tanguay : Il n'y a aucune
accusation qui a été déposée contre M. Charest, puis c'est le système de
justice, le système de droit. Et vous avez vu comment a traité le juge
lorsqu'il a donné raison à M. Charest, en condamnant des dommages punitifs
historiques en cette matière. Je pense que ça parle de soi-même.
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
les apparences et ce qui était dans la preuve qui a été divulguée publiquement,
malencontreusement, là, selon le juge, pour vous, on oublie tout ça?
M. Tanguay : Écoutez, aucune
accusation n'a été portée contre M. Charest. Puis, en fin de semaine, ça a
été l'occasion de le féliciter puis de le remercier pour ce qu'il a apporté au
Québec.
M. Lachance (Nicolas) : Il
n'y a aucun malaise?
M. Tanguay : Non.
M. Lachance (Nicolas) : Juste
du bonheur.
Journaliste : Concernant la
loi sur le travail des enfants, est-ce que vous avez une position sur, mettons,
les assouplissements qui sont demandés, notamment, par les producteurs de
petits fruits?
M. Tanguay : C'est une loi
qu'on va étudier avec grand intérêt. Ça prend une loi, on n'en a pas au Québec.
Puis ce n'est pas d'hier que l'on en parle, ça fait des mois, pour ne pas dire
des années, qu'on le demande. Maintenant, on va y aller article par article, on
va voir comment les ajustements peuvent être faits.
Mais chose certaine, il faut que le far
west se termine au Québec. On parle donc de ne pas permettre à un jeune de
moins de 14 ans de travailler. Puis également on a vu les accidents de
travail multipliés par sept pour les jeunes. On comprend la pénurie de
main-d'oeuvre, mais, à un moment donné, là, la réussite scolaire... et oui,
travailler mais de façon encadrée. Alors, on a bien hâte de bonifier le projet
de loi.
Journaliste : Mais les
assouplissements, mettons, là, concernant, tu sais, les producteurs de fraises,
framboises, pour les enfants plus jeunes...
M. Tanguay : Ah! oui, sur la
production agricole. Oui, vas-y, André, je t'en prie.
Journaliste : ...qu'est-ce
que vous en pensez de ça?
M. Fortin :Oui, c'est... je comprends la position de l'UPA puis des
producteurs, là. La question, entre autres, de la propriété d'une entreprise
agricole, ce n'est pas toujours clair, ce n'est pas toujours net, ce n'est pas
toujours comme dans d'autres industries. Alors, il y a nécessairement besoin de
tenir compte de cette réalité agricole là qui est différente, mais aussi ça
aurait été bien que le gouvernement parle aux agriculteurs d'entrée de jeu,
avant de faire le dépôt de son projet de loi, parce que leur réalité, elle est
différente, et on doit en tenir compte de ça.
M. Lecavalier (Charles) : Avez-vous
déjà cueilli, vous, des petits fruits quand vous étiez...
M. Fortin :J'ai ramassé des roches surtout.
M. Tanguay : C'était-tu
payant, ça?
M. Fortin :Pas tant, non.
Une voix : ...
M. Fortin :J'avais quel âge?
M. Lecavalier (Charles) : Oui.
M. Fortin :Bien, je devais avoir autour de ça, autour de 14 ans,
là, un peu plus jeune, un peu plus vieux, mais je ne peux pas vous dire exactement,
là.
M. Spector (Dan) : Just your thoughts on Catherine Fournier going public today with
her experience in the justice system.
M. Tanguay
: I think that, for her... it's important for her, and I think that
it's important for our society as well. I think that she has to state how she
feels today, after this long and difficult process. And I think that now she
engaged to provide us with constructive proposals with respect to enhancing the
process. So, again, I think that it's a good thing for her and a good thing for
our society, and I'm looking forward, we are looking forward to see what she
has to say about that. Again, there's always room to improvement, and I think
that she will have a very positive and tangible contribution for our society.
Merci beaucoup. Merci à vous.
(Fin à 11 h 51)