(Onze heures cinq minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour, tout
le monde. Content de vous retrouver cet avant-midi à l'Assemblée nationale. Je
veux commencer, bien sûr, ce matin, par témoigner, en mon nom personnel et au
nom de ma formation politique, au nom de toute la famille solidaire, de notre
solidarité envers Catherine Fournier, qui est une ancienne collègue, qui est
aujourd'hui mairesse, quelqu'un que j'ai côtoyé, qu'on a côtoyé, à Québec
solidaire, pendant plusieurs années à l'Assemblée nationale. Puis, ce matin, je
veux saluer son courage, je veux saluer sa résilience aussi. Elle prend la
parole aujourd'hui, et je souhaite qu'on l'écoute. Je souhaite que tous et
toutes, on écoute ce que cette femme a à nous dire sur ce qu'il faut qu'il
change au Québec pour que les victimes de violence sexuelle sentent qu'elles
ont toute la place pour dénoncer et pour que le processus qui s'ensuit respecte
leurs droits, respecte leurs volontés. Ce que j'espère aujourd'hui, c'est que
sa voix soit entendue et que les choses changent, bien sûr, au Québec.
Dans un autre ordre d'idée, je pense que c'est
le temps qu'on commence sérieusement ici, à l'Assemblée nationale, à parler d'adaptation
aux changements climatiques. Il y a eu le verglas il y a deux semaines. On
commence à s'en remettre, à Montréal notamment, là, des conséquences de cette
tempête historique de verglas. Et, alors qu'on commence à se remettre du
verglas, c'est les inondations qui commencent à Gatineau, notamment, à
Saint-Jérôme, à Mont-Tremblant. On voit les cours d'eau qui montent. On voit de
nouvelles inondations qui commencent à menacer bien des gens au Québec. Ce n'est
pas nouveau, c'est vrai, mais malheureusement c'est juste le début, hein? Les
scientifiques sont clairs, les événements météorologiques extrêmes comme ceux-là,
ils vont se multiplier, et ça va nous coûter de plus en plus cher. Ça va nous
coûter un bras, les changements climatiques, c'est une certitude, alors il faut
se préparer. La manière de se préparer, c'est de mettre de l'argent de côté.
Je vous rappelle qu'en pleine campagne
électorale les municipalités, au Québec, avaient lancé un appel à l'aide,
avaient interpelé François Legault en lui demandant de s'engager à investir
massivement pour l'adaptation aux changements climatiques. Parce que c'est... il
faut, bien sûr, lutter contre les changements climatiques, les mitiger le plus
possible, mais ils vont se produire, alors il faut investir en adaptation. C'était
dans la foulée de l'ouragan Fiona, tout le monde s'en rappelle, le premier
ministre avait fermé la porte aux demandes des villes, il avait refusé d'envisager
la création d'un fonds pour financer l'adaptation aux changements climatiques
au Québec.
Ce matin, je lui demande de reconsidérer
ce refus-là. Dans la foulée du verglas, dans la foulée des inondations, dans la
foulée de ce qui s'en vient au Québec, on a besoin d'un fonds d'urgence
climatique, au Québec, pour mettre de l'argent de côté, parce que ça va nous
coûter des milliards de dollars, les événements climatiques extrêmes liés
directement ou indirectement aux changements climatiques. Je vous rappelle qu'au
Canada, là, on estime que, dans les 30 prochaines années, là, ça va nous
coûter 139 milliards de dollars. On peut faire l'hypothèse que le Québec
va avoir une grosse partie de cette facture-là. Donc, François Legault avait
ignoré les municipalités durant la dernière campagne électorale. Aujourd'hui,
je lui demande de revenir sur cette décision-là et d'ouvrir la porte à la
création, au Québec, d'un fonds d'urgence climatique. Alexandre.
M. Leduc : Bonjour, tout le
monde. Deux sujets ce matin. D'abord, c'est le début des audiences sur le
projet de loi n° 19, qui encadre le travail des
enfants, un projet de loi qu'on avait appelé de nos voeux. Moi, j'ai deux
priorités dans le cadre de ces audiences-là. La première, c'est d'éviter qu'il
y ait le festival des nouvelles exemptions. Puis ça a déjà commencé, il y a des
groupes qui viennent, ce matin, pour rajouter des exemptions à celles qui sont
déjà dans le projet de loi. Moi, ce qu'il y a dans le projet de loi, je suis
capable de vivre avec, mais, si on commence à en rajouter deux, puis trois,
puis quatre, puis cinq, l'âge minimal de 14 ans n'aura plus de sens parce
qu'il y a tellement de monde qu'ils vont en être exemptés, ça va être un peu le
fromage suisse qui a plein de trous partout.
L'autre truc qui m'inquiète aussi, c'est
la question des formulaires. Pour les moins de 14 ans, il faut faire un
formulaire, en ce moment, puis l'envoyer... Bien, en fait, les parents doivent
le signer et l'entreprise doit l'avoir en sa possession, mais la CNESST et le
ministère du Travail me confirment qu'ils n'ont aucune manière de savoir si c'est
vraiment appliqué ou pas. Et là, dans la réforme du projet de loi, on dit qu'on
va continuer à l'appliquer pour les enfants qui seront dans les exemptions,
mais on ne saura toujours pas si c'est appliqué ou pas dans les faits. Alors,
moi, ce que je réclame, c'est que ça soit centralisé à la CNESST pour avoir un
portrait clair de ce formulaire-là.
Deuxième sujet, c'est la question de la
laïcité. Je vous annonce, aujourd'hui, Québec solidaire va déposer une motion à
travers ma collègue, Ruba Ghazal, pour tester la cohérence de la CAQ sur la
laïcité. Vous savez, ça n'a pas de bon sens de continuer à financer avec de l'argent
public des écoles privées confessionnelles. En plus, on ne sait pas tout à fait
c'est quoi, le portrait, au Québec, sur l'argent investi là-dedans. Le
ministère a dit qu'il manque de données, qu'il ne sait pas trop c'est quoi, le
portrait précis. Alors, c'est un angle mort de la laïcité à deux vitesses de la
CAQ, et on va tester ça, ce matin, au salon bleu, avec une motion. Merci.
M. Duval (Alexandre) : Sur le
travail des enfants de moins de 14 ans, est-ce qu'il n'y a pas quand même
une certaine logique derrière le fait de permettre à des jeunes d'aller
cueillir des petits fruits pendant l'été s'ils ont 12 ou 13 ans, là?
M. Leduc : Si l'entreprise en
question est de moins de 10 employés et que c'est une entreprise
familiale, les enfants des propriétaires pourront, en effet, aller cueillir ces
fruits-là. Mais, si on commence à ouvrir la porte à ça, c'est quoi, la logique
de ne pas ouvrir la porte à toutes les autres, au restaurant familial, au... Je
veux dire, si vous prenez un pied... vous ouvrez d'un pouce, ils vont prendre
un pied.
M. Duval (Alexandre) : ...pendant
l'été, M. Leduc, puis vous savez que ces entreprises-là comptent sur les
enfants depuis longtemps. Puis là il y a beaucoup de gens qui disent :
Oui, peut-être que ça a été un oubli, peut-être que ça a été un oubli dans la
liste des exceptions. Est-ce qu'il n'y a pas lieu de faire un petit peu de
place?
M. Leduc : Bien, on va les
entendre en commission. Moi, je ne suis pas un gars bucké, dans la vie. Puis,
s'ils ont des bons arguments, qu'on les entende, mais, de prime abord, si on
commence à ouvrir pour des exceptions pour l'un puis pour l'autre, tout le
monde aura une bonne excuse ou une bonne justification pour dire que, dans leur
modèle d'affaires puis dans leur secteur, ils auraient besoin d'un 12 ou
13 ans, puis que ce n'est pas si dangereux, puis que ce n'est pas si grave
que ça dans leur milieu. Mais, si on commence cette logique-là, on ne s'en
sortira pas puis on va se ramasser avec un gruyère qui n'aura plus bien, bien
de bon sens.
M. Lacroix (Louis) : Sur Mme Fournier,
le Parti québécois... M. St-Pierre Plamondon a dit, tout à l'heure, que,
par souci de préserver le système judiciaire ou le processus judiciaire, il
avait donné la directive de ne pas contacter Mme Fournier sur les
allégations d'agression sexuelle. Si ça arrivait dans votre parti, M. Nadeau-Dubois,
est-ce que vous donneriez cette même directive là d'isoler une députée ou un
député parce que vous ne voulez pas contrevenir au système judiciaire?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
bonne question, mais c'est une question qui est compliquée, ça fait que vous
allez me permettre, quand même, de faire une réponse qui est complète puis qui
est nuancée. D'abord, moi, je n'étais pas, bien sûr, au Parti québécois à ce
moment-là, je ne sais pas ce qu'à l'époque les gens du Parti québécois ont fait
ou n'ont pas fait, puis je ne commenterai pas spécifiquement ce qui a été fait
ou ce qui aurait dû être fait, je n'étais pas là. Et, aujourd'hui, la voix
qu'on doit entendre d'abord et avant tout, c'est celle de Catherine Fournier.
Donc, moi, je ne rentrerai pas dans le commentaire sur qu'est-ce que les
autorités du Parti québécois ont fait ou auraient dû faire.
Je peux vous parler de chez nous, de comment
on voit ces choses-là, à Québec solidaire, puis de comment on a traité ces
questions-là historiquement. S'il y avait, à Québec solidaire, quelqu'un qui,
dans nos équipes, nous partageait des allégations d'inconduite ou de violence
sexuelle, c'est sûr que le réflexe de Manon et moi, ce serait de s'assurer que
cette personne-là ne manque de rien et c'est sûr qu'on adapterait notre
réaction puis notre manière de gérer ça aux souhaits de cette personne-là. Vous
comprenez qu'il n'y a pas de victime parfaite, il n'y a pas de victime typique,
chaque victime peut avoir des besoins différents. Puis nous, on serait à
l'écoute des besoins de cette personne-là et on essaierait d'y répondre le plus
possible. De manière générale, c'est comme ça, en vertu de nos valeurs,
notamment féministes, qu'on traiterait une situation comme celle-là.
Et je dis ça pour vous exposer notre
vision sur ces questions-là. Ce n'est pas un jugement ni direct ni indirect sur
la manière dont le Parti québécois a traité cette histoire-là. Ça ne
m'appartient pas de commenter ça aujourd'hui. La personne dont l'opinion, elle
porte sur cette question-là, son nom, c'est Catherine Fournier.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
qu'il y a des directives, à Québec solidaire, qui encadrent ou, du moins, qui
donnent une espèce de marche à suivre lors des activités militantes, tournées
régionales? Qu'est-ce qui est... Qu'est-ce qu'on fait après? Bref, là, tu sais,
chacun dans sa chambre d'hôtel ou le party peut prendre dans le condo d'un tel?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a une... il y a différentes politiques qui existent, à Québec solidaire, sur
ces questions-là. On a notamment un code d'éthique, on a une politique, là, de
prévention, de lutte contre le harcèlement, notamment. Donc, oui, ces politiques-là
existent, mais ce n'est pas, à ma connaissance, des politiques qui vont dans le
détail de quelle activité peut se tenir ou ne pas se tenir, mais oui, on a des
grandes balises qui encadrent l'ensemble de notre travail pour s'assurer que
tout le monde, à Québec solidaire, milite ou travaille dans un environnement
qui est sécuritaire, qui respecte les droits de tout le monde.
M. Lecavalier (Charles) : ...poser
la question autrement. Est-ce que vous trouvez ça approprié qu'un député, disons,
plus âgé reçoive à dormir dans le cadre d'une tournée régionale?
M. Nadeau-Dubois : Je ne veux
pas... je ne veux pas commenter en détail la situation qui s'est produite. Ça
ne m'appartient pas. Aujourd'hui, c'est... La personne dont l'opinion est
importante aujourd'hui, c'est celle de Mme Fournier. Je pense que c'est
celle-là qu'on doit d'abord écouter. Je ne commenterai pas les circonstances
directes de l'agression.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
quand on parle de cas d'agression sexuelle, souvent les victimes disent
qu'elles se sentent isolées...
M. Nadeau-Dubois : Oui.
M. Lacroix (Louis) : En
donnant une directive au Parti québécois de ne pas contacter Mme Fournier,
est-ce que ça n'équivaut pas, justement, à isoler Mme Fournier, à la prendre, à
la mettre dans un casier à part, puis on ne lui parle pas, parce que c'est une
victime, puis on ne lui parle pas? Alors, mon réflexe humain, moi, ça aurait
été le contraire, ça aurait été d'aller la voir puis dire : On peut-tu
faire quelque chose? Eux autres, ils réagissent en disant : On ne lui
parle pas.
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
comprends votre interrogation, je comprends qu'on réfléchisse à ces
questions-là aujourd'hui. Moi, je ne commenterai pas ce qui a été fait par le
Parti québécois à l'époque. Ce n'est pas mon rôle, c'est... Je pense que la
parole qui compte aujourd'hui, c'est la parole de Mme Fournier, c'est à
elle de dire comment elle a vécu ce processus-là. Et de ce que j'ai lu de ses
premières déclarations publiques, c'est son intention de témoigner publiquement
de ce qui s'est bien passé puis moins bien passé dans l'ensemble du processus.
Moi, je pense que c'est sa parole qui compte sur ces questions-là. C'est
important pour moi d'insister là-dessus aujourd'hui.
Maintenant, à Québec solidaire, s'il y
avait des... si une personne nous partageait des allégations, le réflexe de
Manon et moi, puis des gens qui nous entourent, ce serait de s'assurer que
cette personne-là ne manque de rien et qu'on répond à ses besoins à la fois comme
employeur mais aussi comme famille politique qui souhaite que les gens qui sont
élus chez nous, qui travaillent chez nous, qui militent chez nous soient dans
un environnement sécuritaire et que, quand, dans le cadre de ces activités-là,
il y a quelque chose qui ne se passe pas bien, bien, qu'on soit là pour les
soutenir.
M. Duval (Alexandre) : Je
crois avoir compris que vous avez dit : Dans le passé, quand on a eu des
situations semblables. À quoi vous faites référence exactement?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est de... ça avait été couvert par les médias à l'époque. On a déjà eu, chez
nous, un employé de l'aile parlementaire qui avait été visé par des
allégations, là, publiquement. Puis on avait traité cette question-là, à
l'époque, à l'intérieur, en respectant, bien sûr, les lois, les lois du
travail, les lois du Québec, mais en essayant aussi d'être le plus sensible et
délicat possible dans cette situation-là.
Mme Morin-Martel (Florence) : J'aimerais
vous entendre sur un autre sujet, là, sur les crédits d'impôt pour les frais de
garde, là. Il y a certaines familles d'accueil qui n'ont pas eu accès, là, qui
accueillaient un enfant de la DPJ. Comment on explique ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
trouve ça contre-productif. On manque de familles d'accueil et là on les exclut
d'une aide financière qui pourrait leur donner un petit coup de pouce. Je ne
comprends pas, ça me semble incohérent avec la volonté qu'on a de prendre mieux
soin des enfants qui se retrouvent dans une famille d'accueil et, en général,
des enfants qui se retrouvent dans les processus de la DPJ. Donc, je ne
comprends pas ça, c'est contradictoire, c'est incohérent. Et puis je demande au
ministre responsable de parler à son collègue des Finances parce que je pense
que c'est une solution qui... c'est une situation auquel il faut mettre fin.
M. Laberge (Thomas) : Qu'est-ce
que vous pensez de M. Poilievre et de ses commentaires sur la CBC?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
trouve ça inquiétant pour la démocratie, au Québec, au Canada, de voir, comme
ça, un chef de parti solliciter l'intervention d'un milliardaire étranger pour
décrédibiliser, en fait, un média d'ici, qui, quand même, fait son travail
d'informer les citoyens, les citoyennes notamment sur les enjeux politiques. Je
trouve ça inquiétant de voir ça. Ça ressemble à des dynamiques, à des problèmes
qu'on voit beaucoup aux États-Unis, puis j'aimerais ça qu'on se protège de ça
au Québec, au Canada, j'aimerais ça qu'on ne rentre pas là-dedans. Ce n'est pas
bon pour personne, ce n'est pas bon pour le débat public, ce n'est pas bon pour
le droit des citoyens et des citoyennes à l'information. Ce n'est pas bon pour
la confiance entre la population puis les institutions politiques et
médiatiques. Franchement, il n'y a vraiment rien de bon là-dedans.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que M. Poilievre importe le style de populisme américain au Québec puis au
Canada?
M. Nadeau-Dubois : Je ne suis
pas trop un gars d'étiquette, mais c'est sûr que s'en prendre... solliciter
l'intervention d'un milliardaire américain, qui, par ailleurs, le milliardaire
en question, est idéologiquement clairement affiché, disons, à droite de la
droite, pour s'attaquer à un média public, qu'on peut aimer ou pas, hein, ce
n'est pas ça la question, on peut le critiquer, personne n'est au-dessus de la
critique, mais pour décrédibiliser la voix de ce média-là, qui fait un travail
noble en démocratie, qui est celui d'informer les citoyens et citoyennes sur ce
qui se passe dans leur société, moi, je trouve ça inquiétant. Puis oui, ça
rappelle des tactiques qu'on voit aux États-Unis où le lien entre les médias et
la politique est souvent complètement troublé. Puis je ne suis pas sûr que ça
sert le débat public aux États-Unis. Il me semble que c'est bien qu'on n'en
soit pas rendu là, au Québec puis au Canada, puis qu'on devrait essayer de ne
pas s'en aller là-dedans.
M. Lecavalier (Charles) : Je
suis assez surpris que vous dites que vous n'êtes pas un gars d'étiquette, là. Dans
le cas de M. Poilievre, vous l'avez déjà traité d'émule trumpiste
dangereux pour la planète, là.
M. Nadeau-Dubois : Des fois,
des fois, des fois, il m'arrive de glisser, mais les comparaisons à
l'emporte-pièce, en utilisant des mots comme ça, j'essaie de ne pas trop faire
ça dans la vie, puis... Voilà.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Que
celui qui n'a jamais péché jette la première pierre.
Une voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Que celui
qui jette... qui n'a jamais péché jette la première pierre.
M. Laforest (Alain) : ...au
salon bleu, vous ne faites jamais ça ici, des étiquettes, là.
M. Nadeau-Dubois : Il
m'est arrivé, récemment, de glisser sur une expression malheureuse, et, au
point de presse suivant, je l'ai reconnu sans problème, M. Laforest.
M. Leduc : Une fois n'est pas
coutume.
Une voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Catholique?
Jamais plus que le pape, jamais plus que le pape, jamais plus que le pape.
M. Laforest (Alain) : 300 $
par prof pour des livres, c'est-tu assez? C'est-tu suffisant? On devrait-tu en
faire plus?
M. Nadeau-Dubois : J'ai
vu brièvement passer la nouvelle, je n'ai pas pris connaissance encore vraiment
de la mesure comme telle. Ma collègue, Ruba, sera disponible pour commenter
plus tard. Ça vient tout juste d'être annoncé.
M. Laberge (Thomas) : Pour
Twitter, juste pour terminer, là, on a vu que CBC, Radio-Canada avait décidé de
quitter la plateforme. Est-ce que Québec solidaire pourrait faire de même?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
comme on dit, il ne faut jamais dire jamais, là, on... Tu sais, la situation de
Twitter, depuis la prise de contrôle d'Elon Musk, est quand même compliquée,
là. C'est instable, les politiques changent, la plateforme change. Je pense que
tout le monde, en ce moment, surveille l'évolution de la situation. Puis on a
pris, récemment, une décision sur TikTok parce qu'il y a eu une évolution
significative où, pour des raisons de sécurité, il y avait des recommandations
de s'en retirer. On va continuer, pour le moment, à être actifs sur Twitter,
mais c'est sûr qu'on ne dit... il ne faut jamais dire jamais, puis on va
continuer à surveiller la situation. On fait quand même partie des gens qui
trouvent ça particulier, là, que le propriétaire de cette entreprise-là soit de
plus en plus actif politiquement et qu'on sente qu'il veut utiliser de plus en
plus sa plateforme pour envoyer des messages politiques. On fait partie des
gens que ça inquiète puis on surveille ça de près.
Journaliste : Vous avez parlé
des changements climatiques, plus tôt, en... Comment vous envisagez la
formation qui va avoir lieu aujourd'hui? Puis comment... Qu'est-ce que vous
voulez qu'il ressorte de ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien, bon,
c'est un... D'abord, je suis content que cette formation-là ait lieu. On va y
être ce soir ou à distance, là, les députés de Québec solidaire. C'est
important, en 2023, que les politiciens et les politiciennes prennent toute la
mesure d'à quel point la crise climatique, ce n'est pas juste un problème parmi
d'autres qu'on peut juxtaposer à côté des autres problèmes de notre société.
C'est une crise généralisée, c'est une crise sociale, c'est transversal à
l'ensemble de nos débats. On ne peut pas débattre, par exemple, de l'avenir de
notre système de santé sans inclure, dans nos réflexions, la question
climatique, parce qu'on le sait que les dérèglements climatiques vont
occasionner une augmentation de plusieurs problèmes de santé au Québec.
Je vous donne cet exemple-là, mais je
pourrais vous parler de nos infrastructures, je pourrais vous parler de notre
économie elle-même qui va devoir profondément se transformer. C'est toute la
société québécoise qui va être impactée par les changements climatiques. Et
comme élus du peuple québécois, on a une responsabilité d'être au fait des
dernières connaissances sur ces enjeux-là. C'est pour ça que c'est une bonne
idée qu'on reçoive cette formation-là.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous voulez qui ressorte précisément de...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
je ne l'ai pas suivi, puis ce n'est pas à moi à dire au Scientifique en chef du
Québec comment faire son travail. On pense qu'il va le faire avec toute la
rigueur puis l'indépendance qui est propre à sa fonction, mais moi, je pense que
c'est bon que les parlementaires soient sensibilisés à ce problème-là, parce
que ce n'est pas juste un problème parmi d'autres, ça impacte l'ensemble de la
société québécoise. Puis qu'on soit porte-parole en matière de travail comme
mon collègue, Alexandre, l'est ici, qu'on soit ministre de la Santé, je veux
dire, peu importe, il faut tous faire partie de la solution, et on a tous des
choses à apprendre sur la profondeur puis la gravité de la crise climatique.
Journaliste : Sur le travail
des enfants, rapidement, il y a l'association des comités de parents qui disent
qu'ils sont déçus de ne pas être représentés aux travaux aujourd'hui.
Pensez-vous que les parents auraient dû être là aujourd'hui?
M. Leduc : L'organisation
des travaux, c'est toujours compliqué, et ce n'est pas nouveau, puis c'est une
bataille permanente sur à peu près tous les projets de loi pour aller rajouter
des personnes invitées, des groupes invités. Malheureusement, c'est le cas, j'en
aurais voulu plus, cette semaine. On a eu le même défi avec le projet de loi n° 15 où on a un nombre d'invités qui est à peine supérieur
au projet de loi de M. Barrette, il y a une dizaine d'années, même si le
projet de loi actuel a, quoi, trois fois plus d'articles, je pense. Donc, c'est
regrettable, mais ça, c'est le contrôle de la CAQ. Nous, on propose des
affaires, on négocie, mais, au final, c'est la CAQ qui tranche, puis ils
veulent que ça roule vite. Moi aussi, je veux que ça roule vite, en particulier
le projet de loi sur le travail des enfants, mais il y a toujours moyen de
trouver un équilibre. Puis, avec deux jours et des poussières, deux jours et
demi d'audiences, on aurait pu en rajouter quelques-unes, il n'y aurait pas eu
de souci, là.
Journaliste : Mais les
parents sont quand même responsables de l'éducation, en premier lieu, des
enfants...
M. Leduc : Tout à fait. Puis
c'est vrai que c'est un des volets qu'on n'a pas... qu'on n'entendra pas
beaucoup dans le cadre des audiences. On entend les groupes patronaux, ce
matin, les groupes syndicaux, etc., mais le cadre des parents, le milieu
scolaire, la recherche dans le milieu scolaire, on ne les entendra pas beaucoup
malheureusement. Ils peuvent toujours nous envoyer des mémoires, hein, des
commentaires, puis ça nous sert, aux députés d'opposition, quand on est rendus
dans l'étude détaillée. Moi, je m'en sers tout le temps, je vais piger dans ce
qui nous a été envoyé puis je vais faire ressortir des arguments sur x ou y
articles du projet de loi en fonction de ce qui nous a été souligné par les
groupes, même ceux qui n'ont pas été entendus.
M. Spector (Dan) :What's your message to Catherine Fournier today?
M. Nadeau-Dubois : Well, you know, I've found it important, today, to say that, in my
personal name and in the name of our political party, in the name of all the
solidaire family, we want to celebrate her courage, her resilience. And I hope
that people will listen to her today. She decided to deliver a message on what
she thought of our system when it comes to the help of victims of sexual
violence, I underline the courage that is needed to do such a statement. And I
hope we will all listen to her today, I hope her voice will be taken into
account, because we need to change some things to make sure that the women, in
Québec, and all the victims of sexual violence have a system that works for
them.
M. Spector (Dan) : And would you think it's appropriate for... you know, I mean, say
an activity of you party, for anybody, a staff or a young MNA to be, you know,
staying over night in the home of an older man? Like, is that something that
you'd led happen under your watch?
M. Nadeau-Dubois : I don't want to comment on the specific circumstances of the aggression.
It's... Today, the person that needs to be heard is Catherine Fournier. I was
not there, I do... I will not comment on the specific circumstances of that
aggression. What I can tell you is that, at Québec solidaire, we try to... in
all the ways we can, we try to put together an environment where everyone feels
safe and will... and an environment where everyone feels they can speak up if
something happens to them. Merci beaucoup.
M. Leduc : Bonne journée.
(Fin à 11 h 28)