(Huit heures cinquante-deux minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour, tout le monde. Avant la semaine de relâche, on a parlé de la prière à
l'école. Et, suite aux interventions du Parti québécois, le ministre a réagi.
Il avait indiqué qu'il fallait permettre l'accès aux locaux de prière à l'ensemble
des confessions. Il s'est ensuite ravisé. Il a indiqué qu'il allait envoyer une
consigne aux centres de services scolaires.
En date d'aujourd'hui, ce n'est toujours
pas fait. Et, en date d'aujourd'hui, je vous confirme qu'au moins une école, la
Cité-des-Jeunes de Vaudreuil, il y a toujours des locaux de prière qui sont
fréquentés uniquement par les garçons, et, si les filles veulent entrer, c'est
à l'arrière. Alors, c'est ce qui se passe présentement. Réponse qu'on donne :
Tant qu'il n'y aura pas de consigne, on va continuer. Donc, au moins cette
école-là, j'ai l'information, là, de première main. On va vérifier pour les
autres. Et je sais que vous avez parfois, là, des informations qui vous
parviennent à cet égard. Donc, vous voyez la conséquence.
Et d'ailleurs Hugo n'est pas là, je ne l'ai
pas vu, mais un de vos collègues l'a évoqué, il y a une directive qui se fait
toujours attendre et est relativement simple. Alors, on aimerait la voir. Je
suis convaincu que vous aimeriez la lire aussi. C'est sérieux, hein, c'est l'application
de la laïcité, l'esprit de laïcité, la séparation du politique, du religieux
dans les écoles. Et, à chaque jour, je vais poser la question : Quand la
note sera-t-elle disponible? Il nous apparaît que c'est important.
Et, pour les débats à venir, les écoles
privées confessionnelles, c'est un enjeu qu'on va devoir regarder. L'an
dernier, on en avait parlé. C'est des écoles qui sont basées essentiellement
sur la foi et qui sont financées essentiellement par l'État. Il y en a de
toutes confessions : catholique, juive, musulmane, grecque, orthodoxe.
Alors, si l'État est cohérent en matière de laïcité, on aura d'autres débats à
venir là-dessus. Je m'arrête là-dessus. Nous attendons la consigne du ministre
de l'Éducation qui semble tarder.
M. St-Pierre Plamondon : Merci,
Pascal. Donc, bonjour, tout le monde. Je veux, évidemment, revenir sur la
décision de la CAQ de reculer sur le volet voitures du troisième lien. Et j'ai
pour vous ici, ce matin, quelque chose de très intéressant, c'est la
proposition du Parti québécois durant la campagne électorale. Vous regarderez,
c'est très bien fait, c'est uniquement pour les transports collectifs et ça
relie les deux centres-villes. Bien, non seulement ça relie les deux centres-villes,
mais ça relie le tunnel de transport collectif avec le réseau de tramway qui
est bonifié. C'était la proposition du Parti québécois, ce l'est toujours, une
proposition qui, pour le tunnel, était estimée à 3,6 milliards, pour l'ensemble
de la bonification, entre 4 et 5 milliards, donc nettement moins cher que
ce qui était proposé par la CAQ.
Donc, ce matin, deux points sur cette
question-là. Bon, évidemment qu'on se réjouit, mais on a une demande précise :
relier ce tunnel de transport collectif avec le réseau de tramway. On se
souviendra que la proposition de Québec solidaire, par exemple, c'était de
faire un réseau d'autobus en parallèle qui passe par les ponts. Non, non,
reliez, faites-le correctement, s'il vous plaît.
Et deuxième question que je veux soulever,
il me semble qu'on doit la soulever, c'est celle de la sincérité durant les
campagnes électorales. Quelles sont les chances que la CAQ était sincère,
pensait sincèrement faire son troisième lien en version autoroutier lorsqu'elle
faisait campagne et qu'elle disait qu'elle avait des études puis qu'elle les
révélerait éventuellement? Il y a un moment donné... En tout cas, nous, on a
fait une campagne sincère. Nous, on maintient ce qu'on a proposé. Et ça soulève
cette question-là non seulement pour le troisième lien, mais au niveau du
français lorsqu'on vantait la loi n° 96 durant la campagne, au niveau de l'immigration
quand on a parlé du mot «suicidaire». Regardez les orientations que la CAQ est
en train de prendre puis comparez-les à ce qu'elle a dit à la population.
Donc, moi, je pense, ça soulève des
questions, particulièrement pour les gens de la région de Québec, à savoir :
Est-ce qu'on nous a dit des choses pour obtenir notre vote en sachant très bien
que, quelques mois plus tard, on allait faire l'inverse? Maintenant, est-ce que
je me plains de ce changement de cap là? Je l'ai réclamé, nous l'avons réclamé
constamment. Tant mieux si on fait un meilleur projet, mais il me semble qu'une
élection devrait être le moment de mettre cartes sur table avec les électeurs.
Ça soulève des questions.
M. Bossé (Olivier) : C'est
une campagne malhonnête, M. Paul St-Pierre Plamondon?
M. St-Pierre Plamondon : On
va peser nos mots. J'ai beaucoup de difficultés à croire que la CAQ pensait
vraiment faire son projet autoroutier de tunnel lorsqu'elle affirmait ça en
campagne électorale. Je pense qu'elle avait des visées électoralistes puis qu'ensuite
on fait un changement de cap comme ils l'ont fait avec le 40 000 en
immigration pour le changer à 50 000 un an après le scrutin de 2018, comme
par rapport à la langue française où est-ce qu'ils vantaient les mérites de la loi
n° 96, puis, un mois ou deux après, la CAQ a désavoué cette loi-là en
disant : Il faut en faire plus, il faut faire un comité d'urgence. Il y a
un enjeu de transparence, d'honnêteté vis-à-vis des électeurs.
M. Gagnon (Marc-André) : Dans
votre engagement, là, au début, si je me souviens bien, il était question d'un
train léger.
M. St-Pierre Plamondon : Exact.
M. Gagnon (Marc-André) : Pourquoi
pas carrément un tramway? Parce que là ma compréhension, c'est : ce que le
gouvernement va annoncer jeudi, c'est qu'ils n'ont pas fait de choix sur le
mode, ça pourrait être des autobus comme ça pourrait être un tramway ou... on
ne sait pas, là.
M. St-Pierre Plamondon : Sur
le mode, il faut demeurer quand même ouvert, parce qu'il y a l'aspect des coûts
puis l'aspect de la capacité à connecter au réseau de tramway. Donc, on est
très ouverts sur la discussion du mode, exactement, là, de ce lien-là. Ce qu'on
veut entendre, c'est que, tant qu'à construire ce lien entre les deux centres-villes,
connectons-le à un réseau...
Journaliste : Mais qu'est-ce
qui avait fait, vous, pendant la campagne, là, qu'au PQ vous aviez fait le choix
d'un train léger? C'était moins cher?
M. St-Pierre Plamondon : De
mémoire, c'était les coûts, oui, c'était les coûts, mais je vais vous revenir,
parce que je veux juste m'assurer...
Journaliste : ...les coûts,
est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui ce serait, je ne sais pas, moi, 25 %
plus cher? C'est une des raisons pourquoi, probablement, le gouvernement
abandonne le deuxième tube, c'est parce que les coûts ont explosé...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ce qu'on a dit en campagne, on disait rapport qualité-prix puis on
continue à mentionner, là. Un tunnel plus court qui connecte les deux centres-villes
et qui relie avec les transports collectifs, en termes de prix, c'est beaucoup
moins cher, mais rapport qualité-prix, c'est-à-dire combien de voitures on
retire des routes, combien de bouchons de circulation de moins pour le prix
investi? C'est sûr que c'était ça, la meilleure option. Donc, on s'en réjouit
que la CAQ corrige le tir, mais, comme je vous dis, ça soulève la question :
Croyait-il vraiment à ce qu'il disait durant la campagne? Moi, j'ai beaucoup de
difficultés à...
M. Desrosiers (Sébastien) : Pourquoi
un tunnel? Pourquoi ne pas passer au-dessus du fleuve?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il y a l'idée de... c'est parce que le... Nous, on avait étudié ce que Québec
solidaire proposait, là, c'est de faire tout le contour puis aller en autobus
sur les ponts pour essayer de revenir au centre-ville, mais, à un moment donné,
c'est qu'il faut donner à la ville de Québec une infrastructure de transport
collectif efficace. Donc là, on parlait de détour qui rendait très, très peu
attrayante cette connexion-là. Donc, à un moment donné, nous, on juge que
Québec mérite une vraie infrastructure de transport collectif. Il faut mettre
les sous, mais il faut le faire intelligemment.
M. Gagnon (Marc-André) : ...centre-ville
à centre-ville?
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : On n'avait
pas étudié... on n'avait pas considéré... En tout cas, ce qu'on a considéré ne
nous amenait pas à cette conclusion-là.
M. Gagnon (Marc-André) : ...vous
avez considéré la dimension patrimoniale de Québec de centre-ville à
centre-ville?
M. St-Pierre Plamondon : Je
vais vous revenir sur la question des ponts, parce que je sais qu'on a trié un
certain nombre de possibilités. Je n'ai pas mémoire spécifiquement qu'on ait
étudié...
M. Lecavalier (Charles) : Si
les études disent que c'est plus à l'ouest qu'il y a des transports interrives,
etc., là, je ne suis pas un spécialiste, mais si les études disent ça, vous,
dans le fond, vous allez vous ranger derrière les études ou vous allez tenir au
projet que vous avez présenté en campagne électorale?
M. St-Pierre Plamondon : Nous,
avec les moyens dont on disposait, on en est arrivé à la conclusion que,
rapport qualité-prix, faisabilité également, le tracé qu'on proposait était le
plus court, le moins cher, le plus efficace, mais évidemment, là, on est
contents de voir qu'on se dirige vers un projet de transport collectif qui s'améliore
nettement. On va toujours être ouverts à une discussion dépendamment des études
qui rentreront. Parce que là comprenons, on a une discussion sur quelque chose
qui est encore... qui n'est encore pas annoncé.
Mme Porter (Isabelle) : Sur
la question de la sincérité, qu'est-ce qu'Éric Caire devrait faire?
M. St-Pierre Plamondon : Qu'est-ce
qu'Éric Caire devrait faire?
M. Bérubé : Je peux-tu en
parler?
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Journaliste : ...
M.
Bérubé
: Non.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
un sujet qui l'interpelle.
M. Bérubé : Ça fait plus
longtemps... J'ai été élu en 2007, en même temps qu'Éric Caire, alors on se
suit depuis longtemps. Sur le troisième lien, ce n'était pas le critère de sa faisabilité
ou de son utilité, c'était de sa popularité. Le député s'est engagé très
clairement, notamment sur les ondes de Cogeco, j'ai vu ça sur Twitter ce matin,
à quitter s'il n'y avait pas un troisième lien qui était fait. Alors, quelle
interprétation il va donner à ce nouveau troisième lien? C'est lui-même qui
s'était engagé, alors... Ultimement, à la dernière campagne, les gens auraient
pu lui dire, dans son comté : Il n'y a pas eu de première pelletée de
terre, on va vous sanctionner. Ce n'est pas arrivé.
Mais je pense qu'il doit s'adresser à
vous, c'est la moindre des choses, en indiquant comment il se sent par rapport
à cet engagement quand même important qui a permis de faire élire des députés
de la CAQ. J'en ai croisé, hier, des députés de la région de la
Capitale-Nationale, là, puis je me posais la question pourquoi au moins un
d'entre eux était moins enthousiaste que d'habitude. Je crois comprendre que
c'est ça. Ce n'est pas rien, mais ça dit quelque chose sur... oui, sur Québec,
mais ça dit quelque chose aussi sur qu'est-ce que le gouvernement est prêt à
faire pour se faire élire. Et c'est là, moi, que j'ai une perspective sur des
années, et ça parle. Alors, moi, je pense qu'Éric Caire vous doit un entretien
pour le questionner.
M. Lacroix (Louis) : Je
voudrais qu'on parle un peu de Catherine Fournier qui dit qu'elle s'est sentie
abandonnée par l'Assemblée nationale. Et elle dit notamment que... en fait,
elle souligne le fait qu'Harold LeBel a continué à siéger alors qu'il était
sous le coup d'accusations criminelles d'agression sexuelle. Est-ce que vous
aviez un malaise à siéger en compagnie de M. LeBel?
M. St-Pierre Plamondon : Ce
n'était pas évident. Notamment, comme je vous ai expliqué, moi, on... j'ai pris
la décision de ne pas être en contact ni avec l'accusé ou la victime présumée à
l'époque. Et je me souviens de l'avoir croisé une fois dans le corridor, donc
ça...
M. Bérubé : Une surprise.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
c'est ça. Donc, c'est... ça crée une situation qui n'est pas évidente. Si on
résume, en fait, le Parti québécois a suspendu Harold LeBel dans les heures qui
ont suivi son arrestation. Dans n'importe quel milieu de travail, ça implique
que la présumée victime puis le milieu de travail ne sera plus en contact avec
l'employé. Sauf qu'à l'Assemblée nationale la personne demeure élue, et ce
titre d'élu, il est protégé par un cadre, il est encadré par la loi puis la Constitution.
Donc, je pense qu'il faut entendre ce que Catherine Fournier nous dit là-dessus
et examiner comment un protocole de l'Assemblée nationale, une manière de
fonctionner peut être revu. Je ne pense pas qu'on peut destituer un élu
aussitôt qu'il y a une accusation, mais on peut tenir compte, adapter les
règles, dans l'Assemblée nationale, au fait qu'un accusé pourrait limiter ses
activités ou pourrait... Il y a vraiment un encadrement, à mon avis, là, qui
peut être amélioré. Donc, ça, je pense qu'il faut vraiment l'examiner.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que quelqu'un, au Parti québécois, après la mise en accusation d'Harold LeBel,
a communiqué avec lui?
M. Bérubé : Je peux répondre
pour ce qui est du bout où j'étais là, oui.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
c'est ça, mais il faut être prudent. Donc, après la mise en accusation,
quelqu'un au Parti québécois... Moi, j'ai donné la directive de ne pas le
faire, mais étant donné que je n'ai pas de pouvoir de contrainte ou d'élixir de
vérité, là... Les directives étaient très, très claires. Ensuite, est-ce qu'il
y a des gens qui se sont parlé? Même chose du côté de la victime présumée, là.
Donc, les directives étaient très, très claires, mais, ensuite, je pense
qu'elles ont été suivies, là, dans le sens que les débordements ou les craintes
que j'avais... Ce que je voulais faire, c'était de protéger le processus
judiciaire. Je pense que l'objectif a été atteint, je pense que les gens ont
suivi les instructions.
M. Lacroix (Louis) : M. Bérubé
voulait ajouter quelque chose.
M. Bérubé : Je veux ajouter
un élément. Parce que les relations entre les deux circonscriptions... on a
désigné, dans les deux bureaux de comté, un attaché politique qui faisait les
liens pour le travail de député. Donc, j'avais quelqu'un qui parlait avec
quelqu'un du bureau pour ne pas qu'on ait à se parler. Donc, des choses
importantes, des fois, il y avait des activités communes, des engagements, et
tout ça, donc on s'assurait de ça. Donc, c'est comme ça qu'on a procédé, du
jour un, avec la consigne que Paul nous a donnée. Donc, on s'est gouverné de
cette façon-là jusqu'à la fin du mandat, et c'était important de le faire des
deux côtés. Alors, Guillaume, dans le cas de mon bureau, lui, avait des liens
pour s'assurer que, si c'était vraiment obligatoire qu'on ait des échanges...
Il est même arrivé qu'on ait une activité commune publique, je me souviens,
c'était une athlète olympique qui avait remporté, et l'activité était publique,
donc j'étais là, il était là, à Rimouski, donc là on a dû se côtoyer.
M. Lacroix (Louis) : Et vous
ne vous êtes pas parlé?
M. Bérubé : Il était à côté
de moi, donc des banalités, «bonjour», c'était comme ça, mais il y avait des
milliers de personnes. Donc, je le dis, hier, certains ont évoqué : Pourquoi
vous n'êtes pas là? Je suis arrivé à 11 h 30, je l'ai dit à certains,
mais je veux préciser ça, la seule fois où c'est arrivé à un événement public,
c'est celui-là, on a été invités les deux à la fois. Donc, transparence totale,
c'est comme ça qu'on s'est gouverné.
M. Gagnon (Marc-André) : Aviez-vous
un malaise?
M. Bérubé : Ce n'était pas
évident, ce n'était pas évident parce que le regard que les gens posent sur
nous, et tout ça... C'est sûr.
M. Gagnon (Marc-André) : M. Bérubé,
vous dites : Ce n'était pas évident. M. St-Pierre Plamondon, vous
dites : Ce n'était pas évident. Est-ce que vous avez eu de la difficulté à
le nommer, le malaise, si vous en avez éprouvé un, de vous retrouver soit dans
une activité ou encore au salon bleu avec M. LeBel?
M. St-Pierre Plamondon : Mais
c'est...
M. Gagnon (Marc-André) : ...ou
c'est parce que vous n'en aviez pas?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
non, c'est un sujet qui est très délicat, qui est très difficile. Parce que le
malaise, on l'a vu, hier, au point de presse, notre discussion sur le lien avec
la victime présumée qui était sous ordonnance de non-divulgation, les rumeurs
circulent. La position en l'attente d'un procès puis que justice soit rendue,
la position de tous et chacun est très exigeante, très inconfortable parce que,
comme je vous expliquais hier, on n'a que des rumeurs, puis du ouï-dire, pas
d'information fiable, et on est dans des situations parfois où est-ce que là on
se dit : Mais comment on gère... Non, ce n'est vraiment pas facile, ce
n'est vraiment pas évident. Donc, imaginez pour la victime, imaginez pour la
victime.
M. Gagnon (Marc-André) : Justement,
c'est parce qu'elle, ce qu'elle déplore aujourd'hui, c'est de dire : Bien,
M. LeBel, il est revenu siéger, puis il n'y a... tu sais, comme, puis il
n'y a personne qui ne disait rien.
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous,
à l'intérieur de vous-même, vous ne vous disiez pas : Il me semble, il
pourrait se garder une gêne puis rester chez eux?
M. Bérubé : J'étais surpris,
en fait, qu'il revienne.
M. St-Pierre Plamondon : Vas-y.
Une voix : ...
M. Bérubé : Bien, c'est la
seule chose, parce qu'on l'a appris en même temps que tout le monde, parce que
la configuration de l'Assemblée fait en sorte que, là, tu vois arriver les
députés, c'est une surprise, tout simplement. Puis je ne veux pas aller plus
loin là-dessus, mais vous comprenez que ça touche deux personnes de notre parti,
alors on a vécu des choses aussi, mais on s'en tient aux faits quant à vos
questions.
M. Lecavalier (Charles) : Bien,
je vais vous poser la même question que j'ai posée avec M. Nadeau-Dubois.
Jusqu'à tout récemment, on ne pouvait pas entrer au salon bleu si on ne prêtait
pas serment au roi, mais on pouvait rentrer au salon bleu même si on était sous
le coup d'une accusation criminelle. Bon, vous avez changé le serment au roi
puis avec une loi. Est-ce que ça ne pourrait pas être changé?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
mais moi, je m'attends à ce que ça va changer, ah! oui, oui, juste pour être
très clair. Votre exemple est bon. Quand il y a quelque chose à améliorer puis
que le courage de quelqu'un, en l'occurrence ici Catherine Fournier qui a fait
ce processus-là, nous amène à des conclusions qui me semblent assez claires,
là, à savoir il y a un encadrement qui n'est pas là... Et, tu sais, il faut
voir avec l'Assemblée nationale parce c'est elle, l'institution qui gérait ça,
et elle doit le gérer dans le cadre actuel de la réglementation. J'ai
l'impression que ce qu'on va voir, en tout cas, ce que je souhaite, puis je
suis pas mal certain que c'est ça qui va arriver, on va changer l'encadrement
puis on va amener une réglementation, un encadrement supplémentaire pour qu'à
l'avenir ce soient des situations...
M. Lacroix (Louis) : Mais
pourquoi on est obligés de se poser cette question-là après? Il n'y a personne,
pendant que M. LeBel siégeait, qui s'est dit : Peut-être que ça
pourrait mettre mal à l'aise Mme Fournier?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
en fait, les communications que nous, on a eues, c'est que l'Assemblée
nationale gérait ces questions-là, et de mémoire...
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : ...et
de mémoire, il a été... il a été envoyé à un autre bureau, à l'extérieur de
l'Assemblée nationale, donc... Mais vous comprenez, on a très peu d'information
sur la manière dont c'est géré. Donc, sur le coup... sur le coup...
M. Lacroix (Louis) : ...question.
C'est que là tout le monde se dit : Ah! il faudrait changer ça, puis c'est
vrai que ce n'est pas correct, puis Mme Fournier a raison. Mais ce qu'elle
dit, hier, là, bien, c'était vrai pendant que toute la situation se développait
puis que le malaise existait, mais il n'y a personne qui a eu l'idée de dire :
Oui, peut-être que ce n'est pas correct, ce qu'on est en train de faire, là.
M. St-Pierre Plamondon : En
fait, nous, on a...
M. Lacroix (Louis) : Il faut
attendre que Mme Fournier le dise.
M. St-Pierre Plamondon : Nous,
on a demandé à l'Assemblée nationale comment l'Assemblée nationale comptait
gérer ça, là, qu'on a eu des communications. Et, dans les faits, il va falloir
poser certaines questions à l'administration de l'Assemblée nationale, parce
qu'on nous a indiqué, et c'est bel et bien ce qui est arrivé, que M. LeBel
aurait un bureau à l'extérieur de l'Assemblée nationale. Donc, lorsqu'il venait
à Québec, il n'était pas dans l'enceinte.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça, mais tous ces...
M. Bérubé : Elle est là, la
surprise.
M. St-Pierre Plamondon :
Exactement. Tous ces aspects-là, je pense que ça mériterait un certain nombre
de clarifications auprès de l'Assemblée nationale qui, rappelons-le, travaille
dans le cadre juridique actuel. Donc, des fois, il faut s'attaquer aux lois,
aux changements de réglementation pour qu'on change puis on puisse tourner la
page.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
c'est comme si personne n'osait nommer le malaise. C'est un peu le problème que
soulève Mme Fournier.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
nous, on a eu des communications très claires avec l'Assemblée nationale...
Journaliste
: Parce que
vous aviez un malaise?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
c'est que, d'entrée de jeu, on a posé des questions à savoir : Comment
vous comptez gérer ça, comment ça va fonctionner? Mais vous comprenez, c'est
vraiment l'Assemblée nationale qui exerce ce pouvoir-là, et donc ils ont pris
les décisions qu'ils jugeaient appropriées dans les circonstances.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
le salaire des élus, le comité du BAN recommande une augmentation du salaire
des élus de 21 %. Est-ce que vous êtes en accord avec à ça?
M. Bérubé : Vous avez vu le
rapport?
Une voix : ...
M. Bérubé : D'accord. Je ne
l'ai pas vu.
M. St-Pierre Plamondon : On
va attendre la présentation du rapport avant de commenter. Donc...
M. Lacroix (Louis) : Êtes-vous
satisfait de votre salaire actuel?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je ne me suis pas posé de question récemment sur mon salaire. Je pense...
M. Lacroix (Louis) : Vous
allez être père, là, pour la troisième fois, là, ça va vous prendre un petit
peu plus d'argent, acheter des couches puis...
M. St-Pierre Plamondon : C'est
vrai, ça, les couches, trois fois. Non, je pense qu'il va falloir traiter cette
question-là à la lumière de plusieurs autres rapports qui ont existé
précédemment et à la lumière des comparables, c'est-à-dire se poser la
question... Ce n'est pas tant si moi, j'avais des questions sur mon propre salaire,
je n'en ai pas. C'est : Est-ce que le salaire de l'Assemblée nationale,
c'est logique compte tenu du salaire des attachés politiques, des hauts
fonctionnaires, des députés fédéraux, des maires? Donc, c'est plus ça, la
question, je pense. Il y a... il semble y avoir un plan du côté du
gouvernement, donc une volonté d'agir là-dessus. J'aimerais rappeler que nous
ne sommes pas au BAN, donc nous ne serons jamais, au Parti québécois, appelés à
voter ou à être consultés formellement là-dessus, parce que les autres partis,
lors de la négociation sur les budgets puis le fonctionnement pour la... les
quatre ans qui sont devant nous, ont décidé d'exclure le Parti québécois,
donc...
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
je constate quand même que, depuis longtemps, là, c'est une question qu'on
finit par remettre sous le tapis, la question de la rémunération des élus.
Donc, compte tenu de ça, est-ce qu'il y a un rattrapage qui s'impose?
M. St-Pierre Plamondon : Laissons
justement ceux qui se sont penchés sur la question nous expliquer ce point de
vue là sur un rattrapage à faire ou pas. Puis après, évidemment...
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
il faut regarder ça une fois pour toutes au lieu de remettre ça sous le tapis.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
en tout cas, regardons-le sérieusement. Je m'attends à ce que ça soit du
travail bien fait, mais je ne veux pas présumer de quoi que ce soit avant
qu'ils se soient exprimés.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais,
si on va au-delà de la comparaison avec les autres personnels... le personnel
politique ou les autres élus, est-ce que vous craignez qu'il y ait un problème
de perception dans la population générale qui vit une période difficile avec
l'inflation?
M. St-Pierre Plamondon : Il y
a toujours des enjeux de perception par rapport aux questions de salaire, et
c'est pour ça que ce sont des gens qui n'ont pas d'intérêt, là, qui... dont ce
n'est pas la rémunération qui vont faire une présentation ce matin. Donc, écoutons-les,
puis on va voir.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Greig
(Kelly) :
Kind
of a similar question about the optics of, you know, getting a salary increase,
even though we don't want to mention the numbers yet. When the public sees that,
and they're struggling with inflation, they're struggling with the price of
groceries and gas, how to do you think that makes MNAs of the National Assembly look to the population of
Québec?
M. St-Pierre
Plamondon :
It's
obviously a very delicate question. So, that's the Government's will, right now,
to change the paycheck of elected members of Parliament. People who have
written the report are not directly impacted, they're not elected anymore, and
they have written something, so let's hear what they have to say and how they
see things, and then we'll comment.
Mme Greig (Kelly) :
Yes, but, I mean, with, like, public
sector employees who are striking right now for salary demands, and then they
have a certain number, and we see... you know, it's possible that the number
that the MNAs might get is higher than that, do you think that plays well when
they have striking for x amount, and then, all of the sudden, you might be
getting a raise of this amount?
M. St-Pierre
Plamondon :
That
a very good question for the Government, because really, like, that issue as
many other issues are really set by the Government in terms of timing and in
terms of what they think is most important right now. So, that's really for
them, I can't answer.
M. Spector (Dan) :
How do you guys feel about your
salaries right now?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
had no recent thoughts on my salary, so... I think the issue here is not about
whether I've been thinking of my salary, which is not the case for the two of us,
it's rather, I think, how does the salary here, at the National
Assembly, compares to equivalence like at the federal
level, like mayors throughout Québec, like public servants or even political
staff that work for politicians. I think that's what we're about to hear in
terms of coherence and in terms of... But I don't want to presume what's going
to actually be said in a few hours from now. So, let's hear what they have to
say, and we'll comment afterwards.
(Fin de la séance à 9 h 14)