(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Grandmont : Bonjour, tout
le monde. On est corrects? Alors, bonjour, bien, je veux commencer en parlant
du troisième lien, revenir sur certains projets... cet important projet là.
Hier, mon collègue Gabriel, pendant la période d'étude des crédits avec le
premier ministre, il a questionné le premier ministre sur le coût du nouveau
projet de tunnel sous le fleuve, le tunnel de transport collectif, la version
huit du projet. Et il a fait dire au premier ministre que ce dernier avait
consulté l'étude courte des différents scénarios dans laquelle il n'y avait pas
le coût du projet. Il y a... Cette information-là n'apparaîtrait pas,
apparemment, dans l'étude courte que le premier ministre a consultée.
François Legault a abandonné une immense
promesse électorale, celle qu'il tenait depuis deux ans, pour un projet dont il
ne connaît toujours pas le coût, apparemment. Pire, il n'a pas demandé à voir
les documents non caviardés, des documents dans lesquels il aurait pu voir le
coût du nouveau tunnel. Moi, je trouve ça absolument renversant. Le premier
ministre, qui est comptable, il faut le rappeler, qui s'intéresse beaucoup aux
projets d'infrastructure, surtout quand ils sont aussi importants que ça. Puis
ça peut avoir un impact important sur le budget du Québec, c'est un projet
majeur. Moi, je pense que les gens à la maison devraient être absolument
renversés aussi par cette situation-là. Puis les autres qui devraient ne pas en
revenir, ce sont les députés de la région de Québec, les députés de la CAQ de
la région de Québec, ceux et celles qui ont défendu le troisième lien pendant
toute la campagne électorale et depuis déjà deux mandats. Déjà qu'on apprenait
que le troisième lien nous a coûté plusieurs dizaines de millions de dollars, est-ce
qu'on peut savoir où on s'en va pour la suite? C'est ce qu'on demande au
premier ministre.
Des voix : ...
M. Grandmont : On va
poursuivre avec Alexandre
M. Leduc : Bien oui, bien
oui, vous ne voulez pas que je parle ce matin? Ce matin, j'ai une proposition à
faire à Jean Boulet, ministre du Travail, sur le dossier du p.l. n° 19, le
projet de loi qui encadre le travail des enfants. J'ai été sensible aux
arguments du milieu agricole, de l'UPA plus spécifiquement. J'ai beaucoup réfléchi,
j'ai consulté autant l'UPA que mon... Vous savez, j'ai beau être citadin jusqu'au
bout des doigts, député d'Hochelaga-Maisonneuve, je suis fils et petit-fils d'agriculteurs.
Alors, j'ai consulté mon cousin, qui exploite la ferme familiale des Leduc dans
la Montérégie-Ouest, pour voir comment ça se vivait, donc, dans la réalité
rurale, cette question-là, donc, du travail des enfants. Et c'est vrai que,
dans le milieu rural, comme l'expliquait l'UPA en commission, il y a une
conception un peu plus large de la famille. Donc, le voisin, l'oncle ou la
tante qui habite sur le rang d'à côté, c'est un peu la famille élargie.
Donc, ce que je propose à M. Boulet, c'est
de garder, donc, l'exemption pour les entreprises familiales de 10 personnes
et moins, donc je ne suis pas intéressé du tout à ce qu'on monte à 20, 30, ou
autres, mais, pour le milieu agricole, on pourrait élargir la conception de la
famille, qui ne serait pas seulement le père ou la mère comme c'est dans le
projet de loi en ce moment.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...aux
voisins?
M. Leduc : Exact. Par contre,
en contrepartie, je veux... je demande vraiment à M. Boulet qu'il aille jusqu'à
demander une formation obligatoire, autant pour le jeune que pour l'employeur
qui va embaucher un jeune. Ça ne concerne pas tant de monde que ça dans le
milieu agricole et ce n'est pas une job qui est à l'année longue. C'est très
saisonnier, c'est très pointu, même dans une saison, les foins, les petits
fruits, etc. Donc, c'est un compromis qui m'apparaît acceptable, qui prend en
compte la réalité différente du milieu rural qui n'est pas celle qu'on connaît
dans le milieu urbain.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...on
va définir la famille rurale, là. Elle s'arrête à quel rang, la famille rurale?
Non, mais pour vrai.
M. Leduc : On verra comment
on l'écrira, l'amendement, c'est une bonne question, mais on verra comment on l'écrira,
l'amendement, ça va être beaucoup la prérogative du ministre. Puis, s'il ne
veut pas, moi, j'en écrirais un. Mais, dans le fond, c'est de ne pas appliquer
la question de la famille dans le milieu rural, donc y aller avec une
conception beaucoup plus large. Donc, toute entreprise de 10 employés et
moins, parce que je garde la notion du 10 employés et moins… C'était ça, l'argument
au début, de dire qu'à 10 employés et moins c'est un peu l'extension de la
famille parce qu'il y a une supervision directe, tandis que, là, si on est à
20, 30, ça devient une plus grosse boîte. Mais, dans le milieu agricole, je
pense qu'on peut se permettre de ne pas avoir ce critère-là de la famille.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …est-ce
qu'il vous a dit, dans le milieu agricole, il y a combien d'entreprises de 10 employés
et moins?
M. Leduc : C'est une vaste
majorité, là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : C'est
une vaste majorité. O.K.
M. Leduc : 93% ou 94 %, selon
les chiffres de l'UPA.
M. Bergeron (Patrice) : Comment
vous contrôlez ça, par exemple, là? Je veux dire, une fois qu'on a mis en
place, là, cette règle-là, là, est-ce qu'il n'y a pas des gens qui pourraient
tricher là-dessus?
M. Leduc : Bien, des
exemptions, il y en a déjà, hein, dans la loi, ce n'est pas complètement
nouveau. Après ça, est-ce que la CNESST a les outils nécessaires pour appliquer
de toute manière cette vérification-là? J'ai posé moi-même la question pendant
les audiences. Parce qu'en théorie, en ce moment, on est supposés avoir un
formulaire d'autorisation parentale quand on embauche un 14 ans et moins.
Ce formulaire-là va demeurer dans le cadre du projet de loi. Mais le ministère,
quand on lui pose des questions, ou la CNESST… c'est combien de personnes qui a
ces formulaires-là en ce moment? Si c'est vrai qu'il y a une explosion du
nombre de travailleurs de 12, 13 ans, il devrait y avoir des centaines,
des milliers de formulaires dans les entreprises du Québec. Ils n'en ont aucune
idée, aucune idée. Alors, nous, on leur propose de centraliser ces
formulaires-là à la CNESST pour qu'on ait un portrait complet puis qu'on s'assure
que ce soit vraiment appliqué.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
votre proposition, si on comprend bien, ça pourrait faire en sorte qu'un jeune puisse
aller travailler pour une entreprise agricole très loin, à plusieurs kilomètres
de chez lui, pour des petits fruits ou pour les foins, si je comprends bien.
M. Leduc : Bien là, à
plusieurs kilomètres, je veux dire, il faudrait regarder. Est-ce qu'on va
commencer à mettre un rayon de kilomètres alentour de sa maison? On peut en
débattre. Je pense que, dans la réalité, il n'y a pas d'intérêt bien, bien
d'aller faire 3 heures de char pour aller cueillir des petits fruits dans
la région voisine. Je pense que la réalité, puis c'est un peu aussi ce que mon
cousin m'expliquait, là… Je parle beaucoup de mon cousin, mais je le salue, d'ailleurs,
il s'appelle Martin, mais lui, dans le fond, il a embauché les enfants de son
frère, de mon autre cousin, qui sont venus travailler une couple de semaines.
M. Bossé (Olivier) : ...concept
de famille, vous voulez l'enlever, là?
M. Leduc : Pour le milieu
agricole seulement.
M. Bergeron (Patrice) : Ça
fait combien de jeunes, ça? Est-ce qu'on a une idée de...
M. Leduc : C'est ça, le gros
problème de ce milieu-là, c'est qu'on n'a pas exactement de chiffres précis.
C'est une des raisons pour lesquelles, moi, je pense qu'il faut centraliser les
formulaires aussi à la CNESST pour un portrait complet, global, parce qu'on...
il nous manque de données.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que Martin vous dirait que ça va devenir trop complexe?
M. Leduc : Martin, il était
content de la proposition que j'avais en tête, il trouvait que c'était une
bonne façon d'adapter un peu la réalité au milieu rural. Lui, bien...
M. Laforest (Alain) : Mais ça
va l'obliger à remplir d'autres formulaires pour le petit voisin, là?
M. Leduc : Ah! il y en a déjà
en masse, des formulaires.
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est ça, là, si on en rajoute une couche, de formulaires, là.
M. Leduc : Le formulaire est
déjà là.
M. Laforest (Alain) : Pour
venir travailler un mois, là, sur la ferme pour ramasser des framboises, des
bleuets.
M. Leduc : Le formulaire est
déjà là pour les 14 ans et moins. Ce qu'il me disait aussi… que, dans la
plupart du temps, c'est plus des ados de 15, 16 ans, parce qu'il faut
quand même une certaine endurance physique, mais il dit… ça lui est déjà arrivé
d'avoir des 12, 13 ans, des cas plus particuliers, des gens un peu plus
dégourdis, si on peut dire. Ça fait que ce n'est pas quelque chose qui va l'ensevelir,
là.
M. Duval (Alexandre) : Mais,
outre la formation, je ne suis pas sûr de comprendre, puis le fait que vous
voulez enlever le concept de famille pour les entreprises agricoles, je ne suis
pas sûr de comprendre ce que vous voulez ajouter comme limite. Je ne veux pas
personnaliser le débat, là, mais j'en ai cueilli, des fraises, quand j'étais
petit, à plusieurs kilomètres de ma maison. Visiblement, j'en suis sorti avec
tous mes morceaux. Je me demande juste qu'est-ce que vous voulez ajouter comme
limite, là. Qu'est-ce qu'il faut encadrer...
M. Leduc : D'accord. Le
projet de loi actuel de M. Boulet dit que votre entreprise de 10 employés
et moins peut embaucher un jeune à 12, 13 ans seulement si c'est votre
enfant à vous. Moi, je dis que, dans le milieu agricole, on peut faire sauter
cette logique-là de votre enfant à vous, que ça peut être l'enfant du voisin,
l'enfant de votre oncle et de votre tante.
M. Duval (Alexandre) : Donc,
juste ça, là, il n'y a pas de... il n'est pas question de dans le village, de kilomètres,
c'est juste ça que vous voulez faire?
M. Leduc : Exact.
M. Duval (Alexandre) : Parfait.
Merci.
M. Laforest (Alain) : Ramenons-nous
près des fraises, loin de l'île d'Orléans, mais c'est à M. Grandmont que je veux
poser la question. Ça dit quoi du premier ministre du fait qu'il n'a jamais vu
les coûts, là, qu'il n'a jamais regardé les coûts puis qu'il a décidé de mettre
le... c'est-à-dire il a décidé de mettre ça de côté en ne sachant pas comment
coûte le tunnel qu'il propose avec du transport en commun?
M. Grandmont : Ça... je n'en
reviens juste pas. Je ne peux pas croire que le premier ministre du Québec, dans
sa rencontre avec son chef de cabinet puis Geneviève Guilbault, quand ils ont
décidé d'abandonner le troisième lien pour un autre, une autre version, la
version huit… je ne peux pas croire que la question du coût n'a pas été
abordée. Je ne peux pas le comprendre. Ça ne se peut juste pas. C'est un projet
tellement important. Ça ne se peut pas.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...inévitablement
que ça ne se fera pas, ce projet-là? Parce qu'il n'a même pas... ça ne l'a même
pas intéressé de savoir combien ça coûtait, le projet alternatif. Donc, selon
vous, est-ce que ça pourrait vouloir dire que ça ne se fera jamais, voyons?
M. Grandmont : Bien, c'est
une bonne question qu'il faudrait effectivement lui poser. Je n'arrive pas à
comprendre pourquoi un projet aussi important qui serait peut-être le plus
grand projet d'infrastructure du Québec ou un des plus grands projets
d'infrastructure du Québec… que cette question-là n'a pas été abordée. Ça
montre, en tout cas, le manque de sérieux, certainement. Il y a une espèce de
légèreté puis de l'improvisation. Ce n'est pas pour rien qu'on était aussi à la
version huit de ce projet-là, aujourd'hui, là, mais je ne comprends pas.
Puis surtout je sais qu'il y a plusieurs
élus dans le caucus régional de Québec de la CAQ qui croient fortement à ce
projet-là. Ils l'ont vendu, ils l'ont vendu avec passion, beaucoup de passion.
Je pense à mon collègue de La Peltrie. Je ne peux pas croire que lui,
aujourd'hui, se sente très à l'aise de voir le premier ministre afficher autant
de désinvolture par rapport à ce projet-là. C'est surprenant.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
dites vous ne croyez pas... Vous ne le croyez pas, le premier ministre? Vous
dites... vous ne prenez pas sa parole ou...
M. Grandmont : Je ne
comprends pas puis je ne peux pas croire que le premier ministre ne se soit pas
intéressé, à un moment ou à un autre, au coût du projet, qu'il ait abandonné un
projet immense pour un autre dont il ne connaît pas le coût.
M. Bossé (Olivier) : Vous
pensez que ce n'est pas vrai quand vous dites : Je ne crois pas, ou vous
n'en revenez pas que...
M. Grandmont : Je vais faire
attention, mon leader me surveille sur le choix des mots.
M. Leduc : Sens-toi libre,
sens-toi libre.
M. Grandmont : Écoutez, il y
a... il y a des...
Des voix : ...
M. Grandmont : O.K., parfait,
O.K. Il y a une étude, il y a une étude. On l'a vu hier, Gabriel l'a montré pendant
l'étude des crédits avec le premier ministre, il y a une étude dans laquelle il
y a quatre scénarios. Il y a un tableau, quatre scénarios dans lesquels les prix
sont caviardés. Là-dedans, il y a les différents scénarios, dont celui d'un
projet juste transport en commun. Et le premier ministre a dit qu'il n'avait
pas vu la version non caviardée. Il dit avoir consulté une version courte dans
laquelle il n'y aurait pas eu de coûts non plus. Il ne s'est jamais intéressé à
ça. Câline, on gère le budget du Québec. Le premier ministre, il est redevable
devant toute la population et devant son caucus, et il dit ne pas avoir touché
aux coûts et ne pas avoir posé la question.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous croyez qu'il les connaît, les coûts?
M. Grandmont : Moi, je
pense qu'il les connaît. Je ne peux pas croire qu'ils ne les connaissent pas.
Moi, je pense qu'il les connaît.
Journaliste : C'est un comptable
qui n'est pas intéressé aux chiffres.
Journaliste
: Vous êtes
leader, est-ce qu'il nous ment, le premier ministre?
M. Leduc : Bien, je
donne la parole à mon collègue Étienne, mais je pense que c'est la même réponse.
M. Grandmont : On a la
même réponse.
Journaliste : Qui est
laquelle?
M. Leduc : On n'est pas
ici pour lancer des accusations puis des épithètes de ce genre-là.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce que c'est dangereux? Est-ce que c'est dangereux de s'engager comme ça
sur un projet sans, vraisemblablement, connaître le coût, comme c'est le cas de
M. Legault?
M. Grandmont : Bien,
c'est un projet qui a été une accumulation d'improvisations depuis la création
de ce projet-là, mais particulièrement depuis la CAQ, là, qui s'est engagée à
le faire, voulait le réaliser en premier. On voulait faire ce projet-là, je
vous rappelle, là, d'ici... on voulait l'avoir réalisé ou l'avoir commencé
d'ici la fin du premier mandat, alors que c'est des projets d'infrastructure
qui sont complexes.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce que c'est dangereux de s'avancer comme ça sur un projet sans en
connaître le coût, comme c'est le cas de M. Legault?
M. Grandmont : Moi, je
pense que c'est extrêmement décevant pour la population qui y a cru. Je pense
que c'est extrêmement décevant aussi pour, comment je dirais, le sérieux ou le
rôle de député ou d'aspirant, en fait, d'élu qui veut se présenter, là. Je ne
ferais jamais des promesses, personnellement, en lesquelles je ne crois pas.
J'assoirais toujours...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous feriez des promesses dont vous ne connaissez pas le coût?
M. Grandmont : Bien, je
veux dire, en campagne électorale, on peut lancer des promesses, effectivement,
mais on essaie toujours d'avoir un estimé de prix puis on essaie toujours... Je
vous rappelle le plan Révolution transport qu'on avait proposé pour la région
de Québec. J'y avais participé, puis c'est... pour moi, c'est extrêmement
important d'asseoir ces réflexions-là sur la science. Puis là, le troisième
lien, on dirait que ça a toujours été de l'improvisation. Alors, pour moi, là,
depuis le début, le projet de troisième lien, ça n'a été que ça. Puis on en a
eu la confirmation, même au niveau le plus élevé dans l'appareil de la CAQ.
M. Duval (Alexandre) : Dans
la mesure où on ne connaît pas le mode de transport, on ne connaît pas le
tracé, on ne connaît rien de ce projet-là, est-ce que ce ne serait pas de
l'improvisation de balancer, pour la je ne sais pas combientième fois, ça va
coûter tant, puis de se retromper encore une fois après? Est-ce que ce ne
serait pas ça, la vraie improvisation, encore une fois, de mettre la charrue
devant les bœufs?
M. Grandmont : Il y a
toujours une estimation des coûts qui se fait. Rappelez-vous le projet de
tramway. Rappelez-vous tous les projets de transport collectif, il y a toujours
un estimé des coûts qui est fait, qui peut varier selon le temps, selon
l'avancement des études, puis le coût est raffiné généralement par la suite.
C'est sûr que... Mais pourquoi cacher, pourquoi caviarder cela dans le document
qu'on a vu? Mais surtout, je reviens toujours au fondamental, comment ça se
fait que le premier ministre dit ne jamais avoir entendu ou posé la question sur
la question du coût du troisième lien? Il y a quelque chose qui me dépasse.
Lui, il a dit ça froidement, là.
M. Laforest (Alain) : …un
ordre professionnel pour les enseignants?
M. Leduc : Bien, moi, je
pense que c'est aux enseignants de décider, c'est aux enseignants de le
proposer, s'ils le veulent. Vous savez, sur la question des ordres, là, il y a
les ostéopathes, là, qui viennent ici cette semaine, la semaine... depuis un
an, deux ans. Moi, je les avais aidés. Ça fait 15 ans, je pense, qu'ils
courent après un ordre professionnel. Ça fait que, même si on disait oui demain
matin, ça ne serait pas rapide.
M. Laforest (Alain) : Mais
qu'est-ce qui se passe dans les écoles, ça ne nécessite pas ça?
M. Leduc : C'est une
bonne question. Le débat doit avoir lieu. Je pense qu'il y a des bons arguments
des deux bords. En même temps, si c'est quelque chose qui est imposé par le
haut, par le gouvernement, je ne suis sûr que ça va donner les résultats qu'on
recherche. Il faut que ce soit un débat qui provienne… et dont la conclusion
provienne des professeurs.
M. Lacroix (Louis) : Sur
le salaire des députés, hier, pendant l'étude des crédits,
M. Nadeau-Dubois a reproché à M. Legault de ne pas connaître le
dossier. Parce que M. Legault, je vous remets en contexte, disait :
Bien, vous aviez juste à nommer quelqu'un sur le comité indépendant puis vous
auriez eu votre mot à dire. Et M. Nadeau-Dubois a dit : On n'a jamais
été consultés là-dessus. Quand vous étiez en caucus, là, avec... c'est
Mme Ghazal, je pense, qui siège au BAN pour vous. Est-ce qu'elle vous a
soumis qu'il y avait eu une démarche du gouvernement pour que vous soyez inclus
dans le processus?
M. Leduc : Moi, ce que
je me souviens, c'est qu'elle nous a parlé qu'il y avait un fait accompli,
qu'on nous avait présenté : Voici le comité, voici comment ça va se
passer. Puis c'était ça, il fallait qu'on... c'était à prendre ou à laisser.
Puis, dans notre cas, bien, on dit : Bien, laissons faire. Parce que ce
n'est pas, à notre avis, un comité indépendant et exécutoire, certainement pas
exécutoire. Indépendant, ça se questionne certainement. Deux ex-députés qui
venaient juste de sortir de leur fonction, on trouvait que c'était peut-être...
la proximité était trop proche. Et ce n'était pas exécutoire. Ça fait que, dès
le départ, nous, cette démarche-là ne nous intéressait pas vraiment.
M. Laforest (Alain) : Vous
n'avez pas négocié?
M. Leduc : On n'a pas
négocié? Je ne pense pas. Il faudrait poser la question à Ruba, mais, de ma
connaissance, non.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'elle vous a soumis une espèce de feuille de route, là, qu'on...
M. Leduc : Bien, c'est-à-dire…nous, on aurait voulu qu'il y ait un comité exécutoire indépendant, mais, à
partir du moment où que c'était non puis qu'on nous a dit : C'est ça qui
va se passer, je veux dire, la……
M. Laforest (Alain) : ...la
possibilité de négocier, là?
M. Leduc : C'est-à-dire?
M. Laforest (Alain) : Bien,
au BAN, vous avez la possibilité de négocier.
M. Leduc : Oui, oui,
mais, à partir du moment où est-ce qu'on a dit : Nous, on veut un
exécutoire puis indépendant, puis ce n'est pour ça qu'on nous a montré,
l'espace de négociation était assez faible.
M. Lacroix (Louis) : O.K.
Parce que vous, vous demandiez quelque chose, vous ne l'avez pas eu, vous avez
dit : On se retire. C'est un fait accompli.
M. Leduc : Exact.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'en janvier, par exemple... Il y avait eu une réunion du BAN en janvier.
On a discuté de ça. Est-ce que Mme Ghazal vous a soumis une espèce de
feuille de route, là, des travaux de ce comité-là puis qui invitait, justement,
à nommer quelqu'un sur le comité?
M. Leduc : Vous me posez une
bonne question sur la séquence, ça fait que je vais aller revérifier pour ne
pas vous dire des mauvaises informations puis je vais vous revenir plus tard.
M. Laforest (Alain) : Mais,
vous, ce dont vous vous souvenez, c'est que Mme Ghazal vous a dit en
caucus : C'est un fait accompli, on ne va pas là-dessus?
M. Leduc : Oui, mais après
ça, sur quand exactement, le mois, etc., là, je ne veux pas faire d'erreur. Ça
fait que je vais vérifier pour vous revenir avec les données exactes.
M. Bossé (Olivier) : M.
Grandmont, des dizaines d'associations économiques, des MRC, je pense, 130 municipalités
de la Rive-Sud de Québec disent : L'abandon du projet du troisième lien,
ça va faire stagner notre économie. Êtes-vous d'accord avec ça?
M. Grandmont : Il y a plein
de façons de développer l'économie. Je rappelle des données qui sont
superintéressantes, quand on investit dans le transport collectif, c'est trois
fois plus de retombées économiques et en emploi pour le Québec que quand on
investit sur le transport routier. C'est des études, là, qui avaient été
faites, notamment, pour le compte de la Chambre de commerce de Montréal il y a
un petit moment, mais, tu sais... Puis ça pourra éventuellement être refait,
ces études-là, là, mais déjà, à l'époque, au début des années 2010, là, on
notait qu'il y avait un potentiel économique plus grand pour le Québec,
notamment en ce qui a trait au fait qu'au Québec on produit de l'électricité
propre, à faible coût, on produit des rames de métro, de tramway, de bus, etc.
Après ça, pour les municipalités qui ne
sont pas concernées directement par le transport collectif, il reste quand même
qu'on a... il y a un potentiel économique, Puis, je veux dire, on va le voir,
là, avec le tramway de Québec, ça va être construit à La Pocatière, assemblé à
La Pocatière. Donc, encore une fois, des retombées qui sont extrêmement
intéressantes.
Donc, après ça, si on a un moyen
d'améliorer la fluidité interrives de différentes façons, que ce soit avec,
éventuellement, un nouveau projet à développer au niveau du gouvernement du
Québec, mais aussi d'autres initiatives comme, par exemple, la glissière, là,
le zipper, là, sur le pont Pierre-Laporte, dont on a appris, finalement, que ça
faisait partie des options qui pouvaient être envisagées et qui, par ailleurs,
ne coûterait pas si cher que ça. C'est intéressant, ça, quand même, si je peux
me permettre, sur votre question, mais, sur le pont Pierre-Laporte, d'avoir une
glissière, on aurait quelque chose comme... ça coûterait environ 60 millions de
dollars pour faire... selon les études, là, qui ont été dévoilées, pour le
mettre en place, alors que la CAQ disait que ça n'avait juste pas de bon sens
puis que ça ne pouvait pas se faire. Puis par ailleurs la même étude dit qu'on
pourrait avoir un système de traversier amélioré, puis les deux mis ensemble, pour
moins de 300 millions de dollars, on pourrait avoir une meilleure
desserte interrives. Je veux dire, c'est une fraction du prix, du 10 milliards
qui était annoncé pour le troisième lien.
Des options, il y en a. La CAQ a toujours
refusé de les envisager, a toujours été, de façon très dogmatique, sur un
tunnel. Et d'ailleurs leur proposition, c'est encore juste un tunnel, on n'a
pas encore d'autres options qui sont évaluées. Une vraie étude d'opportunité
permettrait d'évaluer l'ensemble des vraies solutions, de toutes les solutions,
lever toutes les pierres pour voir c'est quoi, le meilleur coût-bénéfice pour
la société.
Ça fait que, là, on a hâte de voir c'est
quoi, le prix du tunnel qui est projeté par le premier ministre, dont il refuse
de dévoiler le prix. Mais, d'autre part, est-ce qu'on peut avoir une vraie
étude qui va nous permettre de voir c'est quoi, les meilleures options pour
avoir le meilleur coût-bénéfice pour le Québec, là?
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
les langues officielles, comment vous accueillez le plan fédéral déposé hier?
M. Leduc : J'avoue que je
n'ai pas pris connaissance de ça. Je pourrais vous envoyer Ruba plus tard pour
une réaction.
M. Spector (Dan) : Should there be a professional teachers' order?
M. Leduc : That's a good question. It's not a new question, it's a debate going on for several years now. I think the
conclusion of this debate should be done by the teachers themselves. Do they want
that? Because if it's imposed by… top-down by the Government, they won't get interesting results. And I would say that there's
the «osthéopathes», people going around for years now, wanting an order to be
created, it's been 10 or 15 years, now, it's not done. So, it's a long way
before it gets done, so I'm not sure it's a good solution for the immediate
thing we need to address in the situation right now.
M. Grillo
(Matthew) : What was your reaction, from
either of you, when you heard what the Premier had to say yesterday about the
third link? What were you thinking and what was your initial reaction when you
heard what he had to say?
M. Grandmont : Well, it's hard to believe that the Premier didn't know the
numbers. C'est quoi, un comptable?
M. Leduc :Accountant.
M. Grandmont : Accountant. He's an accountant, he's Premier of Québec, I know he likes numbers, he likes
this project, the third link, so it's hard to believe that he didn't know about
the price. And it's hard to believe that he has let down the project he had
previously to another one that he didn't care about the price. So, it's hard to
believe.
M. Grillo
(Matthew) :What do
you think it says about the Premier that, during the campaign, he didn't know
that four options were being studied?
M. Grandmont :
Well, that's something we want to ask
him too. How can you put yourself in an election without knowing that there are
other options on the table and… I don't know. He said yesterday that the actual
Minister of Transportation didn't know the price, didn't know that there was…
in fact, the price or that there were four other projects… four projects on the
study. But, yes, I will ask… maybe I will ask the previous… the former Minister
of Transportation about that. It's hard to believe.
M. Leduc :
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 46)