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Point de presse de M. Alexandre Leduc, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version finale

Thursday, April 27, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Grandmont : Bonjour, tout le monde. On est corrects? Alors, bonjour, bien, je veux commencer en parlant du troisième lien, revenir sur certains projets... cet important projet là. Hier, mon collègue Gabriel, pendant la période d'étude des crédits avec le premier ministre, il a questionné le premier ministre sur le coût du nouveau projet de tunnel sous le fleuve, le tunnel de transport collectif, la version huit du projet. Et il a fait dire au premier ministre que ce dernier avait consulté l'étude courte des différents scénarios dans laquelle il n'y avait pas le coût du projet. Il y a... Cette information-là n'apparaîtrait pas, apparemment, dans l'étude courte que le premier ministre a consultée.

François Legault a abandonné une immense promesse électorale, celle qu'il tenait depuis deux ans, pour un projet dont il ne connaît toujours pas le coût, apparemment. Pire, il n'a pas demandé à voir les documents non caviardés, des documents dans lesquels il aurait pu voir le coût du nouveau tunnel. Moi, je trouve ça absolument renversant. Le premier ministre, qui est comptable, il faut le rappeler, qui s'intéresse beaucoup aux projets d'infrastructure, surtout quand ils sont aussi importants que ça. Puis ça peut avoir un impact important sur le budget du Québec, c'est un projet majeur.      Moi, je pense que les gens à la maison devraient être absolument renversés aussi par cette situation-là. Puis les autres qui devraient ne pas en revenir, ce sont les députés de la région de Québec, les députés de la CAQ de la région de Québec, ceux et celles qui ont défendu le troisième lien pendant toute la campagne électorale et depuis déjà deux mandats. Déjà qu'on apprenait que le troisième lien nous a coûté plusieurs dizaines de millions de dollars, est-ce qu'on peut savoir où on s'en va pour la suite? C'est ce qu'on demande au premier ministre.

Des voix : ...

M. Grandmont : On va poursuivre avec Alexandre

M. Leduc : Bien oui, bien oui, vous ne voulez pas que je parle ce matin? Ce matin, j'ai une proposition à faire à Jean Boulet, ministre du Travail, sur le dossier du p.l. n° 19, le projet de loi qui encadre le travail des enfants. J'ai été sensible aux arguments du milieu agricole, de l'UPA plus spécifiquement. J'ai beaucoup réfléchi, j'ai consulté autant l'UPA que mon... Vous savez, j'ai beau être citadin jusqu'au bout des doigts, député d'Hochelaga-Maisonneuve, je suis fils et petit-fils d'agriculteurs. Alors, j'ai consulté mon cousin, qui exploite la ferme familiale des Leduc dans la Montérégie-Ouest, pour voir comment ça se vivait, donc, dans la réalité rurale, cette question-là, donc, du travail des enfants. Et c'est vrai que, dans le milieu rural, comme l'expliquait l'UPA en commission, il y a une conception un peu plus large de la famille. Donc, le voisin, l'oncle ou la tante qui habite sur le rang d'à côté, c'est un peu la famille élargie.

Donc, ce que je propose à M. Boulet, c'est de garder, donc, l'exemption pour les entreprises familiales de 10 personnes et moins, donc je ne suis pas intéressé du tout à ce qu'on monte à 20, 30, ou autres, mais, pour le milieu agricole, on pourrait élargir la conception de la famille, qui ne serait pas seulement le père ou la mère comme c'est dans le projet de loi en ce moment.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...aux voisins?

M. Leduc : Exact. Par contre, en contrepartie, je veux... je demande vraiment à M. Boulet qu'il aille jusqu'à demander une formation obligatoire, autant pour le jeune que pour l'employeur qui va embaucher un jeune. Ça ne concerne pas tant de monde que ça dans le milieu agricole et ce n'est pas une job qui est à l'année longue. C'est très saisonnier, c'est très pointu, même dans une saison, les foins, les petits fruits, etc. Donc, c'est un compromis qui m'apparaît acceptable, qui prend en compte la réalité différente du milieu rural qui n'est pas celle qu'on connaît dans le milieu urbain.

M. Pilon-Larose (Hugo) : ...on va définir la famille rurale, là. Elle s'arrête à quel rang, la famille rurale? Non, mais pour vrai.

M. Leduc : On verra comment on l'écrira, l'amendement, c'est une bonne question, mais on verra comment on l'écrira, l'amendement, ça va être beaucoup la prérogative du ministre. Puis, s'il ne veut pas, moi, j'en écrirais un. Mais, dans le fond, c'est de ne pas appliquer la question de la famille dans le milieu rural, donc y aller avec une conception beaucoup plus large. Donc, toute entreprise de 10 employés et moins, parce que je garde la notion du 10 employés et moins… C'était ça, l'argument au début, de dire qu'à 10 employés et moins c'est un peu l'extension de la famille parce qu'il y a une supervision directe, tandis que, là, si on est à 20, 30, ça devient une plus grosse boîte. Mais, dans le milieu agricole, je pense qu'on peut se permettre de ne pas avoir ce critère-là de la famille.

M. Pilon-Larose (Hugo) : …est-ce qu'il vous a dit, dans le milieu agricole, il y a combien d'entreprises de 10 employés et moins?

M. Leduc : C'est une vaste majorité, là.

M. Pilon-Larose (Hugo) : C'est une vaste majorité. O.K.

M. Leduc : 93% ou 94 %, selon les chiffres de l'UPA.

M. Bergeron (Patrice) : Comment vous contrôlez ça, par exemple, là? Je veux dire, une fois qu'on a mis en place, là, cette règle-là, là, est-ce qu'il n'y a pas des gens qui pourraient tricher là-dessus?

M. Leduc : Bien, des exemptions, il y en a déjà, hein, dans la loi, ce n'est pas complètement nouveau. Après ça, est-ce que la CNESST a les outils nécessaires pour appliquer de toute manière cette vérification-là? J'ai posé moi-même la question pendant les audiences. Parce qu'en théorie, en ce moment, on est supposés avoir un formulaire d'autorisation parentale quand on embauche un 14 ans et moins. Ce formulaire-là va demeurer dans le cadre du projet de loi. Mais le ministère, quand on lui pose des questions, ou la CNESST… c'est combien de personnes qui a ces formulaires-là en ce moment? Si c'est vrai qu'il y a une explosion du nombre de travailleurs de 12, 13 ans, il devrait y avoir des centaines, des milliers de formulaires dans les entreprises du Québec. Ils n'en ont aucune idée, aucune idée. Alors, nous, on leur propose de centraliser ces formulaires-là à la CNESST pour qu'on ait un portrait complet puis qu'on s'assure que ce soit vraiment appliqué.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais votre proposition, si on comprend bien, ça pourrait faire en sorte qu'un jeune puisse aller travailler pour une entreprise agricole très loin, à plusieurs kilomètres de chez lui, pour des petits fruits ou pour les foins, si je comprends bien.

M. Leduc : Bien là, à plusieurs kilomètres, je veux dire, il faudrait regarder. Est-ce qu'on va commencer à mettre un rayon de kilomètres alentour de sa maison? On peut en débattre. Je pense que, dans la réalité, il n'y a pas d'intérêt bien, bien d'aller faire 3 heures de char pour aller cueillir des petits fruits dans la région voisine. Je pense que la réalité, puis c'est un peu aussi ce que mon cousin m'expliquait, là… Je parle beaucoup de mon cousin, mais je le salue, d'ailleurs, il s'appelle Martin, mais lui, dans le fond, il a embauché les enfants de son frère, de mon autre cousin, qui sont venus travailler une couple de semaines.

M. Bossé (Olivier) : ...concept de famille, vous voulez l'enlever, là?

M. Leduc : Pour le milieu agricole seulement.

M. Bergeron (Patrice) : Ça fait combien de jeunes, ça? Est-ce qu'on a une idée de...

M. Leduc : C'est ça, le gros problème de ce milieu-là, c'est qu'on n'a pas exactement de chiffres précis. C'est une des raisons pour lesquelles, moi, je pense qu'il faut centraliser les formulaires aussi à la CNESST pour un portrait complet, global, parce qu'on... il nous manque de données.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que Martin vous dirait que ça va devenir trop complexe?

M. Leduc : Martin, il était content de la proposition que j'avais en tête, il trouvait que c'était une bonne façon d'adapter un peu la réalité au milieu rural. Lui, bien...

M. Laforest (Alain) : Mais ça va l'obliger à remplir d'autres formulaires pour le petit voisin, là?

M. Leduc : Ah! il y en a déjà en masse, des formulaires.

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est ça, là, si on en rajoute une couche, de formulaires, là.

M. Leduc : Le formulaire est déjà là.

M. Laforest (Alain) : Pour venir travailler un mois, là, sur la ferme pour ramasser des framboises, des bleuets.

M. Leduc : Le formulaire est déjà là pour les 14 ans et moins. Ce qu'il me disait aussi… que, dans la plupart du temps, c'est plus des ados de 15, 16 ans, parce qu'il faut quand même une certaine endurance physique, mais il dit… ça lui est déjà arrivé d'avoir des 12, 13 ans, des cas plus particuliers, des gens un peu plus dégourdis, si on peut dire. Ça fait que ce n'est pas quelque chose qui va l'ensevelir, là.

M. Duval (Alexandre) : Mais, outre la formation, je ne suis pas sûr de comprendre, puis le fait que vous voulez enlever le concept de famille pour les entreprises agricoles, je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez ajouter comme limite. Je ne veux pas personnaliser le débat, là, mais j'en ai cueilli, des fraises, quand j'étais petit, à plusieurs kilomètres de ma maison. Visiblement, j'en suis sorti avec tous mes morceaux. Je me demande juste qu'est-ce que vous voulez ajouter comme limite, là. Qu'est-ce qu'il faut encadrer...

M. Leduc : D'accord. Le projet de loi actuel de M. Boulet dit que votre entreprise de 10 employés et moins peut embaucher un jeune à 12, 13 ans seulement si c'est votre enfant à vous. Moi, je dis que, dans le milieu agricole, on peut faire sauter cette logique-là de votre enfant à vous, que ça peut être l'enfant du voisin, l'enfant de votre oncle et de votre tante.

M. Duval (Alexandre) : Donc, juste ça, là, il n'y a pas de... il n'est pas question de dans le village, de kilomètres, c'est juste ça que vous voulez faire?

M. Leduc : Exact.

M. Duval (Alexandre) : Parfait. Merci.

M. Laforest (Alain) : Ramenons-nous près des fraises, loin de l'île d'Orléans, mais c'est à M. Grandmont que je veux poser la question. Ça dit quoi du premier ministre du fait qu'il n'a jamais vu les coûts, là, qu'il n'a jamais regardé les coûts puis qu'il a décidé de mettre le... c'est-à-dire il a décidé de mettre ça de côté en ne sachant pas comment coûte le tunnel qu'il propose avec du transport en commun?

M. Grandmont : Ça... je n'en reviens juste pas. Je ne peux pas croire que le premier ministre du Québec, dans sa rencontre avec son chef de cabinet puis Geneviève Guilbault, quand ils ont décidé d'abandonner le troisième lien pour un autre, une autre version, la version huit… je ne peux pas croire que la question du coût n'a pas été abordée. Je ne peux pas le comprendre. Ça ne se peut juste pas. C'est un projet tellement important. Ça ne se peut pas.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...inévitablement que ça ne se fera pas, ce projet-là? Parce qu'il n'a même pas... ça ne l'a même pas intéressé de savoir combien ça coûtait, le projet alternatif. Donc, selon vous, est-ce que ça pourrait vouloir dire que ça ne se fera jamais, voyons?

M. Grandmont : Bien, c'est une bonne question qu'il faudrait effectivement lui poser. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi un projet aussi important qui serait peut-être le plus grand projet d'infrastructure du Québec ou un des plus grands projets d'infrastructure du Québec… que cette question-là n'a pas été abordée. Ça montre, en tout cas, le manque de sérieux, certainement. Il y a une espèce de légèreté puis de l'improvisation. Ce n'est pas pour rien qu'on était aussi à la version huit de ce projet-là, aujourd'hui, là, mais je ne comprends pas.

Puis surtout je sais qu'il y a plusieurs élus dans le caucus régional de Québec de la CAQ qui croient fortement à ce projet-là. Ils l'ont vendu, ils l'ont vendu avec passion, beaucoup de passion. Je pense à mon collègue de La Peltrie. Je ne peux pas croire que lui, aujourd'hui, se sente très à l'aise de voir le premier ministre afficher autant de désinvolture par rapport à ce projet-là. C'est surprenant.

M. Bergeron (Patrice) : Vous dites vous ne croyez pas... Vous ne le croyez pas, le premier ministre? Vous dites... vous ne prenez pas sa parole ou...

M. Grandmont : Je ne comprends pas puis je ne peux pas croire que le premier ministre ne se soit pas intéressé, à un moment ou à un autre, au coût du projet, qu'il ait abandonné un projet immense pour un autre dont il ne connaît pas le coût.

M. Bossé (Olivier) : Vous pensez que ce n'est pas vrai quand vous dites : Je ne crois pas, ou vous n'en revenez pas que...

M. Grandmont : Je vais faire attention, mon leader me surveille sur le choix des mots.

M. Leduc : Sens-toi libre, sens-toi libre.

M. Grandmont : Écoutez, il y a... il y a des...

Des voix : ...

M. Grandmont : O.K., parfait, O.K. Il y a une étude, il y a une étude. On l'a vu hier, Gabriel l'a montré pendant l'étude des crédits avec le premier ministre, il y a une étude dans laquelle il y a quatre scénarios. Il y a un tableau, quatre scénarios dans lesquels les prix sont caviardés. Là-dedans, il y a les différents scénarios, dont celui d'un projet juste transport en commun. Et le premier ministre a dit qu'il n'avait pas vu la version non caviardée. Il dit avoir consulté une version courte dans laquelle il n'y aurait pas eu de coûts non plus. Il ne s'est jamais intéressé à ça. Câline, on gère le budget du Québec. Le premier ministre, il est redevable devant toute la population et devant son caucus, et il dit ne pas avoir touché aux coûts et ne pas avoir posé la question.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous croyez qu'il les connaît, les coûts?

M. Grandmont : Moi, je pense qu'il les connaît. Je ne peux pas croire qu'ils ne les connaissent pas. Moi, je pense qu'il les connaît.

Journaliste : C'est un comptable qui n'est pas intéressé aux chiffres.

Journaliste : Vous êtes leader, est-ce qu'il nous ment, le premier ministre?

M. Leduc : Bien, je donne la parole à mon collègue Étienne, mais je pense que c'est la même réponse.

M. Grandmont : On a la même réponse.

Journaliste : Qui est laquelle?

M. Leduc : On n'est pas ici pour lancer des accusations puis des épithètes de ce genre-là.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que c'est dangereux? Est-ce que c'est dangereux de s'engager comme ça sur un projet sans, vraisemblablement, connaître le coût, comme c'est le cas de M. Legault?

M. Grandmont : Bien, c'est un projet qui a été une accumulation d'improvisations depuis la création de ce projet-là, mais particulièrement depuis la CAQ, là, qui s'est engagée à le faire, voulait le réaliser en premier. On voulait faire ce projet-là, je vous rappelle, là, d'ici... on voulait l'avoir réalisé ou l'avoir commencé d'ici la fin du premier mandat, alors que c'est des projets d'infrastructure qui sont complexes.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que c'est dangereux de s'avancer comme ça sur un projet sans en connaître le coût, comme c'est le cas de M. Legault?

M. Grandmont : Moi, je pense que c'est extrêmement décevant pour la population qui y a cru. Je pense que c'est extrêmement décevant aussi pour, comment je dirais, le sérieux ou le rôle de député ou d'aspirant, en fait, d'élu qui veut se présenter, là. Je ne ferais jamais des promesses, personnellement, en lesquelles je ne crois pas. J'assoirais toujours...

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous feriez des promesses dont vous ne connaissez pas le coût?

M. Grandmont : Bien, je veux dire, en campagne électorale, on peut lancer des promesses, effectivement, mais on essaie toujours d'avoir un estimé de prix puis on essaie toujours... Je vous rappelle le plan Révolution transport qu'on avait proposé pour la région de Québec. J'y avais participé, puis c'est... pour moi, c'est extrêmement important d'asseoir ces réflexions-là sur la science. Puis là, le troisième lien, on dirait que ça a toujours été de l'improvisation. Alors, pour moi, là, depuis le début, le projet de troisième lien, ça n'a été que ça. Puis on en a eu la confirmation, même au niveau le plus élevé dans l'appareil de la CAQ.

M. Duval (Alexandre) : Dans la mesure où on ne connaît pas le mode de transport, on ne connaît pas le tracé, on ne connaît rien de ce projet-là, est-ce que ce ne serait pas de l'improvisation de balancer, pour la je ne sais pas combientième fois, ça va coûter tant, puis de se retromper encore une fois après? Est-ce que ce ne serait pas ça, la vraie improvisation, encore une fois, de mettre la charrue devant les bœufs?

M. Grandmont : Il y a toujours une estimation des coûts qui se fait. Rappelez-vous le projet de tramway. Rappelez-vous tous les projets de transport collectif, il y a toujours un estimé des coûts qui est fait, qui peut varier selon le temps, selon l'avancement des études, puis le coût est raffiné généralement par la suite. C'est sûr que... Mais pourquoi cacher, pourquoi caviarder cela dans le document qu'on a vu? Mais surtout, je reviens toujours au fondamental, comment ça se fait que le premier ministre dit ne jamais avoir entendu ou posé la question sur la question du coût du troisième lien? Il y a quelque chose qui me dépasse. Lui, il a dit ça froidement, là.

M. Laforest (Alain) : …un ordre professionnel pour les enseignants?

M. Leduc : Bien, moi, je pense que c'est aux enseignants de décider, c'est aux enseignants de le proposer, s'ils le veulent. Vous savez, sur la question des ordres, là, il y a les ostéopathes, là, qui viennent ici cette semaine, la semaine... depuis un an, deux ans. Moi, je les avais aidés. Ça fait 15 ans, je pense, qu'ils courent après un ordre professionnel. Ça fait que, même si on disait oui demain matin, ça ne serait pas rapide.

M. Laforest (Alain) : Mais qu'est-ce qui se passe dans les écoles, ça ne nécessite pas ça?

M. Leduc : C'est une bonne question. Le débat doit avoir lieu. Je pense qu'il y a des bons arguments des deux bords. En même temps, si c'est quelque chose qui est imposé par le haut, par le gouvernement, je ne suis sûr que ça va donner les résultats qu'on recherche. Il faut que ce soit un débat qui provienne… et dont la conclusion provienne des professeurs.

M. Lacroix (Louis) : Sur le salaire des députés, hier, pendant l'étude des crédits, M. Nadeau-Dubois a reproché à M. Legault de ne pas connaître le dossier. Parce que M. Legault, je vous remets en contexte, disait : Bien, vous aviez juste à nommer quelqu'un sur le comité indépendant puis vous auriez eu votre mot à dire. Et M. Nadeau-Dubois a dit : On n'a jamais été consultés là-dessus. Quand vous étiez en caucus, là, avec... c'est Mme Ghazal, je pense, qui siège au BAN pour vous. Est-ce qu'elle vous a soumis qu'il y avait eu une démarche du gouvernement pour que vous soyez inclus dans le processus?

M. Leduc : Moi, ce que je me souviens, c'est qu'elle nous a parlé qu'il y avait un fait accompli, qu'on nous avait présenté : Voici le comité, voici comment ça va se passer. Puis c'était ça, il fallait qu'on... c'était à prendre ou à laisser. Puis, dans notre cas, bien, on dit : Bien, laissons faire. Parce que ce n'est pas, à notre avis, un comité indépendant et exécutoire, certainement pas exécutoire. Indépendant, ça se questionne certainement. Deux ex-députés qui venaient juste de sortir de leur fonction, on trouvait que c'était peut-être... la proximité était trop proche. Et ce n'était pas exécutoire. Ça fait que, dès le départ, nous, cette démarche-là ne nous intéressait pas vraiment.

M. Laforest (Alain) : Vous n'avez pas négocié?

M. Leduc : On n'a pas négocié? Je ne pense pas. Il faudrait poser la question à Ruba, mais, de ma connaissance, non.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'elle vous a soumis une espèce de feuille de route, là, qu'on...

M. Leduc : Bien, c'est-à-dire…nous, on aurait voulu qu'il y ait un comité exécutoire indépendant, mais, à partir du moment où que c'était non puis qu'on nous a dit : C'est ça qui va se passer, je veux dire, la……

M. Laforest (Alain) : ...la possibilité de négocier, là?

M. Leduc : C'est-à-dire?

M. Laforest (Alain) : Bien, au BAN, vous avez la possibilité de négocier.

M. Leduc : Oui, oui, mais, à partir du moment où est-ce qu'on a dit : Nous, on veut un exécutoire puis indépendant, puis ce n'est pour ça qu'on nous a montré, l'espace de négociation était assez faible.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Parce que vous, vous demandiez quelque chose, vous ne l'avez pas eu, vous avez dit : On se retire. C'est un fait accompli.

M. Leduc : Exact.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'en janvier, par exemple... Il y avait eu une réunion du BAN en janvier. On a discuté de ça. Est-ce que Mme Ghazal vous a soumis une espèce de feuille de route, là, des travaux de ce comité-là puis qui invitait, justement, à nommer quelqu'un sur le comité?

M. Leduc : Vous me posez une bonne question sur la séquence, ça fait que je vais aller revérifier pour ne pas vous dire des mauvaises informations puis je vais vous revenir plus tard.

M. Laforest (Alain) : Mais, vous, ce dont vous vous souvenez, c'est que Mme Ghazal vous a dit en caucus : C'est un fait accompli, on ne va pas là-dessus?

M. Leduc : Oui, mais après ça, sur quand exactement, le mois, etc., là, je ne veux pas faire d'erreur. Ça fait que je vais vérifier pour vous revenir avec les données exactes.

M. Bossé (Olivier) : M. Grandmont, des dizaines d'associations économiques, des MRC, je pense, 130 municipalités de la Rive-Sud de Québec disent : L'abandon du projet du troisième lien, ça va faire stagner notre économie. Êtes-vous d'accord avec ça?

M. Grandmont : Il y a plein de façons de développer l'économie. Je rappelle des données qui sont superintéressantes, quand on investit dans le transport collectif, c'est trois fois plus de retombées économiques et en emploi pour le Québec que quand on investit sur le transport routier. C'est des études, là, qui avaient été faites, notamment, pour le compte de la Chambre de commerce de Montréal il y a un petit moment, mais, tu sais... Puis ça pourra éventuellement être refait, ces études-là, là, mais déjà, à l'époque, au début des années 2010, là, on notait qu'il y avait un potentiel économique plus grand pour le Québec, notamment en ce qui a trait au fait qu'au Québec on produit de l'électricité propre, à faible coût, on produit des rames de métro, de tramway, de bus, etc.

Après ça, pour les municipalités qui ne sont pas concernées directement par le transport collectif, il reste quand même qu'on a... il y a un potentiel économique, Puis, je veux dire, on va le voir, là, avec le tramway de Québec, ça va être construit à La Pocatière, assemblé à La Pocatière. Donc, encore une fois, des retombées qui sont extrêmement intéressantes.

Donc, après ça, si on a un moyen d'améliorer la fluidité interrives de différentes façons, que ce soit avec, éventuellement, un nouveau projet à développer au niveau du gouvernement du Québec, mais aussi d'autres initiatives comme, par exemple, la glissière, là, le zipper, là, sur le pont Pierre-Laporte, dont on a appris, finalement, que ça faisait partie des options qui pouvaient être envisagées et qui, par ailleurs, ne coûterait pas si cher que ça. C'est intéressant, ça, quand même, si je peux me permettre, sur votre question, mais, sur le pont Pierre-Laporte, d'avoir une glissière, on aurait quelque chose comme... ça coûterait environ 60 millions de dollars pour faire... selon les études, là, qui ont été dévoilées, pour le mettre en place, alors que la CAQ disait que ça n'avait juste pas de bon sens puis que ça ne pouvait pas se faire. Puis par ailleurs la même étude dit qu'on pourrait avoir un système de traversier amélioré, puis les deux mis ensemble, pour moins de 300 millions de dollars, on pourrait avoir une meilleure desserte interrives. Je veux dire, c'est une fraction du prix, du 10 milliards qui était annoncé pour le troisième lien.

Des options, il y en a. La CAQ a toujours refusé de les envisager, a toujours été, de façon très dogmatique, sur un tunnel. Et d'ailleurs leur proposition, c'est encore juste un tunnel, on n'a pas encore d'autres options qui sont évaluées. Une vraie étude d'opportunité permettrait d'évaluer l'ensemble des vraies solutions, de toutes les solutions, lever toutes les pierres pour voir c'est quoi, le meilleur coût-bénéfice pour la société.

Ça fait que, là, on a hâte de voir c'est quoi, le prix du tunnel qui est projeté par le premier ministre, dont il refuse de dévoiler le prix. Mais, d'autre part, est-ce qu'on peut avoir une vraie étude qui va nous permettre de voir c'est quoi, les meilleures options pour avoir le meilleur coût-bénéfice pour le Québec, là?

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur les langues officielles, comment vous accueillez le plan fédéral déposé hier?

M. Leduc : J'avoue que je n'ai pas pris connaissance de ça. Je pourrais vous envoyer Ruba plus tard pour une réaction.

M. Spector (Dan) : Should there be a professional teachers' order?

M. Leduc : That's a good question. It's not a new question, it's a debate going on for several years now. I think the conclusion of this debate should be done by the teachers themselves. Do they want that? Because if it's imposed by… top-down by the Government, they won't get interesting results. And I would say that there's the «osthéopathes», people going around for years now, wanting an order to be created, it's been 10 or 15 years, now, it's not done. So, it's a long way before it gets done, so I'm not sure it's a good solution for the immediate thing we need to address in the situation right now.

M. Grillo (Matthew) : What was your reaction, from either of you, when you heard what the Premier had to say yesterday about the third link? What were you thinking and what was your initial reaction when you heard what he had to say?

M. Grandmont : Well, it's hard to believe that the Premier didn't know the numbers. C'est quoi, un comptable?

M. Leduc :Accountant.

M. Grandmont : Accountant. He's an accountant, he's Premier of Québec, I know he likes numbers, he likes this project, the third link, so it's hard to believe that he didn't know about the price. And it's hard to believe that he has let down the project he had previously to another one that he didn't care about the price. So, it's hard to believe.

M. Grillo (Matthew) :What do you think it says about the Premier that, during the campaign, he didn't know that four options were being studied?

M. Grandmont : Well, that's something we want to ask him too. How can you put yourself in an election without knowing that there are other options on the table and… I don't know. He said yesterday that the actual Minister of Transportation didn't know the price, didn't know that there was… in fact, the price or that there were four other projects… four projects on the study. But, yes, I will ask… maybe I will ask the previous… the former Minister of Transportation about that. It's hard to believe.

M. Leduc : Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 46)

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