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Point de presse de M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie, et Mme Madwa-Nika Cadet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de travail

Version finale

Thursday, April 27, 2023, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

M. Beauchemin : Bonjour, tout le monde. Le niveau de confiance de nos PME qui a été révélé ce matin, le Baromètre des affaires démontre que leur confiance, pour les 12 derniers mois, a été vraiment faible. Pendant que la confiance augmente ailleurs au Canada, au Québec elle a diminué de 2 %. Les propriétaires de PME vivent une pression extraordinairement... extraordinaire principalement à cause du manque de main-d'oeuvre qualifiée.

Je vous rappelle qu'avec la CAQ on sait que le bassin de la population de travailleurs actifs, là, n'augmentera pas au cours des quatre prochaines années. Ils mettent tous leurs oeufs dans le panier de la productivité. Il y a deux éléments pour augmenter notre productivité : les compétences des employés, puis je vais laisser ma collègue vous en parlez dans quelques instants, et la modernisation des entreprises, mais encore faut-il avoir les moyens de faire ce virage.

Je vous rappelle que, dans le dernier budget, aucune mesure concrète n'a été prévue pour bonifier la productivité de nos petites entreprises. D'ailleurs, la FCCQ, le FCEI et le MEQ ont dénoncé le manque de mesures dans le dernier budget pour les petites entreprises. Il est temps que le ministre de l'Économie du Québec se préoccupe de nos petites entreprises, pas juste des grosses entreprises. Et je vais passer la parole à ma collègue.

Mme Cadet : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Bonjour à tous. Bien, écoutez, mon collègue vient de le dire, nous... donc, plusieurs, donc, des regroupements d'affaires, donc, trouvent que, dans le dernier budget, il y avait peu d'éléments pour les petites entreprises. Et, ce matin, avec l'étude de la FCEI, donc, ce qu'on constate, c'est que le principal enjeu des PME, bien, c'est la main-d'œuvre qualifiée.

Hier, en étude des crédits, j'ai posé des questions sur les programmes de requalification à la ministre de l'Emploi. Elle a été incapable de nous fournir les détails de si ces programmes fonctionnent ou pas. Donc, vous comprenez que, quand 45 % des répondants de la FCEI pensent que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est le frein numéro un à leur développement, le fait que le socle de l'opération main-d'œuvre de la CAQ, qui était la requalification, ne fonctionne pas ou, en fait, qu'on n'a pas d'idée si ça fonctionne ou pas, bien, ça laisse présager que, d'une part, bien, le gouvernement est brouillon mais aussi que, d'autre part, il y avait peu de considération pour les éléments de mesures des... des initiatives mises en place.

Il y a 100 millions qui ont été dépensés pour le PRATIC. Il y a 114 millions qui ont été dépensés pour le PARAF. La ministre nous dit que, bon, sous peu, on devrait avoir, donc, certains résultats pour le PARAF, mais, pour le PRATIC, donc, on attend toujours. Donc, ça devrait venir l'automne prochain, mais c'est quand même un gros point d'interrogation pour des programmes qui ont été mis en oeuvre en 2019, et nous sommes en 2023.

Je profite de la tribune que j'ai ce matin aussi, considérant l'actualité, pour vous faire part que j'ai émis un communiqué, hier, sur le projet de loi n° 19. Donc, les consultations particulières se sont terminées la semaine dernière, donc je vous invite à en prendre connaissance, mais, d'ores et déjà, l'un des éléments qui nous a frappés, là, parmi tous les groupes qu'on a entendus, bien, c'est la présentation de l'UPA, de L'Union des producteurs agricoles, qui nous parlait des mesures, donc, mises en place pour la protection, donc, des enfants, donc, qui oeuvrent dans ce secteur-là.

De ce côté-là, en fait, nous, on est en faveur d'ajouter, donc, à l'une des exemptions prévues à la loi, une exemption qui encadrerait, donc, le travail des enfants, donc, de moins de 14 ans dans le secteur agricole pour l'accomplissement de tâches légères comme la cueillette de petits fruits. On a été assez rassurés, là, sur cet élément-ci qu'il ne s'agit pas d'un... qu'on n'utilise pas les enfants comme solution à la pénurie de main-d'oeuvre mais que c'était une main-d'oeuvre qui était déjà recherchée, une main-d'oeuvre âgée de moins de 14 ans qui était déjà recherchée dans ce secteur-là pour l'accomplissement de ces petites tâches. Ça fait que c'est une continuité de la vie familiale et sociale dans ce contexte.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais donc aux entreprises mêmes qui ont plus de 10 employés, de 10 salariés, c'est ça?

Mme Cadet : Exactement. Tu sais, je vous dirais, dans le fond, vous avez vu, donc, l'exemption qui existe, en ce moment, dans le cadre du projet de loi, donc, qui concerne les entreprises familiales, donc, de moins de 10 employés. L'UPA, ce qu'elle nous a dit, c'est qu'ils n'ont pas nécessairement... puis vous pouvez aller le voir, ils n'ont pas nécessairement d'enjeu avec ce cadre-là parce que c'est environ 94 % des entreprises agricoles qui se qualifieraient.

Le défi dans la réalité agricole, c'est que, bon, vous savez, donc, la définition des entreprises familiales de moins de 10 employés, bien, familiales, c'est papa, maman, beau-papa, belle-maman, mais ça ne va pas tellement... ça ne va pas plus loin que ça. Dans le contexte, donc, si on est sur la ferme de son oncle ou même, bon, si on est dans un contexte plus général même de son voisin où est-ce qu'on n'a pas de lien de familiarité, c'est... de lien de famille, plutôt, ça devient difficile à encadrer dans ce cadre-là.

Donc, eux ne demandent pas de modifier la définition d'entreprise familiale, ce qu'ils disent, c'est que, dans le contexte, puisque... Même au niveau de la réalité, sur un terrain, quand est-ce qu'on délimite quand est-ce qu'on est sur notre... qu'on cueille des petits fruits, donc, sur notre terrain, sur le terrain du voisin? Donc, ça devient un petit peu nébuleux, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Je veux juste être sûre de comprendre votre position. Vous voulez qu'on fasse quoi exactement? Qu'on ouvre à toutes les entreprises agricoles?

Mme Cadet : Oui, exactement.

Mme Lajoie (Geneviève) : O.K. D'accord.

M. Laforest (Alain) : M. Beauchemin, vous venez du monde de la finance, là, du monde des banques, là. Vous, si on vous présente une étude puis que vous avez des coûts, allez-vous regarder les chiffres ou vous allez vous dire : Ce n'est pas important?

M. Beauchemin : Bien, c'est certain qu'il faut rentrer les coûts. Je ne comprends pas exactement le contexte.

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est parce que le premier ministre, hier, il a eu l'étude concernant le troisième lien. Bon, il y a l'étude non caviardée puis il y a l'étude caviardée. Tout le Québec a l'étude caviardée, mais le gouvernement a une étude non caviardée. Le premier ministre a dit hier : Moi, je n'ai pas regardé les chiffres. Ma question, au fond : Est-ce que ça vous surprend?

M. Beauchemin : Bien, ça me surprend, c'est certain. On ne peut pas penser faire des promesses... qui ont été brisées, encore une fois, là, mais on ne peut pas penser faire des promesses sans avoir pris le temps de faire les analyses, pris le temps de faire les calculs, d'avoir toutes les données. Il faut avoir toutes les données pour prendre les bonnes décisions.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que c'est inquiétant que le premier ministre dise qu'il ne s'est pas intéressé aux coûts du projet qui doit remplacer celui qu'il avait promis en campagne électorale?

M. Beauchemin : Effectivement, c'est inquiétant, parce que, dans le fond, ça démontre une autre chose qui semble être le mode d'affaire de la CAQ depuis un petit bout de temps, c'est un petit peu brouillon de ne pas avoir été capable de faire les calculs, de ne pas avoir ces données-là puis d'y aller encore avec des promesses aujourd'hui, c'est...

M. Robillard (Alexandre) : C'est quoi, les risques de cette façon de faire là de la part du premier ministre?

M. Beauchemin : Des dépassements de coûts, des projets qui ne sont pas bien ficelés, des redessinages de dessins, de recommencer à zéro, un paquet de trucs, là, qui...

M. Robillard (Alexandre) : Puis comment vous expliquez que le premier ministre ne sache pas ça, alors que, visiblement, il serait en position de le savoir?

M. Laforest (Alain) : Rappelons qu'il les connaît, les chiffres, là, ils sont juste caviardés, là, il y a juste nous autres qui n'ont pas le droit de les voir.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais lui, il n'a pas voulu aller voir...

Des voix : ...

M. Beauchemin : Excusez, là, la question précise? Pourquoi que, donc?

M. Robillard (Alexandre) : Bien, je veux dire, je ne me souviens pas de ma question.

Des voix : ...

M. Beauchemin : O.K. Bien, de ne pas donner l'information aux Québécois de façon transparente, qui semble être aussi, encore une fois, la façon de faire, fait en sorte que le lien de confiance — en parlant de lien — va être un petit peu brisé, puis ça fait en sorte que les gens n'auront peut-être pas l'acceptabilité sociale d'avancer dans un projet comme ça.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a de l'aveuglement volontaire de sa part dans ça? Est-ce que c'est plus pratique de ne pas savoir le coût?

M. Beauchemin : Bien là, je ne peux pas vraiment... je ne peux pas vraiment donner la...

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que vous le croyez quand il vous dit qu'il ne connaît pas les chiffres, qu'il n'est pas au courant?

M. Beauchemin : Je ne peux pas... je ne sais pas s'il les a parfaitement tous bien étudiés, si de l'information qui a été barrée a été complète, je ne peux pas parce qu'elle est barrée, mais...

Mme Cadet : Bien, moi, je n'y crois pas. Bien...

M. Bergeron (Patrice) : Vous ne le croyez pas?

Mme Cadet : Bien, non, moi, je ne le crois pas, là. Je ne peux pas croire qu'il s'en tienne... Bien, comme vous l'avez dit, c'est de l'aveuglement volontaire, là, tu sais, soit qu'il ne les a pas regardés mais que ça faisait bien son affaire de ne pas les regarder, tu sais, soit il les a vus puis il ne veut pas les divulguer. Mais, dans tous les cas, on semble vouloir montrer les chiffres qui font notre affaire puis de cacher ceux qui ne font pas notre affaire.

M. Beauchemin : Ça semble être la façon de faire. Quand tu as les rapports de McKinsey, on ne veut pas le publier, mais on donne un rapport sur le développement de l'Internet haute vitesse à travers toute la province parce qu'au mois de juin 2022 ce rapport-là mettait en belle lumière le gouvernement. Donc, tu sais, on dirait que, quand ça met en bonne lumière le gouvernement, les rapports sont transparents, quand ce n'est pas le cas...

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais, en même temps, l'argument principal pour lequel ils ne font pas le troisième lien, c'est parce que ça coûte trop cher.

M. Beauchemin : Oui.

M. Lacroix (Louis) : Alors, il ne va pas voir les chiffres, mais ça coûte trop cher.

M. Beauchemin : Mais pourquoi ne pas rendre tout ça public? Tu sais, dans le sens...

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a des contradictions dans tout ça, selon vous?

M. Beauchemin : Bien, c'est dur à dire si... L'information, étant donné qu'on ne l'a pas, O.K., c'est dur à dire si c'est une bonne décision. Mais, tu sais, si le premier ministre a décidé que c'était trop cher pour y aller de l'avant, j'ose croire que ça doit être la réalité, mais on...

M. Robillard (Alexandre) : Mais la question de mon collègue, c'était de dire : La raison de changer le projet, c'est le coût. Or, le coût de ce qui le remplace, le premier ministre n'a pas l'air d'être au courant. Donc, est-ce qu'il n'y a pas une contradiction dans ça?

M. Beauchemin : Assez évidente, assez évidente, oui.

Mme Cadet : Bien, manifestement. Manifestement qu'il y a une contradiction sur cette question-là. Tu sais, s'il nous dit, d'un côté, que, bon, il y a... c'est une question de coût qu'on ne fait pas le tunnel autoroutier puis que là on... il y a encore une question de coût dans cette... dans l'autre... dans l'alternative, là, qui est mise de l'avant, bien, je pense qu'il y a un certain problème de cohérence, là.

M. Beauchemin : Le problème, c'est...

M. Lacroix (Louis) : Là-dessus, il dit... il commence par dire que... Parce que, quand on lui a demandé à savoir est-ce qu'on devrait dévoiler le coût du nouveau projet, l'estimé du nouveau projet, il commence par dire : Bien, c'est une évaluation sommaire, donc on ne veut pas dévoiler une évaluation sommaire. Puis, après ça, il dit : On ne veut pas la dévoiler parce qu'il pourrait y avoir des appels d'offres.

M. Beauchemin : Mais c'est donc... Je comprends le concept de ne pas vouloir dire combien qu'il pense que ça coûte pour ne pas influencer les appels d'offres, mais il pourrait quand même donner un ordre de grandeur, il pourrait quand même donner une idée, il pourrait y avoir au moins une indication de ce que l'enveloppe pourrait représenter. À date, on est un petit peu, encore une fois, dans le noir, puis ça démontre juste le côté brouillon de ce gouvernement-là.

M. Bossé (Olivier) : Les associations économiques, les MRC de la rive sud, les municipalités disent que le retrait de ce projet-là va faire stagner l'économie sur la Rive-Sud de Québec, est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Beauchemin : Je n'ai pas vu les rapports sur lesquels ils se sont penchés pour conclure de cette façon-là. Moi, je pense que ça prendrait cette information-là pour que je puisse vous donner une bonne réponse, là. Le développement économique peut se faire de plusieurs façons. Le troisième lien autoroutier n'est pas la façon la plus optimale d'en arriver à ça, probablement, mais le transport en commun, ça va peut-être aider, mais, encore une fois, on n'a pas l'information.

Mme Lajoie (Geneviève) : J'aimerais vous entendre, M. Beauchemin, sur le plan fédéral sur les langues officielles. Comment vous accueillez ce qu'a présenté le gouvernement de M. Trudeau?

M. Beauchemin : Bien, en fait, je vais passer la rondelle à ma collègue, ici, sur cette question-là.

Mme Cadet : Bien, je vous dirais, tu sais, d'emblée, tu sais, on le sait, c'est important qu'on puisse faire des investissements en langue française, si on prend le chapeau fédéral, donc, à travers le pays. Ça fait que, quand on accueille des investissements de 4,1 milliards en matière de langue puis notamment en matière de protection de la langue française, c'est sûr que, puisqu'on ne peut jamais en faire assez, on accueille ça de façon assez positive, somme toute.

Ceci dit, je n'ai pas eu l'occasion de faire toute l'analyse, là, de l'ensemble du plan qui a été déposé hier, mais d'emblée ce qu'on voit, c'est qu'il semble y avoir peu d'investissements pour la protection du français au Québec. Donc, évidemment, moi, comme porte-parole en matière de langue française, j'aimerais voir plus d'investissements pour la protection du français au Québec. On est... on salue, là, le fait, en fait, que la ministre des Langues officielles... que la seule des deux langues officielles qui est menacée au Canada, bien, c'est le français, parce que c'est le cas. Donc, elle reconnaît, donc, ce contexte... ce concept d'asymétrie là, mais on aurait aimé que le plan puisse aller de pair avec cette déclaration-là.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que 400 millions pour sauver l'anglais au Québec, c'est suffisant? Dans le plan, il y a de l'argent pour sauver ou pour encourager les communautés d'expression anglaise au Québec. Est-ce que c'est suffisant?

Mme Cadet : Je ne me prononcerai pas sur est-ce que le montant qui est mis de l'avant dans le plan pour protéger les institutions des Québécois d'expression anglaise... si c'est suffisant ou pas, il faudrait faire une analyse, là. Tu sais, on vient de parler de gouvernement brouillon puis qui... en fait, là, qui prend des décisions, qui s'emballe puis qui fait des... qui émet des commentaires, tu sais, sans avoir vu les besoins. Je n'ai pas vu l'analyse des besoins de la communauté des Québécois d'expression anglaise, ça fait que je ne peux pas vous dire si c'est suffisant ou si ce n'est pas suffisant.

M. Laforest (Alain) : Mais, si on revient sur ce que vous avez dit concernant la protection du français, c'est un peu le même discours que tenait le ministre Roberge hier, là. Donc, vous envoyez le même message à Ottawa, là, il faut corriger le tir?

Mme Cadet : Bien, j'envoie ce message-là, mais aussi le message qu'on envoie, c'est que... c'est un peu qu'est-ce qu'on a vu avec la question des transferts en santé, c'est que le gouvernement, il ne semble pas nécessairement avoir le gros bout du bâton avec ses négociations avec le fédéral. Puis, s'il manque d'investissement sur la langue en français, est-ce que le ministre de la Langue, qui est aussi ministre des Relations canadiennes, a fait son travail à ce niveau-là? Moi, c'est la question que je lui pose, à M. Roberge.

M. Duval (Alexandre) : Le gouvernement a toujours écarté la gestion dynamique des voies sur le pont Pierre-Laporte, et là on découvre, dans les études présentées la semaine dernière, qu'on pourrait ajouter une septième voie sur le pont Pierre-Laporte pour améliorer la fluidité de la circulation. Quel est le point de vue du Parti libéral sur cette gestion dynamique des voies et sur l'opportunité que représenterait cette solution-là?

M. Beauchemin : Bien, on ne l'a pas analysé en détail, là. Je pense que notre collègue en transports pourrait peut-être vous donner plus d'information sur le sujet, mais c'est certain, encore une fois, qu'avoir l'ensemble de l'information est essentiel pour prendre les bonnes décisions. Ce n'est peut-être pas la réponse parfaite, là, mais la réalité, c'est qu'on ne l'a pas, cette information-là. On ne sait pas si c'est optimal, on ne sait pas comment l'accessibilité...

M. Laforest (Alain) : ...Champlain l'a fait pendant des années, là.

M. Beauchemin : Oui, effectivement, mais, je veux dire, je ne sais pas si c'est applicable aussi bien pour le pont Laporte, ça fait que je ne sais pas.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Quand on voit que le niveau d'épuisement, dans le réseau de l'éducation, dépasse les frontières de la profession enseignante, ça touche aussi le personnel d'appoint, les concierges, les secrétaires, sommes-nous mûrs, au Québec, pour des états généraux en éducation? Parce qu'on en a procédé, dans les dernières années, à des rehaussements salariaux. Visiblement, l'épuisement, lui, ne diminue pas. Qu'est-ce qu'on fait?

M. Beauchemin : Bien, moi, je pense que Madwa et moi, on va vous dire que c'est peut-être le dossier plus de Marwah Rizqy pour pouvoir avoir une meilleure réponse plus précise. On n'est pas aux faits et gestes de tout ce département-là.

M. Bossé (Olivier) : ...d'enregistrer des professeurs dans leur classe?

Mme Cadet : Comment?

M. Bossé (Olivier) : D'enregistrer les professeurs dans leur classe. Là, ça sort, il y en a plusieurs qui font enregistrer à leur insu, entre guillemets. Est-ce que vous pensez que ça prend ça pour qu'on dévoile les cas, bien, d'abus peut-être?

Mme Cadet : Bien, je pense que ça prend... Bien, tu sais, vous avez parlé des états généraux en éducation, tu sais, je pense que ça prend une conversation beaucoup plus large sur comment mieux encadrer la profession enseignante. Hier, on a vu que le ministre Drainville a fermé la porte de façon assez rapide sur la question des ordres professionnels. C'est une réflexion qui est intéressante. Est-ce que c'est la solution? Bien, je pense que... on me l'a dit, donc, Mme notre collègue, Marwah Rizqy, va pouvoir peut-être élaborer sur cette question-là, mais est-ce que c'est la solution? C'est sûr qu'il y a des... Il faut qu'on ait une conversation un peu plus générale sur cette question.

Mais, maintenant, c'est certain que ces enregistrements-là, là, c'est... sont assez préoccupants. Donc, il ne faudrait pas que ce soit la seule voie pour qu'on puisse prendre acte des différents abus que l'on voit dans le milieu de l'éducation.

M. Laforest (Alain) : ...depuis le temps qu'on en parle, là, est-ce que ça prend un ordre professionnel au niveau de l'enseignement, là? Ça fait des années...

Mme Cadet : Nous, on pense que le ministre Drainville a fermé la porte de façon trop rapide sur cette question-là. Tu sais, nous, on est ouverts à avoir la réflexion.

M. Bergeron (Patrice) : Est-ce que les jeunes sans recours devraient justement... quand ils sont aux prises avec un enseignant qui les intimide, qui les engueule, ne devraient pas, justement, les enregistrer? Puisque ça semble fonctionner.

Mme Cadet : Bien, écoutez, tu sais, encore une fois, tu sais, je pense qu'il faut qu'on ait un certain cadre, là, pour qu'on puisse dénoncer les situations d'abus. Tu sais, on a vu... Puis, encore une fois, c'est ma collègue, Marwah Rizqy, donc, quand elle a pris... quand on a eu connaissance, là, bon, justement, par le biais des enregistrements, des différentes situations d'abus, elle a demandé, donc, une enquête. On a vu, donc, que le ministre, donc, a pris acte de cette recommandation-là, donc a demandé ces enquêtes-là, mais il faut manifestement qu'on ait une conversation plus large sur la question pour éviter que...

M. Bergeron (Patrice) : ...qui sont dans cette situation-là, ils font quoi? Ils attendent qu'on ait une conversation sur le sujet ou ils disent... ils vont s'adresser à leur direction? Qu'est-ce qu'ils font?

Mme Cadet : Bien... Vas-y.

M. Beauchemin : Je ne pense pas qu'ils peuvent... je ne pense pas qu'on... on ne peut pas empêcher des jeunes de faire ce qu'ils veulent. Donc, s'ils veulent les enregistrer, tu sais, je veux dire, on ne peut pas... on n'a pas... on ne peut pas contrôler tout le temps les jeunes de leurs actions. À l'âge qu'ils ont, ils peuvent faire...

Mme Cadet : Mais, dans tous les cas, tu sais, nous, on pense que le ministre Drainville, tu sais, lui, il a une certaine responsabilité dans ce dossier-là. Il semble avoir un petit peu perdu le contrôle de qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de la machine. Puis semble-t-il que les enseignants... Encore une fois, on parlait de lien de confiance qui est brisé, bien, il semble y avoir un lien de confiance qui est brisé entre le milieu de l'éducation puis le ministre Drainville.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais à un élève, là, qui sent que son enseignant abuse, que ce soit dans le langage, ou autre, est-ce que vous l'invitez, cet élève-là, à enregistrer son professeur pour dénoncer?

Mme Cadet : Bien, on l'invite à dénoncer ces situations-là. Puis on le voit, il y a une espèce... il semble y avoir une certaine omerta à l'intérieur du milieu. Donc, on l'invite à dénoncer de toute manière possible. Puis, si à travers, donc, cette dénonciation-là, donc, on est capable de lever le voile sur ce qui se passe à l'intérieur des écoles, bien, certainement que ça va pouvoir nourrir la conversation nationale qu'on doit avoir sur le sujet.

M. Laforest (Alain) : Sans nier ce qui se passe, là, puis je ne nie pas ce qui se passe dans les écoles secondaires ou primaires, là, c'est assez enregistré, là, mais, si on tourne de l'autre côté de la médaille, est-ce qu'il n'y a pas des jeunes qui seraient tentés, justement, de faire un coup fourré à des enseignants pour les faire grimper puis de les enregistrer? Est-ce qu'on peut nier cette situation-là?

Mme Cadet : Bien, écoutez, c'est certain, comme mon collègue le disait, donc, ce qui se passe à l'intérieur des classes, donc, ça devient un petit peu... ça devient un petit peu délicat. Nous, on se remet encore, donc, à indiquer qu'il faut qu'on ait une conversation là-dessus. Le ministre a fermé la porte beaucoup trop rapidement à la question de l'ordre professionnel. Et manifestement si... son zèle sur cette question-là n'est pas en phase avec qu'est-ce qui se passe à l'intérieur des murs de nos écoles.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Êtes-vous ouverts, au Parti libéral, à revoir la composition de la classe? Je vous pose la question parce que...

Mme Cadet : Ah! je vous en remettrais à ma collègue, Marwah Rizqy, là-dessus, oui, oui.

M. Duval (Alexandre) : Parlant de conversation nationale, vous avez réclamé des consultations élargies, pendant longtemps, sur l'avenir énergétique du Québec. Là, on a une consultation somme toute sommaire qui s'en vient. Qu'est-ce que vous pensez de l'annonce a été faite, hier, par M. Fitzgibbon?

M. Beauchemin : Bien, il y a le volet présentiel puis il y a le volet numérique, là, où est-ce que les gens vont pouvoir contribuer. J'espère que ça va être plus fluide. J'espère que l'ensemble des acteurs de la société civile qui ont un mot à dire, que ce soient les Premières Nations, que ce soit...

M. Duval (Alexandre) : Est-ce que ça répond aux attentes que votre parti avait par rapport à une consultation élargie?

M. Beauchemin : Bien, la consultation élargie nous aurait permis d'avoir plus le pouls sur le terrain, dans chacune des régions du Québec, ce que ça ne nous permettra peut-être probablement pas d'avoir. C'est ça, la grosse différence, là. Des fois, juste la proximité encourage la conversation. Là, il y a peut-être des... il y a peut-être des gens qui... pour qui passer par, justement, une plateforme électronique, ce n'est peut-être pas quelque chose avec lequel ils vont être à l'aise, il n'y aurait peut-être pas autant de mémoires qui vont être déposés. Je ne peux pas vous dire exactement, mais ce n'est pas exactement ce que nous, on souhaitait, quelque chose qui est ouvert où est-ce qu'on pouvait, justement, avoir cette relation-là de proximité avec les gens à travers la province, à travers le Québec.

La Modératrice : Questions en anglais.

M. Grillo (Matthew) : Yes. Mr. Beauchemin, with regards to the third link, with what the Premier said yesterday, not divulging these numbers to the public, I'm just wondering why do you think he's doing this, the exact numbers of the four options that were studied.

M. Beauchemin : The exact reason as to why he's doing it, I'm not sure, but what it ends up doing as a consequence of, it creates this environment where people are thinking again that, you know, maybe all of this is not well constructed or this is not well-planned. So, again, the image is that it's «brouillon», it's a sketchy approach to building this potential link. You know, the underlined reason why the Government of Mr. Legault is doing this is something that we should be asking himself.

M. Grillo (Matthew) : ...during the campaign, that he didn't actually know that there were four options being studied, do you feel as thought he didn't have good enough... or maybe he didn't know the project well enough when he was making this promise during the campaign? Do you feel that way?

M. Beauchemin : Sure sounds that way.

Une voix : Merci.

M. Beauchemin : Bienvenue. Merci.

Mme Cadet : Merci.

(Fin à 8 h 24)

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