(Huit heures quarante-huit minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Hier, le gouvernement du Canada a annoncé son plan d'action en matière
de langues officielles qui, selon les dires du premier ministre du Canada, est
pour freiner le déclin du français. Résultat des courses, voici ce qu'on
accorde pour l'épanouissement de l'anglais au Québec : 137 millions.
Qu'est-ce qu'on accorde pour le français? Ceci. Alors, si on veut stopper le
déclin du français : 140 millions pour l'épanouissement de l'anglais
au Québec; des pinottes pour le français.
Tout ce qu'a trouvé à dire, hier, notre
ministre responsable de la Langue, c'est : C'est bon pour les francophones
hors Québec. Est-ce que vous y trouvez des vertus pour le Québec? Non. Est-ce
qu'aujourd'hui le ministre responsable de la Langue et le gouvernement de la
CAQ se sentent plus fiers d'être Canadiens quand ils regardent la contribution
du gouvernement fédéral à stopper le déclin du français et à assurer sa
vitalité? C'est profondément scandaleux.
C'est l'argent qui parle. 140 millions
pour assurer la vitalité de l'anglais, au Québec, qui n'est nullement menacé.
La seule langue qui est menacée au Québec, c'est le français, et c'est la même
chose dans le reste du Canada. Donc, j'ai peine à croire que c'est ça, là, qu'on
reçoit, des pinottes, mais, pendant ce temps-là, 137 millions de dollars.
Il y a un lobby qui a gagné. Vous savez, le lobby de ces députés de
l'Ouest-de-l'Île de Montréal du Parti libéral du Canada, qu'on définissait
comme des dissidents, bien, ils ont gagné, et beaucoup plus d'argent pour la
communauté anglophone. Et l'évaluation qu'on fait, c'est tellement fragmentaire
que ce n'est presque rien pour les francophones. Ça, c'est le premier élément
que je voulais aborder avec vous.
Le deuxième, qui va vous toucher
particulièrement dans votre profession, c'est que nous avons appris hier que,
les consultations virtuelles sur le développement harmonieux de l'activité
minière, les demandes d'accréditation de journalistes ont été refusées. La Fédération
professionnelle des journalistes est sortie, hier, pour dire que c'était
scandaleux. Alors, qu'est-ce qu'on veut faire? Empêcher le public et les
journalistes de connaître le témoignage que Fred Pellerin fera en Mauricie lors
de la commission? Parce qu'il a déjà annoncé qu'il avait bien des choses à dire
là-dessus, il a même dû acheter des claims sur son terrain.
J'invite la ministre responsable des
Ressources naturelles et des Forêts à rapidement changer sa position. Et je
vous indique que c'est la deuxième fois en quelques mois que la Fédération
professionnelle des journalistes doit intervenir auprès d'elle. La première
fois, c'était dans le cadre d'une activité logement à Rimouski où elle avait
invité des intervenants et des entrepreneurs et elle leur a demandé
formellement de ne pas dire un mot aux journalistes. Et chacune des personnes
qui est sortie ont dit : La ministre nous a dit de ne pas parler. Deuxième
fois, et la FPJQ de l'Est du Québec a demandé à rencontrer la ministre, et là
on a ça aujourd'hui. De quoi on a peur?
Nous, quand on est indépendantistes, on
est profondément attachés à notre capacité de gérer notre territoire, mais là
on est dépossédés de notre territoire. Et que la ministre avance en terrain
miné, c'est son problème à elle, mais cet enjeu est plus important qu'elle, c'est
l'enjeu de la possession de notre territoire. Et les gens doivent pouvoir s'exprimer,
on doit entendre ce qu'ils ont à dire. Ça a passé un peu en douce, hier, avec l'étude
des crédits, mais c'est inacceptable pour la démocratie, pour le journalisme,
pour le droit du public de connaître quels sont les enjeux. Vous savez, en 16 ans,
j'ai participé à plein de consultations au Québec, je n'ai jamais vu une telle
chose.
Alors, j'invite la ministre, dans la
prochaine heure, à changer sa position là-dessus, c'est inacceptable. Et je
vous le dis, les journalistes de ma région sont bien au fait de ça. C'est la
deuxième fois en quelques semaines, même, où la Fédération professionnelle des
journalistes, qui vous représente, doit intervenir.
Je suis accompagné de Joël, qui est
disponible, évidemment, pour tous sujets sur... notamment sur la santé, sur le
transport. Alors, libre à vous, c'est votre période des questions, activité
libre, sujets libres.
M. Lacroix (Louis) : Je
voudrais commencer parce qu'il faut que je m'en aille après. Ça dérange-tu? Sur
le BAN, M. Arseneau.
M. Arseneau : Le quoi? Le
BAN?
M. Lacroix (Louis) : Sur les
salaires des députés. Est-ce que vous avez été consultés ou pas? Est-ce que
vous avez été mis dans le processus pour la création du comité indépendant?
M. Arseneau : Non.
M. Bérubé : Je vais
compléter.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
non, non, mais je n'ai pas... j'ai une autre question.
M. Bérubé : J'ai la réponse.
M. Lacroix (Louis) : M. Arseneau,
vous n'avez pas été consulté jamais? On ne vous a jamais envoyé, par exemple,
de correspondance, de feuille de route ou d'échéancier sur le projet?
M. Arseneau : Vous le savez
qu'on n'est pas membres en titre du BAN. Et, lorsque le mandat a été donné au
comité, nous n'étions pas là, on n'a pas pris connaissance, là, du mandat qui a
été transmis. Autrement, c'est la raison pour laquelle je voulais laisser la
parole à Pascal, les leaders... ou le whip du gouvernement a été en contact
avec Pascal.
M. Bérubé : Voici comment ça
s'est passé. Au début de l'année, à la fois le ministre de la Justice et le
whip du gouvernement nous ont contactés pour nous dire qu'ils avaient l'intention
de faire passer un projet de loi dans cette session pour augmenter le salaire des
députés. On a été surpris, on n'a jamais demandé ça, on n'a jamais demandé d'argent
pour nous. D'ailleurs, je ferais remarquer que les moins bien payés de l'Assemblée
nationale, c'est nous deux, on est au minimum. Alors, probablement que c'est au
mérite, mais on est les moins bien payés de l'Assemblée nationale, nous deux.
On n'a aucune prime, on ne s'en plaint pas, on n'a jamais demandé d'augmentation
de salaire.
Alors, ils sont arrivés avec ça. Ils ont
mis en place le comité, puis ils nous ont dit qu'ils voulaient l'adopter, que c'était
le souhait de leur formation politique. Vous avez entendu Paul St-Pierre
Plamondon hier, ce n'est pas parti pour qu'on vote pour, pour toutes sortes de
raisons : la façon que c'est fait, les différents mécanismes, le portrait
le plus complet. Donc, ça appartient au gouvernement. S'il décide de le faire
passer avec sa majorité, libre à lui. On n'a pas terminé nos réflexions
là-dessus, mais on n'annonce certainement pas qu'on va voter pour, pour l'instant.
Voilà, c'est comme ça que ça s'est passé.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
avez quand même un ancien député qui est sur ce comité-là.
M. Bérubé : Bien, oui, mais c'était...
c'était voulu. C'est eux qui ont choisi les députés, ce n'est pas nous, là, qui
avons proposé des noms. D'ailleurs, ils ont choisi de ne mettre aucun ancien
député de la CAQ, vous avez remarqué ça.
M. Laforest (Alain) : Moi, il
faut que je parte aussi. Est-ce que vous croyez que le premier ministre...
M. Bérubé : C'est la nouvelle...
M. Laforest (Alain) : Bien, c'est
la réalité, voilà. Est-ce que vous croyez que le premier ministre n'a pas vu
les chiffres concernant les quatre projets, surtout le fameux tunnel de
transport en commun?
M. Arseneau : Écoutez, le
premier ministre s'est cassé les dents sur un projet dont il faisait la
promotion depuis huit ans. Là, il dit : On a une solution alternative, ça
va être un lien sous-fluvial uniquement réservé au transport collectif. Et il
ne connaîtrait pas les chiffres, un comptable qui va faire face, en études des
crédits, aux autres chefs des autres formations politiques? Alors, moi, je
pense qu'il y a deux options : soit le premier ministre fait preuve d'un
manque de rigueur absolument aberrant, soit il se moque de nous.
M. Lacroix (Louis) : Et, à
votre avis, c'est lequel?
M. Bérubé : Moi, je prendrais
b.
M. Arseneau : Moi, je vous
laisse choisir.
M. Bergeron (Patrice) : Bien,
il vous ment, c'est ça que ça veut dire, non?
M. Arseneau : Moi, je ne peux
pas concevoir que le premier ministre, dans l'exercice de ses fonctions, avec
la crise actuelle qui frappe, évidemment, son caucus, alors qu'on voit des...
on entend des voix discordantes, l'un s'excuse, l'autre ne s'excuse pas, l'un
promet un retour d'ascenseur, l'autre dit que ça n'arrivera pas, les gens
veulent continuer d'avoir un lien autoroutier, alors que le premier ministre en
a décidé autrement... Qu'on vienne nous dire qu'il n'a pas fait ses devoirs de
base d'aller voir derrière le caviardage des documents qui ont été rendus
publics pour dire : Entre nous, là, combien ça va coûter, là?, pour être
certain de défendre une promesse qui, cette fois-ci, pourrait être tenue, moi,
je trouve ça inconcevable.
M. Bossé (Olivier) : Les
conseils municipaux sur la Rive-Sud de Québec, les associations économiques,
les MRC disent : Perdre de ce projet-là, là, ça va faire stagner notre
économie en Chaudière-Appalaches, qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Arseneau : Bien, je pense que
c'est... en tout respect, là, c'est d'avoir une vision du développement
économique qui est du XXe siècle. Je pense qu'on peut miser sur
l'innovation, sur le développement économique sans nécessairement que ce soit
basé sur la construction d'autoroutes et puis sur ce genre de projet
pharaonique. Je pense qu'on peut faire mieux, on peut faire autrement. Et la
transition écologique, c'est aussi une transition économique, et puis je pense
qu'il faut élargir nos horizons. Puis ce n'est pas une autoroute sous-fluviale
qui va faire la différence dans l'avancement économique de la Rive-Sud de
Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
les langues officielles, il y a 20 % de l'enveloppe qui devrait être
attribuée pour soutenir l'anglais au Québec.
M. Bérubé : Exact.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que c'est trop?
M. Bérubé : Évidemment. Bien,
en fait, si on annonçait que c'était, je ne sais pas, moi, 800 millions
pour le français, là, il y aurait un sens des proportions, mais
143 millions contre... 140 millions contre très peu pour le français,
je ne comprends pas. Qui, au gouvernement fédéral, s'est dit : L'essentiel
de l'argent, là, 140 millions, c'est pour promouvoir l'anglais au Québec?
Ça dépasse l'entendement.
La preuve, là, le gouvernement du Québec,
qui essaie toujours de trouver quelque chose de positif quand qu'il reçoit un
échec, là, là, il a dit... Jean-François Roberge dit : Oui, mais c'est bon
pour les francophones hors Québec. O.K., mais encore? Pour le Québec, il n'y a rien.
Je veux dire, quelle conclusion tirer? Aujourd'hui, Jean-François Roberge, il
est-tu plus fier d'être Canadien qu'hier? Ça donne quoi, là?
Le projet de loi n° 96, là, c'est
comme si ça n'avait jamais existé, cet épisode-là. Pourtant, je le reconnais,
le ministre, quand je le vois, c'était lui, Simon Jolin-Barrette. Là, il
recommence ça avec du financement qui joue contre nous, parce qu'on va financer
toutes sortes d'initiatives, là, culturelles, scolaires partout sur le
territoire du Québec, puis on n'aura presque rien.
Je veux dire, si, après ça, on considère
encore que le gouvernement du Canada est un allié du français au Québec, c'est
de l'aveuglement volontaire, du fanatisme ou de la naïveté. Nous, on a tiré des
conclusions politiques il y a longtemps là-dessus, mais le gouvernement du
Québec persiste à penser qu'ils vont être capables, à 90 députés, de faire
entendre raison au gouvernement fédéral, mais ils n'en ont rien à foutre, de la
CAQ. Pensez-vous qu'ils sont impressionnés par les 90 députés de la CAQ?
Pantoute. Alors, ils continuent. Continuons!
M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous
avez un brevet d'enseignant, je crois?
M. Bérubé : Toujours valide.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce
que vous auriez aimé ça... Toujours valide. Est-ce que vous aimeriez ça...
M. Bérubé : Je m'en suis
servi l'an dernier.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...exact — avoir
un ordre professionnel qui régit cette profession?
M. Bérubé : On a eu beaucoup
de discussions dans les colloques en enseignement là-dessus. Il y a du pour, il
y a du contre. Mais, pour le Parti québécois, on n'a jamais eu cette position,
pour être totalement transparent. La CAQ, toutefois, l'avait. C'était une
position de l'ADQ qui a transféré en même temps qu'Éric Caire à la CAQ. Ils ont
gardé Éric, mais ils n'ont pas gardé... ils n'ont pas gardé l'ordre des
enseignants.
À court terme, ce qu'on doit faire, parce
qu'évidemment c'est la situation, là, des enseignants au... qui parlent fort et
dur aux élèves qui sont en cause : un mode d'intervention rapide. Dès
qu'on pense que les étudiants sont en danger par des abus verbaux, par de la
violence potentielle, il y a un processus d'intervention, ça existe dans tous
les milieux de travail, ça, là, rapidement. Ceux qui sont au courant doivent
dénoncer rapidement.
Les enseignants en cause, la première, de Sainte-Marthe-sur-le-Lac,
j'ai été le premier à dire quelque chose d'assurément élémentaire, mais je
pensais que ça allait être repris par d'autres, elle a besoin d'aide, cette
femme-là. Quelle aide on lui apporte présentement à elle et à d'autres
potentiellement qui sont dans un état mental qui ne leur permet pas de bien
faire leur travail? Ça, c'est important aussi de le dire.
Pour le reste, on a une situation, on a
une pénurie d'enseignants. Il y a plein de gens qui enseignent présentement qui
n'ont pas de brevet d'enseignement, qui sont des gens qui viennent remplacer.
Ils prennent à peu près tous ceux qui sont volontaires présentement dans les
écoles. Puis c'est la négo aussi. Après la négo, si on veut faire ce débat-là,
on en sera, mais ce n'est pas magique, là, ce n'est pas parce que l'Ontario l'a
fait que c'est si simple que ça.
M. Bergeron (Patrice) : Pour
les jeunes qui sont en... Vous dites, là, actuellement, un mode d'intervention
rapide, là, mais pour les jeunes qui sont dans des situations comme celles-là,
est-ce que vous les appelez à briser le silence...
M. Bérubé : Bien, évidemment.
M. Bergeron (Patrice) : ...à
filmer les profs, à dénoncer ces profs-là en les filmant, comme on l'a vu, là?
M. Bérubé : Bien là, c'est...
là, c'est très problématique. Vous savez, par exemple, le seul précédent qu'on
a sur des interventions, c'est des interventions policières où les policiers
eux-mêmes demandent des caméras. De commencer à enregistrer en classe sans
contexte, filmer, ça nous met dans une situation très particulière et ça pose
aussi la question de la présence des téléphones intelligents en classe. Quand
je suis allé remplacer, l'an dernier, à l'école secondaire de Matane, certains
enseignants les acceptent, d'autres pas, c'est à la discrétion des enseignants.
Bien, évidemment, quelqu'un qui voudrait enregistrer peut le cacher, puis j'ai
l'impression que c'est ça qui a été fait.
Alors, j'ai l'impression qu'il y a d'autres
situations qui existent au Québec. Les parents et les étudiants, les élèves
vont dénoncer dans les prochains jours, là. Il y en a un nouveau, cas, qui est
apparu dans les Laurentides, je pense. Puis je vous suggère qu'il va y en avoir
dans les prochains jours. Donc, ça fait partie d'un mécanisme pour retirer des
classes des enseignants qui ne sont pas en état d'enseigner et qui ont besoin
d'aide.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...ces
enseignants qui ont besoin d'aide?
M. Bérubé : ...vous l'avez sur
LaPresse ce matin, ça, je le savais déjà mais pas aussi
complet que votre dossier de La Presse, le taux d'absentéisme est
épouvantable. J'ai encore une enseignante, la semaine passée, qui m'a appelée
pour me dire qu'elle a besoin de prendre une année sabbatique, puis sinon elle
va quitter l'enseignement. Bien, on lui a refusé puis on lui a dit : Bye,
tu perds ton ancienneté, tu ne reviens plus. Je pense qu'il faut être sensible
à ça, le ressourcement, la capacité de prendre une pause. Ce n'est plus ce que
c'était quand mon père a enseigné 35 ans dans une école secondaire où
c'était : tu faisais ça puis tu n'envisageais même pas ça, de prendre une
pause. Maintenant, je pense qu'on a besoin de ça et on a besoin de soutien.
Je voyais, vendredi dernier, le ministre
qui parlait des aides à la classe. C'était intéressant, mais ce n'est pas des
spécialistes, ce n'est pas des orthophonistes, ce n'est pas des... ce n'est pas
des psychologues, c'est des gens qui vont venir aider, mais ça ne peut pas être
la seule solution. Alors, la taille des classes, le soutien, important. Mais un
enseignant dangereux, il doit sortir de l'école. Moi, j'en ai eu quand j'étais
au secondaire. J'en ai un en tête en particulier, là, lui, pendant des années,
il a continué à enseigner. Il n'aurait pas dû être là. Et je pense qu'à
certains égards le syndicat doit défendre son monde mais ne s'aide pas s'il
défend des gens pour qui les comportements sont indéfendables. Je ne sais pas
si ça vous va.
M. Duval (Alexandre) : Rapidement,
sur la gestion des voies sur le pont Pierre-Laporte, je ne sais pas,
M. Arseneau. On constate que c'est une possibilité, finalement, d'avoir
une septième voie, une gestion dynamique des voies. Le gouvernement a toujours
dit que ce n'était pas possible. Qu'est-ce qu'il doit faire à partir de
maintenant, maintenant que c'est écrit dans un de ses documents?
M. Arseneau : Moi, je trouve
que le hasard fait bien les choses. On abandonne le troisième lien, et, tout d'un
coup, magiquement, il y a des solutions qu'on jugeait impossibles qui
deviennent possibles. Je pense qu'on a toujours dit... Je me souviens de la
lettre de l'ex-maire Labeaume qui proposait ce genre de solution là. On s'est
foutu de sa gueule pendant un certain temps. Aujourd'hui, on lui donne encore
raison, comme d'autres qui ont dit qu'il fallait optimiser les infrastructures
qu'on avait déjà pour les réparer, il faut les mettre à niveau. Alors, bravo!
Enfin, on voit la lumière au bout du pont et du tunnel.
Le Modérateur : On va prendre
une dernière question en français. Ou passer en anglais.
M. Bérubé :
Whatever.
M. Spector (Dan) : How do you really feel about the new language strategy?
M. Bérubé :
Well, disappointing, but we're not surprised
at all. It's 140 million for the vitality of English in Québec. Anglophones are not in a threat,
they're not in danger of disappearing and we have almost nothing for the French
in Québec. So, we have to put
conclusions about what Canada
can do about living in French in Québec, and it's a disgrace. And, yesterday, I heard the Minister
responsible for the French language saying : It's good for a Francophone
outside Québec. What else?
Nothing, nothing. So, this is about Canada, and I'm asking to Jean-François Roberge if, today, he feels more
proud to be Canadian than he was yesterday.
M. Spector (Dan) : But some of this money going to the anglophone minority in Québec, it's going to contribute to
unemployment and community organizations. Do you think those are bad ideas?
M.
Bérubé
: It's about proportion. You have 140 million for Anglophones
and almost nothing... we did the maths earlier, almost nothing for the French
language. So, the Government of
Canada feels that the
Anglophones are in danger in Québec, which is not the case. I'm hoping that all the francophone
communities all around Canada
can get the same conditions that the anglophone community has in Québec with universities, colleges,
community centers, health centers, CUSM, paper news, whatever. They're not in
threat in Québec, they're not
in danger.
And I feel that they have
a lot to say about how the Government of Canada doesn't
give a damn about French in Québec. They don't feel that... even CAQ is not happy with that, they
don't care, they're doing their thing their own way, sunny ways, I guess. This
is the sunny way for Mr. Trudeau, so, he doesn't even need Québec to win election. So, there's a lot to
say about having a big mandate with 90 members of Parliament. They don't care, they
don't give a damn about that.
M. Grillo (Matthew) : How would you characterize what the Premier had to say, yesterday,
with regards to the third link?
M. Arseneau : Well, I would say it's ridiculous that the Premier, having to go
through a major crisis within his own caucus, would not prepare to face the
other leaders and know what he's talking about when he is proposing a new
tunnel for, you know, collective transport only. I don't think it's credible.
And there are two options : either he is not responsible or he's making
fun of us.
M.
Bérubé
: Can I?
M. Authier (Philip)
: How is it that he... Oh! sorry.
M. Arseneau : What I'm referring to, just to make it clear, is : they have
already said that the tunnel, the way it was designed to be in the first place
or in the last version, was going to be way too expensive and that there were
no needs for that. And now he's proposing something else, you know, which is
obviously smaller, which will cost less, and he's an accountant, and he's not
going to look behind the... you know, the blacked-out numbers to see what he's
talking about in front of the press and in front of the population? I don't think it's... I don't
think it's possible, really. I can't imagine a scenario within which the
Premier will not say : Well, ballpark figure, what am I talking about to Quebeckers?
M. Grillo (Matthew) : Was he lying?
M. Arseneau : I'm just saying that he's maybe playing a bit with the truth.
M.
Bérubé
: Can I add something about what you asked earlier? Who won that
debate about French and English in Québec? Obviously, it's the West Island caucus of the Liberal Party of Canada. It's a farewell gift from Mr. Garneau and for... and it's a
big victory for Mrs. Lambropoulos, which is a MP of the Liberal Party of Canada. So, they won. I want to notice that. So, it's all about : they
have debate, Marc Garneau left, but he has a great victory right now on his couch.
He's watching this and : We win! But you know what? If he wins, someone's
losing, and that's the Francophones in Québec again. And that's the history of this country since the beginning.
So, it's all about believing
that Canada can give us a
bright future in French. It's about time that some people, here, in the National Assembly, put their act together
and saying to themselves : We have to stop lying to ourselves, we have to
take charge of all the responsibilities for our nation. And one of these
responsibilities is : make sure that we do anything we can to preserve
French, its vitality and promote it forever. It's not happening today, because
they use our taxpayers' money to make sure that English is growing up in Québec, and French is still almost a tribal
language for them.
M. Spector (Dan) : But English schools are slowly dying, you know, there's high
unemployment among Anglophones, higher at least...
M.
Bérubé
: Let's watch the funding of the anglophone community in Québec, the funding of McGill, Concordia,
hospitals. If we watch the amount of anglophone people in Québec and the funding of all those
institutions, it's over the number of anglophone people in Québec. So, they're not in danger in Québec, I don't feel that, and I'm pretty
sure about that, so...
And the other thing is
the immigrants, they have... they're going to anglophone college because CAQ
let them do it. This is not our position. So, they have a transfer of the Bill 101
kids, they're going to primary school, secondary school, then in college :
Do whatever you want, go to English college school, go to Dawson. This is not
our position, but it's the CAQ position.
So, we're losing people
who think that their future is going to be better in English, which is not
true. French is a great language all around the world. And we can speak two
languages, that's what we do, three languages, four languages. But the official
language of Québec is French, and I have to say it again because Justin Trudeau
doesn't feel that we're in a threat, and I do feel that we are the only party
here, in the National Assembly,
who feels that there's an emergency about the Québec nation and the French
language. So, this is not about politic, it's about a real concern about the
future of our nation.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 11)