(Onze heures vingt-trois minutes)
Mme Zaga Mendez : Bonjour,
tout le monde. Je suis ici pour réagir à ce qui se passe à Shawinigan. La
semaine... cette semaine, en fait, mardi passé, il y a eu une assemblée
citoyenne. 150 personnes se sont réunies à Saint-Mathieu-du-Parc parce qu'elles
ont découvert, un matin, qu'il y avait 7000
claims en dessous de chez eux, 7000
claims qui appartiennent à deux entreprises, deux entreprises à Vancouver, et
qu'en plus c'est des claims qui sont utilisés pour la spéculation. Ça veut dire
quoi? Qu'on claime le droit d'explorer par deux compagnies à la même adresse et
qu'ils vont revendre ces claims-là qu'ils ont achetés à 75 $... sont
revendus à 18 000 $.
Ce matin, il y a eu un conseil
extraordinaire à la mairie de Shawinigan, et la MRC est en train de demander à
la ministre d'agir. Ils vont déposer la demande d'un TIAM, c'est-à-dire un
territoire incompatible avec les activités minières. La ministre des Ressources
naturelles s'est aujourd'hui ouverte au dialogue, à l'écoute. C'est le temps d'agir,
c'est le temps d'écouter la population de Shawinigan.
Puis je rappelle à la ministre que j'ai
déposé un projet de loi, un projet de loi qui ferait en sorte qu'on puisse
protéger la population puis écouter les maires et mairesses partout au Québec,
parce qu'il faut mettre fin à la préséance minière sur tout autre projet d'aménagement
et de protection du territoire.
Mme Ghazal : Merci. Je veux
juste faire mon point. Merci. Merci beaucoup, Ale. Moi, je veux parler de la
rémunération des députés. Je veux savoir si les députés de la CAQ sont d'accord
avec une augmentation de 30 000 $. Parce qu'en ce moment, à la place de
nous parler du fond du sujet, là, bien, ils sont en train de faire diversion.
Moi, quand, comme whip de Québec solidaire... le whip du gouvernement, Eric
Lefebvre, quand il est venu me voir, là, tout était déjà canné d'avance. Ils
savaient que... ça va être quoi, le mandat du comité, qui allait être très,
très restrictif, ils savaient déjà qui allaient être membres du comité puis ils
savaient surtout que nous, on ne serait pas d'accord, parce que le comité n'est
ni indépendant ni exécutoire.
Ça fait 15 ans qu'à Québec solidaire
on est cohérents puis on dit la même chose : Ce n'est pas vrai que nous,
les députés, allons choisir et voter pour notre propre salaire. Il faut que ce
soit un comité qui soit totalement indépendant et exécutoire pour qu'on n'ait
pas à voter sur notre salaire. Ça fait que, quand il est venu me voir, là, tout
était déjà décidé, le processus était vicié. Puis j'ai très, très hâte de
savoir ce que le gouvernement va faire avec ce rapport-là, s'ils vont aller de
l'avant, s'ils vont faire un projet de loi. On essaie très, très fort à Québec
solidaire de les convaincre de ne pas faire ça.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'on vous a laissé l'opportunité de présenter quelqu'un sur ce
comité-là? Vous n'avez jamais... on ne vous a jamais laissé la chance d'aller
de l'avant et de dire : Bien, nous autres, on aimerait ça avoir quelqu'un
sur le comité, de faire une proposition?
Mme Ghazal : Ils sont
venus... Eric Lefebvre est venu avec... tout était déjà décidé. Ils savaient...
M. Lacroix (Louis) : À quelle
date que c'était autour?
Mme Ghazal : Bien là, il
faudrait que je me rappelle, là, il faudrait que je retrouve, là, c'est quand,
là, je ne me rappelle pas, c'est au début de l'année, là, à peu près, là,
c'était en début de législature, peut-être en février, là. Je ne veux pas dire
n'importe quoi, mais il est venu puis il m'a dit : Voilà, on veut... voici
c'est quoi, le mandat du comité, ils vont travailler, pas sur l'ensemble des
conditions de travail, sur un aspect, puis les noms étaient déjà connus, là, tu
sais. Puis je veux dire... puis on a tous compris la même chose, là, tout était
déjà fait. Ça fait qu'il se sentait mal, puis là il disait : Bien, voilà,
ça va être comme ça. Puis j'ai dit mon opposition, puis il n'a pas voulu.
M. Lacroix (Louis) : Avez-vous
proposé quelqu'un?
Mme Ghazal : Monsieur...
Imaginez, là, par exemple, moi, je dis à mon chum, là : Chéri, là, en fin
de semaine, par exemple, je loue la Communauto, je réserve un hôtel, je choisis
la place. Puis, à la fin, je dis à mon chum : Bien, en fin de semaine, là,
on s'en va en vacances, je veux te consulter. Est-ce que tu penses que c'est
une bonne chose, alors que j'ai déjà tout payé? Tout était déjà fait d'avance.
Est-ce que c'est une consultation, ça, quand j'ai déjà tout décidé? Le
processus était vicié. Ce n'est pas une consultation qui a été faite là.
M. Lacroix (Louis) : Mais, je
répète ma question, avez-vous proposé quelqu'un?
Mme Ghazal : Proposer
quelqu'un pour un comité qui n'est ni indépendant ni exécutoire? Dès le départ,
là...
M. Lacroix (Louis) : Ma
question, c'est : Avez-vous proposé quelqu'un?
Mme Ghazal : Bien non, on n'a
pas proposé, parce que, dès le départ, quand il est arrivé avec ça, où tout
était déjà canné d'avance, là, bien, j'ai dit : Nous, on regarde le
mandat, on a toujours été clairs, on veut que ça soit un mandat élargi qui va
regarder toutes les conditions de travail, et surtout que ce soit un comité qui
est indépendant et non pas des ex-élus, et aussi qu'on puisse... on n'ait pas à
voter, qu'il soit exécutoire. Ça fait que, dès le départ, on l'a dit.
M. Carabin (François) : Mme Zaga
Mendez, j'aimerais vous entendre sur les intentions du ministre Charette de
déposer un règlement pour permettre la chasse à l'arbalète des chevreuils, des
cerfs de Virginie dans les parcs nationaux des îles de Boucherville puis du
Mont-Saint-Bruno. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette intention-là du
ministre? Est-ce que...
Mme Zaga Mendez : J'aimerais
voir le règlement pour voir en détail comment ça va être opéré. Ça restait très
vague hier, en commission, puis c'est une information qu'on a eue vers la fin,
donc je n'ai pas eu la chance de le questionner là-dessus. Alors, j'aimerais ça
voir le règlement. C'est sûr qu'il faut agir parce qu'il faut avoir des mesures
pour avoir ce qu'on appelle une ordonnance écologique de ces populations-là.
Là, je ne veux pas me prononcer sans avoir vu tous les différents articles du
règlement. Puis je pourrais vous revenir là-dessus.
M. Carabin (François) : ...une
saga judiciaire, actuellement, puis les gens qui s'opposent à la possibilité
que des cerfs soient abattus à l'aide d'une arbalète dans le parc
Michel-Chartrand, à Longueuil, ce qu'ils font valoir, c'est que c'est une
manière de mettre à mort qui est cruelle. Est-ce que vous accueillez ce genre
d'argument là? Qu'est-ce que vous en pensez?
Mme Zaga Mendez : Je pense
qu'il faut être à l'écoute de toutes les personnes qui sont concernées par cet
enjeu-là. En ce moment, je ne suis pas une experte là-dessus, mais ce que je
sais, par contre, c'est qu'il faut qu'on ait des moyens pour un contrôle
écologique. Ça, c'est certain. Tout le monde... tous les experts en écologie
s'entendent là-dessus. Après, je pense que je suis ouverte à entendre… mais
bien sûr de lire le règlement pour voir comment ça va être appliqué. Et je
pourrai, avec plaisir, vous revenir là-dessus.
M. Lachance (Nicolas) : Mme
Ghazal, une fois, là, que... clairement, là, il y aura un projet de loi pour
hausser le salaire des élus, là, on le sent, une fois que vous allez...
Mme Ghazal : Ça a été
confirmé?
M. Lachance (Nicolas) : Non,
non, mais je ne dis pas...
Mme Ghazal : O.K., parce
qu'on garde espoir de faire changer d'idée le gouvernement.
M. Lachance (Nicolas) : Ils
ont dit qu'il allait y en avoir... que la prochaine étape, c'était un projet de
loi, M. Lefebvre l'a dit dans le corridor hier. Donc, une fois que vous
allez avoir cet argent-là, parce que vous allez toucher à cette hausse de
salaire là, si ça arrive, là, vous allez faire quoi?
Mme Ghazal : Il y a tout un
processus, là. Là, on n'est pas rendus, là, là. Premièrement, le projet de loi
n'a pas encore été déposé. Ça a été dit comme ça dans le corridor. Ça fait que
nous... Moi, je garde espoir que le gouvernement va se garder une petite gêne
puis respecter...
M. Lachance (Nicolas) : Vous
allez cracher sur cet argent-là si vous…
Mme Ghazal : Ça, c'est
la première chose. Puis après ça il y a un projet de loi. Puis, quand il y a un
projet de loi, il y a une étude puis il y a plein de choses, il y a des
détails. On ne sait pas ce qui va être... ce qu'ils vont nous présenter. Est-ce
que c'est exactement ce qui est dans le projet de loi? Est-ce que c'est
vraiment 30000 $?
Ça va être quoi? Et aussi, en plus...
Une voix : …
Mme Ghazal : Et, par exemple,
par exemple, il y a aussi un aspect important, là, c'est que c'est rétroactif
au 1er avril. Ça fait que, je ne sais pas, là, si le projet de loi, c'est
au mois de juin, ça veut dire que ça va être un gros montant d'argent qu'on va
recevoir à cause du 1er avril. Ça fait que ça, c'est des choses qu'on peut
aussi changer. Mais là je m'avance trop parce que le projet de loi n'est pas
encore déposé. Ça fait qu'allons-y étape par étape. Nous, on demeure
convaincus, là, qu'on peut convaincre le gouvernement de changer d'idée puis de
se garder une petite gêne.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il y a eu une ouverture du côté du whip, M. Lefebvre, de… Parce que
vous dites que vous n'étiez pas d'accord avec la façon dont ça se faisait. Vous
n'aviez pas de mandat.
Mme Ghazal : Dès le
premier instant qu'il m'en a parlé, ça a été clair.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'il vous a... il y a eu une ouverture pour que vous ayez une rencontre
avec M. Lefebvre et les autres whips, par exemple, du PQ, du Parti
libéral, etc., pour pouvoir discuter de ça?
Mme Ghazal : Pas du
tout. Aucune...
M. Lacroix (Louis) : On
ne vous a pas proposé de date?
Mme Ghazal : Non. Non,
ça a été un document remis, puis là on a besoin d'une date pour voter. Pour
voter. Puis là ça a eu lieu. Aucunement. Il est même... Avant, ça existait,
c'était le comité Picard. Là, aujourd'hui, c'est le comité Lévesque qui était
en train d'être constitué. C'est un comité qui regarde toutes les conditions de
travail des députés, de façon générale, même par exemple rendre accessibles nos
bureaux de comté, par exemple. Il n'était même pas encore mis en place. Mais
c'est possible d'avoir ce genre de discussion là. Ça, c'est un bon forum où est-ce
qu'on peut discuter de ça. C'est ce qui a été fait, juste avant la pandémie, où
on était presque arrivés à une entente, où il y avait un comité dans lequel on
discutait de ça, et non pas, tout de suite, on nous rentre ça dans la gorge,
puis après ça il faut voter là-dessus. Il n'y a pas eu cette opportunité.
M. Lacroix (Louis) : …si
je vous soumets que vous avez eu la feuille de route le 24 janvier.
Mme Ghazal : Oui, c'est
possible.
M. Lacroix (Louis) : Et
que, le 2 février suivant, vous dites... vous écrivez à M. Lefebvre
pour lui dire que vous êtes heureuse qu'on reprenne ce travail, et que, par la
suite, M. Lefebvre veut tenir une rencontre avec vous puis avec les
autres, puis vous n'êtes pas disponible. Vous dites que vous n'avez pas de
mandat de votre caucus et vous n'êtes pas disponible pour le rencontrer parce
que les dates ne coordonnent pas. Est-ce que c'est vrai ou c'est faux, ça?
Mme Ghazal : La
rencontre, là, c'est pour prendre la décision. Moi, après ça, j'ai envoyé... Je
pourrais tout sortir les courriels. Après ça, j'ai envoyé un autre courriel
pour dire : Il faut qu'il y ait le bon forum pour qu'on en discute. Et la
présidente venait juste d'avoir le comité Lévesque, là, qui est le
vice-président, pour qu'on discute de ça, pour qu'on échange. Qu'est-ce que...
Ça va être quoi, le mandat? Ça va être qui? Qu'est-ce qu'on va discuter? Ce qui
a déjà été fait dans le passé.
Ça fait que moi, j'étais heureuse, je
pensais qu'on allait reprendre ce qui a été fait avant, où est-ce que c'était
là clair, là. On avait presque une entente qui n'a pas été finalisée, la pandémie
est arrivée, où est-ce que ce serait un comité réellement indépendant,
exécutoire. Il y avait encore des discussions. Puis c'est correct, là. Nous, on
est parlables. Ça fait que, moi, c'était ça que je voulais avoir. J'étais
heureuse pour qu'on ait la discussion. Puis ce n'est jamais arrivé. La seule
date qu'il voulait, c'est voter. Est-ce... On veut voter une décision, là, de
règlement ou, en tout cas, une décision du BAN qui dit de façon officielle :
Il va y avoir un comité, etc. Il y a eu une seule rencontre. C'est à la seule à
laquelle j'ai été conviée. Celle que moi, j'ai... s'il veut aller là-dedans, celle
que moi, j'ai proposée, ça a été silence radio. On n'a pas voulu avoir cette
discussion-là comme on l'a fait avant la pandémie.
M. Lacroix (Louis) : Mais
on dit souvent que les absents ont toujours tort. Et vous...
Mme Ghazal : Elle n'a
pas eu lieu, cette rencontre-là.
M. Lacroix (Louis) : Non,
je le sais, mais, si vous aviez soumis quelqu'un sur le comité, vous auriez pu
avoir au moins votre mot à dire, non?
Mme Ghazal : Quand ils
sont... quand il est arrivé, là, puis qu'on s'est parlé, là, il n'est pas
arrivé juste : On veut un comité, puis voici le nom des personnes. C'est :
On veut un comité, voici les noms des personnes qui ont été suggérées et voici
le mandat. Et le mandat, c'est juste regarder le 101 000 $. Point à la ligne. Rien d'autre, pas
de fonds de pension, pas toutes les autres affaires qu'on reçoit, là, de plus
comme députés en fonction de notre charge. Rien. Rien d'autre. Tout était déjà
canné d'avance. Je vous le dis, là, tout était déjà décidé. Puis voilà.
Puis je comprends qu'ils fassent ça, c'est
normal, ça fait 15 ans qu'on dit la même affaire. Nous, on est prêts à
revoir la rémunération des députés avec un comité indépendant exécutoire. Il
m'arrive avec un comité qui est non indépendant, pas exécutoire pantoute. Puis
après ça il dit : Soumettez-moi quelqu'un. Ça fait qu'il le savait, là. Tu
sais, il savait qu'on n'embarquerait pas dans ce jeu-là. C'est pour ça qu'il
est arrivé avec tout canné d'avance, en sachant qu'on n'embarque pas là-dedans.
Parce que nous, on est clairs depuis le début sur la rémunération des députés.
Journaliste : Juste un «statement»
en anglais, là, sur la réaction à M. Drainville, là, sur le fait de ne pas
avoir d'ordre professionnel pour les...
Mme Ghazal : Ordre
professionnel, en anglais... «professional order», on va dire
ça. So, for Québec solidaire, it's important that the teachers decide by
themselves if they want to have a professional order or not. The same thing for
all other professions, they have to decide. It's not to us, politicians, to
decide for them. C'est bon? O.K. Bien, merci.
(Fin à 11 h 36)