(Huit heures une minute)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Content de retrouver ce matin à l'Assemblée nationale. Bien, d'abord,
sur une note pas mal moins joyeuse, je veux à nouveau ce matin témoigner de ma
solidarité envers les familles... bien, enfin, d'abord, tous les Québécois et
Québécoises qui sont touchés par les inondations. Mais c'est sûr que, dans les
dernières heures, on a entendu des témoignages qui brisent le cœur de la part
des familles qui sont toujours à la recherche de leurs proches, des deux... les
familles, donc, des deux pompiers qui sont disparus dans la région de
Charlevoix. Ces témoignages-là sont épouvantables, ils brisent le cœur. Il n'y
a à peu près rien d'aussi tragique dans la vie que de perdre un être cher, que
de perdre un fils, dans le cas d'un des témoignages qu'on a entendus. Voilà.
Donc, les mots, on les cherche dans ces moments-là, mais je voulais commencer
par témoigner de toute ma solidarité envers ces gens-là, parce que c'est
triste, c'est des vies brisées. Et puis surtout, quand des vies sont perdues
alors qu'elles essaient d'en sauver d'autres, ça a toujours un caractère encore
plus tragique puis ça brise encore plus le coeur.
Aujourd'hui, d'ailleurs, le premier
ministre va se rendre Baie-Saint-Paul. Puis, moi, je veux saluer ce matin ce
déplacement-là de la part du premier ministre. Je pense que c'est important. Je
pense que c'est important que les sinistrés voient que le gouvernement du
Québec est là puis que le gouvernement du Québec va les aider à se relever de
la tragédie qui les frappe en ce moment. Ça fait partie des responsabilités du
gouvernement du Québec d'être là quand les catastrophes se produisent, en chair
et en os, pour aider les gens.
Mais le gouvernement du Québec a aussi d'autres
responsabilités. Et cette autre responsabilité du gouvernement du Québec, de l'État
québécois, c'est de préparer l'avenir, c'est de préparer le Québec aux
prochaines catastrophes, parce qu'on le sait, malheureusement, des catastrophes
comme celles qu'on vit en ce moment, il va y en avoir de plus en plus puis
elles seront de plus en plus fortes. C'est pour ça qu'il faut investir
maintenant en adaptation aux changements climatiques. Et chaque dollar qu'on
investit aujourd'hui, c'est 2 $, 3 $, 4 $, 5 $, 10 $
qu'on va économiser demain.
Quand j'entends François Legault parler de
capacité de payer, je me dis : C'est ça qu'il ne comprend pas. Il ne
comprend pas que, si on ne fait rien aujourd'hui, ça va coûter encore plus cher
demain. François Legault parle de capacité de payer. Bien, la capacité de
payer, ça ne se conjugue pas juste au présent. Moi, je demande au premier
ministre d'arrêter de faire de la politique à court terme. Et là il faut se
mettre à penser à long terme, puis envoyer la facture à nos enfants, ce n'est
pas une solution. Il faut investir aujourd'hui pour économiser demain. Puis chaque
dollar qu'on investit aujourd'hui, ce n'est pas une dépense, c'est un
investissement, parce que c'est des économies qu'on va faire dans quelques
années.
Quand j'ai posé la question au premier ministre
hier, et j'ai fait de grands efforts pour la poser en m'élevant au-dessus de la
partisanerie, le premier ministre a, encore une fois, rejoué le film de la
dernière élection, a offert une réponse qui était complètement en deçà des
attentes, une réponse qui n'est pas à la hauteur de ce qu'on s'attend d'un chef
d'État en pleine urgence climatique. On a besoin de politiciens qui pensent à
long terme et qui réalisent qu'investir en adaptation aux changements
climatiques, ce n'est pas une dépense, c'est un investissement. Chaque dollar
qu'on investit aujourd'hui, on va l'économiser plein de fois demain. Il faut
que François Legault comprenne ça.
Mme Zaga Mendez : Merci, Gabriel.
Et, pour faire suite, il faut qu'on reconnaisse à l'Assemblée nationale l'urgence
d'agir face aux changements climatiques, et c'est pour cela qu'aujourd'hui je
vais déposer une motion, pour que le gouvernement reconnaisse ce que la science
nous dit. La science nous dit qu'il faut prévoir, il faut agir en prévision et
s'adapter aux changements climatiques. Et la science nous dit aussi que ce sont
les municipalités qui vont avoir ce fardeau-là, et que les villes, on a évalué qu'il
nous faut 2 milliards par année pour l'adaptation des infrastructures
municipales aux changements climatiques. Et c'est pour ça qu'on dépose cette
motion-là.
J'aimerais quand même dire un mot sur la
Fonderie Horne. Ce qu'on a appris ce matin concernant la pollution d'arsenic
qui se trouve sur la neige à côté de l'école, dans les cours d'école où des
enfants de Rouyn-Noranda jouent, c'est très, très grave. C'est très, très grave
parce que les émissions... les constats qu'on a, là, c'est que, depuis trop
longtemps, nos enfants sont exposés à des substances chimiques nocives pour la
santé à des proportions qui sont anormalement élevées. Puis c'est quand même
quelque chose de se dire qu'on doit réfléchir avant d'envoyer un enfant jouer
dehors parce que ça se peut qu'il soit en contact avec l'arsenic quand il joue.
C'est inconcevable qu'au Québec on ait cette situation-là.
Et il faut se rappeler c'est quoi, les
conséquences pour la Fonderie Horne, parce que la Fonderie Horne continue à
polluer notre environnement, elle continue à émettre des émissions d'arsenic
au-delà de ce qui est suggéré par la Santé publique. Alors, c'est le temps que
le gouvernement, que la CAQ mette ses culottes et qu'il responsabilise la
Fonderie Horne, parce qu'il faut arrêter avec cette négligence-là. Il faut que
la fonderie assume les conséquences de ses actes.
M. Laforest (Alain) : M. Gabriel
Nadeau-Dubois, on comprend ce matin que c'est un mauvais pari politique du
premier ministre de se lancer dans le projet de troisième lien et de le mettre
à l'avant comme promesse électorale. Quelle est la lecture que vous faites de
ça, à la... avec le sondage, là, qui ne vous est pas très favorable d'ailleurs?
M. Nadeau-Dubois : Au-delà
des chiffres de sondage, ce que la saga du troisième lien nous apprend, c'est
que lancer des promesses en l'air, c'est une mauvaise idée. Puis ce n'est pas
juste une erreur politique, ce n'est pas bon pour la confiance que les gens
devraient avoir dans les institutions politiques. Et, en ce moment, que les
gens aient été pour ou contre le projet de troisième lien, tout le monde sent
qu'ils se sont fait avoir. Puis ça, c'est un problème qui dépasse largement les
chiffres de sondage ou l'avenir des partis politiques. Ce n'est juste pas bon
pour la démocratie.
M. Laforest (Alain) : Juste
pour conclure là-dessus, ça ne vous profite pas du tout, là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, les
élections sont dans trois ans. On a deux députés à Québec qui font de
l'excellent travail, qui sont sur le terrain à temps plein. Je pense que, là,
on jugera l'arbre à ses fruits en 2026. Ce n'est quand même pas demain matin.
M. Lacroix (Louis) : Sur ce
qui s'est passé à Saint-Urbain, les deux pompiers, les familles des deux
pompiers sont, évidemment, bien, dévastées. Il y a même une des familles qui
dit qu'on a envoyé M. Lavoie à la mort. C'est des pompiers volontaires
là-bas, c'est-à-dire que c'est une petite organisation, c'est des pompiers de
proximité. Est-ce que ça prend une enquête pour savoir ce qui s'est
véritablement passé? Là, ce qu'on sait, c'est qu'ils étaient dans un Argo qui
n'était même pas propriété du service des pompiers. C'était un particulier qui
avait prêté cet Argo-là. Il y a des circonstances qui sont assez inquiétantes,
la façon dont ça s'est passé. On comprend que ces gens-là voulaient évidemment
aider, là, mais est-ce que ça ne prend pas une enquête pour comprendre ce qui
s'est passé et savoir s'ils étaient bien préparés pour faire face à un
événement comme ça?
M. Nadeau-Dubois : Moi, ces
témoignages-là, ils m'ont viré à l'envers, là. Quand je les ai entendus hier en
fin de journée, ça m'a viré à l'envers. Des vies perdues, c'est toujours
tragique, mais là on a des gens qui se sont mis en danger pour en sauver
d'autres, et on se rend compte qu'ils n'étaient peut-être pas les mieux équipés
pour le faire. On en sait encore assez peu sur les circonstances, mais disons
que ça pose des questions. Moi, ces témoignages-là, je ne les trouve pas juste
troublants, je les trouve inquiétants. Et puis on va suivre la situation de
près. Puis disons qu'à ce stade-ci je pense qu'il ne faut pas fermer la porte à
une enquête pour faire la lumière là-dessus, parce que c'est des gens qui sont
appelés à venir aider leur communauté. Il faut qu'ils soient bien équipés, il
faut qu'ils soient capables de faire leur travail, souvent bénévole d'ailleurs,
sans mettre leur vie en danger.
M. Lacroix (Louis) : Mais
c'est parce que, tu sais, des situations comme ça, d'abord, ça va survenir dans
le futur, là, on comprend que... et des petits corps de pompiers volontaires
comme ça, il y en a énormément au Québec, là, qui font... des gens qui font un
travail extraordinaire, là. On ne remet en question leur volonté, tout ça, mais
est-ce qu'ils sont bien encadrés, est-ce qu'ils ont la bonne formation?
M. Nadeau-Dubois : Quand on
parle d'adaptation, là, à la nouvelle réalité climatique, on ne parle pas juste
de rénover des égouts, hein, on parle de revoir les plans d'urgence, de revoir
le déploiement des ressources sur le territoire en cas de catastrophe. Donc,
l'adaptation aux changements climatiques, ce n'est pas juste une question
d'infrastructure, c'est aussi une question de ressources humaines. Est-ce qu'on
est prêts, comme société, à affronter ces catastrophes-là qui vont être plus
fréquentes puis qui vont être plus féroces? C'est une vaste question. C'est
pour ça que ça prend une vision, ça prend un plan à long terme. Oui, il faut
répondre aux besoins des municipalités sur le plan strictement financier pour
les infrastructures, mais ça pose aussi des questions comme celle-là. Est-ce
qu'on a ce qu'il faut en termes de services d'urgence sur le territoire, en
termes de centres de crise, de centres opérationnels, de plans d'évacuation?
C'est tout ça, l'adaptation aux changements climatiques. Il y a des coûts
directs, il y a des coûts indirects et il y a aussi des coûts humains, et c'est
pour ça qu'il faut avoir une vision à long terme et qu'on ne peut pas se
restreindre à dire : Ça coûte trop cher pour mon budget l'année prochaine.
Il faut penser sur cinq, sur 10, sur 15 ans.
M. Desrosiers (Sébastien) :
Mais, sur les coûts, c'est quand même 10 milliards de dollars sur cinq ans
que demandent les municipalités. Je comprends, là, ce que vous dites à M. Legault,
là, que c'est une question d'investissement, mais ça représente quand même
beaucoup d'argent. Est-ce qu'il faut absolument atteindre cette cible-là pour
vous?
M. Nadeau-Dubois : D'abord,
les chiffres du premier ministre ont changé, hein? La semaine dernière, je lui
posais déjà des questions sur l'adaptation aux changements climatiques et il
nous parlait, là... le ministère de l'Environnement nous parlait d'à peu près
650 millions de dollars pour l'adaptation aux changements climatiques.
Hier, il nous est revenu avec un nouveau chiffre de 1,2 milliard. Puis ce
qu'on comprend, c'est que, dans ce 1,2 milliard là, il y a un collage de
plusieurs sommes qui viennent de plusieurs ministères. Nous, on n'a pas les
détails des calculs de M. Legault. Qu'est-ce qui, dans ces sommes-là,
pourrait déjà être inclus dans l'enveloppe de 2 milliards demandée par les
municipalités? Ça, c'est une question, vous comprendrez, à laquelle moi, je ne
suis pas en mesure de répondre parce que je n'ai pas les détails du calcul de
M. Legault. Est-ce que c'est 2 milliards d'argent neuf? Est-ce qu'il
y a une portion des sommes déjà annoncées par M. Legault qui comble ça? Je
ne suis pas au ministère des Finances du Québec, je ne le sais pas. Mais ce que
je sais, c'est que les municipalités sont claires, elles manquent d'argent pour
faire face à ce qui s'en vient, et faire une économie aujourd'hui là-dessus,
c'est se magasiner une facture trois, quatre, cinq fois plus chère plus tard.
Donc, un bon comptable, là, ce n'est pas juste quelqu'un qui compte pour
aujourd'hui, c'est quelqu'un qui compte aussi pour demain, et M. Legault
devrait, ça, le comprendre.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc,
est-ce qu'il faudrait mettre ça sur la dette, le 10 milliards? Est-ce que
ça serait responsable de faire ainsi?
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
je pense que... en fait, vous connaissez, là-dessus, la position historique de
Québec solidaire, qui était de cesser les nouveaux versements au Fonds des
générations pour les rediriger vers la lutte aux changements climatiques et
l'adaptation aux changements climatiques. C'est ce qu'on a proposé lors de la
dernière campagne électorale.
M. Lacroix (Louis) : Ça, ce
n'est pas pelleter par en avant la dette?
M. Nadeau-Dubois : Non, parce
qu'on ne pigeait pas dans le Fonds des générations, contrairement à ce que
François Legault a fait pour ses baisses d'impôt. On conservait les sommes déjà
présentes au Fonds des générations, mais on priorisait et on disait : Là,
les nouvelles sommes, là, les centaines de millions, voire les quelques
milliards de dollars par année qu'on envoie dans le Fonds des générations, là,
la priorité pour les générations futures, c'est la dette climatique, c'est
l'adaptation aux changements climatiques, il faut faire des choix pour l'avenir
et, dans un contexte où la dette publique est sous contrôle au Québec, même
Eric Girard le reconnaît, la décision sage, c'est d'investir ces sommes-là pour
préparer l'avenir de nos enfants dans un contexte de changements climatiques.
M. Bossé (Olivier) : ...gouvernement
du Québec serait rendu à imposer une taxe climat, expliquer : Regardez, ça
nous coûte tant de plus par année, alors...
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense qu'on peut faire des...Moi, je pense qu'on peut faire des choix
différents, puis je viens de vous donner un exemple. Est-ce que c'est sage de
continuer à verser des nouvelles sommes dans le Fonds des générations alors que
la dette publique est sous contrôle? Est-ce qu'on ne devrait pas rediriger ces
sommes-là, à l'avenir, vers la lutte aux changements climatiques, vers
l'adaptation aux changements climatiques? Une chose est certaine, si on ne fait
rien aujourd'hui, là, le fardeau économique et fiscal des changements
climatiques va écraser les prochaines générations. Alors, c'est sage de
commencer aujourd'hui à épargner, à investir pour diminuer le fardeau
économique que ça va représenter dans quelques années. On va le payer... Chaque
économie qu'on fait aujourd'hui, là, on va le payer en triple, en quadruple, en
quintuple dans quelques années. C'est une mauvaise philosophie comptable que
d'économiser en adaptation aux changements climatiques.
M. Laforest (Alain) : Lorsque
le premier ministre dit, hier, entre autres, que c'est un partage avec les
municipalités, dans le fond, c'est qu'il ne veut pas porter l'odieux
d'augmenter le fardeau de taxation des contribuables. Parce que tout ce que les
gouvernements proposent, ça sort de la même poche, là, ça sort de la poche des
contribuables. Est-ce que vous faites la même lecture que moi?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est-à-dire que moi, j'irais plus loin. L'adaptation aux changements
climatiques, ce n'est pas juste une responsabilité partagée entre le Québec et
les villes, c'est une responsabilité de toute la société québécoise : les
villes, Québec, les municipalités, les syndicats, les communautés, on a des
partenaires autochtones là-dedans. Je veux dire, c'est toute la société
québécoise qui doit se concerter.
M. Laforest (Alain) : Moi, je
parle de ceux qui paient.
M. Nadeau-Dubois : Bien, ceux
qui paient, là, ce n'est pas seulement les citoyens en chair et en os, il y a
des grandes entreprises qui sont responsables d'une portion importante de nos
émissions de gaz à effet de serre au Québec. Et, oui, il faut faire des choix,
il faut faire des choix, mais faire les bons choix, c'est faire des choix pas
juste pour aujourd'hui, c'est penser aussi à l'avenir. Puis économiser
aujourd'hui, ça veut juste dire une chose, économiser aujourd'hui, là, en
adaptation aux changements climatiques, ça veut juste dire envoyer la facture à
nos enfants puis nos petits-enfants, puis se boucher les yeux, se boucher les
oreilles. Je pense que ce n'est pas une bonne idée.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Le
réseau de l'éducation veut faire une réforme, comme en santé il y en a une
aussi, sur deux plans. Un institut national d'excellence en l'éducation, les
profs ne semblent pas en vouloir, mais est-ce que vous, vous êtes d'accord avec
ça? Ça serait une bonne idée?
M. Nadeau-Dubois : D'abord,
c'est qu'on se retrouve encore dans une situation où le gouvernement décide de
communiquer aux médias en détail le contenu d'un projet de loi qui n'a pas été
déposé et qu'on n'a pas lu. Donc, moi, commenter sur les détails d'un projet de
loi qui n'existe pas encore, ce n'est pas possible pour moi, c'est très
périlleux. Sur l'idée d'un institut, il y a des gens dans le passé qui ont dit
que ça pourrait améliorer la pratique enseignante, d'autres qui étaient plus
critiques. Moi, ce que j'espère du projet de loi de demain, là, ce que j'espère
de la réforme Drainville, c'est qu'elle va nous aider à faire face aux
problèmes qui sont, sur le terrain, criants en éducation. Et le problème en ce
moment qui est urgent et criant, je ne dis pas que c'est le seul, mais c'est le
plus pressant, c'est la pénurie de main-d'oeuvre. Il manque de profs, il manque
de professionnels. Comment on ramène ces gens-là dans le système d'éducation?
Si la réforme Drainville ne répond pas à ça, elle passe à côté du problème numéro
un en éducation en ce moment.
M. Robillard (Alexandre) : Vous
avez dit : Il reste encore trois ans d'ici la prochaine élection, on
jugera l'arbre à ses fruits. Qu'est-ce qui va changer pour Québec solidaire
d'ici trois ans, comparativement à ce qu'on observe actuellement, là, dans sa
situation, dans les intentions de vote?
M. Nadeau-Dubois : Bien, on a
déjà annoncé qu'on allait entamer, d'abord, puis ça, je pense que c'est une
démarche qui est importante pour notre parti, une grande tournée des régions du
Québec. Elle va se mettre en branle bientôt. On a des annonces qui s'en
viennent à cet effet. Puis ça va être l'occasion pour nous vraiment d'établir
un vrai dialogue avec les gens partout sur le territoire du Québec pour savoir
comment on peut améliorer le projet qu'on a pour le Québec pour qu'il réponde
encore plus aux préoccupations des gens dans toutes les régions. C'est une
démarche qu'on a entamée à notre dernier conseil national, on est en train de
la déployer, et moi, je pense que ça va porter ses fruits pour qu'on apprenne.
M. Robillard (Alexandre) : Comment
vous expliquer, là, on est à... Ça ne fait même pas six mois, je pense, depuis
les dernières élections, là. Il y a une tendance à la hausse pour le Parti
québécois. Comment vous expliquer cette...
M. Nadeau-Dubois : Je vais
laisser... Il y a des gens dont c'est le travail dans la vie d'analyser les
différents partis politiques. Je vais les laisser faire leur travail. Pour ce
qui est de mon parti...
M. Robillard (Alexandre) : ...réflexion
par rapport à cette situation-là? Est-ce que, par exemple, l'indépendance joue
un rôle dans cette analyse-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
vous dirais que, dans la vie comme en politique, il est sage de se concentrer
sur ce qu'on contrôle. Puis moi, ce que je contrôle, comme porte-parole de
Québec solidaire, ce sur quoi j'ai une influence en tout cas, c'est ce qu'on
fait comme formation politique puis c'est quoi, les efforts qu'on fait pour
s'améliorer, devenir meilleur, puis être encore plus pertinents en 2026. La
tournée des régions qui va s'ébranler bientôt... se mettre en branle bientôt, c'est
une piste intéressante. C'est ce que nos membres nous... ont décidé de
planifier, puis on va travailler là-dessus.
Une voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense que le constat de la dernière élection, pour nous, là-dessus, était assez
clair. On a d'ailleurs fait... On est le seul parti depuis la dernière élection
à avoir fait un gain. On l'a fait dans la région de Montréal. Ça, je pense, ça
montre qu'on est encore une force politique qui est capable de faire des gains
en ce moment. La prochaine étape pour nous, j'ai eu l'occasion d'en parler
abondamment dans la foulée de notre dernier conseil national, c'est de relever le
défi de continuer à s'étendre dans toutes les régions du Québec. On est
conscients que c'est un défi qu'il faut relever puis on y travaille déjà.
Mme Plante (Caroline) : ...le
PQ, actuellement, fait mieux, fait quelque chose de mieux que vous?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
vais laisser les gens dont c'est le travail dans la vie analyser le travail du
Parti québécois. Moi, je me concentre sur mon travail comme porte-parole de
Québec solidaire. Puis je pense qu'on a un plan de match qui va nous permettre
de revenir encore plus fort en 2026. Et je vous rappelle que, cette
session-ci...
M. Laforest (Alain) : ...trouver
le café amer un peu.
M. Nadeau-Dubois : Ah! le
militant solidaire, il se rappelle qu'on a gagné avec une grosse majorité une élection
partielle qui était importante pour nous. Personne n'avait prévu une victoire
aussi importante de Québec solidaire dans Saint-Henri—Sainte-Anne. Je ne vous
dis pas que ça règle tous les enjeux, mais c'était quand même une très bonne
nouvelle pour Québec solidaire cette session-ci, et je pense que nos troupes
restent mobilisées suite à cette victoire-là.
M. Robillard (Alexandre) : ...le
thème de l'indépendance, le Parti québécois en fait son cheval de bataille.
Avez-vous l'impression que ça, c'est un facteur dans le...
M. Nadeau-Dubois : Je vais...
Il y a des analystes qui analyseront le Parti québécois. Moi, je suis
porte-parole de Québec solidaire. Je trouve qu'on a une excellente session
parlementaire, je trouve qu'on a en ce moment une excellente session de
crédits. On a gagné une élection dans Saint-Henri—Sainte-Anne. On avait misé
gros, on avait l'obligation de gagner puis on l'a fait.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...frustrant
pour vous quand même. Si tout va si bien puis que ça ne se reflète pas dans les
sondages, vous, votre café doit être amer en maudit.
M. Nadeau-Dubois : Mon café
était très bon ce matin. Je suis content que vous vous inquiétiez pour la
qualité de mon café ce matin, M. Pilon-Larose. Mon café était très bon ce
matin. Les élections sont dans trois ans. Il reste beaucoup de travail à faire.
Moi, je pense qu'on a un bon projet. Puis, je vous répète, le gros test pour
nous, là, en fait, le gros test pour tous les partis politiques, ce n'est pas
de réussir dans les sondages, c'est réussir dans les élections. Il y en avait
une puis on l'a gagné.
M. Gagnon (Marc-André) : Parlant
de réussir aux élections, là, mon collègue Alexandre parlait de l'indépendance.
Est-ce qu'éventuellement une fusion avec le Parti québécois, vous pourriez...
Une voix : ...
M. Gagnon (Marc-André) : ...non,
mais retourner à des discussions vers ça, ou est-ce qu'aujourd'hui vous
l'écartez complètement?
M. Nadeau-Dubois : Il n'y a
pas de discussion à cet effet et il n'y a pas de discussion, à ma connaissance
d'ailleurs, ni dans un parti ni dans l'autre à cet effet pour le moment.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que le PQ, d'après vous, s'illustre? Êtes-vous prêt à dire qu'il s'illustre en
ce moment?
M. Nadeau-Dubois : Je vais...
je ne commenterai pas la manière dont s'illustrent les différents partis
politiques à l'Assemblée nationale. Je pense que tout le monde...
M. Laforest (Alain) : François
Legault n'est pas... Ça, vous le dites souvent.
M. Nadeau-Dubois : Bien là,
c'est parce que moi, je suis dans l'opposition. Vous comprenez que mon
adversaire premier, c'est François Legault, parce que le parti...
M. Laforest (Alain) : Pas à
Québec...
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a deux partis à Québec qui ont des députés, M. Laforest, la Coalition
avenir Québec puis Québec solidaire.
M. Laforest (Alain) : Mais
comprenez-vous mieux pourquoi Bernard Drainville pleurait il y a deux semaines?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
l'émotion, en politique, ça ne me dérange pas, puis ne je regarderai pas de
haut des politiciens qui vivent des émotions compliquées puis fortes. Mais je
constate qu'il n'y a pas eu cette émotion-là quand ils ont renié leur promesse
de réformer le mode de scrutin.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
pour Taschereau et Jean-Lesage, les résultats qu'on voit ce matin, quand même,
ce n'est pas encourageant. Ce n'est pas un bon signe pour M. Grandmont,
M. Zanetti.
M. Nadeau-Dubois : Si ma
mémoire est bonne, bien des analystes, bien des sondages, bien des projections
nous prédisaient de perdre Jean-Lesage jusqu'à il y a quelques semaines avant
l'élection. Pourtant, mon collègue Sol Zanetti l'a emporté avec une marge quand
même confortable. Moi, je pense que le vrai test pour les partis, ce n'est pas
les sondages, c'est les élections.
M. Gagnon (Marc-André) : Malgré
tout, vous croyez que des surprises, c'est encore possible pour QS?
M. Nadeau-Dubois : Des
surprises?
M. Gagnon (Marc-André) : Bien,
vous dites : On a surpris les gens dans Jean-Lesage, on a surpris...
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense qu'à trois ans de l'élection... à trois ans des prochaines élections, je
pense qu'on n'est pas encore dans le vocabulaire des surprises ou des pas
surprises. Ce que je vous dis, c'est que le vrai test pour un parti, ce n'est
pas sa capacité à bien performer dans un sondage, c'est sa capacité à gagner
des élections. Il y en a eu une cette session-ci puis on l'a gagné.
In English.
Mme Henriquez
(Gloria) : Do you think that Mr. François
Legault has failed to plan the potential disasters that we're seeing right now when it comes to climate change?
M. Nadeau-Dubois :You know, in such
times, when people are in distress, and it's not only the people that are
affected right now that are in
distress, it's the million of Quebeckers that are asking themselves : Am I next?, in those times, our
responsibility is not to point fingers at someone and say : You're to
blame, our responsibility is to find solutions for the future and to prepare
the future. What I don't understand is why Mr. Legault keeps talking about
our capacity to pay for adapting ourselves to climate change, because, if we
don't pay right now, we're just
going to pay ten or 100, a thousand times more in a few years. So, a wise
accounting strategy would be to spend now in order to save money later.
Mr. Legault is doing the opposite, is talking the opposite, and I think
that's short-term politics. And, right now, we need long-term politics.
Mme Henriquez
(Gloria) : He's meeting with the UMQ, and one
of the topics that they are going to discuss is more money for municipalities
to tackle that kind of thing.
M. Nadeau-Dubois : I think he's going to hear a lot of things in the next days that
goes in that direction. I think he can expect to be questioned by the municipal
elected officials in Québec,
because those men and those women are… those mayors are on the frontline of
climate change, they are seeing it concretely on their… on the ground. And
Mr. Legault keeps talking about the fact that it's going to cost too much.
I mean, it's just going to cost more if we wait. So, that's not a wise thing to
do, it's not a logic thing to do, even from an accounting point of view.
Mme Henriquez
(Gloria) : But where do you get the money from?
Because it's a lot of money, according to...
M. Nadeau-Dubois : At the last general election, we... the proposition of Québec solidaire was to stop putting new
money into the Fonds des générations to use that money, really, to help next
generations. Because the debt that is not under control is the climate debt.
The public debt is under control in Québec. Even Mr. Girard and Mr. Legault recognize it. So, we
need to use that new money. The money that is in the Fonds des générations
right now, let's keep it there, no problem with that. But the new money, there
are hundreds of million and sometimes billion of dollars we put each year in
that fund, should be redirected to fund the fight against climate change and
the adaptation to climate change. This is the way, in 2023, to take care of
future generations. Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 26)