(Douze heures vingt-neuf minutes)
Mme Ghazal : Donc,
écoutez, j'ai lu... parcouru rapidement, là, le projet de loi qui vient d'être
déposé par le ministre Bernard Drainville. Puis honnêtement, là-dedans, il y a
beaucoup, beaucoup de centralisation des pouvoirs, là. On s'y attendait un peu,
puis là c'est confirmé. C'est vraiment en contradiction avec qu'est-ce que M. Roberge
disait quand il a fait son autre réforme des structures, où il disait qu'il
fallait que les gens qui prennent les décisions connaissent les noms des élèves
pour qui ils prennent les décisions. Là, avec ce projet de loi là, on va
exactement encore plus loin en centralisant, puis on éloigne encore plus les
décisions du terrain et des élèves.
Moi, je ne vois rien là-dedans, dans le
projet de loi, là, d'éléments qui viennent... ou de solution à la pénurie de
main-d'œuvre. Parce qu'à la fin la pénurie de main-d'œuvre, là, ça a des
conséquences très graves sur les élèves puisqu'ils n'ont pas de service, et il
n'y a rien là-dedans, avec cette réforme qui donne beaucoup de pouvoir à M. Drainville,
pour donner plus de services aux élèves.
Je veux aussi mentionner un autre point, c'est
l'abolition du Conseil supérieur de l'éducation. Quand on n'aime pas le
message, on tue le messager. Le ministre... Ici, j'ai un rapport du conseil de
l'éducation qui date de 2016. Il y a beaucoup, beaucoup de rapports qui sont
très attendus par le milieu de l'éducation. Celui-là, en gros, là, ce qu'il
disait, c'est que le système d'éducation au Québec est le plus inégalitaire au
Canada et qu'il y a un système à trois vitesses. Et le ministre Drainville nous
a dit : Bien, moi, système à trois vitesses, ce n'est pas dans ma grille
d'analyse. Donc, comme on n'aime pas les avis du Conseil supérieur de
l'éducation, c'est ça, supérieur de l'éducation, bien, on décide de les abolir,
et je trouve que ça va être une grosse, grosse perte pour tout le milieu.
M. Denis (Maxime) : Mais,
justement, le nouveau rôle n'est pas clair non plus, de qu'est-ce que ça va
devenir pour encadrer l'enseignement supérieur, là.
Mme Ghazal : Non, non,
exactement, on ne le sait pas. Peut-être que... Est-ce qu'il va y avoir une
autre loi, après ça, qui va être par Mme Déry? On ne le sait pas. C'est à
suivre, donc.
M. Denis (Maxime) : En quoi
ça va aider vraiment les élèves, cette réforme-là?
Mme Ghazal : Je ne vois pas
comment. Le ministre nous dit que c'est important... des fois, il y a des
décisions qui ne sont pas... qui sont prises par les directeurs des centres de
services, des fois, il y a un manque de transparence. Parfait. Alors,
améliorons la transparence. Il y a manque de reddition? Bien, parfait,
améliorons la reddition de comptes des centres de services, rendons-les
redevables. Assurons-nous que les parents, quand ils disent quelque chose, que
les décisions... même s'ils sont sur le conseil d'administration, des fois, ils
prennent des décisions puis n'ont pas en main toute l'information. Améliorons
ça. C'est ce que les parents demandent, c'est ce que les gens sur le terrain
demandent.
Une voix : In English?
Mme Ghazal : Yes. So, I read this bill of the reform of the structure from…
submitted by the Minster of Education, Mr. Bernard Drainville, and it's a
lot of centralization of the power in his hands. It's in total contradiction of
what Mr. Jean-François Roberge has said in the past. He said that it's
important that decisions that are made and done for the schools have to be done
by people who know the students by their names. And it's in total
contradiction, it's not the case at all, because there's a lot of
centralization of this law. And I don't see any solution in this law to resolve
the lack of workers in our system that has a lot of consequences on the students
in our schools.
M. Authier (Philip)
: The English-speaking community is concerned as well, with all these
centralized powers, that it could be a further erosion of their right under the
Constitution to manage their school boards. And Mr. Drainville said it
will apply to the nine anglophone school boards. How do you see that? Do you
see that as an erosion? It could be an erosion in the francophone system too.
I'm saying…
Mme Ghazal : Exactly, yes, it's an erosion in all the systems, the francophone
and the anglophone. And this very, very bad because it's important that people
who take decisions know the situation on the ground, not put all the power in
the hands of the Minister of Education who doesn't know exactly what's
happening everywhere. And this is an erosion for the power… of the power of
everybody in the schools.
M. Authier (Philip)
: In the system, right?
Mme Ghazal : In the system.
M. Authier (Philip)
: Yes. Thank you.
Mme Ghazal :Thank you.
(Fin à 12 h 34)