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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de tourisme

Version finale

Wednesday, May 10, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

M. Nadeau-Dubois : On est prêts. Bonjour. Bonjour, tout le monde. Je vous souhaite une belle journée aujourd'hui à l'Assemblée nationale.

Ce matin, je veux d'abord vous parler du projet de loi n° 15. Les consultations sur le projet de loi n° 15 ont repris hier, et il y a quelque chose qui ressemble à un consensus, là, qui se dégage de tout le monde dans le réseau de la santé qui vient témoigner, c'est que la réforme Dubé, c'est une opération de centralisation. C'est ce que Québec solidaire a dit dès les premiers jours suivant le dépôt du projet de loi, puis ça se confirme, plus on entend des gens... puis ça, c'est les gens sur le terrain, dans notre système de santé, là, qui viennent le dire, c'est une opération de centralisation, puis ce n'est pas de ça dont on a besoin en santé au Québec.

En santé, au Québec, on a besoin de décentraliser, on a besoin d'écouter le monde sur le terrain, et là tout le monde qui travaille dans ce réseau-là, qui tient ce réseau-là à bout de bras le répète : Cette réforme-là nous amène vers un système plus centralisé, puis ça, c'est une mauvaise nouvelle pour les patients, pour la population qui ne veut pas une réforme de bureaucrates, qui ne veut pas encore une réforme de structure. Ce que la population veut, c'est recevoir des soins. Et, cette réforme-là, il n'y a rien qui nous permet de croire que ça va améliorer l'accès aux soins pour les Québécois, pour les Québécoises.

Le principal problème, en ce moment, en santé, ce n'est pas le seul, mais c'est un... Un des énormes problèmes, c'est le manque de personnel. Il manque de personnel dans notre système public, et cette réforme-là ne va rien faire pour ramener du monde, ramener des infirmières dans notre système public pour soigner les Québécois, pour soigner les Québécoises.

Nous, on va continuer à travailler pour améliorer le plus possible le projet de loi, mais je pense que M. Dubé doit faire preuve d'humilité puis reconnaître que son projet centralise trop le réseau et qu'il faut au contraire s'en aller vers un système plus décentralisé.

Je veux aussi glisser un mot sur le salaire des députés. On a appris une très mauvaise nouvelle ce matin en ouvrant le journal, que la CAQ allait s'entêter, que la CAQ allait procéder à une augmentation immédiate et rétroactive du salaire des députés de 30 000 $ par année. C'est une mauvaise nouvelle parce que je pense que ça envoie un message de déconnexion envers les gens qu'on représente ici, à l'Assemblée nationale. 30 000 $ par année, là, il y a du monde qui font ça, dans la vie, pour une année complète. En ce moment, le gouvernement propose une augmentation de 9 % pour les femmes, les hommes qui tiennent nos services publics à bout de bras, qui l'ont fait pendant la pandémie, et la CAQ veut que les députés se votent à eux-mêmes une augmentation de 30 000 $. Ça envoie un message de déconnexion. C'est... Je pense que ça manque de respect pour les gens qu'on représente. Ce n'est pas respectueux de la population québécoise de procéder comme ça puis de mettre les députés dans une situation où ils sont juges et parties sur leur propre rémunération.

Ça fait des années qu'on le sait, que ça ne devrait pas marcher comme ça. Ça fait des années qu'on a un rapport qui le dit noir sur blanc. Il faut se donner un processus indépendant, exécutoire pour sortir les députés de la décision sur leur propre salaire. C'est une question de gros bon sens.

Donc, ce matin, je constate que la CAQ a pris sa décision. Donc, je tends la main aux autres partis d'opposition. Au début, on se sentait un peu seuls, à Québec solidaire. Là, j'ai entendu, dans les derniers jours, des déclarations du Parti québécois où on voit que le Parti québécois, de plus en plus, partage notre inconfort profond avec cette manière-là de procéder. Je suis content de voir ça. Et je viens d'entendre les libéraux, puis ce que je demande aux libéraux, c'est de se reconnecter sur le Québec, sur les Québécois, Québécoises. Ce n'est pas la priorité des gens, en ce moment, au Québec, qu'on se vote à nous-mêmes, comme députés, une augmentation de salaire. Ce n'est pas raisonnable de procéder comme ça.

Donc, moi, je leur tends la main parce qu'il faut que les partis d'opposition, ensemble, disent à la CAQ : Ce n'est pas une bonne idée, n'allons pas de l'avant. En tout cas, pas comme ça. Franchement, ce n'est pas comme ça qu'on devrait déterminer le salaire des parlementaires au Québec, qui font un travail exceptionnel, un travail dur, un travail qui mérite d'être bien rémunéré, d'être rémunéré à sa juste valeur, personne ne conteste ça, mais pas comme ça. Pas par un processus où on vote nos propres salaires, pas dans le contexte actuel. Franchement, il faut refaire nos devoirs, suivre les recommandations de L'Heureux-Dubé, mettre en place un véritable comité indépendant et exécutoire pour que ces questions-là soient entièrement dépolitisées et transpartisanes.

M. Lacroix (Louis) : Alors, vous allez donner votre argent à qui, monsieur...

M. Grandmont : Je vais y aller avec une courte allocution, moi aussi, si vous permettez. Après ça, on pourra y aller avec les questions, fort pertinentes, sur la question du salaire des députés.

Moi, je voudrais vous parler du projet de loi n° 25, qui va être... qui a été déposé hier, qui touche les locations Airbnb...

M. Laforest (Alain) : ...les gens qui nous écoutent, ils n'ont aucune idée c'est quoi...

M. Grandmont : Oui, le projet de loi, dans le fond, qui demande, en fait, une responsabilisation d'Airbnb. Ça faisait depuis 2017 que Québec solidaire le demandait, une responsabilisation d'Airbnb. Il n'y a pas 18 mois, mon collègue Andrés Fontecilla avait proposé des amendements dans le cadre de l'étude d'un projet de loi qui touchait justement à l'encadrement des Airbnb, proposait des amendements qui allaient dans le sens du projet de loi qui a été déposé hier. Donc, ça va être enfin le cas, on va pouvoir contrôler, s'assurer que les plateformes d'hébergement annoncent des hébergements qui sont... qui respectent la loi, qui affichent leur certificat d'enregistrement. En pleine crise du logement, c'était juste indécent et hallucinant de voir que ces plateformes-là permettaient, autorisaient des annonces qui étaient illégales.

Donc, on est contents de voir que la CAQ va finalement serrer la vis à la multinationale, et aux multinationales, et aux différentes plateformes qui existent. Il y a 19 plateformes, là, qui sont visées par le projet de loi. C'est dommage, c'est triste, c'est malheureux que ça ait pris un feu, des décès à Montréal, mais, au moins, enfin, ça va avancer. Et on va être très proactifs parce qu'on a hâte aussi qu'Airbnb et les autres plateformes soient mieux encadrées au Québec. On ne peut pas les laisser agir en toute impunité et ne pas respecter les lois québécoises. Donc, on va faire tout ce qu'il faut pour que ce projet de loi là soit adopté rapidement.

Par contre, dans ce projet de loi là, il y a un gros, gros, gros trou, il manque toujours quelque chose, et on va travailler rapidement à s'en assurer, c'est de mettre un frein aux évictions pour transformation en Airbnb. Pour nous, c'est juste impossible. On a vu des très, très... des cas éloquents récemment dans les médias, on veut s'assurer que ce genre de situation là n'arrive pas. Ça doit être inscrit dans la loi, des gens ne doivent pas se faire sortir de leurs logements pour transformation en Airbnb. Et je vous annonce que nous allons proposer des amendements qui iront dans ce sens-là. Nous allons nous assurer que la ministre a inclus, dans son projet de loi, un ou plusieurs amendements, là, qui vont éviter, qui vont empêcher la transformation... les évictions pour transformation en Airbnb. Nous allons faire des propositions, là, dans le cadre de l'étude détaillée du projet de loi. Merci.

M. Lacroix (Louis) : M. Nadeau-Dubois, vous allez... Vous, dans votre cas, c'est plus que 30 000 $ que vous allez recevoir, étant donné que vous êtes chef du deuxième groupe d'opposition. Alors, qu'est-ce que vous allez faire avec l'argent? Vous allez le donner à qui, l'argent supplémentaire?

M. Nadeau-Dubois : D'abord... Je vais répondre à votre question, mais la prémisse de votre question est importante, parce que ça, il faut aussi qu'on... que tout le monde qui suit ce débat-là ait les bons faits. La fameuse indemnité de base, là, que la CAQ souhaite bonifier, il y a seulement 10 députés à l'Assemblée nationale qui la reçoivent, hein, 115 députés sur 125 font plus d'argent que ça parce qu'ils ont des fonctions additionnelles. Donc, le fameux montant que la CAQ parle d'augmenter, c'est juste 10 députés dont c'est la vraie rémunération, là. 115 députés sur 125 ont toutes sortes d'allocations et de bonus, qui peut faire monter leur rémunération parfois au-delà de 200 000 $.

Donc, déjà, c'est la preuve qu'on ne peut pas augmenter seulement l'indemnité sans faire un ménage complet de l'ensemble de la formule de rémunération des députés, notamment tout ce régime d'allocations, qui est parfois un peu chaotique, et le régime de retraite, et le régime de retraite, qui est extrêmement généreux. On ne peut pas isoler l'indemnité de base et ne pas parler de tout le reste. Ça, c'est procéder à la pièce et c'est un des éléments qui est problématique dans la proposition de la CAQ.

Pour ce qui est de ce qu'on va faire, nous, avec l'argent, on verra en temps et lieu, on va en discuter en caucus. Nous, on n'a toujours pas abandonné, on continue à travailler pour convaincre les autres partis de ne pas aller de l'avant.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais ça va se faire, là. 90 députés d'un bord, là, puis 19 de l'autre.

M. Nadeau-Dubois : Ça fait six ans que je suis au Parlement. Moi, je crois à notre capacité de convaincre les autres partis d'opposition, parce que je ne crois pas que la CAQ puisse aller de l'avant seule. Je pense... Moi, je pense que c'est une question qui doit être...

M. Lacroix (Louis) : M. Nadeau-Dubois, le cas échéant, allez-vous accepter cet argent-là? Allez-vous accepter cet argent-là?

M. Nadeau-Dubois : On verra. On verra.

M. Lacroix (Louis) : Vous êtes contre le principe.

M. Nadeau-Dubois : Oui, M. Lacroix. Je vous le dis, on verra en temps et lieu puis on répondra à cette question-là. On va en discuter en caucus. C'est une décision qu'on va prendre collectivement, vous le comprendrez. Le projet de loi va être déposé demain. Le débat ne fait que commencer. On en discutera en caucus, on vous donnera une réponse.

Moi, je veux qu'on ait, au Québec, ce débat-là. C'est un débat important. Est-ce que les députés devraient s'attribuer à eux-mêmes des augmentations de salaire? À Québec solidaire, ça fait des années, ça fait plus de 10 ans qu'on dit non. Le rapport L'Heureux-Dubé a dit non. On n'est pas les seuls à dire ça. Je veux dire, on avait mandaté des experts, il y a 10 ans, pour nous donner une marche à suivre, et on ne l'a pas suivie. C'était aussi l'avis de François Legault à l'époque. Moi, je n'ai pas abandonné, nous n'avons pas abandonné de convaincre les autres partis politiques de ne pas aller de l'avant.

M. Lacroix (Louis) : Juste pour le sport, là, ça vous donne combien, vous... ça vous donnerait combien de plus?

M. Nadeau-Dubois : Je vais être bien honnête, je n'ai pas fait le calcul encore. Mais vous avez raison que les députés comme moi, qui ont des fonctions parlementaires additionnelles, vont avoir une augmentation de bien plus que 30 000 $.

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Nadeau-Dubois : Je vais être bien honnête avec vous, je n'ai pas fait le calcul.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais donc, vous, le problème, ce n'est pas tant le montant, c'est le processus.

M. Nadeau-Dubois : C'est les deux. C'est les deux. C'est les deux. On ne peut pas bonifier l'indemnité de base comme ça, à la pièce, en sortant du calcul les autres conditions de travail des députés, notamment le régime de retraite. La juge L'Heureux-Dubé avait qualifié ce régime de retraite là de Ferrari. Ce ne sont pas mes mots, ce sont les siens. Il y a tout un régime d'allocations supplémentaires qui s'ajoutent à l'indemnité de base, un régime dans lequel il faut faire un ménage. La juge L'Heureux-Dubé recommandait aussi de faire le ménage là-dedans pour avoir une formule de rémunération qui soit plus appropriée, qui soit plus simple.

Ce travail-là, il faut le faire au Québec, et ça fait des années qu'on met ça en dessous du tapis et qu'on procède comme ça, à la pièce, à des bonifications. On l'a fait en 2019, lorsque la fiscalité fédérale a été changée, les députés ici se sont levés pour se voter un ajustement de leur salaire pour qu'il n'y ait pas de perte au net. Cette manière-là de procéder, elle n'est pas raisonnable puis elle n'est pas respectueuse des Québécois et des Québécoises, qui, eux, ne peuvent pas, ne peuvent pas se lever dans leur milieu de travail, un à la suite des autres, pour s'attribuer une augmentation de salaire. Ça envoie un message de déconnexion. Ce n'est pas bon pour la confiance entre la population puis la classe politique.

M. Gagnon (Marc-André) : Le régime de retraite, donc, des parlementaires, est-ce qu'il est trop généreux?

M. Nadeau-Dubois : C'était l'avis de la juge L'Heureux-Dubé. C'était l'avis de la juge L'Heureux-Dubé.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais là moi, je vous demande votre avis.

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que, cette question-là, il faut la faire trancher — ça fait 10 ans qu'on le répète — par un comité indépendant et exécutoire. Et ce que je pense, c'est que prendre l'indemnité de base seule et l'isoler de tout le reste, ce n'est pas une bonne manière de procéder. Ce n'est pas une bonne manière de procéder.

M. Lacroix (Louis) : Pourriez-vous demander une clause d'exclusion, par exemple, dire, par exemple, dans le projet de loi, bien, qu'un député soit... ait la possibilité de dire : Bien, moi, je n'en veux pas?

M. Nadeau-Dubois : Le projet de loi n'est pas encore déposé. Ça fait qu'on va regarder comment il est rédigé, puis, oui, on aura une discussion en caucus à savoir comment on agit, nous, si le projet de loi est adopté, mais on va prendre ça étape par étape, puis on vous reviendra là-dessus.

M. Gagnon (Marc-André) : Il n'y avait pas eu de rattrapage quand même depuis longtemps, hein? C'est une question qui est remise sous le tapis depuis des années, là, la rémunération des élus. Reconnaissez-vous quand même qu'une fois que ce sera mis en place, adopté, que ce sera entré en vigueur... que ça risque de faciliter peut-être votre recrutement de candidats? Parce qu'il y a des gens qui décident de ne pas se lancer en politique parce qu'ils font un bien meilleur salaire.

M. Nadeau-Dubois : D'abord, certains... Quand on parle de rattrapage, certains sous-entendent que les salaires des députés sont stagnants, qu'ils sont bloqués depuis plusieurs années. Ce n'est pas vrai. Les salaires des députés sont indexés, donc ils augmentent à un certain rythme au Québec. Donc, on est... Ce n'est pas vrai que ça fait 20 ans que le salaire n'a pas bougé. Ça, quand même, c'est... Il faut dire les vraies affaires au monde. Excusez-moi, votre question, c'était...

M. Gagnon (Marc-André) : Ma question, c'est : Est-ce que ça va faciliter votre recrutement?

M. Nadeau-Dubois : Bien, si l'objectif, c'est de faciliter le recrutement, pourquoi la hausse est immédiate et rétroactive? Si l'objectif, c'est de recruter de nouvelles personnes pour la prochaine élection, pourquoi la hausse s'applique dès maintenant? Moi, je pense que ça, c'est une contradiction dans le discours de la CAQ. Si c'est vraiment ça, l'objectif, bien, qu'on rende la hausse effective en 2026.

M. Gagnon (Marc-André) : Là, vraisemblablement, le gouvernement va se défendre en disant : Bien, écoutez, nous, on ne fait que suivre ce qu'il y a dans... ce que les travaux du comité sur lequel siégeaient une libérale puis un ancien... un péquiste...

M. Nadeau-Dubois : Le problème avec... Moi, d'abord, le travail de M. Ouellet, de Mme Thériault, c'est un travail de qualité, ils ont fait ce qu'ils ont pu. Le problème, ce n'est pas le comité, ce n'est pas sa composition, le problème, c'était son mandat. Le problème, c'était le mandat du comité. Le comité a eu le mandat de n'examiner qu'une seule chose, l'indemnité de base, en laissant de côté tout le reste, en laissant de côté le régime de retraite — je veux dire, c'est l'éléphant dans la pièce — en laissant de côté toutes les allocations qui s'ajoutent à l'indemnité en question, au salaire de base. C'est... Ce mandat-là était trop restrictif. Ça n'a pas permis ce qu'on devrait faire, c'est-à-dire un vrai exercice général et global de la rémunération des députés au Québec. C'est ça, le problème. Moi, je n'en... Même, je vous dis, je n'en tiens pas rigueur au comité lui-même, ils se sont fait donner un mandat qui était... qui se restreignait à une question seulement.

La juge L'Heureux-Dubé, là, dans son rapport, il y a 10 ans, elle recommandait une augmentation de salaire, mais c'était compensé par un ajustement à la baisse du régime de retraite, c'était compensé par un ménage dans les allocations supplémentaires, et donc l'opération se faisait à coût nul pour les contribuables. C'était un vrai exercice global et général d'examen de ces choses-là. Là, on n'est pas devant ça, on est devant une augmentation à la pièce immédiate et rétroactive, et une augmentation qui est très importante, là. On est en pleine inflation, les gens ont de la misère à arriver, et on va se voter à nous-mêmes 30 000 $. Je veux dire, ça nous met dans une position qui est une position de déconnexion envers les gens qu'on représente, puis c'est ça qui nous dérange, à Québec solidaire.

M. Lacroix (Louis) : Pensez-vous qu'il y a eu de la pression sur M. Legault pour augmenter les salaires de ses députés, par exemple?

M. Nadeau-Dubois : Je ne le sais pas. Je ne le sais pas.

M. Lacroix (Louis) : Il y a des gens, là, qui ont laissé beaucoup d'argent sur la table pour se présenter.

M. Nadeau-Dubois : Je ne le sais pas. Je ne le sais pas, puis moi, je veux qu'on... On aura ce débat-là de manière respectueuse, sans pointer les gens du doigt, sans leur attribuer des motifs ou des motivations indignes, là. Moi, je pense que tout le monde est en politique pour les bonnes raisons dans tous les partis politiques. Oui, il y a des gens qui font des sacrifices financiers pour venir en politique. Il y a aussi des gens qui ont fait leur vie dans le milieu communautaire puis pour qui un salaire de député, ça représente une augmentation. Tous ces gens-là sont là pour défendre la population, pour défendre leur projet de société. On n'a pas tous le même, mais moi, je ne prêterai pas d'intentions vilaines à personne dans ce dossier-là.

Je sensibilise, par contre, les élus des autres formations politiques au message qu'on envoie comme groupe d'élus, comme parlementaires. Si on se lève, les uns après les autres, pour s'attribuer une augmentation de salaire, je pense que c'est le genre d'image qui affecte la confiance envers les institutions politiques, et c'est pour ça qu'on est contre ce processus-là.

M. Gagnon (Marc-André) : ...chose là-dessus, là. Le moment choisi pour déposer le projet de loi, tu sais, en début de mandat, là — on voit que ça va être déposé jeudi — pour être certain que ça passe, finalement, dès la première véritable session parlementaire de la nouvelle législature... Vous pensez quoi du moment?

M. Nadeau-Dubois : Tout ça s'est fait très rapidement, hein? Il faut savoir qu'à la dernière législature il y avait eu un vrai travail transpartisan où tous les partis avaient réellement contribué à définir le mandat d'un éventuel comité de révision des salaires puis des conditions des députés. On avait fait, à l'époque, ce travail-là de manière patiente et transpartisane. Là, en quelques mois seulement, la CAQ a mis au jeu un comité dont le mandat était restrictif, avec un calendrier qui était extrêmement rapide. Et là je constate qu'on procède, en effet, très, très vite pour s'assurer d'une adoption d'ici la fin de la session. Je ne comprends pas pourquoi ça fonctionne... pourquoi la CAQ procède comme ça. Nous l'avons dit en privé, je le dis en public, on ne devrait pas faire des affaires comme ça.

M. Desrosiers (Sébastien) : Sur la question des chirurgies...

M. Laforest (Alain) : Une question sur un autre sujet, là...

M. Desrosiers (Sébastien) : Les chirurgies peut-être?

M. Laforest (Alain) : Vas-y donc.

M. Desrosiers (Sébastien) : M. Dubé doit annoncer ce matin une entente avec les médecins spécialistes pour rattraper le retard d'ici décembre 2024. Est-ce que vous croyez qu'il va y arriver?

M. Nadeau-Dubois : Je constate que Christian Dubé n'atteint pas ses objectifs. La CAQ, en santé, n'atteint pas ses objectifs et donc se fixe constamment des nouveaux objectifs, met des nouveaux échéanciers parce que les précédents ne sont jamais respectés. Pourquoi? Parce qu'on ne règle pas le problème de fond. Et le problème de fond, là, ce n'est pas l'organigramme, c'est qu'il manque de monde dans le système. Il manque de monde dans le système public. Elles s'en vont vers le privé parce que le public ne prend pas soin des infirmières, ne prend pas soin des soignantes.

Moi, ce que je veux, c'est qu'on arrête de débattre de l'organigramme puis qu'on parle des conditions de travail de ces femmes-là. Et, en fait, c'est même pire, la CAQ est en train de mettre sur pied des hôpitaux privés qui vont accélérer l'exode des soignantes du public vers le privé. Donc, il faut que Christian Dubé se recentre sur les vraies priorités. Les vraies priorités, ce n'est pas de centraliser, c'est de s'occuper du monde qui s'occupe du monde dans notre système de santé.

M. Desrosiers (Sébastien) : Pensez-vous qu'il faut donner des incitatifs aux spécialistes pour rattraper le retard?

M. Nadeau-Dubois : Bien, on va voir... Écoutez, là, je sais que l'annonce était vers 9 heures... est prévue vers 9 h 20. On n'a pas vu encore les détails de l'annonce du gouvernement, ça fait qu'on va attendre avant de la commenter. D'emblée, je n'exclurais rien, mais on va attendre de voir le contenu de l'annonce pour la commenter.

M. Carabin (François) : Vous avez dit tantôt, sur l'étude du projet de loi n° 15, que vous souhaitiez que M. Dubé fasse preuve d'humilité... Je pense qu'Alain pourra poser sa question par la suite.

M. Laforest (Alain) : Non, vas-y. Je suis un bon élève.

M. Carabin (François) : Est-ce que l'attitude du ministre hier, en consultations particulières, vous laisse croire qu'il en est capable?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je n'ai pas assisté aux consultations particulières hier, ça fait que je ne vais pas commenter l'attitude dont je n'ai pas été témoin directement. Désolé de la réponse plate, mais je n'ai pas vu les... je n'ai pas été témoin directement des échanges. C'est mon collègue Vincent qui y était, ça fait que je n'ai pas vu c'était quoi, l'attitude du ministre.

Ce que je pense, par contre, c'est qu'à partir de maintenant il faut se recentrer sur les vraies priorités, puis les vraies priorités, c'est ramener du monde dans notre système de santé. Il ne manque pas d'infirmières au Québec, hein, il y en a plus que jamais, c'est juste qu'elles ne sont plus dans notre système public. Elles ont quitté vers le privé. Il faut les ramener. C'est la priorité de toutes les priorités. Et les débats d'organigrammes, je suis désolé, là, ça ne ramène personne dans le système de santé.

C'est rare que M. Laforest est aussi discipliné que ça, en levant la main comme ça, comme un écolier.

M. Laforest (Alain) : Je veux parler d'éducation, voilà. Je vais parler d'éducation.

M. Nadeau-Dubois : Ah! c'est pour parler d'éducation. Ça fait que je vais prendre votre question.

M. Laforest (Alain) : Une question, en 15 secondes : Vous pensez quoi de l'initiative des deux enseignants de Val-Bélair?

M. Nadeau-Dubois : La fête des Mères, la fête des Pères? Il n'y a pas de mouvement, au Québec, pour annuler la fête des Mères ou la fête des Pères. Ça n'existe pas. Ça fait que j'invite tout le monde à se concentrer sur les vraies priorités dans notre système d'éducation. Il y a des enfants qui n'ont pas de prof en ce moment. Parlons de ça.

M. Laforest (Alain) : Mais on annule certaines choses, là. Ça commence comme ça souvent, là.

M. Nadeau-Dubois : Le mouvement militant pour l'annulation de la fête des Mères, il n'existe pas. Ça fait que je ne le commenterai pas, il n'existe pas. Ce n'est pas le commencement de rien. Il n'y a rien qui commence, il n'y a rien qui finit, ça n'existe pas, puis moi, je suis tanné qu'on parle des affaires qui n'existent pas. Parlons de ce qui se passe dans nos écoles. Il y a des milliers de...

M. Laforest (Alain) : ...il y a une communication qui a été envoyée par deux enseignants.

M. Nadeau-Dubois : Il y a eu un événement isolé, mais ce que certains tentent de nous faire croire, c'est qu'il y aurait quelque chose comme un mouvement ou comme une vague. Ça n'existe pas. Les vrais problèmes dans notre système d'éducation, c'est qu'il y a des enfants qui manquent de profs. Moi, je vais fêter la fête des Mères en fin de semaine. Je vais fêter la fête des Pères — c'est quand, la fête des Pères? — ...

M. Grandmont : Je ne sais plus.

M. Nadeau-Dubois : ...quand ça va arriver. J'invite toutes les écoles à fêter la fête des Mères, la fête des Pères. Je veux dire, il n'y en a pas, de mouvement concerté pour annuler ça, ça n'existe pas.

M. Laforest (Alain) : Fêtez-vous Noël encore ou vous fêtez décembre?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je fête Noël, je souhaite joyeux Noël puis je suis tanné qu'on s'invente des peurs alors qu'il y a tellement d'affaires qui vont mal dans notre société.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais la communication qui a été envoyée aux parents, là, elle n'a pas été inventée, elle a été envoyée. Vous l'avez vue? Elle a circulé.

M. Nadeau-Dubois : Il ne faut pas exclure qu'il ait pu y avoir une maladresse ou une autre de manière isolée, là, mais il y a tellement de vrais problèmes en éducation, là, il y a tellement de vrais problèmes en éducation. Il manque des profs partout, il y a des écoles en ruine, et là il y a des politiciens qui tentent de nous faire croire que la priorité et que l'affaire d'État aujourd'hui, c'est la fête des Mères puis la fête des Pères. Ce n'est pas sérieux.

M. Gagnon (Marc-André) : ...qu'il y a des parents, qui existent dans la réalité, qui ont reçu cette communication-là puis qui n'ont peut-être pas aimé ça.

M. Nadeau-Dubois : Je peux comprendre ça. C'est des événements qui sont isolés. Il y a peut-être eu maladresse. Mais il y a tellement de vrais problèmes au Québec, M. Gagnon.

Une voix : ...

M. Nadeau-Dubois : Non, non, non, mais c'est parce que c'est important, là. Moi, je suis payé par des fonds publics, je suis ici en train de répondre à vos questions aujourd'hui puis je parle de ça alors qu'il y a tellement d'enjeux importants. Tu sais, je veux dire, c'est...

M. Laforest (Alain) : Annuler le serment au roi, c'est important, ça, c'est une priorité des Québécois, là, c'est ça que vous êtes en train de nous dire ce matin?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je pense que la... comment dire, la... les institutions politiques, oui, c'est important. Ça ne fait peut-être pas toujours la une des journaux, mais c'est important, nos institutions politiques, c'est important.

M. Laforest (Alain) : ...priorités des Québécois, ça, d'annuler? Parce que vous nous parlez de priorités des Québécois...

M. Nadeau-Dubois : Oui, bien, je pense qu'en ce moment, là, ce qui inquiète bien des parents au Québec, là, c'est de savoir que, quand leurs enfants rentrent à l'école le matin, ils n'ont peut-être pas de prof.

M. Gagnon (Marc-André) : Les profs qui avaient envoyé cette communication-là, est-ce que c'est des «wokes»? Parce que c'est ce que monsieur...

M. Nadeau-Dubois : Je n'en sais rien. Je n'en sais rien.

M. Gagnon (Marc-André) : Non? Vous n'avez pas de définition à nous donner là-dessus?

M. Nadeau-Dubois : Non, pas plus aujourd'hui qu'il y a quelques mois.

M. Desrosiers (Sébastien) : Vous parlez de vrais problèmes. Les maisons des aînés, peut-être, rapidement, on apprend qu'il y a des projets qui ne seront pas livrés à temps. Est-ce que... bien, est-ce que ça vous inquiète, dans le fond, puis est-ce qu'il y en a, des maisons des aînés, qui se construisent dans les circonscriptions de vos députés?

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas fait la revue de nos circonscriptions pour savoir s'il y a des maisons des aînés, mais ce qu'on constate puis ce que le travail de Radio-Canada a révélé, c'est qu'il y a une... il n'y a pas d'adéquation entre les besoins de places et les lieux où sont construits les CHSLD. Pourquoi? Donc, il y a apparence de partisanerie. Il y a apparence de partisanerie. On construit plus de places en maisons des aînés dans des régions où il y a moins de besoins sur les listes d'attente. Pourquoi?

M. Gagnon (Marc-André) : Pendant la période des questions, hier, vous avez posé une question à M. Legault sur les claims miniers, puis il vous a répondu que, quand un projet minier est déposé, il doit y avoir acceptabilité sociale. Ça, c'est la règle de base qu'il se donne. Est-ce que ça devrait être la même chose aussi pour le nouveau projet de troisième lien, là, 100 % transport collectif? Parce qu'on voit que, dans le dernier sondage, il y a à peu près 70 % des gens qui ne sont pas d'accord.

M. Nadeau-Dubois : Oui, bien, moi, ce que je constate, là, c'est que, dans la grande région de Québec, qu'on ait été pour ou contre le troisième lien, il y a un bris de confiance. Les gens ne croient plus la CAQ quand la CAQ parle du troisième lien. Donc, on a besoin de transport collectif dans la région de Québec, ça, c'est certain, et là le travail du gouvernement, c'est de proposer un nouveau projet qui va faire adhérer les gens. Ils ont brisé la confiance, ils doivent la réparer, ils doivent présenter un projet qui fait adhérer le monde de la région de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, pour le faire, il faut que les gens adhèrent?

M. Grandmont : Il faut surtout qu'il soit appuyé sur la science, en fait, un vrai projet qui va être bon pour la région de Québec, pour voir aux déplacements des gens aujourd'hui puis des gens demain, dans les prochaines décennies, parce que c'est des projets qui se planifient sur... pour du long terme. Il faut absolument que ce soit basé sur des études probantes, il faut absolument que ça se décide sur des bonnes analyses des Origine-Destination, sur le type de planification qu'on veut faire, aussi, de l'aménagement du territoire, de notre occupation du territoire.

Et c'est, malheureusement, ce qui avait fait défaut au projet de troisième lien. C'est un projet qui était sorti de la tête de la Chambre de commerce de Lévis, poussé par certains médias, puis il y a des politiciens qui ont vu une opportunité politique là puis qui sont rentrés dans ce projet-là sans s'appuyer sur des vraies études, sur des vrais... une vraie base scientifique solide. Donc, on s'attend, ou on espère, à tout le moins, que la ministre et le gouvernement, François Legault, dans ce nouveau projet qui est sur la table, ne fassent pas la même erreur que l'ancien troisième lien.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais il y avait une certaine acceptabilité sociale de l'ancien projet du troisième lien qui ne semble pas être là avec le nouveau. Est-ce que l'acceptabilité sociale, c'est un critère incontournable pour le projet de tunnel?

M. Grandmont : C'est un des critères dont il faut tenir compte, c'est un des intrants dont il faut tenir compte, mais c'est un intrant, comme plusieurs autres intrants sont importants pour réaliser des projets.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, même si les gens n'en veulent pas, ils peuvent le faire? Non, non, mais...

M. Nadeau-Dubois : L'acceptabilité sociale, d'abord, c'est une notion qui est floue, hein, puis qui peut être définie de plusieurs manières, mais mettons qu'on l'accepte, pour le bien de notre discussion, là, la notion d'acceptabilité sociale, elle est importante dans tous les projets, le troisième lien comme dans tous les autres. La question, c'est : Comment on la définit? Vous dites qu'il y avait acceptabilité sociale pour le précédent projet. Ça dépend où. Dans les quartiers centraux de Québec, pas du tout. Dans certaines banlieues, oui. Donc, l'acceptabilité sociale, il faut bien la définir, puis ça dépend de quelle région. Puis, dans le cas du projet de troisième lien 1.0, 2.0, 3.0, 4.0, 5.0, 6.0 puis 7.0... Il y en a eu sept, versions?

M. Grandmont : On n'est plus sûr, là, six ou sept.

M. Nadeau-Dubois : En tout cas, dans le cas de tout ça, il y avait une acceptabilité sociale qui était, en fait, à géométrie variable selon les régions. Pour le nouveau projet, je pense que ce qu'on souhaite tous, c'est un projet qui est le plus rassembleur possible pour toute la région, et le fardeau de la preuve repose sur les épaules du gouvernement. Un projet de transport collectif, le monde à Québec, je pense, en général, en veulent, mais il faut que ça soit bien fait, et c'est le travail de la CAQ maintenant de présenter un projet rassembleur qui va faire adhérer les gens.

M. Carabin (François) : M. Grandmont, juste deux mots sur le projet de loi n° 25. De venir modifier la Loi sur l'hébergement touristique un an et demi après l'avoir modifiée une première fois, est-ce que c'est un aveu d'échec?

M. Grandmont : Bien, écoutez, il faudra leur poser la question à eux, mais c'est clair que nous autres, on avait proposé... Andrés Fontecilla avait proposé un amendement qui était essentiellement ce qui est proposé aujourd'hui. Donc, nous, en tout cas, on trouve ça très malheureux qu'on doive refaire ce travail-là. On savait que le projet de loi qui avait été étudié il y a 18 mois n'allait pas assez loin, ne réglait pas tous les problèmes. On a eu... Il a fallu un incendie à Montréal, il a fallu des morts pour que, finalement, la CAQ se réveille et décide d'agir dans le sens de ce qu'on avait proposé. Donc, en tout cas, on perd beaucoup de temps, on a perdu de l'argent, on perd... il y a une perte de crédibilité, je pense, dans ce dossier-là aussi.

Maintenant, le projet de loi est déposé. C'est heureux. On va travailler, on va collaborer pour que ça se fasse le plus rapidement parce qu'il faut protéger et aider les propriétaires, qui sont souvent dans le voisinage d'un Airbnb débridé, les locataires, évidemment, qui sont touchés par ça, et puis les municipalités qui ont à vivre, qui ont à gérer cet enjeu-là de façon importante sans avoir les outils. Donc, c'est un outil de plus qu'on va donner, et ça, on va le faire. Puis, je le rappelle, il y a toujours un gros trou : les reprises pour... les évictions pour transformation en Airbnb. Nous allons proposer des modifications dans ce sens-là. Ça n'a juste pas de bon sens que ça ne soit pas inclus dans le projet de loi actuellement. Nous allons proposer des modifications rapidement, là, dans ce sens-là.

Mme Greig (Kelly) : On surgeries, if I can... in English, what do you think the holdup is? Because there's been people waiting for over a year for their surgeries, the list keeps growing, coming down, going up, I mean… So, what do you think the holdup is for surgeries?

M. Nadeau-Dubois : You know, Christian Dubé keeps, you know, announcing new plans, new objectives and new calendars, and he does that because the precedent ones have failed. And it's failing because we are not addressing the core issue, and the core issue is the lack of personnel inside our public system. We will spend hundreds of hours, in the next weeks, discussing about a bill that is essentially a… once again, a reform of the organigram of the health care system. That won't bring anyone back in our system, and that should be our priority, and that's why Mr. Dubé is forced to announce new plans, and new things, and new plans, and new things, because he's not addressing the core problem.

Mme Greig (Kelly) : So, do you think today's announcement will change anything or…

M. Nadeau-Dubois : Well, we will see the announcement. We will see the announcement. I haven't seen it yet, but the pattern is clear. The pattern is that we have a minister doing a lot of things but not addressing the main issue. People want good health care, in a reasonable delay, in all the regions. That should be priority number one, not a mix-up of the organigram.

Mme François (Mélissa) : About MNA's salary, M. Nadeau-Dubois, I just feel like you, more than anyone else, should be able to tell us. What are you going to do with that additional amount?

M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, the bill is not even tabled yet. So, we will see what's in the bill. Nothing is never guaranteed in a parliament. If it is adopted, we will have a discussion inside our caucus to say : What will we do in that regard? But today I want to extend my hand towards the opposition parties, because I don't think the CAQ can go forward alone on this one, and I think opposition parties…

Mme François (Mélissa) : ...

M. Nadeau-Dubois : We will see, we will see, we will see. I think opposition parties need to stick together and to say to the Coalition avenir Québec : It's not reasonable to vote ourselves, for ourselves, an immediate and retroactive salary hike of $30,000. This Government is offering 9% for public sector workers, the men and women that are holding together our public services, and they want us to vote ourselves $30,000 of increase of salary just like that. It's not reasonable. And it sends a message of disconnect between the political class and the population, and it's a bad message to send. And we should be all preoccupied, whatever our political party, by that message that we are sending. And that's why we have not abandoned yet our objective to convince the other political parties to not go forward on this issue.

Mme Greig (Kelly) : …specifically into this Mother's Day, Father's Day debate. Do you think that Quebeckers care about this? Is this important?

M. Nadeau-Dubois : There is no concerted or organized movement in Québec to cancel Father's Day and Mother's Day. It just does not exist. So, it's very sad that politicians are using this to get attention, because we have real problems to take care of in Québec. There are hundreds, maybe even thousands of students that have just no teacher. Let's focus on that. Thank you. Merci.

(Fin à 8 h 57)