(Huit heures une minute)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à toutes. Alors, depuis cinq ans, la CAQ est un gouvernement de
promesses brisées. Depuis cinq ans, dans tous les dossiers, on peut voir que
les belles paroles, les belles promesses de François Legault n'ont pas eu de
résultats tangibles positifs sur le terrain.
On a parlé abondamment ces dernières
semaines de la promesse brisée qui est le troisième lien. On peut parler d'éducation,
où, après la réforme de M. Roberge, Jean-François Roberge, il y a
maintenant une autre réforme qui est déposée par le ministre Drainville. Quand
vous êtes brouillon... C'est le propre d'être brouillon, c'est que vous faites
un premier projet, puis, après ça, bien, vous le jetez au panier puis vous
recommencez. Même chose au PEQ, Programme Expérience Québec, Simon
Jolin-Barrette l'avait fait, sa réforme. Ils ont vu que ça ne fonctionnait pas.
Bien, qu'à cela ne tienne, envoye aux poubelles, la réforme du PEQ.
Également, promesse brisée en matière de
services de garde. On peut voir que les places manquantes... la liste d'attente
a augmenté à près de 70 000 enfants, sur la liste d'attente, qui
attendent une place. Et on peut voir, encore une fois ce matin, les témoignages
de parents, là. On ne voyait pas ça avant, cette ampleur-là, des parents qui
sont à bout, qui n'ont pas de place pour leurs enfants, qui ne peuvent pas, prioritairement
des femmes, retourner sur le marché du travail. Donc, c'est un stress financier.
Détresse psychologique, ça existe.
On va vous parler également, donc, ce
matin, de promesses brisées à la DPJ. Le rapport Laurent a été déposé il y a
deux ans. On s'était dit collectivement : Bien, on ne peut plus l'échapper
pour nos enfants. On constate ce matin : encore une fois, il y a des
manques d'intervenants. Il n'y a pas de plan de recrutement, et c'est, encore
une fois, malheureusement, le propre d'un gouvernement brouillon qui ne remplit
pas ses obligations. Alors, la CAQ ne peut pas, ne peut pas briser sa promesse
envers les enfants à la DPJ. En ce sens là, je vais maintenant céder la parole
à ma collègue Brigitte Garceau, porte-parole de l'opposition officielle en
matière de protection de la jeunesse.
Mme Garceau : Merci, Marc.
Bon matin à tous. Vous savez, j'ai questionné le ministre des Services sociaux,
le ministre Carmant, il y a deux semaines, en session de crédits, concernant la
mise en œuvre des recommandations de la commission Laurent. Il m'avait dit que
tout allait bien. Je l'ai questionné sur, évidemment, les recommandations
phares de ce rapport, qui étaient la nomination d'un commissaire ou d'une
commissaire au bien-être des enfants, aux droits des enfants, et également la
charte. Et c'est là où on voit encore, je dirais, un problème au niveau de... On
n'a pas priorisé les bonnes recommandations.
Et là on le voit, l'effet, l'impact sur le
terrain, parce qu'on se le fait dire, les parents, les avocats, les
intervenantes, ça ne fonctionne pas sur le terrain, la situation est pire qu'elle
était il y a deux ans. Et on est ici pour les enfants, on doit
prioriser à tout prix l'intérêt des enfants. On le sait, il y a deux semaines,
on parlait de 6 000 fugues. C'est encore un sommet. On parle encore
de 4 600 enfants qui attendent sur une liste d'attente pour être
évalués. Même, la moyenne à Montréal est rendue à 85 jours. C'est du
jamais vu pour des évaluations. On va en perdre, là, des enfants dans ce genre
de système.
Et là qui est la voix de ces enfants? Qui
parle pour ces enfants? Pourquoi est-ce qu'on n'a pas priorisé la nomination
d'un commissaire? Pour moi, il me semble fondamental. Et on va attendre combien
de temps? On vient d'avoir un cas, c'est très préoccupant, on le sait tous,
tout le monde était en choc concernant le cas possible, la semaine dernière, de
l'excision. Il y a eu un signalement à la DPJ. La DPJ, la réponse de la
superviseure, pas celle qui a pris l'appel : C'est un cas trop délicat
pour la DPJ, ça, pour moi, là, on était complètement perturbés. On a eu des
appels, parce que, si la DPJ n'est pas là pour nos enfants dans des situations
comme ça... Et ça a pris la commission sur les droits de la personne et de la
protection de la jeunesse pour intervenir, de sa propre initiative, pour
déclencher l'enquête, parce que le ministre, compte tenu de son inaction, ça a
pris la commission, la même journée, pour intervenir.
Donc, on est rendus à un stade où ça
continue, les intervenantes, on le sait tous, c'est dans les manchettes des
médias, on le voit à Drummondville, sont à bout de souffle. Il n'y a pas de
plan de recrutement de personnel. Et on a des parents qui sont... qui attendent
désespérément pour soit voir leurs enfants ou reprendre leurs enfants pour les
élever. C'est à eux autres, c'est eux autres qui ont la responsabilité d'élever
leurs enfants, non pas la DPJ, non pas les familles d'accueil. Oui, il y en a,
des dossiers, puis ils sont importants, et il faut les protéger, les enfants, mais
il faut, à un moment donné, déterminer la période de temps que ça va prendre.
Et là ça prend trop de temps pour sortir les enfants parce qu'on n'offre pas
aux parents, en amont, des placements, des services pour les outiller, les
parents. Vous avez juste à aller en parler, là, c'est un grand problème sur le
terrain.
Il y a des pères qui ne voient pas leurs
enfants, parce qu'ils ont des droits d'accès supervisés, il n'y a pas de
service pour la supervision. Donc, on a des pères, souvent, qui ne voient pas
leurs enfants. Et donc on est en train de créer, la présidente de la Fédération
des familles d'accueil l'a dit, des enfants d'État. Et ça, pour moi, c'est
inacceptable. On a des délais indus devant les tribunaux parce que les parents
ne peuvent pas aller devant un tribunal pour avancer leurs revendications et
pourquoi ils devraient reprendre leurs enfants.
Donc, on est face à une situation qui
s'empire. On est face à la mise en œuvre de certaines recommandations qui n'ont
pas été priorisées par ce gouvernement, et c'est sûr et certain qu'on doit
reconsidérer la mise en œuvre. Merci.
M. Laberge (Thomas) : M. Tanguay,
vous allez faire quoi avec votre 30 000 $ de plus par année?
M. Tanguay : Vous parlez...
Ah! le projet de loi. J'entends qu'il sera déposé prochainement. On fera le
débat sur le projet de loi lorsqu'il sera déposé. Pour nous, sur le principe,
on est d'accord sur le principe. Et, voilà, on fera le débat quand le projet de
loi sera déposé.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Et
donc vous pouvez augmenter votre rémunération, garder le même régime de
retraite généreux? Ce n'est pourtant pas ce que le rapport L'Heureux-Dubé
recommandait il y a plusieurs années de ça.
M. Tanguay : On fera le débat
quand...
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
faisons le débat maintenant, parce que le sujet est aujourd'hui. Vous pour ou vous
êtes contre?
M. Tanguay : On est pour.
J'ai dit qu'on allait voter pour le principe.
M. Pilon-Larose (Hugo) : La
réforme en général, on ne touche pas aux retraites et on augmente les salaires?
M. Tanguay : On est pour le
principe du rapport qui a été déposé, qui avait été commandé par... Alors, on
est pour le principe.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Le
rapport dit spécifiquement qu'il n'avait pas le mandat de regarder les
retraites.
M. Tanguay : Non, exact.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Alors,
est-ce que vous êtes pour ou contre garder le même régime de retraite puis
monter vos salaires?
M. Tanguay : Écoutez, moi, je
trouve que le rapport qui a été déposé est tout à fait pertinent. C'est une
question qui est pertinente à poser. On est pour le principe. On va attendre le
dépôt du projet de loi puis on fera le débat dans le contexte du projet de loi.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous
trouvez ça gênant, ce débat-là, pour la population?
M. Tanguay : Non, pas gênant.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Non?
M. Tanguay : Non.
M. Laforest (Alain) : Vous
êtes plus fête des Mères ou fête des parents, vous?
M. Tanguay : Fête des Mères,
fête des Pères. Et, ce que l'on voit, bon, ce sont des initiatives qui étaient
isolées. Je pense que les gens ont agi de bonne foi. De ce que l'on sait, c'est
que l'objectif n'était pas d'effacer la fête des Mères, c'est... Et, voilà, alors,
ce qu'on constate, c'est que ça ne va pas partir, on va effacer la fête des
Mères, puis c'était des cas isolés.
M. Laforest (Alain) : Mais ça
commence comme ça des fois, là, ce genre de choses-là, là. C'est une petite...
M. Tanguay : Oui, mais, de ce
qu'on voit à matin, c'est qu'il n'y a rien qui commence, il n'y a rien qui
commence. On ne va pas effacer la fête des...
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
est-ce que c'était un faux pas, cette communication-là qui a été envoyée aux
parents?
M. Tanguay : Probablement,
oui, faux pas des communications. Il ne faut pas laisser entendre qu'on va
effacer ou qu'on va remettre en question la fête des Mères, c'est important. Mais,
encore une fois, je pense que celles sur le terrain qui ont mis de l'avant
cette initiative-là étaient de bonne foi, puis qu'il n'est pas question à matin
d'effacer la fête des Mères.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'on est trop politiquement correct au Québec, là? Tu sais, on a vu
tout le débat, entre autres, sur les salles de prière dans les écoles il y a un
mois. Là, on arrive avec ça parce qu'on veut essayer de plaire à tout le monde
puis ne pas déplaire à personne. Est-ce qu'on est trop politiquement correct,
là, au Québec? Est-ce qu'on ne devrait pas dire : Les traditions existent,
respectons-les?
M. Tanguay : Oui, oui, non,
les traditions, là-dessus, 100 %, les traditions existent. Il faut les
préserver, c'est important. Maintenant, est-ce qu'on est trop politiquement
correct? Moi, je pense qu'il s'agit d'inclusion. Encore une fois, sur ce
dossier-là, les gens étaient de bonne foi. Puis c'est important, la fête des
Mères, c'est important, la fête des Pères, puis ça va se fêter partout au
Québec.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
les chirurgies, M. Dubé va annoncer ce matin une entente avec la
Fédération des médecins spécialistes pour rattraper les retards en chirurgie,
là, ceux qui sont en attente depuis plus d'un an, d'ici décembre 2024, nous
dit-on. Est-ce que vous y croyez à ça?
M. Tanguay : Que vaut la
parole de Christian Dubé? Que vaut la parole de Christian Dubé? Christian Dubé,
il l'avait déjà promis ça, je vous rappelle, il y a plus d'un an. Christian
Dubé, c'était postpandémie, alors, il ne peut pas dire : Ah! c'est la
pandémie — la pandémie a le dos large, à un moment donné, la
pandémie, elle n'est plus là, là — il avait dit, postpandémie, il y a
plus d'un an : Les chirurgies, la liste d'attente des chirurgies plus d'un
an va passer de 20 000 à 3 000 dans la prochaine année. La prochaine
année, elle est écoulée. Ce n'est pas 20 000 à 3 000, c'est
17 500. Aujourd'hui, il dit : O.K., «reset», on repart à zéro, une
autre promesse : 31 décembre 2024. Que vaut la parole de Christian
Dubé? Mon point, là, au-delà de Christian Dubé, à matin, là, les gens qui sont
en attente de chirurgies, ils ne veulent pas m'entendre parler de Christian
Dubé puis ils ne veulent pas que le ministre renouvelle son bagage de
promesses, ils veulent avoir le soin, ils veulent avoir le service.
M. Desrosiers (Sébastien) : Mais,
dans la mesure où les spécialistes s'engagent aux côtés du ministre...
M. Tanguay : Ça veut dire que
le ministre ne s'était pas assuré de ça quand il a fait la promesse il y a plus
d'un an? Pourquoi le ministre ne s'était pas assuré de ça? Pourquoi le
ministre, il dit : Ah! bien, là, j'ai une entente, là? Qu'est-ce qu'il a
fait de nouveau qu'il n'a pas fait il y a plus d'un an? Alors, tant mieux,
évidemment, c'est celles et ceux qui sont sur le terrain, les médecins, qui
vont donner le soin puis que c'est clair qu'ils sont les acteurs centraux de
cela. Mais que vaut la parole de Christian Dubé? C'est une autre promesse qui
s'ajoute aux nombreuses promesses.
M. Carabin (François) : Parlant
de M. Dubé, qu'est-ce que vous avez pensé de ses échanges hier avec la
FMOQ, la FMSQ en étude du projet de loi n° 4?
M. Tanguay : Quand tu n'es
pas d'accord avec la CAQ, rapidement, tu peux être jugé comme étant quelqu'un
d'empêcheur de danser en rond, là, quelqu'un qui n'est pas là, dans le fond,
pour les intérêts supérieurs du Québec. Et tout ça, on l'a vu dans plusieurs
dossiers. Alors, je pense que le ministre Dubé doit rassembler tous les
intervenants, doit lui aussi avoir le bon ton, on parle souvent de mon
ton, doit lui aussi avoir le bon ton. Je comprends qu'il est déterminé, puis
c'est lui qui est au gouvernement, à faire avancer sa réforme, mais je pense
que, c'est important, ce n'est pas en tapant sur la tête de tout un chacun que
vous allez faire avancer cette réforme-là. Alors, je pense que c'est important.
Encore une fois, je reviens sur le p.l. n° 15, vous m'ouvrez la porte. Après cinq ans, ils ont
dit : Ah! on a trouvé la solution, puis le p.l. n° 15,
ça aura des effets tangibles dans quatre ans environ. Qu'est-ce qu'on dit
aujourd'hui à ceux qui sont sur les listes d'attente? Une autre promesse pour
les listes d'attente? Puis celles et ceux qui sont dans les urgences? Alors, on
va travailler sur le p.l. n° 15., puis notre
porte-parole, André Fortin, est à pied d'oeuvre, vous le voyez bien, mais c'est
important qu'il arrête de faire des promesses en l'air puis qu'il livre les services
qu'on n'a pas au Québec depuis cinq ans.
M. Laforest (Alain) : Vous
voulez coller l'étiquette de cafouilleux au gouvernement?
M. Tanguay : Cafouilleux?
M. Laforest (Alain) : Oui,
c'est un synonyme.
M. Tanguay : C'est-u
français, ça? Il faudrait demander à Geneviève Guilbault.
M. Laforest (Alain) : Oui,
c'est un synonyme, c'est synonyme de brouillon.
M. Tanguay : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Vous, «brouillon»,
ça vous donne combien de points quand vous le dites? Parce que vous êtes à
trois, là.
M. Tanguay : À trois? Il m'en
manque deux.
M. Lacroix (Louis) : Ah! O.K.
M. Laforest (Alain) : Cafouilleux,
c'est un peu plus payant.
M. Tanguay : C'est synonyme
de brouillon.
M. Laforest (Alain) : Mais,
si je peux en revenir à ma question. On fera de la sémantique...
M. Tanguay : Je vous en prie.
Pardon, excusez-moi.
M. Laforest (Alain) : Ça vous
amuse, là. Mais vous lancez une nouvelle publicité, la même chose que le Parti
québécois, sur le troisième lien. Votre objectif, c'est quoi, c'est de faire
des gains dans Chaudière-Appalaches?
M. Tanguay : L'objectif, je
pense, c'est de traduire. Puis nous, en politiques, on a différents outils,
notamment cette vidéo ce matin, et c'est important. Je veux dire, la vidéo
traduit bien l'ampleur de ce qui s'est fait dans le troisième lien, de la promesse
brisée, comment ça a été géré. Puis je vous rappelle que, la semaine passée, le
ministre responsable de la Capitale-Nationale a dit que c'était une décision
unanime de tous les élus caquistes de la Capitale-Nationale et de
Chaudière-Appalaches. J'en doute beaucoup, ça a été une décision qui a été
prise en 13 jours, 8 000 pages et plus d'études, puis ils ont
scrapé la promesse ferme.
M. Laforest (Alain) : ...vous
allez vers le négatif, là?
M. Tanguay : Ce n'est pas
positif pour la CAQ.
M. Laforest (Alain) : C'est
sombre, le message est de dire... C'est un peu à la sauce conservatrice, là?
M. Tanguay : On laissera les
Québécois juger. On laissera les Québécois juger. C'est à... Ça traduit bien,
je pense, justement, le négatif qu'ont entraîné François Legault et la CAQ
quand ils ont renié leur promesse de troisième lien. On assume la vidéo. C'est
à eux autres à cette heure d'assumer leur projet brouillon.
M. Gagnon (Marc-André) : ...le
premier ministre disait que, quand un projet est déposé, il doit y avoir
acceptabilité sociale. Est-ce que, selon vous, ça devrait être la même chose
aussi pour le nouveau projet de troisième lien? Parce qu'on voit dans les
sondages qu'il y a près de 70 % des gens qui ne sont pas d'accord, là.
M. Tanguay : Bien, c'est
important, effectivement, d'avoir une acceptabilité sociale quand on parle d'un
projet. Maintenant, il faut regarder le bien commun, il faut regarder le bien
commun. Encore une fois, il y a un enjeu de mobilité dans la grande région de
Québec, un enjeu de mobilité sur lequel la CAQ n'a pas suffisamment travaillé,
qu'on pense aux travaux à la tête des ponts, qu'on parle à... qu'on pense à la
septième voie dynamique, et ainsi de suite. Oui, l'acceptabilité sociale sera
toujours un critère qui est important, mais il faut faire aussi des ouvrages
d'intérêt collectif également, là.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
est-ce que la CAQ a les coudées franches pour aller de l'avant avec le tunnel
de transport collectif?
M. Tanguay : La CAQ doit
rapidement déposer les études de ce qu'ils veulent faire. Encore une fois,
François Legault a promis, main sur le cœur, que ça allait être ça, sans aucune
étude. Aujourd'hui, on ne sait pas. Nous, ce qu'on a toujours dit, c'est que ça
prend des études. Il ne sait même pas... Il promet, main sur le cœur, hein,
encore, aussi ferme que son troisième lien autoroutier, alors... ce troisième
lien-là, alors qu'on ne sait pas où, quand, comment, quoi, combien. Alors, ça,
il va falloir qu'il mette de la chair autour de l'os, sinon ce n'est pas
crédible, sinon c'est brouillon.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
avez parlé de services aux Québécois. Si on parle de maisons des aînés, il y a
des projets qui devaient être livrés ce printemps, puis là on apprend qu'il y a
du retard dans au moins 10 projets, là, dans Lanaudière, Laurentides,
entre autres. Comment vous expliquez ces retards-là? On dit que c'est la
construction qui ralentit, mais là des entrepreneurs disent à Radio-Canada que
c'est peut-être le manque de personnel qui ralentit...
M. Tanguay : Oui, oui,
clairement, clairement, le manque de personnel ralentit. Il est clair qu'au
niveau de la construction il y a toujours des enjeux particuliers, mais, comme
vous le dites, les constructeurs eux-mêmes disent : Non, non, on était
prêts à livrer, là. Ça aussi, c'était une autre promesse phare de François
Legault, maison des aînés. Puis on lui disait : Bien, il me semble,
coûts-bénéfices, celles et ceux, là... Puis on me détrompera, là, mais je pense
que le chiffre exact, c'est 4 156 personnes qui sont sur la liste
d'attente aujourd'hui pour une place en CHSLD. François Legault, on lui disait,
à l'époque : Cette liste d'attente là de personnes aînées qui veulent
aller en CHSLD, ce n'est pas avec votre projet — on leur disait ça il
y a cinq ans — de maison des aînés que vous allez répondre aux
besoins. On dit que certaines places vont coûter jusqu'à 1,6 million,
alors que, présentement, il y a des CHSLD qui ont besoin d'être rénovés, qui
ont besoin d'être améliorés, agrandis, et les soins également doivent être
améliorés au sein des CHSLD. Alors, quand vous dites : On va bâtir une
bâtisse puis ça va être une coquille vide parce qu'il manque de personnel,
encore une fois, ce n'est pas de vision, c'est des promesses en l'air, c'est du
gros n'importe quoi.
M. Desrosiers (Sébastien) : Puis
est-ce qu'il y en a dans les circonscriptions de vos députés, des maisons des
aînés qui sont...
M. Tanguay : On m'a dit que
moi j'en aurais une, là, à la limite de mon comté. Mais, au-delà de cela,
certains ont fait l'analyse de la représentation disproportionnée des maisons des
aînés dans les comtés caquistes, là. C'est une analyse à faire, là. Ce matin,
je n'ai pas...
Journaliste : Bien, ils ont
90 comtés. Ça se pourrait qu'il y ait plus de chances dans leurs comtés,
là.
M. Tanguay : Oui, oui, quand
même, mais 90 sur 125, est-ce que ça correspond à 19 sur 20? Il faudrait voir
les proportions, mais c'est une question légitime qui se pose.
M. Laberge (Thomas) : J'aimerais
revenir sur le salaire des députés. Vous avez dit que vous étiez d'accord avec
le principe d'une augmentation de 30 %. Vous croyez, dans le contexte de
l'inflation, les Québécois ont de la misère à arriver, que ça se justifie, que
vous allez être capable d'aller devant vos électeurs avec ça?
M. Tanguay : On aura
l'occasion de faire le débat, mais on parle plutôt, dans le rapport, d'un
rattrapage. On parle d'un rattrapage salarial qui n'a pas eu lieu depuis plus
de 20 ans, et, en ce sens-là, c'était l'essence du rapport. Encore une
fois, pour faire le débat... on est d'accord, on va voter en faveur du
principe, le cas échéant, quand on lira le projet de loi, là, voilà, puis on
fera le débat dans ce contexte-là.
M. Laberge (Thomas) : Vous
n'avez malaise avec ça, là?
M. Tanguay : Je n'ai pas de
malaise à ce qu'il y ait un rattrapage qui soit fait.
M. Gagnon (Marc-André) : C'est
ça, vous parlez de rattrapage. Autrement dit, ça fait déjà trop longtemps qu'on
met le problème sous le tapis?
M. Tanguay : Ça fait plus de
20 ans. C'est ce que... À notre analyse du rapport, quand on le voit, qui
a été déposé, ça fait plus de 20 ans qu'il n'y a pas eu de rattrapage
salarial, et c'est un débat que l'on fera à ce moment-là.
M. Lacroix (Louis) : Bien, ce
n'est pas tout à fait vrai, là, parce qu'il y a eu quand même de l'indexation
au cours de ces années-là, là.
M. Tanguay : Oui, qui n'est
pas un rattrapage, l'indexation.
M. Desrosiers (Sébastien) : Puis,
rapidement, sur le projet de loi n° 15, aujourd'hui,
la FIQ témoigne. Vous vous attendez un changement de ton, là, si j'ai compris,
de la part du ministre Dubé?
M. Tanguay : Bien, on espère
que le ministre soit là pour rassembler et non pas diviser. Puis ça se peut que
du monde ne soit pas d'accord avec le gouvernement, puis c'est bien correct, on
est en démocratie. Le gouvernement, parfois, trop souvent, agit en matamore. À
un moment donné, il faut rassembler les gens puis il faut être capable d'avoir
un plan clair, des idées claires. Puis ça, la balle, quand elle est mise en
jeu, c'est le gouvernement, de le faire de façon claire, et raisonnée, et
réfléchie, et, en ce sens-là, il faut qu'il rassemble, puis l'attitude est
importante.
Mme Greig
(Kelly) : On the salaries… so, the $30,000, a
lot of Quebeckers see that
number and say: Oh my gosh, $30,000! But, in your explanation, it is justified,
right?
M. Tanguay
: I think that we're in favor… We're in favor of this «rattrapage».
That being said, we're waiting for the bill to be deposed. And, when it's going
to be the case, we will have the debate within that context. But that being
said, I think that it's a legitimate question, and, yes, so we will be voting in favor of the principle.
Mme Greig
(Kelly) : On surgeries, we have an announcement
from Mr. Dubé this morning. There's been a lot of people… I mean, this is
really close to people's heart, this is what people want, this «rattrapage» of
surgeries and catching up and getting these procedures done. For people who are
waiting, do you think that they're... in any way by hearing what Mr. Dubé
will have to say?
M. Tanguay
: From the bottom of my heart, I hope all the best for them. I hope
that they'll be able to have access to essential services, to have their
surgery ASAP, as soon as possible. Unfortunately, on a political side, we see
that there's a lot of promises. And it has been already promised, promised more
than a year ago, that we will go from 20,000 people on the waiting list to 3,000
people. And we were supposed to be at that level in terms of waiting list as we
speak. But it's not 3,000, it's 17,000 plus. So, I think about the patients on
the waiting list, they need, they need, they must receive the service, the
surgery, as soon as possible. But unfortunately, we see that this Government is not providing the essential
services.
Mme Greig
(Kelly) : So, what happened in the last year?
I mean, you say, you know, it's
supposed...
M. Tanguay
: We have to ask Christian Dubé. But again, if you don't have a clear
vision, if you don't have a complete plan... Now, he's saying that he's going
to have a specific understanding and agreement with the doctors. Hopefully,
it's going to work. We need... It must work. But unfortunately, it doesn't work,
with the CAQ Government, on this file and on many files
as well.
Mme Greig
(Kelly) : If I may, one more from my
colleagues, all right? The Mother's Day, Father's Day debate, do you think
Quebeckers worry about this? Or is this something they care about?
M. Tanguay
:
We must, of course, care about our tradition. We must care about this very
important celebration. Mother's Day, Father's Day, it's very, very important,
yes, and it's going to stay, it's going to stay.
Mme François
(Mélissa) : Regarding Bill 15, what are your expectations? This
morning, we have the FIQ coming up.
M. Tanguay
:
I hope that… The FIQ, most certainly, will have things to say to enhance this
bill, to propose additional ways to enhance the quality of services. So, I hope
that the «ministre» Dubé will be open-minded to receive these proposals.
«Voilà.»
M. Spector
(Dan) : …so, you don't believe him? You don't believe that Christian
Dubé is going to be able to do what he says he's going to do?
M. Tanguay
:
Based on the results, and François Legault always said: You will have to judge
us on the results, based on the results of the last five years, I don't believe
Christian Dubé, François Legault, name all the Government. I don't believe
anymore this Government because they're not up to their promises.
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 24)