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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, Mme Christine Fréchette, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, et M. Jean-François Roberge, ministre de la Langue française

Nouvelles orientations pour favoriser une immigration francophone

Version finale

Thursday, May 25, 2023, 13 h 15

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures vingt minutes)

M. Legault : Oui, donc, bonjour, tout le monde. Une journée importante, en tout cas pour moi, et je suis accompagné de Christine Fréchette, qui est notre ministre de l'Immigration, et Jean-François Roberge, qui est le ministre responsable de la Langue française. Vous savez, ma première responsabilité, comme premier ministre du Québec, c'est de m'assurer qu'on protège notre identité. Puis ça commence bien sûr par notre langue. Pourquoi que c'est important? Parce que je suis le seul chef d'État en Amérique qui représente une majorité de francophones. Donc, j'ai une responsabilité face à l'histoire, entre autres de protéger, de poursuivre ce parcours d'une nation francophone depuis 400 ans. Donc, je me sens vraiment un devoir, une grande responsabilité.

Malheureusement, quand on regarde les chiffres concernant la présence du français, là, puis tous les indicateurs, que ce soit sur la place publique, à la maison, première langue parlée, partout, on voit, depuis un certain nombre d'années, un déclin du français au Québec. Donc, on a... j'ai un devoir d'agir. Moi, je ne serais pas capable, là, quand je prendrai ma retraite dans 10 ans, dans 20 ans, de me dire : J'ai été premier ministre du Québec, là, puis je n'ai pas pris les mesures nécessaires pour renverser ce déclin-là. Donc, il faut agir puis on a commencé à agir dans le premier mandat.

D'abord, on a augmenté, là, de plusieurs centaines de millions de dollars, le budget de la francisation, on va maintenant annoncer bientôt Francisation Québec. On a aussi adopté la loi n° 96, qui est le geste le plus important depuis la Loi 101 de René Lévesque. Tous les gouvernements qui se sont succédé après René Lévesque n'ont pas posé des gestes aussi forts que la loi n° 96. Puis là je ne veux pas revenir dans tout ce qu'il y a dans la loi n° 96, mais, pour moi, il y a une mesure ou un groupe de mesures qui est important, ça concerne le français langue de travail.

D'abord, on a choisi d'étendre la Loi 101 aux petites entreprises de 25 à 49 employés. On a aussi choisi d'étendre la Loi 101 aux entreprises à charte fédérale. Il y avait beaucoup de sceptiques, mais on a eu une certaine collaboration du gouvernement fédéral pour que les grandes entreprises aériennes, chemins de fer, banques, les entreprises à charte fédérale soient obligées maintenant aussi de mettre en place la Loi 101.

Et pourquoi je souligne ces mesures-là? Parce que c'est un signal fort. Quand on dit aux Québécois actuels puis aux Québécois futurs : Au Québec, pour travailler, il faut parler français, bien évidemment, là, que ça devient tout un incitatif d'apprendre le français, de connaître le français.

Bon, maintenant, il faut agir sur l'immigration. Il faut agir sur l'immigration. Puis peut-être, avant de vous parler de nos mesures, rappeler... puis là je vous parle, pour l'instant, de l'immigration permanente. Je vous parlerai tantôt de l'immigration temporaire, mais parlons de l'immigration permanente, là, les fameux 50 000 immigrants par année. Il y en a d'abord 65 % environ que c'est de l'immigration économique. Puis, ça, la sélection se fait entièrement par le gouvernement du Québec. Donc, si dans le passé il y a des gouvernements qui n'ont pas été assez exigeants, puis c'est le cas concernant la connaissance du français, bien, on a juste le gouvernement du Québec à blâmer, que ce soient les libéraux ou les péquistes, parce que ce deux tiers là des immigrants sont choisis par Québec. Il y a une deuxième catégorie qui représente à peu près 20 % de l'immigration, c'est la réunification familiale, donc ceux qui viennent au Québec pour rejoindre leur famille. La sélection se fait par le gouvernement fédéral. Puis il y a une troisième catégorie, qui représente à peu près 15 %, qui sont les réfugiés. Ça aussi, c'est choisi par le gouvernement fédéral.

Revenons à l'immigration économique qu'on contrôle au Québec. Jusqu'à présent on a toujours mis des points. Si on parle français, on obtient des points, mais ce n'était pas obligatoire. Quelqu'un peut être accepté comme immigrant économique, même s'il ne parle pas français, en autant qu'il ait plus de points dans les autres conditions. Bien, aujourd'hui, je vous annonce qu'à l'avenir, puis c'est la première fois que ça va être le cas dans l'histoire du Québec, pour déposer... pour pouvoir déposer une demande, pour devenir un immigrant économique au Québec, il va falloir avoir une maîtrise du français, puis Christine va vous expliquer les différents niveaux qui vont être exigés.

Maintenant, concernant les seuils d'immigration, on dépose aujourd'hui, pour consultation, donc on veut consulter les groupes, la population, les experts, on dépose deux scénarios. Premier scénario qui est le scénario qu'on avait proposé en campagne électorale, c'est-à-dire limiter à 50 000 immigrants permanents par année, là, le nombre de personnes à qui on donnera des certificats. Par contre, on dépose un deuxième scénario. Je me suis rendu compte avec, entre autres, notre excellent sous-ministre à l'Immigration, qu'on peut, puis il y a une réelle ouverture de la part du gouvernement fédéral, on peut augmenter seulement les immigrants économiques.

Ça veut dire que ce n'est pas parce qu'on augmente les immigrants économiques qu'on est obligé d'augmenter les deux catégories qui sont contrôlées par le fédéral. Puis, à partir du moment où on dit : Dans l'immigration économique, bien, on veut juste des francophones, sauf exception, ce que ça veut dire, c'est que, si on augmente les seuils en augmentant juste les immigrants économiques, on vient augmenter le pourcentage de francophones. Puis évidemment, là, je m'attends à avoir la question : M. Legault, vous avez dit plus que 50 000, ça serait suicidaire. Bien, ça serait suicidaire pour l'avenir du français, mais, à partir du moment où on est capable, puis il y a une réelle ouverture de la part du gouvernement fédéral, de dire : L'augmentation, c'est seulement des francophones ou des gens qui maîtrisent le français, ça vient complètement changer la situation. Puis c'est pour ça qu'on dépose ce deuxième scénario.

Si on fait des calculs, prenons l'année 2018, avant qu'on arrive, si on prend tous les immigrants permanents, que ce soit économique, réunification familiale, ou les réfugiés, au total, on avait 50 % seulement des immigrants qui parlent français, 50 % seulement. Or, avec notre scénario un, on augmenterait ce pourcentage à 70 % et, avec le scénario deux, on augmenterait ce pourcentage à 75 %. Là, on n'a pas encore parlé d'aller chercher des pouvoirs additionnels à Ottawa. Puis ce qu'il est important de dire, là, c'est qu'aujourd'hui on commence avec une première étape, les immigrants permanents, mais on travaille déjà sur une deuxième étape pour les immigrants temporaires. Donc, on va vous revenir éventuellement pour voir comment on peut augmenter le nombre d'immigrants temporaires, que ce soit des étudiants ou des travailleurs qui parlent davantage français.

Puis n'oublions pas que, pour ce qui est à peu près de la moitié des immigrants temporaires, on a déjà un levier à Québec, parce que c'est le gouvernement du Québec qui émet le CAQ, qui n'est pas la Coalition avenir Québec, mais le certificat d'acceptation du Québec. Ça veut dire, là, encore là, que ce soit des gouvernements du Parti québécois ou du Parti libéral, qui chialent qu'il y a trop d'immigrants temporaires qui ne parlent pas français, bien, ils ont juste eux autres à blâmer, là, parce qu'on a le pouvoir, en émettant le CAQ, d'exiger le français. Donc, on a un pouvoir. En plus, comme vous le savez, on va continuer de le faire, on va réclamer... J'en ai parlé avec le chef de l'opposition officielle cette semaine à Ottawa, et j'en ai déjà parlé à plusieurs reprises avec Justin Trudeau, ce qu'on veut, c'est d'être capable d'aller chercher les pouvoirs, entre autres, en matière de réunification familiale, donc que ce soit le gouvernement du Québec qui sélectionne.

Donc, c'est une deuxième étape qui est très importante, après le projet de loi n° 96, l'immigration. Jean-François va vous parler tantôt... Jean-François, non seulement il est responsable de la langue française, mais aussi président du Groupe d'action pour l'avenir de la langue française. Donc, il va vous revenir bientôt avec d'autres propositions en éducation, en enseignement supérieur, en culture, dans tous les domaines où on peut agir comme gouvernement pour renverser la tendance actuelle. Donc, ce que je veux dire aux Québécois aujourd'hui, c'est que notre gouvernement va être le gouvernement qui aura renversé la tendance. Puis honnêtement, là, la journée où je prendrai ma retraite, ça sera une de mes grandes fiertés.

Mais je veux aussi, en terminant, lancer un appel aux Québécois. Tous les Québécois ont le devoir de protéger le français, puis je suis convaincu qu'ensemble on est capable de renverser la tendance puis de s'assurer que nos enfants puis nos petits enfants continuent de vivre au Québec en français. Merci. Je passe la parole à la ministre de l'Immigration... j'allais dire l'Éducation, oui...

Mme Fréchette : ...Francisation et Intégration.

M. Legault : ...et Intégration, Christine Fréchette.

Mme Fréchette : Merci. Merci beaucoup, M. le premier ministre. Le dossier de l'immigration, ce n'est pas le dossier le plus facile, alors je vous remercie de votre confiance pour m'avoir proposé ce grand défi, beau défi. Je veux saluer mon collègue, Jean-François Roberge, ministre notamment de la Langue française, merci de ta présence. Je veux saluer également puis remercier mes deux adjointes gouvernementales, alors Valérie Schmaltz, députée de Vimont, et également Audrey Bogemans, députée d'Iberville. Et je veux saluer et remercier le sous-ministre, Benoit Dagenais, de même que Karine Dumont, ma sous-ministre adjointe, pour le briefing technique. Comme vous avez vu, il y a pas mal de matière dans ce domaine, alors ça va être un peu plus technique de mon côté, là, l'intervention pour vous expliquer de quoi il en retourne.

Alors, je suis très fière de vous présenter une réforme importante et inégalée dans l'histoire de nos programmes d'immigration économique. Cette réforme, elle va contribuer à changer la donne pour l'avenir du français. Je vais aussi vous présenter les orientations proposées pour la prochaine planification pluriannuelle de l'immigration, une planification qui couvre les quatre années, de 2024 à 2026.

On propose, en fait, des modifications importantes de tous nos programmes d'immigration économique afin que, pour la première fois dans l'histoire du Québec, les candidats à l'immigration économique aient une connaissance du français pour pouvoir être sélectionnés. On va exiger un niveau de connaissance du français à l'oral et, dans certains cas, à l'écrit. Ça va permettre à ces personnes non seulement de travailler en français, mais surtout de vivre en français. Ce qu'on souhaite, en fait, c'est qu'ils puissent avoir du succès ici, chez nous, donc chez eux, en français.

Parlons d'abord, bon, du programme régulier des travailleurs qualifiés, le PRTQ, qui est en fait le principal programme d'immigration économique. Actuellement, là, ce programme-là, le premier ministre l'expliquait, il n'impose pas de connaissance du français. La connaissance du français, elle donne des points, mais c'est possible pour quelqu'un de se qualifier, d'être sélectionné sans parler français. Alors, ce qu'on propose, c'est carrément de changer d'approche et de créer un nouveau programme, le programme d'immigration pour les travailleurs qualifiés, qui deviendra le PSTQ, Programme de sélection des travailleurs qualifiés. Ce nouveau programme ne fonctionnera pas avec une grille de points, mais plutôt avec des critères qu'il faudra absolument rencontrer. Le programme va permettre de sélectionner des travailleurs qualifiés connaissant le français, ayant de bonnes capacités d'intégration professionnelle et qui seront aptes à exercer, dans un délai raisonnable, leur profession au Québec. Pour que le programme réponde mieux aux besoins du marché du travail, on élargit la gamme des professions qui seront admissibles à l'immigration économique permanente, donc. En fait, ce sera plus facile pour l'ensemble des professions de se qualifier.

On va créer, en fait, quatre volets. Le premier volet, c'est pour les professions qui requièrent des hautes qualifications, des compétences spécialisées. On vise les personnes qui vont avoir un métier demandant une formation universitaire, collégiale technique ou secondaire professionnelle. Quelques exemples, par exemple, des gestionnaires en systèmes informatiques, des designers graphiques, techniciens en génie mécanique, ça, c'est des exemples pour le volet un.

Le volet deux, c'est pour les compétences intermédiaires et manuelles. On vise les emplois qui demandent une formation secondaire générale ou professionnelle ou acquise en cours d'emploi. D'autres exemples de ce volet deux, c'est, par exemple, pour des cuisiniers, des préposés aux bénéficiaires ou des conducteurs de camions de transport. Ça, c'est vraiment une nouveauté hyperimportante parce qu'elle n'existe pas dans le programme actuel pour les travailleurs qualifiés, le PRTQ, et ça va donc nous permettre d'être beaucoup plus agiles, de couvrir beaucoup plus de types de professions pour permettre de garder chez nous plusieurs employés essentiels qui sont déjà actifs dans une foule de métiers. Exemple, beaucoup de PME embauchent des travailleurs temporaires avec des compétences manuelles et souhaiteraient pouvoir les garder sur une base permanente. Ce sera maintenant possible avec ce volet 2, si les exigences, bien sûr, de français et les autres exigences sont rencontrées.

Le volet 3, c'est pour les professions réglementées, donc ça s'adresse aux personnes exerçant des professions qui sont régies par des ordres ou qui requièrent une autorisation par une corporation professionnelle, un corps de métier, exemple, des infirmières, infirmiers, des enseignants du primaire, du secondaire, des hygiénistes dentaires. Ça, c'est des exemples pour le volet 3.

Et le dernier volet, bien, ça s'appelle le volet des talents d'exception. Ça visera très peu de gens, mais on juge important, là, d'avoir cette passerelle pour sélectionner les personnes qui ont des expertises rares, prisées par le Québec, stratégiques, très pointues et qui sont reconnues comme un leader, quelqu'un qui se démarque dans leur champ d'expertise.

Les conditions de chacun des volets vont être modulées selon le niveau de qualification des professions. Il va aussi falloir démontrer avoir une connaissance du français oral et, dans certains cas, comme je le disais, des connaissances du français écrit. Donc, les exigences sont modulées en fonction des volets, mais notre volonté, c'est d'obliger les candidats à avoir une bonne connaissance du français, peu importe le métier.

On veut redynamiser aussi nos trois programmes de gens d'affaires. Plusieurs volets, là, sont suspendus depuis un certain temps, voire depuis des années, comme vous le savez. C'est important pour moi de revoir le tout pour que ces programmes permettent vraiment d'attirer et de retenir des entrepreneurs, des créateurs d'emploi et d'entreprise.

Donc, chacun des trois programmes va maintenant exiger que les demandeurs principaux démontrent qu'ils possèdent une connaissance orale du français de niveau 7. Ça, c'est le niveau intermédiaire avancé. Il y a 12 niveaux en tout. Actuellement, aucun des trois programmes de gens d'affaires ne comporte cette exigence en matière de français.

Donc, on a revu le programme Entrepreneurs pour mieux répondre à une réalité dont on m'a beaucoup parlé d'ailleurs dans ma série de rencontres en région : la nécessité de favoriser le repreneuriat d'entreprises. Donc là, on va avoir un canal qui va permettre ça, le repreneuriat via l'immigration.

Au niveau du Programme des investisseurs, on a fait des ajustements qui vont permettre de corriger les enjeux d'établissement au Québec et de rétention de ces personnes-là, donc des éléments qui étaient très défaillants avec le programme antérieur. Dès l'an prochain, on va pouvoir sélectionner des profils d'investisseurs francophones qui répondent mieux à nos besoins économiques.

Un autre des changements proposés, ça vise le regroupement familial. Des modifications seront apportées afin de s'assurer que les garants accompagnent mieux les personnes qu'ils parrainent en matière de francisation et d'intégration. Un plan d'accueil et d'intégration va devoir être exigé des garants lorsqu'ils demandent à parrainer des personnes âgées entre 18 et 55 ans. Entre 2019 et 2022, ça vaut la peine de souligner que le regroupement familial a représenté en moyenne 24 % des nouveaux arrivants au Québec.

Je veux vous parler, bien sûr, aussi du PEQ, le Programme de l'expérience québécoise. Je m'en suis fait beaucoup parler ces dernières semaines, ces derniers mois. Alors, on annonce des assouplissements importants dans le volet PEQ — Diplômé. Le premier ministre et moi, on l'a souvent dit, il faut vraiment miser sur les étudiants qui viennent chez nous pour leur parcours académique. Ils prennent racine ici, ils s'installent partout au Québec, puis on veut les garder chez nous. On vise donc à accélérer la sélection permanente pour les diplômés de programmes d'études universitaires, techniques ou professionnelles en français. On retire aussi l'exigence de travail minimum d'une année et l'exigence d'occuper un emploi au moment du dépôt de la demande. Ça va permettre aux employeurs de bénéficier plus rapidement d'un bassin de travailleurs qualifiés et qui parlent français. Ça va permettre aussi de retenir, dans toutes nos régions, des gens qui s'y trouvent déjà parce qu'ils étudient dans ces régions.

On l'a officialisé ce matin en Chambre, on va tenir, au cours des prochains mois, donc, une consultation parlementaire pour planifier l'immigration au Québec pour les quatre prochaines années. J'ai déposé, et je les ai ici, là, le cahier de consultation, de même que le recueil des statistiques en immigration, c'est un document qui va servir de base pour la consultation, donc, qu'on va tenir à cet automne, un important exercice démocratique. Les orientations, vous allez le voir, portent sur plusieurs thèmes humanitaires, économiques et sociolinguistiques. On propose notamment une augmentation de la part de l'immigration permanente francophone. On le dit depuis des mois, donc, notre objectif, c'est de tendre vers une immigration entièrement francophone. Donc, je suis fière d'annoncer qu'avec les modifications réglementaires que l'on propose, 96 % des demandeurs principaux connaîtront le français, et ce, dès l'année 2026.

Il faut voir qu'en 2018 c'était 72 %. Donc, de 2018 à 2027, on passe de 72 %... 2026 même, on passe de 72 % à 96 %. Et comme les enfants de l'immigration vont fréquenter l'école française, on peut vraiment dire que les gestes qu'on pose permettront à l'immigration d'être une des solutions pour lutter contre le déclin du français au Québec. L'arrivée de Francisation Québec également, le 1ᵉʳ juin, bien, ça va contribuer à nos efforts puis ça va simplifier l'accès aux services gouvernementaux d'apprentissage du français. On veut mieux soutenir l'apprentissage du français à travers, par exemple, un apprentissage chez les travailleurs étrangers temporaires, à travers des mesures de francisation en milieu de travail et via aussi un accroissement de l'offre de services d'apprentissage du français à l'étranger avant même que les gens n'immigrent au Québec. On va aussi intensifier nos efforts de prospection et d'attraction dans des... pour le recrutement dans des pays francophones et francotropes, dont ceux de l'Amérique latine, bien sûr.

Évidemment, on ne peut pas faire cet exercice sans parler des seuils. Alors, pour lancer la discussion et la consultation, comme on l'a dit, on propose deux scénarios. On veut vraiment entendre tous les points de vue, et l'ensemble des considérations, et des préoccupations de tout un chacun. Alors, premier scénario, permettre une augmentation prudente et graduelle des seuils au cours des quatre prochaines années pour atteindre 60 000 d'ici 2027. Et dans ce scénario-là, on permettrait, en plus, d'admettre en continu les personnes sélectionnées pour le PEC diplômé. L'admission en continu, bien, ça veut dire que les demandes du PEC diplômé seraient traitées par Ottawa au fur et à mesure qu'elles sont déposées, et seraient à l'extérieur de nos seuils, et sans plafond. La logique derrière cette nouveauté-là d'admissions en continu, c'est que la grande majorité des personnes qui sont concernées réside déjà sur le territoire québécois. Ils bénéficient déjà de plusieurs services publics. Ils ont un toit. Leur intégration est déjà en processus. Il n'y a pas d'enjeu de reconnaissance de leurs diplômes ou de leurs compétences. Donc, bref, c'est une immigration qui est très facile pour nous parce qu'il n'y a pas d'exigences accrues sur notre capacité d'accueil et les groupes d'accompagnement, les services gouvernementaux sont vraiment minimalement sollicités.

Le deuxième scénario, on reste avec notre cible actuelle de 50 000 admissions par année pour chacune des quatre prochaines années, et les candidatures issues du PEC diplômé feraient partie, donc, du seuil de 50 000.

C'est un moment important, là, qu'on va vivre au cours des prochains mois. Plus que jamais l'immigration, là, c'est au cœur des priorités collectives. On le sait, hein, freiner le déclin du français, lutter contre la pénurie de main-d'œuvre, lutter contre le vieillissement de la population, assurer la vitalité de nos régions, tout ça, ça fait partie des grands défis auxquels on fait face. Alors, j'invite toutes les personnes, les organismes qui sont intéressés à le faire, à nous partager leur point de vue, soit en participant via le dépôt d'un mémoire ou encore en complétant un formulaire qui est disponible déjà sur le site Internet de la Commission des relations avec les citoyens.

Alors, la consultation va culminer avec la tenue d'une commission parlementaire au cours des prochains mois. Et je peux vous dire que, depuis mon entrée en fonction, moi, mon souhait le plus cher, c'est de mettre en place des conditions pour que les hommes et les femmes qui décident de venir chez nous puissent avoir du succès, participer pleinement au dynamisme du Québec et puissent s'y enraciner. Voilà. Merci.

M. Legault : Je passe maintenant la parole au ministre responsable de la Langue française, Jean-François Roberge.

M. Roberge : Merci, M. le premier ministre. Merci, Christine. Chers collègues, très contents d'être avec vous aujourd'hui. Je vais y aller rapidement, mais c'est une annonce qui est très, très, très importante puis qui va avoir un impact sur le visage français du Québec, avec les changements que ma collègue apporte, elle change la donne, change les règles du jeu. Et quand on change les règles du jeu, évidemment, on change la conclusion. Et on va se retrouver, dans quelques années, avec beaucoup, beaucoup plus d'immigrants qui, au départ, parlent français avant d'arriver. Puis ma collègue est en train de travailler très fort sur Francisation Québec, ce sera nécessaire, mais si les gens arrivent et maîtrisent déjà le français, vous comprenez qu'on part avec une longueur d'avance.

Puis, c'est important parce que c'est important de faire une mise en contexte, là. Le Québec est dans une situation exceptionnelle. On est le seul État francophone d'Amérique du Nord, on est une minorité linguistique dans une mer anglophone et on est dans une situation où nos indicateurs sont au rouge, il faut bien le dire. Il faut bien le dire, il y a un recul du français en ce moment. Donc, une situation exceptionnelle comme ça amène des mesures exceptionnelles. Puis on a posé des gestes dans le précédent mandat. Je remercie d'ailleurs l'actuel ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, qui a piloté une loi importante, la loi n° 96. J'aime son nom, la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français. C'est le socle sur lequel on peut bâtir d'autres choses, voir encore plus loin. Et on poursuit le travail en ce moment. On le poursuit d'ailleurs avec ce Groupe d'action pour l'avenir de la langue française, que j'ai le plaisir de piloter avec, bien sûr, la ministre de l'Immigration, mais aussi le ministre de l'Éducation, le ministre... pardon, la ministre de l'Enseignement supérieur, le ministre de la Culture, la ministre des Relations internationales et d'autres ministres qui viennent contribuer aux travaux aussi. On est un groupe, au départ, de six ministres, mais c'est important de mentionner que beaucoup, beaucoup d'autres personnes travaillent, collaborent, contribuent. Je remercie aussi, évidemment, le député de Saint-Jean, mon adjoint parlementaire, qui contribue aussi notamment au volet consultation publique du Groupe d'action pour l'avenir de la langue française.

Les choses qui sont présentées aujourd'hui, évidemment, ont fait l'objet de débats, de discussions. Puis je remercie énormément Christine pour son ouverture, parce que le plan a été vraiment bonifié puis on peut vraiment être très, très fiers de ce qui est déposé aujourd'hui. Quand on change les chiffres comme elle le fait, puis elle a présenté des choses exceptionnelles, quand on a atteint un chiffre comme 96 %, c'est parce qu'il y a des gestes majeurs, audacieux, courageux qui sont posés. Donc, je pense que ce sera déterminant. Et bientôt, le groupe d'action arrivera avec d'autres mesures. Donc, soyez patients, restez à l'affût. On parlera, oui, d'éducation, d'enseignement supérieur, de culture, mais aussi on reviendra sur l'immigration. Le premier ministre l'a dit, on reviendra sur la notion de l'immigration temporaire.

Ça va être important aussi de continuer le travail avec le gouvernement fédéral. Puis j'ai une fonction qui me permet de travailler aussi dans cette direction-là. On est capable de faire des choses gagnant-gagnant. Ça, c'est important de le mentionner, là. On n'est pas des chicaniers, on ne se laisse pas faire, on s'affirme fièrement, mais on est capable de s'entendre. Regardez ce qui s'est passé avec la fermeture du chemin Roxham, regardez ce qui s'est passé avec C-13. Quand on est capable d'inscrire dans la Loi sur les langues officielles du Canada des éléments de la Charte de la langue française québécoise, ça montre qu'on est capable de faire des gains. Puis il faut le faire, parce que le français nous unit, le français nous définit, puis je pense qu'on a tous cette responsabilité de s'assurer que ceux qui vont nous suivre vont pouvoir s'épanouir en français au Québec. Merci.

Le Modérateur : Merci à vous trois. Nous allons maintenant passer à la période des questions. On a très peu de temps, une petite demi-heure tout au plus, donc je vais vous demander de vous limiter à une question, une sous-question. Et pour les ministres et le premier ministre, si c'est possible de juste répondre aux questions qui vous sont adressées directement. On va commencer avec Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour à vous trois. Est-ce qu'avec le plan que vous nous proposez aujourd'hui, là, si on exclut l'immigration temporaire, là, parce que ça, je comprends que ça fera l'objet d'une annonce subséquente, mais pour ce qui est de l'immigration permanente, est-ce qu'avec ce que vous nous annoncer vous occupez entièrement, là, les champs de compétence du Québec? Est-ce que vous utilisez déjà tous les outils à la portée de votre main? Parce que c'est un peu ce qui était reproché, de... vous demandiez au fédéral des choses, alors que vous n'exploitiez pas pleinement tous les outils. Là, est-ce que c'est fait? Est-ce qu'on a retourné toutes les pierres?

M. Legault : Pour l'immigration permanente, oui. Pour l'immigration temporaire, non, parce qu'actuellement c'est quand même nous qui émettons les certificats, les CAQ. Donc, pour l'instant, le gouvernement du Québec n'exige pas la connaissance du français. Donc, il y a encore de la place, effectivement, pour agir. Ça sera dans une deuxième étape. Mais on veut aussi aller chercher des pouvoirs additionnels. Mais il y a peut-être une chose aussi que j'ajouterais. La réunification familiale, c'est Ottawa qui choisit, mais, à un moment donné, on réunifie des familles qui sont entrées, la plupart du temps, comme immigrants économiques. Donc, à partir du moment où on augmente les francophones ou ceux qui parlent français dans l'immigration économique, on peut penser qu'à moyen terme le pourcentage d'immigrants dans la catégorie réunification familiale va aussi augmenter parce qu'on réunifie les personnes qui sont là. C'est sûr qu'il reste la catégorie réfugiés, qui est 15 %. Ça, effectivement, il peut... Puis c'est notre contribution humanitaire, là, donc il n'est pas question de toucher à ça, mais c'est possible que, pour ce petit groupe-là, la réunification familiale implique d'amener les gens qui ne parlent pas nécessairement français.

M. Lavallée (Hugo) : Bon, je vais vous rappeler des souvenirs, là, en vous parlant de Claire Samson puis du rapport, à l'époque, qu'elle avait déposé, là, le cœur du rapport, c'était l'idée de la francisation, puis ensuite ça a été repris par M. Jolin-Barrette quand il était ministre de l'Immigration, on avait créé Arrima, puis on privilégiait une sélection basée sur les compétences professionnelles en se disant : On va franciser les gens une fois arrivés. Est-qu'avec le recul cette approche-là de franciser a posteriori, ça s'est avéré une mauvaise avenue?

M. Legault : Bien, ce n'est pas idéal, parce que c'est basé sur la volonté des gens, il n'y a pas d'obligation, puis il n'est pas question de commencer à retourner des gens chez eux qui ont déjà été acceptés comme citoyens.

Donc, oui, puis je le disais au début, on a beaucoup augmenté les budgets de francisation. Christine va annoncer bientôt la création de Francisation Québec, où, là, il va y avoir un guichet unique. Donc, ça va être plus facile aussi d'avoir accès à ces services-là, mais c'est certain que, s'ils parlent français avant d'arriver, bien là, on ne prend pas le risque de savoir est-ce qu'ils vont choisir ou non d'apprendre le français une fois rendus ici.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Oui. Bonjour à tous. M. Legault, peut-être pour poursuivre dans la même veine, donc, ce que vous proposez va changer beaucoup le visage de l'immigration. Forcément, on va se concentrer sur certains pays : la France, l'Europe francophone, l'Afrique francophone. Est-ce qu'on va venir exclure une grande partie du bassin d'immigration qu'on avait par le passé?

M. Legault : Bien, on peut penser aussi... je parlais avec Martine Biron, qui arrive d'un voyage en Amérique du Sud, on peut penser aussi qu'il y a des pays où les gens, par exemple, parlent espagnol puis qu'ils pourraient apprendre le français avant d'immigrer au Québec. Donc, on peut penser aussi à un processus comme celui-là, où des gens d'à peu près n'importe où dans le monde auraient le temps d'apprendre le français, puis ensuite immigrer au Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Vous insistez sur le fait que, maintenant, dans le nouveau PSTQ, là, on exige le français. Par contre, dans le passé, c'est juste 12 % des gens qui ne parlaient pas français du tout. Et là vous venez moduler, selon les chiffres qu'on a vus tantôt, vous venez moduler, donc, l'exigence de français. J'essaie de comprendre à quel besoin vous voulez répondre en faisant ça. Est-ce que c'est des entrepreneurs qui vous disent : On a besoin désormais de plus de manœuvres, par exemple, que de professionnels, donc il faut moduler la connaissance?

M. Legault : Bien, je vous donne les chiffres, là. Quand on regarde les requérants immigration économique, avant qu'on arrive en 2018, là, puis qu'on mette beaucoup de poids sur le PEQ, là — c'est ce que Simon a fait, dans le fond, pour augmenter le pourcentage de francophones — bien, on était à 72 % qui parlaient français. Si on ajoute les groupes réunification familiale puis réfugiés, on est à seulement 50 % qui parlent français.

Là, ce qu'on dit, c'est que, pour les requérants en immigration économique, on va augmenter à 96 % et qu'au total on va passer à 70 % dans un scénario puis 75 % dans l'autre scénario. Donc, c'est une grosse augmentation par rapport à la situation avant.

M. Bellerose (Patrick) : ...parle du PRTQ, donc, pour le PRTQ.

M. Legault : O.K., le PRTQ. Bien, je te laisse aller, sur le PRTQ.

M. Bellerose (Patrick) : ...c'est : Pourquoi moduler les exigences en français?

Mme Fréchette : Bien, en fait, on amène des exigences en français dans le PRTQ. Il n'y en avait pas. Donc, on voulait s'assurer que ces gens-là puissent s'intégrer adéquatement puis rapidement aussi dans la société, dans leurs entreprises, également. C'est sûr que, quand on parle français, l'entreprise fonctionne en français, les choses cheminent plus facilement et de meilleure manière, également. Donc, on a modulé aussi les exigences de français pour faire en sorte que, pour les hautes qualifications, les exigences soient plus élevées que pour les personnes qui ont des compétences plus manuelles ou intermédiaires. Et ça, je pense que c'était une demande importante que de moduler ces exigences en français, parce que, bon, les niveaux d'éducation ne sont pas tous les mêmes entre les différents corps d'emploi.

Et tout gain est bienvenu, parce que vous mentionnez qu'on avait déjà un niveau important, quand même, assez élevé, de connaissance du français au sein du PRTQ, mais tout gain est bienvenu. Donc, pour nous, que de rehausser ce niveau-là, même s'il était passablement élevé, c'était une chose à faire parce qu'on voulait retourner toutes les pierres, hein, on l'a dit. Donc, c'est ce qu'on a fait. Et puis, de ce côté-là, on voyait la capacité d'aller viser un peu plus haut.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, si on comprend bien, dans votre scénario un, le 60 000, c'est plus que ça, parce que le PEQ étudiant n'est pas compté. Donc, on pourrait avoir une immigration qui pourrait aller jusqu'à 70 000 par année, là?

M. Legault : Bon. Oui, vous avez raison que c'est 60 000 plus le PEQ étudiant. Par contre, pourquoi c'est difficile d'évaluer combien il y aura dans le PEQ étudiant? Bien, d'abord, le PEQ étudiant actuel, c'est autant des gens qui viennent étudier dans les universités puis les collèges francophones qu'anglophones. Là, ce qu'on dit, c'est qu'à l'avenir le PEQ étudiant va seulement s'appliquer pour ceux et celles qui viennent étudier dans les cégeps et les universités francophones. Puis c'est le genre...

Une voix : Dans un programme.

M. Legault : Dans un programme. C'est le genre qu'on souhaite attirer au Québec, parce que, là, on parle de jeunes personnes qui n'ont pas de défi de reconnaissance des diplômes puisqu'ils obtiennent leurs diplômes ici, au Québec. Évidemment, s'ils ont étudié en français, c'est parce qu'ils connaissent le français, puis, bien, ils ont un diplôme, donc ils sont très employables.

M. Laforest (Alain) : Ma deuxième question. On comprend, là, que vous allez négocier avec le fédéral pour les travailleurs temporaires étrangers. Je vais vous donner deux cas. Benjamin, Français d'origine, il a suivi une formation du ministère de l'Éducation pour devenir camionneur. Il a un emploi. Il attend après le fédéral pour avoir son permis depuis 11 mois. Il est citoyen canadien illégal, actuellement, en territoire. Sarah, programmeuse informatique, marocaine, parle français, enceinte, a un permis fermé. Et son employeur l'a mise à pied, elle ne peut pas aller travailler ailleurs parce que le fédéral, c'est trop long. C'est de la main-d'oeuvre perdue, c'est de la main-d'œuvre illégale au Québec actuellement. Vous allez faire quoi avec ces gens-là?

M. Legault : Bien, c'est deux exemples, deux bons exemples de discussions qu'on va avoir dans les prochains mois avec le gouvernement fédéral. Comme je le disais tantôt, aujourd'hui, on commence avec la première étape, on parle des immigrants permanents. Mais on sait qu'il y a du travail à faire aussi du côté des immigrants temporaires.

Puis il y a des exemples, effectivement, où il y a des francophones qu'on souhaiterait avoir ici comme immigrants et qui, pour toutes sortes de raisons, ont des délais très longs avec le gouvernement fédéral. Donc, ça va faire partie, là, des discussions qu'on va avoir dans les prochains mois avec le gouvernement fédéral.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, Mme la ministre, M. le ministre. D'abord... parce que vous allez exiger un niveau de français, qui est le niveau 7, de ce qu'on comprend, qui est un peu l'équivalent de ce qui permet de rentrer au cégep, là, puis, dans certains cas, le niveau 5, qui est un niveau plus bas, là, où ce n'est pas un haut niveau de français, là. Comment est-ce que vous pouvez vous assurer... Parce que, là, on a un pourcentage de gens qui parlent français à la maison de 74,7 %, je pense, en ce moment, puis c'est en baisse. Est-ce que vous pensez qu'avec des standards comme ceux-là, vous allez être capables de freiner la descente du français parlé à la maison?

Mme Fréchette : On considère que de freiner le déclin du français, ça repose sur un bouquet de mesures. Nous, à l'Immigration, on peut avoir notre contribution dans ce mouvement-là, ce phénomène-là, qu'il nous faut amorcer de manière accélérée pour freiner le déclin du français, le stopper et, idéalement, relancer à la hausse, donc, l'usage du français. Et on est allés vraiment regarder toutes les options qui étaient à notre disposition en matière d'immigration économique pour ce faire. Donc, à partir du moment où les gens ont un niveau de connaissance du français, qui se situe dans la zone intermédiaire, parce que le niveau 5, tout comme le niveau 7, c'est dans la zone intermédiaire, il y a aussi le niveau avancé...

M. Lacroix (Louis) : Ce n'est pas un très haut niveau de français hein?

Mme Fréchette : Bien, c'est le début du... pour le niveau 5, c'est le début du niveau intermédiaire. Pour le niveau 7, c'est un niveau intermédiaire avancé. Et souvent, lorsque le niveau 7 est requis, il y a aussi un niveau de connaissance en français écrit qui est requis, donc... Et il faut voir que ces gens-là, à partir du moment où ils travaillent dans un milieu, dans un environnement qui est francophone, s'ils vivent particulièrement en région, le niveau d'acquisition, de progression en français va continuer dans le temps. Il ne va pas s'arrêter. Et ce n'est pas parce qu'une personne à une date X est un niveau de français 7 qu'elle va rester toute sa vie au niveau de français 7. Vous comprenez qu'elle va pouvoir cheminer aussi. Et puis Francisation Québec sera là aussi pour l'aider à cheminer, parce que, nous, on va offrir des formules d'apprentissage du français encore plus diversifiées et on va pouvoir accompagner les gens pour continuer à cheminer dans les différents processus.

M. Lacroix (Louis) : Sur le programme de réunification familiale, ce qu'on nous a expliqué tout à l'heure, c'est que, bon, ça représente à peu près 20 %, je pense, là, autour de l'immigration, là, au Québec qu'il va y avoir effectivement une espèce de programme de parrainage, si on veut, là, que les gens qui vont parrainer des gens qui reviennent, en fait, vont devoir s'assurer qu'il y a une espèce de plan de francisation qui va être présenté. Mais on nous dit qu'en réalité il n'y aura aucune vérification... ou, en fait, il n'y aura pas de permis qui va être enlevé ou quoi que ce soit. C'est : Ils présentent un plan, puis, s'ils ne le font pas, bien, ce n'est pas grave. Est-ce que ce n'est pas un peu inutile de présenter un plan ou de présenter une mesure qui ne sera pas applicable dans la réalité?

Mme Fréchette : Bon, il faut voir qu'en matière de regroupement familial le pouvoir actuel du Québec est quand même réduit. Notre pouvoir, il concerne les exigences que l'on peut associer à la personne qui est garante, la personne qui parraine quelqu'un qui veut venir au Québec dans le contexte du regroupement familial. Alors, c'est sûr que, notre pouvoir étant limité, on n'avait pas une pleine marge de manœuvre pour agir de ce côté-là, mais on a quand même pris soin d'agir, en invitant, en intégrant, donc, dans les responsabilités de la personne garante, l'idée qu'il va falloir... pour une personne qui parraine une personne ayant entre 18 et 55 ans, il va falloir qu'un plan d'accueil soit élaboré. Et, advenant que la personne qui est parrainée ne parle pas français, il va falloir qu'il y ait un plan aussi de francisation.

M. Lacroix (Louis) : Je vais poser ma question autrement. Il arrive quoi à une personne qui présente le plan de francisation, mais, finalement, ils n'y vont pas, aux cours de français, puis ce n'est pas mis en application? Il arrive quoi?

Mme Fréchette : Bien, le MIFI va faire quand même des vérifications qu'il y ait bel et bien un plan qui tienne la route, mais, au-delà de ça, c'est sûr que notre pouvoir demeure limité.

Le Modérateur : O.K. Thomas Laberge de LaPresse canadienne. Il reste moins de 10 minutes pour les questions en français, donc je vais vous inviter à aller rapidement.

M. Laberge (Thomas) : Oui. Bonjour à vous trois. Dans le fond, M. Legault, bon, vous l'avez un peu évoqué, vous avez dit, pendant la campagne, c'était suicidaire, et là finalement vous avez comme trouvé une voie de passage, finalement, en disant : Mais, si on prend juste des gens qui sont francophones à la base, on n'aura pas de problème. Est-ce qu'au final, donc... tout le débat sur les seuils d'immigration était finalement inutile?

M. Legault : Non, je ne dirais pas ça, là. Je vous avoue, là, que j'étais content quand le sous-ministre m'a dit qu'il a parlé à Ottawa puis qu'il y avait vraiment une ouverture pour qu'on puisse augmenter seulement l'immigration économique. Est-ce que, demain matin, on pourrait le faire de façon illimitée? Là, on parle quand même d'une augmentation qui est modérée. Et il y a aussi toute l'intégration, je dirais, là, puis sujet délicat, concernant les valeurs du Québec, il n'y a pas seulement la langue, là, aussi l'intégration, concernant les valeurs au Québec, mais, effectivement, c'est une bonne nouvelle de savoir qu'il y a une ouverture à Ottawa pour qu'on puisse augmenter seulement l'immigration économique, qu'on contrôle, donc, où on peut exiger le français.

M. Laberge (Thomas) : Je trouve ça intéressant que vous ameniez la question des valeurs. Est-ce que c'est dans le plan ou est-ce qu'il va y avoir quelque chose là-dessus dans le futur, pour s'assurer que les...

M. Legault : Non, il n'y a rien de prévu de ce côté-là.

M. Laberge (Thomas) : Dans le futur, est-ce que c'est une préoccupation?

M. Legault : La loi 21... non, je pense que la loi n° 21 est un bel équilibre.

M. Laberge (Thomas) : Mais il ne faut pas trop hausser les seuils.

M. Legault : Je n'ai pas dit ça.

Le Modérateur : Robert Dutrisac, Le Devoir.

M. Dutrisac (Robert) : Bonjour à tout le monde. C'est quand même, M. Legault, un revirement de votre part, là, parce qu'en campagne électorale vous teniez à votre 50 000. Qu'est-ce qui vous a convaincu, là? Est-ce que c'est le milieu des affaires qui faisait pression sur le gouvernement, qui doit encore faire pression sur le gouvernement, assurément? Est-ce que c'est pour des raisons économiques que vous faites ça?

M. Legault : Bien, la seule raison, c'est que le fédéral est ouvert à ce qu'on augmente seulement l'immigration économique, qu'on contrôle et où on peut exiger le français. C'est la seule raison.

M. Dutrisac (Robert) : O.K., mais il y a quand même des pressions, là, de la part des milieux d'affaires, là, pour avoir plus d'immigrants, même plus de travailleurs temporaires, puis plus de tout, non?

M. Legault : Oui, puis il faut peut-être s'attendre à ce qu'il y ait certaines réactions négatives de la part du monde des affaires, qui aimerait mieux qu'on ne mette pas d'exigence concernant la connaissance du français, mais, pour moi, c'est non négociable. J'ai la responsabilité, comme premier ministre du Québec, de m'assurer de l'avenir du français.

Le Modérateur : Simon Bourassa, Noovo.

M. Bourassa (Simon) : Oui. Bonjour à vous trois. Je vais y aller avec une seule question, vu que ça va vite. Peut-être, M. Legault, qu'est-ce qui vous permet de croire que le bassin, là, d'immigrants francophones potentiels est assez grand, là, pour pouvoir atteindre vos objectifs?

M. Legault : Bien, c'est une bonne question, et puis on n'a pas de certitude de ce côté-là, mais ça va être un des grands défis aussi de Martine Biron de s'assurer que, dans nos délégations à l'étranger, qu'on fasse des efforts de recrutement partout, de gens qui parlent ou qui sont prêts à apprendre le français. Donc, c'est un défi, mais on est confiants d'être capables d'atteindre nos cibles.

Le Modérateur : Léa Martin, 24 heures.

Mme Martin (Léa) : Oui. M. le premier ministre, tout à l'heure, vous parliez, comme, des étudiants hispanophones, par exemple, qui peuvent venir au Québec. Il y en a plusieurs d'entre eux qui peuvent avoir un bon niveau de français, mais sans avoir nécessairement fait les trois ans requis d'études, comme, secondaires, postsecondaires, en français. Ça fait qu'à ce moment-là, est ce qu'à ces gens-là, vous leur dites carrément : Vous ne vous inscrivez pas à McGill ou à Concordia parce que vous n'aurez pas votre résidence permanente?

M. Legault : Bien, ça dépend s'ils viennent avec le PEQ ou s'ils viennent, éventuellement, comme immigrants économiques, hein, immigrants économiques, s'ils ont le niveau 7 ou 5, bien, ça va être suffisant.

Mme Martin (Léa) : Mais, s'ils viennent étudier à l'université, normalement, c'est qu'on veut aussi avoir accès au PEQ, là, pour que ça aille plus rapidement?

M. Legault : Oui, mais là, à partir de maintenant, le PEQ, il va être seulement pour les étudiants qui viennent dans les universités puis les cégeps francophones.

Mme Martin (Léa) : O.K. Ça fait que... O.K. Il faut absolument...

M. Legault : Le PEQ. Mais ça ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas venir étudier, là, c'est juste qu'ils ne pourront pas utiliser le PEQ.

Mme Martin (Léa) : O.K. Même s'ils sont diplômés à McGill, même s'ils savent parler français, ils ne peuvent pas utiliser le PEQ?

M. Legault : Non.

Mme Fréchette : Ils vont pouvoir utiliser le PEQ s'ils peuvent nous montrer qu'ils ont fait trois ans d'études à temps plein au secondaire ou au postsecondaire, pour utiliser le PEQ diplômé, s'ils ont pris un cours qui était donné essentiellement en anglais.

Mme Martin (Léa) : Est-ce que vous n'avez pas peur que ce soit problématique pour les universités anglophones de Montréal, par exemple, pour les inscriptions?

Mme Fréchette : L'attractivité des universités montréalaises va demeurer. Là, ce dont on parle, c'est, dans le fond, l'accès à une résidence permanente au terme de... du diplôme obtenu au Québec. Et il faut voir que ceux qui ne se qualifieraient pas pour le PEQ diplômé vont pouvoir tenter leur chance du côté du PSTQ, le programme de sélection des travailleurs qualifiés. Donc, ce n'est pas comme si la porte était fermée, c'est que c'est un autre chemin qui serait pris.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Je vais vous ramener sur les valeurs. Est-ce que... Non...

M. Legault : Vous voulez me ramener dans la campagne électorale, oui?

M. Bossé (Olivier) : Non, non. Mais est-ce que, pour vous, freiner le déclin du français égale nécessairement freiner le déclin de la culture québécoise? Est-ce que, pour vous, ça va être... c'est égal ou il y a d'autres interventions à faire?

M. Legault : Bien, la culture, c'est plus que la langue, là. Mais aujourd'hui on vous parle de la langue, puis c'est au cœur de ce que c'est, la nation québécoise.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que l'augmentation de... possible de 36 %, mettons, de... vous passez de 50000 à 68000 ou 70 000, bien, est-ce que vous considérez ça comme une promesse brisée de promesse électorale?

M. Legault : Bien, écoutez, comme je le disais tantôt, tout le monde a compris, quand j'ai dit qu'il fallait sauver le français en limitant le nombre d'immigrants, que je parlais de sauver le français. Si on dit : On est prêts ou on a un scénario pour aller à plus que 50 000, mais en ajoutant seulement des gens qui parlent français, bien, dans le fond, on atteint l'objectif que je visais, là.

M. Carabin (François) : Je vais me permettre une petite question, M. Legault. Vous... Avec les mesures que vous annoncez aujourd'hui, croyez-vous que vous êtes en mesure de freiner la louisianisation du Québec?

M. Legault : Bon. Moi, je vous dirais, là, que, comme le disait Christine, c'est un bouquet de mesures qui va nous permettre de renverser la tendance : plus de cours de français, création de Francisation Québec, la loi n° 96, l'immigration permanente, éventuellement, des gestes concernant l'immigration temporaire, éventuellement, des gestes que Jean-François va annoncer en éducation, en enseignement supérieur, en culture. Parce que, très important, là, même pour les jeunes Québécois francophones actuels, d'avoir une disponibilité de produits culturels en français, au Québec, disponibles, très, très, très important, parce qu'on le sait il y a beaucoup de jeunes qui consomment de la culture en anglais.

M. Carabin (François) : Mme Fréchette, vous, vous voulez réduire les délais dans l'acceptation des CSQ, le traitement des CSQ, comment vous allez faire? Parce que jusqu'à maintenant c'est difficile, là, de réduire ces délais-là.

Mme Fréchette : Bien, c'est sûr que c'est en collaboration avec le fédéral, hein, cet engagement-là, qu'on a. Donc, nous, on s'engage, en fait, à ce que les CSQ soient délivrés, là, pour les travailleurs qualifiés en une période de six mois. Actuellement, notre moyenne est de 50 jours, donc, déjà, on est, je dirais, au fil d'arrivée. Il va... On va maintenir ça, puis, si on peut améliorer notre score, on va le faire. Du côté fédéral, bien sûr, il va falloir qu'ils entrent dans la danse.

Donc, on va continuer à mettre de la pression sur le fédéral pour qu'il y ait une immense amélioration, là, du côté des délais d'attente à IRCC, là.

Le Modérateur : O.K. Une toute petite dernière question pour Alexandre Duval, Radio-Canada.

M. Duval (Alexandre) : M. Legault, la portion du français, je la comprends. Ce sur quoi je m'interroge, c'est plus sur la capacité d'accueil sur laquelle vous nous avez dit à répétition qu'elle était atteinte au Québec. Qu'est-ce qui fait en sorte qu'en vertu du scénario à 60 000 et plus finalement on s'aperçoit que la capacité n'est... n'était peut-être pas atteinte ou ne l'est peut-être pas?

M. Legault : Bon, d'abord, il y a une partie des immigrants dont on parle qui sont déjà sur le territoire québécois. Deuxièmement, on parle d'un plan sur quatre ans, jusqu'en 2027, là, puis France-Élaine a un mandat de faire exploser le nombre de logements puis de résidences au Québec. Donc, il y a aussi, là, le fait que ça se passe sur un certain nombre d'années.

M. Duval (Alexandre) : Mais c'était déjà au moment où on avait ces discussions-là l'année dernière, où on savait que beaucoup de ces personnes-là, travailleurs étudiants, étaient déjà sur le territoire du Québec. Donc, qu'est-ce qui vous a fait changer d'idée sur le fait que la capacité d'accueil, finalement, est plus grande que 50 000?

M. Legault : Bien, il y a toute la question, là, de la connaissance du français. Parce que, quand je posais des questions sur le seuil de 50 000, puis que je parlais de la survie, je parlais de la survie du français. Donc, à partir du moment où les gens sont déjà ici, ils ont déjà des services, puis que, là, on peut s'assurer qu'ils aient une connaissance du français, bien là, c'est gagnant.

Le Modérateur : On va passer en anglais. Philippe Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good afternoon. Question for Mme Fréchette. If I understand you right, with the PEQ program, only students will be allowed... they will only be allowed to go to francophone universities and cegeps, so... And everyone knows the PEQ program is used to facilitate immigration into Québec. So, is the net result of what you're doing going to amount to : It's easier to immigrate to Québec, for a student, if they go to a francophone cegep or university that an English one? Is that the net result of your plan?

Mme Fréchette : Thank you. Just to be more precise, it is the language in which the program will be given that will be of importance for us. It's not : Is it an anglophone or a francophone university, but rather : Is the program the person has studied in was given in French or another language, I suppose, English? So, for example, in McGill, you can find a program for physicians that is taught… that is given in French in Gatineau. So, people who will be having a diploma from there will be able to be a candidate for the «PEQ diplômés».

M. Authier (Philip) : O.K., thanks for clearing that up. And, Premier, during the election campaign, you said that going above 50,000 immigrants a year in Québec would be suicidal. How is it no longer suicidal now to go to 60,000?

M. Legault : O.K., because I thought at the time that the federal Government wouldn't permit us to increase only the percentage of economic immigrants. And, so far, with the discussions we had with the federal Government, they are more than open to accept that, so it's changing completely the picture.

M. Authier (Philip) : And you have the power to impose a level 7 French on immigrants applying to come to Québec? We have... Québec has the power to do that already?

Mme Fréchette : Yes, of course. We have it already for the PEQ diploma, therefore, we will extend that power to other types of programs. But it is a requirement that we are able to implement if we want to, yes.

Le Modérateur : Mélissa François, CBC.

Mme François (Mélissa) : Premier, can you elaborate on why is it important for you, for your Government, to increase those French requirements?

M. Legault : Because, unfortunately, since many years now, we see, year after year, the percentage of francophones in Québec decreasing. In fact, on the Island of Montréal, we're now at 48% of francophones at home. So, I think, if we want to make sure, long term, that we still speak French in Québec, it's important that we stop this decrease and start seeing an increase in the percentage of francophones.

Mme François (Mélissa) : You presented two scenarios today. Do you have a favorite one, a preferred one, or...

M. Legault : No, I want to first hear about the experts and see what these experts... what they think about the two scenarios. We can see that, with the scenario where we increase the number, it looks like we can increase, in total, the percentage of people speaking French to 75%, instead of 70%. But still, these are projections, so I would like to listen first to the experts before taking a decision.

Le Modérateur : Dan Spector, Global.

M. Spector (Dan) : With these new rules, it's inevitable that some people, skilled, qualified people who want to come here are not going to be able to come here, maybe people who even want to come here and learn French. How do you feel about that?

M. Legault : But I don't see... If they want to learn French, that's what we're asking. So...

M. Spector (Dan) : But I'm saying, like, learn French once they get here.

M. Legault : Yes, but I think we have to take these measures, because French will always be vulnerable in North America. And I remember René Lévesque, saying that we would prefer to see people choosing French, but, at the same time, I cannot accept to see the percentage of Francophones decreasing like we're seeing right now.

M. Spector (Dan) : How are you going to alleviate the concerns of the business community?

M. Legault : I think that, first, we'll make sure that we have more and more people with the right diplomas. And, second, I think that even to work, it's important that people… that they know French in Québec, in order to speak with the other workers.

Le Modérateur : Matt Grillo, CTV.

M. Grillo (Matthew) : Good afternoon. Mr. Legault, I'm just wondering, it sounds as though you have certain concerns about people's good faith in learning French once they get here. Why is that?

M. Legault : But it's a question of facts. When we look, since last 10, 15, 20 years, we see that the percentage of people speaking French is decreasing. So, we have to do something. And I think it's important that we request that they speak French before being accepted.

M. Grillo (Matthew) : So, if somebody comes from another province, studies in medicine at McGill, speaks some French or is willing to learn some French, but maybe is not fully fluent, they shouldn't be fast-tracked through PEQ?

M. Legault : But they will... if they are coming from another province, they will already be a citizen, so there's no issue.

M. Grillo (Matthew) : O.K.. And then, so they would have to be coming from another… I guess, another country, if they're coming from the US…

M. Legault : Yes. It's different if they come from Ontario or if they come from New York, of course.

M. Grillo (Matthew) : O.K.. But we wouldn't want to fast-track them to help out the health care system.

M. Legault : I'm not sure I understand your question.

M. Grillo (Matthew) : If they study medicine, they're ready to be a doctor and they're coming from the US, we wouldn't want to fast-track them through PEQ to then become a doctor in the health care system here in Québec, if they're willing to stay?

M. Legault : I think, right now, our top priority is really French, but like Christine said, we are open to about a 4 %, so it can be an exception if you are a doctor.

Le Modérateur : Merci. Ceci met fin à cette conférence de presse.

M. Legault : Merci, tout le monde. Bonne fin de journée. Bonne fin de semaine.

(Fin à 14 h 18)