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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Tuesday, May 30, 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures huit minutes)

M. Cliche-Rivard : Bonjour, tout le monde. Je veux prendre le temps de revenir sur les scénarios des cibles de la CAQ en immigration annoncées la semaine dernière. Comme pour le troisième lien, en immigration, François Legault lance des chiffres en l'air. La CAQ n'avait aucune étude pour appuyer leur position. Ils se sont rendus à l'évidence qu'elles étaient intenables. Ils proposent maintenant 70 000 ou même possiblement plus que ça. Ça se rapproche de ce que Québec solidaire a proposé en campagne électorale, de 60 000 à 80 000. En plus, la CAQ ramène enfin le Programme de l'expérience québécoise, presque dans son intégralité d'avant la réforme Jolin-Barrette. Il manque deux choses, deux grandes choses dans cette politique-là, par contre, ce sont des mesures concrètes pour permettre ou assurer la régionalisation de l'immigration, et il manque aussi une politique de régularisation de statut de ceux et celles à statut précaire. Donc, il reste encore beaucoup de travail à faire. Nos propositions, mes propositions, celles de Québec solidaire, moi, je les base sur des années d'expérience terrain à travailler sur ces programmes là, à faire des demandes dans ces programmes-là, et je vois aujourd'hui que le gouvernement nous écoute. Substantiellement, nous avions donc raison, et j'espère qu'ils seront davantage à l'écoute la prochaine fois.

Je ne peux pas m'empêcher de revenir sur l'article Éviter le Québec dans La Presse de ce matin. Ça m'attriste terriblement. Effectivement, le lien de confiance est rompu. Il n'y a jamais eu d'excuses, jamais, pour les 18 000 dossiers jetés et les rêves détruits. Il n'y a jamais eu d'excuses pour les abandonnés et les promesses de droits acquis non respectés dans la réforme du PEQ. Les délais, les coûts qui sont doubles versus les autres provinces, les messages envoyés en campagne électorale, ça fait beaucoup. Aujourd'hui, je veux envoyer un message d'espoir aux candidats et candidates en immigration et leur assurer que les Québécois et les Québécoises sont accueillants. Ce n'est pas une majorité de Québécois qui se reconnaît dans les politiques d'immigration de la CAQ, je veux vous en assurer, et je vais travailler très fort pour pousser ce message-là dans les prochaines années.

M. Nadeau-Dubois : Quelques remarques, puis ensuite mon ami, Guillaume, sera disponible pour vos questions. François Legault, depuis qu'il est revenu en politique, n'arrête pas de dire qu'il fait ce que les Québécois veulent. On l'entend très souvent dire ça : Moi, je suis là pour faire ce que les Québécois et les Québécoises veulent. Bien, ce que les Québécois et les Québécoises veulent, là, c'est qu'il recule sur son augmentation de salaire de 30 000 $ pour les députés. Les Québécois et les Québécoises veulent massivement que François Legault laisse tomber son projet de loi, et c'est ce que je demande encore ce matin. Il y a un sondage de la firme Léger qui est clair, qui est catégorique, c'est trois personnes sur quatre au Québec qui s'opposent à l'augmentation de 30 000 $ pour les députés que propose François Legault et le Parti libéral. C'est un rejet massif. On a tous analysé des sondages dans les dernières années, là, un rejet massif comme ça, c'est rare et c'est un signal que doit entendre François Legault.

Moi, ce que je dis à François Legault, ce matin, c'est : Écoutez donc les Québécois, les Québécoises, écoutez donc les gens que vous représentez. Ce que ces gens-là disent de manière consensuelle, c'est : Ce n'est pas une priorité d'augmenter de 30 000 $ le salaire des députés, ce n'est pas une priorité. Il n'y a aucune raison de précipiter l'adoption de ce projet de loi là. François Legault doit écouter la population, puis, dans la population, son augmentation de 30 000 $ pour les députés, ça ne passe pas. C'est la fin de session, il reste deux semaines, il nous reste juste deux semaines ici, à l'Assemblée nationale, c'est important d'avoir les bonnes priorités, de bien utiliser le temps qu'on a. La CAQ nous avait promis, par exemple, un omnibus en logement pour régler la crise du logement. On attend toujours ce projet de loi là, et, pendant ce temps-là, on travaille sur un projet de loi pour augmenter le salaire des députés de 30 000 $. Ce n'est la priorité de personne au Québec, ce n'est la priorité de personne au Québec d'augmenter les salaires des députés de 30 000 $, sauf d'une personne, François Legault. François Legault doit se reconnecter sur les priorités des gens et il doit entendre la voix des Québécois et des Québécoises.

Mme Prince (Véronique) : Expliquez-nous votre stratégie. Pourquoi vous avez demandé un amendement pour l'augmenter de 10 000 $, après ça un amendement pour augmenter de 20 000 $? Vous allez où avec ça?

M. Nadeau-Dubois : À Québec solidaire, on est contre toute augmentation de salaire des députés qui serait votée par les députés eux-mêmes...

Mme Prince (Véronique) : Oui, mais vous avez quand même proposé des amendements d'augmentation.

M. Nadeau-Dubois : ...et ça, c'est notre position depuis 10 ans, c'est encore notre position puis ça va rester notre position pour l'avenir.

M. Laforest (Alain) : Bien, c'est quoi, les amendements? Pourquoi vous avez déposé des amendements?

M. Nadeau-Dubois : Ce qu'on a fait en commission... ce qu'on a...

M. Laforest (Alain) : Non, ça, c'est une ligne, M. Gabriel Nadeau-Dubois. C'est quoi, les amendements? Pourquoi l'amendement de 10 000 $? Pourquoi l'amendement de 20 000 $?

M. Nadeau-Dubois : Bien, M. Laforest...

M. Laforest (Alain) : Mais non, bien, vous nous sortez une ligne, vous êtes contre.

M. Nadeau-Dubois : J'essaie de vous répondre...

M. Laforest (Alain) : Vous avez déposé un amendement en demandant une augmentation de 20 000 $. Pourquoi vous n'êtes pas en phase avec votre sondage?

M. Nadeau-Dubois : Je m'apprêtais à répondre, M. Laforest, mais vous m'en avez empêché en m'interrompant, donc je vais reprendre calmement là où j'étais rendu. Québec solidaire, on s'oppose à toute augmentation du salaire des députés qui serait votée par les députés eux-mêmes. On veut un processus qui est indépendant puis qui est décisionnel. Puis ce qu'on a fait en commission parlementaire, c'est travailler très fort pour amoindrir le plus possible l'impact du projet de loi caquiste et libéral sur les contribuables québécois. Donc, oui, on a travaillé fort, on a déposé des amendements pour essayer d'amoindrir le plus possible la hausse, et on n'est pas gênés de ça. Ceux qui devraient être gênés, c'est les libéraux et la CAQ qui se battent mordicus, coûte que coûte, pour avoir à tout prix dans leurs poches une augmentation de 30 000 $. Et ça, c'est mauvais pour la démocratie québécoise, c'est mauvais pour la confiance que les Québécois et Québécoises ont envers leurs institutions politiques, et on ne lâchera pas le morceau.

Mme Prince (Véronique) : Mais est-ce que c'est cohérent? Trouvez-vous que c'est cohérent de dire : On est contre toute hausse, mais, après ça, on propose 10 000 $, puis on propose...

M. Nadeau-Dubois : La position de Québec solidaire, elle est la même depuis 10 ans, puis elle ne changera pas cette semaine, puis elle ne changera pas la semaine prochaine. Ce n'est pas normal que des députés se votent une augmentation de salaire. Mais, quand on étudie un projet de loi déposé par le gouvernement, c'est quoi, nous, notre travail comme opposition? C'est d'essayer d'en amoindrir le plus possible les côtés négatifs. C'est pour ça qu'on a proposé d'amoindrir l'augmentation. C'est pour ça qu'on propose de la reporter en 2026, parce qu'on travaille le plus fort possible, en commission, pour amoindrir l'impact de cette hausse-là. Et les gens qui doivent être gênés de tenir mordicus à leur augmentation de 30 000 $, c'est les libéraux et les caquistes.

M. Lacroix (Louis) : Ça fait que votre proposition date d'il y a 10 ans... votre position date d'il y a 10 ans, mais votre proposition date de jeudi dernier. Alors donc, autrement dit, à l'heure actuelle, tous les partis sont d'accord pour une hausse, mais on ne s'entend pas sur le chiffre?

M. Nadeau-Dubois : Non, c'est inexact. Non, à Québec solidaire, on est contre...

M. Lacroix (Louis) : Bien là, vous avez proposé un amendement pour dire 20 000 $.

M. Nadeau-Dubois : ...on est contre toute augmentation de salaire qui serait votée par les députés eux-mêmes. Ça ne nous empêche pas, en commission parlementaire, de déposer des amendements pour amoindrir le projet de loi. Je vous donne un autre exemple. Le report en 2026, là, ce n'est pas ça, notre position sur le fond. Pourtant, on vous a annoncé, il y a plusieurs jours maintenant, quelque part la semaine dernière, que, dans un contexte où on a une majorité devant nous, qui va de toute façon finir par adopter son projet de loi, François Legault n'est même pas capable de dire qu'il ne fera pas de bâillon, donc ça, ça veut dire qu'il est prêt à tout pour l'adopter, donc dans ce contexte-là, travailler à amoindrir l'impact du projet de loi sur les gens puis sur les contribuables, c'est ça, notre travail comme opposition. Et notre proposition de reporter la hausse en 2026 s'inscrit exactement dans cette logique-là.

M. Laforest (Alain) : Mais l'amendement de reporter en 2026, ça, c'est amoindrir. Demander 20 000 $, ça coûte quand même de l'argent aux contribuables. Vous trouvez qu'il y a une logique dans votre amendement?

M. Nadeau-Dubois : On a déposé des amendements pour essayer d'amoindrir la hausse sur les contribuables, et la réponse qu'on a eue de la part des autres partis, c'est : Nous, on veut à tout prix, absolument, notre 30 000 $ d'ici la fin de la session. Je trouve ça gênant.

M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi vouloir amoindrir une hausse à laquelle vous vous opposez?

M. Nadeau-Dubois : Parce que notre travail dans l'opposition, là, quand on est 12, mais qu'on a 90 caquistes devant nous, là, c'est de prendre tous les moyens à notre disposition pour que les décisions du gouvernement soient les moins mauvaises possible. On va le faire aussi dans le cas du projet de loi n° 15. On est contre l'idée de créer cette mégastructure bureaucratique, ça ne nous empêchera pas de déposer...

M. Robillard (Alexandre) : Mais pourquoi vouloir...

M. Nadeau-Dubois : Je vais juste...

M. Robillard (Alexandre) : Oui, je comprends, mais...

M. Nadeau-Dubois : On aura tout le temps pour poser toutes les questions, je vais juste vous demander...

M. Robillard (Alexandre) : ...pourquoi vouloir rendre plus acceptable une hausse à laquelle vous vous opposez?

M. Nadeau-Dubois : Je vais juste vous demander de me laisser compléter mes réponses puis je vais prendre tout le temps nécessaire pour répondre à toutes les questions. Ça me fait plaisir, c'est un dossier que je connais bien, sur lequel je travaille depuis que je suis à l'Assemblée nationale...

M. Robillard (Alexandre) : Mais permettez-moi juste de vous relancer. Pourquoi c'est plus acceptable, là...

M. Nadeau-Dubois : Oui, mais, moi, ça me fait plaisir, vos relances, une fois que ma réponse est complétée. Ce que j'allais dire, je prenais le parallèle avec le projet de loi n° 15, on est contre la création de cette mégabureaucratie-là, mais ça ne nous empêche pas de déposer des amendements pour essayer d'améliorer le projet de loi ou qu'il soit le moins pire possible. C'est ce qu'on fait dans tous les projets de loi, puis, oui, on l'a fait, jeudi, sur le salaire des députés.

M. Robillard (Alexandre) : Si vous me permettez juste une petite relance. Pourquoi vouloir rendre plus acceptable une hausse à laquelle vous vous opposez?

M. Nadeau-Dubois : Parce que ce qui nous anime, c'est que la confiance dans les institutions politiques puis l'impact sur les Québécois et les Québécoises, notamment sur les finances publiques, soient le moins grand possible. Ça fait que, oui, on essaie de prendre tous les moyens à notre disposition pour diminuer le caractère scandaleux de cette augmentation-là. Sur le fond, notre position demeure. On est contre toute forme d'augmentation de salaire que les députés se voteraient eux-mêmes, et ça, c'est depuis 10 ans, puis on le maintient.

M. Robillard (Alexandre) : La CAQ vous demande de révéler le coût du sondage. Est-ce que vous allez le révéler? La CAQ vous demande le coût du sondage.

M. Nadeau-Dubois : C'est quand même ironique que la CAQ, qui a dépensé des millions de dollars en fonds publics pour se commander des sondages, tout d'un coup, semble irritée du fait que nous, on en a commandé un. À ma connaissance, si ce n'est pas notre premier, en tout cas, ce n'est pas notre 10e. Et on va être 100 % transparents, il n'y aura pas de problème avec ça.

M. Denis (Maxime) : Ça vient de l'aile parlementaire ou du parti?

M. Nadeau-Dubois : Ça vient de l'aile parlementaire puisque c'est un projet de loi du gouvernement, puis on va... Aux dernières nouvelles, je pense que c'était plus de 1 million de dollars de fonds publics qui a été dépensé par la CAQ en sondages. Donc, moi, je ne suis pas gêné qu'on ait commandé une question de sondage face à un gouvernement Legault qui dépense des centaines de milliers de dollars pour faire des sondages. Honnêtement, au jeu de la...

M. Denis (Maxime) : Combien ça vous a coûté?

M. Nadeau-Dubois : Écoutez, je ne connais pas ça par cœur, mais on va être 100 % transparents, là. On n'a vraiment rien à cacher. Puis ceux qui devraient être gênés, en ce moment, c'est la CAQ. De foncer tête baissée pour faire adopter un projet de loi qui est rejeté par trois Québécois sur quatre, c'est gênant pour François Legault.

Mme Prince (Véronique) : Mais comment vous le déterminez, le 10 000 $ ou le 20 000 $? Ce chiffre-là, vous êtes... vous avez fait des calculs? Comment vous l'avez déterminé?

M. Nadeau-Dubois : On a essayé d'amoindrir, comme on fait dans tous les projets de loi, hein? On essaie d'amoindrir l'impact du projet de loi sur la population. C'est ce qu'on fait dans ce cas-là, c'est ce qu'on fait dans le cas du projet de loi n° 15 aussi, même si on s'oppose à l'idée de créer cette mégastructure bureaucratique...

M. Laforest (Alain) : Mais c'est qui qui vous a donné 20 000 $? C'est un actuaire? C'est le chapeau?

M. Nadeau-Dubois : On a déposé des amendements pour essayer d'amoindrir le projet de loi.

M. Laforest (Alain) : Ce n'est pas ça, ma question. Ce n'est pas ça, ma question. Ma question, c'est : Vous avez pris ce chiffre-là où?

M. Nadeau-Dubois : On a essayé plusieurs scénarios, puis la conclusion qu'on tire, la conclusion à laquelle on arrive, c'est que les libéraux et les caquistes...

M. Laforest (Alain) : Bon, ma conclusion, moi, c'est que vous avez pris le chiffre à peu près aléatoire...

M. Nadeau-Dubois : ...les libéraux et les caquistes, eux, ce qu'ils veulent, c'est 30 000 $, ici et maintenant, le plus vite possible. Et les seules personnes dont c'est la priorité au Québec, c'est cette centaine de députés là.

M. Laforest (Alain) : Vous ne voulez pas répondre. Le chiffre vient d'où?

M. Nadeau-Dubois : Mon collègue, Alexandre Leduc, a déposé divers scénarios pour amoindrir l'impact de la hausse sur les contribuables québécois, c'est ça qu'on fait dans l'opposition.

M. Denis (Maxime) : Est-ce que c'était pour gagner du temps? On joue, on lance des chiffres comme ça?

M. Nadeau-Dubois : Non. Non, non, on travaille sérieusement en commission parlementaire. On va travailler le plus longtemps possible. Mais vous savez qu'il y a seulement deux articles au projet de loi, et on est seuls, on est seuls, en commission parlementaire, à s'opposer. Alors, on fait ce qu'on peut, mais avec 90 députés face à nous. C'est quand même limité, là.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais si le projet de loi est amoindri, là, vous avez le même... ça a été rejeté, là, mais si vous en étiez arrivé à avoir le 20 000 $ ou le 10 000 $, est-ce que, sur le fond, l'engagement est le même, c'est-à-dire que vous remettez 100 % de cette augmentation?

M. Nadeau-Dubois : Bien sûr. Bien sûr.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, peu importe le scénario final, si on arrive avec une hausse moins importante que le 30 000 $, vous vous engagez donc à le remettre à une offre de charité?

M. Nadeau-Dubois : Il y a une nuance quand même importante. Nous, ce à quoi on s'oppose, c'est à des hausses de salaire qui sont votées par les députés eux-mêmes.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais dans ce processus-là.

M. Nadeau-Dubois : C'est ça. Non, mais vous comprenez que si la CAQ... Un des amendements qu'on va faire, par exemple, puis c'est notre position historique depuis 10 ans, c'est de déposer un amendement pour créer un comité indépendant et décisionnel qui statuerait sur l'ensemble des conditions de travail des députés, comme l'avait fait la juge L'Heureux-Dubé à l'époque. Si on s'en allait dans cette direction-là, au lieu d'une hausse votée par les députés eux-mêmes, une hausse qui s'inscrit dans un examen global de la rémunération des députés, là, le scénario serait complètement différent. Mais si la CAQ s'entête à se voter à elle-même, avec l'appui des libéraux, une augmentation de salaire, ma position est maintenue. Il va falloir faire une couple de calculs, ça va me prendre quelques jours, mais je vais la redonner, oui.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais c'est pour quatre ans, donc, hein, l'engagement?

M. Nadeau-Dubois : C'est pour quatre ans. C'est pour quatre ans.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que ça, c'est pour l'ensemble des députés, M. Nadeau-Dubois? C'est pour l'ensemble des députés, ce n'est pas seulement vous?

M. Nadeau-Dubois : Il n'y aura pas de ligne de parti à Québec solidaire sur les finances personnelles. C'est quand même un enjeu qui est...

M. Bellerose (Patrick) : Mais le Parti québécois le fait, donc ça semble possible. Pourquoi ne pas... Mais qu'est-ce qui fait que... si vous êtes tous opposés unanimement à la hausse de salaire, qu'est-ce qui fait que certains vont la refuser, d'autres pas?

M. Nadeau-Dubois : Ce que je vous dis, c'est qu'il n'y aura pas de ligne de parti à Québec solidaire sur les finances personnelles des gens. On a tous des situations différentes, et chaque personne va prendre sa décision. Puis vous savez quoi, monsieur? C'est important pour moi. Je veux dire, ce n'est pas un concours de vertus, là. Moi, je ne juge pas ce que les gens font. Je regardais la proposition du Parti québécois, par exemple, qui est différente un peu de la mienne, où ils vont prendre la portion de l'augmentation qui représente ce que le secteur public va avoir. Ce n'est pas ma position personnelle. Mais vous savez quoi? Je ne la juge pas. C'est une situation qui est fâcheuse pour tous les députés. Moi, je ne suis pas ici pour me vanter de quoi que ce soit. Chaque député va prendre ses décisions, puis moi, je n'entrerai pas dans une dynamique de pointer du doigt ou de blâmer les gens.

M. Robillard (Alexandre) : ...les dons, est-ce que ça va être public?

M. Nadeau-Dubois : Moi, j'ai toujours été 100 % transparent, donc ce sera public si...

M. Robillard (Alexandre) : Mais tous les députés vont être...

M. Nadeau-Dubois : Bien là, écoutez, là, je vous le dis, là, il n'y aura pas de ligne de parti sur les finances personnelles des gens. Si vous me demandez à moi si ça va être public... je ne savais pas que j'aurais la question, mais je vais vous dire : Oui, il n'y a pas de problème. Je vais être 100 % transparent. Je n'ai rien à cacher. Moi, tout ce que je veux, là, tout ce que je veux, c'est envoyer le message que se voter à soi-même une augmentation de salaire, ça ne devrait pas se passer comme ça.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça va être possible que des députés gardent 100 % de la hausse quand même?

M. Nadeau-Dubois : Ça m'étonnerait énormément, énormément.

M. Bellerose (Patrick) : M. Nadeau-Dubois, est-ce que c'est parce que tous les députés de Québec solidaire ne sont pas unanimement opposés à la hausse de salaire?

M. Nadeau-Dubois : Ah non, non, tout le monde est contre. Non, non, ce n'est pas ça. Vous savez qu'à l'intérieur du caucus de Québec solidaire, tu en as sept qui font le fameux salaire de base des députés, hein, d'ailleurs, c'est... Sept députés sur 10, à l'Assemblée, qui font ce salaire-là sont dans notre caucus, et on n'a pas tous le même salaire. Moi, comme chef parlementaire, par exemple... d'ailleurs, c'est public, c'est connu, c'est transparent, j'ai une prime pour mes fonctions supplémentaires, donc moi, étant, pour le dire très simplement, le plus haut salarié de mon propre caucus, moi, je ne vais pas regarder de haut mes députés puis leur dire : Ça, c'est ce que tu vas faire avec ton argent. Pour vrai, ce n'est pas comme ça que je travaille, ce n'est pas mon style de leadership.

On a eu tout un débat la semaine passée sur les lignes de parti, hein? Vous étiez nombreux à questionner les différents partis, à savoir : Ah! la ligne de parti, et tout ça, est-ce que ce n'est pas trop rigide? Honnêtement, faire une ligne de parti sur les finances personnelles du monde, ce n'est pas notre style, à Québec solidaire.

M. Lacroix (Louis) : Un député pourrait accepter la hausse puis personne ne va être au courant de toute façon, parce que tout le monde va l'avoir, la hausse, dans les faits, là. Mais un député, n'importe quel député pourrait l'accepter, personne ne va être au courant puis vous n'irez pas voir ce qu'ils font avec l'argent, à savoir à qui ils donnent l'argent? Est-ce que c'est ce que je comprends?

M. Nadeau-Dubois : Voulez-vous que moi, je m'ingère dans les finances personnelles de mes députés. Moi je ne ferai pas ça puis je ne juge pas le monde. Puis ça m'étonnerait énormément que certains de mes collègues gardent la hausse au complet. Vous savez quoi...

M. Lacroix (Louis) : Mais, en même temps, vous n'irez pas voir?

M. Nadeau-Dubois : Mais, M. Lacroix, je ne suis pas leur gestionnaire de finances, je ne connais pas les... Moi, je ne suis pas en politique pour gérer les finances personnelles de mes députés.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais, en disant ça, vous admettez en même temps qu'il y a des députés de la CAQ qui en ont peut-être besoin, de cette hausse-là. Est-ce que vous les jugez, eux?

M. Nadeau-Dubois : Mais une chose est sûre, à Québec solidaire, on n'est pas contre un exercice, et on le répète depuis 10 ans, qui ferait un examen global de toutes les conditions de travail, notamment le salaire, et on n'est pas contre qu'il y ait une bonification du salaire des députés. Le problème, c'est que les députés ne devraient pas se la donner à eux-mêmes. C'est ce qu'avait proposé la juge L'Heureux-Dubé il y a 10 ans. Oui, il y avait une augmentation de salaire d'un côté, mais il y avait une réforme majeure du régime de retraite, qui était qualifiée à l'époque de Ferrari des régimes de retraite, et il y avait aussi un ménage dans toutes les primes et les allocations. Et le résultat global de ça, c'était quoi? C'était une réforme à coût nul pour les contribuables québécois. Si on menait un exercice comme celui-là aujourd'hui, la position de Québec solidaire serait différente. Nous, on est cohérents depuis 10 ans sur cette question-là et on l'a été, en 2019, d'ailleurs aussi, quand il y avait un ajustement qui avait été voté.

Nous, on continue depuis 10 ans à avoir cette position-là. Puis ce que le sondage de ce matin révèle, c'est que trois Québécois sur quatre s'opposent à la décision de François Legault, et que donc François Legault est complètement déconnecté des priorités des Québécois. Et il s'apprête à prendre... à première vue, François Legault s'apprête à prendre la décision la plus impopulaire depuis qu'il est premier ministre du Québec.

Mme Prince (Véronique) : Mais juste une précision. Le Parti québécois a dit tantôt que, pour cette législature-ci, eux autres aussi, ils donneraient à des organismes. Mais pour la prochaine, ils gardent la porte ouverte si les députés veulent garder l'augmentation. Est-ce que c'est aussi votre position qu'en 2026, dans le fond, si les députés veulent la garder, qu'ils la gardent?

M. Nadeau-Dubois : Bien, écoutez, moi, j'ai pris une décision pour ce qui est de mes finances pour les quatre prochaines années. Je ne sais même pas si je vais être réélu en 2026. On verra à ce moment-là. Mais en ce moment, le processus est tel. Il y a tellement un conflit d'intérêts que moi, je préfère procéder comme ça. Puis moi, je ne juge ni mes collègues du Parti québécois, qui décident de garder une partie équivalente aux travailleurs du secteur public puis de redonner l'autre, mais je ne juge pas non plus aucun autre député de l'Assemblée nationale. Ce n'est pas une question de juger le monde, ce n'est pas une question de les regarder de haut, c'est une question de principe. Est-ce que les députés devraient se voter à eux-mêmes une augmentation de 30 000 $? Et moi, depuis six ans maintenant que je suis en politique, j'ai toujours eu la même position. C'est un conflit d'intérêts. Il faut mettre fin à ce conflit d'intérêts, se doter d'un comité qui est indépendant et qui est surtout décisionnel pour trancher ces questions-là. Moi, ce que je vois aujourd'hui, là, c'est que les libéraux et les caquistes voient le sondage, constatent à quel point la population ne les suit pas, et là ils réagissent, ils contre-attaquent, ils nous attaquent, puis ils inventent toutes sortes d'arguments farfelus pour nous attaquer parce qu'ils n'ont pas d'argument puis parce que la hausse caquiste et libérale de 30000 $, elle ne passe pas.

Mme Plante (Caroline) : M. Nadeau-Dubois, est-ce que vous étiez au courant, vous, pour les amendements sur le 10000 $, le 20000 $, ou c'était l'idée de votre leader?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne microgère pas ce qui se passe dans les commissions parlementaires. Je n'avais pas discuté avec Alexandre de ça avant, non.

Mme Plante (Caroline) : Donc, vous n'étiez pas vraiment au courant, là?

M. Nadeau-Dubois : Le plan de match qu'on s'est donné, avec Alexandre, c'est d'amoindrir le plus possible les augmentations... en fait, amoindrir le plus possible l'impact du projet de loi sur la population, donc d'essayer le report en 2026, d'essayer de diminuer le niveau de la hausse. Je ne rédige pas les amendements avec lui, mais le plan de match général, je le connaissais, oui.

Mme Plante (Caroline) : Mais, si c'était à refaire, est-ce que vous le referiez comme ça?

M. Nadeau-Dubois : Je constate que ces amendements-là ont généré des questionnements sur la position de Québec solidaire. On ne réécrira pas le passé. Ce qui est important pour moi aujourd'hui, c'est de dire clairement : La position de Québec solidaire, depuis 10 ans, n'a jamais changé. On est contre toute augmentation qui serait votée par les députés eux-mêmes parce que le monde qu'on représente n'ont pas ce pouvoir là de se voter à eux-mêmes une augmentation.

Mme Plante (Caroline) : Donc, c'était peut-être un peu maladroit?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je constate que ça génère de la confusion et des questions. On ne l'avait pas vu venir. Mais vous savez quoi? Les Québécois et les Québécoises, ils connaissent notre position dans ce dossier-là, ils savent qu'on est cohérents.

M. Lacroix (Louis) : Vous n'aviez pas vu venir ça? M. Nadeau-Dubois, vous n'aviez pas vu venir ça?

M. Bellerose (Patrick) : ...il passe trois semaines, quatre semaines à se faire un capital politique sur une opposition...

M. Nadeau-Dubois : Capital? Ça fait... En fait, ça fait 10 ans...

M. Bellerose (Patrick) : ...je veux juste terminer ma question aussi... s'opposer à la hausse, mais par après 11 députés sur les 12 vont l'empocher quand même.

M. Nadeau-Dubois : Ma collègue Manon a dit qu'elle la donnait au complet, ma collègue Ruba, mon collègue Alexandre, je veux dire, je ne sais pas comment vous trouvez votre 11.

M. Bellerose (Patrick) : Bien, une bonne partie des députés qui vont s'être opposés...

M. Nadeau-Dubois : Non. C'est inexact, je ne vois pas d'où vous tenez cette information-là. Posez-leur la question.

M. Bellerose (Patrick) : Mais vous dites que la plupart des députés, là, on ne sait pas, est-ce qu'ils vont...

M. Nadeau-Dubois : Ce que j'ai dit, c'est que moi, je n'allais pas forcer une ligne de parti sur les finances personnelles des gens. Puis honnêtement, je pense que les gens à la maison comprennent que moi, comme meilleur salarié, entre guillemets, là, de mon caucus, comme leader, ce n'est pas mon travail de dire aux... d'appliquer des lignes de parti sur les finances personnelles des gens. Ça fait 10 ans, à Québec solidaire, qu'on a la même position, depuis Amir Khadir, Françoise David, aujourd'hui, Manon et moi. Les gens connaissent la position de Québec solidaire dans ce dossier-là. Ils savent qu'on a toujours répété la même chose. On n'est pas contre, par principe, une augmentation ou une révision des conditions des députés, mais pas dans un conflit d'intérêts comme ça.

M. Denis (Maxime) : Quelle est votre lecture de ce volet nationaliste en fin de semaine au congrès... au conseil général du PLQ, cette scission qu'il y a chez les libéraux?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce que... en tout cas, je n'ai pas de long éditorial à faire sur les dilemmes et les déchirements à l'intérieur du Parti libéral. Mais moi, ce que j'ai observé, c'est assez intéressant, c'est qu'on a un parti qui dit... il y a beaucoup de gens dans ce parti-là qui disent : On n'aime pas beaucoup le nationalisme, mais, en fait, c'est le nationalisme québécois, parce que, quand il s'agit du nationalisme canadien, là, plutôt, beaucoup... il y a plutôt de l'enthousiasme de la part des libéraux. Donc, moi, je pense que ce n'est pas tant un débat sur le nationalisme auquel on assiste au sein du Parti libéral qu'un débat entre deux nationalismes, un nationalisme québécois puis un nationalisme canadien, parce que... Et donc je ne suis pas sûr que le débat est sur le nationalisme, je pense qu'il est sur quel nationalisme. Ce serait mon commentaire du mardi.

M. Laforest (Alain) : C'est le nationalisme de Jean-Marc Fournier : Québécois, c'est notre façon d'être Canadien?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce n'est pas la première fois que les libéraux s'enfargent dans les fleurs de ce tapis-là. C'est le moins qu'on puisse dire. Puis, ce que je constate, c'est qu'il y a du nationalisme au Parti libéral du Québec, c'est juste que c'est un nationalisme canadien.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur l'immigration, est-ce que vous demandez, donc, au gouvernement Legault de s'excuser pour les torts causés par la première réforme du PEQ, à la lecture de ce qu'on a vu ce matin?

M. Cliche-Rivard : Il y a clairement des ponts qui doivent être rétablis. Moi, je l'ai dit dans le passé puis je le réaffirme, il y a des excuses à faire. 18 000 dossiers, là, début de mandat, des familles, des rêves déchirés, ça fait très mal. Puis, pendant ce temps-là, on continue puis on essaie d'aller recruter à l'international puis de vendre le Québec, les universités, et tout ça, mais ça, ça a fait mal et ça continue de faire mal. La réforme du Programme de l'expérience québécoise, on avait promis une clause de droits acquis complète. Ça n'a pas été fait. Il y a seulement quelques étudiants étrangers qui, finalement, ont pu compléter leur diplôme à temps puis obtenir le PEQ tel qu'on le connaissait. Pas d'excuses qui ont été faites là. Alors, oui...

Mme Lévesque (Fanny) : Excuses du premier ministre ou...

M. Cliche-Rivard : De la personne qui jugera que c'est à elle de le faire. Moi, je ne dirai pas au premier ministre ni à la ministre quoi faire, mais je pense que le gouvernement du Québec doit s'excuser.

M. Nadeau-Dubois : Là-dessus, je veux juste ajouter quelque chose. C'est quand même... En immigration, ce qui est profondément dérangeant avec François Legault et son parti, c'est que, dans le cas du PEQ, ils ont scrapper — on peut-u dire ça? — ils ont charcuté un programme qui fonctionnait. Ils ont brisé des milliers de rêves, des milliers de vies, et là, quelques années plus tard, ils voient la lumière, ils rétropédalent. Ce n'est pas un jeu, là, la vie des gens. Ça ne vous tentait pas d'y penser au début?

Journaliste : Sur les seuils?

M. Nadeau-Dubois : Même chose sur les seuils. On a un premier ministre, en campagne électorale, qui a des propos extrêmement durs envers les immigrants, les immigrantes, un ministre du Travail qui pousse le bouchon encore plus loin et qui pointe les gens du doigt. Vous étiez... pour la plupart, là, vous étiez sur le terrain avec les partis durant cet épisode-là. Je veux dire, les immigrants, les immigrantes, les fils, les filles d'immigrants, d'immigrantes au Québec ont été profondément blessés par ça. Ça a blessé du monde, et là, quelques mois plus tard : Ah! oui, bon, finalement, on avait un peu dit n'importe quoi, on va changer notre discours. Je veux dire, ce n'est pas un jeu, la vie des gens. Ce n'est pas un jeu politique, l'immigration. On ne peut pas lancer des slogans, prendre des mauvaises décisions, puis, à un moment donné, se rendre compte que c'est déconnecté de la réalité du Québec, puis rétropédaler avec un... je veux dire, avec un communiqué de presse. L'immigration, c'est un sujet qui est important, c'est un débat de société qui est important. On devrait faire ça comme du monde, pas faire du n'importe quoi, comme fait François Legault sur ce dossier-là depuis les dernières années. Puis ça a des impacts sur la cohésion sociale, c'est ça qui est frustrant.

Mme Porter (Isabelle) : Concernant Agir tôt, on apprend qu'il y a des délais importants. Il y a même des gens qui appellent le programme agir tard. Qu'est-ce qu'on devrait faire avec ça? Est-ce que le programme est un échec? Comment vous recevez, là, les constats, là, qui sont...

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est une bonne chose de dépister tôt, mais les services doivent arriver tôt aussi. Et là ce qu'on voit, c'est que les services, malheureusement, tardent à arriver. En ce moment, on a deux projets de loi à l'étude ici, à l'Assemblée nationale, en santé, en éducation, deux réformes de structure, deux réformes de centralisation, deux brassages d'organigrammes qui passent complètement à côté du vrai problème dans nos services publics : Le manque de personnel qui crée notamment des délais d'attente quand vient le temps d'avoir des services. Donc, pendant que François Legault se bat corps et âme pour améliorer les conditions de travail de ses députés et de ses ministres, là, les conditions de travail des gens dans le secteur public stagnent, parfois même se détériorent, et c'est ça qui crée des délais d'attente comme ça.

Mme Porter (Isabelle) : Donc, il faut augmenter le salaire des orthophonistes pour qu'il y en ait davantage?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce à quoi on assiste en ce moment, c'est à une pénurie de personnel généralisée dans le secteur public, notamment dans ces corps d'emploi là. Et quand ces femmes, parce que ce sont en majorité des femmes, quittent le secteur public, les orthophonistes, mais pas seulement, qu'est-ce qu'elles disent? Elles disent : Pas tant les salaires, un peu, mais surtout les conditions de travail dans le secteur public sont trop difficiles, on préfère s'en aller au privé. C'est ce qui se passe dans bien des corps de métier, notamment en orthophonie. Donc, cette nouvelle-là d'aujourd'hui, pour moi, elle illustre que le défi numéro un en ce moment dans nos services publics, santé, éducation, c'est la pénurie de personnel. Puis en ce moment, François Legault ne s'en occupe pas. Ce dont il s'occupe, c'est des réformes de centralisation puis du brassage de structures. Et quand on lui demande combien de monde ça va ramener dans le système public, ces réformes-là, ils ne sont pas capables de répondre.

M. Authier (Philip) :Can you explain the logic of saying that QS is against the MNA's salary increase voted by themselves and, yet, last Thursday, you proposed a 20% increase at the community level, you proposed an amendment. Can you explain the logic of that? Because it puts kind of a...

M. Nadeau-Dubois : The position on Québec solidaire has always been the same since 10 years and it's still the same today. It's not normal and it's not OK for MNAs to vote themselves on their salaries. When we are in the position of opposition, what we have to do… the only power we have is to make the decisions and the laws of the Government less worse. You know, we have to make them... we have to try to make them less problematic. And that's why we put an amendment to say : Let's report the increase after 2026. While proposing that, we're not saying that, suddenly, we are in favor of having a salary increase voted by the MNAs themselves, we're just saying : Let's make it less worse. When we're putting forward amendments that say : Let's decrease the hike of salaries, we're doing the same thing, we're just trying to make the bill the less problematic as we can. It's the only power we have in the opposition.

M. Authier (Philip) : And how would the 20% have gone over in your poll if you'd used that 20% number that you just mentioned as opposed to the...

M. Nadeau-Dubois : I don't know, we would still be against it. We would still be against it, so I don't know.

M. Authier (Philip) : And the people would probably still be against the 20%.

M. Nadeau-Dubois : I don't know. I think the core problem here is not the amount itself more than the process. You know, people are against the process, you know, and it's been two weeks we have that debate at the National Assembly. And since two weeks, everyday, everyday people in the streets talk to me about that. And what they tell me is not : MNAs should be less paid, or MNAs should live in misery, or MNAs should have not one single dollar more, what really gets people, what gets the people is the fact that MNAs will vote themselves on their own salary. People say : I don't have that power, I don't have that privilege. Why should 125 elected officials have that privilege? I think that's the core of that problem and that's what people are talking to me on the street, honestly, every day, since two weeks.

M. Authier (Philip) : Will you filibuster this rate until the 9th of June?

M. Nadeau-Dubois : Well, honestly, we are alone in the parliamentary commission. We are alone. And there are only two articles. So, we're doing everything we can, but, honestly, we have a Government that has a very strong majority and that says : If we need to invoke closure, we'll do it. So, we will do everything we can, we will work as hard as we can, but we are alone at the commission. So, it's limited, what we can do. It's just the reality of having such a big majority in front of us.

M. Laforest (Alain) : Plus calmement, est-ce que vous les regrettez, vos amendements, aujourd'hui? Parce que ça a suscité toute qu'une réaction.

M. Nadeau-Dubois : Bien, je constate, en tout cas, que les libéraux et les caquistes ont sauté sur l'occasion. C'est le moins qu'on puisse dire. Et je constate que ça génère beaucoup de questions. Ça, je serais bien aveugle de ne pas le voir puis de ne pas le reconnaître. Mais je pense que notre position est connue du public. Ça fait 10 ans qu'on l'a, ça fait des semaines qu'on la martèle.

M. Laforest (Alain) : Mais ça brouille votre message. Est-ce que vous le reconnaissez?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que notre message, il est clair sur cette question-là depuis le début, on est contre toute forme d'augmentation qui serait votée par les députés eux-mêmes. Puis franchement, là, je ne vous baratine pas quand je vous dis que, depuis deux semaines, je me fais accoster quotidiennement, puis ce que les gens... Les gens ne me disent pas, là : On ne veut pas qu'Éric Lefebvre voie sa mère, ou on ne veut pas que les députés soient bien payés, ou les députés devraient être payés au salaire minimum. Ce n'est pas ça que le monde me disent. Les gens ne sont pas habités généralement d'un mépris envers les politiciens ou d'une volonté que les politiciens soient maltraités ou mal payés. Puis les gens savent que c'est un travail difficile qu'on a. Moi, ce n'est pas ça que j'entends. Ce que j'entends, c'est : Voyons donc, c'est un conflit d'intérêts, vous ne devriez pas vous-même statuer là-dessus. Et ça, là-dessus, les gens au Québec savent que c'est ça, notre position puis je pense que...

M. Laforest (Alain) : Mais ça, je le comprends, là, vous en avez parlé pendant 30 minutes. Bien, moi, ma question...

M. Nadeau-Dubois : Exact. En fait, pendant 10 ans pour être...

M. Laforest (Alain) : Oui, mais les dernières 30 minutes, mais ma question...

M. Nadeau-Dubois : Mais c'est parce que je voulais répondre à vos nombreuses questions. S'il y avait moins de questions, je ferais moins que 30 minutes, M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Mais j'aimerais une réponse courte là-dessus. Est-ce que vous vous attendiez à une réaction aussi épidermique sur vos amendements?

M. Nadeau-Dubois : Non, je ne m'attendais pas à ça. Non, non, non, je ne m'attendais pas à ça. Non.

Mme Henriquez (Gloria) : Can you repeat that? Do you regret doing those amendments. Would you have...

M. Nadeau-Dubois : I... How do you say «constate»?

Mme Henriquez (Gloria) : I observed

M. Nadeau-Dubois : I observed. I observed that it raises a lot of questions and that our adversaries, the Liberals and the CAQ, want so badly their $30,000 that they are ready to take that to critic, to attack us and to raise questions and critics. And, I mean, that's part of the job we have here. But, at the end of the day, at the end of the day, the facts remain : the Parti libéral du Québec and the Coalition avenir Québec want to vote themselves an increase of $30,000. At Québec solidaire, we are against it because we are against the huge conflict of interest when we see MNAs voting on their own salaries.

Mme Henriquez (Gloria) : Are they being greedy?

M. Nadeau-Dubois : Since the beginning of that debate, I never went into personal attacks or into judging the motivations of people. I think no one goes into politics to make money, no one, not in any party. It would be a not very good choice for a lot of people to go into politics to make money, because no one becomes millionaire when you go into politics. So, since the day one of that debate, I always refused to speculate on the motivation of the people or to judge the fact that... it's not my job to do this. We have a position based of principals since 10 years at Québec solidaire. We've been hammering that position since 10 years. MNAs should not vote their own salaries. It's not something we have invented, the L'Heureux-Dubé report has said it loud and clear, black on white, we need to stop that system, it's just bad fo the confidence of the population towards the political class. And we don't need this, it's not a priority. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 11 h 42)