(Huit heures quarante minutes)
Le Modérateur : Bienvenue à
ce point de presse du Parti québécois. Prendront la parole, le député de
Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, et le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Alors, aujourd'hui, sujet libre.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez? Aujourd'hui, ça va être la journée Michael Sabia. Vous
attendez quoi de lui et surtout alors que Pierre Fitzgibbon a ouvert la porte à
la construction de barrages privés? Est-ce que, pour vous, c'est inquiétant ou
c'est une bonne chose pour avoir de l'énergie?
M. Bérubé : D'abord,
évidemment, on souhaite bon succès au nouveau P.D.G. d'Hydro-Québec. Il a des
enjeux importants sur la transition énergétique, sur les négociations, sur un
ensemble d'enjeux qui sont liés au virage. Sur les barrages, j'ai appris la
nouvelle, effectivement. Ça, c'est un des débats, l'opportunité même d'avoir
des nouveaux barrages versus la sobriété énergétique ou l'économie d'énergie. Puis
j'ai entendu également des échos sur l'éolien. Je connais bien ce dossier parce
que je suis un peu député, là, du comté par excellence de l'éolien. Donc, il y
a des débats à faire sur la propriété, mais je veux juste rappeler que,
récemment, le gouvernement du Québec n'a pas demandé aucune retombée québécoise
pour un projet qui s'appelle Apuiat sur la Côte-Nord avec Boralex. Donc, on a
de grandes attentes, mais on compte sur lui pour répondre aux besoins... aux
défis modernes d'Hydro-Québec.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que ce serait une bonne chose, par exemple, que l'entreprise privée,
dans le cas de barrages plus petits, soit appelée à contribuer puis à
construire des barrages?
M. Bérubé : On n'a pas de
position là-dessus, mais on a déjà vécu ce débat à l'intérieur du Parti
québécois sur les mini centrales électriques il y a quelques années. Donc, moi,
je me souviens d'avoir combattu ça. Donc, j'aime mieux réserver notre réponse,
qu'on prenne la peine de regarder ça comme il faut.
M. Arseneau : Moi, je
voudrais juste rajouter que, sur le plan éolien, on a fait appel au privé pour
développer le réseau parce qu'Hydro-Québec n'en voulait tout simplement pas. L'avantage
de ça, c'est qu'aujourd'hui la plupart des projets qui sont déposés nécessitent
une contribution aussi des communautés et leur rapportent des revenus. Alors,
ça, c'est intéressant parce qu'il y a quand même un partage des revenus dans
les communautés, une source de financement. Et ça, c'est un modèle qui est
assez unique et qui contribue, justement, au développement de nos régions.
Alors ça, il faut le maintenir, définitivement.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
qu'on comprend que les minicentrales, vous n'êtes pas contre.
M. Arseneau : Bien, comme on
l'a dit, là, les minicentrales, pourquoi est-ce qu'il y aurait un avantage au
privé? Tu sais, il faut se poser la question. On a nationalisé l'électricité il
y a déjà un bon bout de temps, ça a rapporté beaucoup aux Québécois. Est-ce qu'on
veut remettre en question ce modèle-là? Nous, on n'est pas rendus là, mais pas
du tout.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
sur l'éolien, est-ce qu'on devrait nationaliser l'éolien?
M. Bérubé : Bien, ça a
beaucoup changé, hein? Au départ, c'était seulement les entreprises privées. Il
y avait très peu de retombées dans les communautés. Il y a un nouveau modèle
maintenant où les MRC, l'ensemble des localités se mettent ensemble pour avoir
des retombées sur 10 ans, 20 ans. C'est un très beau modèle. Alors,
déjà, ça a changé complètement la façon d'aborder l'éolien. Il y a des régies
qui ont été créées, notamment au Bas-Saint-Laurent puis en Gaspésie. Mais je
vous reviens sur un enjeu qui est très concret.
Il y a eu un test récemment pour le
gouvernement du Québec, le projet Apuiat sur la Côte-Nord. Ils n'ont demandé
aucun contenu québécois, donc ils n'en ont obtenu aucun. Ça va être des
Européens et des Chinois qui vont obtenir l'essentiel des retombées, qui
devraient être au Québec. Alors, ça, ça nous préoccupe. Le nationalisme d'Hydro-Québec,
bien, c'est notamment en s'assurant d'avoir un maximum de retombées pour les
manufacturiers, pour les sous-traitants dans les communautés. Et ce projet-là m'apparaissait
vraiment, là, passer à côté des objectifs de Bernard Landry.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que ça prend plus de contenu québécois dans les tests de français aux
immigrants?
M. Bérubé : Évidemment, on a
toute l'expertise qu'il faut pour adapter ça au Québec, alors on...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que c'est l'inconvénient ou est-ce que ça ne peut pas nuire à l'intégration?
M. Bérubé : Il faut que ça
soit adapté à notre réalité, et on a une expertise pour ça.
Mme Lajoie (Geneviève) : Juste
revenir sur l'autre point d'avant, c'est le modèle à changer pour l'éolien, là.
Est-ce que, donc, il faut nationaliser...
M. Bérubé : On n'est pas
rendus là. Je regarde ce que notre communauté demande en matière de retombées.
Je pense qu'il faut s'assurer d'avoir le maximum de retombées pour les
localités. Les partenaires sont là. C'est beaucoup mieux que c'était au début.
Moi, je l'ai connu à Saint-Ulric, à Baie-des-Sables dans ma circonscription. On
n'est pas rendus là pour l'instant. L'important, c'est les retombées puis que
tout le monde se sente respecté, que les partenaires... l'acceptabilité sociale,
très important. Donc, non, je dirais que... Il y a un test, là, avec l'appel d'offres,
on va voir les retombées. Mais jusqu'à maintenant on a tellement avancé,
beaucoup, je dirais, en 15 ans que... prenons le temps d'évaluer ce qui a
été fait.
M. Lecavalier (Charles) : Je
pense qu'Hydro-Québec dit que dans les appels d'offres, il y a du contenu
québécois, là. Je comprends que l'exemple que vous donnez, c'est...
M. Bérubé : Deux choses. Contenu
québécois puis il y a ce qu'on appelle la région désignée, donc la Gaspésie
administrative et la MRC de La Matanie. Depuis le départ, c'est comme ça. C'est
les contraintes qu'ont les fabricants. Ça tient depuis que Bernard Landry les a
instaurés, et jusqu'à maintenant, ça fonctionne plutôt bien. Ça a permis
d'amener LM à Gaspé, d'amener une usine à Matane également puis d'avoir
beaucoup de retombées. Donc, cette formule-là fonctionne toujours, à condition
qu'on applique les règles pour que les retombées soient chez nous aussi. On a
vu des belles annonces dans le cas de la Mauricie puis le Centre-du-Québec.
Pour le cas de l'est du Québec, l'éolien, c'est très important aussi.
Mme Plante (Caroline) : M. Bérubé,
qu'est-ce que vous lisez dans le refus du gouvernement de débattre de votre
motion hier sur l'encadrement du cellulaire en classe?
M. Bérubé : C'est étonnant,
parce qu'au départ on parlait de l'abolition. Il y a un sondage récent d'une
grande centrale syndicale d'enseignants et d'enseignantes qui disait : 9
sur 10 réclamaient l'abolition. Donc, on le sort des classes. On s'est
dit : On va dire «encadrer». Donc, on va avoir l'appui du gouvernement.
C'est non. Je suis étonné parce que c'est une source de distraction à la fois
pour les élèves et pour les enseignants. Ça, c'est laissé à la discrétion de
chacun des enseignants. Je l'ai vécu lorsque j'ai fait du remplacement l'an
dernier. Il me semble que c'est tellement présent, les écrans, partout, qu'en
classe on peut éviter ça, se concentrer sur l'essentiel. C'est documenté, les
effets des écrans. Et on vient supporter les enseignants en demandant ça, et je
pense que c'est bénéfique aussi d'avoir des moments où on se concentre vraiment
sur la classe. Donc, M. Drainville avait dit : Je suis ouvert à
réfléchir. C'était mot pour mot ce qu'il m'avait dit à l'étude des crédits. Là,
ils ont juste dit non. Je trouve que c'est une erreur.
Mme Plante (Caroline) : Pourquoi
ça prendrait une interdiction généralisée? Parce que vous le dites vous-même,
là...
M. Bérubé : Là, on dit :
«encadrer» maintenant.
Mme Plante (Caroline) : Oui,
c'est ça, mais vous le dites vous-même, les profs peuvent le faire... leur
classe.
M. Bérubé : Ils trouvent ça
dur à gérer de voir qui a son téléphone dans les mains, qu'est-ce qu'il en fait.
Je veux dire, ils ont tellement... il y a tellement de plans d'intervention
maintenant, et vous avez vu une démonstration devant l'Assemblée nationale. Ils
ont tellement à faire que si on peut s'éviter d'avoir à gérer le fait d'avoir
un cellulaire en main, c'est tant mieux.
Mme Plante (Caroline) : Alors,
ça ressemblerait à quoi, cet encadrement national?
M. Bérubé : Une consigne
nationale, voici le cadre national, et, à moins d'avis contraires qui sont
autorisés par l'école, bien, on peut... il peut y avoir un projet spécial, on a
besoin du téléphone cellulaire, oui, mais, pour le reste, ça prend des balises
nationales, parce que, là, on va laisser à chaque centre de services scolaire,
à chaque école, le soin de gérer ça. Moi, j'ai vu dans l'école secondaire où
j'ai fait du remplacement, c'est les enseignants qui décident. Certains disent
oui, certains disent non. Des balises nationales...
Mme Plante (Caroline) : Ça
pourrait être quoi, les balises nationales, par exemple?
M. Bérubé : Essentiellement
qu'à moins d'avis contraires, ce n'est pas permis en classe.
M. Desrosiers (Sébastien) : Sur
l'aide médicale à mourir, M. Arsenau, le fait que, bon, maintenant, ça va
être encadré, on parle d'encadrement justement dans des endroits comme un salon
funéraire, est-ce que vous avez un malaise quand même avec le fait que
quelqu'un reçoive l'aide médicale dans un endroit comme celui-là?
M. Arseneau : Moi, j'ai un
malaise avec le fait qu'on n'a pas pu mener des consultations complètes sur ce
dossier-là. C'est apparu il y a une dizaine de jours, puis on a saisi
l'occasion du projet de loi pour baliser. En fait, je vous rappelle que, jeudi
dernier, l'idée n'était pas de baliser, c'était de libéraliser complètement en
disant : Le choix du patient avec consultation avec son médecin fait foi
de tout. On a travaillé fort depuis jeudi dernier pour qu'il y ait des balises
réelles pour ramener ça dans le giron des CISSS et des CIUSSS. Et maintenant,
le choix, en dehors des trois qui sont déjà prévus à la loi devront... le choix
devrait être soumis à l'approbation, à l'autorisation du directeur des services
professionnels ou le directeur des soins infirmiers.
Donc, c'est une balise minimale, mais donc
il faudra demeurer vigilant parce qu'effectivement il y a une ouverture. Puis
je vous rappelle que, selon notre interprétation de la loi, c'était très clair
qu'on nommait trois endroits, c'étaient les établissements, les maisons de
soins palliatifs et le domicile, et qu'on n'en sortait pas. Ça, c'était
l'article 4. Et dans l'article 8 de la Loi concernant les soins de
fin de vie, on dit que le CISSS doit répertorier les demandes, les demandes qui
ont été faites, les demandes qui ont été acceptées, les demandes qui ont été
refusées, les endroits, les lieux, et répertorier... et on nomme encore les
trois mêmes lieux. Alors, de dire que ça, c'était un plancher et que tout le
reste des lieux était permis, je pense que c'est une interprétation abusive de
la loi. Et qu'on dise que, maintenant que ça se fait, on va le libéraliser,
c'était une dérive importante qu'on a réussi à endiguer avec un cadre minimal,
mais il faudra continuer d'être très vigilants, je le répète.
M. Desrosiers (Sébastien) : Vous
dites : On aurait aimé faire les consultations. Qu'est-ce que ça aurait
changé?
M. Arseneau : Bien, en fait,
l'idée, c'est que le projet de loi actuel, là, c'est la continuité de ce qu'on
fait depuis 10 ans. Le Québec a choisi de faire des pas dans l'aide
médicale à mourir, je dirais par consensus, en y allant étape par étape, en
évitant les dérives, y allant de façon prudente, en mesurant tout le volet
éthique à tout ça et en s'ajustant également aux lois qui peuvent changer comme
suite au jugement Gladu-Truchon, la question de... bon, vous savez, la question
du handicap et tout. Alors, il faut y aller de façon prudente pour éviter, donc,
de mettre en spectacle ou de monétiser l'aide médicale à mourir. Donc, on
aurait aimé ça qu'on prenne notre temps sur le volet du lieu parce que, selon
nous, on aurait même pu dire de façon exclusive, même si c'était
superfétatoire, c'est-à-dire qui n'était pas nécessaire, parce qu'on avait déjà
identifié trois lieux, mais on voyait que d'autres lieux étaient autorisés.
Je vous inviterais d'ailleurs à aller voir
le dernier rapport de la Commission sur les soins de fin de vie où 100 %
des cas qui ont été pratiqués dans la dernière année sont dans les trois lieux,
c'est-à-dire les établissements, les maisons de soins palliatifs ou le
domicile. Mais on apprend en commission parlementaire qu'il y a 1 % de ces
soins-là qui sont donnés ailleurs, dans les salons funéraires... Là, on creuse
un peu, on dit, bien, il y a des hôtels, des chambres d'hôtel, dans les parcs,
mais on n'a jamais répertorié cette pratique-là, alors nous, on s'est
dit : Il s'agit de savoir quel est l'état des lieux puis savoir si
l'acceptabilité sociale est maintenue pour libéraliser.
Actuellement, bien, je vous dis on a
obtenu un compromis pour que ce soit balisé, que les règles éthiques... et
qu'une autorisation soit donnée, les règles d'éthique du CISSS et la politique
soient respectées. Mais il faudra continuer de faire très, très attention, tout
simplement parce qu'on ne veut pas de dérives, de dérapages ou encore créer de
réactions négatives dans certains milieux qui nous remettent, là... qui
remettent en question les progrès qu'on a faits de façon consensuelle depuis
10 ans.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il y a une ligne de parti dans votre caucus concernant la façon dont va être
gérée la hausse de la rémunération des députés ou si, comme à Québec solidaire,
ça va être libre sur la façon de se gouverner?
M. Bérubé : Non, non. On l'a
dit la semaine dernière, c'est très clair, les trois députés, on va calculer la
moyenne des augmentations du secteur public, ça sera ça, le maximum de la
hausse, et on va, pour tout le mandat, vous fournir les chiffres avec un
vérificateur, transparence totale. Donc, les trois, on s'entend, on a la même
ligne et la même ligne de conduite. Peut-être rappeler quand même, parce que
j'ai vu les débats entre la CAQ et Québec solidaire hier, c'est quand même le
caucus de la CAQ qui réclame et, dans bien des cas, par des députés qui sont en
politique depuis moins de six mois, d'avoir une augmentation. C'est assez
incroyable. Donc, oui, l'idée de reporter en 2026, c'était déjà intéressant
parce que ça n'impliquait pas les parlementaires actuels. Mais je ne comprends
que les députés de la CAQ veulent l'argent maintenant. C'est particulier. Moi,
en 16 ans, je n'ai jamais demandé d'augmentation. Mais plusieurs députés,
ils viennent d'arriver : Oui, j'aimerais ça avoir une augmentation. Ça
vient vraiment du caucus de la CAQ. Ils ont eu une discussion là-dessus puis
ils ont décidé d'aller de l'avant, et c'est comme ça qu'on arrive avec ce
projet de loi là. Donc, notre position ne change pas. On va calculer la
moyenne, on va vous donner ces informations-là, on va vous dire où on va mettre
l'argent, ça va être transparence totale, puis on est assez fier de notre
position.
M. Robillard (Alexandre) : Et
Québec solidaire dit que c'est une question personnelle, donc que ça regarde
chacun des députés.
M. Bérubé : On ne veut pas
s'ingérer dans les affaires du caucus de Québec solidaire. Mais notre position,
nous, elle est claire et puis...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que ça manque de cohérence de leur côté?
M. Bérubé : On ne veut pas se
prononcer là-dessus. Le gouvernement, ça va parce qu'il gère l'argent public.
Québec solidaire, on ne veut pas intervenir dans leurs affaires.
Mme Lajoie (Geneviève) : M. Arseneau,
juste un instant sur le 2 h 30 au téléphone pour obtenir un
rendez-vous avec un médecin au guichet d'accès à la première ligne. Ça devait
être la panacée. Qu'est-ce que, finalement, vous en pensez?
M. Arseneau : On n'est pas
surpris. On a voulu faire disparaître la moitié des gens qui étaient sur les
listes d'attente pour la prise en charge par un médecin. On a créé le GAP, mais
il y a justement, comme l'appellation anglaise, là, il y a un écart, un gap
entre la réalité et la fiction que nous présente le gouvernement sur des
services qui se sont améliorés, parce qu'attendre à l'urgence, attendre au
téléphone, c'est la même attente. Ce qu'on veut, c'est des résultats, ce qu'on
veut, c'est une prise en charge, et là ce qu'on veut, c'est un rendez-vous et
c'est le parcours du combattant. Donc, les résultats sont à la hauteur des
gestes qui ont été posés par le gouvernement, puis là, bien, on s'apprête à
travailler des mois sur un brassage de structures. Alors, malheureusement, le
gouvernement choisit mal ses priorités puis les citoyens en paient les
conséquences.
M. Desrosiers (Sébastien) : Justement,
sur le projet de loi n° 15, aujourd'hui, on s'attend à ce que soient
déposés des amendements. À quoi vous vous attendez? Qu'est-ce qui fait votre
affaire pour améliorer ce projet de loi?
M. Arseneau : Vaste
programme. Écoutez, on a plusieurs semaines, plusieurs mois pour en discuter,
mais il est clair que les articles qui ouvrent la porte grande au privé, pour
nous, c'est un virage qui est inacceptable sans débat plus approfondi et sans
s'assurer que les soins universels et gratuits, ouverts à tous les Québécois
soient maintenus. En fait, si on ne met pas les efforts pour redresser le
système public en se disant... en faisant miroiter, comme de la poudre aux yeux,
que le privé va nous sauver, je pense que c'est la mauvaise voie. Donc, ça,
c'est l'inquiétude majeure qu'on a.
Mme Plante (Caroline) : Pour
revenir sur la hausse...
Journaliste
: ...
Mme Plante (Caroline) : ...juste,
oui, une petite seconde. Pour revenir sur la hausse du salaire, là, qu'est-ce
que vous pensez, vous, de l'argument du premier ministre hier, qui
disait : C'est une décision difficile, mais importante puis un peu comme
celle prise pendant la pandémie?
M. Bérubé : Je pense que la
réponse se trouve dans votre question, je veux dire, à l'évidence même. C'est
une décision importante pour le caucus de la CAQ d'abord, c'est eux qui
demandent ça. Puis, quand on leur demande d'intervenir... dans les médias régionaux,
par exemple, on nous demande d'aller parler de notre position, ils n'accordent
pas d'entrevue, ils ne veulent pas en parler, ils ont hâte que ça passe puis
c'est terminé. Je veux dire, ça n'a aucun sens, les arguments qui ont été
évoqués, de toute nature, sur la disponibilité qu'on a pour voir ses proches,
que c'est un geste important, puis tout ça. Le gouvernement... le premier
ministre a souvent parlé de ce qu'il appelle sa réserve de courage, hein? Il a
parlé de ça à plusieurs reprises, il fallait puiser à l'occasion. Ce n'était
pas ça que j'avais en tête, là, ça n'a jamais été débattu en campagne
électorale, cet enjeu-là, donc. Là, au début, c'était un jeune père ou une
jeune mère a le droit de donner le plus possible à ses enfants. On s'est regardé
à l'Assemblée, on a dit : On vient-u d'entendre ça? Là, c'est ça, je veux
dire, je n'en ajouterai pas, je pense que tout le monde a bien compris, là, les
arguments invoqués par le gouvernement du Québec. Mais, encore une fois, je
veux vraiment le préciser, ne laissons pas le gouvernement se défiler avec ça,
il y aura un coût à payer dans la population, c'est très clair. Quand il y aura
le projet de loi final, l'adoption finale, puis les caquistes vont se lever un
par un, là, je pense que les citoyens vont porter attention à ça. Il y avait
des solutions, ils ont choisi qu'ils veulent l'argent maintenant. Ce n'est pas
le chèque ou l'oeuf, là, c'est le chèque. Bien, ils vont l'avoir. Et on est
projeté dans ce dossier-là malgré nous. Nous, on avait imaginé que tout le
mandat se ferait avec les conditions qui étaient celles lorsqu'on a choisi de
briguer les suffrages. Ils ont choisi de faire ça autrement. Je
pense qu'il y aura un coût à payer.
Mme Greig
(Kelly) :
On
your motion on cellphones in class from yesterday, I know it was defeated, but
why do you think it's important for a Government to step in and take a position on this and not just the teachers
themselves in the classroom?
M. Bérubé :
Well, we need a clear direction about
this topic, it's very important, and there's a lack of «règlements»…
Mme Greig
(Kelly) : Rules.
M.
Bérubé
: …rules all over Québec. So, the first thing is to realize that it's
a major topic in schools right now, especially for teachers, they asked the
cellphones to be forbidden in class, and we do think that the students have a
lot of personal time to be on the screen. So, in class, it's not allowed, this
is what we think. And we just asked for rules, and they said no. So, it tells a
lot about how the CAQ thinks about those kinds of ways to help the teachers.
Mme Greig
(Kelly) :
Reading
the Montreal Gazette this morning, there's going to be another lawsuit
against Bill 96 deposed today at the Québec Courthouse… sorry, Montreal
Courthouse. There's lawsuits against 21, Bill 40, 96, what do you think
about the volume of lawsuits…
M. Bérubé :
Who's suing?
Mme Greig
(Kelly) :
It's
a group of six people with some allegations that it's unconstitutional and it prioritizes
collective rights over individual rights.
M. Bérubé :
That's their right to sue if they want
to, but the National Assembly
is a sovereign assembly, so it don't impress me much, like Shania Twain said.
Are you going to quote me on that?
Mme Greig
(Kelly) :
I
might. Now, I have to. You know, but with the volume of lawsuits coming out
against kind of these three key pieces of legislation that were passed in the
last five years, do you think it's a sign that there are flaws in this legislation?
M. Bérubé :
No, back in 1977, when Bill 101
was voted by the Parti québécois, a lot of people were against this bill, but it was a necessary
bill. Bill 96 is a… like Bernard Drainville said to English medias, it's
moderate. And, even if it's moderate, it's way too much from some people. So,
it doesn't impress me that much. But if we lose with Bill 21 and
Bill 96, it's going to be interesting to look what the CAQ is going to do
about it. We know what to do if it happens, but we'll see the reaction. It's
about two ways of facing Québec's future, about collective rights or personal
rights. So, let's see, let the courts decide what's going to happen on this.
Merci.
Une voix : Merci beaucoup.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 01)