To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et d’enseignement supérieur, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Wednesday, May 31, 2023, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante minutes)

Le Modérateur : Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Prendront la parole, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, et le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau.

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Alors, aujourd'hui, sujet libre.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous pensez? Aujourd'hui, ça va être la journée Michael Sabia. Vous attendez quoi de lui et surtout alors que Pierre Fitzgibbon a ouvert la porte à la construction de barrages privés? Est-ce que, pour vous, c'est inquiétant ou c'est une bonne chose pour avoir de l'énergie?

M. Bérubé : D'abord, évidemment, on souhaite bon succès au nouveau P.D.G. d'Hydro-Québec. Il a des enjeux importants sur la transition énergétique, sur les négociations, sur un ensemble d'enjeux qui sont liés au virage. Sur les barrages, j'ai appris la nouvelle, effectivement. Ça, c'est un des débats, l'opportunité même d'avoir des nouveaux barrages versus la sobriété énergétique ou l'économie d'énergie. Puis j'ai entendu également des échos sur l'éolien. Je connais bien ce dossier parce que je suis un peu député, là, du comté par excellence de l'éolien. Donc, il y a des débats à faire sur la propriété, mais je veux juste rappeler que, récemment, le gouvernement du Québec n'a pas demandé aucune retombée québécoise pour un projet qui s'appelle Apuiat sur la Côte-Nord avec Boralex. Donc, on a de grandes attentes, mais on compte sur lui pour répondre aux besoins... aux défis modernes d'Hydro-Québec.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que ce serait une bonne chose, par exemple, que l'entreprise privée, dans le cas de barrages plus petits, soit appelée à contribuer puis à construire des barrages?

M. Bérubé : On n'a pas de position là-dessus, mais on a déjà vécu ce débat à l'intérieur du Parti québécois sur les mini centrales électriques il y a quelques années. Donc, moi, je me souviens d'avoir combattu ça. Donc, j'aime mieux réserver notre réponse, qu'on prenne la peine de regarder ça comme il faut.

M. Arseneau : Moi, je voudrais juste rajouter que, sur le plan éolien, on a fait appel au privé pour développer le réseau parce qu'Hydro-Québec n'en voulait tout simplement pas. L'avantage de ça, c'est qu'aujourd'hui la plupart des projets qui sont déposés nécessitent une contribution aussi des communautés et leur rapportent des revenus. Alors, ça, c'est intéressant parce qu'il y a quand même un partage des revenus dans les communautés, une source de financement. Et ça, c'est un modèle qui est assez unique et qui contribue, justement, au développement de nos régions. Alors ça, il faut le maintenir, définitivement.

M. Laforest (Alain) : Ça fait qu'on comprend que les minicentrales, vous n'êtes pas contre.

M. Arseneau : Bien, comme on l'a dit, là, les minicentrales, pourquoi est-ce qu'il y aurait un avantage au privé? Tu sais, il faut se poser la question. On a nationalisé l'électricité il y a déjà un bon bout de temps, ça a rapporté beaucoup aux Québécois. Est-ce qu'on veut remettre en question ce modèle-là? Nous, on n'est pas rendus là, mais pas du tout.

M. Robillard (Alexandre) : Mais sur l'éolien, est-ce qu'on devrait nationaliser l'éolien?

M. Bérubé : Bien, ça a beaucoup changé, hein? Au départ, c'était seulement les entreprises privées. Il y avait très peu de retombées dans les communautés. Il y a un nouveau modèle maintenant où les MRC, l'ensemble des localités se mettent ensemble pour avoir des retombées sur 10 ans, 20 ans. C'est un très beau modèle. Alors, déjà, ça a changé complètement la façon d'aborder l'éolien. Il y a des régies qui ont été créées, notamment au Bas-Saint-Laurent puis en Gaspésie. Mais je vous reviens sur un enjeu qui est très concret.

Il y a eu un test récemment pour le gouvernement du Québec, le projet Apuiat sur la Côte-Nord. Ils n'ont demandé aucun contenu québécois, donc ils n'en ont obtenu aucun. Ça va être des Européens et des Chinois qui vont obtenir l'essentiel des retombées, qui devraient être au Québec. Alors, ça, ça nous préoccupe. Le nationalisme d'Hydro-Québec, bien, c'est notamment en s'assurant d'avoir un maximum de retombées pour les manufacturiers, pour les sous-traitants dans les communautés. Et ce projet-là m'apparaissait vraiment, là, passer à côté des objectifs de Bernard Landry.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça prend plus de contenu québécois dans les tests de français aux immigrants?

M. Bérubé : Évidemment, on a toute l'expertise qu'il faut pour adapter ça au Québec, alors on...

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que c'est l'inconvénient ou est-ce que ça ne peut pas nuire à l'intégration?

M. Bérubé : Il faut que ça soit adapté à notre réalité, et on a une expertise pour ça.

Mme Lajoie (Geneviève) : Juste revenir sur l'autre point d'avant, c'est le modèle à changer pour l'éolien, là. Est-ce que, donc, il faut nationaliser...

M. Bérubé : On n'est pas rendus là. Je regarde ce que notre communauté demande en matière de retombées. Je pense qu'il faut s'assurer d'avoir le maximum de retombées pour les localités. Les partenaires sont là. C'est beaucoup mieux que c'était au début. Moi, je l'ai connu à Saint-Ulric, à Baie-des-Sables dans ma circonscription. On n'est pas rendus là pour l'instant. L'important, c'est les retombées puis que tout le monde se sente respecté, que les partenaires... l'acceptabilité sociale, très important. Donc, non, je dirais que... Il y a un test, là, avec l'appel d'offres, on va voir les retombées. Mais jusqu'à maintenant on a tellement avancé, beaucoup, je dirais, en 15 ans que... prenons le temps d'évaluer ce qui a été fait.

M. Lecavalier (Charles) : Je pense qu'Hydro-Québec dit que dans les appels d'offres, il y a du contenu québécois, là. Je comprends que l'exemple que vous donnez, c'est...

M. Bérubé : Deux choses. Contenu québécois puis il y a ce qu'on appelle la région désignée, donc la Gaspésie administrative et la MRC de La Matanie. Depuis le départ, c'est comme ça. C'est les contraintes qu'ont les fabricants. Ça tient depuis que Bernard Landry les a instaurés, et jusqu'à maintenant, ça fonctionne plutôt bien. Ça a permis d'amener LM à Gaspé, d'amener une usine à Matane également puis d'avoir beaucoup de retombées. Donc, cette formule-là fonctionne toujours, à condition qu'on applique les règles pour que les retombées soient chez nous aussi. On a vu des belles annonces dans le cas de la Mauricie puis le Centre-du-Québec. Pour le cas de l'est du Québec, l'éolien, c'est très important aussi.

Mme Plante (Caroline) : M. Bérubé, qu'est-ce que vous lisez dans le refus du gouvernement de débattre de votre motion hier sur l'encadrement du cellulaire en classe?

M. Bérubé : C'est étonnant, parce qu'au départ on parlait de l'abolition. Il y a un sondage récent d'une grande centrale syndicale d'enseignants et d'enseignantes qui disait : 9 sur 10 réclamaient l'abolition. Donc, on le sort des classes. On s'est dit : On va dire «encadrer». Donc, on va avoir l'appui du gouvernement. C'est non. Je suis étonné parce que c'est une source de distraction à la fois pour les élèves et pour les enseignants. Ça, c'est laissé à la discrétion de chacun des enseignants. Je l'ai vécu lorsque j'ai fait du remplacement l'an dernier. Il me semble que c'est tellement présent, les écrans, partout, qu'en classe on peut éviter ça, se concentrer sur l'essentiel. C'est documenté, les effets des écrans. Et on vient supporter les enseignants en demandant ça, et je pense que c'est bénéfique aussi d'avoir des moments où on se concentre vraiment sur la classe. Donc, M. Drainville avait dit : Je suis ouvert à réfléchir. C'était mot pour mot ce qu'il m'avait dit à l'étude des crédits. Là, ils ont juste dit non. Je trouve que c'est une erreur.

Mme Plante (Caroline) : Pourquoi ça prendrait une interdiction généralisée? Parce que vous le dites vous-même, là...

M. Bérubé : Là, on dit : «encadrer» maintenant.

Mme Plante (Caroline) : Oui, c'est ça, mais vous le dites vous-même, les profs peuvent le faire... leur classe.

M. Bérubé : Ils trouvent ça dur à gérer de voir qui a son téléphone dans les mains, qu'est-ce qu'il en fait. Je veux dire, ils ont tellement... il y a tellement de plans d'intervention maintenant, et vous avez vu une démonstration devant l'Assemblée nationale. Ils ont tellement à faire que si on peut s'éviter d'avoir à gérer le fait d'avoir un cellulaire en main, c'est tant mieux.

Mme Plante (Caroline) : Alors, ça ressemblerait à quoi, cet encadrement national?

M. Bérubé : Une consigne nationale, voici le cadre national, et, à moins d'avis contraires qui sont autorisés par l'école, bien, on peut... il peut y avoir un projet spécial, on a besoin du téléphone cellulaire, oui, mais, pour le reste, ça prend des balises nationales, parce que, là, on va laisser à chaque centre de services scolaire, à chaque école, le soin de gérer ça. Moi, j'ai vu dans l'école secondaire où j'ai fait du remplacement, c'est les enseignants qui décident. Certains disent oui, certains disent non. Des balises nationales...

Mme Plante (Caroline) : Ça pourrait être quoi, les balises nationales, par exemple?

M. Bérubé : Essentiellement qu'à moins d'avis contraires, ce n'est pas permis en classe.

M. Desrosiers (Sébastien) : Sur l'aide médicale à mourir, M. Arsenau, le fait que, bon, maintenant, ça va être encadré, on parle d'encadrement justement dans des endroits comme un salon funéraire, est-ce que vous avez un malaise quand même avec le fait que quelqu'un reçoive l'aide médicale dans un endroit comme celui-là?

M. Arseneau : Moi, j'ai un malaise avec le fait qu'on n'a pas pu mener des consultations complètes sur ce dossier-là. C'est apparu il y a une dizaine de jours, puis on a saisi l'occasion du projet de loi pour baliser. En fait, je vous rappelle que, jeudi dernier, l'idée n'était pas de baliser, c'était de libéraliser complètement en disant : Le choix du patient avec consultation avec son médecin fait foi de tout. On a travaillé fort depuis jeudi dernier pour qu'il y ait des balises réelles pour ramener ça dans le giron des CISSS et des CIUSSS. Et maintenant, le choix, en dehors des trois qui sont déjà prévus à la loi devront... le choix devrait être soumis à l'approbation, à l'autorisation du directeur des services professionnels ou le directeur des soins infirmiers.

Donc, c'est une balise minimale, mais donc il faudra demeurer vigilant parce qu'effectivement il y a une ouverture. Puis je vous rappelle que, selon notre interprétation de la loi, c'était très clair qu'on nommait trois endroits, c'étaient les établissements, les maisons de soins palliatifs et le domicile, et qu'on n'en sortait pas. Ça, c'était l'article 4. Et dans l'article 8 de la Loi concernant les soins de fin de vie, on dit que le CISSS doit répertorier les demandes, les demandes qui ont été faites, les demandes qui ont été acceptées, les demandes qui ont été refusées, les endroits, les lieux, et répertorier... et on nomme encore les trois mêmes lieux. Alors, de dire que ça, c'était un plancher et que tout le reste des lieux était permis, je pense que c'est une interprétation abusive de la loi. Et qu'on dise que, maintenant que ça se fait, on va le libéraliser, c'était une dérive importante qu'on a réussi à endiguer avec un cadre minimal, mais il faudra continuer d'être très vigilants, je le répète.

M. Desrosiers (Sébastien) : Vous dites : On aurait aimé faire les consultations. Qu'est-ce que ça aurait changé?

M. Arseneau : Bien, en fait, l'idée, c'est que le projet de loi actuel, là, c'est la continuité de ce qu'on fait depuis 10 ans. Le Québec a choisi de faire des pas dans l'aide médicale à mourir, je dirais par consensus, en y allant étape par étape, en évitant les dérives, y allant de façon prudente, en mesurant tout le volet éthique à tout ça et en s'ajustant également aux lois qui peuvent changer comme suite au jugement Gladu-Truchon, la question de... bon, vous savez, la question du handicap et tout. Alors, il faut y aller de façon prudente pour éviter, donc, de mettre en spectacle ou de monétiser l'aide médicale à mourir. Donc, on aurait aimé ça qu'on prenne notre temps sur le volet du lieu parce que, selon nous, on aurait même pu dire de façon exclusive, même si c'était superfétatoire, c'est-à-dire qui n'était pas nécessaire, parce qu'on avait déjà identifié trois lieux, mais on voyait que d'autres lieux étaient autorisés.

Je vous inviterais d'ailleurs à aller voir le dernier rapport de la Commission sur les soins de fin de vie où 100 % des cas qui ont été pratiqués dans la dernière année sont dans les trois lieux, c'est-à-dire les établissements, les maisons de soins palliatifs ou le domicile. Mais on apprend en commission parlementaire qu'il y a 1 % de ces soins-là qui sont donnés ailleurs, dans les salons funéraires... Là, on creuse un peu, on dit, bien, il y a des hôtels, des chambres d'hôtel, dans les parcs, mais on n'a jamais répertorié cette pratique-là, alors nous, on s'est dit : Il s'agit de savoir quel est l'état des lieux puis savoir si l'acceptabilité sociale est maintenue pour libéraliser.

Actuellement, bien, je vous dis on a obtenu un compromis pour que ce soit balisé, que les règles éthiques... et qu'une autorisation soit donnée, les règles d'éthique du CISSS et la politique soient respectées. Mais il faudra continuer de faire très, très attention, tout simplement parce qu'on ne veut pas de dérives, de dérapages ou encore créer de réactions négatives dans certains milieux qui nous remettent, là... qui remettent en question les progrès qu'on a faits de façon consensuelle depuis 10 ans.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'il y a une ligne de parti dans votre caucus concernant la façon dont va être gérée la hausse de la rémunération des députés ou si, comme à Québec solidaire, ça va être libre sur la façon de se gouverner?

M. Bérubé : Non, non. On l'a dit la semaine dernière, c'est très clair, les trois députés, on va calculer la moyenne des augmentations du secteur public, ça sera ça, le maximum de la hausse, et on va, pour tout le mandat, vous fournir les chiffres avec un vérificateur, transparence totale. Donc, les trois, on s'entend, on a la même ligne et la même ligne de conduite. Peut-être rappeler quand même, parce que j'ai vu les débats entre la CAQ et Québec solidaire hier, c'est quand même le caucus de la CAQ qui réclame et, dans bien des cas, par des députés qui sont en politique depuis moins de six mois, d'avoir une augmentation. C'est assez incroyable. Donc, oui, l'idée de reporter en 2026, c'était déjà intéressant parce que ça n'impliquait pas les parlementaires actuels. Mais je ne comprends que les députés de la CAQ veulent l'argent maintenant. C'est particulier. Moi, en 16 ans, je n'ai jamais demandé d'augmentation. Mais plusieurs députés, ils viennent d'arriver : Oui, j'aimerais ça avoir une augmentation. Ça vient vraiment du caucus de la CAQ. Ils ont eu une discussion là-dessus puis ils ont décidé d'aller de l'avant, et c'est comme ça qu'on arrive avec ce projet de loi là. Donc, notre position ne change pas. On va calculer la moyenne, on va vous donner ces informations-là, on va vous dire où on va mettre l'argent, ça va être transparence totale, puis on est assez fier de notre position.

M. Robillard (Alexandre) : Et Québec solidaire dit que c'est une question personnelle, donc que ça regarde chacun des députés.

M. Bérubé : On ne veut pas s'ingérer dans les affaires du caucus de Québec solidaire. Mais notre position, nous, elle est claire et puis...

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça manque de cohérence de leur côté?

M. Bérubé : On ne veut pas se prononcer là-dessus. Le gouvernement, ça va parce qu'il gère l'argent public. Québec solidaire, on ne veut pas intervenir dans leurs affaires.

Mme Lajoie (Geneviève) : M. Arseneau, juste un instant sur le 2 h 30 au téléphone pour obtenir un rendez-vous avec un médecin au guichet d'accès à la première ligne. Ça devait être la panacée. Qu'est-ce que, finalement, vous en pensez?

M. Arseneau : On n'est pas surpris. On a voulu faire disparaître la moitié des gens qui étaient sur les listes d'attente pour la prise en charge par un médecin. On a créé le GAP, mais il y a justement, comme l'appellation anglaise, là, il y a un écart, un gap entre la réalité et la fiction que nous présente le gouvernement sur des services qui se sont améliorés, parce qu'attendre à l'urgence, attendre au téléphone, c'est la même attente. Ce qu'on veut, c'est des résultats, ce qu'on veut, c'est une prise en charge, et là ce qu'on veut, c'est un rendez-vous et c'est le parcours du combattant. Donc, les résultats sont à la hauteur des gestes qui ont été posés par le gouvernement, puis là, bien, on s'apprête à travailler des mois sur un brassage de structures. Alors, malheureusement, le gouvernement choisit mal ses priorités puis les citoyens en paient les conséquences.

M. Desrosiers (Sébastien) : Justement, sur le projet de loi n° 15, aujourd'hui, on s'attend à ce que soient déposés des amendements. À quoi vous vous attendez? Qu'est-ce qui fait votre affaire pour améliorer ce projet de loi?

M. Arseneau : Vaste programme. Écoutez, on a plusieurs semaines, plusieurs mois pour en discuter, mais il est clair que les articles qui ouvrent la porte grande au privé, pour nous, c'est un virage qui est inacceptable sans débat plus approfondi et sans s'assurer que les soins universels et gratuits, ouverts à tous les Québécois soient maintenus. En fait, si on ne met pas les efforts pour redresser le système public en se disant... en faisant miroiter, comme de la poudre aux yeux, que le privé va nous sauver, je pense que c'est la mauvaise voie. Donc, ça, c'est l'inquiétude majeure qu'on a.

Mme Plante (Caroline) : Pour revenir sur la hausse...

Journaliste : ...

Mme Plante (Caroline) : ...juste, oui, une petite seconde. Pour revenir sur la hausse du salaire, là, qu'est-ce que vous pensez, vous, de l'argument du premier ministre hier, qui disait : C'est une décision difficile, mais importante puis un peu comme celle prise pendant la pandémie?

M. Bérubé : Je pense que la réponse se trouve dans votre question, je veux dire, à l'évidence même. C'est une décision importante pour le caucus de la CAQ d'abord, c'est eux qui demandent ça. Puis, quand on leur demande d'intervenir... dans les médias régionaux, par exemple, on nous demande d'aller parler de notre position, ils n'accordent pas d'entrevue, ils ne veulent pas en parler, ils ont hâte que ça passe puis c'est terminé. Je veux dire, ça n'a aucun sens, les arguments qui ont été évoqués, de toute nature, sur la disponibilité qu'on a pour voir ses proches, que c'est un geste important, puis tout ça. Le gouvernement... le premier ministre a souvent parlé de ce qu'il appelle sa réserve de courage, hein? Il a parlé de ça à plusieurs reprises, il fallait puiser à l'occasion. Ce n'était pas ça que j'avais en tête, là, ça n'a jamais été débattu en campagne électorale, cet enjeu-là, donc. Là, au début, c'était un jeune père ou une jeune mère a le droit de donner le plus possible à ses enfants. On s'est regardé à l'Assemblée, on a dit : On vient-u d'entendre ça? Là, c'est ça, je veux dire, je n'en ajouterai pas, je pense que tout le monde a bien compris, là, les arguments invoqués par le gouvernement du Québec. Mais, encore une fois, je veux vraiment le préciser, ne laissons pas le gouvernement se défiler avec ça, il y aura un coût à payer dans la population, c'est très clair. Quand il y aura le projet de loi final, l'adoption finale, puis les caquistes vont se lever un par un, là, je pense que les citoyens vont porter attention à ça. Il y avait des solutions, ils ont choisi qu'ils veulent l'argent maintenant. Ce n'est pas le chèque ou l'oeuf, là, c'est le chèque. Bien, ils vont l'avoir. Et on est projeté dans ce dossier-là malgré nous. Nous, on avait imaginé que tout le mandat se ferait avec les conditions qui étaient celles lorsqu'on a choisi de briguer les suffrages. Ils ont choisi de faire ça autrement. Je pense qu'il y aura un coût à payer.

Mme Greig (Kelly) : On your motion on cellphones in class from yesterday, I know it was defeated, but why do you think it's important for a Government to step in and take a position on this and not just the teachers themselves in the classroom?

M. Bérubé : Well, we need a clear direction about this topic, it's very important, and there's a lack of «règlements»…

Mme Greig (Kelly) : Rules.

M. Bérubé : …rules all over Québec. So, the first thing is to realize that it's a major topic in schools right now, especially for teachers, they asked the cellphones to be forbidden in class, and we do think that the students have a lot of personal time to be on the screen. So, in class, it's not allowed, this is what we think. And we just asked for rules, and they said no. So, it tells a lot about how the CAQ thinks about those kinds of ways to help the teachers.

Mme Greig (Kelly) : Reading the Montreal Gazette this morning, there's going to be another lawsuit against Bill 96 deposed today at the Québec Courthouse… sorry, Montreal Courthouse. There's lawsuits against 21, Bill 40, 96, what do you think about the volume of lawsuits…

M. Bérubé : Who's suing?

Mme Greig (Kelly) : It's a group of six people with some allegations that it's unconstitutional and it prioritizes collective rights over individual rights.

M. Bérubé : That's their right to sue if they want to, but the National Assembly is a sovereign assembly, so it don't impress me much, like Shania Twain said. Are you going to quote me on that? 

Mme Greig (Kelly) : I might. Now, I have to. You know, but with the volume of lawsuits coming out against kind of these three key pieces of legislation that were passed in the last five years, do you think it's a sign that there are flaws in this legislation?

M. Bérubé : No, back in 1977, when Bill 101 was voted by the Parti québécois, a lot of people were against this bill, but it was a necessary bill. Bill 96 is a… like Bernard Drainville said to English medias, it's moderate. And, even if it's moderate, it's way too much from some people. So, it doesn't impress me that much. But if we lose with Bill 21 and Bill 96, it's going to be interesting to look what the CAQ is going to do about it. We know what to do if it happens, but we'll see the reaction. It's about two ways of facing Québec's future, about collective rights or personal rights. So, let's see, let the courts decide what's going to happen on this. Merci.

Une voix : Merci beaucoup.

M. Arseneau : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 01)

Participants


Document(s) Related