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Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de lutte contre l’itinérance, et M. Haroun Bouazzi, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’énergie

Version finale

Tuesday, June 6, 2023, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trois minutes)

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Contente d'être avec vous ce matin. Évidemment, mes premières pensées, mes premières paroles vont être pour les résidents et les secours qui, actuellement, s'activent, jour et nuit, pour essayer de protéger les communautés, des villages, etc. Je pense que c'est une situation extrêmement alarmante, mais une chance, depuis une semaine, on a... ils sont arrivés, à la SOPFEU, à contrôler un certain nombre de foyers mais avec toutes les inquiétudes pour la suite des choses puisqu'en bout de ligne on a besoin de mère Nature, qu'elle pleure un peu sur la terre pour être capable d'atténuer ces brasiers qui, malheureusement, causent énormément de stress et de pertes en cours de route.

Vous savez, ces catastrophes environnementales là, on le sait... Maintenant, je pense qu'il n'y a plus personne qui conteste le fait ou qui doute du fait que les changements climatiques ont des impacts ici, au Québec, et on en a un exemple encore dans les feux de forêt. J'ai une petite pensée particulière pour la communauté innue d'Uashat-Maliotenam qui a perdu sa pourvoirie. Pour eux autres, c'était important, c'est un lieu de transfert de traditions, un lieu de rencontre, surtout un revenu économique important pour la communauté.

Alors, vous savez, chaque hectare qu'on perd en fumée comme ça, c'est une perte pour la biodiversité, au Québec, c'est une perte pour tout le Québec. Et je pense que, lorsque Québec solidaire parle de l'importance d'avoir un fonds d'urgence qui va permettre à l'adaptation aux changements climatiques, bien, quand on vit ça, je pense que ça rend réel et nécessaire de plus en plus le fonds d'adaptation aux changements climatiques.

Sur un autre ordre d'idée, ce matin, j'étais extrêmement déçue de voir que la ministre de l'Habitation n'a toujours pas mis son projet de loi au feuilleton. On l'a vu, dans les dernières heures, les derniers jours, les grandes municipalités implorent la ministre de mettre au jeu sa vision de l'habitation et finance adéquatement cette vision-là. Pourquoi? Bien, parce qu'en bout de ligne, quand les gens ne se trouvent pas de logement, c'est qui qu'ils appellent? Ce n'est pas la ministre de l'Habitation, c'est la ville. Et on a, actuellement, un manque important. La CAQ a nié, pendant quatre ans, la crise du logement, c'est quatre ans perdus pour que les gens ordinaires puissent avoir accès à un logement.

Alors, voyez-vous que, ce matin, à cinq jours... ah! bien, pas cinq jours, là, quatre jours de la fin de la session, il n'y a pas de projet de loi sur l'habitation, alors que, depuis l'automne dernier, la ministre nous dit : Je m'en viens avec quelque chose. Je trouve ça terrible, parce qu'au 1er juillet c'est nos concitoyens qui vont se retrouver dans des situations intenables. Alors, on est devant un gouvernement irresponsable et un gouvernement qui est carrément déconnecté de la population, des Québécois et Québécoises, même quand les maires et mairesses le rappellent à l'ordre.

M. Bouazzi : Merci, Manon. Moi, je vais vous parler de batteries brunes. Donc, vous avez vu, la semaine dernière, le gouvernement a annoncé en grande pompe, à coups de millions, la nouvelle compagnie pour les composantes de batteries. Donc, comme on a déjà vu, on le savait déjà, en période de crédits, en étude de crédits, le ministre Fitzgibbon nous avait dit que l'objectif de baisse de gaz à effet de serre de la filière batterie, c'est zéro gaz à effet de serre. On a aussi appris, la semaine dernière, que les voitures qu'allaient sortir... qui allaient utiliser ces composantes sont des voitures ultralourdes comme des Hummer. Et, en fin de compte, aujourd'hui, ce qu'on apprend, c'est que, depuis déjà le mois d'avril, avec l'appui du gouvernement, Énergir a fait une demande pour connecter plus de gaz naturel, donc 30 millions de mètres cubes de gaz naturel. Ça correspond à 50 000 tonnes de CO2 annuelles de plus. Donc, ce n'est même pas juste zéro contribution, c'est plus de pollution.

Ce n'est pas des batteries vertes, c'est des batteries vertes avec de l'énergie brune, c'est des batteries brunes. Et c'est très, très désolant, hein, alors qu'on vit aujourd'hui... On le voit, là, les questions de la crise climatique, c'est quelque chose de sérieux, ce n'est pas des slogans marketing. Et on est devant un gouvernement totalement irresponsable sur la question des batteries, particulièrement.

M. Bellerose (Patrick) : L'ouverture de M. Sabia au nucléaire, est-ce que ça, c'est quelque chose qui vous horripile ou c'est une solution pour aller vers moins de GES?

M. Bouazzi : Il n'y a pas un spécialiste, actuellement, qui parle du nucléaire dans le mixte dont on parle habituellement. Nous, on a hâte de l'écouter, à l'Assemblée nationale, on a des questions pour lui. Le premier ministre s'est dit ouvert à notre demande. Il serait temps qu'effectivement on l'écoute pour comprendre sur quoi il se base. On sait que les gens parlent du mixte de l'énergie hydraulique plus l'éolien et, dans une moindre mesure, le solaire. On est très étonnés, mais...

Mme Prince (Véronique) : Je ne comprends pas pourquoi vous dites : Ce n'est pas des batteries vertes. C'est pour des véhicules électriques.

M. Bouazzi : Bien, c'est des véhicules... je veux dire, parmi... il y a des Hummer de quatre tonnes. Quatre tonnes, c'est trois fois plus qu'une Civic.

Mme Prince (Véronique) : ...Hummer au Québec? Je veux dire, ça fait longtemps que je n'en ai pas vu un.

M. Bouazzi : ...mais c'est pour ça que vont servir ces batteries-là, je veux dire. Et, de toute façon, elles contribuent à zéro... Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le ministre, il dit : La contribution de toute la filière batterie en baisse à gaz à effet de serre au Québec, c'est zéro GES, c'est zéro GES. On a un objectif qui n'est déjà pas extraordinaire de baisser de 37,5 %. On va mettre de 8 à 10 milliards de dollars, de 8 à 10 milliards de dollars sur cette filière-là, et la contribution, c'est zéro, mais, en fin de compte, ce n'est pas zéro, c'est l'équivalent de la pollution en GES d'une ville comme...

Mme Prince (Véronique) : ...d'abord, parce que, comme parti en faveur de l'environnement, j'imagine que vous voulez des véhicules électriques, mais alors qu'est-ce qu'il faudrait dans la filière batterie pour que ce soit suffisamment environnemental pour vous?

M. Bouazzi : Absolument. Et puis notre déception est évidente, parce que nous-mêmes, nous avions, dans notre programme, une filière batterie. On est très, très ouverts, notre préjugé positif pour une filière batterie est évidemment complet. Et puis on ne peut être que déçus. D'abord, il faudrait au minimum qu'on arrête d'utiliser du gaz fossile pour n'importe quelle industrie qui n'est pas obligée d'en avoir. Et puis, pour celles qui sont obligées d'en avoir, il faut utiliser du gaz GNR. Ça, je veux dire, si on ne commence pas à faire ça... C'est même dans le Plan pour une économie verte du ministre lui-même, où on explique qu'il faut absolument prioriser l'utilisation d'énergies renouvelables. Ça, c'est le minimum.

Ensuite, pour les batteries en elles-mêmes, nous, on n'est pas contre les voitures. Effectivement, il y a toutes sortes de voitures qui ont besoin de batteries. On ne construit pas de voitures, au Québec, on construit des bus. On pense que ce serait important aussi qu'on participe à l'électrification des bus, mais il y a toutes sortes de choses à faire. L'économie, ça sert plusieurs choses. Pour nous, ça doit servir la population, ça doit servir la lutte à la crise climatique. Et puis, là où on met des millions, parce que je rappelle qu'on met des millions d'argent public, bien, il faut aussi que la finalité serve à quelque chose de positif. Si des multimillionnaires... des multinationales viennent pour décider de faire des Hummer ici, ce n'est pas normal qu'on donne 133 millions de dollars. Je rappelle, hein, c'est 665 000 $ par job créée...

Mme Prince (Véronique) : ...prêts pardonnables, il faudrait ajouter des conditions, donc pas tel ou tel type de véhicules? Parce que j'essaie vraiment de comprendre votre point.

M. Bouazzi : Il y en a déjà, des conditions. Donc, pour le gouvernement, les conditions, c'est de garder 200 jobs pendant 10 ans.

Mme Prince (Véronique) : ...quelles autres conditions vous ajouteriez?

M. Bouazzi : Bien, nous, on pense qu'offrir 665 000 $ par job et que la condition, c'est : Garde la job pendant 10 ans... Il faut comprendre, hein, c'est les impôts de 10 000 personnes qui gagnent 100 000 $ par an pendant une année pour récupérer cet argent-là. Je pense que c'est des conditions tout à fait ridicules. Effectivement, quand il y a de l'argent public, il y a des conditions sur la question de la lutte contre le réchauffement climatique. Donc, évidemment, ne pas utiliser de gaz fossile, c'est le minimum, c'est la base. Et puis, par ailleurs, effectivement, il y a la finalité, donc, de préférence, tout ce qui touche à des bus électriques ou des voitures qui ne sont pas des Hummer et que ça serve ou bien... des grosses voitures, c'est utile, hein, si ça sert à des industries ou des gens qui en ont absolument besoin, et puis, par ailleurs, effectivement, des voitures plus responsables écologiquement.

Mme Prince (Véronique) : ...critères de création d'emplois mais des critères liés à la production sur ce qui devrait être produit et pas produit, dans le fond, ça devrait faire partie du prêt pardonnable?

M. Bouazzi : Des critères de baisse de gaz à effet de serre, c'est évident. Et puis, effectivement, j'espère quand même que le gouvernement ne prétend pas... C'est difficile de suivre le gouvernement, parce qu'un jour il nous dit : Le critère de la baisse d'emploi... de la création d'emplois ne compte pas, et, de l'autre côté, il nous dit : Attention, on a donné 133 millions à condition que les emplois restent. Encore une fois, c'est 665 000 $. C'est des compagnies... J'ai calculé, là, le chiffre d'affaires de ces deux compagnies-là, c'est l'équivalent du PIB de la Nouvelle-Zélande. Tu sais, ce n'est pas des compagnies qui... Je veux dire, c'est fou, là, on vit... c'est difficile à... Je comprends que c'est le joujou, actuellement, du ministre de l'Économie, mais, dans une économie verte, le Plan pour une économie verte, il y a économie, et puis il faudrait que les deux ministres se parlent, et puis il faudrait aussi que... c'est ça, que l'argent public serve à baisser les gaz à effet de serre.

M. Bellerose (Patrick) : ...sur la question du nucléaire, parce que, dans votre réponse, tu sais, je me serais attendu à ce que vous disiez : On est sorti du nucléaire, c'est terminé, on ne retourne pas là-dedans, mais est-ce que c'est ça? Parce que là vous avez dit : On veut savoir d'où il vient avec ça, pourquoi il propose ça. Je veux savoir est-ce que c'est une avenue qui est acceptable pour Québec solidaire.

M. Bouazzi : Nous, on est contre le nucléaire. C'est aussi simple que ça, nous, on est contre le nucléaire. On a besoin d'entendre, on n'est pas tout, tout fermés, on a besoin de comprendre d'où est-ce que ça sort. On a besoin de quelqu'un qui a une vision, et une vision rapidement. On n'a pas le temps, on n'a pas le temps de niaiser, là, c'est... le temps presse, on a besoin de l'écouter. Est-ce que c'est des ballons d'essai? Est-ce que c'est juste... On ne sait pas trop, on a besoin d'entendre M. Sabia.

M. Laberge (Thomas) : Sur le salaire des députés, le Parti québécois vous accuse de populisme et il dit que ça ne serait pas possible qu'il y ait un comité exécutoire qui puisse décider des salaires, qu'il faudrait vraiment que ça soit toujours une loi qui soit votée par l'Assemblée nationale.

Mme Massé : Bien, écoutez, je pense que M. Plamondon se trompe. Dans le fond, ce n'est pas compliqué, on a juste à écrire une loi dans laquelle on inscrit que ça va être un comité décisionnel, avec tel mandat, avec telle composition, avec... c'est eux autres qui vont décider. Puis, un coup que cette loi-là est adoptée, c'est fini, là, on n'a plus à jouer là-dedans. Alors, je ne comprends pas du tout. Puis c'est d'ailleurs pourquoi, depuis très longtemps, depuis Mme L'Heureux-Dubé, il est dit et redit que la seule façon de se sortir d'apparence ou de conflit d'intérêts, c'est de former ce comité-là et de lui donner les ailes, ce que n'a pas voulu faire ni la CAQ ni le Parti libéral depuis ce temps-là.

M. Laberge (Thomas) : ...poursuivre la piraterie parlementaire cet après-midi?

Mme Massé : Si je vais? Excusez-moi.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que vous allez poursuivre l'obstruction pour le projet de loi cet après-midi?

Mme Massé : Écoutez, je ne sais pas si vous avez vu, là, mais mon collègue, Vincent Marissal, a fait une demande à la Commissaire à l'éthique et, de cette réponse de la Commissaire à l'éthique, qui nous dit que, dans le fond, effectivement, il peut y avoir... on sent tout son malaise, là, mais qu'il y a un problème avec le fait que les députés votent leur propre salaire. Et ça fait depuis son prédécesseur, donc M. Saint-Laurent, que les commissaires à l'éthique nous disent qu'il faut mettre sur pied un comité indépendant, décisionnel, et ça, ça va régler notre problème. Ce n'est pas ça, là, qui se passe actuellement, là, dans le projet de loi n° 24. Alors, pour moi, là, ça vient rajouter une couche, et la seule chose qui reste à faire, c'est de retirer le projet de loi n° 24. Et ça, la CAQ peut le faire, elle peut le faire aujourd'hui même.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Le PQ juge aussi que vous devriez révéler qui va la prendre, la hausse, puis qui ne la prendra pas.

Mme Massé : Écoutez, je pense qu'on a été clairs, on va être transparents. Les députés de Québec solidaire ont dit, et je vous le dis, personnellement, pour moi-même aussi, nous allons remettre cette hausse-là à des modalités différentes, des montants différents, mais il y a une chose qui est sûre, c'est qu'on va le faire dans la transparence, comme on l'a toujours fait.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Donc, s'il y a des députés qui la gardent, qui gardent les sous, ils vont le dire publiquement. Parce qu'il y en a qui ont laissé entendre qu'ils allaient la...

Mme Massé : Les députés vont être... les députés solidaires vont remettre la majorité, et certains la partie, parce qu'on n'a pas tous les mêmes finances. Je n'ai pas les réalités d'un jeune parent, je suis une proche bientôt retraitée. Et donc chacun, chacune va discuter de ça, va faire ses choix, mais, nous, ce qu'on vous dit, c'est qu'en bout de ligne il va y avoir la remise de ce montant-là à hauteur différente et que ça va être transparent.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais on va savoir qui a donné combien à quelles organisations?

Mme Massé : Écoutez, on peut-tu se dire que les détails vont venir? Mais oui, on va être transparents, on l'a toujours été. Si les députés sont transparents, aujourd'hui, sur leurs avoirs, là, c'est parce que mon collègue, Amir Khadir, s'est battu, pop, pop, pop, les babines, pendant bien des années, pour dire : Ça n'a pas de bon sens qu'il n'y ait pas de transparence à ce niveau-là. Maintenant, c'est même sur le site Web de l'Assemblée nationale. Ce n'est pas la transparence qui est l'enjeu.

M. Laberge (Thomas) : Juste pour préciser là-dessus, là, parce que, la semaine passée, ce n'était pas tout à fait... c'était de dire : Bien, il y a certains qui vont le faire, certains ne vont pas le remettre. Là, vous dites : Tous les députés de Québec solidaire, sans exception, vont remettre en tout ou en partie le montant de la hausse.

Mme Massé : Exactement.

M. Laberge (Thomas) : Ça fait que ça peut être 1 $ à 30 000 $?

Mme Massé : Non, bien, quand même, là, tu sais, je veux dire, on est déjà des donateurs dans la vie, là, mais, pour nous, cette hausse-là, elle n'a pas...

Mais voyez-vous, moi, ce que j'aimerais, là, c'est que la CAQ saisisse que ce n'est pas Québec solidaire, le problème, que c'est le PLQ puis la CAQ qui ont décidé qu'eux autres ils faisaient fi des recommandations du Commissaire à l'éthique Saint-Laurent, de la Commissaire à l'éthique, avec la nouvelle de ce matin, de la commission Charbonneau. Même leur comité qu'ils ont mis en oeuvre dit qu'il faudrait avoir un comité indépendant et exécutoire.

Ça fait que moi, je veux bien, là, vous répondre : On va le faire, puis je vous dis qu'on va le faire, là, on n'a pas les détails. Mon objectif, aujourd'hui, c'est de convaincre la CAQ, pour la dernière fois, puis, le PLQ, qu'ils retirent ce projet de loi là. Et j'espère que le PQ va nous aider à venir atteindre cet objectif-là. Il nous reste juste une journée, puis c'est aujourd'hui.

M. Denis (Maxime) : Quel message ça envoie si le gouvernement l'adopte cette semaine, au travers des feux de forêt, au travers de la fin de la session, on adopte ça?

Mme Massé : Tu sais, on se rappelle que la semaine dernière ou la semaine d'avant... non, la semaine dernière, il y avait un sondage Léger qui nous disait que 74 % de la population du Québec trouvait que ça n'avait pas de bon sens. Ça fait que qu'est-ce que ça veut dire? Bien là, les gens tireront leurs conclusions, mais, pour moi, ce que ça veut dire, c'est que ce gouvernement-là est déconnecté des citoyens.

Parce que, pendant que de nos concitoyens vont se retrouver à la rue, au 1er juillet, parce que le gouvernement a tardé à légiférer sur la question du logement, pendant que ces gens-là vont vivre ça, et toutes leurs familles, parce que je vous jure que, quand vous vous retrouvez à la rue, ce n'est pas juste vous qui vivez avec la situation, le gouvernement de la CAQ complice... le Parti libéral complice avec le gouvernement de la CAQ ont décidé que la priorité, c'était l'augmentation de salaire de 30 000 $ votée par les députés eux-mêmes.

Moi, je pense que... Bon, on verra pour la suite des choses, mais je vous dis, là, aujourd'hui, il faut qu'ils retirent ce projet de loi là. Un, 74 % de la population dit que ça n'a pas de bon sens, puis, deux, les commissaires à l'éthique, depuis la création de ce poste-là, nous disent que ça n'a pas de bon sens, que ça prend un comité exécutoire, exactement l'amendement que nous avons amené et qui a été rejeté et par la CAQ et par le Parti libéral.

M. Bellerose (Patrick) : ...mais est-ce que vous avez dit ce que vous allez faire avec... Pour M. Bouazzi. Est-ce que vous avez dit ce que vous allez faire avec l'augmentation? Est-ce que vous allez la donner en tout ou en partie?

M. Bouazzi : Moi, je vais la donner en partie. Je pense que c'est vraiment important de comprendre quelque chose, par exemple, c'est qu'on peut bien parler de ce qu'on va donner, ce qu'on ne va pas donner, puis évidemment on va le faire avec toute transparence, on est devant une situation où il y a trois problèmes principaux. Premièrement, on a des députés qui sont clairement en conflit d'intérêts, ils votent leur propre augmentation. Deuxièmement, il y a 1 000 autres priorités, il y a la question du logement, et on est, aujourd'hui, en train d'occuper du travail parlementaire plutôt que faire passer une loi qui n'en finit pas de ne pas venir sur la question du logement. Et, enfin, il y a des fonctionnaires à qui on promet 9 % sur trois ans, qui ont eu 2 % d'augmentation l'année dernière alors que l'inflation était à 6 % et qu'évidemment s'autodonner 30 %, dans ce moment-là, c'est indécent. C'est les trois problèmes. Maintenant...

M. Laberge (Thomas) : ...pourquoi pas... Non, mais pourquoi pas le montant total?

M. Bouazzi : Mais je répète, les trois problèmes ne sont...

M. Bellerose (Patrick) : ...on veut savoir quel pourcentage...

M. Bouazzi : Je ne sais pas encore, je vais en donner une partie, c'est clair, et je vais être transparent.

M. Laberge (Thomas) : Mais pourquoi pas...

M. Bouazzi : C'est... Mais pourquoi pas... Bien, c'est... moi, j'ai...

M. Laberge (Thomas) : Est-ce qu'une hausse de 20 000 $, c'est acceptable pour vous?

M. Bouazzi : Ce n'est pas une question d'acceptable. Je répète, il y a trois problèmes. Il y a un problème de conflit d'intérêts. Moi, je ne veux pas... moi, je...

Des voix : ...

M. Bouazzi : Laissez-moi finir, je vais vous répondre.

Des voix : ...

M. Bouazzi : Je vous dis... je vous dis, le processus, actuellement, le processus nous met en conflit d'intérêts. Le processus, c'est un problème, O.K.? Ça aurait pu être 200 000 $, ça aurait pu être 10 000 $, ça aurait pu être moins 20 000 $, le processus pose un problème. C'est un processus de conflit d'intérêts, moi, j'ai un malaise avec ça. Deuxième chose, on a un problème... et puis on a un problème clair qui est la question de l'augmentation des fonctionnaires où on promet 9 % sur trois ans et qui a 2 % d'augmentation l'année dernière.

Une voix : ...

M. Bouazzi : Bien, c'est tout. Moi, c'est clair...

M. Bellerose (Patrick) : ...été élu avec un montant que vous connaissez.

M. Bouazzi : Exact.

M. Bellerose (Patrick) : Et là vous vous opposez publiquement à la hausse.

M. Bouazzi : Exact. À la loi, je m'oppose à la loi.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce qui fait que vous considérez que vous pouvez... que vous pouvez accepter ce montant-là quand même?

M. Bouazzi : Je veux juste être clair. Je comprends, mais je pense que j'ai été très clair, je m'oppose à la loi. Je vais redonner une partie de cet argent-là avec grand plaisir, je n'ai aucun problème avec ça. On va être transparents. Et je rappelle que les problèmes, c'est un problème de conflit d'intérêts, c'est un problème de décence devant ce qu'on offre aux fonctionnaires et c'est un problème aussi d'utilisation des... du travail parlementaire plutôt que de régler d'autres problèmes qui, eux, touchent directement la population.

M. Laberge (Thomas) : Mais pourquoi une partie de la hausse est acceptable? Si vous dites que vous êtes en conflit d'intérêts, que vous avez un malaise avec, pourquoi, dans ce cas-là, en accepter seulement une partie et ne pas...

M. Bouazzi : J'ai un malaise avec le processus, un. Deuxièmement, moi, comme j'ai dit, je vais être transparent sur la quantité d'argent que je vais donner, mais par ailleurs ce n'est pas des... ce n'est pas des discussions que je vais avoir avec vous, c'est des discussions que je vais avoir avec mon épouse. Et ça nous regarde comment est-ce qu'on va arriver à la conclusion de l'argent qu'on va donner. Évidemment, je pense que tout le monde comprend que des finances familiales, c'est quelque chose qui se règle en famille.

M. Laberge (Thomas) : ...vous ne gagnez pas assez cher comme député?

M. Bouazzi : Non, ce n'est pas ça que je dis, je dis... Bon, je pense qu'on tourne en rond et je pense qu'on a fait le tour de la question.

M. Bossé (Olivier) : Mme Massé, sur le fonds d'urgence.

Mme Massé : Oui.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que c'est avec cet argent-là... je comprends que le fonds n'existe pas, là, mais qu'il faudrait acheter, mettons, plus d'avions-citernes, des choses comme ça? Et combien ça prend d'argent dans ce fonds-là?

Mme Massé : Bien, écoutez, nous, on a proposé un fonds d'urgence à hauteur de 500 millions par année, de mémoire, pour plusieurs années parce que l'adaptation va être non-stop pour les années futures. À quoi peut servir un fonds d'adaptation? Mettons, dans ce cas-là, il peut servir, effectivement, à mon sens, à lorsque le mal est fait, comme dirait l'autre. Quand les feux sont là, il faut intervenir, il faut agir. Donc, c'est clair que de... Tu sais, on connaît, là, maintenant... Moi, c'est des choses que je ne connaissais pas avant, mais on connaît maintenant la capacité de la SOPFEU d'intervenir dans une trentaine de foyers, alors que, dans des situations comme aujourd'hui, comme cette semaine, on voit que c'est beaucoup plus que ça. Ça fait que ça pourrait...

M. Bossé (Olivier) : ...plus de moyens...

Mme Massé : Ça pourrait servir, effectivement, à donner plus de moyens à SOPFEU, en équipement, etc., mais ça pourrait servir en prévention aussi. Vous savez, l'aménagement des forêts, actuellement, n'est pas nécessairement aidant lorsqu'arrivent des catastrophes comme celle-ci. Et donc je pense qu'au Québec on a les connaissances, la science sait comment aménager des forêts pour atténuer, je dirais, prévenir, peut-être le mot est fort, mais atténuer lorsqu'il y a un foyer qui se déclare. Et là on parle, par exemple, de solutions nature comme les terres humides, comme les tourbières. Les tourbières jouent un rôle fondamental dans la rétention d'eau. Alors, c'est le genre... Moi, je pense qu'avec un fonds d'adaptation à la hauteur qu'exigent les changements climatiques actuels on pourrait se retrouver à utiliser la science dans notre aménagement du territoire.

Mme Prince (Véronique) : ...m'expliquer la différence entre créer un fonds puis d'agir à la pièce? Parce que, dans un cas comme là, là, c'est clair, je pense que tout le monde est unanime ici, parmi les partis politiques, il va y avoir de l'argent de plus pour la SOPFEU, bon. Quelle est la différence entre agir à la pièce puis de fournir l'argent nécessaire quand c'est le temps versus créer un fonds comme ça?

Mme Massé : Oui. Bien, c'est une excellente question. Moi, là, il faut agir là, on n'a pas le choix, mais, quand il y a un fonds qui est dédié, ce que ça permet, par exemple, c'est que peut-être les avions-citernes, on en aurait eu avant en plus, peut-être qu'on aurait écouté les chercheurs en aménagement de la forêt. Parce que c'est quelque chose qui existe, des gens qui réfléchissent comment adapter la forêt aux changements climatiques. Bien, on aurait peut-être... là, je mets ça de l'avant, là, je ne suis pas une spécialiste, mais on aurait pu soutenir des projets d'aménagement de la forêt qui auraient été préventifs et, qui sait, peut-être qu'on l'aurait même fait dans des endroits qu'on sait qui sont plus sensibles, comme par exemple la Haute-Côte-Nord et...

M. Denis (Maxime) : ...proposait, justement, une brigade fédérale. Est-ce qu'on devrait avoir une brigade fédérale pour éteindre les incendies?

Mme Massé : Bien, moi, je pense qu'il y a déjà du transfert de connaissances qui se fait. Je pense que ce qui est essentiel, c'est qu'il faut avoir les moyens, que ce soient des moyens de surveillance comme cette idée-là, mais, par exemple, quand les feux ont pogné à... Fort McMurray — voyons, je le dis tout croche, c'est ça, hein, Fort McMurray — bien, le Québec a dépêché des collègues, des pompiers forestiers. Alors, je veux dire, cette entraide-là se fait, mais, moi, plus qu'on peut s'assurer qu'ici, au Québec, on se donne les moyens, parce qu'on a une forêt... Puis, vous savez, la forêt qui brûle actuellement, là, c'est des terres publiques, hein, c'est des terres... Alors donc, c'est important qu'on se donne les moyens. Puis je pense qu'un des outils, bien, on vous le propose quand même depuis plusieurs mois.

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce que vous pensez de la nomination de l'ancien directeur de l'école Saint-Laurent à Saint-Hyacinthe?

Mme Massé : Je m'excuse, mais cette nouvelle-là m'a échappé. Est-ce que je peux vous référer à Ruba, oui? Oui, la nouvelle m'a échappé, ça fait que j'aime mieux ne pas m'avancer.

Une voix : ...

Mme Massé : En anglais.

Mme Henriquez (Gloria) : M. Legault admitted that, this summer, we can see... we will likely see more fires. We're struggling to tackle the ones that are currently on the way. What do you think we need to do in order to better prepare?

Mme Massé : Let's say... First of all, I want to say to the people there who are... they have to move because of the fire and the people who are involved to fight the fires... to say, first of all, thank you and courage. Because the picture that I saw, the images that I saw, it's very impressive, you know. And, my God, they are so courageous. So, thanks for their involvement.

And what we have to do? I think, you know, climate changes have impact. We know that... I think nobody now said that these fires are not the impacts of climate changes. So, I think that we have... It's to continue to invest in the fighting of «gaz à effet de serre». And, the other hand, we have to have... to create something, a «fonds», we call it the «fonds d'adaptation», to be sure to put the new... to have new resources to...I think that... that one is very hard — so, have new resources to be sure that the research how to manage the forest to be in prevention of this kind of event. So, I think, a way to do that, it's to have this kind of fund that Québec solidaire suggests to the Prime Minister. We need money, SOPFEU needs money, you know, to act when it's happened, but we need money to prevent that will happen.

Mme O'Malley (Olivia) : With four days left, and you're talking about debating this increase in salaries, do you think it's a waste of time to be focussing so much on this specific bill when there's other things, like you mentioned, like, Bill 25, with... coming up to moving day not being discussed?

Mme Massé : So, you're talking about the MNAs' salary. I think it's time to the Coalition avenir Québec and the Parti libéral to... «prennent acte»...

M. Bouazzi : Take note.

Mme Massé : Take note. So, it's important that the Parti libéral and the Coalition avenir Québec to know that first of all, the population, three on four people on Québec... in Québec don't find this a good idea that the MNAs vote their own salary. So, they have to take... take what?

M. Bouazzi :Take note.

Mme Massé : Take note. I'm sorry. They have to take note of that, but, the other side they have to take note too, that's the only way to get out of that, it's to «retirer» this bill because it's not acceptable. La Commissaire à l'éthique said that there's a problem, so we have to do something. And it's only today, because they haven't accepted our amendment. Now, this is the only day and the only thing that they can do, it's to take off this project.

Mme O'Malley (Olivia) : And when it comes to the housing short-term rental project, you express your disappointment...

Mme Massé : Yes, yes, yes. You know what? I... Me and my «collègue», Andrés Fontecilla, asked questions to Minister, the Housing Minister, since last fall, to have a plan, because we know that this housing crisis is very difficult for people. And we saw a mayor and the Chambre de commerce de Montréal asking the Minister of Housing to do something for... let's say, have housing for people who can afford it. And the answer is : Today, we are four days before the last day of the session, and the bill is not on the «feuilleton». So, that means that for the CAQ, they find it more important to raise their salary than to have a law to protect people in habitation.

M. Bouazzi : C'est parfait.

Mme Massé : It's O.K.? «Parfait», ce n'est pas le bon mot, là, mais c'est le parfait que ce que je peux faire. Merci.

(Fin à 11 h 33)

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