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Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Tuesday, June 6, 2023, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente minutes)

M. Bérubé : Bonjour, tout le monde. Je veux vous parler d'immigration aujourd'hui. Tel que rapporté par Radio-Canada, ce qu'on dit depuis le début s'avère maintenant une réalité, on occulte totalement les 350 000 immigrants temporaires qui sont sur le territoire du Québec. Le ministère appelle ça un élément de contexte. Alors, c'est une consultation qui est bien mal engagée, le gouvernement, sciemment, choisit de ne pas aborder cette question-là.

Mon hypothèse, elle est dans les... elle est révélée dans les premières minutes qui suivent la présentation du plan en immigration du gouvernement du Québec. Ce n'est pas les défenseurs du français qui ont été les premiers à réagir, c'est le patronat, qui indique que neuf conditions sur 10 ont été remplies. Et je vous soumets bien humblement que d'avoir 350 000 immigrants temporaires sur le territoire du Québec, ça fait l'affaire du patronat, et qu'ils ont demandé au gouvernement du Québec de ne pas aborder cette question. Alors, c'est un élément important qui sera abordé par nous, mais je me demande beaucoup pourquoi on choisit volontairement de ne pas aborder cette question. Nous y reviendrons.

Un mot rapide sur la Gaspésie. Il y a une situation inusitée dans la circonscription de Bonaventure, où une députée ne peut plus traiter directement les dossiers d'à peu près le tiers de sa circonscription, qui sont maintenant traités par un député de la Côte-Nord. Vous aurez compris que je n'ai jamais vu ça en 16 ans, là, dans l'Est du Québec. Je pense que, pour le bénéfice des citoyens de la circonscription de Bonaventure, la députée devrait rendre public l'avis qu'elle a entre les mains, de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie, qu'elle s'était engagée à rendre public pendant la campagne électorale.

Et elle a indiqué hier à certains médias qu'elle ne le fera pas intégralement. Pourquoi? Vous avez compris qu'à partir du moment où on s'est engagé puis on ne veut plus le rendre public, ça suscite la curiosité. Je pense que c'est la moindre des choses, dans une première étape, de rendre publiques ces informations. Il s'agit de la capacité d'une députée d'agir pleinement pour sa circonscription. Et on se retrouve devant une situation qui interpelle bien des concitoyens de la circonscription de Bonaventure qui nous contactent à cet effet. Merci.

M. St-Pierre Plamondon :Merci, Pascal. Et parlant du sujet de l'immigration, je veux vous parler du sujet du logement. On a la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qui nous disait, hier, que les loyers pourraient encore grimper de 30 % d'ici trois ans, et on sait que le coût des loyers est déjà très élevé par rapport à la capacité de payer des gens. Et donc on est vraiment devant une source d'appauvrissement qui frappe de plein fouet la classe moyenne et les gens plus défavorisés.

Et là elle nous dit, au passage : Oui, c'est que ça prendrait... il manque à peu près 60 000 logements dans la grande région de Montréal. Mais ça, c'est la même chambre de commerce qui, avec le patronat, met des pressions sur le gouvernement de la CAQ depuis des années pour qu'on augmente les seuils d'immigration. Et donc on a un gouvernement qui cautionne la position du patronat et des chambres de commerce, qui réclame des hausses importantes de personnes accueillies à chaque année. On a un gouvernement qui se traîne les pieds sur le plan du logement social.

Et je vous donne quelques chiffres, là. On vient de nous annoncer qu'il se construira 40 % de moins de logements locatifs cette année et 23 % moins de maisons qu'en 2022. Donc, au total, il manque déjà 100 000 domiciles au Québec. Et le gouvernement, en parfaite contradiction avec ce qu'il a dit durant les élections, s'apprête à augmenter le nombre de personnes qu'on accueille par année bien au-deçà de notre capacité à construire du logement. Donc, vous comprenez que c'est évident, comme la chambre de commerce l'indique, que la crise du logement va continuer à s'aggraver, que le prix des loyers va continuer à augmenter et que le débalancement entre le nombre de domiciles et le nombre de personnes sur le territoire continue à s'accentuer en raison de politiques publiques qui n'ont pas de sens à mon avis.

Et j'ai posé la question à François Legault en Chambre. Je lui ai dit : Vous avez consulté Pierre Fortin, l'économiste, pour lui demander si la hausse des seuils aurait le potentiel de régler la pénurie de main-d'œuvre, il vous a répondu : Non, ça a un impact infime. Là, je vous cite à nouveau le passage : «L'idée que l'immigration peut résoudre les pénuries parce qu'elle accroît la population en âge de travailler n'est rien d'autre qu'un gros sophisme de composition; cette idée est basée sur une logique incomplète qui oublie de tenir compte que l'immigration finit par faire augmenter la demande de main-d'œuvre...» Moi, j'y ajouterais : Et qu'aussi les hausses des seuils d'immigration augmentent la demande en logements, pendant que l'État québécois, le gouvernement de la CAQ, vraiment, ne remplit pas sa mission sur le plan du logement social et pendant qu'on voit le nombre de mises en chantier diminuer.

Donc, oui, la chambre de commerce a raison de penser que les loyers vont continuer à augmenter et que, donc, la classe moyenne et les gens avec des moyens financiers plus limités vont continuer à s'appauvrir. Et c'est cette conjonction de mauvaises politiques publiques, c'est ce revirement de la CAQ sur ces questions-là, tout ça pour faire plaisir au patronat... Et je trouve ça plus que déplorable pour la suite des choses et douteux sur le plan du respect des électeurs. Sur ce, je vais prendre vos questions.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon :Oui, juste aussi vous revenir... Je vais juste reprendre mes notes. Oui, c'est ça, le deuxième point, je ne veux pas prendre trop de temps, mais je veux juste revenir sur les feux de forêt, là. C'est évident qu'on veut juste réitérer ce qu'on a déjà dit, parce qu'on n'a pas eu le temps de se voir depuis ce temps-là, là, souligner le travail acharné des pompiers, des policiers, des paramédicaux et des autres premiers répondants. J'imagine, vous avez plusieurs questions, mais je pense que ça soulève à nouveau la question fondamentale de l'adaptation aux changements climatiques, parce que c'est du jamais vu en termes d'ampleur des feux. Clairement, on n'est pas prêts, en termes de matériel, en termes de capacité d'intervenir, pour le nombre de feux. C'est sûr qu'à court terme on va se concentrer sur ce qu'on peut faire pour aider des populations qui sont vraiment prises au dépourvu dans des situations très difficiles, mais ça soulève, à moyen, long terme, en termes de politique, la question, à savoir : Devant des changements climatiques qui font que des phénomènes comme ceux-là ont beaucoup plus d'ampleur, est-ce qu'on a ce qu'il faut en préparation et en équipement pour y faire face? Et je pense que poser la question, c'est y répondre, à la lumière, là, de ce qui se produit en ce moment. Donc, courage à tous ceux qui sont sur le terrain, merci à tous ceux qui donnent un coup de pouce, et on va espérer que ça se résorbe.

M. Bossé (Olivier) : ...mettre plus de moyens, une permanence, il faut acheter des avions...

M. St-Pierre Plamondon :Bien, de toute évidence, notre capacité à répondre à cette situation-là est nettement insuffisante. Et l'adaptation aux changements climatiques, c'est également de prévoir ce qui se produit en ce moment. Si on n'est pas prêts puis si on n'a pas fait de planification, c'est sûr qu'on se retrouve avec des moyens insuffisants pour des questions fondamentales, là, les gens perdent leurs logements, leur vie est menacée. C'est très sérieux. Donc, ça veut dire aussi des questions sur l'aménagement des forêts, sur le personnel disponible, la nature de l'équipement. Il y a vraiment toute une révision à faire, à la lumière de ce qu'on voit. C'est sûr qu'à court terme, là, on va mettre tous les efforts puis encourager, soutenir le mieux possible les professionnels qui sont au front, mais...

M. Bellerose (Patrick) : ...qu'est-ce que vous voulez dire?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, moi, je ne suis pas un expert en aménagement des forêts, mais, clairement, ce n'est pas juste au Québec, là. On l'a vu en Australie, on l'a vu en Californie, clairement, les changements climatiques nous imposeront des défis beaucoup plus grands qu'il y a 20 ans, et il faut mettre à profit les experts en matière d'aménagement des forêts, en matière d'intervention au niveau des pompiers pour être prêts à ce genre de situation là. Sinon, on se retrouve un peu pris au dépourvu, avec des effectifs très insuffisants par rapport à l'ampleur du défi.

M. Bellerose (Patrick) : ...faire des zones coupe-feu, par exemple, pour éviter que le feu se propage? Est-ce que l'industrie forestière doit faire une part du travail aussi, éviter, justement, qu'on ait de la monoculture puis...

M. St-Pierre Plamondon :Ah! évidemment, parce que, là, on parle de la protection de la vie et des logements de la population puis on parle également d'un effet terrible sur les changements climatiques, là. C'est un peu un cercle vicieux, malheureusement, hein, quand tout brûle, bien, on perd des arbres, on émet énormément de CO2, la qualité de l'air... Toutes ces questions-là sont fondamentales, donc évidemment que le gouvernement et les secteurs industriels qui sont en lien avec les forêts vont devoir absolument collaborer pour qu'on ait des politiques adaptées à ce qui s'en vient en termes d'intensification de ces phénomènes-là.

M. Bourassa (Simon) : Il y a des complotistes, là, qui reprennent de plus en plus les feux de forêt, là, ce qu'on vit présentement, pour propager toutes sortes de discours ultrafarfelus. Est-ce que ça vous surprend de voir ça? Avez-vous constaté ça?

M. St-Pierre Plamondon :Lesquels? Lesquels?

M. Bourassa (Simon) : Bien, notamment que le gouvernement allumerait des feux volontairement pour maintenir les gens dans les communautés.

M. Bérubé : Écoutez, j'ai vu quelques commentaires, notamment adressés au journaliste Alexandre Shields, du Devoir, qui sont déplorables. C'est la science qui nous guide. C'est des drames véritables, sur la Côte-Nord, en Abitibi, en Haute-Mauricie. Je veux dire, passons rapidement là-dessus pour dire que ça brûle parce qu'il y a de l'inflammabilité, parce qu'il y a un indice élevé de risque, et ce n'est pas terminé. Alors, je ne sais pas quoi dire de plus, sinon que les communautés qui sont touchées vivent le drame pour vrai, là. C'est sérieux, ce qui se passe présentement, c'est sans précédent, et j'invite tout le monde à être solidaire des efforts qui sont consentis, parce qu'on est appelés à vivre ça souvent. Alors, dans ce dossier comme dans d'autres, la science nous démontre qu'il faut s'adapter, et les changements climatiques sont réels.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que les députés sont en conflit d'intérêts lorsqu'ils débattent ou votent leurs propres conditions de travail, leur salaire?

M. St-Pierre Plamondon : Dans une certaine mesure, mais il ne faut pas non plus faire de populisme avec ça. Lorsque Québec solidaire affirme qu'on vote notre propre salaire, il faut nuancer. Le gouvernement a référé à des tiers qui n'avaient pas d'intérêt le soin de déterminer quel devrait être ce salaire-là. Là où il y a un certain niveau de conflits d'intérêts, c'est que le gouvernement a pris soin, la CAQ a pris soin de donner un mandat juste sur certains éléments et pas d'autres. Ça, c'est une critique légitime, parce que c'est l'ensemble qu'on devrait considérer pour arriver avec quelque chose de cohérent. Mais on ne peut pas non plus prétendre que c'est les élus qui se signent eux-mêmes... qui déterminent eux-mêmes le chiffre, là, c'est le fruit de plusieurs comités puis de dépôts de rapports successifs qui mène à ce chiffre-là. Donc, clairement, ça pourrait être mieux, mais il faut rappeler quand même que c'est le fruit d'un rapport de gens qui n'ont pas d'intérêt qui amène la question du vote, et chaque loi, c'est ça, la limite, là, chaque loi se doit bel et bien d'être votée à l'Assemblée nationale. Donc, je ne pense pas qu'on puisse non plus contourner le vote.

M. Laberge (Thomas) : Pour vous, ce qui est proposé par Québec solidaire, mais également par la Commissaire à l'éthique, l'ancien Commissaire à l'éthique, d'avoir un comité indépendant, exécutoire, décisionnel, peu importe le terme, ce ne serait pas viable comme solution?

M. St-Pierre Plamondon : Il faut absolument qu'une loi soit toujours votée par l'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale ne doit pas se départir de ses pouvoirs. Elle peut remettre à un comité indépendant le soin de se pencher sur l'ensemble de ces questions-là pour que ce ne soit pas le fruit de gens intéressés, mais, à la fin, il doit y avoir un vote, nous sommes en démocratie.

M. Laberge (Thomas) : Vous avez dit qu'il ne fallait pas faire de populisme comme Québec solidaire. Qu'est-ce que vous voulez dire par populisme, dans ce contexte-là?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, sur la question du salaire, disons que Québec solidaire mène une bataille très, très intense dans le cadre de laquelle elle suggère que ce qui se passe en ce moment est absolument inacceptable parce que les élus se votent eux-mêmes leur salaire. Mais ils omettent d'expliquer qu'il y a eu un comité, des comités qui se sont penchés de... faits par des gens qui n'ont pas d'intérêt. Et, sur cette question-là, Québec solidaire n'a toujours pas répondu à la question, en termes de cohérence puis de conflit d'intérêts : Qui parmi ses députés va empocher la hausse? Parce qu'ils ont indiqué que certains d'entre eux vont empocher cette hausse-là, après. Donc, moi, je serais curieux, en termes de transparence et de conflit d'intérêts, de voir Québec solidaire, en toute transparence, divulguer ceux qui ont l'intention de ne rien toucher pendant tout le mandat, de cette hausse-là, en toute cohérence avec leur position, et ceux qui ne seront pas solidaires de leurs collègues et qui vont empocher cette hausse-là. Ça me semble également une question de cohérence et de transparence.

Mme Prince (Véronique) : J'aimerais revenir sur Catherine Blouin. En fait, ça ne se verrait pas, étant donné que c'est une députée du gouvernement, vous êtes députés du parti d'opposition, de transférer les dossiers à vous ou au député des Îles-de-la-Madeleine? Tu sais, je veux dire, vous êtes les députés les plus proches, mais parce que c'est partisan, finalement...

M. Bérubé : Je serais étonné. Écoutez, c'est une situation sans précédent. Pour le bénéfice de tout le monde, c'est rapporté par CIEU-FM, dans la Baie-des-Chaleurs, le conjoint de Mme Blouin est à la fois maire de Carleton, préfet de la MRC d'Avignon et président de la table de tous les préfets de la Gaspésie, ce qui en fait l'interlocuteur numéro un pour les dossiers gaspésiens. Ce qu'on réalise : la semaine passée, le préfet a fait une sortie contre le gouvernement de la CAQ sur le dossier du développement économique, ce qui a d'ailleurs fait l'objet d'une question des libéraux en Chambre, ensuite, la députée a répliqué au président de la table des préfets. On trouvait ça particulier. Et là on apprend, je ne sais pas si c'est lié aux nouvelles qui sont sorties, que, là, depuis quelques semaines — puis là, la grille, là, elle est... elle apparaît partiellement — pour plaider des dossiers de Carleton, par exemple, ou de la MRC d'Avignon, c'est le député de René-Lévesque, M. Montigny, qui va plaider à la place de la députée élue dans Bonaventure. Vous conviendrez que c'est très particulier. Puis c'est une partie importante de la circonscription.

Mme Prince (Véronique) : ...tu sais, vous puis votre collègue, M. Arseneau, là...

M. Bérubé : On l'a appris en même temps que tout le monde, dans les médias.

Mme Prince (Véronique) : Oui, mais est-ce que vous allez demander à ce que ça... allez-vous faire des démarches auprès du gouvernement pour dire : Bien, écoutez, on est les députés les plus proches, on est ceux qui connaissent le mieux la région, ça devrait être...

M. Bérubé : Bien, vous oubliez quelqu'un, il y a un député de la CAQ dans Gaspé. Il faut le rappeler à l'occasion.

Mme Prince (Véronique) : Mais pourquoi, à ce moment-là?

M. Bérubé : Je n'en ajouterai pas d'autres.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que le problème, ce n'est pas qu'on a confié le dossier à M. Montigny au mois de mars, alors que Mme Blouin a été élue en octobre, comme tout le monde? Donc, est-ce que ce n'est pas ce délai-là qui pose problème, que, pendant plusieurs mois, on n'ait pas confié les dossiers à quelqu'un d'autre?

M. Bérubé : Bien, écoutez, on l'a appris parce que les médias locaux ont forcé. Là, on nous remet une grille qui nous indique les différentes situations auxquelles est confrontée... potentiellement : Si c'est une représentation sur tel enjeu, Untel s'en occupe. C'est très particulier. Je laisse ça à l'appréciation des citoyens de la Baie-des-Chaleurs et de Chandler.

M. Bellerose (Patrick) : Le fait que ça fait ait pris plusieurs mois avant de mettre en place cet aménagement-là, est-ce que ça, ça...

M. Bérubé : Ça a été questionné. La députée, alors candidate, s'était engagée pendant la campagne à rendre publique l'intégralité de l'avis, et maintenant elle refuse et elle dit que non, elle ne le fera pas. Alors, c'était assez pour nous demander qu'est-ce qui se retrouve dans cet avis-là. C'est une question d'honorer son engagement, mais aussi de représenter pleinement sa circonscription. Alors, en quoi un député qui habite à Baie-Comeau serait habilité à plaider les dossiers de la Baie-des-Chaleurs? C'est très particulier. Moi, je me pose des questions. Ça a fait l'objet d'un débat au 98.5 ce matin, ça a fait l'objet de différents débats. Il y a un autre cas un peu similaire à la CAQ qui est dans le comté d'Argenteuil. On ne connaît pas l'aménagement ou l'avis du Commissaire à l'éthique. Je vous dis juste qu'au minimum, si on pouvait avoir l'avis, on pourrait porter un meilleur jugement là-dessus. Pour le reste, c'est les citoyens de la circonscription qui sont habilités à dire comment ils trouvent ça, mais il y a une question de transparence assez étonnante. Mais...

Mme Prince (Véronique) : Ils ne sont pas bien représentés?

M. Bérubé : Je ne dis pas ça. Je dis qu'à l'époque jamais il ne serait venu à l'idée de Nathalie Normandeau de me confier des dossiers, je vous le confirme, si ça s'était retrouvé dans une situation comme celle-là. Alors, c'est particulier. La ministre responsable de la Gaspésie, qui habite à Rimouski, va aussi faire des dossiers de Carleton. Je ne sais pas, c'est quelque chose de particulier, et c'est mon comté, c'est le comté voisin du mien, puis j'en entends parler.

Mme Prince (Véronique) : ...au niveau de la démocratie, les citoyens là-bas ne sont pas bien représentés?

M. Bérubé : Quand j'aurai l'avis du Commissaire à l'éthique, je pense qu'on pourra en dire davantage, si d'aventure il est rendu public. Pour l'instant, je prends acte de cet arrangement inusité qui fait en sorte que les gens ont élu une députée dans leur circonscription, mais que, finalement, pour une partie importante de la circonscription, c'est un député de la Côte-Nord qui devient leur député à bien des égards, pas sur tout, là, il y a quand même des rencontres avec les citoyens, puis tout ça. Je ne sais pas, c'est un degré de confort des citoyens de Bonaventure, c'est à eux que ça va revenir, ultimement. Moi, j'aimerais voir l'avis du Commissaire à l'éthique. Ça va nous... ça nous guide. 

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que Québec devrait cesser de faire de la publicité sur Facebook, quand on voit que la compagnie mère bloque les nouvelles pour... en raison de C-18 qui pourrait être adopté bientôt?

M. St-Pierre Plamondon :Moi, j'ai eu plusieurs enjeux avec Facebook. Notamment, durant la campagne électorale, le Parti québécois n'était pas en mesure de faire des publicités sur Facebook, ce qui créait un désavantage important. On n'a jamais eu de réponse sur pourquoi, mais c'est un exemple parmi plusieurs où Facebook s'est comporté dans un mépris complet des gouvernements puis de la démocratie. Et, oui, je pense qu'on doit considérer, de la part du gouvernement et probablement de la part de tous les partis politiques, pour la période de bras de fer, comme on a vu dans d'autres pays dans le monde, des mesures de manière à ce que Facebook comprenne que ce n'est pas eux le gouvernement et qu'il y a des conséquences à leurs agissements, notamment la santé des médias et donc du débat démocratique. Et nous, nous devons donc envisager des mesures où est-ce qu'on démontre que le gouvernement demeure l'endroit où on décide en démocratie, pas chez Facebook ou chez Meta, là.

M. Bellerose (Patrick) : ...seul parti qui n'ai pas pu faire de publicité sur Facebook?

M. St-Pierre Plamondon :Je n'ai aucune idée. Je n'ai aucune idée. Oui, c'est le seul parti, à notre connaissance. La seule formation politique qui dépensait de l'argent et l'argent ne se dépensait pas, et donc on n'était pas capable de rejoindre personnes sur Facebook pendant la campagne — et ce n'est pas qu'on n'a pas essayé, ce n'est pas qu'on n'a pas écrit à Facebook — c'est le Parti québécois, et ça a un impact important.

M. Bellerose (Patrick) : Selon vous, c'est la nature séparatiste, souverainiste de la formation?

M. St-Pierre Plamondon :Aucune idée ce que qui s'est... Tu sais, c'est ça, on ne peut pas présumer parce que Facebook n'a aucune transparence, n'a aucun intérêt lorsqu'on leur écrit. Même quand il s'agit d'institutions représentant la démocratie, ils s'en balancent, ils ne répondent pas, et ça a un impact sur notre démocratie. Donc, ce n'est pas le premier épisode au Québec et ce n'est pas le premier épisode dans le monde. Et il y a certains pays... Je pense que c'est l'Australie qui a gagné son bras de fer avec Facebook. Donc, oui, on se doit de considérer des mesures unanimes de la part de tout le monde, jusqu'à tant qu'on obtienne gain de cause sur la vitalité des médias, qui sont le pilier de notre démocratie.

M. Bérubé : Un petit élément, un élément qui a été soumis pendant la campagne, peut-être qu'on ne s'en souvient plus, mais le gouvernement du Québec finance de façon importante la page du premier ministre. Ça a été le cas beaucoup pendant la pandémie, ce qui a fait augmenter de façon considérable son nombre d'adhérents, parce que les gens voulaient suivre l'information. Résultat, la même page, gonflée par les fonds publics, par la sponsorisation, a servi à des fins partisanes pendant la campagne électorale. Souvenez-vous que cet enjeu-là a été soumis. Il n'y a pas eu de correctif jusqu'à maintenant. Vous savez qu'aux États-Unis, par exemple, le compte Twitter du premier ministre... du président est distinct de ce qui est, par exemple, le Parti démocrate. Alors, est-ce qu'on devrait avoir deux pages? Puis, encore là, est-ce qu'on devrait financer autant que ça avec Facebook? C'est une question importante. Moi, je vous invite à demander au gouvernement du Québec combien ils ont investi de sponsorisation depuis 2018 sur la page du premier ministre, celle des ministres. C'est considérable, et tout ce rayonnement-là a servi pendant la campagne électorale. C'est des moyens que nous, on n'avait pas parce qu'on n'a pas de fonds publics qui vont dans la sponsorisation. Donc, il y avait eu un article, il me semble, là-dessus pendant la campagne, et je le rappelle bien humblement au bénéfice de tout le monde.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur HMR, M. St-Pierre Plamondon, vous avez quand même défendu ce projet-là, est-ce que ça vous inquiète de voir que, là, finalement, il n'y aura pas de nouvelles annonces? Parce qu'en crédits M. Dubé avait dit : Mai, on parlerait de l'échéancier, du budget. Là, on nous dit que l'annonce a été faite, ça a été communiqué, finalement, au P.D.G., mais on n'a pas de nouveaux détails sur l'engagement financier ou l'échéancier. Êtes-vous inquiet de ça?

M. St-Pierre Plamondon : Bien, c'est ça, c'est... honnêtement, j'ai... bien, j'ai de la misère à le commenter parce que j'ai de la misère à suivre. Ma compréhension, c'est que le gouvernement s'engage au projet de rénovation complet de l'hôpital. On s'en est réjoui. N'importe quel gouvernement qui suit les choses comme il se doit va revenir peu de temps après avec les sommes investies et le calendrier de construction. Donc, si le plan du gouvernement, c'est de laisser ça sur le réchaud pour le reste du mandat, évidemment que nous, on s'engage à faire un suivi jusqu'à tant qu'on obtienne cet échéancier-là. Mais à moins que j'aie raté quelque chose, je n'ai pas vu d'échéancier ni de détails depuis. Donc, en effet, c'est au gouvernement de nous revenir avec du concret, de manière à ce que ça ne soit pas juste des communications.

Mme Lévesque (Fanny) : ...on disait que ça allait être dans les prochaines semaines, le budget. Et là qu'on n'ait plus de date sur quand on va présenter ces détails-là, est-ce que c'est inquiétant?

M. St-Pierre Plamondon : Oui, c'est inquiétant. Puis c'est au gouvernement de nous revenir avec quelque chose de cohérent avec ce qu'ils ont dit. C'est souvent un enjeu avec ce gouvernement-là, ils font des déclarations, mais ensuite les gestes ne suivent pas les déclarations.

Mme Lévesque (Fanny) : Avez-vous des informations que les... qu'il y aurait un enjeu de financement dans ça? Est-ce que les coûts ont explosé? Est-ce qu'on va changer certains éléments du projet?

M. St-Pierre Plamondon : C'est au gouvernement de répondre à ces questions-là, donc à nouveau une question de transparence et de suivi sur des engagements qui ont été pris.

Le Modérateur : ...ou passer en anglais.

Mme Lévesque (Fanny) : ...il y a l'école à Saint-Laurent, là. La nomination des directeurs d'école dans le dossier de l'école Saint-Laurent, là, qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Bérubé : Oui, j'ai lu le texte. Bien, écoutez, on a appris comme tout le monde cette nomination. Cette personne n'a pas été accusée, mais on peut comprendre, là, que ça suscite un questionnement à Saint-Hyacinthe. Je ne pourrais pas en dire beaucoup plus là-dessus. Donc, c'était le directeur adjoint, si je comprends bien, à Saint-Laurent. Règle de droit, là, il n'a pas été accusé de rien. Alors, est-ce qu'on peut l'accuser d'avoir fait preuve de négligence, de ne pas avoir agi correctement? Là, on est plus dans les enjeux éthiques, mais il faudrait se référer aux personnes qui l'ont engagé. Quels sont les critères qui les ont guidés? Alors, bientôt, ça sera le ministre, mais en attendant, il y a un conseil d'administration. Donc, je vous référerais là. Mais effectivement on peut comprendre, là, que ça suscite un questionnement. Peut-être rappeler aussi que Méganne Perry Mélançon, là, participe pour nous à ces comités. Puis je ne sais pas s'il y a eu un suivi là-dessus, mais le ministre a rencontré La Voix des jeunes compte — c'est la semaine dernière ou l'autre semaine avant — sur tous ces enjeux-là, et puis on assure un suivi rigoureux. Je pense, ça fait deux semaines.

Mme O'Malley (Olivia) : The Ethics Commissioner suggests there's a conflict of interests when debating salaries. Will you be taking part in this debate, given now this opinion?

M. St-Pierre Plamondon : Well, there needs to be a vote. So, any law needs to be voted by the Parliament, and that's not going to change. What you can do to prevent conflict of interests is to give the mandate of the determination of the salary to third parties who have no interest, which has been done in this case, but partly, because the mandate was limited to certain aspects of the package and certain other aspects were left out. That's problematic. But to say that we will stop voting laws democratically, I think would be the wrong path. You could have, however, a committee that has the full mandate of examining the question of the salary of the elected members of Parliament, and then with the objective of giving a recommendation. But it needs, at the end, to be voted as any other law passed by the Parliament.

Mme O'Malley (Olivia) : Going forward, do you think this should be changed, and this commission, appointed with this task, has the full say?

M. St-Pierre Plamondon : Yes, you could have... I don't know if you need a commission for that, but you would clearly need to give the full question of the salary package under the examination of third parties with no interest in the question. That's what the Government didn't do. They just gave certain aspects while putting other aspects out of the mandate. So, that could be done, but I'm not willing to say... I think it would be a big mistake to say that certain topics that are under democratic power would now be powers that are exercised by people who are not elected members. A law needs to be passed and voted, that's how democracy works.

Mme Henriquez (Gloria) : Staying on the topic of ethics, what are your thoughts on… the deputy that was removed from... that had her functions removed because of a conflict of interests and comparing it to the way that the «dossier» of Mr. Fitzgibbon has been treated?

M. St-Pierre Plamondon : I think there are two topics. But, in this specific case, obviously, if, during the campaign, you mentioned that there is an opinion of the Commissioner of Ethics on your situation and you promised to make that opinion transparent, available to everyone, and then you do the exact opposite, again, that's treating the population as electoral merchandise. It's not taking seriously the election process, It's the mentality that you can say anything during the election and then freely do the exact opposite afterwards, and that is unacceptable. And it's been done on many topics, and we demand that it doesn't happen this time and that she renders public that opinion of ethics. Merci.

(Fin à 10 h 58)