(Dix heures trente minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Je veux vous parler d'immigration aujourd'hui. Tel que rapporté par
Radio-Canada, ce qu'on dit depuis le début s'avère maintenant une réalité, on
occulte totalement les 350 000 immigrants temporaires qui sont sur le
territoire du Québec. Le ministère appelle ça un élément de contexte. Alors,
c'est une consultation qui est bien mal engagée, le gouvernement, sciemment,
choisit de ne pas aborder cette question-là.
Mon hypothèse, elle est dans les... elle
est révélée dans les premières minutes qui suivent la présentation du plan en immigration
du gouvernement du Québec. Ce n'est pas les défenseurs du français qui ont été
les premiers à réagir, c'est le patronat, qui indique que neuf conditions sur
10 ont été remplies. Et je vous soumets bien humblement que d'avoir
350 000 immigrants temporaires sur le territoire du Québec, ça fait
l'affaire du patronat, et qu'ils ont demandé au gouvernement du Québec de ne
pas aborder cette question. Alors, c'est un élément important qui sera abordé
par nous, mais je me demande beaucoup pourquoi on choisit volontairement de ne
pas aborder cette question. Nous y reviendrons.
Un mot rapide sur la Gaspésie. Il y a une
situation inusitée dans la circonscription de Bonaventure, où une députée ne
peut plus traiter directement les dossiers d'à peu près le tiers de sa
circonscription, qui sont maintenant traités par un député de la Côte-Nord.
Vous aurez compris que je n'ai jamais vu ça en 16 ans, là, dans l'Est du
Québec. Je pense que, pour le bénéfice des citoyens de la circonscription de
Bonaventure, la députée devrait rendre public l'avis qu'elle a entre les mains,
de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie, qu'elle s'était engagée à
rendre public pendant la campagne électorale.
Et elle a indiqué hier à certains médias
qu'elle ne le fera pas intégralement. Pourquoi? Vous avez compris qu'à partir
du moment où on s'est engagé puis on ne veut plus le rendre public, ça suscite
la curiosité. Je pense que c'est la moindre des choses, dans une première étape,
de rendre publiques ces informations. Il s'agit de la capacité d'une députée
d'agir pleinement pour sa circonscription. Et on se retrouve devant une
situation qui interpelle bien des concitoyens de la circonscription de
Bonaventure qui nous contactent à cet effet. Merci.
M.
St-Pierre
Plamondon :Merci, Pascal. Et parlant
du sujet de l'immigration, je veux vous parler du sujet du logement. On a la Chambre
de commerce du Montréal métropolitain qui nous disait, hier, que les loyers pourraient
encore grimper de 30 % d'ici trois ans, et on sait que le coût des loyers
est déjà très élevé par rapport à la capacité de payer des gens. Et donc on est
vraiment devant une source d'appauvrissement qui frappe de plein fouet la
classe moyenne et les gens plus défavorisés.
Et là elle nous dit, au passage :
Oui, c'est que ça prendrait... il manque à peu près 60 000 logements
dans la grande région de Montréal. Mais ça, c'est la même chambre de commerce
qui, avec le patronat, met des pressions sur le gouvernement de la CAQ depuis
des années pour qu'on augmente les seuils d'immigration. Et donc on a un
gouvernement qui cautionne la position du patronat et des chambres de commerce,
qui réclame des hausses importantes de personnes accueillies à chaque année. On
a un gouvernement qui se traîne les pieds sur le plan du logement social.
Et je vous donne quelques chiffres, là. On
vient de nous annoncer qu'il se construira 40 % de moins de logements
locatifs cette année et 23 % moins de maisons qu'en 2022. Donc, au total,
il manque déjà 100 000 domiciles au Québec. Et le gouvernement, en
parfaite contradiction avec ce qu'il a dit durant les élections, s'apprête à
augmenter le nombre de personnes qu'on accueille par année bien au-deçà de
notre capacité à construire du logement. Donc, vous comprenez que c'est
évident, comme la chambre de commerce l'indique, que la crise du logement va
continuer à s'aggraver, que le prix des loyers va continuer à augmenter et que
le débalancement entre le nombre de domiciles et le nombre de personnes sur le
territoire continue à s'accentuer en raison de politiques publiques qui n'ont
pas de sens à mon avis.
Et j'ai posé la question à François
Legault en Chambre. Je lui ai dit : Vous avez consulté Pierre Fortin,
l'économiste, pour lui demander si la hausse des seuils aurait le potentiel de
régler la pénurie de main-d'œuvre, il vous a répondu : Non, ça a un impact
infime. Là, je vous cite à nouveau le passage : «L'idée que l'immigration
peut résoudre les pénuries parce qu'elle accroît la population en âge de
travailler n'est rien d'autre qu'un gros sophisme de composition; cette idée
est basée sur une logique incomplète qui oublie de tenir compte que
l'immigration finit par faire augmenter la demande de main-d'œuvre...» Moi, j'y
ajouterais : Et qu'aussi les hausses des seuils d'immigration augmentent
la demande en logements, pendant que l'État québécois, le gouvernement de la
CAQ, vraiment, ne remplit pas sa mission sur le plan du logement social et
pendant qu'on voit le nombre de mises en chantier diminuer.
Donc, oui, la chambre de commerce a raison
de penser que les loyers vont continuer à augmenter et que, donc, la classe
moyenne et les gens avec des moyens financiers plus limités vont continuer à
s'appauvrir. Et c'est cette conjonction de mauvaises politiques publiques,
c'est ce revirement de la CAQ sur ces questions-là, tout ça pour faire plaisir
au patronat... Et je trouve ça plus que déplorable pour la suite des choses et
douteux sur le plan du respect des électeurs. Sur ce, je vais prendre vos
questions.
Une voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, juste aussi vous
revenir... Je vais juste reprendre mes notes. Oui, c'est ça, le deuxième point,
je ne veux pas prendre trop de temps, mais je veux juste revenir sur les feux
de forêt, là. C'est évident qu'on veut juste réitérer ce qu'on a déjà dit,
parce qu'on n'a pas eu le temps de se voir depuis ce temps-là, là, souligner le
travail acharné des pompiers, des policiers, des paramédicaux et des autres
premiers répondants. J'imagine, vous avez plusieurs questions, mais je pense
que ça soulève à nouveau la question fondamentale de l'adaptation aux
changements climatiques, parce que c'est du jamais vu en termes d'ampleur des
feux. Clairement, on n'est pas prêts, en termes de matériel, en termes de
capacité d'intervenir, pour le nombre de feux. C'est sûr qu'à court terme on va
se concentrer sur ce qu'on peut faire pour aider des populations qui sont vraiment
prises au dépourvu dans des situations très difficiles, mais ça soulève, à
moyen, long terme, en termes de politique, la question, à savoir : Devant
des changements climatiques qui font que des phénomènes comme ceux-là ont
beaucoup plus d'ampleur, est-ce qu'on a ce qu'il faut en préparation et en
équipement pour y faire face? Et je pense que poser la question, c'est y
répondre, à la lumière, là, de ce qui se produit en ce moment. Donc, courage à
tous ceux qui sont sur le terrain, merci à tous ceux qui donnent un coup de
pouce, et on va espérer que ça se résorbe.
M. Bossé (Olivier) : ...mettre
plus de moyens, une permanence, il faut acheter des avions...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, de toute évidence, notre
capacité à répondre à cette situation-là est nettement insuffisante. Et
l'adaptation aux changements climatiques, c'est également de prévoir ce qui se
produit en ce moment. Si on n'est pas prêts puis si on n'a pas fait de
planification, c'est sûr qu'on se retrouve avec des moyens insuffisants pour
des questions fondamentales, là, les gens perdent leurs logements, leur vie est
menacée. C'est très sérieux. Donc, ça veut dire aussi des questions sur
l'aménagement des forêts, sur le personnel disponible, la nature de
l'équipement. Il y a vraiment toute une révision à faire, à la lumière de ce
qu'on voit. C'est sûr qu'à court terme, là, on va mettre tous les efforts puis
encourager, soutenir le mieux possible les professionnels qui sont au front,
mais...
M. Bellerose (Patrick) : ...qu'est-ce
que vous voulez dire?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, moi, je ne suis pas
un expert en aménagement des forêts, mais, clairement, ce n'est pas juste au
Québec, là. On l'a vu en Australie, on l'a vu en Californie, clairement, les
changements climatiques nous imposeront des défis beaucoup plus grands qu'il y
a 20 ans, et il faut mettre à profit les experts en matière d'aménagement
des forêts, en matière d'intervention au niveau des pompiers pour être prêts à
ce genre de situation là. Sinon, on se retrouve un peu pris au dépourvu, avec
des effectifs très insuffisants par rapport à l'ampleur du défi.
M. Bellerose (Patrick) : ...faire
des zones coupe-feu, par exemple, pour éviter que le feu se propage? Est-ce que
l'industrie forestière doit faire une part du travail aussi, éviter, justement,
qu'on ait de la monoculture puis...
M.
St-Pierre
Plamondon :Ah! évidemment, parce que,
là, on parle de la protection de la vie et des logements de la population puis
on parle également d'un effet terrible sur les changements climatiques, là. C'est
un peu un cercle vicieux, malheureusement, hein, quand tout brûle, bien, on
perd des arbres, on émet énormément de CO2, la qualité de l'air... Toutes ces
questions-là sont fondamentales, donc évidemment que le gouvernement et les
secteurs industriels qui sont en lien avec les forêts vont devoir absolument
collaborer pour qu'on ait des politiques adaptées à ce qui s'en vient en termes
d'intensification de ces phénomènes-là.
M. Bourassa (Simon) : Il y a
des complotistes, là, qui reprennent de plus en plus les feux de forêt, là, ce
qu'on vit présentement, pour propager toutes sortes de discours ultrafarfelus.
Est-ce que ça vous surprend de voir ça? Avez-vous constaté ça?
M.
St-Pierre
Plamondon :Lesquels? Lesquels?
M. Bourassa (Simon) : Bien,
notamment que le gouvernement allumerait des feux volontairement pour maintenir
les gens dans les communautés.
M. Bérubé : Écoutez, j'ai vu
quelques commentaires, notamment adressés au journaliste Alexandre Shields, du Devoir,
qui sont déplorables. C'est la science qui nous guide. C'est des drames
véritables, sur la Côte-Nord, en Abitibi, en Haute-Mauricie. Je veux dire,
passons rapidement là-dessus pour dire que ça brûle parce qu'il y a de
l'inflammabilité, parce qu'il y a un indice élevé de risque, et ce n'est pas
terminé. Alors, je ne sais pas quoi dire de plus, sinon que les communautés qui
sont touchées vivent le drame pour vrai, là. C'est sérieux, ce qui se passe
présentement, c'est sans précédent, et j'invite tout le monde à être solidaire
des efforts qui sont consentis, parce qu'on est appelés à vivre ça souvent.
Alors, dans ce dossier comme dans d'autres, la science nous démontre qu'il faut
s'adapter, et les changements climatiques sont réels.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que les députés sont en conflit d'intérêts lorsqu'ils débattent ou votent leurs
propres conditions de travail, leur salaire?
M. St-Pierre Plamondon : Dans
une certaine mesure, mais il ne faut pas non plus faire de populisme avec ça.
Lorsque Québec solidaire affirme qu'on vote notre propre salaire, il faut
nuancer. Le gouvernement a référé à des tiers qui n'avaient pas d'intérêt le
soin de déterminer quel devrait être ce salaire-là. Là où il y a un certain
niveau de conflits d'intérêts, c'est que le gouvernement a pris soin, la CAQ a
pris soin de donner un mandat juste sur certains éléments et pas d'autres. Ça,
c'est une critique légitime, parce que c'est l'ensemble qu'on devrait
considérer pour arriver avec quelque chose de cohérent. Mais on ne peut pas non
plus prétendre que c'est les élus qui se signent eux-mêmes... qui déterminent
eux-mêmes le chiffre, là, c'est le fruit de plusieurs comités puis de dépôts de
rapports successifs qui mène à ce chiffre-là. Donc, clairement, ça pourrait
être mieux, mais il faut rappeler quand même que c'est le fruit d'un rapport de
gens qui n'ont pas d'intérêt qui amène la question du vote, et chaque loi,
c'est ça, la limite, là, chaque loi se doit bel et bien d'être votée à l'Assemblée
nationale. Donc, je ne pense pas qu'on puisse non plus contourner le vote.
M. Laberge (Thomas) : Pour
vous, ce qui est proposé par Québec solidaire, mais également par la Commissaire à l'éthique, l'ancien Commissaire à l'éthique,
d'avoir un comité indépendant, exécutoire, décisionnel, peu importe le terme,
ce ne serait pas viable comme solution?
M. St-Pierre Plamondon : Il
faut absolument qu'une loi soit toujours votée par l'Assemblée nationale.
L'Assemblée nationale ne doit pas se départir de ses pouvoirs. Elle peut
remettre à un comité indépendant le soin de se pencher sur l'ensemble de ces
questions-là pour que ce ne soit pas le fruit de gens intéressés, mais, à la
fin, il doit y avoir un vote, nous sommes en démocratie.
M. Laberge (Thomas) : Vous
avez dit qu'il ne fallait pas faire de populisme comme Québec solidaire. Qu'est-ce
que vous voulez dire par populisme, dans ce contexte-là?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
sur la question du salaire, disons que Québec solidaire mène une bataille très,
très intense dans le cadre de laquelle elle suggère que ce qui se passe en ce
moment est absolument inacceptable parce que les élus se votent eux-mêmes leur
salaire. Mais ils omettent d'expliquer qu'il y a eu un comité, des comités qui
se sont penchés de... faits par des gens qui n'ont pas d'intérêt. Et, sur cette
question-là, Québec solidaire n'a toujours pas répondu à la question, en termes
de cohérence puis de conflit d'intérêts : Qui parmi ses députés va
empocher la hausse? Parce qu'ils ont indiqué que certains d'entre eux vont
empocher cette hausse-là, après. Donc, moi, je serais curieux, en termes de
transparence et de conflit d'intérêts, de voir Québec solidaire, en toute
transparence, divulguer ceux qui ont l'intention de ne rien toucher pendant
tout le mandat, de cette hausse-là, en toute cohérence avec leur position, et
ceux qui ne seront pas solidaires de leurs collègues et qui vont empocher cette
hausse-là. Ça me semble également une question de cohérence et de transparence.
Mme Prince (Véronique) : J'aimerais
revenir sur Catherine Blouin. En fait, ça ne se verrait pas, étant donné que c'est
une députée du gouvernement, vous êtes députés du parti d'opposition, de
transférer les dossiers à vous ou au député des Îles-de-la-Madeleine? Tu sais,
je veux dire, vous êtes les députés les plus proches, mais parce que c'est
partisan, finalement...
M. Bérubé : Je serais étonné.
Écoutez, c'est une situation sans précédent. Pour le bénéfice de tout le monde,
c'est rapporté par CIEU-FM, dans la Baie-des-Chaleurs, le conjoint de Mme Blouin
est à la fois maire de Carleton, préfet de la MRC d'Avignon et président de la table
de tous les préfets de la Gaspésie, ce qui en fait l'interlocuteur numéro un
pour les dossiers gaspésiens. Ce qu'on réalise : la semaine passée, le
préfet a fait une sortie contre le gouvernement de la CAQ sur le dossier du
développement économique, ce qui a d'ailleurs fait l'objet d'une question des
libéraux en Chambre, ensuite, la députée a répliqué au président de la table
des préfets. On trouvait ça particulier. Et là on apprend, je ne sais pas si
c'est lié aux nouvelles qui sont sorties, que, là, depuis quelques semaines — puis
là, la grille, là, elle est... elle apparaît partiellement — pour
plaider des dossiers de Carleton, par exemple, ou de la MRC d'Avignon, c'est le
député de René-Lévesque, M. Montigny, qui va plaider à la place de la
députée élue dans Bonaventure. Vous conviendrez que c'est très particulier. Puis
c'est une partie importante de la circonscription.
Mme Prince (Véronique) : ...tu
sais, vous puis votre collègue, M. Arseneau, là...
M. Bérubé : On l'a appris en
même temps que tout le monde, dans les médias.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
mais est-ce que vous allez demander à ce que ça... allez-vous faire des
démarches auprès du gouvernement pour dire : Bien, écoutez, on est les
députés les plus proches, on est ceux qui connaissent le mieux la région, ça
devrait être...
M. Bérubé : Bien, vous
oubliez quelqu'un, il y a un député de la CAQ dans Gaspé. Il faut le rappeler à
l'occasion.
Mme Prince (Véronique) : Mais
pourquoi, à ce moment-là?
M. Bérubé : Je n'en ajouterai
pas d'autres.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que le problème, ce n'est pas qu'on a confié le dossier à M. Montigny au
mois de mars, alors que Mme Blouin a été élue en octobre, comme tout le
monde? Donc, est-ce que ce n'est pas ce délai-là qui pose problème, que,
pendant plusieurs mois, on n'ait pas confié les dossiers à quelqu'un d'autre?
M. Bérubé : Bien, écoutez, on
l'a appris parce que les médias locaux ont forcé. Là, on nous remet une grille
qui nous indique les différentes situations auxquelles est confrontée... potentiellement :
Si c'est une représentation sur tel enjeu, Untel s'en occupe. C'est très
particulier. Je laisse ça à l'appréciation des citoyens de la Baie-des-Chaleurs
et de Chandler.
M. Bellerose (Patrick) : Le
fait que ça fait ait pris plusieurs mois avant de mettre en place cet
aménagement-là, est-ce que ça, ça...
M. Bérubé : Ça a été
questionné. La députée, alors candidate, s'était engagée pendant la campagne à
rendre publique l'intégralité de l'avis, et maintenant elle refuse et elle dit
que non, elle ne le fera pas. Alors, c'était assez pour nous demander qu'est-ce
qui se retrouve dans cet avis-là. C'est une question d'honorer son engagement,
mais aussi de représenter pleinement sa circonscription. Alors, en quoi un
député qui habite à Baie-Comeau serait habilité à plaider les dossiers de la
Baie-des-Chaleurs? C'est très particulier. Moi, je me pose des questions. Ça a
fait l'objet d'un débat au 98.5 ce matin, ça a fait l'objet de différents
débats. Il y a un autre cas un peu similaire à la CAQ qui est dans le comté
d'Argenteuil. On ne connaît pas l'aménagement ou l'avis du Commissaire à
l'éthique. Je vous dis juste qu'au minimum, si on pouvait avoir l'avis, on
pourrait porter un meilleur jugement là-dessus. Pour le reste, c'est les
citoyens de la circonscription qui sont habilités à dire comment ils trouvent
ça, mais il y a une question de transparence assez étonnante. Mais...
Mme Prince (Véronique) : Ils
ne sont pas bien représentés?
M. Bérubé : Je ne dis pas ça.
Je dis qu'à l'époque jamais il ne serait venu à l'idée de Nathalie Normandeau
de me confier des dossiers, je vous le confirme, si ça s'était retrouvé dans
une situation comme celle-là. Alors, c'est particulier. La ministre responsable
de la Gaspésie, qui habite à Rimouski, va aussi faire des dossiers de Carleton.
Je ne sais pas, c'est quelque chose de particulier, et c'est mon comté, c'est
le comté voisin du mien, puis j'en entends parler.
Mme Prince (Véronique) : ...au
niveau de la démocratie, les citoyens là-bas ne sont pas bien représentés?
M. Bérubé : Quand j'aurai
l'avis du Commissaire à l'éthique, je pense qu'on pourra en dire davantage, si
d'aventure il est rendu public. Pour l'instant, je prends acte de cet
arrangement inusité qui fait en sorte que les gens ont élu une députée dans
leur circonscription, mais que, finalement, pour une partie importante de la
circonscription, c'est un député de la Côte-Nord qui devient leur député à bien
des égards, pas sur tout, là, il y a quand même des rencontres avec les
citoyens, puis tout ça. Je ne sais pas, c'est un degré de confort des citoyens
de Bonaventure, c'est à eux que ça va revenir, ultimement. Moi, j'aimerais voir
l'avis du Commissaire à l'éthique. Ça va nous... ça nous guide.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que Québec devrait cesser de faire de la publicité sur Facebook, quand on voit
que la compagnie mère bloque les nouvelles pour... en raison de C-18 qui
pourrait être adopté bientôt?
M.
St-Pierre
Plamondon :Moi, j'ai eu plusieurs
enjeux avec Facebook. Notamment, durant la campagne électorale, le Parti
québécois n'était pas en mesure de faire des publicités sur Facebook, ce qui
créait un désavantage important. On n'a jamais eu de réponse sur pourquoi, mais
c'est un exemple parmi plusieurs où Facebook s'est comporté dans un mépris
complet des gouvernements puis de la démocratie. Et, oui, je pense qu'on doit
considérer, de la part du gouvernement et probablement de la part de tous les
partis politiques, pour la période de bras de fer, comme on a vu dans d'autres
pays dans le monde, des mesures de manière à ce que Facebook comprenne que ce
n'est pas eux le gouvernement et qu'il y a des conséquences à leurs
agissements, notamment la santé des médias et donc du débat démocratique. Et
nous, nous devons donc envisager des mesures où est-ce qu'on démontre que le
gouvernement demeure l'endroit où on décide en démocratie, pas chez Facebook ou
chez Meta, là.
M. Bellerose (Patrick) : ...seul
parti qui n'ai pas pu faire de publicité sur Facebook?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je n'ai aucune idée. Je
n'ai aucune idée. Oui, c'est le seul parti, à notre connaissance. La seule
formation politique qui dépensait de l'argent et l'argent ne se dépensait pas,
et donc on n'était pas capable de rejoindre personnes sur Facebook pendant la
campagne — et ce n'est pas qu'on n'a pas essayé, ce n'est pas qu'on
n'a pas écrit à Facebook — c'est le Parti québécois, et ça a un
impact important.
M. Bellerose (Patrick) : Selon
vous, c'est la nature séparatiste, souverainiste de la formation?
M.
St-Pierre
Plamondon :Aucune idée ce que qui s'est...
Tu sais, c'est ça, on ne peut pas présumer parce que Facebook n'a aucune
transparence, n'a aucun intérêt lorsqu'on leur écrit. Même quand il s'agit
d'institutions représentant la démocratie, ils s'en balancent, ils ne répondent
pas, et ça a un impact sur notre démocratie. Donc, ce n'est pas le premier
épisode au Québec et ce n'est pas le premier épisode dans le monde. Et il y a
certains pays... Je pense que c'est l'Australie qui a gagné son bras de fer
avec Facebook. Donc, oui, on se doit de considérer des mesures unanimes de la
part de tout le monde, jusqu'à tant qu'on obtienne gain de cause sur la
vitalité des médias, qui sont le pilier de notre démocratie.
M. Bérubé : Un petit
élément, un élément qui a été soumis pendant la campagne, peut-être qu'on ne
s'en souvient plus, mais le gouvernement du Québec finance de façon importante
la page du premier ministre. Ça a été le cas beaucoup pendant la pandémie, ce qui
a fait augmenter de façon considérable son nombre d'adhérents, parce que les
gens voulaient suivre l'information. Résultat, la même page, gonflée par les
fonds publics, par la sponsorisation, a servi à des fins partisanes pendant la
campagne électorale. Souvenez-vous que cet enjeu-là a été soumis. Il n'y a pas
eu de correctif jusqu'à maintenant. Vous savez qu'aux États-Unis, par exemple,
le compte Twitter du premier ministre... du président est distinct de ce qui
est, par exemple, le Parti démocrate. Alors, est-ce qu'on devrait avoir deux
pages? Puis, encore là, est-ce qu'on devrait financer autant que ça avec
Facebook? C'est une question importante. Moi, je vous invite à demander au
gouvernement du Québec combien ils ont investi de sponsorisation depuis 2018
sur la page du premier ministre, celle des ministres. C'est considérable, et tout
ce rayonnement-là a servi pendant la campagne électorale. C'est des moyens que
nous, on n'avait pas parce qu'on n'a pas de fonds publics qui vont dans la
sponsorisation. Donc, il y avait eu un article, il me semble, là-dessus pendant
la campagne, et je le rappelle bien humblement au bénéfice de tout le monde.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
HMR, M. St-Pierre Plamondon, vous avez quand même défendu ce projet-là, est-ce
que ça vous inquiète de voir que, là, finalement, il n'y aura pas de nouvelles
annonces? Parce qu'en crédits M. Dubé avait dit : Mai, on parlerait
de l'échéancier, du budget. Là, on nous dit que l'annonce a été faite, ça a été
communiqué, finalement, au P.D.G., mais on n'a pas de nouveaux détails sur
l'engagement financier ou l'échéancier. Êtes-vous inquiet de ça?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
c'est ça, c'est... honnêtement, j'ai... bien, j'ai de la misère à le commenter
parce que j'ai de la misère à suivre. Ma compréhension, c'est que le
gouvernement s'engage au projet de rénovation complet de l'hôpital. On s'en est
réjoui. N'importe quel gouvernement qui suit les choses comme il se doit va
revenir peu de temps après avec les sommes investies et le calendrier de
construction. Donc, si le plan du gouvernement, c'est de laisser ça sur le réchaud
pour le reste du mandat, évidemment que nous, on s'engage à faire un suivi
jusqu'à tant qu'on obtienne cet échéancier-là. Mais à moins que j'aie raté
quelque chose, je n'ai pas vu d'échéancier ni de détails depuis. Donc, en
effet, c'est au gouvernement de nous revenir avec du concret, de manière à ce
que ça ne soit pas juste des communications.
Mme Lévesque (Fanny) : ...on
disait que ça allait être dans les prochaines semaines, le budget. Et là qu'on
n'ait plus de date sur quand on va présenter ces détails-là, est-ce que c'est
inquiétant?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
c'est inquiétant. Puis c'est au gouvernement de nous revenir avec quelque chose
de cohérent avec ce qu'ils ont dit. C'est souvent un enjeu avec ce
gouvernement-là, ils font des déclarations, mais ensuite les gestes ne suivent
pas les déclarations.
Mme Lévesque (Fanny) : Avez-vous
des informations que les... qu'il y aurait un enjeu de financement dans ça?
Est-ce que les coûts ont explosé? Est-ce qu'on va changer certains éléments du
projet?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
au gouvernement de répondre à ces questions-là, donc à nouveau une question de
transparence et de suivi sur des engagements qui ont été pris.
Le Modérateur
: ...ou
passer en anglais.
Mme Lévesque (Fanny) : ...il
y a l'école à Saint-Laurent, là. La nomination des directeurs d'école dans le
dossier de l'école Saint-Laurent, là, qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Bérubé : Oui, j'ai lu
le texte. Bien, écoutez, on a appris comme tout le monde cette nomination.
Cette personne n'a pas été accusée, mais on peut comprendre, là, que ça suscite
un questionnement à Saint-Hyacinthe. Je ne pourrais pas en dire beaucoup plus
là-dessus. Donc, c'était le directeur adjoint, si je comprends bien, à
Saint-Laurent. Règle de droit, là, il n'a pas été accusé de rien. Alors, est-ce
qu'on peut l'accuser d'avoir fait preuve de négligence, de ne pas avoir agi
correctement? Là, on est plus dans les enjeux éthiques, mais il faudrait se
référer aux personnes qui l'ont engagé. Quels sont les critères qui les ont
guidés? Alors, bientôt, ça sera le ministre, mais en attendant, il y a un
conseil d'administration. Donc, je vous référerais là. Mais effectivement on
peut comprendre, là, que ça suscite un questionnement. Peut-être rappeler aussi
que Méganne Perry Mélançon, là, participe pour nous à ces comités. Puis je ne
sais pas s'il y a eu un suivi là-dessus, mais le ministre a rencontré La Voix
des jeunes compte — c'est la semaine dernière ou l'autre semaine
avant — sur tous ces enjeux-là, et puis on assure un suivi rigoureux.
Je pense, ça fait deux semaines.
Mme O'Malley
(Olivia) : The Ethics Commissioner suggests
there's a conflict of interests when debating salaries. Will you be taking part
in this debate, given now this opinion?
M. St-Pierre
Plamondon : Well, there needs to be a vote.
So, any law needs to be voted by the Parliament, and that's not going to
change. What you can do to prevent conflict of interests is to give the mandate
of the determination of the salary to third parties who have no interest, which
has been done in this case, but partly, because the mandate was limited to
certain aspects of the package and certain other aspects were left out. That's
problematic. But to say that we will stop voting laws democratically, I think
would be the wrong path. You could have, however, a committee that has the full
mandate of examining the question of the salary of the elected members of
Parliament, and then with the objective of giving a recommendation. But it
needs, at the end, to be voted as any other law passed by the Parliament.
Mme O'Malley
(Olivia) : Going forward, do you think this
should be changed, and this commission, appointed with this task, has the full say?
M. St-Pierre
Plamondon : Yes, you could have... I don't
know if you need a commission for that, but you would clearly need to give the
full question of the salary package under the examination of third parties with
no interest in the question. That's what the Government didn't do. They just gave certain aspects while putting other
aspects out of the mandate. So, that could be done, but I'm not willing to
say... I think it would be a big mistake to say that certain topics that are
under democratic power would now be powers that are exercised by people who are
not elected members. A law needs to be passed and voted, that's how democracy
works.
Mme Henriquez
(Gloria) : Staying on the topic of ethics,
what are your thoughts on… the deputy that was removed from... that had her
functions removed because of a conflict of interests and comparing it to the
way that the «dossier» of Mr. Fitzgibbon has been treated?
M. St-Pierre
Plamondon :
I
think there are two topics. But, in this specific case, obviously, if, during
the campaign, you mentioned that there is an opinion of the Commissioner of
Ethics on your situation and
you promised to make that opinion transparent, available to everyone, and then
you do the exact opposite, again, that's treating the population as electoral
merchandise. It's not taking seriously the election process, It's the mentality
that you can say anything during the election and then freely do the exact
opposite afterwards, and that is unacceptable. And it's been done on many
topics, and we demand that it doesn't happen this time and that she renders
public that opinion of ethics. Merci.
(Fin à 10 h 58)