(Treize heures quarante-neuf minutes)
Mme Blanchette Vézina : Bonjour,
tout le monde. Donc, mise à jour de la situation sur les feux de forêt. En
premier lieu, je tiens à remercier l'ensemble des équipes qui sont sur le
terrain, les équipes de la SOPFEU, bien sûr, mais l'ensemble des gens qui
contribuent, en ce moment, à la lutte aux feux de forêt qui sont sur le
territoire québécois, dont notamment l'ensemble des équipes du ministère, la SQ
également, les pompiers volontaires qui se sont joints à l'équipe, l'aide
internationale qui s'en vient, ainsi que les Forces armées canadiennes qui sont
là, l'ensemble des élus, la Croix-Rouge. Et je tiens à transmettre mes mots de
solidarité aux citoyens qui ont été évacués, dans les derniers jours,
mentionner qu'on est avec vous puis que, dès que la situation sera sécuritaire,
on pourra vous mentionner de retourner dans vos résidences, mais on est de tout
cœur avec vous.
Pour l'état des lieux des feux, en ce
moment, donc 160 feux actifs sur le territoire québécois, 113 hors de
contrôle. Des évacuations, bonne nouvelle, diminution dans les dernières
heures. Donc, on parle de 8 346 évacués par rapport à hier, où on
était à un peu plus de 10 000. Donc, des bonnes nouvelles.
Bonne nouvelle aussi pour Sept-Îles, la
région est. Donc, région de Sept-Îles, la pluie a commencé à tomber, ce qui est
une très bonne nouvelle, ça va nous permettre... Le travail des équipes, de un,
est facilité, puis ça va nous permettre aussi de rapatrier certains des
pompiers qui avaient été mobilisés sur les feux qui étaient à Sept-Îles, les
rapatrier vers des zones plus chaudes, comme celles de l'Abitibi ou du centre,
donc en Mauricie, et du nord.
Vous mentionner également que, Manic-3,
donc, on vit une situation avec... à Manic-3. Les opérations des avions-citernes
dans ce secteur-là ont porté fruit, également des gicleurs qui avaient été
installés. Et, autre bonne nouvelle, la 389 qui montait jusqu'à Fermont est
réouverte.
Pour ce qui est de la région centre, la
situation demeure préoccupante. On a des feux qu'on surveille tout
particulièrement, en ce moment, là, celui de Mistissini. Donc, c'est un feu qui
regroupe maintenant trois feux, c'étaient trois feux il y a quelques jours.
C'est rendu un feu qui menace la route. On a fait des interventions pour
s'assurer que le lien de téléphonie et de fibre optique ne soit pas coupé, ça
alimente notamment Chibougamau. Donc, les équipes sont sur ça en ce moment. Le
vent souffle vers le sud, donc on regarde s'il ne peut pas y avoir une
trajectoire qui pourrait toucher Chibougamau. Donc, on est particulièrement
actif sur ce feu. Il y a une construction de ligne mécanisée, là, qui a été
faite, qui est en voie d'être faite.
Il y a la fumée, les centres, bien sûr,
là, les gens de Chibougamau, sur le terrain, nous le disent. Donc, c'est
important de suivre les recommandations de la Santé publique, de ne pas ouvrir
les fenêtres, de s'assurer que... si vous avez des problèmes pulmonaires,
problèmes cardiaques, de rester à l'intérieur autant que possible.
En ce qui concerne l'Ouest, donc
Abitibi-Témiscamingue, la situation est toujours préoccupante. On n'attend pas
de pluie à court terme, c'est ce qui rend plus difficile, là, le combat des
incendies. Donc, si... comme je le vous mentionnais d'entrée de jeu, si l'Est,
ça continue de bien aller, rapidement on va rapatrier les équipes vers
l'Abitibi.
Lebel-sur-Quévillon, là, il y a eu des
évacuations. On est toujours en lien avec ces équipes-là puis en action sur le
terrain. Il y a des avions-citernes qui sont déployés en ce moment dans ce
secteur-là, Normétal également, Val-Paradis, Beaucanton. Il y a beaucoup de
fumée également, là, donc je réitère l'importance de suivre les recommandations
de la Santé publique. C'est important de demeurer vigilants si vous avez des
problèmes de santé.
Je rappelle aussi les consignes aux
citoyens, les interdictions d'accès au territoire, ça touche toujours le Nord-du-Québec,
la Côte-Nord, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Mauricie,
Outaouais, Laurentides et Lanaudière, puis, pour tout le Québec, les
interdictions de feux à ciel ouvert. On vous demande aussi... on demande à tous
les citoyens, tous les Québécois encore d'éviter d'aller en forêt, même dans
les secteurs où il peut avoir de la pluie en ce moment. On va rapidement, là,
prendre des mesures, on est en analyse, là, au sein du ministère, pour voir
quels secteurs, éventuellement, pourraient être réouverts. Pour l'instant, on
demande la collaboration de tout le monde, là, pour respecter ces mesures qui
sont en place. Donc, ça fait le tour pour l'état de situation.
M. Bourassa (Simon) : On
parle beaucoup de gestion de la forêt, Mme la ministre, pour prévenir les feux
de forêt. Pouvez-vous élaborer un peu sur ce qui est fait en temps normal, là,
ce qui est fait, dans les dernières années, en termes de gestion du territoire
forestier puis qu'est-ce qui pourrait être amélioré, dans le futur, pour éviter
ou du moins limiter, là, l'effet des feux de forêt?
Mme Blanchette Vézina : Il y
a beaucoup d'actions qui sont prises, notamment, là, en travaux sylvicoles.
L'objectif, c'est qu'on améliore notre plantation puis qu'on améliore les
travaux sylvicoles pour que nos forêts soient mieux adaptées aux changements
climatiques. On a une équipe en place, au sein du ministère des Ressources
naturelles et des Forêts, qui travaille à de la recherche, à mettre en
application cette recherche dans les travaux sylvicoles. Donc, dans les
dernières années, c'est ce qu'on fait puis c'est ce qu'on va continuer de
faire.
On est aussi, en ce moment, en action, au
sein du ministère, pour une stratégie à déployer, éventuellement, en adaptation
aux changements climatiques. Il faut comprendre qu'en ce moment l'ensemble des
équipes, autant sur le territoire des régions, sont en action pour la situation
exceptionnelle qu'on vit en ce moment, là, en lien avec les feux de forêt, mais
on est en action et on agit, au ministère, notamment au sein de la recherche et
des travaux sylvicoles, pour s'adapter aux changements climatiques.
M. Lecavalier (Charles) : Concrètement,
là, quand vous dites faire des travaux sylvicoles, pouvez-vous nous donner des
exemples?
Mme Blanchette Vézina : Pour
le commun des mortels, ce que la SOPFEU encourage de faire puis nous mentionne
de faire, on fait déjà des travaux en ce sens-là, c'est de limiter le nombre de
broussailles au sol. Ça peut être d'aller cueillir certains arbres pour
permettre qu'il y ait un coupe-feu mécanique, là, donc une zone tampon. On fait
aussi, avec la SOPFEU, toujours contrôlés, mais des feux contrôlés, notamment
dans certains territoires, pour mettre des bloquants, des arrêts du feu. Donc,
si la broussaille est déjà brûlée, bien, ça fait que le feu se propage moins.
Mais vous comprendrez qu'en ce moment on
va faire l'analyse de la situation des feux de forêt, de la situation
exceptionnelle qu'on vit en ce moment puis on va adapter nos mesures très
certainement.
M. Desrosiers (Sébastien) : Il
y a des pourvoiries qui sont touchées, des chalets qui sont détruits, des
voyages de pêche qui sont annulés. Est-ce qu'il est question d'aide financière
pour les propriétaires, par exemple, de ces territoires-là?
Mme Blanchette Vézina : C'est
une situation qui est exceptionnelle. Puis j'apprécie et je tiens à souligner
la collaboration de l'ensemble des intervenants qui sont en forêt publique en
ce moment, autant les pourvoiries que les gens de la SEPAQ, que l'ensemble des
villégiateurs. Les gens collaborent. Ceci étant, effectivement, la situation,
elle est exceptionnelle. On analyse, de jour en jour, d'heure en heure, la
situation. Dès qu'on va pouvoir réouvrir, on réouvrira.
Il y a des programmes qui existent. On est
en analyse aussi par rapport à certains programmes, notamment avec le ministère
de la Sécurité publique, pour voir à adapter les programmes aux besoins. C'est
sûr qu'on est en action puis on ne souhaite pas laisser tomber les économies
régionales. On va s'adapter rapidement en adaptant les mesures. Puis on est en
contact avec eux pour voir, si leurs assureurs, par exemple, ne couvrent pas
certains éléments, est-ce qu'il pourrait y avoir d'autres programmes. On
regarde ça avec le ministère de l'Économie.
M. Carabin (François) : ...la
SOPFEU vous demande de limiter les broussailles au sol. Est-ce que ça veut dire
limiter le nombre de coupes forestières aussi?
Mme Blanchette Vézina : Ce
n'est pas ce que demande la SOPFEU. La SOPFEU, plutôt, prône d'intervenir
parfois dans certains secteurs pour limiter les pins ou les types d'essences.
Il y a différentes mesures qui peuvent être prises, là, par... qui peuvent être
recommandées par la SOPFEU. Nous, on s'arrime en fonction de la réalité, puis
du contexte, puis des recommandations qui sont mises en place.
Mais là, en ce moment, depuis la semaine
dernière, les interventions en forêt ne sont pas effectuées. Donc, c'est le
genre de recommandation qui peut être faite, parce que les... l'industrie peut
déclencher des feux par accident à cause d'étincelles ou de travaux, là, qui
sont faits en forêt. Donc, dès le début de la semaine dernière, là, on avait
demandé à l'industrie forestière de sortir de la forêt pour éviter de
déclencher des feux.
M. Lecavalier (Charles) : ...vous
dites qu'il y a des programmes qui existent...
Mme Blanchette Vézina : En
fait, le ministère de la Sécurité publique a des programmes en place. Nous, ce
qu'on vous dit, c'est qu'on est en train de regarder, avec les programmes, est-ce
que c'est ce type de programme là. Donc, les équipes autant de la Sécurité
publique que de l'Économie, on regarde à savoir est-ce qu'il y aurait des
programmes.
M. Lecavalier (Charles) : ...une
distinction entre ceux qui ont brûlé, je peux comprendre qu'il peut y avoir des
programmes de sécurité civile, mais, pour tous ceux qui annulent tous les
voyages parce qu'il y a une interdiction d'aller dans les forêts publiques,
eux, est-ce qu'ils pourraient avoir une compensation pour les affaires qui sont
perdues, là?
Mme Blanchette Vézina : On
est très sensibles à la situation des pourvoiries. On le sait que, pendant
l'été, c'est le moment où ils font leurs revenus. Donc, avec Économie, on est
en train de regarder. Je vous parlais du ministère de la Sécurité publique,
mais on est aussi en lien avec le ministère de l'Économie pour voir à la
situation des pourvoyeurs, des pourvoiries, là, du Québec.
M. Lecavalier (Charles) : ...de
leur donner une aide financière?
Mme Blanchette Vézina : On
est en analyse en ce moment.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
que vous savez, pour l'instant, si, en pourcentage, là, ou... bref, l'intervention
humaine qui est la cause des incendies versus la nature, la foudre? Est-ce
qu'on a une idée, là, de qui ou quoi a causé la majorité des feux présentement?
Mme Blanchette Vézina : La
situation, en ce moment, majoritairement, est causée par un épisode d'orages
qui a eu lieu jeudi. Donc, il y a une centaine de feux qui ont été déclenchés
en même temps. Mais, dans l'histoire et historiquement, les statistiques, ce
qu'elles nous démontrent, c'est que c'est des feux qui sont causés
accidentellement par l'humain. Donc, notre situation actuelle, elle est
différente. Nous, ce qu'on a fait, et c'est pour ça qu'on a fermé certains
territoires publics, c'est de s'assurer qu'il n'y en aurait pas d'autres par
accident humain. Comme on savait qu'il y avait une situation ponctuelle
importante, donc, on voulait éviter qu'il y ait d'autres feux qui soient
déclenchés puis qu'on doive mobiliser des équipes par le... d'autres
territoires québécois. Mais donc majorité, normalement, activité humaine, puis
là, bien, dans ce contexte-ci, c'est la foudre principalement.
M. Desrosiers (Sébastien) : Juste
une précision. Vous avez dit que les gens collaborent, mais est-ce qu'à votre
connaissance il y a des cas où des gens, par exemple, se rendent à leurs chalets
malgré des interdictions puis qui compliquent les opérations de la SOPFEU?
Mme Blanchette Vézina : Effectivement,
dans le début de la fin de semaine, je dirais, là, les gens... ce que la SOPFEU
nous rapportait, c'est qu'il y avait beaucoup d'interventions qui étaient
faites en forêt en lien avec des citoyens qui étaient plus récalcitrants, qui
souhaitaient aller récupérer des biens, qui se trouvaient dans des situations
où leur vie était en danger. Donc, la SOPFEU était mobilisée à sauver ces
gens-là, mais, depuis le début de la semaine, le message est passé. Et ce qu'on
me dit avec la SOPFEU, c'est que les gens collaborent bien, les gens ont
compris que la situation était préoccupante et respectent les mesures.
La Modératrice : On va
maintenant passer en anglais.
Mme François (Mélissa) : Yes.
You just gave us an update about the situation, what is going
on right now. I'd like to know what is your biggest concern.
Mme Blanchette
Vézina : I would say the Abitibi situation, «donc»
West of the territories, because there is no rain that is... the weather is not
for us unfortunately. So, we are going to... But, in Sept-Îles, in the East region of Québec, the situation is
less...
Je vais me
permettre d'être en français, O.K., parce que c'est quand même une situation,
si vous me permettez. Donc, la situation dans l'est étant moins préoccupante, on
va se permettre d'aller mobiliser les équipes pour attaquer les feux du centre
et les feux de l'ouest, donc de l'Abitibi. Les équipes en place... Malgré qu'on
sait que c'est une situation qui est exceptionnelle, les équipes en place
agissent pour sauver les communautés, sauver les citoyens. Donc, malgré cette
préoccupation de la météo, on sait que les équipes en place sont présentes et
actives pour sécuriser les citoyens et les communautés.
Mme Henriquez (Gloria) : What is the Government doing to plan regarding more fires that are to come, to prepare for
more fires that are to come?
Mme Blanchette
Vézina :
On est
en action au ministère des Ressources naturelles, des Forêts. I know, I tried.
OK. We are doing research at the Ministry of Natural resources, right now and
in the past, to make sure to adapt forests for «sylviculture», «donc», by doing
action with the forests, by planting new trees, our trees that are more adapted
for the weather and the climate change. That's what we do and we are planning
to do. And we are working, right now, with the Ministry of Natural resources,
the SOPFEU as well, to adapt our strategies with the climate change
perspective. But, right now, the priority is to extinguish fires.
Mme Henriquez
(Gloria) :
On
short-term, I know that you're fighting these fires right now, but we know that
the forecast for the summer is more fires. So, short-term, what is the
strategy?
Mme Blanchette
Vézina :
For
short-term, we have «l'armée», the...
Mme Henriquez
(Gloria) : The army.
Mme Blanchette
Vézina : ...the army that is coming and
arrived already. We are forming «pompiers»...
Mme Henriquez
(Gloria) : Fire fighters.
Mme Blanchette
Vézina :
...fire
fighters, thank you. So, we are forming them right now. The SOPFEU is forming
them really quickly to make sure that they can help with the fires. And what we
are doing... We have help of other countries as well that will arrive in the
next days. New-Brunswick as
well confirmed that they will bring new fire fighters as well to help us. We
have planes extinguishers... Sorry. So, with those... And we have helicopters.
The mining industries and the forest industries have really helped us, in the
last days, with their equipment and their helicopters as well. So, everybody is
mobilized to make sure that the communities and the people are safe.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
Mme O'Malley
(Olivia) : I actually have one question.
La Modératrice
: Est-ce que c'est possible, peut-être, de me l'envoyer, parce qu'il faut qu'elle entre en...
Mme Blanchette
Vézina : In English?
Mme O'Malley
(Olivia) : Today, Opposition parties are just asking the Government to invest more money. Right now, SOPFEU only has the funds to battle 30 fires at a time. Are you
looking to divert funds to help SOPFEU?
Mme Blanchette
Vézina : We are regarding... We were, before
what's happening, regarding to adapt our practice and to make sure that we are
able to «prévenir et s'assurer d'avoir une meilleure force de frappe» with la
SOPFEU. So, we are working with everybody, the Government is working right now to make sure that the fire... right now, the
fires are extinguished as fast as possible and to make sure that the
communities are safe. And we're going to take action when it's going to be
better, the situation will be
better.
Mme O'Malley
(Olivia) : Do you think SOPFEU needs more
money?
Mme Blanchette
Vézina : We are working... But, right now...
«on va faire un bilan» when it's going to be the time. Right now, «on éteint les
feux».
Mme O'Malley
(Olivia) : Merci.
Mme Blanchette
Vézina : Thank you. Sorry for the bilingual...
(Fin à 14 h 4)