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Point de presse de M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail, Mme Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de ressources naturelles et de forêts, et M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Thursday, June 8, 2023, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-six minutes)

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. J'espère que vous allez bien, jeudi matin, avant-dernière journée. Deux sujets pour vous, de ma part, ce matin. D'abord, sur Amazon, vous le savez, on a rencontré des travailleurs, des travailleuses d'Amazon, des entrepôts, là, notamment à Montréal, il y a quelques semaines. Il y en a quelques-uns qui ont fait... qui sont en train de faire le voyage au moment où on se parle, qui seront dans les gradins tantôt, parce qu'on veut continuer d'interpeller le ministre du Travail, M. Jean Boulet, pour qu'il s'implique davantage sur le dossier d'Amazon, qu'il fasse ce qu'on lui réclamait dans la pétition de 7 000 noms qu'on a déposée il y a quelques jours déjà, à savoir une enquête, qu'il déclenche une enquête sur les conditions de travail d'Amazon. C'est une entreprise qui importe des méthodes de travail des États-Unis qui ne s'appliquent pas au Québec, qui ne respectent pas les lois du Québec. C'est une usine à blessures. La santé-sécurité n'est pas prise au sérieux dans ces entrepôts-là. Alors, nous, ce qu'on souhaite, aujourd'hui, c'est d'envoyer un cri du cœur au ministre et l'inviter à ce qu'il les rencontre, les travailleurs et travailleuses d'Amazon, comme nous l'avons fait, Gabriel et moi, il y a quelques semaines, et qu'il soit sensibilisé à leur réalité.

Deuxième sujet, vous avez peut-être vu dans le feuilleton, ce matin, qu'il y a un préavis sur le fameux projet de loi sur le logement. On est à la fois contents et déçus. Pourquoi? Parce que, bien là, vraisemblablement, il va être déposé demain, hein, vous connaissez la méthode, on fait un préavis, on le dépose souvent le lendemain, mais déçus parce que ça aurait dû être fait il y a plusieurs semaines, plusieurs mois déjà. On assume, évidemment, qu'on n'adoptera pas ce projet de loi là demain de manière expresse. Ça veut dire qu'il ne sera pas appliqué avant le 1er juillet, alors que le gouvernement est au courant qu'il y a une crise du logement, que ça fait des dommages importants pour de nombreuses familles, de nombreuses personnes, notamment à Montréal, mais pas juste à Montréal, dans toutes les villes, dans toutes les circonscriptions du Québec. Et, vraiment, en matière de logement, là, la CAQ, ça fait dur. On est déçus. On aurait voulu beaucoup plus d'actions, beaucoup plus rapidement.

Mme Zaga Mendez : Merci, Alex. Bonjour, tout le monde. Moi, ce matin, bien sûr, je veux vous parler des forêts. On est, tout le monde, je pense, très, très inquiets par la situation qu'on vit en ce moment au Québec. Et, à cet égard, hier, Gabriel et moi avons envoyé une lettre à la commission des ressources naturelles pour demander un mandat d'initiative sur l'avenir de nos forêts face aux changements climatiques. Ce qu'on vit ce printemps... Le printemps 2003, en fait, doit être un point tournant. On doit... Ça doit générer, tout ce qu'on perçoit, une grande réflexion, et c'est pour ça qu'on propose une commission, dès le retour, à l'automne, pour réfléchir sur l'adaptation aux changements climatiques en matière de gestion forestière.

La forêt, c'est un bien public et c'est à nous. La forêt, c'est notre ressource collective, puis il faut s'assurer de bien la protéger, et on a un retard à rattraper en matière de lutte et adaptation aux changements climatiques. Bien sûr, en ce moment, en ce moment même, dans l'immédiat, la priorité, c'est d'éteindre les incendies, la priorité, c'est accompagner les nombreuses familles et communautés qui sont délogées et touchées par les feux de forêt. Mais évidemment il va falloir rassurer ces communautés-là. On espère que ces communautés, ces familles vont pouvoir retourner à la maison.

Mais, après l'été, qu'est-ce qu'on va dire? C'est quoi, le message, comme élus, qu'on va envoyer? Et c'est ça, l'objectif de cette commission-là, de réfléchir, d'entendre des experts, puis se dire qu'est-ce qu'on va faire pour prévenir les feux à l'avenir, qu'est-ce qu'on va faire pour aménager notre forêt et qu'elle soit adaptée aux changements à venir, et, en même temps, protéger notre nature. Une fois qu'on aura pris le dessus, suite à l'été, il faut qu'on se donne ce grand rendez-vous là, où tous les partis, on discute, on entend les experts puis on entend les gens qui sont sur le terrain, parce que ce n'est pas possible qu'on n'ait pas, en ce moment, un plan d'action, et il faut que l'adaptation aux changements climatiques, ce soit une priorité.

M. Denis (Maxime) : Quand vous entendez, justement, hier, François Legault parler de la pénurie de pilotes à la SOPFEU, vous parlez de l'inquiétude de la communauté, donc qu'est-ce que ça exprime? Puis qu'est-ce qu'on peut faire?

Mme Zaga Mendez : Hier, ma formation politique, on a mis une motion, qui a été adoptée à l'unanimité, qui reconnaît qu'on a un enjeu en termes de ressources, qui reconnaît qu'il faut donner plus de ressources à la SOPFEU pour combattre les incendies. Alors, oui, c'est une préoccupation. Et là le gouvernement s'est engagé, donc il doit saisir cette opportunité pour aller plus loin, pour mettre les ressources à la bonne place. Mais avec qu'est-ce qu'on voit, avec les centaines... là, on est presque à 150 feux, un peu plus, qui sont sur le terrain, bien là, il faut se poser la grande question, là : Comment on est en train de gérer les forêts? Quand on parle de la gestion des forêts, c'est les essences qu'on plante, comment on fait ou pas des gestes d'aménagement sylvicole en prévention. Et puis c'est ça, le message qu'on devrait envoyer : Bien sûr, pas aujourd'hui, peut-être pas demain, mais au retour, dès l'automne, on veut se pencher là-dessus.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Rapport Dubreuil, est-ce qu'à Québec solidaire vous avez une ligne rouge à partir de laquelle vous ne voulez pas aller de l'autre bord, là? Par exemple, les libéraux ont dit : Nous, là, quand on commence à parler de la langue des immigrants parlée à la maison, là, on ne veut pas aller là. Est-ce que vous, il y a quelque chose dans ce rapport où vous trouvez que ça va trop loin?

M. Leduc : Il n'y a pas de tabou, à Québec solidaire, sur la langue. L'indicateur de la langue parlée à la maison, c'est un indicateur. Est-ce que ça doit être le principal? Non. C'est la langue de travail sur laquelle, nous, on met beaucoup plus d'énergie. C'est là-dessus que ma collègue Ruba Ghazal avait mis beaucoup de propositions au jeu dans le cadre de la discussion alentour du projet de loi n° 96. Donc là, moi, je ne l'ai pas lu, là, le rapport Dubreuil, il faudrait demander à ma collègue Ruba, justement. Mais il n'y a pas de tabou, à Québec solidaire, il faut... la langue, il faut en parler de différents angles.

M. Bossé (Olivier) : Mme Zaga Mendez, est-ce... — vous n'avez pas terminé, excusez — sur les incendies de forêt, est-ce que la SOPFEU devrait entraîner les pompiers de Montréal et Laval pour aller éteindre les feux en forêt? C'est ce que la mairesse a laissé entendre hier.

Mme Zaga Mendez : Oui, j'ai entendu ça ce matin. Pour être sincère, je pense que ça nous pose des questions. Moi, je ne pourrais pas vous répondre oui ou non, mais je pense que c'est au gouvernement de nous dire quels sont les moyens qui sont pris, quels types d'équipements puis de personnes sont mobilisés. Je pense que ça va être au gouvernement de faire le bilan. En ce moment, ce qui est plus important, selon nous, c'est de rassurer les communautés, de les accompagner, d'être solidaires — c'est quand même très, très difficile, ce qui se passe en ce moment — puis de prendre un pas de recul, dès qu'on arrive ici, à l'automne, et mettre sur la table c'est quoi, les options qu'on a pour s'adapter aux changements climatiques au niveau de la foresterie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur la décision du gouvernement, là, d'annuler un événement antiavortement, j'aimerais, là, savoir vous vous situez où aujourd'hui, ce matin. Parce qu'il y a eu beaucoup de changements de position, là. Vous êtes où? Est-ce que vous êtes d'accord avec le gouvernement, avec cette décision-là?

M. Leduc : Je pense qu'avec les reculs majeurs que l'on voit aux États-Unis, notamment, par rapport à l'accès à l'avortement, par rapport au droit à l'avortement, je pense que tout le monde a eu une réaction forte lors de cette annonce-là du gouvernement, il y a quelques jours. Maintenant, quand on a commencé à voir des articles être publiés sur le fait que le gouvernement disait que c'était lui qui allait gérer au cas par cas qu'est-ce qui allait se passer, là, on s'est un peu posé des questions, tout un chacun. Ce n'est pas un débat simple. Ce n'est pas un débat qui peut se régler autour d'un coin de table. Donc, nous, ce qu'on ce qu'on dit, c'est que ce n'est certainement pas au gouvernement tout seul de son bord à commencer à gérer au cas par cas, en effet, comme il l'a dit lui-même, ces dossiers-là. Il faut qu'il y ait des balises, il faut qu'on les détermine ensemble, de manière transpartisane, avec des experts, des éthiciens, des philosophes, etc. Mais ce qu'il faut à tout prix éviter, justement, c'est un gouvernement qui s'arroge ce pouvoir-là de dire : C'est à moi qui... c'est moi qui vais trancher ça, qu'est-ce qui cadre ou pas dans x ou y valeur.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais donc, est-ce que... finalement, est-ce que vous appuyez la décision du gouvernement ou pas?

M. Leduc : Bien, la décision a peut-être été un peu trop rapide. Là, avec un peu de pas de recul, tout un chacun, je pense qu'on réalise qu'il y a des dangers à commencer à aller dans cette... dans ce chemin-là. Il ne nous mène pas à des belles places, je pense, ce chemin-là. Alors, on prend un pas de recul, on constate qu'il faut aborder ça avec beaucoup de philosophie, avec beaucoup de sérénité, et on...

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous aspirez quand même à, un jour, former le gouvernement, là.

M. Leduc : Exact.

Mme Lajoie (Geneviève) : Un gouvernement solidaire ferait quoi avec ça?

M. Leduc : Bien, un gouvernement solidaire se pencherait sur le dossier avec des experts, avec des éthiciens, essaierait de trouver des balises beaucoup plus claires que le cas par cas, pour ne pas que ça soit quelque chose qui commence à être un... pour ne pas pas qu'on devienne des censeurs des bonnes valeurs du Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : ...critère qui vous permettrait d'annuler un événement?

M. Leduc : Comme je vous dis, moi, je ne vous dessinerai pas ça au coin d'une table, là, je ne suis pas un éthicien, je ne suis pas un philosophe. Moi, j'aurais besoin d'être alimenté par des gens beaucoup plus compétents et beaucoup plus connaisseurs de ce dossier-là que moi pour prendre cette décision-là.

M. Denis (Maxime) : Mais d'intervenir dans les activités de la société d'État, il n'y aurait pas de problème avec ça?

M. Leduc : Ce n'est pas ça qu'on dit. Dans le fond, est-ce qu'il peut y avoir des moments où est-ce qu'on peut se donner le droit d'intervenir? Je pense que oui. On n'est pas en train de dire qu'il ne faut absolument jamais toucher à ça, on n'est pas là. Mais comment et quand intervenir, c'est une question compliquée, puis on reconnaît que c'est une question compliquée, puis une question compliquée, on ne la règle pas sur un coin de table.

Mme Plante (Caroline) : Entre temps, il y a une mise en demeure. Qu'est-ce qu'on fait avec ça? Est-ce qu'on rétablit le contrat de l'organisation?

M. Leduc : Ça, c'est au gouvernement, avec ses experts, ses avocats, son service de contentieux, de prendre la décision. C'est le droit qu'ils ont, hein, de faire ça.

Une voix : ...

M. Leduc : Bien, je pense que la conclusion en clair de ça, c'est que, justement, il faut faire attention, il faut se donner des balises claires. Là, ils vont devoir aller, probablement, en cour pour expliquer c'était quoi, leur rationnel. Ça va être peut-être un défi pour eux d'expliquer ça. Donc, faisons attention avec ces dossiers-là. C'est des dossiers complexes, gérons-les avec toute la complexité qu'ils nécessitent.

Mme Boisvert (Louise) : Juste une petite dernière. Est-ce que ce qui se passe avec les feux en ce moment, ça ne donne pas des munitions aux municipalités de demander de l'argent pour de l'adaptation aux changements climatiques? M. Legault a encore fermé la porte hier, là.

Mme Zaga Mendez : Les municipalités, c'est la ligne de front, c'est un peu notre première ligne face aux changements climatiques. Ça fait des années que les municipalités sonnent l'alarme, et ils nous l'ont dit très clairement, c'est 2 milliards par année qu'ils ont besoin pour s'adapter contre les changements climatiques. Ce n'est pas seulement la question de feux, là, je parle... je disais que le printemps doit être un point tournant, on parle aussi des inondations, de la gestion des aqueducs. Il y en a plusieurs au niveau des infrastructures. Donc, là-dessus, nous, on va continuer à appuyer les municipalités, c'est-à-dire qu'il faut qu'on ait assez de fonds et que ce soient eux, nos élus municipaux, nos MRC, qui aient tous les outils pour s'adapter aux changements climatiques. Tout ce qui arrive en ce moment, là, ça nous fait réfléchir, de dire : Il est où, le plan pour l'adaptation au niveau de la forêt? Il est où? Puis juste pour vous dire que, dans notre loi de l'aménagement forestier, là, le mot «adaptation aux changements climatiques» n'apparaît pas. Et ça, ça nous pose des grandes, grandes questions. Et c'est la même chose au niveau des partenariats qu'on doit créer avec les municipalités.

Mme Boisvert (Louise) : Visiblement, le premier ministre n'a pas senti ça encore?

Mme Zaga Mendez : Bien, on va continuer à faire de la pression, puis les municipalités vont continuer à faire de la pression. Pour nous, on l'a dit plusieurs fois, ce n'est pas normal qu'on n'entende pas leurs demandes puis qu'on n'est pas en train de donner les ressources nécessaires pour s'adapter aux changements climatiques.

Mme Plante (Caroline) : ...plusieurs événements comme ça au Québec cette année, des inondations, des feux de forêt majeurs. Je sais que votre parti, dans le passé, a abordé la question d'écoanxiété. Est-ce que vous... Qu'est-ce que vous entendez, là, dans vos comtés? Est-ce que, d'après vous, là, ça fait juste accentuer l'écoanxiété, notamment des jeunes?

Mme Zaga Mendez : Je pense que ça nous met devant nous qu'est ce que ça veut dire, les changements climatiques. Les changements climatiques, on peut le vivre directement, mais on peut aussi le voir à la télé ou sortir dans la rue puis voir le smog. C'est certain que tous les Québécois et Québécoises, en ce moment, sentent une préoccupation, et c'est notre devoir, comme élus, de saisir cette préoccupation-là et s'attaquer sérieusement... Et c'est ça, l'objectif avec l'initiative, par exemple, de cette commission, on doit entendre les experts, on doit entendre les gens. Parce que ça ne veut pas dire que tout est fini puis qu'on arrête là, ça veut dire qu'il faut qu'on mette les ressources nécessaires pour s'attaquer aux changements climatiques.

Mme Henriquez (Gloria) : Should financing for municipalities to fight climate disasters be a case by case situation, or should it be just: Here's more money to everybody?

Mme Zaga Mendez : The Union of municipalities of Québec had already done a study that shows that it's around $2 billons per year that it will cost to adapt to climate change. So, in that sense, they already made a case that they are united, they need... that's the amount of resources that they're asking from the Government. So, it has to go, yes, beyond case by case. We have to listen to them; they are calling for this in just one voice. And, for us, that should be done.

Mme Henriquez (Gloria) : You mentioned that, at the beginning of the session, you're going to ask for a commission on managing forces.

Mme Zaga Mendez : Yes. So, our demand today is to have a... ask for kind of a special commission in terms of the adaptation to climate change in management of forest in Québec. What we have seen in the past days and today is that we need to ask ourselves the question: What is the Government doing to adapt forest management to climate change disasters or any type of further damages that we're going to have? Immediately, today, we have to go and fight the fires. Today, it's normal that we have to go and fight the urgence. However, when we come back, in the Fall, this needs to be a priority. And that's why we're pushing for this commission, in order to ask to all the experts. We have so many experts, in Québec, in terms of forest management. We have communities that know how to better manage the forest. And we have to make a decision, and we need a plan to adapt our forest to climate change. Merci beaucoup.

M. Leduc : Merci. Bonne journée.

(Fin à 9 heures)