Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Dix heures trente et une minutes)
M. Drainville : Alors,
bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Je vais d'abord vous parler du
cellulaire, puis, par la suite, on va faire le point sur la rentrée.
Alors, le cellulaire prend de plus en plus
de place dans la vie de nos jeunes, vous le savez. Et, s'il y a une chose qu'on
souhaite, c'est que nos enfants soient à 100 % concentrés dans les salles
de classe, qu'ils soient concentrés sur ce que les enseignants veulent leur
enseigner plutôt que sur les textos qu'ils reçoivent ou qu'ils transmettent.
Malheureusement, le cellulaire est devenu, donc, une distraction dans les
classes. Et puis, moi, ma responsabilité, c'est de favoriser la réussite
scolaire, hein, c'est ça, ma première responsabilité. Et donc j'en viens à la
conclusion que l'interdiction du cellulaire va aider à la concentration des
élèves et donc va contribuer à la réussite scolaire.
Donc, on va, effectivement, encadrer l'utilisation
du cellulaire en classe. Ce faisant, on va emboîter le pas à plusieurs
provinces et nations qui ont mis en place des balises en cette matière. Je vous
avais dit que j'étais en réflexion, à la fin de la dernière session, et là on
va procéder donc avec une directive. Donc, je vais proposer au Conseil des
ministres, donc, une directive qui interdira, donc, le cellulaire en classe
sauf à des fins pédagogiques, donc. Et cette directive-là, une fois qu'elle
aura été adoptée par le Conseil des ministres, elle sera acheminée au réseau
scolaire. Si vous le souhaitez, évidemment, je répondrai à vos questions sur
cette question tout à l'heure.
Par ailleurs, sur la rentrée scolaire,
bon, comme vous le savez, on fait face à un gros défi de pénurie, pénurie d'enseignants
en particulier mais, honnêtement, pénurie dans tout. Et là je vais vous
présenter, donc, la situation actuelle, à quelques jours de la rentrée, pour ce
qui est de la pénurie des enseignants, pour ce qui est du nombre de postes à
combler par des enseignants, par des enseignantes. Donc, en date de la semaine
dernière, ce sont les chiffres les plus récents que nous avons, il manque 8 558 enseignants
et enseignantes, c'est-à-dire 1 859 enseignants réguliers à temps
plein, essentiellement, donc, des permanents, et 6 699 enseignants à
temps partiel, donc pour un total de 8 558. À pareille date l'année
passée, il nous manquait 5 335 enseignants, 924 à temps plein, je
sais que le chiffre de 700 a circulé, là, mais, dans les faits, c'était bien, l'année
passée, 924 enseignants à temps plein qu'il nous manquait, et 4 411 enseignants,
enseignantes à temps partiel.
Je tiens à souligner quand même quelque
chose. L'année passée, le chiffre, donc, de 5 335, c'était le produit d'une
collecte d'information à laquelle 57 centres de services sur 72 avaient
répondu. Cette année, le chiffre de... on va dire 8 500, là, pour les fins
de la discussion, le chiffre de 8 500, c'est le résultat d'une réponse qui
inclut tous les centres de services, donc, sauf un, donc il y a 71 sur 72 centres
de services qui ont répondu, cette année, à la demande. Donc, c'est sûr que,
comme il y a eu plus de centres de services qui ont répondu, ça fait grossir le
chiffre, mais le chiffre... on peut dire que 8 558, c'est vraiment le
chiffre fidèle à la réalité en date de la semaine dernière.
Alors, c'est un défi considérable, je n'ai
pas besoin de vous le dire. Je n'ai pas besoin de vous dire non plus que c'est
une réalité pour laquelle il n'y a pas de solution magique. Maintenant, je veux
quand même parler un petit peu de ce que ça va prendre pour solutionner cette
problématique. Premièrement, ça nous prend, évidemment, plus d'enseignants qui
s'inscrivent en faculté d'éducation et qui deviennent, donc, des diplômés des
facultés d'enseignement.
Je vous rappelle qu'au cours des dernières
années on a mis en place plusieurs mesures pour valoriser la profession
d'enseignant, pour attirer des jeunes enseignants, des jeunes enseignantes. Je
vous rappelle la hausse de salaire de 18 % pour un nouvel enseignant, donc,
qui va commencer à 53 000 $. Je vous parle également de la hausse de
14 % des enseignants pour les enseignants qui sont au sommet de l'échelle.
Donc, maintenant, le sommet de l'échelle, quand tu es enseignant, c'est
92 000 $ en vertu de la dernière convention collective. Donc, ça,
c'est une mesure qu'on a mise de l'avant pour valoriser la profession
d'enseignement.
Les bourses qu'on a mises en place pour un
étudiant qui s'inscrit en enseignement, c'est 5 000 $ par année.
Donc, un bac de quatre ans, c'est une bourse de 20 000 $. Le tutorat
qu'on a mis en place pour aider les élèves mais pour aider aussi les
enseignants. Le tutorat, il y a eu 130 000 élèves qui ont bénéficié
du programme de tutorat l'an passé. Le programme de mentorat également qui a
été mis en place ces dernières années, ça aussi, ça vise à aider les
enseignants, en particulier les jeunes enseignants, enseignantes. Parce que le
mentorat, dans le fond, c'est un enseignant expérimenté qui aide une jeune
enseignante, un jeune enseignant.
Évidemment, il y a aussi des sous. Ça, on
n'en a pas beaucoup parlé, mais on appelle ça la surdotation. Alors, ça, c'est les
montants qui ont été mis au dernier budget, qui ont été augmentés, qui font en
sorte qu'on donne aux centres de services scolaires de l'argent pour qu'ils
puissent embaucher des enseignants à temps partiel même si on n'a pas identifié
100 % de la tâche, mais on dit aux centres de services : On sait que
tu vas en avoir besoin, de cet enseignant-là, donc on te permet de l'embaucher
dès maintenant. Donc, ça, c'est des sous qui ont été rajoutés.
Puis, évidemment, si on veut parler de
valorisation de la profession enseignante, moi, je vous le dis, là, les aides à
la classe, là, les aides à la classe, ça va faire une immense différence. Le
projet pilote dans 100 écoles est incroyablement bien reçu. Les taux de
satisfaction sont très élevés. Les enseignantes sont très contentes d'avoir une
deuxième adulte avec elles, puis les éducatrices veulent prêter main-forte, les
éducatrices, les techniciennes en éducation spécialisée également.
Donc, moi, je veux des aides à la classe
dans le maximum d'écoles primaires publiques du Québec, mais, pour ça, ça
prend, bien entendu, une nouvelle convention collective. Puis j'espère que les
syndicats vont la signer le plus tôt possible, parce que ça va nous permettre
de déployer les aides à la classe. Je vous rappelle, les aides à la classe, là,
c'est plusieurs centaines de millions de dollars par année de plus qu'on
injecterait dans le système d'éducation.
Donc, ça, c'est les mesures de
valorisation. J'en appelle aussi, ce matin, aux personnes qui ont un bac. Vous
avez un bac dans une matière qui est enseignée à l'école ou dans une matière
qui est connexe, vous avez un bac en histoire, en mathématiques, en chimie, en
français, puis vous avez le goût d'essayer une nouvelle carrière, on va... il y
a de la place pour vous actuellement. Vous allez devenir un enseignant sans
brevet, donc un enseignant non légalement qualifié, mais mon objectif, c'est
que... si vous avez la piqûre de l'enseignement, mon objectif, c'est de vous
amener dans un programme de 30 crédits qui va vous donner la base pour la
pédagogie en classe et qui va vous permettre de devenir enseignant avec brevet,
donc légalement qualifié. Donc, si vous vous interrogez sur la suite de votre
vie professionnelle, ça vous tente d'essayer l'enseignement, ça pourrait être
pour vous.
Puis je lance aussi un appel, encore une
fois, aux enseignants retraités. Vous savez, j'ai envoyé une lettre, une
deuxième lettre, cet été, elle a été reçue au cours des derniers jours, dans
laquelle je dis aux enseignants retraités : Les conditions financières
très avantageuses qui étaient en place l'année passée ont été reconduites cet
été. Puis je félicite ma collègue, Sonia LeBel, du Trésor, puis je félicite
aussi les syndicats d'enseignants qui ont accepté de reconduire ces mesures. Puis
ça, ça fait en sorte... Je vous donne un exemple : tu reviens... tu es
enseignante retraitée, tu reviens faire de la suppléance, au lieu de te payer
230 $ par jour, ça te donne 460 $ par jour, le double, sans pénalité
pour ton régime de retraite puis sans obligation de cotiser non plus à ton
régime de retraite. On en a amené 3 000 comme ça l'année passée. Est-ce
qu'on est capable d'aller chercher plus cette année? Je l'espère. Alors, je
vous lance un appel, les enseignants retraités. Les mesures ont été reconduites
et elles sont effectivement très avantageuses. Si vous avez encore de l'énergie
à donner, là, à nos élèves, là, on a besoin de vous.
Un dernier message avant de passer à vos
questions, un message aux parents. Moi, j'ai été parent, je le sais, c'est quoi,
une rentrée scolaire. C'est stressant, une rentrée scolaire. Puis ça l'est
encore davantage quand tu te demandes : mon enfant va-t-il avoir un
enseignant ou une enseignante dans sa classe? Je comprends ça. Et je veux juste
vous dire : Les centres de services scolaires, là, ils travaillent, là,
d'arrache-pied pour essayer de combler les postes. Les équipes-écoles sont au
travail, le ministère est au travail. Nous autres, comme équipe, on travaille
très, très fort pour s'assurer, justement, qu'on comble le maximum de postes
d'ici la rentrée scolaire. On travaille tous pour la même chose, on travaille
pour la réussite de nos enfants. On a un plan de match. Les sept mesures que je
vous ai exposées en janvier dernier, on a avancé sur ces sept mesures-là.
Et évidemment l'objectif maximum, si je
peux dire, c'est de mettre en place... de reconduire les mesures pour régler la
pénurie le plus vite possible, les bonifier, ces mesures-là, si nécessaire,
celles dont je vous ai parlé tout à l'heure. Puis, s'il faut en ajouter, on le
regarde, on regarde de nouvelles mesures. Là, vous allez me demander
lesquelles, je ne suis pas prêt à vous le dire encore, mais je veux vous dire :
On travaille très, très fort. Le plan de match, là, c'est d'avoir... dans les
classes du Québec, d'avoir un enseignant ou une enseignante avec brevet. Ça,
c'est mon objectif, c'est ma priorité. Puis, si je ne suis pas capable d'y
arriver, à ce moment-là, il faut prendre des enseignants sans brevet puis les
amener le plus possible vers le brevet. Alors, c'est là qu'on en est.
Merci pour votre écoute, et je prends
maintenant vos questions.
M. Laforest (Alain) : M. Drainville,
est-ce qu'il y a des classes qui ne vont pas ouvrir la semaine prochaine?
M. Drainville : Non.
M. Laforest (Alain) : Malgré
un manque de 8 500 enseignants... Vous avez dit : Ça prend un
adulte par classe, mais c'est 3 000 de plus, mais le 8 500, il n'est
pas total, c'est plus que ça parce qu'il y a un centre de services qui ne vous
a pas répondu. On peut penser que c'est 8 700, on peut aller jusque-là,
près du 9 000. Donc, à 9 000 personnes qui manquent dans les
classes, vous assurez qu'il va y avoir des cours dans toutes les classes
primaires et secondaires.
M. Drainville : M. Laforest,
M. Laforest, on travaille d'arrache-pied pour s'assurer d'avoir une
enseignante avec brevet...
M. Laforest (Alain) : ...ça,
je comprends. Je vous dis : Est-ce que toutes les classes vont ouvrir?
M. Drainville : C'est
l'objectif, on travaille pour ça. Et, si je me fie à l'année dernière, l'année
dernière à pareille date, je vous l'ai dit, là, on avait 5 335 enseignants
qui... 5 335 postes à combler. Par la suite, la semaine suivante, on avait
diminué ça de moitié. La semaine suivante, on avait diminué ça de moitié. Puis
on est arrivé au début de septembre, là, puis on avait à peu près 1 000 postes
à combler.
Maintenant, M. Laforest, là, je vous
parle de postes d'enseignants. Si je ne suis pas capable... puis je l'ai dit,
là, j'ai été très, très franc avec la population là-dessus, avec les parents en
particulier, si je ne suis pas capable d'avoir un enseignant ou une
enseignante, ça me prend, évidemment, un adulte dans la classe, le temps qu'on
trouve un enseignant ou une enseignante.
Mme Lajoie (Geneviève) : Dans
les circonstances, est-ce que vous pouvez assurer aux parents que la qualité de
l'enseignement sera au rendez-vous cette année dans les classes du Québec?
M. Drainville : Écoutez, on a
un très bon réseau scolaire, nos enseignants travaillent très, très fort. On a
autour de 110 000 enseignants au Québec, Mme Lajoie, autour de
110 000 enseignants. La majorité sont des enseignants avec brevet. Et
puis, quand je regarde les enseignants non légalement qualifiés, là, l'année
passée, là, ceux qui avaient une tolérance d'engagement, comme on l'appelle,
là, la majorité avait soit un bac soit une maîtrise et une bonne proportion des
autres avait un D.E.C. Et donc ce n'est pas des personnes qui avaient une
formation en enseignement, mais c'est des personnes qui avaient une très bonne
maîtrise du contenu.
Et donc la réponse courte à votre
question, c'est que, quand on fait l'addition des enseignants avec brevet, des
enseignants sans brevet mais qui ont une formation universitaire, une maîtrise,
un D.E.C... Dans certains cas, très, très peu, ils ont seulement un D.E.S.,
mais, l'année passée, il y en avait seulement trois, là, sur 112 000, là, tu
sais, ça fait qu'il ne faut pas non plus alerter, ameuter. Alors, moi, je pense
que la qualité des enseignants, même ceux qui ne sont pas légalement qualifiés,
elle est bonne. Est-ce qu'elle peut s'améliorer? La réponse, c'est oui. Puis
c'est pour ça qu'il faut les amener vers le brevet, c'est pour ça que ça prend
un programme de mentorat, qui est déjà en place, pour aider ces profs-là, etc.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : L'an dernier, là, je ne sais pas si vous avez
le détail, là, mais, quand vous êtes passé de 5 000 quelque à 1 000,
là, les 4 000 qui ont comblé les postes, c'est qui? C'est des gens qui
reviennent de la retraite, c'est des... Tu sais, c'était quel profil?
M. Drainville : Je n'ai pas
ces chiffres-là très précisément, ce matin, mais c'est sûr que les centres de
services scolaires, ils doivent d'abord offrir des postes aux légalement
qualifiés. Les centres de services scolaires doivent d'abord embaucher des
enseignants avec brevet. Donc, on peut présumer que les personnes qui sont
venues diminuer le nombre de postes à pourvoir, l'année passée, étaient pour
l'essentiel des enseignants non légalement qualifiés, donc sans brevet, qui
avaient pour la majorité soit un bac, soit une maîtrise, ou encore, pour
certains d'entre eux, un D.E.C.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mais est-ce que ça veut dire que les centres
de services scolaires affichent les postes trop tard? Tu sais, pourquoi on
réussit à les combler une fois que l'année est commencée? Vous comprenez ce que
je veux dire?
M. Drainville : Oui, alors...
Oui, bien sûr. Non, c'est une très bonne question. Les postes permanents, là,
ils sont affectés en juin. De façon générale, là, ils sont affectés en juin. La
difficulté, c'est que, pendant l'été, il y a des enseignants qui vont décider
de ne pas rentrer, parce que, par exemple, mettons, elle a décidé de prendre un
congé de maladie, bon, sa santé est défaillante, elle nous annonce qu'elle ne
peut pas revenir. Dans certains cas, ça peut être des congés de maternité. Dans
certains cas, c'est des personnes qui ont réfléchi pendant l'été, qui ont
décidé de prendre leur retraite finalement. Donc, il y a toujours un certain
nombre de postes à combler au mois d'août parce que la réalité entre le mois de
juin et celle du mois d'août a changé. C'est ça, la réponse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...toujours
plus de départs à la retraite, de départs du réseau que de renforts qui vous
proviennent, chaque année, des diplômés des facultés. Et là le phénomène
s'accélère ou, à tout le moins, il est plus important cette année, de postes
non comblés, comparativement aux années précédentes. Est-ce que votre ministère
a établi, par exemple, quels seront les besoins même pour l'an prochain? Est-ce
que vous documentez cette réalité-là ou pas?
M. Drainville : Moi, je vais
vous dire, Hugo, c'est... grosso modo, là, c'est 4 000 versus 3 000.
On a à peu près 3 000, là... j'arrondis là, mais on a à peu près
3 000 retraités qui quittent l'enseignement puis on a à peu près
3 000 nouveaux diplômés qui rentrent chaque année. Si c'était juste
de ça, on serait en situation d'équilibre, à part les départs, là, imprévus
comme ceux dont je viens de parler. La difficulté, c'est que, selon les chiffres
que nous avons, on a à peu près un 1 000, 1 000 enseignants,
enseignantes qui quittent pendant l'année pour toutes sortes de raisons. Et
donc on se retrouve avec un solde de 4 000 qui sortent puis 3 000 qui
rentrent. Et donc, à cause de ce solde négatif, c'est sûr que l'écart se
creuse. Et c'est pour ça que je vous disais, tout à l'heure, parmi les
solutions, il faut augmenter le nombre de diplômés. Il faut, dans certains cas,
retenir des retraités qui sont tentés de partir, leur demander peut-être de
faire un an ou deux de plus à des conditions intéressantes, de demander à des
anciens enseignants de revenir prêter main-forte, etc.
Parce que c'est très important que vous
sachiez la distinction entre enseignant à temps plein puis enseignant à temps
partiel. Là, c'est un petit peu technique, mais je veux vous l'expliquer. Un
enseignant à temps plein, là, dans la définition, là, essentiellement, c'est un
permanent, O.K., c'est essentiellement un permanent, donc une personne, là, qui
a fait deux ans de service continu puis qui a sa permanence, elle a sa classe.
Au début de l'année, là, elle est assurée d'avoir sa classe. Ça, c'est les
enseignants à temps plein.
Les enseignants à temps partiel, ils se
divisent en deux catégories. Il y a les enseignants à temps partiel à
100 % de la tâche puis il y a les enseignants à temps partiel qui ne sont
pas à 100 % de la tâche. Eux autres, ils sont beaucoup plus nombreux dans
le chiffre que je vous ai donné tout à l'heure. Les enseignants avec 100 %
de la tâche, dans le fond, eux autres, ce qu'ils vont faire, là... on les
qualifie comme ça, 100 % de la tâche, parce qu'ils vont venir remplacer
une permanente ou un permanent qui s'en va, mettons, en congé de maladie, congé
de maternité. Donc, elle est à temps partiel mais à 100 %, elle a sa
classe à elle pour l'année.
Ceux qui sont à temps partiel mais pas à
100 %, ça va être des enseignants, par exemple, qui vont venir une journée
par semaine, parce qu'on a beaucoup de profs, comme vous le savez, qui font quatre
jours semaine, ils font du quatre sur cinq, donc ils ne se présentent pas le
vendredi. Bon, bien, ça me prend des profs à temps partiel qui, à chaque
vendredi, vont venir remplacer Mme Alexandra, Mme Annick. Et ça,
donc, ce sont des temps-partiels mais, je dirais, des temps-partiels
récurrents, qui ont une affectation régulière. Des fois, ça va être le
vendredi, des fois ça va être le lundi. Alors, c'est sûr que des temps partiels
qui n'ont pas 100 % de la tâche, j'en ai vraiment beaucoup, beaucoup besoin,
parce que j'ai beaucoup de profs, effectivement, qui sont sur la semaine
quatre-cinq.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...sur
le 4 000, 3 000, c'est important, là. Parce que vous dites qu'il y a
3 000 départs à la retraite à peu près, 3 000 nouveaux étudiants
qui arrivent, mais il y a comme plus que 30 000 profs, si ma mémoire est
bonne du rapport de la VG, non légalement qualifiés dans le réseau. Il faut
plus que 3 000 par année nouveaux enseignants pour que l'équilibre
revienne, là.
M. Drainville : Oui, Hugo,
mais il faut faire attention, les 30 000 dont parlait la VG, ils ne
représentaient que 8 % des heures enseignées. Ils représentent le quart,
plus que le quart des 112 000 enseignants que j'ai au total au
Québec, mais ils ne représentaient que 8 % du temps d'enseignement.
Essentiellement, ces 30 000 là, Hugo, là, ce n'est ni des temps-pleins, ni
des temps-partiels à 100 %, ni des temps-partiels à moins que 100 %,
ce sont des personnes, par exemple, qui vont venir une journée. Mettons, ils
viennent, ils font de la suppléance une journée par année, ils rentrent dans le
30 000. Des professeurs qui font l'enseignement à la leçon rentrent dans
ce 30 000 là.
Alors, c'est pour ça, ce 30 000 là,
c'est un gros, gros chiffre, mais, dans les faits, comme je te dis, il
représente... comme je vous dis, pardon, il représente 8 % de tout le
temps d'enseignement, parce que c'est vraiment du remplacement très sporadique.
C'est des suppléants, mettons, qui vont venir une journée, une fois de temps en
temps, mais ils comptent dans le 30 000.
Ce qui est important dans ce... Oui, ce 30 000
là est important, mais ce qui est important dans ce 30 000 là, c'est
regarder ce qu'on appelle ceux qui ont des tolérances d'engagement. Eux autres,
eux autres, c'est eux autres dont je vous parlais tout à l'heure. Quand je vous
disais, là : Tolérance d'engagement, là, ça, c'est la catégorie, je
dirais, la plus importante des non légalement qualifiés, ceux qui ont une
tolérance d'engagement, la majorité ont un bac ou une maîtrise, puis il y a un
bon pourcentage, dans l'autre 50 %, qui ont un D.E.C.
Me suivez-vous, Hugo? C'est un peu
technique, mais bon.
M. Desrosiers (Sébastien) : Des
enseignantes qui ont déménagé puis qui ont changé de centre de services
scolaire nous disent qu'elles ne se font pas rappeler par les centres de
services scolaires, elles perdent leur ancienneté. Ça, c'est prévu par la
convention collective. Des enseignants non légalement qualifiés toutefois
passent devant elles pour obtenir un emploi dans une salle de classe. Est-ce
que vous êtes au fait de ce problème-là? Et est-ce que c'est normal, donc?
M. Drainville : Je suis au
fait de ce problème-là. Et je réitère, l'obligation des centres de services,
c'est d'abord d'offrir des postes aux enseignants avec brevet qui sont
légalement qualifiés. C'est la... Ils sont obligés de le faire, c'est l'obligation
qui leur est faite. Donc, s'il y a des directions de centres de services qui
embauchent des non légalement qualifiés avant d'embaucher des légalement
qualifiés, ce n'est pas une pratique qui est acceptable.
M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce
que c'est répandu?
M. Drainville : Pardon?
M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce
que c'est répandu?
M. Drainville : Je ne sais
pas, mais j'entends les mêmes choses que vous, j'entends des... parce que les
gens nous écrivent un petit peu, et tout ça. Je ne peux pas vraiment mesurer
l'ampleur de ce phénomène-là, mais votre question me donne l'occasion de
rappeler la règle.
Mme Plante (Caroline) : Êtes-vous
capable de garantir, M. Drainville, qu'il va y avoir un adulte par classe
à la rentrée? Vous dites qu'il n'y aura aucune classe de fermée. Êtes-vous
capable de garantir qu'il va y avoir au moins un adulte par classe?
M. Drainville : Je travaille
beaucoup, et toute l'équipe travaille beaucoup, et tous les centres de services
et les équipes-écoles travaillent avec acharnement pour s'assurer qu'on ait un
adulte par classe. Puis évidemment la journée d'aujourd'hui me permet de
rappeler que j'ai besoin d'aide, qu'on a besoin d'aide présentement.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais
vous ne pouvez pas l'assurer.
M. Drainville : Comment
voulez-vous que je l'assure, Mme Lajoie? Comment voulez-vous que je
l'assure? Ce que je vous dis, par contre, c'est que, quand je regarde la
tendance de l'année passée, le nombre de postes à pourvoir diminuait de
50 % par semaine, là, et on s'est retrouvé avec une situation qui était,
somme toute, gérable.
M. Laforest (Alain) : Mais là
vous êtes parti de non à peut-être. Parce que, tantôt, quand je vous ai posé la
question, vous avez dit : Non. Là, vous dites : Je ne peux pas vous
l'assurer.
M. Drainville : Bien, je
travaille...
M. Laforest (Alain) : Mais je
comprends... Mais ça, je comprends ça.
M. Drainville : M. Laforest,
M. Laforest, je veux être franc puis je veux être transparent avec les
gens. On fait tout, tout en notre pouvoir pour s'assurer qu'on ait un
enseignant par classe pour la rentrée, on fait tout. On retourne toutes les
pierres, on a mis de l'avant plein de mesures. On a l'intention... On en
regarde d'autres, mesures, qu'on vous annoncera en temps et lieu. Et on
travaille comme des fous pour s'assurer qu'on ait, dans le plus grand nombre
possible de classes, des enseignants avec un brevet, si on ne peut pas, des
enseignants sans brevet, et ainsi de suite.
Et puis, là, évidemment, si les gens
répondent à l'appel, si j'ai des enseignants retraités qui m'écoutent puis qui
ont le goût de venir me prêter main-forte, puis qu'on assiste, là, dans les
prochains jours, à une forte augmentation de ce nombre de retraités qui veulent
venir nous aider, Alain, on va se retrouver avec une... M. Laforest, on va
se retrouver avec une...
M. Laforest (Alain) : C'est
un appel de désespoir.
M. Drainville : Non, ce n'est
pas du désespoir, on est dans l'action. Je suis dans un excellent état
d'esprit. On se démène comme des diables dans l'eau bénite pour régler ça. Et
je dis à tous ceux et celles qui ont le goût de venir nous prêter main-forte, y
compris les retraités, les enseignants retraités : On a besoin de vous.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous êtes à la dernière minute, vous êtes à la
dernière minute, tu sais, on est à la fin du mois d'août. Pourquoi ça arrive à
ce moment-ci? Vous l'avez fait trop tard, votre appel aux retraités. Pourquoi,
chaque automne, c'est la même panique, tu sais?
M. Drainville : Bien, non,
mais, comme je vous ai expliqué, il y a un processus d'affectation pour les
temps-pleins permanents en juin. Par la suite, il y a l'été. Moi, pendant
l'été, j'ai envoyé une première lettre aux enseignants retraités. Là, je leur
ai envoyé une deuxième lettre dans laquelle je détaillais les avantages
financiers de revenir prêter main-forte. Ça fait que j'en suis à ma deuxième
lettre, là, cet été.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Maintenant que vous voyez le résultat,
reconnaissez-vous que c'est peut-être trop tard, la lettre? Les femmes... les
enseignantes étaient déjà parties à la retraite, vous...
M. Drainville : Oui, mais là
vous me parlez de la mesure de 12 000. Moi, je ne vous parle pas de la
mesure de 12 000. La mesure de 12 000, c'est la mesure pour garder en
classe des personnes qui ont droit à la retraite. Moi, ce dont je vous parle...
Alors, cette mesure-là, effectivement, a donné des résultats très modestes,
quoique j'ai le goût de vous dire : On l'a essayé. Puis on a, quoi,
quelques dizaines d'enseignants qui ont répondu à l'appel. Bon, bien, ça nous
fait quelques dizaines d'enseignants de plus, on prend... on les prend tous.
Est-ce qu'il faut, comment dire, réévaluer cette mesure-là? Est-ce qu'il faut
la reconduire? Est-ce qu'il faut l'améliorer? On verra.
Mais celle dont je vous parle, c'est
l'autre mesure, celle pour les enseignants qui sont déjà partis. Eux autres,
ils étaient près de 3 000, l'an passé, à revenir. Et moi, je leur ai
envoyé une lettre à ceux-là, c'est à ceux-là que j'ai envoyé une lettre pour
dire : Aïe! C'est reconduit, vous êtes revenus l'an passé, s'il vous
plaît, revenez à nouveau. Puis peut-être qu'ils vont être plus nombreux, et ça,
ça pourrait nous aider à combler la différence. Et je peux vous dire une chose,
juste en terminant, Mme Lajoie, dans la lettre qui a été envoyée... je ne
sais pas si je devrais dire ça, mais, en tout cas, il y a des coordonnées sur
la lettre. Ça fait que les gens, ils appellent, il y a des enseignants
retraités qui appellent, puis ils sont très nombreux à appeler présentement.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez laissé votre cellulaire, c'est ça?
M. Drainville : Non, je n'ai
pas laissé mon cellulaire, je n'ai pas laissé mon cellulaire, mais ils sont
très nombreux à appeler. Puis les personnes qui prennent des appels, parce que
moi, je veux savoir, ils me disent : Ce sont des passionnés de
l'enseignement qui rappellent. Ils disent : Là, là, j'ai vu ça, la lettre,
j'ai-tu bien compris les conditions, tati, tata, ça me tente de revenir, puis
ça me... ou ça me tente de venir, parce qu'ils ne l'ont pas fait l'an passé.
Alors, ça, c'est des signaux positifs qui me donnent espoir, M. Laforest,
pour, justement, régler le plus rapidement possible.
Mme Lajoie (Geneviève) : M. Drainville,
«retourner toutes les pierres», vous avez utilisé le terme «retourner toutes
les pierres». Vous avez déjà annoncé, il y a quelques mois, que vous mettez un
frein aux maternelles quatre ans. Mais est-ce que retourner toutes les pierres,
ce n'est pas aussi diminuer le nombre de maternelles quatre ans,
éventuellement, dans les prochaines années? Il y a énormément de profs qui,
actuellement, ont des maternelles quatre ans.
M. Drainville : Écoutez, Mme Lajoie,
on a retardé la création, on a repoussé l'objectif, qu'on a maintenu, mais on
l'a repoussé dans le temps. Et puis, honnêtement, les maternelles quatre ans,
là, sur le fond des choses, tout le monde s'entend pour dire... bien, peut-être
pas tout le monde, mais pas mal de gens s'entendent pour dire que c'est une
saprée bonne idée de donner accès aux maternelles quatre ans. Maintenant,
prenant acte de la situation de pénurie devant laquelle on se trouve, on a
décidé, donc, de retarder, de repousser l'échéance dans le temps. Et on
maintient l'objectif, mais, s'il faut s'ajuster dans le temps, on s'ajustera
dans le temps. On n'est pas...
Des voix : ...
M. Drainville : Geneviève
Lajoie, nous ne sommes pas... Mme Lajoie, nous ne sommes pas dogmatiques.
Je ne suis pas dogmatique.
M. Desrosiers (Sébastien) : Est-ce
que ce sont des classes moins exigeantes? Est-ce que vous êtes toujours de cet
avis-là? Vous savez que des professeurs ont été outrés par vos propos la
semaine dernière. Est-ce que vous les regrettez? Est-ce que...
M. Drainville : Oui, ce que
j'ai dit la semaine passée, ce que j'ai mis... ce que j'ai proposé la semaine
passée, c'est une nouvelle façon de faire. Puis, moi, ce que je vous dis, c'est
que, dans la situation devant laquelle nous nous trouvons, il faut accepter de
mettre de l'avant des solutions qui n'ont pas été envisagées par le passé. Et
moi, je vous le dis, il va falloir continuer à mettre de l'avant des solutions
qui n'ont pas été envisagées par le passé. Il faut accepter de remettre en
question les façons de faire puis d'arriver avec des idées, des nouvelles
idées, des nouvelles façons de faire. Et savez-vous quoi? Je le ferai à
nouveau, parce qu'il faut accepter de regarder les choses différemment, parce
que, si on continue à faire les choses comme avant, on va obtenir les mêmes
résultats.
Alors, tous les enseignants travaillent
fort, tout le monde sait ça. Tous les enseignants travaillent fort. Mais, quand
je me promène dans les écoles, je suis rendu, quoi, à une cinquantaine
d'écoles, là, les enseignants, ils me parlent, là. Puis ils ne parlent pas
nécessairement devant le groupe, mais je me promène dans les classes, tout ça,
puis, des fois, ils me disent : M. Drainville, ça, là, ça n'a pas de
bon sens, là, ça, vous devriez regarder ça, là. Alors, les enseignants me
donnent des idées, comme celle que j'ai mise de l'avant la semaine dernière.
C'est beaucoup, beaucoup les enseignants
qui m'ont fait prendre conscience du fait que la maîtrise qualifiante de
60 crédits, là, ça ne fonctionne pas. Les enseignants me disaient :
M. Drainville, ça n'a pas de bon sens, là, vous me demandez de faire un...
je suis non légalement qualifié, là, ça fait plusieurs années que j'enseigne, j'aimerais
ça avoir mon brevet, vous me demandez de faire un 60 crédits le soir puis
les fins de semaine, je suis à temps plein dans l'école, j'ai des enfants à la
maison. Et c'est beaucoup les enseignants qui m'ont fait comprendre que, dans
le fond, le 60 crédits, ça ne fonctionne pas. Et c'est beaucoup eux autres
qui m'ont inspiré pour dire : Ce que ça prend, c'est un nouveau programme
de 30 crédits pour les non légalement qualifiés pour permettre de les
amener, justement... pour nous permettre de les amener au brevet avec une bonne
formation de base en pédagogie.
Alors, les enseignants puis le personnel
scolaire aussi... Parce qu'on a parlé d'enseignants dans ce point de presse,
mais j'ai des besoins également dans... chez les professionnels, chez les TES,
puis j'ai des besoins aussi en matière... chez les éducatrices.
M. Carmichael (Simon) : ...enjeux
plus cruciaux dans certaines régions ou c'est à l'ensemble du Québec qu'on a
des enjeux de recrutement?
M. Drainville : Pardon, vous
dites?
M. Carmichael (Simon) : Est-ce
qu'il y a des régions où la problématique est plus grande pour ce qui est du
recrutement?
M. Drainville : Bien,
écoutez, les chiffres sur la pénurie par centre de services scolaire seront
rendus publics, n'est-ce pas? Alors là, je vous parle en date du 14 août,
donc c'est de la semaine dernière. Le centre de services qui avait le plus
grand besoin, c'était le centre de services de Laval, il y avait
905 postes à combler; Patriotes, Montérégie, 874; centre de services de
Montréal, 591, etc.
Mais déjà, la semaine passée, la
directrice générale du centre de services de Montréal, Isabelle Gingras, a
donné une entrevue, je pense que c'est à Radio-Canada, dans laquelle elle
disait : Ce chiffre-là de 191, là, on l'a déjà comblé de moitié. Ça fait
que tu vois que les centres de services travaillent très fort, et donc les
chiffres que vous avez là et que je vous rends publics aujourd'hui, 8 558,
bien, moi, je pense que... la semaine prochaine, quand on va se reparler, parce
que, les chiffres, je vais continuer à vous les rendre publics, ils vont
continuer à être publiés sur le site, je pense que ça va descendre.
M. Laforest (Alain) : ...dans
l'arsenal que vous avez, dans l'arsenal que vous avez, est-ce que le bac
gratuit en enseignement est une option?
M. Drainville : Je ne l'ai
pas évalué. Pour le moment, ça ne fait pas partie des options que nous
regardons, mais vous me soumettez une idée, puis, ces temps-ci, je prends
toutes les idées et je les....
M. Laforest (Alain) : Ça
coûte cher devenir prof, là.
M. Drainville : Ah! oui, mais,
attendez, comment vous dites ça, ça coûte cher devenir prof?
M. Laforest (Alain) : Bien,
l'enseignement, ça coûte cher. Il y a des gens qui pourraient être tentés, si
c'est gratuit, de devenir enseignants, de ne pas payer des frais
universitaires, de s'inscrire dans ces formations-là.
M. Drainville : Bien, là, écoutez,
ils ne les paient pas, les frais universitaires, là. Là, ils reçoivent 5 000 $
par année. Je ne sais pas s'il y a des universités où les frais universitaires
sont plus que 5 000 $, là, mais, à ma connaissance, je ne pense pas.
Actuellement, si tu décides d'aller étudier en enseignement, là, 2 500 $
première session, 2 500 $ deuxième session. Donc, ça ne doit pas... il
ne doit pas te rester beaucoup de frais de scolarité à payer une fois que tu as
eu 5 000 $, là.
Mme Plante (Caroline) : M. Drainville,
sur le cellulaire, donc, vous...
M. Drainville : Oui.
La Modératrice : Dernière
question en français. Ensuite, on doit y aller en anglais.
Mme Plante (Caroline) : Oui.
Ah! oui, autre dossier. Donc, vous vous trouvez à donner raison au Parti
québécois, là, si je comprends bien, qui avait présenté une motion, le
30 mai dernier, qui demandait à l'Assemblée nationale d'encadrer... au
gouvernement d'encadrer l'utilisation du téléphone cellulaire en classe. Votre
gouvernement avait rejeté la motion, ça n'avait pas passé, bloqué la motion.
Donc, vous donnez en quelque sorte raison au Parti québécois aujourd'hui, là.
M. Drainville : Mme Plante,
j'avais déjà dit, lors des crédits, que j'étais ouvert à le considérer. Et
donc, avant de voter pour une motion qui interdit le cellulaire, il faut
d'abord qu'on finisse l'évaluation, tu sais. Alors...
Une voix : ...
M. Drainville : Oui, mais alors,
c'est ça. Alors, on était, à ce moment-là, en train de regarder l'encadrement, comment
est-ce qu'on pouvait s'y prendre, voir aussi quels sont les bénéfices. Il faut
aller au fond des choses. Est-ce que... Avant d'interdire, il faut d'abord se
demander est-ce que cette interdiction-là va aider nos élèves. J'en viens à la
conclusion que oui. Après mûre réflexion...
Une voix : ...
M. Drainville : Après mûre
réflexion, si vous me permettez, Mme Lajoie, après mûre réflexion, j'en
viens à la conclusion que, oui, ça va aider à la concentration des élèves et,
oui, ça va aider à la réussite scolaire. Et ça a été essayé par d'autres, et
les résultats sont plutôt probants là où ça a été essayé. Vous avez vu le
rapport de l'UNESCO, cet été, aussi également, qui conclut que la simple...
Des voix : ...
M. Drainville : Si vous me
permettez, le rapport de l'UNESCO, cet été, sur les technologies en éducation :
«La simple proximité d'un appareil mobile distrait les élèves.»
Des voix : ...
M. Drainville : Pardon,
Mme Plante?
Mme Plante (Caroline) : ...une
question sur la tablette aussi puis...
M. Drainville : Pardon?
Mme Plante (Caroline) : La
tablette, le iPad, dans certaines écoles, c'est obligatoire, c'est exigé.
Est-ce qu'il faut se poser des questions?
M. Drainville : Alors,
laissez-nous regarder les modalités de la directive, laissez-nous regarder les
modalités de la directive, et on vous reviendra là-dessus.
Des voix : ...
M. Drainville : Mme Sioui,
là, c'est vraiment la dernière. Après, je m'en vais en anglais, O.K.?
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Pourquoi ça doit venir du ministre, la directive?
M. Drainville : Parce que... Vous
dites?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Pourquoi ça doit venir du ministre?
M. Drainville : Pour que ça
s'applique à l'ensemble des écoles publiques, parce que le pouvoir de directive
que j'ai relève de la Loi sur l'instruction publique. Mais vous avez... C'est
une très bonne question, Mme Sioui. Il y a déjà des écoles qui l'ont
interdit, le cellulaire, parce que le conseil d'établissement a le droit
d'interdire le cellulaire en vertu du code de vie. Bon, alors... Puis
d'ailleurs je dis aux écoles qui m'écoutent : En attendant qu'on rédige la
directive puis qu'on l'achemine au Conseil des ministres, tout ça, ça va
prendre une période de temps, si les conseils d'établissement des écoles
veulent aller de l'avant avec l'interdiction des cellulaires, ces conseils
d'établissement d'école peuvent déjà le faire.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...peur des parents? Est-ce qu'ils ont peur des
réactions des parents?
M. Drainville : Alors, ça,
écoutez, vous leur poserez la question, Mme Sioui. Alors,
in English, in English, in English.
Mme Montgomery
(Angelica) :
When
will this ban be introduced? And how exactly will it be enforced?
M. Drainville :
I'm sorry?
Mme Montgomery
(Angelica) :
When
will this cell ban be introduced? And how would it be enforced?
M. Drainville :
Well, the... I think the word
«directive» is probably right, I hope it's right in English. Directive, you
know?
Mme Montgomery
(Angelica) : Regulation.
M. Drainville : Regulation? Yes, because... But it's different than «règlement». «Règlement» and «directive» are two different things.
That's why I'm not sure it's...
Une voix :
...
M. Drainville : Well, let's use directive then. So, the directive needs to be
worked out and it needs to go through Cabinet. So, this will take some time.
Obviously, the short answer to your question is : as quickly as possible.
So, as quickly as possible.
Mme Montgomery
(Angelica) : And how would it be enforced?
M. Drainville : Well, once it's been adopted by the Cabinet, it will be up to every
school to make sure that the directive is respected.
Mme Mignacca (Franca
G.) : A lot of schools already banned it though,
whether be individual teachers or the schools themselves. Why should this
directive come from the Ministry?
M. Drainville : Because I want this practice to be universal. I don't want it to
be, you know, a patched kind of
thing, I want it to be universal. I think, once you've arrived at the
conclusion that this is going to be a good thing for the kids' concentration
and this is going to create better conditions for academic success, well, I
think it's my responsibility as a minister then to make sure that all the
students can benefit from this measure. And the power I have, according to the
law, is to apply this directive to the public school system. I don't have
jurisdiction for that... on this particular issue, I don't have jurisdiction on
private schools.
Mme Montgomery
(Angelica) : But what do you have to say to
parents who are worried that they won't be able to stay in touch with their
child anymore as a result?
M. Drainville : Well, the reason why we want to do it is because we want to help
with the concentration of kids. We've listened to the teachers as well. The
teachers will tell you, if you talk to them, and I talked to them when I toured
the schools, they will tell you that a lot of kids are using their cell during
class time, they are using it.
Mme Mignacca (Franca
G.) : On the teacher shortage, we're hearing
from a lot of parents that are concerned by this idea of one adult per
classroom. What would say to people that are concerned their children's academic
success could be influenced by that?
M. Drainville : The objective is to have a teacher that has a diploma in education, that's my first priority. If I
cannot get such a person, then I will have to hire... we will have to hire what
we call a nonqualified... non-legally qualified, I should say, teacher, which
means a teacher without a diploma in education. How do you say «brevet»,
«brevet d'enseignement»?
Des voix : ...
M. Drainville : A license, yes. So, I will have to hire... we will have to hire
someone who doesn't have a teacher's license with the hope that this person
will develop a passion for education and will want to become a legally
qualified teacher, so with an actual license. And there are programs being
created as we speak, there's one at la TELUQ, which makes it possible for a
teacher, someone who is before a class who doesn't have teacher's license, to
actually register in this 30 credits program and become an actual legally qualified
teacher with a license. And if... in the remaining weeks, before the actual
beginning of the school year, if I do have a difficulty having either a teacher
with a license or a teacher that has an undergraduate degree, bachelor's
degree, master's degree, CEGEP degree, if I cannot find such a person, then,
yes, I may have to resort to an adult. But, in the past, there has been very,
very, very few such cases, and this is going to be a transitory phenomenon.
Mme Mignacca (Franca
G.) : The teachers' unions are saying that it
will be hard to find people who want to teach if you don't change their current
working conditions as well. What do you have to say to that?
M. Drainville : Well, we've changed the working conditions in the past few years.
We've increased the salary, we've created a tutor program... tutoring program,
mentoring program as well, other measures that I have mentioned in French.
And I'm also pushing
very, very hard to have «aide à la classe», so assistant teachers, I suppose
you could say, a second adult in the classrooms that will support the teacher.
And, where this has been tested, it's been tested in 100 schools, it's
going to be tested in 200 schools starting this year, where it's been
tested, it's incredible. The teachers love it because they have help. When a
student has a little anxiety crisis, there is a conflict between two students,
a student... a young student needs to go to the bathroom, needs to be helped to
get dressed up before going to the schoolyard, all these kinds of things that
the teacher has to do on his own, on her own, well, now, you have help.
And this, I want to
deploy, I want to have in as many primary schools as possible in Québec. And this
is on the table right now. And I'm hoping that the unions will sign up to that,
and we will be able to ask the educators, those who are there in the morning,
at lunch, at the end of the day, looking after the kids, before class, after
class, they have time in the morning and they have time in the afternoon, when
they could move into the classroom and become these assistant teachers. We're
talking about hundreds of millions of dollars to have these assistant teachers
deployed in as many public primary schools as possible. So, I'm pushing it very
hard.
M. Authier (Philip)
: You're 8,500 short. How realistic is it to say today that you think
you're going to be able to make it up? I know you're hopeful, but... and you
think it will drop as in passed years, but how realistic is it to believe that
you're going to be able to close the gap?
M. Drainville : Well, I think the next few weeks will be decisive. But, if I look
at the past, if I look at the tendencies of the past, we should be all right.
And also I'm counting on the recruitment that is active, the recruitment that
is going on as we speak. I'm hoping that there will be, for example, retired
teachers who still have the passion for teaching and who, looking at the
situation, will say : Ah! I'm going to go give them a hand, you know, I'm
going to go... I'm going to raise my hand and I'm going to call my former
schoolboard, for example, or my former school where I was teaching : Do
you need help?, you need help, I'll be there. This is what I'm hoping for, and
the next few weeks will say whether I'm going to be proven right.
M. Authier (Philip)
: You're saying you need help to get this fixed.
M. Drainville : Yes, we all need help, Phil, we all... M. Authier, we all need
help. No, but this is collective thing. This is not only an issue for the
Minister, this is an issue for the society of Québec as a whole. We believe...
I think, we've made that decision, we, collectively speaking. We believe that
education is the primary tool for the development of our children, for them to
achieve their fullest potential possible. We've made that decision collectively,
we've decided... Over the passed five years, we've increased the Education
budget by $1 billion per year on average, from $15 to $20 billion, we
made that decision. Education is our priority. Now, we're facing this labour
shortage, and I think that... if we all come together, I think we can make it
work. I think we can make it work.
Mme Mignacca (Franca
G.) : But is it not too late at this point? We're
in the end of August.
M. Drainville : No, never too late...
Mme Montgomery
(Angelica) :
What's
your plan B if you have no adult... you don't have one adult per class? Then,
what are you going to do?
M. Drainville :
I'm working for the plan A, I'm working
on the plan A, and I'm counting on the plan A to work. Merci
beaucoup, tout le monde.
(Fin à 11 h 16)