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(Neuf heures trente minutes)
Le Modérateur : Alors,
bonjour à tous! Bienvenue à ce point de presse des oppositions concernant la
rémunération des stages étudiants. Prendra la parole, lors de ce point de
presse, Pascal Bérubé, Alexandre Leduc et Madwa-Nika Cadet, qui sont
responsables en matière d'enseignement supérieur, et Mme Cadet en matière
de jeunesse et d'emploi. Et également, par la suite, les représentants
étudiants pourront prendre la parole. Alors, je laisse la parole à Pascal.
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Comme vous pouvez le voir, je suis bien entouré, une grande mobilisation
autour de la question de la rémunération des stages. Vous avez à ma droite, mon
collègue de Québec solidaire, à ma gauche, ma collègue du Parti libéral qui,
eux aussi, vous expliqueront pourquoi c'est important pour leur formation
politique d'appuyer les efforts soutenus des représentants du mouvement
étudiant pour rémunérer les stages.
Un rappel, quelque chose qui nous a unis
le 30 mars dernier, une motion que nous avons déposée concernant le statut
de salarié pour les étudiants stagiaires de secteur public nous apparaissait
comme une avancée. Donc, le gouvernement a dit oui à cette motion et nous nous
attendions, légitimement, pour la rentrée scolaire, à une annonce, une
nouveauté, une reconnaissance qui s'inscrit dans le réel. Ce n'est pas encore
arrivé. Alors, aujourd'hui, ce que nous faisons, exceptionnellement, et ça
surprend toujours les gens qui voient ça pour la première fois, trois
formations politiques qui sont avec les étudiants et les étudiantes en disant :
On est rendus là. Ça ne serait pas prématuré d'y arriver.
Donc, un rappel, en cette rentrée
parlementaire, que cet enjeu-là est important pour deux raisons. D'abord, une
prestation de travail mérite d'être rémunérée. Puis aussi, dans un contexte de
pénurie de main-d'œuvre, une des façons de valoriser des formations, c'est de
pleinement les reconnaître et les rémunérer. J'ai vécu ça moi-même en
enseignement au secondaire à l'époque, puis on se disait : Ça serait bien
un jour que ça arrive. Alors, je ne l'ai pas vécu comme étudiant, j'espère le
vivre comme parlementaire. Et je remercie tout le monde de s'être déplacé à
l'Assemblée nationale, ça fait chaud au cœur.
Donc, je laisse la place à mon collègue,
Alexandre Leduc, député de la Maisonneuve, pour Québec solidaire.
M. Leduc : Merci, Pascal.
Bonjour, tout le monde, content de vous voir aussi nombreux et nombreuses. Vous
savez, les batailles en politique, on les mène de longue haleine. Moi, je
reprends un peu le flambeau, dans l'enseignement supérieur puis sur le dossier
des stages, de Gabriel Nadeau-Dubois qui avait mené ce dossier-là à son arrivée
à l'Assemblée nationale en 2017. Quand j'étais aussi dans le mouvement
étudiant, on est quelques-uns, je pense, dans les politiciens à avoir fait nos
premières armes dans le mouvement étudiant, c'était un sujet qui était là, mais
qui n'était pas aussi central comme il est devenu aujourd'hui. Donc, je salue
le mouvement étudiant pour avoir imposé ce sujet-là dans l'Assemblée nationale
ou dans l'espace public.
C'est superimportant de travailler
là-dessus ensemble et de faire en sorte que ça se règle rapidement parce qu'on
vit une crise du coût de la vie en ce moment. Il y a plein de choses que le
gouvernement peut faire, on en débat depuis hier et on va certainement
continuer à en débattre, mais aller régler cet enjeu-là pourrait participer à
alléger le fardeau du coût de la vie sur les étudiants, les étudiantes en ce
moment, dans nos stages, dans nos milieux de travail. Les gens qui sont dans
des stages non rémunérés ont souvent une tâche énorme parce qu'ils doivent
parfois aller chercher un autre travail... bien, en fait, je veux dire, un
travail vu que leur stage n'est pas rémunéré ou mal rémunéré. Ça fait en sorte
que ça met de la pression sur la réussite scolaire, ils doivent le faire parce
que le loyer coûte trop cher, que l'épicerie coûte trop cher et ça fait une
pression énorme, ça fait une pression psychologique et ça n'aide pas non plus
la santé mentale.
Je termine en disant qu'il y a une chose
qui nous inquiète, puis j'aimerais ça qu'on entende la ministre là-dessus assez
tôt. Vous savez, il y a tout le débat aussi sur les bourses Perspective, on
aura certainement l'occasion d'en reparler, qu'il y a plein de trous, qui se
voulait la réponse de la CAQ à la rémunération des stages il y a quelques
années déjà, mais il y a une rumeur qui circule, puis j'espère qu'elle est
fausse, et je demande à la ministre de la corriger si c'est le cas, une rumeur
circule à l'effet qu'on couperait peut-être des bourses Perspective pour financer
la rémunération des stages dans des programmes particuliers. Donc, j'espère que
ce n'est pas vrai, j'espère que ce n'est pas fondé et j'espère que la
rémunération des stages qui s'en vient, du moins, c'est ce qu'on souhaite, ne
sera pas faite en coupant des bourses Perspective dans certains programmes,
mais bien en s'ajoutant aux bourses Perspective de ces programmes en question.
Merci beaucoup. Et je laisse la parole à
ma collègue, Mme Cadet.
Mme Cadet : Merci, Pascal.
Merci, Alexandre. Merci à l'ensemble des groupes étudiants qui sont ici
présents, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale. Bienvenue, merci, dans la
maison du peuple, mais bienvenue dans votre maison.
Je suis donc très contente d'être ici, au
nom du Parti libéral du Québec en cette rentrée parlementaire, alors que j'ai
publié une lettre ouverte il y a quelques semaines dans... donc, dans certains
médias pour vous parler d'une autre rentrée, celle de milliers d'étudiants et,
vraisemblablement, d'étudiantes qui ont entamé une autre année collégiale,
universitaire dans les programmes d'études leur exigeant de compléter un, deux,
parfois même trois stages de pratique afin d'obtenir leur diplôme, qui n'ont
d'autre choix tangible que de réaliser leur stage dans le secteur public québécois,
mais qui ne peuvent, ce faisant, obtenir de rétribution financière pour le
travail réalisé. Je pense aujourd'hui particulièrement, en tant que femme élue,
à la rentrée étudiante de ces jeunes, donc surtout femmes, qui nous formeront
et qui nous soigneront, à celles et ceux qui se sont donné le mandat de
renflouer les rangs de nos professions dégarnies aux prises avec des enjeux de
pénurie de personnel, qui ont la ô combien digne vocation, mais qui n'ont fait
croire que leur abnégation est une vertu. Il s'agit de nos futures infirmières,
éducatrices, enseignantes, travailleuses sociales, psychoéducatrices et autres
professionnels de la relation d'aide, ces corps de métier à prédominance
féminine qui permettent à l'État québécois de remplir ses missions
essentielles.
La jeunesse québécoise doit continuer de
bénéficier d'une importante offre de stages destinés à faciliter son insertion
sur le marché de l'emploi. Il est dorénavant inconcevable que ces stages ne
puissent obtenir de compensation financière lorsqu'ils sont obligatoires et
réalisés au sein de notre réseau public. Dans ces stages de mise en œuvre des
compétences, nos jeunes accomplissent des tâches productives, rendent un
service, posent des actes qui relèvent de l'exercice normal de l'emploi et
permettent à leur employeur de réaliser leur mandat. Il n'est donc plus normal
de voir des jeunes devoir réaliser des centaines d'heures de bénévolat obligatoire
en contexte de hausse du coût de la vie, tout en complétant des cours de
formation postsecondaires en même temps et en occupant un emploi non lié au
domaine d'étude. L'aménagement actuel est la tempête parfaite pour occasionner
chez nos jeunes une baisse de performance, un retard dans la complétion du
parcours de formation ou le décrochage pur et simple.
Dans un contexte de pénurie de
main-d'œuvre, où on souhaite favoriser la diplomation puis la rétention dans
des secteurs clés de notre économie, dans le contexte où le gouvernement
caquiste, à l'aube de sa sixième année, ne parvient pas à offrir à la
population les services auxquels elle a droit, on doit permettre à celles et
ceux qui assureront la relève de ces domaines névralgiques d'être compensés
financièrement pour le faire, dès le moment du stage.
Comme je l'ai écrit dans ma lettre, la
rémunération des étudiants en stage permettrait aux stagiaires de se concentrer
sur l'essentiel, l'acquisition de compétences menant à la diplomation. C'est le
moment de corriger cette iniquité. Donc, je laisse maintenant place à mesdames,
donc les représentantes des associations étudiantes. Merci.
Mme Mallette-Léonard (Laurence) :
Bonjour. Je suis Laurence Mallette-Léonard, présidente de la Fédération étudiante
collégiale du Québec. La FECQ regroupe plus de 80 000 étudiants et
étudiantes d'un peu partout au Québec, dans 13 régions administratives et
28 cégeps différents. On est la plus grande voix du réseau étudiant
collégial au niveau national.
Ça fait plusieurs années qu'on en parle,
nos stagiaires sont à bout de souffle et chaque nouvelle rentrée sans stages
rémunérés est une rentrée de trop. Malgré certaines avancées des dernières
années, il nous manque toujours le plus essentiel, soit que le travail de nos
stagiaires ne soit plus fait de façon bénévole. Au cégep, les programmes où les
stagiaires, déjà durement frappés par la hausse du coût de la vie, doivent
conjuguer un stage qui peut aller jusqu'à 40 heures par semaine à un
travail rémunéré afin de subvenir à leurs besoins, qui se comptent par
dizaines, de travail social à soins infirmiers en passant par la technique de
sécurité incendie à la technique à l'éducation à l'enfance... On place nos
étudiants et nos étudiantes dans des situations inhumaines, oubliant toute
notion de conciliation travail-famille-études et forçant ceux et celles qui
décideront de ne pas travailler des heures raisonnables à s'endetter. Bref, on
incite au décrochage, ce qui, au final, n'est au bénéfice de personne. Parce que
le comble de l'absurde, c'est que ce sont les mêmes domaines, touchés par la
pénurie de main-d'œuvre, qui attendent toujours leurs stages rémunérés.
Pour rester dans l'actualité, on peut
penser aux 1 000 et quelques postes encore vacants dans le corps enseignant
au niveau primaire et secondaire, qui se transformeront en plus de
14 000 postes d'ici quatre ans, selon les dernières études. En santé
et services sociaux, on a louangé nos anges gardiens au cours de la pandémie,
mais nos futurs professionnels de la santé sont toujours obligés de travailler
de longues heures sans être rémunérés afin d'obtenir leur diplôme.
Comme vous l'aurez sans doute remarqué, on
ne pourrait pas non plus taire le fait que nos stagiaires non rémunérés sont
surtout des femmes. Pour que le gouvernement soit conséquent, il doit agir et
valoriser concrètement les professions touchées en permettant aux stagiaires de
récupérer les fruits de leur dur labeur. En 2023, c'est la base qu'un travail
effectué soit rémunéré à sa juste valeur. Et c'est pourquoi cet automne la FECQ
ainsi que des centaines de milliers d'étudiants seront dans les rues pour être
au front pour la rémunération. Merci.
Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Bonjour.
Mon nom est Catherine Bilbeau-Lorrain et je suis présidente de l'Union
étudiante du Québec. On regroupe plus de 90 000 personnes étudiantes
universitaires au Québec. Il nous fait plaisir d'avoir rejoint le Front pour la
rémunération, une coalition qui a fait paraître une lettre ouverte co-signée
par plus d'une cinquantaine d'associations la semaine dernière, qui revendique
la rémunération des stages, lettre qui a été rédigée d'ailleurs par nos
collègues de l'Université Laval.
Je prends la parole aujourd'hui pour les
personnes stagiaires, notamment nos futures personnes enseignantes, nos futures
personnes infirmières, pour interpeller le gouvernement afin que celui-ci reconnaisse
leur travail à sa juste valeur. C'est un non-sens et c'est nécessaire que leur
travail soit rémunéré. On a vu dans l'actualité des dernières années, la
pénurie de main-d'œuvre sévit au Québec. Dans nos écoles, dans nos hôpitaux, on
demande aux personnes étudiantes de se brûler à la tâche lors de leurs stages,
avec une charge rendant difficile, voire impossible, de travailler pendant
leurs études. Le gouvernement aura beau faire toutes les opérations
main-d'œuvre qu'il voudra, cette rémunération perce le seau qu'ils tentent de
remplir. Ces personnes étudiantes, qui sont aussi victimes de l'inflation des
dernières années, payant de peine et de misère leur épicerie, leurs loyers,
sont à bout de souffle. Plusieurs d'entre eux vont changer de formation avec
une montagne de dettes déjà. D'autres vont abandonner leur métier à la sortie
de leurs études, au bord de l'épuisement. Ce n'est pas normal qu'au Québec des
personnes étudiantes en stage soient rémunérées et d'autres non. Ce n'est pas normal
qu'au Québec les personnes ingénieures, avocates, architectes soient
rémunérées, mais que les professeurs, les personnes en travail social, en
psychoéducation ou encore en soins infirmiers... Non, ce n'est pas normal qu'au
Québec, certains stages, principalement occupés par des femmes, ne soient pas
rémunérés. Ce sont des domaines primordiaux dans notre société.
Il y a une grogne sur les campus. Il y a
une grogne, parce qu'il est temps de faire preuve de respect à nos futures
personnes dans le domaine de la santé, de l'éducation et des services sociaux,
autant qu'à leurs confrères et consoeurs. Il faut une rémunération pour tous
les stages. Merci.
M. Bérubé : Je veux juste
ajouter un mot. Merci à tout le monde pour les interventions. Je ne l'ai pas
dit du tout à l'heure, lorsqu'on a déposé la motion, le 30 mars dernier,
en plus de tout le travail qui a été fait, je veux souligner qu'à cette
époque-là il y avait une grande mobilisation du Bas-Saint-Laurent,
l'Association des étudiants du cégep de Rimouski et de l'Université du Québec à
Rimouski. Je voulais le souligner, c'est ce qui nous avait inspirés. Alors,
merci à la mobilisation des étudiants, étudiantes qui fait en sorte que, nous
aussi, on est capable de donner un coup de main. Merci.
Le Modérateur : Alors, on va
passer à la période de questions. M. Laberge.
M. Laberge (Thomas) : Oui.
Bonjour à tous. Thomas Laberge pour La Presse canadienne. Je voudrais juste une
précision sur la demande... en fait, sur le champ des stages que vous voulez
qui soient couverts, parce que vous l'avez dit, il y a quand même pas mal de
différence. Donc, quels secteurs précisément seraient touchés et pourquoi ne
pas demander que tous les stages étudiants soient rémunérés?
Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Bien,
c'est simple, c'est ça notre demande, c'est que tous les stages soient
rémunérés.
M. Laberge (Thomas) : O.K.,
pas juste dans la fonction publique? Parce que c'est ce qui est dans le
communiqué.
Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Non,
l'entièreté des stages.
M. Bérubé : La motion portait
sur le secteur public, vous avez raison, parce que c'était davantage notre
champ d'intervention, mais on comprend tout à fait et on est en faveur que
chaque stage doit être rémunéré. Certains le sont présentement dans le privé,
d'autres ne le sont pas du tout, c'est une question d'équité aussi.
M. Laberge (Thomas) : Mais
est-ce que vous pensez que c'est possible, là, dans le sens que... on l'a dit,
il y a des différences très, très importantes en fonction des secteurs, des
secteurs qui ont plus d'argent, des secteurs qui en ont moins, est-ce que,
vraiment, une mesure mur à mur, c'est la meilleure des solutions dans le
contexte actuel?
Mme Mallette-Léonard (Laurence) :
Nous, ce qu'on veut, c'est tout travail qui soit effectué, que ce soit au
public, au parapublic, soit rémunéré. Donc, il y a différents types de stages,
les stages d'acquisition, les stages de mise en pratique, puis on veut que ces
deux types de stages là, reconnus par le gouvernement, soient rémunérés.
Le Modérateur : Oui, on va
passer en anglais.
Journaliste :
So, you're asking for all «stages» to
be on an equal playing field, same amount of money or will there be nuances
when it comes to different fields?
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :
There
will clearly be some nuances, it depends on, like, the salary that's given in
the sector where the internship is done.
Journaliste :
And given the high cost of living right
now, why is this issue so important that students, especially some… like it was
mentioned, have to do one, two or even three «stages» before they get their
diploma?
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :Just like
you said, the internships needs to be, like, paid for because the cost of
living has really increased and the people who are doing these internships
can't work during those periods of time. We always see some people doing some
internships at night and they have classes in the day, so it wouldn't be fair
for them to have another job during that time. And, while they can't do another
job, they still need to pay for the rent, they still need to pay for their
food, they still to pay for their school supplies, so we think that those
students need to be given money for the work they do during those internships.
Journaliste :
And is there a certain demographic or
type of person that is really unfairly affected when «stages» aren't paid for?
M. Leduc :
Women.
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) : Women.
M.
Bérubé
:
Mostly.
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :Mostly
women and people who are doing some «stages» in education and in health sectors.
Journaliste
: I have one last question.
Le Modérateur :
Oui, oui, il n'y a pas de problème.
Journaliste :
Have you ever seen any examples of… or
heard of examples of female students who can't pursue their career because they
have to pay the bills, they have to pay their rent?
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :Yes,
everyday we see some students that come to us because they don't know if they
can pursue their studies, because they don't know how they're going to pay the
rent next month. So, we see that on a daily basis, and we think that paying for
those «stages» will help them to complete their studies and get their diplomas.
Journaliste :
And, for any of the opposition members,
why is it important for you to support this, this motion, right now?
Mme Cadet :
Well, first, I would say… and you saw
that in my introduction and the letter that I wrote in French a few days ago, I
really mentioned the fact that this is an inequity that truly affects women. We
see, as... mentioned, that a lot of young women, they pursue these professions
that are, like, in the public sector. We're talking about our teachers, we're
talking about our future nurses, we're talking about our future, like,
educators that are, like, in the psychology field. So, there are people who are
women who are, like, in the field of helping the population. And it seems that
it's the... it doesn't make any sense. So, there's, like, the fairness aspect
of it that is at the basis, so it's a matter of principle. But, on top of it,
for us, like, we've been... as the Liberal Party of Québec, like, we've been
asking the Government... we've been asking questions to the Government everyday
regarding the labour shortage, everyday, like, in the last... well, in the last
legislation. And, since we got elected, we said : Well, there is a labour
shortage issue in Québec. There was the Opération main-d'œuvre by «le ministre»
Boulet when he was at the Employment, but we see that there is still, like, an
issue. And it seems to us that there is something that doesn't make any sense
that we don't give a fair compensation to mostly women, but young people who
try to eliminate the labour shortage and are not fairly compensated. Like, what
we do when we don't compensate them? We push them away from these programs, we
create a situation where the labour shortage is even more important in the
public sector, in particular where, like, the population needs services.
We asked the Government… so
the Liberal Party of Québec, we asked, like, our Government to be able to give,
like, «des missions essentielles de l'État», the essential missions of the
State. And we see that they are not able to provide the essential missions of
the State because the labour is not here. So, what do we tell the next
generation when we don't compensate their labour, like, while they are doing
internships? We essentially tell them : It's not... it doesn't really
matter to us. So, this is why it's important for the Liberal Party to support
this mission.
Le
Modérateur : M. Laberge aurait peut-être une dernière question.
M. Laberge (Thomas) : ...juste
une dernière petite question pour vous, Mme Cadet. Il y a du mouvement
dans la potentielle chefferie libérale. Je voulais savoir comment vous
réagissez à ce que Mme Rizqy a dit hier. Est-ce que, selon vous, ce serait
une bonne candidate, une bonne cheffe?
Mme Cadet : Bien, écoutez,
vous savez que... Bien, vous savez, moi, je suis membre du comité pour la
relance du Parti libéral du Québec. Donc, on vient de compléter notre tournée,
puis ce que les gens nous disent, c'est qu'ils veulent une course à la
chefferie. Donc, ça va être extrêmement important qu'au Parti libéral... Donc,
on est plusieurs candidats de qualité qui décident de se présenter.
Manifestement, Mme Rizqy est une candidate de qualité. Donc, on espère
qu'il y en a plusieurs qui vont vouloir se manifester d'ici les prochaines
semaines.
M. Laberge (Thomas) : Donc,
vous l'accueillez favorablement, cette potentielle candidate? Est-ce que vous
voulez...
Mme Cadet : Je pense qu'on va
pouvoir faire ça en scrum après...
Le Modérateur : Oui, on va...
Mme Cadet : ...parce qu'il y a
les associations étudiantes qui sont là. Ça fait qu'on peut... je peux vous
parler après.
M. Laberge (Thomas) : Oui,
O.K. Parfait, merci.
Le Modérateur : Alors, merci
beaucoup.
(Fin à 9 h 49)
M. Bérubé : ...attendions,
légitimement, pour la rentrée scolaire, à une annonce, une nouveauté, une
reconnaissance qui s'inscrit dans le réel. Ce n'est pas encore arrivé. Alors,
aujourd'hui, ce que nous faisons, exceptionnellement, et ça surprend toujours
les gens qui voient ça pour la première fois, trois formations politiques qui
sont avec les étudiants et les étudiantes en disant : On est rendus là. Ça
ne serait pas prématuré d'y arriver.
Donc, un rappel, en cette rentrée
parlementaire, que cet enjeu-là est important pour deux raisons. D'abord, une
prestation de travail mérite d'être rémunérée. Puis aussi, dans un contexte de
pénurie de main-d'œuvre, une des façons de valoriser des formations, c'est de
pleinement les reconnaître et les rémunérer. J'ai vécu ça moi-même en
enseignement au secondaire à l'époque, puis on se disait : Ça serait bien
un jour que ça arrive. Alors, je ne l'ai pas vécu comme étudiant, j'espère le
vivre comme parlementaire. Et je remercie tout le monde de s'être déplacé à l'Assemblée
nationale, ça fait chaud au cœur.
Donc, je laisse la place à mon collègue
Alexandre Leduc, député de la Maisonneuve, pour Québec solidaire.
M. Leduc : Merci, Pascal.
Bonjour, tout le monde, content de vous voir aussi nombreux et nombreuses. Vous
savez, les batailles en politique, on les mène de longue haleine. Moi, je
reprends un peu le flambeau, dans l'enseignement supérieur puis sur le dossier
des stages, de Gabriel Nadeau-Dubois qui avait mené ce dossier-là à son arrivée
à l'Assemblée nationale en 2017. Quand j'étais aussi dans le mouvement
étudiant, on est quelques-uns, je pense, dans les politiciens à avoir fait nos
premières armes dans le mouvement étudiant. C'était un sujet qui était là, mais
qui n'était pas aussi central comme il est devenu aujourd'hui. Donc, je salue
le mouvement étudiant pour avoir imposé ce sujet-là dans l'Assemblée nationale
ou dans l'espace public.
C'est superimportant de travailler
là-dessus ensemble et de faire en sorte que ça se règle rapidement parce qu'on
vit une crise du coût de la vie en ce moment. Il y a plein de choses que le
gouvernement peut faire. On en débat depuis hier et on va certainement
continuer à en débattre, mais aller régler cet enjeu-là pourrait participer à
alléger le fardeau du coût de la vie sur les étudiants, les étudiantes en ce
moment dans nos stages, dans nos milieux de travail. Les gens qui sont dans des
stages non rémunérés ont souvent une tâche énorme parce qu'ils doivent parfois
aller chercher un autre travail... bien, en fait, je veux dire, un travail vu
que leur stage n'est pas rémunéré ou mal rémunéré, ça fait en sorte que ça met
de la pression sur la réussite scolaire, ils doivent le faire parce que le
loyer coûte trop cher, que l'épicerie coûte trop cher. Et ça fait une pression
énorme, ça fait une pression psychologique et ça n'aide pas non plus la santé
mentale.
Je termine en disant qu'il y a une chose
qui nous inquiète, puis j'aimerais ça qu'on entende la ministre là-dessus assez
tôt. Vous savez, il y a tout le débat aussi sur les bourses Perspective. On
aura certainement l'occasion d'en reparler, qu'il y a plein de trous qui
étaient... qui se voulaient la réponse de la CAQ à la rémunération des stages
il y a quelques années déjà, mais il y a une rumeur qui circule, puis j'espère
qu'elle est fausse, et je demande à la ministre de la corriger si c'est le cas.
Une rumeur circule à l'effet qu'on couperait peut-être des bourses Perspective
pour financer la rémunération des stages dans des programmes particuliers.
Donc, j'espère que ce n'est pas vrai, j'espère que ce n'est pas fondé et j'espère
que la rémunération des stages qui s'en vient, du moins, c'est ce qu'on
souhaite, ne sera pas faite en coupant des bourses Perspective dans certains
programmes, mais bien en s'ajoutant aux bourses Perspective de ces programmes
en question.
Merci beaucoup. Je laisse la parole à ma
collègue, Mme Cadet.
Mme Cadet : Merci, Pascal.
Merci, Alexandre. Merci à l'ensemble des groupes étudiants qui sont ici
présents aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Bienvenue. Merci dans la maison
du peuple, merci, mais bienvenue dans votre maison. Je suis donc très contente
d'être ici au nom du Parti libéral du Québec en cette rentrée parlementaire,
alors que j'ai publié une lettre ouverte il y a quelques semaines dans... donc,
dans certains médias pour vous parler d'une autre rentrée, celle de milliers d'étudiants
et, vraisemblablement, d'étudiantes qui ont entamé une autre année collégiale,
universitaire dans les programmes d'études leur exigeant de compléter un, deux,
parfois même trois stages de pratique afin d'obtenir leur diplôme, qui n'ont d'autre
choix tangible que de réaliser leur stage dans le secteur public québécois,
mais qui ne peuvent, se faisant, obtenir de rétribution financière pour le
travail réalisé. Je pense aujourd'hui particulièrement, en tant que femme élue,
à la rentrée étudiante de ces jeunes, donc surtout femmes, qui nous formeront
et qui nous soigneront, à celles et ceux qui se sont donné le mandat de
renflouer les rangs de nos professions dégarnies aux prises avec des enjeux de
pénurie de personnel, qui ont la ô combien digne vocation, mais qui n'ont fait
croire que leur abnégation est une vertu. Il s'agit de nos futures infirmières,
éducatrices, enseignantes, travailleuses sociales, psychoéducatrices et autres
professionnels de la relation d'aide, ces corps de métier à prédominance
féminine qui permettent à l'État québécois de remplir ses missions
essentielles.
La jeunesse québécoise doit continuer de
bénéficier d'une importante offre de stages destinés à faciliter son insertion
sur le marché de l'emploi. Il est dorénavant inconcevable que ces stages ne
puissent obtenir de compensation financière lorsqu'ils sont obligatoires et
réalisés au sein de notre réseau public. Dans ces stages de mise en œuvre des
compétences, nos jeunes accomplissent des tâches productives, rendent un
service, posent des actes qui relèvent de l'exercice normal de l'emploi et
permettent à leur employeur de réaliser leur mandat. Et donc plus normal de
voir des jeunes devoir réaliser des centaines d'heures de bénévolat...
Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : ...Non,
ce n'est pas normal qu'au Québec, certains stages, principalement occupés par
des femmes, ne soient pas rémunérés. Ce sont des domaines primordiaux dans
notre société.
Il y a une grogne sur les campus. Il y a une
grogne, parce qu'il est temps de faire preuve de respect à nos futures
personnes dans le domaine de la santé, de l'éducation et des services sociaux
autant qu'à leurs confrères et consoeurs. Il faut une rémunération pour tous
les stages. Merci.
M. Bérubé : Juste ajouter un
mot. Merci à tout le monde pour les interventions. Je ne l'ai pas dit du tout à
l'heure, lorsqu'on a déposé la motion le 30 mars dernier, en plus de tout
le travail qui a été fait, je veux souligner qu'à cette époque-là, il y avait
une grande mobilisation du Bas-Saint-Laurent, l'Association des étudiants du
Cégep de Rimouski et de l'Université du Québec à Rimouski. Je voulais le
souligner, c'est ce qui nous avait inspirés. Alors, merci à la mobilisation des
étudiants, étudiantes qui fait en sorte que, nous aussi, on est capable de
donner un coup de main. Merci.
Le Modérateur : Alors, on va
passer à la période de questions. M. Laberge.
M. Laberge (Thomas) : Oui.
Bonjour à tous. Thomas Laberge pour La Presse canadienne. Je voudrais juste une
précision sur la demande, en fait, sur le champ des stages que vous voulez qui
soient couverts, parce que vous l'avez dit, il y a quand même pas mal de
différence. Donc, quels secteurs précisément seraient touchés et pourquoi ne
pas demander que tous les stages étudiants soient rémunérés?
Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Bien,
c'est simple, c'est ça notre demande, c'est que tous les stages soient
rémunérés.
M. Laberge (Thomas) : O.K.,
pas juste dans la fonction publique? C'est ce qui est dans le communiqué.
Mme Bibeau-Lorrain (Catherine) : Non,
l'entièreté des stages.
M. Bérubé : La motion portait
sur le secteur public, vous avez raison, parce que c'était davantage notre
champ d'intervention, mais on comprend tout à fait et on est en faveur que
chaque stage doit être rémunéré. Certains le sont présentement dans le privé, d'autres
ne le sont pas du tout, c'est une question d'équité aussi.
M. Laberge (Thomas) : Mais
est-ce que vous pensez que c'est possible, là, dans le sens que... on l'a dit,
il y a des différences très, très importantes en fonction des secteurs, des
secteurs qui ont plus d'argent, des secteurs qui en ont moins, est-ce que,
vraiment, une mesure mur à mur, c'est la meilleure des solutions dans le contexte
actuel?
Mme Mallette-Léonard (Laurence) :
Nous, ce qu'on veut, c'est tout le travail qui soit effectué, que ce soit
au public, au parapublic, soit rémunéré. Donc, il y a différents types de
stages, les types... les stages d'acquisition, les stages de mise en pratique,
puis on veut que ces deux types de stages là soient reconnus par le
gouvernement, soient rémunérés.
Le Modérateur : Oui, on va
passer en anglais.
Journaliste :
So, you're asking for all «stages» to be
on an equal playing field, same amount of money or there will be nuances when
it comes to different fields?
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :
There
will clearly be some nuances, it depends on like the salary that's given in the
sector where the internship is done.
Journaliste :
And given the high cost of living right
now, why is this issue so important that students, especially some… like it was
mentioned, have to do one, two or even three «stages» before they get their
diploma?
Mme Mallette-Léonard (Laurence) :
Just like you said, the internship needs
to be like paid for because the cost of living has really increased and the
people who are doing these internships can't work during those periods of time.
We always see some people doing some internships at night and they have classes
in the day, so it wouldn't be fair for them to have another job during that
time. And, while they can't do another job, they still need to pay for the
rent, they still need to pay for their food, they still to pay for school
supplies, so we think that those students need to be given money for the work
they do during those internships.
Journaliste :
And is there a certain demographic or
type of person that is really unfairly affected when «stages» aren't paid for?
M. Leduc :
Women.
M.
Bérubé
:
Mostly.
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :
Mostly
women and people who are doing some «stage» in education and in health sector.
Journaliste
:
One last question.
Le Modérateur : Oui, oui, il
n'y a pas de problème.
Journaliste :
Have you ever seen any examples of… or
heard of examples of female students who can't pursue their career because they
have to pay the bills, they have to pay their rent?
Mme Mallette-Léonard
(Laurence) :Yes,
everyday we see some students that come to us because they don't know if they
can pursue their studies, because they don't know how they're going to pay the
rent next month. So, we see that on a daily basis, and we think that paying for
those «stages» will help them to complete their studies and get their diplomas.
Journaliste :
And, for any of the opposition members,
why is it important for you to support this, this motion, right now?
Mme Cadet :
Well, first, I would say they… and you
saw that in my introduction and the letter that I wrote in French a few days
ago, I really mentioned the fact that…
Mme Cadet : ...an inequity that truly affects women. We see, as... mentioned,
that a lot of young women, they pursue these professions that are, like, in the
public sector. We're talking about our teachers, we're talking about our future
nurses, we're talking about our future, like, educators that are like in the
psychology field. So, there are people who are women who are, like, in the
field of helping the population. And it seems that it's the... It doesn't make
any sense. So, there is like the fairness aspect of it that is at the basis, so
it's a matter of principle.
But, on top of it, for
us, like, we've been... as the Liberal Party of Québec, like, we've been asking
the Government... we've been asking questions to the Government everyday regarding
the labour shortage, everyday, like, in the last... for the last legislation. And,
since we got elected, we said: Well, there is a labour shortage issue in Québec.
There was the Opération main-d'œuvre by «le ministre» Boulet when he was at the
Employment, but we see that there is still, like, an issue. And it seems to us
that there is something that is... That doesn't make any sense that we don't
give a fair compensation to mostly women but young people who try to... the
labour shortage and are not fairly compensated. Like, what we do when we don't
compensate them? We push them away from these programs, we create a situation
where the labour shortage is even more important in the public sector, in
particular where, like, the population needs services.
We asked the Government.
So, the Liberal Party of Québec, we asked, like, our Government to be able to
give, like, «des missions essentielles de l'État», the essential missions of
the State. And we see that they are not able to provide the essential missions
of the State because the labour is not here. So, what do we tell the next
generation when we don't compensate their labour, like, while they are doing
internships? We essentially tell them: It's not... It doesn't really matter to
us. So, this is why it's important for the Liberal Party to support this
mission.
Le
Modérateur : M. Laberge, peut-être une dernière question.
M. Laberge (Thomas) : ...juste
une dernière petite question pour vous, Mme Cadet. Il y a du mouvement
dans la potentielle chefferie libérale. Je veux savoir comment vous réagissez à
ce que Mme Rizqy a dit hier. Est-ce que, selon vous, ce serait une bonne
candidate, une bonne cheffe?
Mme Cadet : Bien, écoutez,
vous savez que... Bien, vous savez, moi, je suis membre du comité pour la
relance du Parti libéral du Québec. Donc, on vient de compléter notre tournée,
puis ce que les gens nous disent, c'est qu'ils veulent une course à la
chefferie. Donc, ça va être extrêmement important qu'au Parti libéral... Donc,
on est plusieurs candidats de qualité qui décident de se présenter. Manifestement,
Mme Rizqy est une candidate de qualité. Donc, on espère qu'il y en a
plusieurs qui vont vouloir se manifester d'ici les prochaines semaines.
M. Laberge (Thomas) : Donc,
vous l'accueillez favorablement, cette potentielle candidate? Est-ce que vous
voulez...
Mme Cadet : Je pense qu'on va
pouvoir faire ça en scrum après, pour ce qui est...
Le Modérateur : Oui, on va...
Mme Cadet : Les associations
étudiantes qui sont là... Ça fait qu'on peut... je peux vous parler après.
M. Laberge (Thomas) : Oui,
O.K. Parfait, merci.
Le Modérateur : Alors, merci
beaucoup.
(Fin à 9 h 49)