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(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Nadeau-Dubois : Content d'être
devant vous, ce matin, pour ce dernier jour à l'Assemblée nationale cette
semaine.
Samedi, il va y avoir un moment important.
Samedi, les travailleurs, les travailleuses du secteur public vont manifester,
dans les rues de Montréal, pour demander d'être respectés par François Legault.
Le premier ministre nous a dit que sa priorité, cette session-ci, c'était le
coût de la vie, c'était de freiner la perte de pouvoir d'achat des Québécois,
des Québécoises. Bien, ça tombe bien, parce qu'en ce moment le premier ministre
a le pouvoir incroyable de venir freiner la perte de pouvoir d'achat de 600 000 travailleuses
et travailleurs, au Québec, les gens qui travaillent pour nous autres, qui
travaillent fort dans nos services publics. À Québec solidaire, on sera là, on
sera là en masse. Je vais participer à la manifestation de samedi, la grande
majorité du caucus solidaire y sera également.
François Legault doit entendre le message.
L'offre qu'il a déposée est insuffisante. L'offre de François Legault est même
ridicule. Il a offert 21 % aux policiers de la Sûreté du Québec, et là il
offre 9 %, moins que l'inflation, aux travailleuses puis aux travailleurs
qui font rouler nos services publics. Moi, je pensais qu'on avait appris les
leçons de la pandémie. Je pensais qu'on l'avait vue, la valeur du travail de
ces femmes, surtout, et de ces hommes-là. Ils méritent d'être respectés, et
l'offre, en ce moment, de François Legault va les appauvrir. C'est inadmissible.
François Legault doit bonifier son offre. Et nous, on va être du bord du monde
qui travaille fort pour nous autres dans les services publics. On va être là
samedi, à la manifestation.
M. Grandmont : Merci,
Gabriel. Moi, je vais vous parler rapidement... Bonjour. Je vais vous parler
rapidement de tramway. Le tramway de Québec, vous savez que je suis un ardent
défenseur de ce projet-là depuis de nombreuses années. C'est un projet qui est
attendu, c'est un projet pour lequel il y a eu de nombreuses consultations. Le
débat a eu lieu pendant de nombreuses années sur ce projet-là. Il y a eu des
études de besoins, d'opportunité, un BAPE sur ce projet-là.
Puis, aujourd'hui, bien, je suis inquiet, je
suis inquiet par rapport à ce projet-là, parce qu'on dirait que le Parti
québécois semble vouloir semer le doute dans l'esprit des gens. L'année passée,
le Parti québécois ne proposait pas un tramway, mais des tramways, il proposait
une phase 2. Il était tellement convaincu de la phase 1 du tramway
qu'il proposait déjà... il annonçait déjà qu'il allait y avoir une deuxième
phase s'ils étaient menés au pouvoir. Puis, cette année, en cette période
d'élection partielle dans Jean-Talon, on dirait qu'ils ne sont plus d'accord
avec le projet de tramway.
On sent vraiment le dossier dans le
malaise. Hier, dans... j'ai proposé une motion de deux heures, on a discuté deux
heures du plus gros projet d'infrastructure de la ville de Québec de toute son
histoire. Le Parti québécois brillait par son absence. Hier, à l'élection
partielle, dans le débat, le candidat Paradis remettait en question, encore une
fois, la transparence quant au projet. On a entendu des déclarations de toutes
sortes du chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. Il remet en
question la technologie, il évoque le fait peut-être que le projet pourrait
être coupé, il parle de manque de transparence.
Moi, honnêtement, je suis très inquiet, c'est
un projet dont on a besoin, et je demande au Parti québécois de clarifier sa
position. Est-ce qu'il est pour ou il est contre le projet de tramway? Est-ce
qu'on a, aujourd'hui, le PQ d'octobre 2022 ou on a un nouveau Parti
québécois qui pense que le tramway ne doit pas se faire? Il a le droit d'être contre
le tramway, il a le droit d'avoir changé sa position, mais il doit informer les
électeurs dans Jean-Talon. Le vote par anticipation, ça commence en fin de
semaine, et les électeurs ont le droit d'avoir la vraie position du Parti
québécois quant au tramway. On a le droit de savoir. Donc, voilà, merci.
M. Laberge (Thomas) : M. Grandmont,
parce que, là, à vous écouter parler, on dirait que le tramway doit se faire
coûte que coûte, sans savoir les coûts, sans... Que les gens se posent des
questions, on dirait que ce n'est pas une bonne chose. Je veux dire, les
électeurs ont le droit de savoir aussi combien ça va coûter puis c'est quoi,
les détails du projet.
M. Grandmont : Vous avez tout
à fait raison. Nous aussi, on a très, très hâte de savoir combien va coûter le
tramway, mais je... Je veux dire, Paul St-Pierre Plamondon, là, il sait très,
très bien comment ça fonctionne, un appel d'offres public. Actuellement, là, on
est dans un moment où on est... la ville de Québec, qui porte le dossier, est
en train de négocier avec des consortiums. Je veux dire, si on commence à
sortir les chiffres à cette étape-ci, là, qu'est-ce que ça va faire? Je veux
dire, ça... les chiffres qui vont être annoncés publiquement deviendraient le nouveau
plancher sur lequel les consortiums négocieraient avec la ville de Québec. Ça
n'a aucun sens. Il sait très bien qu'on ne peut pas lancer des chiffres à ce
moment-ci de la négociation avec les consortiums.
Donc, oui, nous aussi, on a très, très
hâte de le savoir. Puis, évidemment, un tramway, ça ne doit pas se faire coûte
que coûte. Ça doit se faire à un prix qui va être raisonnable, qui va
représenter aussi le prix du marché. Parce qu'on sait que ça risque de coûter
un petit peu plus cher, c'est déjà annoncé.
Mais, en même temps, je veux dire, on ne
veut pas avoir un parti... En tout cas, moi, ce que je veux, c'est que les
électeurs de Jean-Talon sachent c'est quoi, la vraie position du Parti
québécois. Est-ce qu'ils sont pour ou ils sont contre le projet de tramway?
Parce que, pour l'instant, là, ils soufflent le froid et le chaud sur ce
projet-là, puis c'est inquiétant.
M. Gagnon (Marc-André) : La
motion du mercredi, là, le vote, hier, a été reporté. Je comprends que vous
vous êtes entendus avec la partie gouvernementale sur un amendement, c'est ça?
M. Grandmont : Oui, bien,
effectivement, ils ont proposé un amendement qu'on a tout simplement accepté. Ça
ne changeait pas grand-chose, finalement, à notre motion.
M. Gagnon (Marc-André) : À
l'évidence, la joute que vous jouez, c'est pour coincer le PQ, qui demande la
divulgation des coûts avant l'élection. Parce que la motion, là, maintenant,
fait mention de respecter l'autonomie municipale, etc., c'est le discours de
Mme Guilbault. Donc, vous êtes alliés de Mme Guilbault, pour une rare
fois, dans ce combat-là, contre le Parti québécois. C'est quand même
particulier.
M. Grandmont : Non, mais,
moi, mon objectif avec cette motion-là, ce n'était pas de faire alliance ou
d'essayer de coincer le PQ. Moi, ce que je veux, c'est que les électeurs aient
la bonne information par rapport au plus gros projet d'infrastructure de la
ville de Québec, qui, par ailleurs, va très, très bien desservir la
circonscription de Jean-Talon. Moi, mon objectif, là, c'est vraiment... mon
objectif, c'est vraiment que les gens aient l'information.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
Mme Guilbault, elle a raison, elle a raison quand elle dit : Il faut
respecter l'autonomie municipale, puis pas question de demander à la ville de
Québec de divulguer les coûts.
M. Grandmont : Bien, c'est-à-dire
que, dans le processus, actuellement, là, on ne peut pas faire ça. Je veux
dire, c'est un... on est en train de négocier le plus gros contrat de
l'histoire, ni la ville ni le gouvernement du Québec n'aurait avantage à sortir
les chiffres publiquement, ça ne fonctionne juste pas.
M. Duval (Alexandre) : Mais
ce qui est un peu spécial, dans le projet, c'est qu'au début c'était censé être
3,3, après ça on était à 4 milliards. Là, on sait que ça a beaucoup
augmenté. Je pense que les gens comprennent très bien que le prix, là, on va
l'avoir en novembre, mais je pense que les gens veulent savoir jusqu'où on peut
aller ou jusqu'où vous êtes prêts à aller. Puis la question s'adresse aussi à
Québec solidaire : il doit se faire à quel prix, ce projet-là?
M. Grandmont : Moi, je suis
persuadé que la ville de Québec fait un superbe travail de négociation avec...
Journaliste
: Ce n'est
pas ça, la question, M. Grandmont.
M. Grandmont : Laissez-moi y
répondre. Je suis persuadé que la ville de Québec fait son possible pour avoir
un projet au coût raisonnable, au coût du marché. Évidemment, c'est sûr que...
on le sait tous, là, que les projets d'infrastructure vont augmenter. Vous avez
vu le pont de l'Île-aux-Tourtes, vous avez vu aussi le pont-tunnel Hippolyte-La Fontaine,
ça va augmenter, on le sait. Après ça, est-ce qu'il y a un plafond? Est-ce
qu'il y a un...
M. Duval (Alexandre) : Si
vous étiez au pouvoir, M. Grandmont, vous estimeriez que ce projet-là
devrait se faire au maximum à quel prix? Puis c'est une question qu'on doit se
poser pour tous les projets d'infrastructure, parce qu'il y a un coût et il y a
des bénéfices, puis il faut être capable de les calculer.
M. Grandmont : Effectivement,
ce projet-là, il ne peut pas se faire à 15 milliards de dollars, à
20 milliards de dollars, évidemment. Mais est-ce que c'est à nous
d'estimer c'est quoi, le meilleur coût, pour l'instant? Moi, je pense que la
ville fait un bon travail actuellement. On verra... quand les enveloppes seront
ouvertes, on verra qu'est-ce que la ville a réussi à négocier puis on se
prononcera à ce moment-là.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Je peux
vous dire ce que Québec solidaire ferait si on était au pouvoir. On
travaillerait main dans la main avec le maire Marchand pour livrer le meilleur
projet possible au meilleur coût possible en partenariat mais aussi en respect
de l'autonomie des municipalités dans les projets de transport collectif. Ça,
c'est une valeur importante à Québec solidaire et c'était, lors de la dernière
élection, une valeur importante aussi pour le Parti québécois.
Rappelez-vous du dernier débat des chefs.
Moi, je pensais que M. Plamondon et moi, on s'entendait sur l'importance
de l'environnement, sur l'importance du transport en commun, sur l'importance
du tramway à Québec. M. Plamondon promettait même une phase 2, on
était d'accord. C'est un des éléments sur lequel le Parti québécois et Québec
solidaire, on était assez proche l'un de l'autre. Alors, on est surpris puis on
est inquiets de voir que, là, dans le contexte d'une élection partielle, tout
d'un coup, il y a plein de doutes. Tout d'un coup, il semble y avoir un
changement de position du Parti québécois, et c'est inquiétant pour la ville de
Québec.
M. Laberge (Thomas) : Mais
votre stratégie n'est pas un peu usée? Parce que, pendant l'élection, la
dernière élection, vous avez fait un peu la même chose, vous aviez laissé
entendre que la CAQ n'était pas vraiment favorable, qu'elle mettait des bâtons
dans les roues du projet. Là, vous mettez... vous dites : Le PQ a des
doutes, donc ils sont probablement contre. On dirait que vous êtes comme :
O.K., si vous n'êtes pas 100 % pour le projet, peu importe comment il va
se faire...
M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord,
les hésitations de la CAQ à appuyer ce trajet-là sont largement documentées, et
la position de la CAQ, récemment, s'est raffermie et s'est clarifiée, et c'est
tant mieux. Eh oui, ça peut nous arriver d'être d'accord avec la CAQ une fois
de temps en temps, ce n'est pas un péché mortel. Donc, la proposition... la position
du gouvernement s'est clarifiée, celle du Parti québécois s'est complexifiée, elle
est plus floue que jamais. Et les gens de Jean-Talon ont le droit de savoir, là,
est-ce qu'ils vont élire un député qui va travailler pour le tramway ou est-ce
qu'ils vont élire un député qui va travailler contre le tramway.
M. Laforest (Alain) : ...c'est
la CAQ ou la ville? Parce que, là, vous parlez d'autonomie municipale, vous
dites : La CAQ n'a pas publié le trajet.
M. Nadeau-Dubois : Le trajet?
Je n'ai pas... je ne viens pas de parler du trajet.
M. Laforest (Alain) : Non,
mais c'est ça que vous voulez dire...
M. Nadeau-Dubois : J'ai dit :
La position de la CAQ quant à ce projet-là a longtemps été assez floue, ils ont
longtemps hésité. On n'était pas les seuls...
M. Laforest (Alain) : Mais
ils l'appuient, le projet, là.
M. Nadeau-Dubois : Aujourd'hui,
ils l'appuient, et on s'en réjouit. Et ce qu'on veut savoir, c'est, dans Jean-Talon,
les différents candidats, les différentes candidates, qu'est-ce qu'ils pensent
de ce projet-là clairement.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous avez pensé du fait que le caucus presque entier de la CAQ, hier, est
allé faire du porte-à-porte dans Jean-Talon, incluant des ministres avec les
limousines, là, qui...
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'espère que la CAQ ne remportera pas l'élection dans Jean-Talon. J'espère que
ça va être Olivier Bolduc de Québec solidaire. Que des députés aillent militer
pour leur parti dans une élection partielle, bien honnêtement, là, je ne vois
pas vraiment le problème avec ça. Nos députés aussi... Moi, j'étais là, hier,
Ruba était là, il y avait Alejandra également, mon collègue Guillaume
Cliche-Rivard était là plus tôt cette semaine. Donc, c'est normal que les
députés aillent donner un coup de main dans une élection partielle.
M. Gagnon (Marc-André) : ...personnel
politique aussi.
M. Nadeau-Dubois : Personnel
politique... Bon, l'utilisation de ressources parlementaires dans un cadre
partisan pour une élection, c'est illégal. Je m'attends à ce que tous les
partis respectent cette règle-là. Sur leur temps personnel, que des gens veulent
aller donner un coup de main et militer, je pense que ce n'est pas un problème.
Et la Commissaire à l'éthique a été claire là-dessus par
le passé.
M. Lacroix (Louis) : Non,
mais est-ce que... Par exemple, des ministres qui utilisent une limousine, là,
bien, c'est une facilité. Est-ce qu'on doit mettre ça dans les dépenses
électorales? Est-ce que...
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'invite tout le monde à la cohérence là-dessus, là. Moi, vous le savez, j'ai
un véhicule de fonction pour des raisons de sécurité. Quand je me rends dans
Jean-Talon, j'utilise ce véhicule-là. Les ministres font la même chose, aux
dernières nouvelles, M. Tanguay et M. Plamondon également. Si tout le
monde respecte les mêmes règles, je pense que c'est, pardonnez-moi,
l'anglicisme, fair-play.
M. Laforest (Alain) : ...M. Gabriel
Nadeau-Dubois, une augmentation, là, des virus, là. Les experts... On voit
qu'il y a des augmentations également dans les hôpitaux au niveau des
hospitalisations. Avez-vous une inquiétude? Est-ce que la Santé publique doit commencer
à être un peu proactive, là, parce que les virus circulent, refaire des mises
en garde?
M. Nadeau-Dubois : C'est
important de continuer à sensibiliser. Je pense que les Québécois, les
Québécoises ont déjà adapté certains comportements depuis la pandémie, mais,
oui, la Santé publique doit continuer à bien sensibiliser les gens sur comment
se protéger puis comment protéger les autres aussi. Parce que, quand on est
jeune et dans la fleur de l'âge, des fois, on s'inquiète un peu moins, mais il
y a des gens plus vulnérables, puis il faut les protéger.
M. Carabin (François) : Sur
les manifestions d'hier, M. Nadeau-Dubois, Mme Plante a parlé d'un
comportement haineux de la part d'un côté en particulier, ceux qui
manifestaient contre l'éducation sexuelle aux enfants. Est-ce que vous partagez
son point de vue?
M. Nadeau-Dubois : Les propos
haineux, les propos discriminatoires, moi, je pense, ça n'a pas sa place au
Québec. On les a condamnés hier. On va déposer une motion, ce matin, d'ailleurs,
pour condamner les propos haineux, les propos discriminatoires, puis pour
réitérer qu'au Québec on veut une société de bienveillance, une société où les
petits bonhommes, les petites bonnes femmes dans nos écoles, puis les gens qui
sont en questionnement sur qu'est-ce qu'ils sont puis qu'est-ce qu'ils veulent
devenir, bien, qu'ils aient leur place, qu'ils soient capables de s'épanouir,
de vivre dans la sécurité, dans la dignité, dans l'égalité.
Je pense, ça fait partie des valeurs
québécoises, ça, et je pense que c'est important qu'aujourd'hui on envoie un
message, tout le monde ensemble, pour dire : Le Québec qu'on veut, là,
c'est un Québec où tout le monde a sa place puis où tout le monde se sent bien.
M. Laberge (Thomas) : Vous
pensez quoi de l'idée de certaines personnes qui disent que c'est quelque chose
qu'on a importé des États-Unis, que c'est la gauche radicale qui a importé ce
problème-là ici, au Québec?
M. Nadeau-Dubois : Pouvez-vous
juste répéter la question? Il y avait du tumulte au début.
M. Laberge (Thomas) : Je vous
demande : qu'est-ce que vous pensez du fait qu'il y ait certaines
personnes qui affirment que ce qu'on voit, dans nos écoles, actuellement, au
sujet des personnes trans, ça vient des États-Unis, que ça a été importé par la
gauche radicale?
M. Nadeau-Dubois : Les
jeunes, les enfants trans, les enfants non binaires, au Québec, ils existent. Ils
ne sont pas arrivés des États-Unis, c'est des petits Québécois, des petites
Québécoises, puis ils veulent grandir dans un Québec qui les respecte. Puis
moi, j'espère que, quand on débat de ça, on pense à ces enfants-là, quand qu'ils
rentrent dans la classe, le matin, là, comment qu'ils se font regarder, quand qu'ils
rentrent dans la cafétéria puis que les têtes se tournent, comment qu'ils se
sentent, ces enfants-là. Moi, c'est à ces jeunes-là que je pense, c'est à ces
enfants-là que je pense quand je mène ces débats-là.
Puis je les comprends de voir les scènes
d'hier puis de ne pas se sentir bien. J'ai organisé un barbecue, dans mon comté,
la semaine passée, puis il y a une jeune personne qui est venue me voir puis
qui me disait : Gabriel, j'ai peur puis je me sens seule quand je vois,
comme ça, dans les médias puis à l'Assemblée nationale, le débat s'enflammer. Ça
m'a beaucoup touché, parce que... Moi, j'invite tous les politiciens à penser à
ces enfants-là, quand qu'on parle, pas pour taire certaines positions, juste
pour avoir la délicatesse puis la solidarité de se dire : Aïe! C'est des
enfants, là, ces enfants-là ont besoin de parents qui les aiment, qui les
soutiennent. Ils ont besoin de services, parfois médicaux, parfois
psychologiques. Ils ont besoin d'une société bienveillante qui les entoure puis
qui les accompagne dans leurs défis.
J'espère que c'est ça qu'on va retenir des
manifestations d'hier, qu'il faut travailler ensemble pour faire de la place à
tous les petits Québécois puis à toutes les petites Québécoises, peu importent
les questions qu'ils se posent puis peu importe comment ils se définissent.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Le tumulte
n'était une accusation envers personne, c'est juste... j'avais manqué les
premiers mots de la question.
M. Carabin (François) : Qu'est-ce
que le premier ministre, François Legault, devrait faire à ce moment-là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, moi,
je l'invite à lancer un appel au calme, comme chef de la nation québécoise, de
dire : Le débat, dans une société démocratique, c'est correct, mais là on
parle de la vie, là, puis de la sécurité, puis de la dignité d'enfants, des
petits Québécois, des petites Québécoises qui vivent des moments pas faciles.
Vous connaissez les statistiques sur les idées suicidaires, sur les tentatives
de suicide de ces jeunes-là, je les ai évoquées la semaine passée. Pensons donc
à ces enfants-là. Pensez-vous que c'est facile pour eux autres au quotidien, à
l'école, dans la famille, dans la rue? Non, ce n'est pas facile. Pensons à ces
enfants-là. Moi, j'espère que M. Legault va porter ce message-là.
M. Lacroix (Louis) : Cette
semaine, à New York, M. Legault, sur l'avenir énergétique du Québec, a dit
qu'il fallait un débat de société sur ce qu'on va faire avec Hydro-Québec, par
exemple les barrages, que ça prend des barrages. Il a parlé d'un débat de
société et d'une consultation mais qui se ferait à l'Assemblée nationale une
fois que M. Sabia aurait déposé un état des lieux, là, sur Hydro-Québec.
Qu'est-ce que vous pensez de ça? Est-ce que, d'abord, un débat, à l'Assemblée nationale,
en commission parlementaire, est suffisant pour faire un véritable débat de
société sur l'avenir énergétique du Québec?
M. Nadeau-Dubois : Nous, ça
fait des mois, à Québec solidaire... en fait, ça va faire bientôt presque des
années qu'on demande que la direction d'Hydro-Québec vienne en public expliquer
aux Québécois, aux Québécoises c'est quoi, leur plan pour l'avenir énergétique
du Québec. Ce n'est pas un petit défi, là, la transition, c'est énorme, c'est
le plus grand défi de notre siècle. Il faut que ça soit transparent. Ça ne peut
pas être Pierre Fitzgibbon, un bon matin, entre son alarme puis son petit
déjeuner, qui décide combien de barrages on va faire, du nucléaire ou pas,
public, privé. Ça prend un vrai débat de société.
La comparution de M. Sabia en
commission parlementaire, c'est un élément de ce débat-là. On appuie aussi la
demande des groupes écologistes du Québec pour un BAPE général, qui viendrait
faire l'état des lieux, puis faire le débat de société avec les citoyens et
citoyennes, pas juste devant les citoyens, citoyennes, pour qu'on parle
ensemble de l'énergie au Québec. Est-ce qu'on veut des nouveaux barrages, oui
ou non? Si oui, combien? Si oui, comment? Si oui, où? Le nucléaire, qu'en
est-il? L'éolien, le solaire? C'est des questions complexes qui sont, oui,
scientifiques mais qui sont aussi démocratiques. Et, en ce moment, le manque de
transparence de la CAQ sur ces questions-là est absolument inacceptable.
M. Lacroix (Louis) : Donc, la
proposition de M. Legault de tenir une commission parlementaire avec M. Sabia,
ça fait partie de...
M. Nadeau-Dubois : C'est un
élément intéressant.
M. Lacroix (Louis) : Mais ce
n'est pas suffisant, c'est ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
nous, la... on pourrait vous envoyer le nombre de motions qu'on a déposées
depuis deux ans pour demander que d'abord Mme Brochu, puis M. Sabia
viennent en commission parlementaire. Là-dessus, on est d'accord, bon.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
va venir, ça, c'est... M. Legault l'a dit.
M. Nadeau-Dubois : Bien, très
content de ça, tant mieux. Puis ça va être un débat important, mais il faut
plus que ça. Il faut aussi un BAPE générique où, avec les citoyens et
citoyennes, avec les organisations de la société civile, au Québec, on se pose
ces questions-là. Mais j'entends M. Fitzgibbon dire : Ah! là, il va
falloir faire attention, les lave-vaisselles puis les airs climatisés dans les
maisons du monde. On peut-tu prendre un temps d'arrêt, là, avant de se mettre à
microgérer la vie des gens? C'est quoi, le projet qu'on a pour l'avenir
énergétique du Québec? De quelle sobriété énergétique parlons-nous? La sobriété
de qui? Des barrages, ça peut être envisageable, mais où? Quand? Comment? Ces
questions-là ne peuvent pas se décider dans le bureau de Pierre Fitzgibbon.
M. Duval (Alexandre) : ...sur
le camionnage de... sur le transport de marchandises par camion, là, la CAQ a
dit non hier, mais c'est une recommandation du comité consultatif. Vous
dites...
M. Nadeau-Dubois : On a pris
acte de la recommandation du comité. Ça ne faisait pas partie de notre plan
climat, la dernière fois, Vision 2030, qui nous permettait d'atteindre nos
cibles ambitieuses de réduction de gaz à effet de serre. Donc, nous, ça ne
faisait pas partie des mesures qu'on proposait puis ça ne fait pas partie des
mesures qu'on propose aujourd'hui.
M. Duval (Alexandre) : Même si
ça ne permettra pas d'atteindre la carboneutralité de ne pas avoir cette
mesure-là? C'est ce que le comité consultatif nous dit.
M. Nadeau-Dubois : Je pense
qu'il y a des alternatives, notamment l'électrification beaucoup plus rapide du
secteur du camionnage. Et ça, c'était dans notre plan. Quand j'ai rencontré M. Legault,
au mois de décembre ou janvier suivant l'élection, c'est une des propositions
que je lui ai faites, d'avoir une norme plus rapide pour l'électrification du
transport lourd au Québec. On pourrait aller plus rapidement dans cette
direction-là. Nous, c'est le genre de propositions qu'on fait.
M. Gagnon (Marc-André) : ...juste
là-dessus. Vous venez de dire : Il ne faudrait pas commencer à microgérer
la vie des gens. Mais, aux dernières élections, vous proposiez une taxe sur les
véhicules les plus polluants, tout ça, pour décourager les gens d'utiliser des
VUS, par exemple. Ce n'est pas de la microgestion de la vie des gens, ça?
M. Nadeau-Dubois : Quand M. Fitzgibbon
parle de donner des cadres pour partir les lave-vaisselles, on est vraiment
dans l'intimité. Nous, on proposait des mesures d'écofiscalité.
M. Gagnon (Marc-André) : Ah!
parce que, dans une voiture, ce n'est pas l'intimité des gens, ça?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que c'est deux choses... Bien, on ne voulait interdire rien à personne, là, M. Gagnon,
c'était une mesure d'écofiscalité.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
mais c'était pour décourager, quand même, les gens à acheter des VUS.
M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est
une mesure d'écofiscalité. L'écofiscalité est un des outils qu'on a besoin pour
faire...
M. Gagnon (Marc-André) : Alors
que, là, bien, le lave-vaisselle, c'est un peu la même chose, c'est un
incitatif pour encourager les gens à ne pas utiliser leurs appareils
énergivores aux heures de pointe.
M. Nadeau-Dubois : À Québec
solidaire, on est pour l'écofiscalité. J'utilisais l'image du lave-vaisselle
pour illustrer le fait que M. Fitzgibbon lance toutes sortes d'idées qui,
des fois, surprennent les gens, parce qu'il n'y a pas de vrai processus
sérieux...
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
celle-là, c'en est une bonne aussi, vous trouvez. Vous trouvez que c'est une
bonne idée, le lave-vaisselle la nuit, là?
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
M. Gagnon (Marc-André) : Le
lave-vaisselle la nuit, vous ne trouvez pas que c'est une mauvaise idée, là.
M. Nadeau-Dubois : Moi, ce
que je dis, c'est que M. Fitzgibbon, il lance toutes sortes d'idées, dans
toutes sortes de directions, sans vraie consultation, sans vrai processus
transparent pour savoir qui et comment doit-on faire les efforts pour avoir
assez d'électricité pour réussir notre objectif de carboneutralité.
Mme Mignacca
(Franca G.) :
Mr. Nadeau-Dubois,
I'd like to hear you on the protests and counter-protests we saw in Montréal
yesterday. Mayor Valérie Plante already came out saying that... denouncing the
hateful speech she saw. What do you make of these protests? What's... How do
you feel about that?
M. Nadeau-Dubois :
I think hate speech, discriminatory speech
has no place in Québec. I think we don't want that in Québec. I think everyone
should remember that we're talking about kids here, kids that need to be in
security, kids that all... like all other kids, deserve safety, dignity. They
deserve to feel that there's a place for them in Québec. They deserve to feel
that they are welcome, and that there are people to listen to them and to help
them. And the things we saw yesterday are affecting those kids in their
everyday life.
Mme Mignacca (Franca
G.) :
Mayor
Plante took a stand quite publicly yesterday. Do you feel like the Premier
should be doing the same?
M. Nadeau-Dubois :
I expect Mr. Legault to tell all Quebeckers, as the leader of the Québec nation, that... let's care about those kids. I think it's one of its responsibility, to tell
to everyone that every little Quebecker has the right to safety, to dignity and to respect.
Mme MacKenzie (Angela) :Speaking of young Quebeckers, the report on youth
protection, was there any surprise in that for you?
M. Nadeau-Dubois :
It's a surprise for me, it's a surprise
for us, I think it's a surprise for a lot of people. This is raising a lot of questions.
What is happening? And is that surge in reports to the youth protection... is
it a reflection of the lack of services? You know, the youth protection should
be a last resort, it should not be the first place you go when there's a need
or a problem. I'm not in a position to say exactly what the problem is, but one
of the question that is raised by that report is : is the lack of services
creating a surge of demands for the youth protection system?
Mme MacKenzie (Angela) :
If you were to make a report card for
Lionel Carmant on this file, what grade would you give him?
M. Nadeau-Dubois :
I guess it depends on the issue. But I
think we all thought, after the Granby tragedy, that things were going to turn
around completely. That's not what we're seeing. My colleague Sol said, earlier
this week, that... I think we need an overview of what is happening with the
rapport Laurent, what is happening with its recommendations. I think we all
hope that things would evolve faster than that.
M. Authier (Philip) :
We saw, last night, the CAQ cancel its
caucus and send lots of people into Jean-Talon to do door-to-door. What's your...
I asked the other leaders this as well, to be fair. What's your reading on the
way the campaign is going? How are you folks doing in Jean-Talon?
M. Nadeau-Dubois :
You know, we have a list of volunteers
in the campaign that is more than 2,000... 2,000! 200 volunteers. 2,000
would be great, but still, 200 is a lot, it's good. So, 200 volunteers
that are helping Olivier Bolduc get elected in Jean-Talon. There is a great
dynamic in our campaign. And one of the things that really strikes me is that
people know Olivier Bolduc. He's been campaigning now for three times in that
riding, so, yes, people recognize him. When I do door-to-door with him, people
can continue the conversation with him that they had at the last election.
And I think the
progressive electorate in Jean-Talon are realizing that the real opposition to
François Legault, in Québec City, is Québec solidaire. That's the work we've
been doing, since 2018 now, with Catherine, then Etienne, and Sol. We are the
one challenging François Legault on the cost of living, on environment, on the
housing crisis, and those are the issues that people are talking to us about
when we call them or when we knock on their door.
M. Authier (Philip) :
How much of the vote will be people
sending a message to... I heard your comments on the tramway a moment ago. How
much of this will be a message?
M. Nadeau-Dubois :
A by-election is not about choosing the
Government, a by-election is about sending a message. So, if the people of
Jean-Talon want to send a message that Mr. Legault has to do more for the
cost of living crisis, the housing crisis and for the environment, the party
that will send that message is Québec solidaire. Merci beaucoup.
M. Grandmont : Merci.
(Fin à 8 h 50)