Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Huit heures vingt et une minutes)
M. Grandmont : Bonjour. Bon,
d'abord, j'aimerais, bien, sans surprise, comme je suis là ce matin, vous
parler du troisième lien. Quelle drôle de semaine nous avons eue! Les tables
puis les chaises des bureaux de scrutin étaient à peine rangées que le premier
ministre avait eu le temps de faire sa remise en question puis de nous ramener
le projet de troisième lien, un projet zombie, un projet qu'on croyait mort et
enterré, la partie autoroutière sous le fleuve Saint-Laurent, mais le premier
ministre a décidé de ramener ça à l'avant-scène. Moi, je ne pense pas qu'on
devrait essayer de ressusciter un projet zombie, qui avait été abandonné par la
ministre des Transports, qui en avait fait l'annonce en avril, qui avait parlé
d'une décision difficile et pragmatique.
Moi, j'aimerais savoir — la
décision du premier ministre, hier, semblait surprendre beaucoup de monde, vous
l'avez constaté comme nous — qui était au courant de cette
décision-là. Est-ce que c'est le premier ministre, tout seul dans son bureau,
qui a décidé de ramener ce projet-là? Est-ce que la ministre des Transports
était au courant? Est-ce que le ministre responsable de la Capitale-Nationale
était au courant de ce revirement de situation?
Nous, en tout cas, on veut vous dire,
aujourd'hui, que Québec solidaire va continuer à s'opposer à ce projet-là. On
sait très bien que c'est un projet autoroutier sous le fleuve Saint-Laurent. Ça
n'a juste pas de bon sens en 2023. Et d'ailleurs, aujourd'hui, je vais proposer
une motion qui va rappeler la suite des événements mais qui va aussi réitérer l'importance
de garder enterré ce projet de tunnel autoroutier sous le fleuve Saint-Laurent.
Voilà.
Je vais passer la parole à Vincent.
M. Marissal : Merci, Etienne.
Bonjour, tout le monde. Vous avez vu, comme moi, ce matin, la nouvelle, c'était
à Radio-Canada, sur les craintes des administrateurs du réseau — parce
que, ne nous trompons pas, ça vient d'eux, là, quand on sonne l'alarme comme ça
dans un réseau — qui ont une crainte à hauteur de 1 milliard de
dollars, qui pensent qu'ils n'y arriveront pas, qu'ils vont devoir faire des
compressions parce qu'on leur a dit : Bien, c'est une nouvelle ère, vous
devez gérer autrement. Ce que ça veut dire, essentiellement, c'est : Coupez
donc quelque part, arrangez-vous pour que ça arrive à la fin du mois.
Pendant ce temps-là, le cabinet du
ministre nous chante une chanson que ça va bien, faites-vous-en pas, il n'y en
a pas, de problème, les chiffres vont finir par s'équilibrer. Les chiffres ne mentent
pas, là, 1 milliard, ça ne s'équilibre pas tout seul, là, tu ne vas pas au
guichet automatique pour retirer 1 milliard de dollars. Le milieu est
inquiet. Le réseau est très, très, très inquiet.
Et, moi, j'ai une double inquiétude, parce
que, pendant ce temps-là, on est en train de rebrasser la structure du réseau
avec le projet de loi n° 15. Puis le projet de loi n° 15, là, je l'ai
dit, je le redis, là, c'est le paravent parfait pour qu'un ministre, à un
moment donné, dans une situation comme ça, dise : Bon. Vous avez des
problèmes financiers, arrangez-vous donc. Je vous ai nommés pour régler ça,
vous avez la même enveloppe budgétaire au début de l'année, vous êtes des
gestionnaires, vous êtes des «top gun» de la gestion. Ça fait quoi, des «top gun»?
De la gestion. Ça gère. Pendant ce temps-là, bien, on va leur envoyer la
commande de couper, comme on envoie la commande, en ce moment, aux
gestionnaires du réseau, les D.G. puis les P.D.G. : Arrangez-vous avec ça.
Essentiellement, c'est ça que le ministre dit.
Pendant ce temps-là, les problèmes sur le
terrain, ils ne se règlent pas, ils perdurent. Le TSO est de retour, mesdames
et messieurs, je vous l'annonce, parce qu'évidemment l'été est fini, puis on
reprend nos activités normales. Et, pendant ce temps-là, les agences rentrent
de nouveau à pleine porte, notamment dans l'Est de Montréal, qui est une partie
de ma circonscription.
Alors, encore une fois, je vais demander
au ministre, s'il vous plaît, de se remettre les yeux en face des trous, là, et
de voir les réels problèmes qu'on a devant nous en ce moment. Et je ne crois
pas que le problème principal soit de revoir l'organigramme du réseau de la
santé. Les gens qui sont là, là, quand Santé Québec va arriver, là, ils vont se
faire dire, par un «top gun» de Santé Québec : Gère ça, parce que le
ministre ne veut pas en entendre parler. Alors, bonjour, l'imputabilité
ministérielle. C'est ce vers quoi on s'en va. Merci.
M. Laforest (Alain) : M.
Grandmont, j'aimerais ça vous redemander votre position sur le tramway.
M. Grandmont : On est
toujours en faveur de ce projet-là. C'est un excellent projet pour la ville de
Québec, pour lequel il y a eu des superbonnes consultations, un processus en
bonne et due forme, ça fait des années qu'on en parle, pour lequel il y a eu
toutes sortes de consultations. Les experts se sont prononcés là-dessus :
c'est le projet qu'on a besoin à Québec. On va continuer à travailler en faveur
de ce projet-là. D'ailleurs, mon collègue, Sol Zanetti, et moi-même, et tout le
caucus, est derrière ce projet-là. Il faut que ça se réalise, c'est très important.
M. Laforest (Alain) : ...de
prix? Parce que c'est beau d'être... à 10 milliards, comme un tunnel sous
le fleuve, est-ce que ça, c'est correct?
M. Grandmont : On va attendre,
pour vrai, de voir les enveloppes, quand elles vont être ouvertes, et on pourra
se prononcer, évidemment, rendu là.
M. Laforest (Alain) : Vous ne
voulez pas donner de montant maximum?
M. Grandmont : Moi, ce que je
vous dirais, c'est qu'évidemment un projet comme celui-là, s'il était à 15 milliards de
dollars, ça ne serait pas raisonnable, mais on va attendre de voir quelles sont
les enveloppes, quand on verra les prix qui seront donnés par les consortiums,
mais on a très, très hâte de le voir, cela dit, par ailleurs.
Mais, cela dit, moi, je fais confiance, je
réitère toujours ma confiance très grande envers l'administration du maire
Marchand dans ce dossier-là. Je suis sûr que le bureau de projet travaille très
bien. Ils connaissent très bien le projet, ils connaissent très bien leur
terrain. Je suis persuadé qu'ils travaillent pour avoir le meilleur projet au
meilleur coût, dans les conditions actuelles du marché, évidemment.
Mme Prince (Véronique) : Vous,
les gens, quand vous avez fait du porte-à-porte dans Jean-Talon, est-ce qu'ils
vous parlaient du troisième lien, puis, si oui, qu'est-ce qu'ils vous disaient?
M. Grandmont : On ne m'en a
pas beaucoup parlé, du troisième lien, honnêtement. Ce qui importait vraiment
les gens, c'était clairement la question du coût de la vie. C'est ce dont on
entendait le plus parler. Je pense que c'est ce qui préoccupe beaucoup les gens,
actuellement, et ça se reflétait sur le terrain. Il y a des gens qui m'ont
parlé du troisième lien, c'était pour nous féliciter de nous être tenus devant
ce projet-là, qui n'a juste pas de bon sens, très honnêtement.
M. Bossé (Olivier) : Sans
parler du tunnel, comme tel, est-ce qu'ils vous parlaient de la volte-face du
gouvernement au mois d'avril?
M. Grandmont : De la
volte-face... Ah oui! O.K., dans ce sens-là. Bien, non, en fait, ou
indirectement. En fait, ils étaient très contents qu'on ait travaillé contre ce
projet-là puis qu'on ait contribué, finalement, à faire en sorte que le
gouvernement abandonne la partie autoroutière, qui était la composante tout à
fait inacceptable du projet.
M. Bergeron (Patrice) : M.
Legault n'a pas connu une bonne semaine, clairement, avec la complémentaire.
Est-ce que ce n'est pas une façon de détourner le débat, tout à coup, là, qu'on
ramène le débat sur autre chose, sur quelque chose de très simple que les gens
de Québec comprennent bien, comme le troisième lien? Tu es pour ou contre, puis,
nous, maintenant, on est pour, on revient... Est-ce que n'est pas une façon de
changer, justement, puis reprendre le contrôle de l'agenda politique, quoi?
M. Grandmont : Écoutez, moi,
j'aimerais bien ça, avoir le droit à un petit voyage dans la tête du premier
ministre pour comprendre un peu qu'est-ce qui s'est passé, parce que, moi non
plus, je ne l'explique pas. C'est tout à fait fascinant, au lendemain d'une
élection, où, finalement, on ne parlait pas tant que ça de ça, de ce projet-là,
sur le terrain, au lendemain... Et qu'on revienne avec le projet de troisième
lien, j'ai de la misère à me l'expliquer. Est-ce qu'il y a des considérations
tactiques là-dedans? Je ne sais pas, il faudrait demander au premier ministre.
Moi, ce que je retiens, c'est que ce
projet-là, il y a des gens qui avaient pris la décision, notamment la ministre
des Transports, qui avaient pris la décision de convaincre le premier ministre
en demandant des études renouvelées d'achalandage là-dessus. Ça avait convaincu
le premier ministre, il avait décidé d'abandonner le projet, la composante
autoroutière. Puis là, aujourd'hui, on se retrouve avec un premier ministre qui
vient encore une fois de changer d'idée. Je comprends mal. En tout cas,
j'essaie de me mettre dans la tête des électeurs, là, qui reçoivent ce
signal-là, où on a un premier ministre qui change d'idée comme il change de
chemise, ça n'a juste pas de bon sens, là, pour les électeurs.
M. Bellerose (Patrick) : ...je
vais consulter les électeurs, il n'a pas dit : On va aller de l'avant, il
a dit : Je vais les consulter. Est-ce que ça, en soi, ce n'est pas une
bonne façon de fonctionner?
M. Grandmont : Bien, écoutez,
moi... on est toujours ouverts à la consultation, hein, évidemment, mais ce
projet-là est réapparu dans l'espace public en 2013‑2014, à l'élection, sous la
pression de la Chambre de commerce de Lévis. Jamais la population n'a été
consultée. Donc, peut être que si le gouvernement avait fait sa job comme il
faut il y a une dizaine d'années, de bien consulter la population, on n'en
serait pas là aujourd'hui.
M. Carabin (François) : Que M.
Legault peut être capable d'un tel virage, qu'est-ce que ça vous dit, justement,
sur le projet de tramway?
M. Grandmont : Bien, ça
m'inquiète. Je veux m'assurer, en fait, qu'effectivement le premier ministre
est toujours derrière ce projet-là. Je ne veux pas que ça envoie un signal
comme quoi on peut changer d'idée comme ça, indûment. On a adopté une motion,
la semaine dernière, sur le tramway, l'Assemblée nationale s'est dit en faveur
à l'unanimité de ce projet-là, il doit se réaliser.... changements climatiques
et autres considérations, évidemment, refaire la ville, limiter l'étalement
urbain, mais le gouvernement doit continuer de réitérer son appui indéfectible,
et je reprends les mots du ministre responsable de la Capitale-Nationale, «un
appui indéfectible au projet de tramway». C'est essentiel.
Mme Prince (Véronique) : M.
Marissal, j'aimerais ça, vous entendre à nouveau, là, sur le réseau de la santé,
parce que, ce qu'on nous explique, au cabinet de M. Dubé, c'est que ça arrive
chaque année que, basé sur les 12 premières semaines de l'année, il y ait un
déficit, mais qu'en cours d'année il y a des remboursements qui se font, il y a
des financements qui sont confirmés. Est-ce que c'est normal que tout ça ne
soit pas confirmé à l'avance, que ça se fasse en cours d'année puis que les
P.D.G. soient obligés de commencer l'année en disant : On va avoir un
déficit parce qu'il nous manque des chiffres dans la colonne de revenus?
M. Marissal : Bien, si ça
arrive à chaque année, moi, je ne me souviens pas qu'à chaque année les P.D.G.
sonnent l'alarme comme ça. Là, ils l'ont fait de façon très, très claire, là.
L'information vient assurément de l'intérieur. Et j'ai à peu près les mêmes
échos, d'ailleurs. Alors, c'est faux de dire que ça revient à chaque année. Là,
il y a clairement un problème.
Puis, soyons honnêtes, l'inflation joue
aussi, là, l'inflation joue pour tout le monde, là. Je présume qu'acheter
l'équipement dans les hôpitaux, ça coûte plus cher aussi, mais ça, c'était
prévisible, là, ça, c'était prévisible. Alors, il y a un monde, là, il y a un
tunnel autoroutier de différence, là, entre la version du ministre, qui dit :
Faites-vous-en donc pas, là, tous les chiffres vont s'équilibrer, là, on va
arranger ça au montage, là, comme on disait quand j'étais à l'université, puis
le réseau, qui dit : Attention! Là, on s'en va vers un mur d'1 milliard de
dollars.
C'est sûr qu'à la fin, Mme Prince, il y a quelqu'un
qui va faire un chèque, puis que tout va se régler, puis ça... mais ce n'est
pas vrai que ça va bien et ce n'est pas vrai que M. Dubé peut juste pelleter ça
dans la cour des D.G. en disant : Aïe! Arrange-toi avec ça, je t'ai dit de
t'arranger avec ça, on est dans une nouvelle ère. La nouvelle ère, elle est
dans la tête du ministre, là, puis elle est dans la tête de ses sous-ministres,
avec ses organigrammes puis son projet de loi n° 15.
Sur le terrain, là, je vous garantis, là, c'est la même situation, et pire,
même, parce que, là, on retourne au volume normal des mois de septembre,
octobre, novembre, là, on n'est plus en été, et puis, évidemment, les problèmes
reviennent.
Vous savez, on s'est pété les bretelles,
du côté du gouvernement, en disant : Cet été, il n'y a pas eu de TSO aux
urgences de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. C'est rigoureusement exact, mais ce
qu'on ne dit pas, c'est que les agences ont augmenté, comme ça, par exemple, puis
sont rentrées, là, à pleines portes, là. Alors, c'est des vases communicants.
Moi, je vais donner un point au ministre :
la semaine passée, il est sorti, puis il est un peu sorti de la ligne de son
gouvernement, là, ça a dû faire grincer des dents, puis il a dit que ça prend
des réelles augmentations de salaire, notamment pour le personnel soignant.
Vous l'avez lu, comme moi, il a dit : Pas une 1 $ de l'heure, là, 6 $,
7 $ de l'heure. Je suis d'accord avec lui. C'est-tu 6 $, 7 $,
c'est-tu 8 $? Je vais laisser sa collègue négocier, mais il faut négocier,
il a raison là-dessus. On ne ramènera pas notre monde si on ne les traite pas
mieux. Alors, qu'ils négocient à la table puis que le ministre envoie ses
signaux, mais, pendant ce temps-là, qu'il arrête de pelleter dans la cour de la
direction des CIUSSS et des CISSS.
M. Lacroix (Louis) : Mais en
faisant du... bien, pas du porte-à-porte, mais en marchant dans le comté,
lundi, en prévision de l'élection partielle, j'ai croisé des gens. Il y a deux
personnes qui m'ont dit : Le gouvernement Legault n'a pas d'argent pour
augmenter les salaires des infirmières et des enseignants, mais il a 7 milliards de
dollars à donner à Northvolt. Alors, dans la population, il semble y avoir une
certaine partie des gens, là, qui font ce lien-là.
M. Marissal : Et je ne les
blâme pas.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
est-ce que... Vous, qu'est-ce que vous...
M. Marissal : Bien, moi,
lundi, entre deux porte-à-porte, je suis venu joindre les gens de la FIQ, ici,
qui étaient assez nombreux et nombreuses, en face de l'Assemblée nationale,
puis ils disent la même chose : Comment ça se fait qu'on a de l'argent
pour financer des jobs, à hauteur de plusieurs millions de dollars, d'une
multinationale suédoise dans la filière batterie puis qu'on n'est pas capable
de négocier de bonne foi? Puis je ne parle même pas de la conclusion de la
négociation, je parle juste, tu sais, de négocier de bonne foi. Les gens ne
sont pas idiots, là, les gens voient clair, là, les gens à qui vous avez parlé
dans Jean-Talon, ils voient bien clair.
Même chose pour le troisième lien, ils
voient bien clair que c'est une manœuvre de diversion de la part du
gouvernement, mais c'est cynique, là, pas à peu près, là, c'est de l'huile
essentielle de cynisme, là, quand on est rendu à sortir, là, la carte du
troisième lien, alors que, ça, c'était supposé être mort et enterré. Le premier
ministre en est capable, il en est fort capable, mais, pendant ce temps-là, on
ne règle pas les vrais problèmes, on ne regarde pas les vrais problèmes. Puis
je vais boucler la boucle : je les comprends, les gens, de faire
l'équation. Je les comprends, les gens, de faire l'équation.
M. Bergeron (Patrice) : ...la
partie patronale, donc, à la table, n'est pas... fait preuve de mauvaise foi? Selon
vous, Mme LeBel fait preuve de mauvaise foi ou elle envoie un message... Bien, c'est
parce que vous avez parlé de bonne foi, de mauvaise foi, c'est pour ça que je
voulais être certain de bien comprendre. Vous dites : La partie patronale,
actuellement, dans les négos, fait preuve de mauvaise foi?
M. Marissal : Oui, mais la
bonne foi se présume, ça fait que je vais la laisser négocier, mais ce que je
sais, là, c'est que, pendant de très longues semaines, cet été, là, il se
passait «nada», à la table, rien, rien, rien. Rien du tout. Il n'y avait rien à
l'horaire, ça ne négociait pas. Tout d'un coup, Mme LeBel revient ici, en
septembre, en disant : Faites du ménage dans vos demandes. C'est normal,
ça se fait à toutes les négociations, mais là on a un régime d'urgence, là,
puis il faudrait régler. Puis je pense que tout le monde s'entend, à commencer
par le ministre de la Santé, et je le salue, d'ailleurs, qui dit qu'il faut un
rattrapage salarial substantiel pour notre personnel soignant. Ça va se
passer à la table. Alors, je ne présumerai pas de mauvaise foi, ce n'est pas
une façon de fonctionner que j'aime beaucoup, mais il faudrait que la bonne foi
se confirme à un moment donné.
M. Carabin (François) : Comment
vous expliquez, M. Marissal, que, deux ans après les changements à la loi, il y
ait toujours des enfants de migrants qui sont incapables d'obtenir des
remboursements de la RAMQ?
M. Marissal : Je ne me
l'explique pas, puis ça me met en colère, parce que tous les députés, Etienne,
moi, probablement tous les députés, et c'est probablement plus vrai en région
très urbanisée, là, on en a presque chaque semaine. On les appelle les bébés
RAMQ, dans ma circonscription. J'ai un attaché qui fait à peu près juste ça. On
passe notre temps à courir après la RAMQ puis, des fois, après le ministre
lui-même. Combien de fois je suis obligé d'intervenir directement avec un
dossier puis dire : S'il te plaît, peux-tu régler ça, c'était supposé être
réglé?
Ça fait qu'encore là, tout est dans tout,
là, mais on est en train de refaire l'organigramme du réseau de la santé, puis
il y a des gens qui souffrent, il y a des gens qui sont en désespoir, il y a
des mamans qui font des dépressions post-partum beaucoup plus sévères parce
que, quand tu as une facture de 45 000 $, que tu n'as pas de job puis
que tu es peut-être même sous menace d'expulsion, bien, évidemment, ta vie est
un enfer.
Puis ça, ça devait être réglé. Cette
partie-là devait être réglée. J'ai moi-même félicité le ministre, en pleine
commission parlementaire, d'avoir réglé ça parce que j'étais heureux, parce
que, sur le terrain, là, je peux vous dire, là, la première ligne, là, c'est
des vrais cas, ça, on les voit. J'ai des photos, là, avec mes attachés, là, on
s'envoie des photos de bébés RAMQ, parce que les gens viennent nous revoir en
nous disant : Merci, merci de nous avoir sauvés de ça, parce qu'on avait
une facture de 45 000 $ pour un accouchement. Imaginez-vous le poids
sur une famille?
Alors, c'est supposé être réglé, il y a eu
une loi là-dessus, ça a été réglé comme ça, ici, alors est-ce qu'on peut, s'il
vous plaît, donner la commande, là? On ne va pas attendre Santé Québec, là, qui
va donner cette commande-là, là, ça, c'est purement politique. Alors, est-ce
qu'on peut donner la commande que ça se règle, s'il vous plaît?
Mme Senay (Cathy) :Mr. Marissal, are you, in a way, accusing Mr. Legault to
increase political cynism with
the third link and promises to Northvolt, versus wages in education and health?
M. Marissal : Well, clearly, Mr. Legault was looking for something to divert
the attention, yesterday, that was clearly the case. This thing about the third
link was dead. We thought it was dead, apparently, it is not. I don't believe
for a second that he has new studies that can give him the go-ahead with a new
project. I think that he was in panic, yesterday, he was just looking for
something to say. That was the easiest way because it was in the area of Québec City. But yes, I think it's bad for
cynism among the population. I
think so.
Mme Senay (Cathy) : And do you have the impression that, if he was so fast to revive
the third link for cars, that may put the tramway... that may put at risk the
project of the tramway because the tramway is not that popular in the Québec City region? Is the tramway at risk
because Mr. Legault wants to please people in the Québec City region?
M. Marissal : Well, I hope not. I hope not. The tramway has to go, it's a good
project, although it's not perfect. Nothing is perfect. But, first thing first,
the third link was dead, can we just keep it that way, please, and work on the
tramway with the municipal Government here, with Mayor Marchand? And let's go. Enough waste of time, it's
time to go now, it's time…
Mme Mignacca (Franca
G.) : …
M. Marissal : …to work.
Mme Mignacca (Franca
G.) :Mr. Grandmont... sorry, I didn't mean to cut you off, but, Mr. Grandmont, we
heard the Premier say, yesterday, when it comes to consulting the population on the third link, he would pass
by the MNAs first. You're an MNA for the Québec City area. What are you hearing on the ground from residents?
M. Grandmont : Well, you know, the
population in the riding of Taschereau is against the project, and
that's what I'm... you know,
I'm their voice at the Parliament, here. Consultation is always a good thing
for infrastructure projects. But this project, the third link comes in the... you know, in the public in 2013, so, during
these 10 years, the Government did not do any consultation with the public, with the population. So, when you are serious with a
project of that size, you have to consult, in some way, the population. If there was consultation during
these 10 years, maybe the project had not… exist for many years.
So, that's the problem,
this project was just an idea from the Chamber of commerce from Lévis, it was
in the mind of François Legault and other MNAs from the CAQ. And, if he had
done the job correctly, maybe this project doesn't have to be... you know, doesn't have to be... to have an
existence for many years.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Can we just hear you quickly,
Mr. Marissal, also on the P.D.G. of CIUSSS sounding the alarm, the heads
of the CIUSSS and CISSS sounding the alarm on the budget this morning? You made
a link with Bill 15, as well. If we could hear you in English on it.
M. Marissal : Yes. What I do know is that we are spending hours and hours — I think we are at 120 hours, now, and we have done about the
third of Bill 15, the third, at the most — and we are redrawing the organigram of the network while the people
on the ground, the people in charge are basically saying to the Government : We will fall short of
about $1 billion if we don't do anything.
And the response from the
Minister andhis cabinet is : Deal with it.
Just deal with it. This is not a responsible way to do. These people are worried
and they should be. They should be. And I'm worried too because, at some point,
we will have to cut services. There's no magic here.
La Modératrice
: Merci,
tout le monde.
(Fin à 8 h 41)