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(Dix heures)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. C'est une journée importante aujourd'hui, c'est l'arrivée d'un nouveau
député à l'Assemblée nationale, Pascal Paradis, le député de Jean-Talon.
C'est une grande joie pour nous de l'accueillir.
Il va contribuer à nos travaux parlementaires. Vous allez le voir très actif.
Il a déjà plusieurs responsabilités qui lui ont été confiées. Ça fait plaisir
de le voir aller. Il est très volontariste. Le lendemain de l'élection, il
était déjà ici à l'Assemblée nationale.
Et l'assermentation aura lieu à 11 heures
et on a beaucoup d'invités qui sont fébriles à l'idée de le voir arriver. Donc,
c'est ce qui nous anime aujourd'hui. Sinon, c'est sujet libre. Alors, à votre
discrétion.
Journaliste : Bien, le DGE a
dit, semble-t-il, là, lors d'une rencontre avec les députés de l'Assemblée
nationale, qu'il ne peut être contraint à divulguer les documents et preuves de
l'enquête du commissaire Grenier, là, par une simple...
Journaliste : ...simple
motion. Donc, est-ce que vous êtes du même avis?
M. Bérubé : Non, nous avons
une appréciation différente de la force des motions unanimes de l'Assemblée
nationale qui s'apparente à des ordres de l'Assemblée nationale. Et d'ailleurs,
nous reviendrons spécifiquement sur cette question, dès cette semaine, sur les
suites à accorder aux motions et à la rencontre qui a eu lieu en septembre
dernier avec le Directeur des élections.
Journaliste : Mais lui dit...
donc, c'est sûr que... Il cite même des éléments de la loi électorale qui
disent qu'il ne peut pas être... ou contraindre de faire un témoignage ou de
donner un renseignement, que ce soit directement ou indirectement. Donc, vous,
vous rejetez sur l'interprétation de la Loi électorale?
M. Bérubé : Nous avons un
avis différent de ce qu'il peut faire avec les pouvoirs que sont les siens. On
a demandé différents avis, et je vous le dis, ça ne tardera pas, dans les
prochains jours, on va faire part à l'ensemble de la population, à la presse
parlementaire, aux autres formations politiques et au Directeur général des
élections, ce qui peut être fait cet automne pour avoir accès aux informations
réclamées par l'ensemble des partis politiques. Donc, oui, j'ai bien lu votre
texte, mais... et le document en question, mais il m'apparaît que le Directeur
général des élections a des options qu'on présentera cette semaine.
Journaliste : Donc, au
printemps, vous aviez examiné... vous aviez dit que ça prendrait une loi. Donc,
il semble quand même être de votre avis, là. Il dit que la seule façon, selon
lui, de le contraindre à rendre ces documents-là publics, c'est par l'adoption
d'une loi. Donc, est-ce que vous...
M. Bérubé : Ce n'est pas
exclu, mais je ne crois pas que ce soit absolument nécessaire aussi. On en a
encore parlé dans les derniers jours. Donc un peu de patience, dans les
prochains jours, là, on arrivera avec quelque chose de très concret qui est le
fruit des différents avis qu'on a obtenus là-dessus. Et évidemment, on veut
obtenir l'ensemble des documents et des témoignages de la commission Grenier,
et nous les obtiendrons.
Journaliste : Mme Labrie,
hier, elle disait que fermer les frontières, ce n'est pas progressiste. Est-ce
que... est-ce que, bon, vous êtes d'accord avec elle
M. Bérubé : Non. Il y a un
phénomène présentement où la CAQ s'en prend au Parti québécois, Le Parti
libéral s'en prend au Parti québécois, Québec solidaire s'en prend au Parti
québécois, et tous parlent de rassemblement. Alors, je vous soumets bien
humblement qu'aujourd'hui on va assermenter un nouveau député. Et le dernier
test électoral, c'est qui qui a créé le plus grand rassemblement? C'est le
Parti québécois, là. Quand Québec solidaire parle de l'idée de rassembler, je
les invite à regarder le verdict que la population de Jean-Talon lui accordé
lors de la dernière élection.
Journaliste : ....solo ou...
En santé, là, est-ce qu'on progresse en santé? Là, on voit ce matin, là, deux
reportages sur... un sur les agences privées, L, on promettait de mettre fin
aux agences privées. Ce n'est pas le cas. 400 millions qui dorment, là,
pour le rattrapage en chirurgie. Est ce qu'on avance en santé?
M. Arseneau : Non, on
n'avance pas au rythme où le gouvernement s'était engagé à ce qu'on avance. Là,
on a mis justement 400 millions de dollars à la disponibilité des
établissements. Et là, ce qui est troublant aujourd'hui, c'est que le ministre
Dubé et son ministère n'ont pas le même discours. Le ministre nous dit :
L'argent, on est prêt à le dépenser. Il faut embaucher des infirmières en temps
supplémentaire pour pouvoir justement soutenir les plateaux techniques. Et
c'est ce que demandent effectivement non seulement les patients, mais également
les spécialistes. Mais le ministère dit : On n'a pas encore fini, là, nos
protocoles puis la mise en place des conditions nécessaires à faire le
rattrapage en chirurgie.
Alors, moi, c'est... actuellement, on
voit, là, qu'il y a du sable dans l'engrenage. Ça ne fonctionne pas, là, au
ministère. Est-ce que le ministère est trop préoccupé par les travaux qui se
déroulent en commission parlementaire sur le projet de loi n° 15? C'est un
peu ce qu'on craignait. C'est qu'il faut faire avancer les dossiers sur le
terrain et non pas, là, brasser des structures. Mais au-delà de ça, j'invite le
ministre à discuter avec les gens du ministère pour qu'on ait au moins la même
version, une version qui concorde et puis qu'on passe à l'action, puis qu'on
puisse effectivement le mettre à disposition des établissements, les ressources
nécessaires pour faire le rattrapage qu'on a promis de faire. Parce que le
premier test, la première... le premier objectif mesurable, c'est mars
prochain. On n'a pas commencé encore, ça fait six mois.
Journaliste : On a tous été
horrifiés par ce qui s'est passé, le massacre causé par le Hamas, et puis la
réponse d'Israël dans la bande de Gaza. La réponse d'Israël est extrêmement
forte au point où ça crée une crise humanitaire dans la bande de Gaza, entre
autres, et des gens qui essaient de quitter la bande de Gaza, qui en sont
incapables, manque d'eau, manque de médicaments, des hôpitaux bondés de gens
qui sont blessés. Jusqu'où est-ce qu'on doit soutenir la contre-offensive
d'Israël?
M. Bérubé : Écoutez, le
gouvernement, si j'ai bien compris, va déposer une motion aujourd'hui, et on
aura l'occasion à ce moment-ci... D'ailleurs, ce sera le député de Jean-Talon
qui fera l'intervention au nom du Parti québécois...
M. Bérubé : ...sur notre
position quant au conflit. Sinon comme comme parlementaire, mais comme citoyen
également, on est horrifié par les décès, de part et d'autre, que ce soit en
Palestine ou en Israël. Alors, ça nous touche beaucoup et on est inquiet pour
la suite. Ceci étant dit, le choix des mots est important et je pense que vous
aurez l'occasion d'entendre un nouveau député de Jean-Talon faire part de notre
position là-dessus qui sera...
Journaliste : ...la
conférence de presse, là.
M. Bérubé : Le moment le plus
solennel pour le faire m'apparaît au salon bleu cet après-midi, et je ne
voudrais, au jour un, scooper mon propre collègue.
Journaliste : Non, mais
qu'est-ce que vous voulez dire par «le choix des mots est important»?
C'est-u...
M. Bérubé : Vous en savez
quelque chose.
Journaliste : Oui, mais,
justement, c'est parce que vous marchez sur des oeufs étant donné le conflit...
Tu sais, je veux dire, vous ne voulez pas prendre position en faveur de l'un ou
l'autre? C'est-u pour ça?
M. Arseneau : Oui, bien, en
fait, c'est qu'on a une responsabilité de s'élever au-dessus de la mêlée et de
pouvoir aussi juger des actes des uns et des autres... bien, juger,
c'est-à-dire, là, vous nous demandez d'interpréter et de commenter. Moi, je
vous dirais qu'il faut reconnaître les règles du droit international.
Évidemment, les actes terroristes qui ont été menés par le Hamas, on les a
dénoncés, mais on ne peut pas non plus... enfin, c'est-à-dire soutenir des
actes d'Israël qui iraient à l'encontre du droit international, c'est simplement
ça. Alors, est-ce que le... à ce moment-ci, là, c'est ce que je dirai pour
l'instant, c'est qu'une exaction ne doit pas en justifier une autre et c'est la
prudence actuellement, là, que l'on veut partager avec vous.
Journaliste : Donc, vous
trouvez qu'Israël a une réaction disproportionnée?
M. Arseneau : Ce n'est pas ce
que j'ai dit. J'ai dit qu'à l'heure actuelle il faut appeler, justement, à des
mesures qui soient en respect avec le droit international, parce que nous, on
prend le parti des victimes, que ce soit les victimes israéliennes ou du côté
de la bande de Gaza. Et c'est ça qui est important. Je pense que toutes les
personnes qui regardent le conflit de l'extérieur doivent aussi se réunir
autour de certains objectifs communs. On parle évidemment de sauver des vies,
de part et d'autre, et de trouver les conditions pour, justement,
réinstaurer...
Journaliste : ...vous parlez
du droit international. Est-ce qu'Israël respecte le droit international, à
votre avis, en ce moment, dans sa réponse au Hamas?
M. Arseneau : Écoutez, moi,
je ne peux pas rentrer dans ce débat là. Je dis simplement qu'il faut que les
actions d'Israël soient en accord avec les règles internationales concernant
les droits humains. Et c'est ce à quoi on appelle aujourd'hui.
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement Legault va, à votre avis, assez loin dans la réforme des droits de
scolarité à l'université pour les universités anglophones? Que devrait-il faire
de plus?
M. Bérubé : On a pris acte de
cette mesure qui fait partie du plan du gouvernement Legault pour le français.
D'abord, ce n'est pas une politique pour le français. On peut dire que c'est
une politique qui permet de tenir compte qu'il n'y a pas de réciprocité, par
exemple, dans le Canada anglais pour les francophones, une mesure qui tient
compte de notre capacité de payer, par exemple, qui tient compte d'un certain
nombre de facteurs, que les frais de scolarité sont beaucoup plus bas
qu'ailleurs, que c'est des études à rabais pour plusieurs et qu'ils vont quand
même venir. Pour moi, ce n'est pas une politique pour le français, ce n'est pas
une mesure pour le français. Une vraie politique pour le français, en deux
temps : tenir compte des immigrants temporaires, dont plusieurs viennent
aux études et ne parlent qu'anglais, par exemple, et le cégep en français. La
socialisation des enfants de la Loi 101 en français, à 17, 18 ans à
19 ans, c'est crucial pour la suite. Alors, s'ils veulent vraiment être
sérieux dans cet enjeu-là, ils vont faire ça.
Pour les universités, moi, je trouve que
c'est un choix qu'ils font qu'on salue avec un objectif qui n'est pas celui du
français. Il m'apparaît que c'est davantage de tenir compte du fait qu'un
Québécois francophone qui irait étudier dans l'Ouest canadien n'a pas les mêmes
avantages qu'à l'inverse. C'est une iniquité qui est corrigée, c'est comme ça
qu'on le voit.
M. Arseneau : Je voudrais
vous entendre sur le vote de grève des syndicats. Est-ce que vous pensez qu'en
ce moment ça piétine un petit peu? Le gouvernement attend qu'eux fassent leur
élagage. De leur côté, ils ont un vote quand même important d'un mandat de
grève.
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on est extérieur à ce qui se passe sur les tables de négociation. Mais ce qu'on
entend de la part de la partie syndicale, c'est que les choses n'ont pas avancé
depuis le début des négociations, que l'on ne discute que des demandes
gouvernementales face aux syndiqués. Est-ce qu'une grève est inévitable? Bien,
évidemment, la balle est dans le camp du gouvernement. Je pense qu'avec les
offres actuellement sur la table, bien, on n'aura pas d'entente, et le
gouvernement n'a pas montré aucun signe d'ouverture...
M. Arseneau : ...vouloir
véritablement avancer dans ce dossier-là. Nous, on souhaite évidemment qu'il y
ait un règlement négocié. Mais actuellement, visiblement, la partie syndicale
est mobilisée, en colère, on le voit. Nous, on pense que le gouvernement doit
ouvrir son jeu et traiter correctement et rehausser les conditions de travail
et les conditions salariales des employés du secteur public si on veut sauver
le système de la santé, si on veut sauver le système de l'éducation, et ainsi
de suite.
Journaliste : Au Parti
québécois, vous aimez ça, les référendums, pourquoi on n'en ferait pas un pour
le tramway à Québec?
M. Arseneau : On aime les
référendums sur... évidemment, en termes de consultation publique, évidemment,
on reconnaît toute la légitimité de poser ce genre... bien enfin, de tenir ce
genre de consultation populaire. Le problème qu'on a aujourd'hui, c'est qu'il
n'a jamais été question de tenir un référendum pendant la dernière campagne, la
dernière partielle de Jean-Talon. On n'a jamais discuté de la possibilité d'un
référendum lors de la campagne pour les élections générales au Québec
en 2022. Le processus est déjà quand même passablement avancé. Et là on
voudrait arriver avec l'idée d'une consultation populaire, dont on ne sait pas
trop, trop les contours, qui mènerait le référendum, qui serait consulté et
dans quel but. Puis nous, on pense que le but des députés de la CAQ, à l'heure
actuelle, là, c'est de faire en sorte que le gouvernement se désengage, alors
qu'à plusieurs reprises il a confirmé et reconfirmé qu'il appuierait le projet
de la ville de Québec. C'est un projet qui est justifié, qui est légitime et
qui doit aller de l'avant.
Mais ce qu'on souhaite, c'est qu'il y ait
plus de transparence sur les coûts et sur évidemment l'architecture du projet,
à savoir si le gouvernement a l'intention, encore une fois, de modifier le
projet dans ses contours, là, sur le coin d'une table, comme on avait voulu le
faire au moment où c'étaient 3 milliards de dollars puis qu'on
voulait réduire les coûts. Mais je pense qu'actuellement c'est des mesures dilatoires
qui sont proposées par certains députés de la CAQ. Donc, visiblement, ça brasse
au caucus, donc les gens ne s'entendent pas. Moi, j'appelle la ministre
Guilbault et le premier ministre, là, à mettre de l'ordre là-dedans puis de
confirmer que le projet est légitime, qu'on va appuyer le projet et faire part
des coûts ou de la fourchette de coûts dans laquelle c'est un projet qui va
aller de l'avant.
Journaliste : Puis
l'augmentation importante du nombre de demandeurs d'asile dans la province dans
les dernières années met une pression considérable sur les programmes
d'assistance sociale du Québec. Le gouvernement Legault demande au fédéral de
rembourser la facture, là, c'est des demandes qu'il fait souvent, puis de mieux
répartir les demandeurs d'asile sur le territoire. Mais est-ce que, selon vous,
le gouvernement met assez de pression? Est-ce qu'il peut obtenir des résultats,
là, en faisant des déclarations dans les médias de temps en temps?
M. Bérubé : Ça s'appelle le
Canada, cause toujours, c'est eux autres qui décident. Et je rappelle que, et
ça, c'est les paroles du premier ministre, si on n'a pas tous les pouvoirs à
l'immigration, ce qui nous guette, c'est la louisianisation du Québec. Puis,
au-delà de 50 000, ce qui est le débat présentement, cet automne, avec le
gouvernement de la CAQ, c'est suicidaire. Ça, c'est les paroles du premier
ministre. On ne les a pas, les pouvoirs. Alors, qu'est-ce qu'on fait? On
quémande à chaque fois : Pouvez-vous répartir? Pouvez-vous financer? C'est
triste d'être dans cette position-là, de quémander pour des pouvoirs qu'on
serait capables d'exercer nous-mêmes.
Alors, est-ce qu'ils mettent assez de
pression? Est-ce que vous sentez, là, que la ministre de l'Immigration est très
active pour demander l'ensemble des pouvoirs? La réponse, c'est non. J'ai posé
la question déjà à l'étude des crédits à deux reprises, puis, c'est quoi,
votre correspondance là-dessus?, il n'y en a pas. Donc, ils... tu sais, quand
on dit qu'ils ce sont réconciliés avec le Canada, là, M. Legault dit ça, là,
bien, ça veut dire ça : on vit avec ces règles-là, puis on fait des
demandes de temps en temps, puis des fois on essaie d'en mettre plus pour
donner l'impression qu'on est combatif. C'est ça.
En matière d'immigration, notre politique
est la suivante : on devrait avoir l'ensemble des pouvoirs, ce qui nous
permettrait vraiment de prendre soin des gens qui viennent chez nous, en
utilisant la capacité d'accueil. Et on est le seul parti représenté à
l'Assemblée nationale qui pense qu'il faut en avoir moins, d'immigration
permanente. Quant à toutes les sphères de l'immigration, il y en a qu'on ne
contrôle pas, et surtout le chéquier. Le fédéral ne nous paie pas, ne nous paie
pas, par exemple, pour des frais occasionnés par le chemin Roxham, par exemple,
et d'autres frais, c'est à la charge de Québec. Alors, une autre démonstration
qu'il faut faire l'indépendance du Québec.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a trop de demandeurs d'asile dans la province de Québec?
M. Bérubé : Bien,
manifestement, ça met beaucoup de pression sur le logement, sur l'aide sociale,
sur différents programmes. Donc, la capacité d'accueil, c'est aussi la capacité
de payer. Alors, qu'on l'étudie. Moi, je n'ai pas de portrait de ça, mais je
sais qu'il y a une pression assez importante pour que le gouvernement du
Québec, qui est particulièrement timide en matière de revendication... Tu sais,
ça coûte cher, pouvez-vous nous aider? Je pense que vous avez cette
démonstration-là qui n'était pas prématurée.
Journaliste : Moi, j'aimerais
vous entendre peut-être... bien, deux en fait...
Journaliste : ...peut-être,
bien, vous deux, en fait, vous êtes dans une région où la main-d'œuvre
indépendante est omniprésente, là. Donc, depuis l'entrée en vigueur de la loi,
on voit qu'il n'y a pas de changement pour l'instant puis on se dirige dans
tous les CISSS et les CIUSSS vers la même utilisation de la main-d'oeuvre
indépendante, là, je veux dire, ça revient un peu à la question de ma collègue
tantôt, quand elle vous demandait est-ce que, finalement, ça bouge en santé.
M. Arseneau : Bien, c'est ça,
en fait, il y avait deux aspects à la question, j'ai répondu au premier aspect
sur la question du rattrapage en chirurgie, mais main-d'oeuvre indépendante,
c'est essentiellement le même portrait. On a, dans ce cas-là, par contre,
adopté une loi dont l'application va exiger dès l'an prochain que les grands
centres puissent être complètement, là, libérés de cette pression-là.
Journaliste : ...
M. Arseneau : Et c'est là,
c'est le caractère réaliste des objectifs du gouvernement. Il va être testé.
Nous, on a toujours pensé que ce n'est pas en adoptant strictement une loi,
mais en bonifiant les conditions de travail du personnel de la santé qu'on va
pouvoir améliorer les choses. Le gouvernement utilise, dans ce cas-là, le bâton
à l'encontre des administrations d'établissement, mais il n'a rien à offrir au
personnel dont on veut qu'il souhaite... qui souhaite revenir, qu'il décide de
revenir. Et visiblement, bien, le mouvement ne se fait pas, et on ne peut pas
anticiper qu'il va se faire non plus, là, au cours des prochains mois. Si... et
ça revient peut-être aussi aux négociations dans le secteur public, là, si on
n'arrive pas à rendre des conditions de travail plus humaines et la conciliation
travail-famille plus adéquate pour ce personnel-là qui est en très grande
majorité féminin, on n'obtiendra pas les objectifs, on n'obtiendra pas les
résultats escomptés, c'est ça qui est dramatique.
Journaliste : Est-ce que le
gouvernement est en position de force dans cette négociation-là?
M. Arseneau : Dans le domaine
de la santé?
Journaliste : Disons.
M. Arseneau : Moi, j'estime
qu'à l'heure actuelle, le gouvernement a plutôt un genou à terre dans la mesure
où les services se dégradent. Et on est au bord de l'effondrement, tant en
santé, qu'en éducation qu'en services de garde. Or, le gouvernement, je pense,
aurait la population derrière lui s'il décidait résolument de mettre en place
des moyens pour améliorer les conditions de travail, pour améliorer les
services et donner espoir aux gens qui en ont besoin, qui ont recours à ces
services-là.
On parle des infirmières, par exemple, on
n'a jamais eu autant d'infirmières au Québec qu'aujourd'hui et, pourtant, c'est
une pénurie historique. Là, bien, on se pose la question : Pourquoi?
Pourquoi elles préfèrent aller travailler dans les agences privées? Bien, c'est
les conditions de travail, et on y revient toujours. Ça peut apparaître
simpliste, mais c'est le nerf de la guerre quand même.
Journaliste :
«Le front commun», the unions voting 95
% in favor of a strike mandate, how concerned are you this could lead to
possible service disruptions?
M. Arseneau :
Well, I'm concerned because they're fed
up. We want a change. They want Québec to move, and Québec doesn't seem to
understand the message. So, we're possibly headed for a quite a storm in the
fall and it's not positive for anyone, for the Government nor for the workers nor for the population. So, you know, the plea
today I want to make is for the Government to open up the negotiation and find, you know, a negotiated deal
with them to work on, you know, improving the public services on health issues,
on education issues, and son on. We're wasting a lot of time negotiating but
not negotiating and pretending that we are.
Journaliste :
Mme LeBel has said repeatedly tough
that she is listening, that she is negotiating, and they are things on the
table, what more do you think she could be doing?
M. Arseneau :
Well, she's saying that she's
listening, well, now she's got to, you know, act, she's got to talk, she's got
to make a move and that's the problem. She may be listening, but nothing is
happening. So, obviously, you know, the unions are also impatient, but
moreover… And that's one of the things, the Government also seems to, you know, want some kind of a struggle with the
union leaders and they have a very negative message towards the union leaders.
What this 95 % vote means is that it's the workers that the Government now is despising and that's the
problem.
Journaliste :
Regarding the fact that the private
health agencies aren't literally active, like there is no change in them, the
catch-up plan for surgeries, what doesn't work in Québec? And there is no
progress. I don't see any progress…
Journaliste : ...what doesn't work? Like you have been a critic for a long time,
so, what do you see?
M. Arseneau :
We've had a lot of communications by
the Government on different, you know, initiatives. But what is certainly clear
today, is that the message by the minister and the ministry when it comes to
surgeries, for example, is not coordinated. So, I think we're passed that stage
to promises that, you know, we have a plan, we have a plan. Good, if you have a
plan, the I have hope that's going to work, and then we have a target. We no
longer have a target or we're splitting it into two, we're forgetting the
target because of the pandemic, or because of whatever.
Now, you know, I think
we're going to terms with, you know, results. You know, you have money, we
have an objective, nothing is going on. You know, I think time as come to judge
on the actions rather than on hope, or messages of hope, or promises. We keep
hearing Dubé saying... minister Dubé saying that, you know, they have a plan,
But the plan is not working. Wake up, you know, make a move, talk to your
people. It' not happening.
Journaliste :
And on the...tuition, Pablo Rodriguez and Mr. Champagne just reacted
in Ottawa, slamming the Legault Government decision to double university
tuition, and it does have impact a lot for anglophone universities. Don't you
think that Québec is going in the wrong direction and sending the wrong message
and harming its own image?
M. Bérubé :
Does Mr. Rodriguez care about a
Francophones going to study in Western Canada and don't have any reciprocity
the tuition fees? I don't think so. So, I call bullshit on this one.
Journaliste :
But don't you think it can hurt
Québec's image?
M. Bérubé :
That's quite my position.
Journaliste :
It is? Don't you think it can hurt
Québec's image on the national scene?
M. Bérubé :
The tuition fees are still ... even if
we double, it's still pretty low if you compare with the rest of Canada. So, we
support this measure, but we don't think it's a measure about the French
vitality in Québec, does not have a big impact for us about French decline, but
it's a about equity, and again, I'm asking you to find any reciprocity in
Alberta, in Ontario, and British Columbia. We don't have any equivalent. So,
the Government has the right to do that, and I understand why they this. But
it's still pretty affordable to study in McGill, Concordia, and Bishop. So,
let's have a good look on how it works in Canada with the higher education.
Québec is pretty generous for years, and now it's little less generous. And we
have a lot of people who come here because the tuition fees are low and doesn't
want to live in Quebec. They want to study in Quebec because our «joie de
vivre», but it's about money too, they need to pay what it cost.
Journaliste :
The Government says these students who
arrive here often end up working in shops in downtown Montréal speaking English
and unable to speak French while working. And so, they argue that this measure
is a way to stop the decline of French. Do you have a reaction?
M. Bérubé :
It's not the best measure they can
adopt. They can go to college in France, cégep en français, they can go with
the temporary immigration, they can work on those measures, but it doesn't have
a big impact. For me, it's not about the French decline what they decide to do,
it's about equity. This is what they did. So, I don't have any problem with
that measure. But it's wrong to say that it's going to help to stop French
decline. It's not about that. So, they need to say it's about equity, and we
think we that we should fix it, and I'm not against that.
Journaliste :
But you say it's not about French, but
will it work? Will it do what they say it will do?
M. Bérubé :
I don't see it coming, so they have to
do the demonstration. So, remember when they talked about Bill 96, it was
supposed to be the biggest thing since Bill 101. It doesn't work at all. Or
remember Bill 96, Simon Jolin-Barrette, maybe... who else. So, it's wrong too.
They're going to try again to do something...
M.
Bérubé
: ...if they want to do something pretty ambitious, they could talk to
people who really know how it works with the French language. And we are here,
and this is what people said. The Parti québécois is truly engaged in French for years, not just for election.
Journaliste
: François Legault thinks a new roof should be installed on the
Olympic Stadium to turn it back into a positive symbol. What do you think about
that?
M.
Bérubé
: I used to be the Minister in charge of the Olympic Stadium, and I
do think it's an asset for Québec, we should invest. And I hope the Government is going to show us its vision of the future of the Olympic
Stadium. It's not only about the roof, it's about the kind of events that we
want to be held there and it's about sports, because it was built for sports. I
remember meeting Rogert Taillibert a few years ago and what he told me :
It's all about sports. So, this should be the main use of the Olympic Stadium.
But, if we want to invest, we don't have any choice. It's like a house, if you
don't invest, you're going to pay more, it's not going to be useful. So, I
salute that decision to invest in the Olympic Stadium and I really want to know
more about the vision. So, I do think it's not a bad thing that the Premier
said that he's going to invest in the Olympic Stadium, and we're still with him
on this topic. Merci.
(Fin à 10 h 27)