To use the Calendar, Javascript must be activated in your browser.
For more information

Home > News and Press Room > Press Conferences and Scrums > Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, Mme Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés, Mme Catherine Blouin, députée de Bonaventure, M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Advanced search in the News and Press Room section

Start date must precede end date.

Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, Mme Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés, Mme Catherine Blouin, députée de Bonaventure, M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Tuesday, October 17, 2023, 15 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures et une minute)

La Modératrice : Alors, bonjour. Bienvenue à ce point de presse transpartisan concernant le don d'organes et de tissus. Donc, brève prise de parole du député de Pontiac, porte-parole en matière de santé, M. Fortin, ensuite de la ministre responsable des Aînés, de la députée Mme Catherine Blouin, du député Vincent Marissal et du député Joël Arseneau.

M. Fortin :Bien, bonjour, merci d'être avec nous. Je salue au passage les gens de Québec qui sont ici.

Vous savez, moi, il y a cinq ans, j'ai déposé un projet de loi pour faciliter le don d'organes, avec une proposition principale, qui était le renversement de la présomption de consentement, un projet de loi que j'ai représenté au début de l'année. Et cinq ans après le dépôt initial, là, je sens, avec une grande joie, un certain momentum sur la question d'avoir une vraie discussion sur comment on peut faciliter le don d'organes, comment on peut améliorer la situation au Québec par rapport au don d'organes. Et pour le vote d'aujourd'hui, je salue l'ensemble de mes collègues qui sont ici présents aujourd'hui et leur formation parlementaire.

Vous le savez, aujourd'hui, c'est la Journée mondiale du don d'organes et de greffe. Et au Québec, on franchit un pas supplémentaire en se donnant collectivement ce mandat-là, d'aller comprendre comment on peut faire mieux au Québec, comment on peut faire davantage, comment on peut contribuer à améliorer la qualité de vie davantage de Québécois par le don d'organes, comment on peut sauver des vies encore plus qu'on ne le fait en ce moment par le don d'organes. Et, oui, selon nous, selon moi, ça peut passer par le renversement de la présomption, mais il faut aussi aller regarder qu'est-ce qui peut se faire en matière de formation de nos professionnels. Il faut aussi regarder qu'est ce qu'il faut faire en matière d'organisation de notre réseau de la santé.

Alors, j'espère collectivement que, le plus rapidement possible, au cours des prochains mois, on puisse amorcer cette commission parlementaire là et avoir des discussions qu'on a besoin d'avoir pour améliorer les choses. Encore une fois, je remercie mes collègues qui sont ici. Mme la ministre, je sais que vous avez quelques mots que vous voulez dire.

Mme Bélanger : Oui. Alors, écoutez, c'est vraiment une belle journée aujourd'hui puis je pense qu'on en profite, là, étant donné que c'est la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe pour annoncer ce travail collectif que nous allons entreprendre. Donc, on le sait, André Fortin... j'ai eu l'occasion d'échanger avec lui il y a quelques jours, on sait que c'est un sujet qui lui tient à cœur, mais je pense que c'est un sujet qui nous tient tous à cœur. Puis comme parlementaires, nous avons cette responsabilité de nous assurer de vraiment prendre le temps d'examiner des situations qui sont très importantes pour les Québécois et Québécoises.

Puis je pense que le don d'organes, on le sait, on a besoin de faire une réflexion collective. Donc, il y aura une commission parlementaire qui sera chargée d'examiner l'ensemble des processus en lien avec le don d'organes et la greffe, que ce soit la prévention, la sensibilisation, la formation du personnel, le travail collaboratif avec Québec Transplant puis, bien sûr, tout le volet du consentement. Ça fait que je pense qu'il faut en profiter pour examiner, pour étudier en profondeur. C'est ce qu'on va faire. Il y aura donc une commission parlementaire et, par la suite, bien, je suis confiante que tout cela pourra éventuellement mener à un projet de loi. Et je tiens à mentionner que... vous voyez, on est tous présents aujourd'hui. Je pense que c'est important de travailler ce dossier de façon transpartisane et je pense que c'est un bon signal qu'on donne aujourd'hui en étant ici, tout le monde ensemble. Alors, je passe la parole à Catherine Blouin, qui est ma collègue députée.

Mme Blouin : Merci. Merci beaucoup, Mme la ministre. Bonjour, tout le monde. Quel sujet important qui est le don d'organes et de tissus. Donc, il y a vraiment un sujet qui revient dans l'actualité de façon ponctuelle, mais là je pense que c'est le temps d'amorcer une réflexion approfondie, une réflexion au sens large. Je pense qu'on est rendu là au Québec. C'est le temps d'entendre l'expertise terrain qui s'est développée. Je pense notamment à des organismes comme Transplant Québec, justement, je pense aux professionnels de la santé qui sont impliqués. Je pense bien sûr aux histoires vécues, aux familles, aux proches, donc on doit les entendre. Je pense qu'on peut faire mieux, mais surtout, on doit faire mieux au Québec. Alors, on va explorer les avenues qui sont possibles. Et, oui, effectivement, je pense qu'on doit le faire avec bienveillance, de façon transpartisane, comme on a prouvé qu'on était capable de le faire, notamment dans le cadre de l'aide médicale à mourir.

M. Marissal : Je n'ai pas grand-chose à ajouter parce que tout a été pas mal dit et bien dit. D'ailleurs, c'est vrai qu'on doit faire mieux et on a les moyens de faire mieux. Puis je pense qu'il y a l'acceptabilité sociale aussi, au Québec, puis la sérénité ici pour débattre de façon transpartisane pour que ça se fasse. Moi, j'ai, dans mon entourage professionnel immédiat, un jeune homme qui serait probablement mort aujourd'hui s'il n'y avait pas eu un foie, il y a déjà plusieurs années. Alors, soyez assurés que je suis parfaitement sensibilisé. J'ai changé mon permis de conduire récemment. La première chose qu'il s'est assurée, c'est que j'avais bel et bien signé en arrière. Mais il faut aller plus loin que ça. Et chaque geste qu'on posera ici de façon transpartisane pour améliorer l'efficacité qui va sauver des vies, bien, en tout cas, vous pouvez être assuré de la collaboration de ma formation politique. Que ce soit moi, ou une de mes collègues, ou un de mes collègues, on va assurément travailler pour que ça aille bien, pour que ça aille rondement, puis qu'on fasse enfin le bon geste dans le domaine. Merci.

M. Arseneau : Bonjour, tout le monde. Très heureux aujourd'hui de voir que le travail finit par porter fruit. Je vous rappellerai qu'il y a deux ans, il y a eu un grand forum qui s'est tenu au cours duquel toutes les formations étaient présentes et se sont engagées, par une déclaration formelle, à faire bouger les choses. Vous vous direz que, deux ans, c'est peut-être long, mais il y a des fois des processus qui peuvent prendre du temps, puis il faut le faire de façon qualitative, de façon intéressante et concertée. Là, je pense que c'est le bon moment de saisir l'occasion pour, justement, se mettre au travail en commission parlementaire, c'est la chose à faire.

Qui ne connaît pas quelqu'un dans son entourage qui a soit reçu une greffe, un don de vie ou encore qui est en attente? Et pas plus tard que la semaine dernière, dans ma circonscription, il y a une personne qui est venue me voir avec un cas où elle est en attente d'une greffe et qui a toutes sortes d'enjeux à traverser pour se déplacer, pour venir vivre ici à Québec, le temps de pouvoir espérer obtenir cette greffe et sa... c'est un des éléments, évidemment, auxquels nous, les députés, sommes confrontés, de soutenir les gens.

Mais je voudrais aussi dire que le Québec doit faire mieux, et il a déjà été à l'avant-garde, à une certaine époque, dans la question de greffes, de dons d'organes et de greffes. Et malheureusement, au cours des années, bien, on a vu qu'il y a d'autres législations et d'autres nations qui ont pressé le pas et nous ont peut-être devancés. Donc, il est le temps, il est temps, je pense, de revenir à la charge et de se rehausser au niveau des plus grands, des meilleurs sur le plan international. Et je suis convaincu qu'avec le travail transpartisan qu'on amorce, bien, on va y arriver. Merci beaucoup.

La Modératrice : On va passer aux questions. Une question, une sous-question, peut-être plus vu que tu es toute seule, sur le sujet, s'il vous plaît.

Journaliste : Bien, je voudrais juste savoir, là, peu importe qui veut répondre, peut-être M. Fortin parce que vous êtes l'initiateur de ça, mais quelles sont les principales lacunes en ce moment dans le système actuel pour les dons d'organes?

M. Fortin : Bien, je vous dirais, du point de vue législatif, là, je pense qu'il y a des choses à faire, c'est pour ça qu'on a présenté un projet de loi en ce sens-là. Ou, par rapport à ce que Joël disait, il y a d'autres juridictions qui sont peut-être... qui vont plus loin que nous sur la question du consentement, entre autres. Mais il y a vraiment toute une question autour de l'organisation de comment on offre ces soins-là. Et je pense qu'on a commencé à le voir dernièrement davantage à cause de l'aide médicale à mourir.

L'aide médicale à mourir a fait en sorte qu'il y a davantage de dons d'organes au Québec qui se produisent aujourd'hui, mais ça, c'est parce que les gens ont le temps d'avoir des discussions avec leur famille, parce que le réseau a le temps de s'organiser, parce qu'il y a une date évidente du décès, mais il faut apprendre de cette expérience-là et voir : O.K., qu'est-ce qu'on fait en matière d'organisation, maintenant, pour ces cas-là qu'on ne fittait peut-être pas dans d'autres cas qui sont peut-être, disons, moins prévisibles. Alors, il y a une question d'organisation du réseau à avoir très clairement. Il y a aussi une question de formation du personnel pour s'assurer que, dans chacun des centres où il peut y avoir des dons d'organes qui sont effectués, des centres hospitaliers où il peut y avoir des dons d'organes, bien, que le personnel est bien formé pour épauler les familles à travers un moment qui est particulièrement difficile, parce que c'est souvent un point, disons, peut-être pas de résistance, mais un point de... qui est peut être plus difficile à accepter lorsque c'est un sujet dont on n'a pas discuté longuement et que c'est un événement traumatique instantané qui mène à la possibilité de faire un don d'organe.

Journaliste : Puis le... je ne sais pas, je le dis... le consentement inversé, finalement, c'est un peu ça, c'est-à-dire qu'au contraire, on signerait pour dire qu'on refuse. J'imagine déjà que c'est peut-être un peu controversé comme demande, est-ce que vous pensez que la société québécoise est prête à aller aussi loin dans cette mesure-là? Est-ce que c'est quelque chose qui fait consensus à votre avis?

M. Fortin : Bien, je vous dirais que c'est controversé comme demande si on n'en parle pas, si on n'a pas la discussion de société dont on a besoin d'avoir. Je vous dirais, de mon expérience, après avoir déposé deux projets de loi sur cet enjeu-là, j'ai été surpris du nombre de Québécois qui étaient ouverts à l'idée, qui voulaient, qui nous disent que la société, elle est prête à ça, et souvent, ces gens-là, parce qu'ils ont eu une, de proche ou de loin, une expérience personnelle ou familiale avec le don d'organes. Mais si on a la conversation de société qu'on a besoin d'avoir, si on parle des tenants, aboutissants, si on a une vraie discussion sur les mécanismes pour les gens qui ont peut-être une réticence, que ce soit personnelle, ou religieuse, ou autre, moi, je pense qu'on est prêt à avoir de la discussion. Puis, une fois que les gens sont bien informés, je pense que ça risque d'atterrir beaucoup plus doucement qu'on le pense.

Journaliste : Puis Mme Bélanger, justement, est-ce que vous voulez vous servir un peu de ce qui a été fait avec l'aide médicale à mourir comme exemple à suivre, en tout cas dans le cadre des travaux parlementaires.

Mme Bélanger : Bien, je pense qu'on a là un bel exemple avec la Loi sur les soins de fin de vie où ce dossier a été travaillé pendant plusieurs mois, et qu'il y a eu une commission parlementaire. Ça a permis vraiment d'aller au fond des choses, de se donner des balises. Ça a fait en sorte que le projet de loi, lorsqu'il a été écrit, il était beaucoup plus bonifié, beaucoup plus actualisé. Et puis, ça permet surtout, quand on fait une commission parlementaire, d'écouter ce que les gens ont à nous dire, hein. C'est pour ça que le comité, avec la commission parlementaire, c'est extrêmement important. On souhaite qu'il soit mis en place le plus rapidement possible. L'ensemble des partis seront représentés, et ça va nous permettre justement d'explorer avec les différents groupes, d'écouter, de voir un peu aussi quelles sont les inquiétudes à ce niveau-là, de voir quelles sont les meilleures pratiques aussi.

Puis, comme au Québec, on veut se mobiliser comme un acteur important dans notre système de santé, puis le don d'organe, la greffe fait partie... la greffe de tissus et la greffe d'organe fait partie des bonnes pratiques à avoir dans un système de santé qui est évolué. Mais il faut prendre le temps de bien examiner l'ensemble des éléments.

Puis moi, dans le fond, cette commission-là, je souhaite qu'elle soit mise en place le plus rapidement possible, bien sûr. Je suis confiante qu'une fois qu'elle sera mise en place, qu'on accorde tout le temps, les ressources nécessaires, que les parlementaires vont pouvoir faire leurs travaux adéquatement, puis qu'on puisse arriver, bien, peut-être d'ici six mois — je lance des chiffres comme ça — à avoir peut-être un projet de loi. C'est un engagement, mais je pense qu'on est capable de le faire dans un horizon de temps si on travaille bien.

Maintenant, il y a d'autres projets de loi qui sont actuellement en cours. L'idée, ce n'est pas de précipiter non plus. On va attendre que l'agenda législatif dans le fond se poursuive. Mais dès qu'on peut, on a levé la main. Aujourd'hui, c'est un geste formel, on veut être à l'agenda législatif éventuellement.

Journaliste : ...l'engagement du... de ce présent mandat d'adopter une loi qui viendrait...

Mme Bélanger : Ah! bien, pour moi, c'est clair que c'est dans le cadre de ce mandat-là. Là, c'est clair. Oui, tout à fait. Je pense que, comme M. Fortin l'a mentionné tantôt aussi, ça a été mentionné du côté de M. Arsenault, il y a eu des discussions, il y a eu des débats. Il y a Québec Transplan. On a vraiment des comités citoyens, des comités d'usagers. Donc, on a vraiment ce qu'il faut pour vraiment tout mettre ça ensemble puis aller plus loin, et il faut absolument aller de l'avant dans le cadre de cette législation-là, bien sûr.

Journaliste : Juste une précision, où ailleurs dans le monde ça se fait, ça, déjà, le consentement inversé, là, ou...

M. Fortin :Bien, il y a des pays comme l'Espagne. Mais, si on regarde plus près de nous, la Nouvelle-Écosse a passé à travers d'un processus similaire à ce qu'on propose, il y a quelques... il y a quelques années. Et ce qui est intéressant dans leur démarche... Et en fait j'espère qu'on va inviter quelqu'un de la Nouvelle-Écosse qui a peut-être vu comment ça s'est déroulé. Ce qui est intéressant dans leur démarche, c'est qu'ils ont pris le temps de faire les choses, ils ont pris le temps d'avoir une discussion sociétale sur la chose, d'encourager les gens à avoir des discussions familiales sur la chose, tout en présentant une pièce législative qui incluait le renversement de la présomption de consentement. Mais il y a vraiment eu une discussion plus large, et c'est ce qu'on veut réellement amorcer ici aujourd'hui.

Journaliste : Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 15)