Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
(Dix heures trente et une minutes)
M. Paradis : Bonjour, à
toutes et à tous. Alors, vous me permettrez de commencer ce premier point de
presse, officiellement pour moi comme comme député de Jean-Talon, en parlant
d'un sujet qui m'est très cher.
Ce matin, nouveau bilan des victimes dans
le conflit au Moyen-Orient. On apprend qu'on arrive maintenant à près de 1 500 victimes
du côté israélien, principalement des civils, plus de 5 000 du côté
palestinien, dont près de 2 500 enfants. Ce sont vraiment des
conséquences atroces. De nouveau, nous voudrions exprimer notre solidarité
envers toutes les victimes civiles du conflit et joindre notre voix à de plus
en plus d'acteurs, au niveau international, qui appellent à un cessez-le-feu,
donc respect du droit international pour mettre fin aux atrocités qui sont
commises d'un côté et de l'autre.
M. Arseneau : Bonjour. De mon
côté, je voudrais revenir sur une nouvelle qui a été publiée en fin de semaine
par La Presse concernant le service aérien gouvernemental. Dans nos régions,
vous le savez, tous les services de santé ne sont pas offerts, les services
spécialisés et surspécialisés. Dans le cas d'accidents graves, on doit évacuer
des gens d'urgence. On utilise des appareils Challenger, des jets pour pouvoir
évacuer les gens. Il y a également une navette médicale qui est mise au service
des régions par le gouvernement du Québec.
Ce qu'on apprend donc, c'est que les
appareils sont vieillissants. On doit faire appel au privé parce qu'on a
également une pénurie de pilotes parce qu'ils sont mal payés. Or, le Service
aérien gouvernemental met à risque la santé et la sécurité des gens dans les
régions. À l'heure actuelle, on fait appel au privé. Ça a coûté 700 000 $,
selon ce que rapporte La Presse, dans les six derniers mois, alors qu'on
avait budgété ça pour un an. Donc, on a un recours à la sous-traitance qui est
ruineux pour le gouvernement parce qu'on n'a pas fait l'entretien des appareils
convenablement.
Et moi, j'ai ouï dire qu'il y a des cas où
on essaie de transférer les patients sur des vols réguliers plutôt que
d'utiliser la navette sanitaire parce que ce serait plus facile, plus pratique
et moins cher. Et évidemment, imaginez les conditions pour le transfert de ces
malades-là. Alors, j'en appelle au gouvernement et au ministère des Transports
du Québec de nous rassurer sur ses intentions quant à des investissements
importants, massifs qu'on doit faire en renouvellement de la flotte et
également dans les conditions de travail des pilotes pour maintenir la capacité
opérationnelle pour soigner les gens de nos régions. Merci.
On est prêt à prendre vos questions.
Journaliste : Sur la crise
des stimulants, M. Arseneau, en fait, je ne sais pas qui de vous peut
répondre, mais on constate qu'une bonne part des surdoses constatées au Québec
sont dues à des stimulants comme le crack, la cocaïne, des choses comme ça. Est-ce
qu'on a raté la cible en investissant davantage de notre argent public dans...
pour lutter à la crise des opioïdes?
M. Arseneau : Bien, tu avais
parlé des opioïdes la semaine dernière.
M. Paradis : Je pense que la
lutte doit être équilibrée. Ce n'est pas nécessairement une question d'avoir
raté la cible, c'est qu'évidemment les drogues qui sont disponibles sur le
marché évoluent extrêmement rapidement. Par exemple, du côté des opioïdes, il y
a des nouvelles drogues mêmes qui sont des mélanges actuellement, qui arrivent
sur le marché, et ça, il faut continuer d'avoir une lutte très active contre
ces drogues-là. D'ailleurs, vous savez qu'il y a un projet de loi actuellement
qui est en étude ici, à l'Assemblée nationale, pour permettre au gouvernement
du Québec de se joindre à des actions collectives visant à récupérer les coûts
de santé liés à la crise des opioïdes. Mais en même temps, il y a de ces
nouvelles drogues-là ou certaines, là, qui ne sont pas si nouvelles que ça,
mais dont les ravages sont de plus en plus présents, puis il faut que la lutte
contre ces drogues-là soit au moins aussi forte que celle contre les opioïdes.
Journaliste : Le gouvernement
mise sur une stratégie de centres d'injection supervisée plutôt que de centres
d'inhalation supervisés. Pourquoi vous... Comment vous l'expliquez-vous puis
est-ce qu'il devrait y avoir plus de centres d'inhalation supervisée au Québec?
M. Paradis : Bien, ça, je
pense que c'est au gouvernement, là, d'expliquer sa stratégie. Mais de fait,
actuellement, il y a les centres d'injection et les centres d'inhalation qu'on
doit développer. C'est important que les consommateurs puissent avoir accès à
des lieux où justement les conditions sont propres à réduire les impacts
négatifs actuellement de cette consommation-là, et donc il faut un équilibre là
aussi, entre les deux, centre d'injection, centre d'inhalation.
Journaliste : J'aimerais
revenir sur le dépôt du budget de l'an 1, si vous me le permettez. Ça a eu
des échos jusqu'à Ottawa, puis notamment Pablo Rodriguez, qui vous accuse de
vouloir faire de la chicane et déchirer des familles. Est-ce que c'est ce que
vous voulez faire, déchirer des familles?
M. Paradis : Non. La
souveraineté, là, l'indépendance du Québec, là, c'est un projet qui est
porteur, c'est un projet constructif. C'est un projet qui est pour les
Québécoises et les Québécois et pas contre. Et hier, l'exercice auquel on s'est
prêtés, c'est un exercice d'ailleurs qui n'est pas une première, qui permet de
confirmer de nouveau qu'un Québec indépendant non seulement serait viable du
plan économique, mais serait prospère. C'est ça, l'objectif de l'exercice
d'hier. Ça n'a rien à voir avec de la chicane, c'est un projet porteur, c'est
un projet constructif, c'est un projet positif.
Journaliste : Pour les gens
qui croient à votre projet, justement, lorsque votre chef dit... lorsque votre
chef a dit hier qu'il était prêt, advenant la formation d'un gouvernement
péquiste, de lancer un référendum même si l'appui à la souveraineté ne
dépassait pas 50 %, n'est-ce pas dangereux, pour les gens qui croient à
votre option, que d'y aller de cette façon-là? Est-ce que ça... Québec, un
troisième référendum perdant?
M. Paradis : Nous, on est un
parti qui s'assume sur cette question-là, essentielle, de l'indépendance du
Québec. On a un plan de match et on le suit. Ça... une étape importante a été
franchie hier avec la mise à jour des données financières. Il y a d'autres
étapes qui vont suivre et qui vont permettre, c'est ça, le plan de match, de
mobiliser de plus en plus les Québécois et les Québécoises sur cette option
fondamentale du Parti québécois et donc de générer de plus en plus d'appuis.
Donc, hier, c'était la confiance sur le côté économique, puis il y a d'autres
étapes qui s'en viennent pour générer cette confiance-là.
Journaliste : Ça, ce n'est
pas ça. C'est justement sur ce plan de match, les gens qui le lisent avec
attention, qui voient les prochaines étapes, à quel moment allez-vous convenir
que les conditions sont gagnantes pour tenir un référendum?
M. Paradis : On n'est pas sur
la question des conditions gagnantes, on l'a encore mentionné hier. La
question, c'est de préparer le terrain sur tous les aspects fondamentaux,
réfléchir, avoir une conversation intelligente avec les Québécoises et les
Québécois. Et regardez la réaction déjà qu'on sent à la publication hier de
cette mise à jour financière, les gens sont contents qu'on fasse appel à leur
intelligence et qu'on mette sur la table les données et les informations qui
sont essentielles à ce qu'on ait une discussion saine au Québec sur cette
question-là, fondamentale. L'idée étant qu'on prenne enfin la décision, qui est
essentielle pour le peuple du Québec, celle de la liberté du Québec.
Journaliste : Quand on
divorce dans la vie, là, c'est rare que les gens disent : je t'aime
encore, mais pour des raisons économiques, je vais divorcer, hein? D'habitude,
on divorce parce qu'on ne s'aime plus, n'est-ce pas? Alors, comment vous croyez
qu'en déposant un bilan économique, vous allez rallier des gens? Les gens qui
font un pays le font parce que ça vient du cœur. Ils ne viennent pas parce que
ça vient de la tête en disant : Aïe! je vais être plus riche si je suis
indépendant, moi, le Canada, je m'arrange bien avec, mais je vais être plus
riche si je suis indépendant. Ce n'est pas comme ça qu'on réfléchit, on y va
avec le cœur. Alors, vous n'avez pas peur de faire peur à des gens, justement,
avec cet aspect économique?
M. Paradis : Bien, je pense
que c'est un peu des deux, là. Puis là, si vous voulez qu'on aille avec les
analogies familiales, je pense que l'idée, c'est par exemple quelqu'un qui
quitte le nid familial, hein? Oui, il le fait parce qu'il veut s'assumer, il
veut prendre les décisions pour lui-même, ou cette personne-là, pour elle-même.
Elle veut dire : J'ai besoin de tous les leviers essentiels pour contrôler
ma destinée. C'est un peu ça qu'on veut faire.
Puis il y a une question économique qui se
pose aussi. On le fait, le calcul économique, on regarde qu'est-ce que ça veut
dire, est-ce que c'est viable de le faire. Et la réponse, c'est non seulement
c'est viable, mais le Québec indépendant serait prospère.
Journaliste : Marc Tanguay
dit que vous êtes trop optimistes, c'est-à-dire que vous surestimez les revenus
d'un Québec indépendant puis vous sous-estimez ses dépenses. Qu'est-ce que vous
lui répondez?
M. Paradis : Je lui réponds
un peu ce que Paul St-Pierre Plamondon lui a répondu hier, c'est-à-dire que,
bon, d'abord, ça lui appartient, son évaluation de cette analyse-là. Mais nous
avons construit l'analyse sur des hypothèses conservatrices, et il n'y a pas de
choix politique dans la première partie du document. Donc, la première partie,
c'est les finances d'un Québec souverain, la deuxième partie, c'est le fameux
budget de l'an 1. Mais sur la partie, donc, des finances d'un Québec
souverain, tous les calculs sont basés sur des hypothèses conservatrices basées
sur les calculs actuels puis les hypothèses actuelles dans les finances du
gouvernement du Québec et celles du gouvernement fédéral. Donc, c'est
l'inverse, c'est plutôt des hypothèses conservatrices et très réalistes.
Journaliste
: ...une
donnée qui est impressionnante, parce que vous dites que vous allez prendre
17 % de la dette fédérale, à la page 55, vous dites que ça correspond
aux actifs que le Québec possède, mais, historiquement, c'est Québec et
l'Ontario qui ont engendré le plus de dépenses. On représente 20 % de la
population canadienne. Ça, ce n'est pas une hypothèse un peu trop optimiste,
qu'on va juste assumer 17 % de la dette fédérale?
M. Paradis : C'est une
hypothèse très réaliste et qui est basée sur un ensemble de calculs, hein?
Donc, les calculs se trouvent dans les chapitres précis, là, du document. Mais
c'est un ensemble de calculs.
Journaliste : ...on va prendre
17 % de la dette fédérale le jour où on va se séparer.
M. Paradis : Les hypothèses
de travail sur lesquelles on travaille, là, sont réalistes, sont
conservatrices, sont fiables. Évidemment, tout ça, puis on l'a mentionné, on
l'a mentionné hier, hein, ça prend pour acquises les hypothèses, ça tient pour
acquises les hypothèses de travail dans le contexte actuel, qu'on extrapole ou
qu'on travaille, dans l'hypothèse où le Québec deviendrait souverain. Mais...
Journaliste : ...je ne suis
pas d'accord avec ça, 17 %, là.
M. Paradis : Bien, il va y
avoir des négociations qui vont s'enclencher. Et nous, on dépose aujourd'hui
une hypothèse de travail qui est crédible, qui est fiable, qui est réaliste,
qui est basée, d'ailleurs, sur un document de travail construit par le premier
ministre du Québec lui-même, par François Legault, hein, donc un comptable qui
a fait ce travail-là, qui est vérifié par des économistes crédibles de tous les
horizons politiques, hein, qui ne sont pas identifiés au Parti québécois et qui
ont vérifié ces calculs-là qui disent : C'est fiable, c'est crédible.
C'est ça, la beauté de l'exercice qu'on propose aux Québécoises et aux
Québécois, c'est quelque chose de vraiment très bien travaillé.
Journaliste : Vous êtes conscient
que, si on prend 20 % au lieu de 17 %, ça débalance tout au complet
ce qui est écrit dans le budget de l'an 1, là, ça vient complètement
défaire vos prévisions dans le gros format.
M. Paradis : Nos hypothèses
de travail qui sont dans le document, dont le détail est explicité dans le
document, sont réalistes, sont crédibles, sont fiables.
Journaliste : Mais, à partir
du moment où vous dites, donc, un référendum, peu importe le niveau de l'appui
à la souveraineté, donc, ça veut dire qu'aux prochaines élections la question
de l'urne, c'est l'indépendance, c'est un référendum, as de référendum, je me
trompe?
M. Paradis : C'est notre plan
de match.
Journaliste : ...dans les
fondamentaux, justement, parce que votre chef nous explique le projet que vous
portez comme étant celui de la Souveraineté-association, là, lui-même dit,
là... faisant référence à ce que René Lévesque présentait. Depuis 80, depuis
95, il y a beaucoup d'eau qui a coulé sous les ponts. Il y a eu la question à
savoir est-ce que 50 % plus un pourrait suffire. Qu'est-ce que les autres
partis, à Ottawa, disent à ce sujet-là? Il y a eu la loi sur la clarté, le
jugement de la Cour suprême. Vous... D'abord, la question, ce serait quoi? Ce
serait-u... Voulez-vous que le Québec soit indépendant?
M. Paradis : Non, non, on ne
s'embarque pas sur la question aujourd'hui. Vous le savez, on vous a dit, là,
on va travailler plusieurs autres aspects de la démarche dans les prochains...
Journaliste : ...fondamental,
c'est... Ma question, c'est : Quel projet proposez-vous aux Québécois, de
négocier un partenariat avec le Canada ou l'indépendance?
M. Paradis : Bien, hier, on a
clairement fait l'hypothèse du bon voisinage et de l'intégration du Québec
souverain, du Québec indépendant dans une économie mondialisée, c'est-à-dire
maître des leviers économiques dont il a besoin pour déterminer les solutions
qui sont les meilleures pour lui-même, pour le Québec. Parce que, là, c'est ce
qu'on dit, c'est qu'il y a des choix actuellement qui sont faits dans le cadre
de la fédération qui ne sont pas dans le meilleur intérêt du Québec. Donc là,
on récupère ces leviers-là pour être capables de prendre les meilleures
décisions pour nous. Mais, en matière de commerce international, il y a
maintenant... on est en 2023, et c'est sûr que c'est basé sur l'intégration du
Québec aux grands ensembles.
Journaliste : ...dans le
livre bleu, là, que vous voulez déposer en 2025, si j'ai bien compris la
séquence, allez-vous l'expliciter, la question référendaire ou, ça, vous
demandez un référendum, mais sans dire quelles questions vous voulez poser?
M. Paradis : Il y a beaucoup
d'éléments, donc, de la démarche qui vont être déterminés dans les prochains
mois, dans les prochaines années. Ça s'en vient, notamment dans le livre bleu.
Journaliste : Je reviens à ma
question. Donc, vous me dites : C'est notre plan de match, soit de faire
en sorte que la prochaine élection, l'enjeu de l'urne, ce soit l'indépendance.
Au mois de juin...
M. Paradis : Ça va être un
des enjeux, là, oui.
Journaliste : ...il y a Amir
Khadir qui disait : «Si on croit vraiment au mode de scrutin
proportionnel, je ne vois pas pourquoi les partis politiques seraient
incapables de concevoir des ententes électorales». Si c'est ça, votre plan de
match, est-ce que vous pouvez y arriver sans Québec solidaire ou est-ce que ça
prend une reprise des discussions, des pourparlers avec l'autre parti
indépendantiste au Québec?
M. Paradis : Bien, il y a deux...
Journaliste : ...l'objectif
pour réaliser votre plan de match, je me trompe, ça me semblerait...
M. Paradis : Bien, il y a
deux partis indépendantistes actuellement au Québec, là. Ça, ces questions-là,
aussi, vont pouvoir se déterminer plus tard.
Journaliste : ...selon vous,
que la partie serait plus facile s'il y avait des ententes avec Québec
solidaire, pour arriver à l'objectif que vous visez?
M. Paradis : Je vais laisser
mon collègue répondre, là, parce que, vous savez, là, moi, j'ai été assermenté
la semaine dernière, là, donc les discussions entre partis...
M. Arseneau : Non, mais je
pense qu'il est important de séparer les deux aspects. Vous avez parlé de l'élection
d'un prochain gouvernement et on parle aussi de l'accession du Québec à
l'indépendance. Alors, évidemment que, lorsqu'on sera rendu au référendum, on
va poser la question aux Québécois. Bien, on s'attend à ce que toutes les
forces indépendantistes se joignent au mouvement. Et à ce moment-là,
évidemment, Québec solidaire sera convié au rendez-vous. Sinon, jusqu'à la
prochaine élection, c'est le plan de match du PQ qui s'applique, c'est-à-dire
accéder au pouvoir et préparer l'accession du Québec à la souveraineté et
l'indépendance.
Journaliste : Une question...
Excusez-moi, je ne voulais pas interrompre personne. J'ai une question plus
d'ordre technique parce que vous, M. Paradis, qui êtes avocat, je pense
que vous allez être intéressé par la question. Je ne veux pas minimiser... mais
c'est parce que c'est une question d'ordre légal. C'est-à-dire qu'au Québec, on
a notre propre code civil, hein? En matière de poursuites civiles, on a notre
propre Code civil. Un Québec indépendant prendrait... Est-ce qu'il prendrait le
Code criminel qui relève du fédéral pour l'adapter et quelle serait
l'orientation qu'on donnerait à ce Code criminel là? Est-ce qu'il y a des
choses dans le Code criminel qui ne font pas notre affaire au Québec?
M. Paradis : Très
intéressante question de nature juridique pour l'avocat en moi. Mais ça aussi,
ça fait partie des questions qui vont être déterminées un peu plus tard. Mais
la base de la souveraineté, c'est la capacité de faire l'ensemble de ses lois
et de toute sa réglementation, donc y compris en matière criminelle. Donc, le
Québec aurait à se poser la question de quel droit criminel, quel régime et
quel contenu dans le droit criminel? Puis c'est encore une fois, là aussi, une
opportunité extraordinaire d'avoir un débat de société sur ce qu'on veut
changer, ce qu'on veut garder.
Journaliste : Vous, comme
avocat, comme juriste, là, vous devez avoir réfléchi à ça. Vous êtes
souverainiste, vous vous êtes dit... Est-ce que vous vivez bien avec le Code
criminel actuel? Est-ce qu'il correspond, comment dire, aux besoins des
Québécois, ce Code criminel- là ou il faudrait l'amender, l'orienter d'une
façon différente?
M. Paradis : Question à
déterminer avec l'ensemble des collègues du Parti québécois dans les prochaines
étapes.
Journaliste : Comme avocat,
là...
M. Paradis : Question à
déterminer avec les collègues du Parti québécois dans les prochaines étapes.
Journaliste : Quelle est
votre réaction au tramway de Québec, M. Arseneau, les prêteurs un qui ne
semblent pas trop chaud à l'idée de participer au montage financier? Quelle
part de ça imputez-vous aux tergiversations du gouvernement Legault?
M. Arseneau : Une large part
des tergiversations gouvernementales... En fait une large part de l'incertitude
économique actuelle, évidemment, découle du fait que le gouvernement n'est pas
prêt à appuyer de façon ferme le projet de la ville de Québec. On sait
qu'actuellement, on a évoqué une consultation, on a évoqué un référendum, c'est
comme si on voulait déjà préparer l'échec du projet. Évidemment, que les
prêteurs, que les banques vont hésiter. S'il faut mettre 10 % de la mise
en garantie lorsqu'on va déposer les soumissions, il faut s'assurer que ces
sommes-là vont être protégées et remboursées, là, une fois que le projet sera
rendu à terme. Mais si on n'a pas une garantie que le gouvernement est là pour
l'appuyer jusqu'à ce qu'il se termine ou qu'on va changer les contours du
projet en cours de route, évidemment, on a besoin de leadership de la part du
gouvernement. D'ailleurs, mon collègue Pascal en a parlé longuement pendant la
campagne électorale, qu'on souhaitait que le gouvernement soit plus
transparent, nous dise où il s'en allait, confirme qu'il allait appuyer la
ville, et c'est tout le contraire qu'on voit aujourd'hui.
Journaliste : Peut-être une
réaction sur le rapport du coroner en chef adjoint, là, dans ce qui a été
publié ce matin concernant le décès de Romy et Norah Carpentier. Donc, il y a
des méthodes d'enquête à revoir à la SQ. Est-ce que le ministre Bonnardel donne
un coup de barre ou...
M. Arseneau : Écoutez, il
faut que les recommandations du coroner soient mises en œuvre. Ce qu'on
constate, c'est un peu... dans le rapport de ce matin, c'est un peu ce qu'on
avait déjà deviné. D'une part, c'est que l'abolition de l'équipe de recherche
et sauvetage, de recherches et d'enquêtes sur les disparitions, qui avait été
mise de côté par la Sûreté du Québec, a fait en sorte qu'on n'avait pas les
effectifs à déployer sur le terrain, dans un premier temps. On n'avait pas
prévu de plan B, ce qui est quand même incroyable et troublant. Ensuite, on a
vu qu'il y avait des failles dans l'organisation sur le terrain. On n'a pas été
proactif. On n'a pas présupposé qu'il y avait vraiment un risque pour la...
Journaliste : ...ça donne
l'impression que la SQ a dormi au gaz.
M. Arseneau : On l'a pris...
on l'a pris définitivement à la légère. On a même refusé. On n'a pas pensé
d'appeler des renforts du Service de police de la ville de Québec. Et quand on
a offert les services, on a dit : Non, ce ne sera pas nécessaire. Et ce
qu'on comprend, selon les travaux du coroner, c'est que pendant les premières
24 heures, les filles étaient toujours vivantes, et on n'a pas intervenu adéquatement.
Alors évidemment que c'est une situation qu'on veut absolument éviter à
l'avenir.
Journaliste : ...
M. Arseneau : Bien, en fait,
moi, je ne peux pas aller plus loin que le rapport du coroner, c'est-à-dire que
la Sûreté du Québec admette les erreurs nombreuses qu'elle a commises pendant
cette enquête-là et mettre en œuvre les recommandations sans délai. C'est un
minimum.
Journaliste : ...concernant...
Est-ce que votre parti est en faveur d'une décriminalisation de la possession
simple de drogue, par exemple...
M. Arseneau : Écoutez, je
pense que je vais devoir aller référer à notre historique, dans nos positions
passées. Je ne peux pas vous garantir. Je vais vous revenir là-dessus.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste
: Good morning. Given that either of you... given Mr. Legault's past,
Premier Legault's past, what do you think he should say about your year one
budget? What do you... or what do you anticipate he will say?
M. Arseneau : Well, the first thing he should say is : The method was great,
you know, and it's proven. And you followed the path that you should have. So,
that's the minimum he can admit, is that, you know, following, you know, the approach
that the Bélanger-Campeau Commission and himself followed, that the work was
well done. And that's the minimum he can say.
Journaliste
: Do you feel you're... I'm theorizing here. Do you feel that you're
pushing him into a corner where he's going to have to say : I'm more
federalist than he really thinks he is or in his heart he is? Do you think you
pushed him into a corner?
M. Arseneau : We're not really concerned about Mr. Legault or his past or, you
know, his reaction. We're concerned about our own objectives and our own plan
for Québec's future. And he has
to decide whether, you know, he completely «renegs» on all of his past
declarations and becomes captain Canada or else, you know, he admits that Québec not only can be a prosperous country, but should be.
Journaliste
: And there's been criticism of the document from Mr. Tanguay
starting the season, criticism in which he says you overestimate the revenues
of an independent Québec and
underestimate at 17%, you underestimate our share of the national debt.
M. Arseneau : Well, in all due respect, our work was well done, it followed an
approach that is conservative, and it's also approved by a number of economists
who are competent and acknowledged that the work was well done. So, it's a
political declaration, but, economically speaking, we're strong on our grounds.
Journaliste
: Mr. Arseneau, what do you make of what we saw come out this morning
in the coroner's report into the deaths of the Carpentier sisters? If I can get
your reaction to the report.
M. Arseneau : The Sûreté du Québec completely failed in this operation. And we thought we knew; it's
confirmed now. And the coroner... I mean, obviously, anything we can do today
is make... in due respect for the victims, you know, make use of this report to
change their ways of operating, improve the system, you know, put forward the recommendations as quickly as possible.
Unfortunately, what we seem to understand from this report is that these two
deaths were avoidable if we had operated in a standard way. And that's what's
appalling today. Merci.
Le Modérateur
: Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 55)